Pour ma première nouvelle, je vous présente un très vieux texte qui date d'il y a environ cinq ans. C'était pour un concours de nouvelles... Et j'ai gagné le premier prix :D Même si elle est moyennement bien cette nouvelle. Mais ça, c'est avec le recul x)La Tempête
Le vent souffle dans ses longs cheveux couleur or. Elle tremble, repensant aux évènements de la veille, des évènements qui l’ont conduite ici. Elle voulait simplement le sauver. Tout a commencé il y a deux ans, quand elle l’a rencontré pour la première fois, cet homme étrange, incroyable, terrifiant. Elle lui vouait un culte sans nom, elle l’a longtemps élevé au rang de Dieu, de Père, d’ami, de frère. Et maintenant, maintenant que lui restait t-il ?
Le vent souffle dans ses longs cheveux couleur or. Elle a froid.Il l’avait protégée, il l’avait aidée à devenir quelqu’un. Elle avait une identité désormais. Une vie. Elle était connue sous le nom de la Tempête, dans tout l’univers, là seule où elle avait sa place. Son nom, elle l’a obtenu après de longs mois de recherches. Thêta, lui a-t-il simplement répondu. Etait-ce réellement son nom ? Elle l’ignorait. Son prince solitaire, son ami imaginaire qui l’a soutenue jusque dans les pires moments.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage.La première fois que leur route a croisé celle du Valeyard, le temps s’est arrêté. Le monstre a tenté de la tuer, ses pires cauchemars sont revenus à la vie, l’immensité de l’univers est tombée sur ses épaules. Mais ce n’était pas elle qu’il voulait, mais lui, Thêta. Elle tremble, se relève, le canon de l’arme sur la tempe droite. Le Valeyard ne prononce pas un mot, lui non plus. Il se contente de l’observer, calmement, silencieusement. Elle n’a pas peur, elle a confiance en lui.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche.Comment peut-on ressentir ce moment où l’assassin devient un assassin, ce moment où l’on voit sa vie se transformer en tas de cendres, où un nom est hurlé sur les lèvres de celui qui a été votre vie, des années durant. Et pourtant il ne se passe rien. Du sang coule lentement le long de sa tempe. Elle est debout, une douleur horrible s’empare de son être. Et elle hurle. Tellement fort que le sol, que la planète elle-même se met à trembler. Tout autour d’elle devient poussière. Le pouvoir de la voix est plus fort que tout, plus fort qu’elle. Il est capable de détruire des planètes, de transformer les astres en cendres.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite.Elle se réveille. Dans le noir. Thêta est près d’elle, lui tenant la main. Il est parti, a-t-il dit, sombrement. Parti. Ce mot résonne en elle, dans sa tête, encore et toujours. Parti où ? Pour quoi faire ? Le peu de réponses que peut lui apporter son ami la sidère. Mais il n’était pas venu pour elle, mais pour lui, pour lui faire du mal à lui. Il était donc improbable qu’il soit parti. Pas comme ça. Pas juste comme ça.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite. Elle a peur.Le temps passe, elle se rapproche de plus en plus de lui. Ils partagent une envie, puis un lit. Elle l’aime, il est préoccupé. Elle l’apprivoise, il s’éloigne un peu plus. Mais la vie n’est pas calme, la vie est une longue suite d’accidents impossibles. Lors de leur seconde et dernière rencontre, le vent venait de l’est, il ne pleuvait pas et il faisait environ quarante degrés. Les pires choses ne se font pas obligatoirement dans l’obscurité.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite. Elle a peur et est terrorisée par son regard.Lorsqu’elle l’a aperçu, au loin, ses yeux de serpent rivés sur elle, elle est devenue incontrôlable. La colère a pris le dessus, elle s’est mise à courir dans sa direction, en hurlant, faisant trembler la terre tout autour d’elle. Le temps ralentissait, les oiseaux ne chantaient plus, les lapins se sont cachés. Le jour où tout a basculé, elle était en colère. La Tempête venait de naître.