Pourquoi est-ce qu'elle sent une pointe de sadisme dans la voix de Yukhei à l'évocation de ... peu importe ce dont cause le Gollum national ? Elle fronce le nez. Lève vers le jeune homme un regard étrangement suspicieux. « Étrangement, sur ce coup là, j'ai pas confiance. » Parce que oui, sur le reste, elle l'a. Quel reste, hein Nana ? Meh, passons, il est encore tôt pour penser à ça. Ou pas ? Parce qu'il se fait tard, qu'importe ce que peut dire monsieur le geek, et ils l'avaient dit : après les deux premiers films, c'est au lit. C'est donc sur les verres que dame Naeun s'excite pour passer le temps, pendant que Yukhei fait chanter ses chats affamés. Et surtout, elle tente de ne pas relever le double sens des mots du brun, se contente de rosir en riant à son coup d'épaule. « Un jour ça sera moi qui te collerai devant un film que tu ne connais pas. Et j'pourrai aussi te taquiner comme ça. » Bon, elle doute de trouver un film sur lequel elle puisse être aussi incollable que lui. Les Disney, ça compte ? Parce qu'elle connaît Raiponce par coeur, jusqu'à reproduire ses gestes avec une poele à frire. Meh.

Elle finit finalement par relâcher la vaisselle et essuyer ses mains, faisant front au grand brun. Oh, une douche. Elle tourne les yeux vers la porte de la salle de bain, les deux mains jointes, et hoche la tête. « Merci.. j'vais pas réveiller tes voisins si j'en prends une à cette heure ci...? » Elle essaie de rester "normale", la Naeun. Normale dans la mesure du possible, si on omet qu'il est désormais clair et net qu'elle s'apprête à passer la nuit chez son crush. Lalalala. Et elle c'est pas si le fait que ce soit réciproque rend la chose encore mieux, ou encore pire. Elle navigue devant lui pour ranger les verres, fronce les sourcils à ses mots. « Je peux dormir dans le canapé... tu vas te plier en deux là dedans, alors que je suis toute petite. » Non non non, hors de question, c'est vendu, et pour prouver ses dires, elle va s’asseoir sur le canapé, plaid sur ses jambes, tête sur un oreiller. « Tu vois ? » Comme ça, pas de risque qu'il se fasse mal au dos en se pliant en quatre.

Ça, c’est une question qu’il ne s’était encore jamais posé. Son coloc non plus d’ailleurs. Ils prennent leur douche quand ils les prennent. A la réflexion, c’est vrai que comme ils entendent les voisins pisser au milieu de la nuit, il y a des chances qu’ils entendent aussi leurs douches intempestives. Cela dit, personne ne c’en était encore plein. Peut-être parce que céait un moindre mal à côté de la batterie de l’un et des cris de gamer rageux de l’autre. Et les soirées à courir après les chats dans les couloirs. Best voisins, ever. « Euh … je sais pas. Cela dit, ce n’est pas comme si on avait été très silencieux jusque-là… » Toujours innocent, le petit. Et puis c’est le film qui a fait du bruit, oui ! Et la brunette, un peu. Il se marre et hausse les épaules. Cela dit, quelque part, ça ne le dérange pas trop si elle zappe la douche pour l’instant.

Bien, bien, exit la question de la douche, maintenant, c’est celle du dodo qui provoque un désaccord. Miss Naeun renforce ses arguments à coup de démonstration, s’enterrant encore sous le plaid. « Objection votre honneur. » Yukhei la suit, s’accroupit devant elle et le canapé. Il incline la tête, un sourire en l’air. « Tu crois vraiment que je vais laisser une fille pioncer sur mon canapé. J’ai pas été élevé chez les sauvages. » Un peu quand même, puisqu’après avoir appuyé son index sur le bout du nez de la jeune femme, il lui arrache le plaid d’un geste rapide. Et ça, piquer la couverture de quelqu’un, on fait difficilement plus barbare. Il la pousse doucement pour reprendre sa place à côté d’elle. « On n’est pas d’accord sur grand-chose avec ma mère mais là-dessus, si. Enfin même si je n’ai jamais causé filles avec ma mère … » Elle lui en a déjà parlé, mais il lui n’a jamais donné suite à la discussion par autre chose que des onomatopées et des invitations à changer de sujet. Des réactions parfaitement normales, cela dit. Yuk Hei pose son regard dans les iris noirs de Naeun et secoue doucement la tête. « T’inquiètes, il est très confortable ce canap’ c’est pas la première fois que je pionce dessus. »

Il marque un point : jusque maintenant, ils ont crié - en toute innocence bien entendu - et regardé un film à fond les ballons. Puis c'est les vacances, ils ont le droit, oh. « Hm.. un point pour toi. » Qu'elle concède, se disant qu'une douche ne sera pas de trop avant de se glisser dans les draps... de Yukhei. Holy fork elle rougit rien que de penser à cette perspective, et peut-être est-ce ce qui l'aide à se battre pour passer la nuit dans le canapé. Mais ça, c'est sans compter sur Yukhei qui ne pouvait pas décemment être en accord avec la violoniste. Fermement enterrée contre les oreillers, elle le toise du regard tandis qu'il s'accroupit devant elle. « Sérieux, c'est pas par terre, c'est un canapé. » Elle fait la moue, bien décidée à ne pas bouger d'un pouce. Mais ça c'était sans compter sur la barbarie du jeune homme, tirant d'un coup sur le plaid pour découvrir la jeune femme dans un cri de protestation sonore - du bruit en prenant la douche, vous disiez ? - et venir voler sa place, la poussant au passage.

