Elle sent juste son coeur qui cogne, frénétiquement, s'abat contre le torse de Yukhei. Poupée roulée en boule contre lui - ce qui, clairement, n'aide pas, mais elle arrive pas à partir - ne fait plus un bruit. Pardon. C'est tout ce qu'elle arrive à dire. Tout ce qu'elle laisse entre deux respirations laborieuses, soulagée par la paume qu'il vient placer contre l'arrière de son crâne. Tout va bien. Et finalement, la preuve orale. T'inquiètes pas. La tête retombe contre son épaule, et elle soupire. Se laisse faire, tente de deviner les formes qu'il dessine contre son échine.  « Hm.. » Tout ce qu'elle arrive à faire. Grogner, vaguement. Parce que passée l'adrénaline et le stress qui retombent, y a le reste qui doit retomber aussi. Et elle sait qu'il a raison. C'est pas comme si elle s'y était préparée. Tout ça, lui. Elle hoche timidement la tête, ferme les yeux lorsqu'elle sent la pression de ses lèvres. Elle parvient même à rire, lorsqu'il commence à élaborer des théories complotistes. Elle tend une main en arrière, attrape les draps pour les remonter sur eux, cacher son - leurs - corps nu(s). Et elle ne dit toujours rien. Se contente de l'écouter. Dans le noir, les confessions sont plus faciles. Et elle lève doucement le nez, Naeun, quand il avoue avoir à peine espéré un baiser. Il y a pensé. Elle se redresse un peu mieux, cette fois assez pour le voir. Embrasser l'angle de sa mâchoire. « Ce week end aura connu... un sacré retournement de situation... » Et enfin, elle se decrispe. Esquisse un sourire. « Moi j'pensais même pas t'intéresser, alors... non, pas de plan machiavélique au programme. » Et elle se courbe pour épouser sa joue de la paume de sa main, et l'embrasser. Plus chastement. Mesure de précaution.

Il n’ira pas dire que c’est facile, non, de retrouver la sérénité avec sa poitrine toujours contre lui. Mais se projeter un peu dans la tête de Naeun aide. Et faire face à sa propre situation aussi. Il n’est pas du genre à rêver de ce genre de choses Yuk Hei. Il avait donné une fois et s’était bien gardé de recommencer jusque-là. Même s’il avait attendu avec impatience chaque sms de la brune avec impatience. Même s’il avait passé des soirées entières scotché à son téléphone, juste pour communiquer avec elle, sachant parfaitement que c’était loin d’être l’une de ses habitudes. Même s’il avait eu besoin de vingt-quatre heures avant de trouver le courage de lui demander de venir la voir à son récital. Et même si son cœur avait loupé un battement quand elle avait répondu par l’affirmative à sa proposition en l’air de weekend film. Et il commence à comprendre qu’il n’était sans doute pas le seul des deux à expérimenter ces émotions, derrière un écran de téléphone. Il répond tout doucement à son baiser, ferme les yeux, commençant à se prendre le retour de manivelle de cette poussée d’hormones et pleine tronche. Il se sent plus groggy qu’après le soju vidé en panique plutôt dans la journée. Peut-être pour ça qu’il continue à parler, et à dire des trucs qu’il regrettera peut-être le temps de comprendre qu’elles sont bien sorties de sa bouche. « Tu sais la fille que j’avais vu … avant qu’on se voit. J’avais rien contre elle en fait… » Il se mord la lèvre, une once de regret qui passe déjà dans son regard, mais maintenant qu’il est parti, il ne va pas s’arrêter. Surtout que là, juste dire ça, ce serait vraiment bizarre, et malvenu. Et tu passerais pour un gros enfoiré. « Mais … J’arrivais pas à me sortir de l’idée qu’il fallait que je te vois. Au moins une fois. Avant de prendre une décision la concernant… Alors quand t’as parlé de ton récital,… j’me suis dit que c’était l’occasion. » La vérité c’est qu’il avait passé un très bon rendez-vous avec cette demoiselle, mais qu’il avait passé tout le dit rendez-vous à se dire qu’il faudrait qu’il raconte ça à 2158. Et c’était là tout le ‘‘problème’’. Si on peut dire. En tout cas, c’est ce qui lui avait fait prendre conscience de… certaines choses. Il se mord à nouveau les lèvres, et rit doucement, embarrassé de s’être livré comme ça. « Pardon … Je te raconte ma vie, tu dois avoir envie de dormir … »