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite. Elle a peur et est terrorisée par son regard. Une larme coule le long de sa joue.Elle se transforme. Son sang bout de l’intérieur. Elle devient ce qu’elle a toujours caché. Ce pourquoi elle a fui avec Thêta. La Tempête. La terre se fend en deux sous elle, laissant surgir les ténèbres. Le Valeyard recule encore. Le piège se referme sur elle.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite. Elle a peur et est terrorisée par son regard. Une larme coule le long de sa joue. Elle se met à trembler.La tempête se déchaîne, la planète toute entière en est secouée. Partout, des tornades se créent, terrassant toutes formes de vie, tuant toutes choses à laquelle elle s’était attachée, emmenant ce monde doucement vers sa fin. Un monde de plus qui tombe sous sa main sans qu’elle n’arrive à se contrôler. Mais il ne bouge pas, il sourit. Il n’était pas venu pour elle, mais pour Thêta.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite. Elle a peur et est terrorisée par son regard. Une larme coule le long de sa joue. Elle se met à trembler. Elle ne peut plus reculer maintenant.Elle se retourne vivement, constatant son erreur. Il est à terre, hurlant, agonisant, sous sa main. Elle vient de le condamner. Comme tous les êtres de cette planète. Elle se revoit à huit ans, face à cette faille, dans la fabrique de la réalité, détruisant sa propre planète, la réduisant en cendres, en un endroit inhabité à jamais. Elle court vers lui.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite. Elle a peur et est terrorisée par son regard. Une larme coule le long de sa joue. Elle se met à trembler. Elle ne peut plus reculer maintenant. L’univers est bien trop grand pour elle.La vie le quitte. Elle est en larmes, son corps inanimé dans les bras, lui hurlant de revenir. Derrière elle, il rigole doucement, machiavéliquement. Elle se retourne vers lui. Ses yeux brillent de rage et de colère. Il a eu ce qu’il voulait. Elle n’a plus rien à perdre désormais. Elle tremble. Elle brûle de l’intérieur, elle ne demande qu’à en finir.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite. Elle a peur et est terrorisée par son regard. Une larme coule le long de sa joue. Elle se met à trembler. Elle ne peut plus reculer maintenant. L’univers est bien trop grand pour elle. Elle pousse un long hurlement.La tempête se déchaîne. Il continue de rire, lui hurlant qu’elle l’avait tué de toute façon et qu’il ne reviendra pas. Elle serre les poings, et hurle vers lui. Le pouvoir de la voix est bien trop fort pour elle. Il l’est encore plus pour lui. Il ne crie pas, il s’éteint les yeux rivés sur elle, la dévisageant, l’accusant. Elle se retourne vers son ami, étendu sur le sol, la main sur la poitrine, les yeux grands ouverts, exorbités, figés à jamais. Elle court. Elle court vers la falaise.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite. Elle a peur et est terrorisée par son regard. Une larme coule le long de sa joue. Elle se met à trembler. Elle ne peut plus reculer maintenant. L’univers est bien trop grand pour elle. Elle pousse un long hurlement. Elle regarde vers le bas.Elle arrache une des feuilles de son carnet de voyage, griffonne quelques mots à l’intention de Thêta, du Valeyard, de n’importe qui pourrait la trouver. Elle hurle vers les nuages, la dernière tornade disparaît au loin. La dernière tempête.
Le vent souffle dans ses cheveux couleur or. Elle a froid et observe le paysage. Elle tient une feuille dans sa main gauche et tire nerveusement sur son écharpe multicolore avec la droite. Elle a peur et est terrorisée par son regard. Une larme coule le long de sa joue. Elle se met à trembler. Elle ne peut plus reculer maintenant. L’univers est bien trop grand pour elle. Elle pousse un long hurlement. Elle regarde vers le bas. Et elle saute.