Allez réussir à pousser un grand dadet comme celui là, quand vous faites cinquante kilos tous mouillés. Malgré ça, elle tente. Roule sur le côté jusqu'à plaquer ses deux mains sur son épaule. « Si t'as cru que ça allait me décider à bouger et te laisser gentiment la place, tu te mets le doigt dans l’œil... tu le sais ça ? » Elle pousse encore un peu, avant de finir par rendre les armes, posant son menton contre le bras du brun. « Justement, s'il est si confortable que tu le dis, laisse moi le tester. » Elle retrousse les lèvres en une moue enfantine. Si elle ne peut pas l'avoir par la force... « Allez.... »

Ils ont visiblement tous les deux décidé de jouer les têtes de mules. Il ne sait pas bien pourquoi Naeun campe sur ses positions, mais de son côté, Yukhei a trouvé deux excellentes raisons. La première déjà évoquée à voix haute. Question de principe, juste parce que sérieusement, ça ne se fait pas de laisser dormir un invité sur le canapé. Encore moins quand c’est une invitée. Et encore moins quand elle est plus ou moins en passe de prendre le rôle de … euh… de… erm. Et la deuxième raison, c’est juste que ça l’amuse carrément. Pour ça qu’il en rajoute une couche. Les pieds sur la table et les bras croisés quand elle tente de le faire bouger avec ses petits muscles (bon en vrai faut quand même qu’il fasse un effort pour ne pas bouger, faut pas déconner)(mais ça il n’en montre rien). « Tu essayes de faire quoi là ??? » Il se pince les lèvres pour ne pas rire mais le nouvel argument plus que douteux de Naeun achève sa résistance. « T’essayes de m’embobiner ? » Il pose la question, les épaules secouées d’un rire. Puis il baisse les yeux sur elle et sa moue de chaton. « Tu essayes de m’embobiner. » Ce n’est plus une question. Il secoue la tête, glisse ses doigts sous le menton de la belle pour relever son visage et poser ses lèvres sur les siennes. Ça devient presque naturel. Sa proximité, son parfum et le goût de ses lèvres.

« T’es du genre têtue. » Ce n’est pas une question non plus. Juste une constatation qu’il fait, ses doigts effleurant les joues de la jeune femme. Ce n'est pas non plus une découverte, c'est quelque chose qu'il avait déjà senti dans leurs échanges de sms. Loin de se laisser faire la demoiselle et plutôt campée sur ses positions. Mais pour le coup, et même si ce n’est pas dans sa nature, il ne cédera pas si facilement. « Mais va falloir faire mieux que ça pour me convaincre jeune fille ! »

Ok, bien. La force des bras, on oublie, alors peut-être qu'elle peut essayer de croire en sa moue boudeuse. Tête de chaton miséreux, encore plus réaliste que ses deux chats qui réclamaient à manger tout à l'heure. Elle pourrait presque miauler. Tu essaies de m'embobiner ? Elle secoue la tête, parole de scout. Heureusement, elle n'est absolument pas scout. « .... pas du tout... » Défense bien maigre, quand il baisse les yeux vers elle et sa bouille enfantine. Il confirme. Et elle n'a pas le temps de protester, d'assurer qu'il s'agit bien là de son expression naturelle - on y croit, meh - que la prise de ses doigts pour venir saisir son visage fin la rend muette. Et elle la fermerait éternellement si chaque fois, c'est comme ça qu'il le faisait. Elle se redresse un peu, Nana, répond à son baiser avec délicatesse, effleure la courbe de ses lèvres des siennes avec une douceur mesurée. Comme si elle voulait en mesurer la caresse, la mémoriser. Qu'est-ce que tu lui fais, Yukhei ? Et c'est un grand sourire béat qu'elle retourne à ses mots. Secoue la tête, lueur espiègle dans ses grands yeux noirs. « Moi ? A peine... » Et il le sait très bien, qu'elle est bornée. Et elle espère presque avoir gagné, Nana, les paupières qui papillonnent, chaton ronronnant au creux de ses doigts, quand il insiste. « Maaaais.... » Une vraie pleurnicheuse. Mais s'il pense qu'elle va baisser les bras, il se fout lourdement le doigt dans l'oeil. « Très bien. » Elle, rendre les armes ? C'est l'impression qu'elle donne, quand elle se redresse. Tout ça pour finalement retomber au fond du canapé, droite comme un piquet. « Je bougerai pas. » Et toc, comment tu vas faire, hein.