Ils se stabilisent, enfin. Bon, remettre son haut de pyjama ne serait pas du luxe, mais ça, c'est un détail. Là, elle n'a ni la force, ni l'envie de bouger. Elle préfère amplement l'écouter. Depuis quand est-ce qu'il pense à elle autrement ? Elle-même ne connait pas réellement la réponse à cette question. Elle sait juste qu'elle a rapidement voulu lui parler... tout le temps. Au point de se faire enguirlander par sa mère, quand elle ne l'écoutait pas parler. Au point où elle regardait même son téléphone en cours. Au point ou chaque trajet en transport ne rimait plus qu'avec lui. Elle laisse couler un silence, qu'il saisit au vol pour mentionner le date. Arrangé par sa mère. Ah ouais, ça, elle s'en souvient. Parce que c'est un des premiers trucs qui lui a fait comprendre qu'au final, il lui plaisait peut-être un peu trop, le voisin de numéro. J'avais rien contre elle en fait. Oh. Elle ouvre la bouche, la referme. Ne dit rien. Attend la suite. Et il joue aux montagnes russes avec son coeur, le Yukhei. Elle perçoit la tendresse dès qu'il la mentionne elle. Elle se rappelle, de la vitesse à laquelle il s'était proposé pour venir à son récital, quand elle l'avait mentionné. Tout ça dans leur petit jeu. « Une vérité, un mensonge... » Qu'elle murmure, avec un petit sourire timide. Elle ne relève le nez que lorsqu'elle l'entend rire, s'excuser. Non non non. Elle le fait taire d'une pression sur ses lèvres. « T'es en train de me dire que t'as tourné le dos à un rendez-vous qui t'a plu.. et arrangé par ta mère... pour une fille dont tu ne connaissais ni le nom, ni le visage. » Elle glisse doucement sur le côté - parce que jusque maintenant elle était toujours sur lui, oklm, posée - mais s'accroche à l'épaule de Yukhei pour qu'il la suive, lui fasse toujours front. « Si tu crois que j'ai envie de dormir... » Bon, ses petits yeux tout bouffis doivent dire l'inverse. « Tu sais que... je dois être assez loin de ce que mama Nam doit vouloir pour son fiston. T'as peut être le temps de rappeler madame l'étudiante en droit... » Bon, elle pense pas un mot de ce qu'elle vient de dire, mais elle est sincèrement impressionnée là.

Va peut-être falloir qu’il contrôle un peu plus ses hormones et ses élans de confession, le petit Yukhei. En tout cas, c’est ce qu’il se dit quand il ferme enfin le bec. Il se dit aussi qu’il va encore lui arriver des bricoles s’il continue comme ça. Mais maintenant que c’est dit, c’est dit, et la belle ne semble pas s'offusquer de ce déballage de sentiments, au contraire. Et elle semble s’étonner d’être passée devant l’étudiante en droit. Il sourit, caresse le bout de son nez du sien. « Mmh… mais … j’avais vraiment l’impression que j’allais manquer un truc si je ne te voyais pas. Semblerait que j’avais raison. » Cette fois-ci, il s’adresse à elle droit dans les yeux. Il ne s’était pas attendu à tout ça mais il avait senti un truc. Suffisamment fort pour que monsieur protocole expérimental et démarches scientifiques se mette à suivre son instinct plutôt que son bon sens, et ne se lance dans un truc qu’il n’aurait pas imaginé faire la semaine d’avant. C’est vrai que sur le papier, il aurait mieux collé avec miss droit administratif. Plus simple, moins hasardeux, et nettement plus sous contrôle. Mais c’était sans doute ce point qui avait fait toute la différence. Comme elle le souligne justement, non, elle n’est pas tout fait à fait ce que sa mère à en tête pour lui. Elle est complétement … autre chose. Que son petit monde réglé et bien en ordre.

« Au moins t’es à la fac et violoniste, pas bassiste dans un groupe de rock. Là, t’aurais reçu 70 millions de wons et une invitation à quitter la ville. » Il inspire. « Je plaisante, hein. » Il précise. Non mais on sait jamais, vu le tableau qu’il dépeint de sa pauvre maman depuis qu’ils se connaissent, Naeun serait peut-être capable de le prendre au mot. « Au pire, jpeux lui faire croire que j’suis gay, comme ça au final, elle sera déjà soulager de voir que t’es une fille… » Bonjour les plans pour la faire à l’envers à maman. Il pouffe. Ok, il en est clairement pas à la présenter à ses parents, enfin à sa mère,… son père, il pourrait lui ramener Samuel L. Jackson que ça lui ferait ni chaud, ni froid, il est sûr. Mais en effet, il risque de, pour reprendre son mot favori, désapprouver.

Les fluctuations du rythme cardiaque reviennent de plus belles aux mots de Yukhei. Semblerait que j'avais raison. A moins que ça ne soit cette façon qu'il a de la regarder, même dans la pénombre. Toujours est-il que ça tambourine dans le myocarde de la violoniste, qui glisse une main sur sa joue pour revenir lui voler un baiser, plus doux. « T'aurais manqué... ma magnifique imitation du père noël. » Faudra qu'elle pense à lui dire merci d'ailleurs si elle le croise dans un centre commercial, parce que c'est plus ou moins la tirade du barbu qui a donné naissance à leur premier baiser. Une histoire à raconter plus tard aux gam... chut, Nana. Toujours est-il qu'il l'a choisie. Sinon elle se doute qu'il ne lui aurait pas révélé ses sentiments. Et qu'ils ne seraient, fatalement, pas actuellement à demi nus dans ce lit. Heureusement qu'elle a choisi le violon et l'université, ceci étant, ça lui donne des airs d'aristocrate, quand elle vient des petits quartiers où on vend de la bouffe dans les rues et où les ivrognes traînent passé vingt-trois heures le soir. Elle hausse un sourcil, cale sa tête contre un oreiller. « 70 millions de wons, tu dis...? J'ai loupé ma chance, zut. » Elle ironise - bien que rassurée qu'il précise n'avoir dit là qu'une plaisanterie - et enchaîne sur une autre solution. Yukhei, gay. Elle fronce les sourcils, songeuse. « J'serais la grande sauveuse qui a su faire revenir le fils prodigue dans le droit chemin... » Ca lui semble si absurde qu'elle se met à rire, Naeun. « Enfin bon.. on en est pas là, encore... » Après tout, ils ne sont en couple que depuis... moins d'une heure, officiellement. Elle tend à nouveau les doigts pour venir dessiner son tatouage, concentrée sur l'encre qui macule son torse. « On devrait dormir.. » Histoire de ne pas repartir en vrille. D'ailleurs... « Et je devrais... peut-être remettre mon haut. » Poupée baissant les yeux sur son buste dénudé, contre lui.

Vrai. Le père Noël. Il met deux secondes avec de faire les liens, parce que là, pour le coup, euh… pardon ? Mais il remet le sobriquet qu’à attribué Naeun au magicien. C’est vrai que … il aime encore plus le Seigneur des Anneaux maintenant … (Et Legolas encore un peu moins, haha.) «  Tu peux toujours tenter de la soudoyer… et puis on se tirera avec le pognon. » Il commence à divaguer sévère. Va falloir songer à dormir assez rapidement. Preuve en est qu’il songe même à changer son orientation sexuelle officielle. Et la brunette comprend parfaitement où il veut en venir. «  Tu vois, c’est brillant comme plan. » Mais oui, mais oui. Enfin comme elle dit, ils n’en sont vraiment pas là. Même si c’est un sujet qui va revenir relativement vite sur le sujet, puisque la mère Nam et ses dates arrangés, ils reviennent toujours plus vite qu’il ne l’aurait souhaité. Et ça va être compliqué de refuser sans argument valable. Toujours nettement moins que ne rien dire et y aller quand même, haha, mon dieu quelle horreur. Mais il va éviter de se mettre à paniquer de suite … Les doigts de la violoniste reviennent déclencher la chair de poule sur son épiderme, retraçant l’encre sur son torse. Les bouts d’histoires qui remontent avec. Il soupire doucement, hoche la tête. Oui, il faut dormir. La remarque de Naeun dessine un sourire narquois sur ses lèvres. « Si tu me demandes mon avis, tu risques pas de te rhabiller de sitôt … » Just kidding. Ou pas. Il se redresse, dépose un baiser sur sa joue avant de récupérer le haut abandonné au pied du lit et de le rendre à sa propriétaire. « Par contre moi, j’ai pas envie de cuir, donc si tu permets … » Et même si elle permet pas d’ailleurs, sinon il retourne sur la canapé, mais il n’a pas trop envie de mourir déshydraté en une nuit. Donc il vire son jean avec de se rallonger aux côtés de Naeun, avec une distance de sécurité. Il pose son regard sur elle et un grand sourire se dessine sur ses lèvres. « Je suppose que tu ne sais pas encore si tu es du genre koala ou à dormir tranquille à l’autre bout de lit ? » A moins qu'elle ait des habitudes un peu étranges (et très intéressantes) avec ses amies.

Soudoyez la mère en se déguisant en punk, tirer le fric et fuir le pays. Le scénario est digne d'un bon film d'action et de romance. Fuir sous le soleil couchant, lunettes de soleil sur le nez et casquette sur la tête avec Yukhei, semble loin d'être déplaisant sur le coup. M'enfin, bon, ils en sont toujours pas là, vraiment. « Je garde toutes ces propositions à l'esprit, monsieur. » Qu'elle affirme dans un rire. Sait-on jamais qu'on en arrive à devoir rencontrer la mère Nam. Et elle reste concentrée sur le motif géométrique ornant sa peau, Naeun, elle dessine, trace les lignes, laisse un rire timide s'arracher hors de ses lippes aux mots du brun, le front qui chute contre son torse pour cacher ses joues rosies. « J'aurais presque pas été contre si je savais pas... que c'est risqué. » Parce qu'au delà des caresses et des baisers, ce simple contact, peau contre peau, était grisant. Finalement Yukhei se redresse, attrape le haut de la brune qu'elle attrape au vol. Elle fronce les sourcils, avant de voir où il voulait en venir : ah oui, le jean. Hochement de tête, elle se redresse, tenant d'une main le drap autour d'elle le temps de pivoter, présenter la courbe de son dos dénudé à Yukhei, qu'elle couvre rapidement du tissu. Et elle ne se tourne que lorsqu'il est revenu dans le lit. Chacun de son côté, et au milieu, le vide. Elle reste songeuse à sa question, hausse une épaule. « Aucune idée.. mais je suis frileuse alors.. » Elle glisse ses bras sous l'oreiller, avant d'y enfoncer la moitié de son visage. « Si je viens te coller, t'auras le droit de me virer. » Elle se redresse une seconde sur son bras, pour revenir près de lui. « Juste... » Elle se penche vers Yukhei, lui vole un rapide baiser avant de dire : « C'était juste une piqûre de rappel, histoire de pas me réveiller en croyant que c'était un rêve. » Oh sérieux, Naeun, depuis quand t'es cheesy comme ça.

Il prend des notes. Quelque part au fond de son cerveau où les brumes gagnent dangereusement du terrain.  Sait pas s’il s’en souviendra, mais c’est quand même une information intéressante. La donzelle sans rien en haut, si c’était pas dangereux. Problème étant qu’il ne voit pas dans quel contexte ça pourrait ne pas être dangereux, en fait. Meh. Pour l’heure, elle se rhabille et c’est une bonne chose. Lui fait le contraire, sans arrière-pensée. Bien sûr. Même s’il est épuisé, émotionnellement, physiquement et nerveusement, il en est encore à se demander comment il va pouvoir dormir avec elle à ses côtés, et sa trogne trop mignonne qui s’enfonce dans son oreiller. « Je te virerai pas … » Il tend les doigts pour les glisser dans ses cheveux et sur sa joue. Comme pour pas oublier. Et elle a une idée similaire, un baiser avant de fermer les paupières.  Il sourit comme un idiot. « Un rêve vachement chouette. » Il devient cucul, Yukhei. C’est définitivement l’heure de la boucler et de dormir. Ça ira mieux demain, quand il aura retrouvé son scepticisme habituel. « Dors bien, Nana… » Il se risque à un diminutif, ne sachant pas trop auxquels elle peut être habitué. Il se dit qu’il faudra qu’il trouve mieux, aussi. Et que c’est ouf ce qu’il vient de se passer. Et qu’il va falloir la jouer fine pour éviter que son coloc ne … devine, sache ou lui tire les vers du nez. Et qu’ils ne sont pas près de se réveiller vu l’heure qu’il doit être. Et puis il s’endort comme une masse, une main devant lui, les doigts presque tendus vers la jeune femme à ses côtés.

Faut être con putain. Pour oublier de fermer les volets avant d’aller dormir. Ou alors fort occuper. Deuxième option dans le cas de Yukhei qui sent le contact de Naeun contre lui en émergeant, tiré du sommeil par un soleil déjà haut, malgré la période de l’année. Hzeijgrkme. L’aime pas être réveillé. De manière générale. Peu importe la manière. Tout simplement parce qu’il n’arrive jamais à se rendormir. Alors après avoir soupiré au moins trois fois il finit par se tirer des draps discrètement, pour ne pas réveiller la brune, qu’il ne peut s’empêcher d’observer quelques secondes avant de se dire que ça fait vaguement psychopathe. Il referme les volets en faisant attention à ne pas faire de bruit, faisant aussi attention à laisser un peu de lumière filtrée dans la pièce. Ça lui est revenu d’un coup en mémoire, sa peur du noir. Avant la nuit de la veille, d’ailleurs qu’il met le temps de sa rhabiller, de passer se rafraichir à la salle de bain, et d’aller boire un verre d’eau à la cuisine ; avant de réussir à tout reconstitué à peu près dans l’ordre. Eh bah mon vieux … Il se marre tout seul, et entreprend de filer à manger aux chat qui ont décidé de lui mordre les orteils tant qu’il n’aurait pas rempli leurs gamelles. Puis de trouver de quoi faire un semblant de petit déj’ pour Naeun. C’qui n’est pas facile compte tenu du contenu (haha) du garde-manger de deux mecs étudiants … En tout cas, il lui avait promis ses fameux œufs à la coque. Et il a du pain … vieille habitude qu’il a ramenée de France et largement diffusée chez ses proches. Et puis il verra bien …

Il la virera pas. Oh. Elle hausse une épaule, sans trop savoir ce que son corps va bien pouvoir décider ce soir. C'est la première fois qu'elle dort avec quelqu'un. Même gamine, elle ne se souvient pas avoir déjà dormi avec son frangin, ou avec une copine. Alors ses habitudes nocturnes, si on omet sa peur du noir, restent assez évasives. Elle lui arrache un baiser volé avant de revenir contre l'oreiller, esquisse un sourire timide en hochant la tête pour confirmer ses dires. Vachement vachement chouette, même. Et maintenant que la pression est redescendue, étrangement, le sommeil semble lui tomber dessus lourdement, un oeil ouvert, l'autre fermé, quand le diminutif chatouille les oreilles, fait naître un sourire niais. « Faut que je t'en trouve un... » Une pause. Elle reprend, la voix endormie : « De surnom.. autre que mon poussin.. » Elle rit un peu. Ferme pour de bon les yeux, ses doigts tendus, frôlant les siens. Et elle n'a même pas le temps de lui souhaiter de bien dormir, Naeun, que déjà elle s'en va.

Quand elle émerge, elle s'étire. Premier réflexe. Il est grand ce lit. Il est... vide, ce lit. Auréolé de parfum masculin. Et les fils se connectent quand elle ouvre les yeux. Regarde par la fenêtre. Oh, c'était vraiment pas un rêve. Elle se redresse, passe une main dans sa tignasse brune pour la remettre en ordre, et les yeux glissent vers la porte menant au salon, d'où émane une odeur agréable, de... nourriture. Peu importe quoi, mais ça lui donne la dalle. Ca a toujours été une gourmande du matin - et sa mère vous dira une gourmande tout court - Nana, alors elle se redresse passe devant le miroir, analyse les dégâts, arrange un peu le tout et enfile rapidement des vêtements avant de se décider à traîner les pieds vers la porte pour l'ouvrir. Une main sur le visage, elle frotte ses yeux, pose les yeux sur Yukhei. « Je dirais bien que t'es matinal, mais j'ai... aucune idée de l'heure qu'il est. » Elle traine encore, jusqu'au bar, où elle prend appui pour le regarder. « Mais il cuisine... » Elle taquine, esquisse un sourire en coin, avant de contourner le bar, sans trop oser s'approcher. Fais pas ta prude, Nana, eh. C'est marrant, elle redevient timide une fois le soleil levé. Demande simplement : « Alors... verdict, je suis une dormeuse koala ou...? » Elle croit avoir fini dans ses bras. A moins qu'elle n'ait rêvé tout ça. Finalement, elle se décide à approcher derrière lui, embrasser son épaule dans un baiser furtif. « Les fameux oeufs.. Un homme de parole je vois. Ca me donne faim.. » Bon, elle avait déjà faim, mais elle fait la meuf distinguée, m'voyez.

Il est au summum de ses capacités culinaires, Yukhei. Il a collé les œufs dans l’eau, du riz de la veille à réchauffer avec des graines de sésames et du lait de coco, et il découpe des tranches de pain et des bâtonnets de fromage, quand ça s’agite dans son dos. Ou du moins quand une ombre humanoïde s’approche lentement. Il se tourne vers Naeun avec un sourire en coin. « Holaaaa … » Il avise sa bouille du matin et sourit davantage avant de jeter un œil à l’horloge holographique. « Il est pas encore midi, j’trouve qu’on s’en sort pas trop mal. » Etant donné cette nuit. Mais il préfère éviter de terminer sa phrase à voix haute. Se contentant s’avoir les oreilles qui rosissent. Et du coup il regrette de s’être attaché les cheveux pour cuisiner. « C’est un bien grand mot. Surtout ne te dis pas que j’essaye de t’impressionner parce que tu vas être déçue. » Il la menace d’un index, comme une gosse qui s’apprête à faire une bêtise. Comme on dit ‘‘je ne m’attendais à rien, mais je suis quand même déçu”. C’est sans doute le genre d’appréciation que mérite sa cuisine, héhé. Là, le but c'est juste de ne pas mourir de faim. Petite Naeun s’approche avec prudence, et il se pince les lèvres pour éviter de montrer trop de signes d’amusement. Et d’un poil de gêne qui vient s’installer quand son cerveau se met à vouloir appréhender la suite des événements comme un protocole expérimental. C’est pas un problème mathématique, ptn … Il récupère le couteau qu’il a abandonné pour la menacer du doigt (ce qui est vachement moins agressif quand même) pour terminer de trancher son pain. Il incline la tête sur le côté, réfléchissant à la question de la belle. « J’ai trop bien dormi pour avoir pu vraiment analysé la situation mais … on était l’un contre l’autre quand je me suis réveillé. » Pourquoi t’as attaché ces foutus cheveux ? Les lèvres de miss Nana papillonnent sur son épaule, le faisant se retourner vers elle, et glisser d’instinct ses bras autour de sa taille. Il se penche vers elle doucement. « Dis-moi, tu crushes en secret sur mes épaules ou t’es juste trop petite pour m’embrasser ? » Il se permet une petite moquerie, avant de l’embrasser doucement. « Tant mieux si t’as faim, ça va être prêt, assieds-toi. Tu veux boire quoi ? » Il la laisse s’installer au bar, et fait de son mieux pour que ça ressemble à peu près à quelque chose. Leur petit déj en retard / déjeuner en avance / restes + œufs à la coque, by Yukhei. Il se sert du café qui chauffe tranquille dans sa cafetière et s’occupe aussi de la boisson de Naeun. « Déso … c’est pas la folie … » Il est pas ultra à l’aise quand il s’assoit à côté de la jeune femme. Et finalement il n’arrange pas spécialement la situation en tentant de changer de sujet : « T’as bien dormi ? »