Ça va être l’heure du fight. Il voit la lueur changer dans son regard. Il sent les engrenages du défi qui se mettent en marche sous la tignasse de la brune. Et il ne sait pas bien pourquoi, mais ça se met aussi en marche de son côté. Pas des masses revêches le petit Yukhei, mais il n’a pas envie de la laisser gagner si facilement. Ni de la laisser gagner tout court en fait. Il attend son changement de stratégie « Qu’est-ce que … ? » Il la regarde avec de grands yeux avant de capter le but de la manœuvre. Il éclate de rire. Faisant par la même beaucoup plus de bruit qu’une simple douche, mais peu importe. « Et qu’est-ce que tu vas faire après ? La morte ? » Mouais, il aurait mieux fait de se taire. Evitons de lui donner d’autres idées. Quoiqu’il y ait de fortes chances que ce soit la suite des événements. Si elle ne se débat, ce qui est tout aussi fortement probable. « C’est un challenge ? » Il se penche vers elle d’un air machiavélique. Challenge accepted. Puis il glisse ses bras autour de la taille de la jeune femme. « T’as pas de chance, les batteurs, ils ont les bras musclés. » Et hop, il tire. Bon c’est loin d’être aussi simple qu’un hop, puisque la donzelle ne se laisse pas faire gentiment. Et que c’est super dur de faire fonctionner les muscles du dos et des abdos en riant. Mais il finit par réussir à la tirer du canapé et à la soulever du sol. Plus que quelques pas à faire et une porte à ouvrir d’un coup de pied et un dernier effort pour la balancer sur le lit. Enfin la laisser tomber dessus et se crouter en même temps. C’est plutôt ça. En se prenant une partie indistincte du corps de la violoniste dans le pif. Ce qui lui arrache un « ooutch ! » mais qui ne l’empêche pas de continuer de se marrer, une main repliée sur le visage. « T’aurais pu faire semblant de te laisser faire. » Genre c’est sa faute à elle.

Elle doit pas avoir l'air maline, étendue sur le canapé, les bras le long du corps et les jambes tendues, comme si elle pouvait fusionner avec les oreillers. Et devant l'air incrédule de Yukhei, elle rit, Naeun, elle rit presque aussi fort que lui. « C'est une idée. » Elle s'amuse, la brune, sourire narquois sur le bout des lèvres, quand il se penche au dessus d'elle. Gloups. Rester de marbre. Enfin, ça, c'est jusqu'à ce qu'il entreprenne de la soulever de là. Protestations de la brune qui tend les doigts et s'agrippe à l'accoudoir de toutes ses forces en beuglant « Nnnnon ! » Ouais enfin, ça c'est sans compter sur monsieur le batteur qui finit par la décrocher de là, et l'entraîner en direction de la porte de sa chambre. « Je m'en fous j'y retournerai ! » C'est plus une question de principe, c'est de sa fierté dont il s'agit, non mais. Pourtant il parvient à la tirer jusqu'au lit où il l'abandonne, se prenant au passage le... coude de Naeun dans le nez. Aïe. « Oh m.. pardon ! » Il se marre, le brun, et Nana se remet dans le bon sens - parce que oui, elle avait atterri à l'envers sur le lit - se dressant sur ses genoux pour arriver à sa hauteur. Oui enfin.. non, elle a le nez au niveau de son nombril,presque sans exagération. Alors c'est sur ses eux jambes qu'elle se dresse, debout sur son matelas. « J'aurais pu, mais où aurait été le fun là dedans...? » Qu'elle demande en riant doucement, avant d'enrouler ses doigts autour des siens. « Laisse-moi voir... » Elle dégage ses doigts pour inspecter son nez. Non pas qu'elle soit pro, mais disons qu'avec un grand frère, elle en a déjà vu pas mal. « La bonne nouvelle, c'est que j'ai pas cassé ton nez. Tu ne pourras donc pas me poursuivre en justice. » Et elle se marre, la violoniste. Se courbe jusqu'à effleurer la blessure supposée du bout des lippes. Bisou magique. « Faut que tu mettes un peu de froid dessus.. » Elle promène le bout de son index sur la courbe de son nez, puis l'angle de sa mâchoire, avant de se pencher jusque ses lèvres. Bisou pas franchement magique, quoique, c'est une question de point de vue...Y a pas besoin de bobo dans ce type de circonstances, si ?

Ca valait le coup ! Il a mal au pif, mais ça valait le coup ! Et même quand il aura le dos en vrac le lendemain et un claquage au biceps, ça vaudra toujours le coup. C’est bien rigolo de faire le malin, mais ce n’est pas franchement un catcheur professionnel, Yukhei.  En réalité, il n’est pas tant en souffrance que ça, mais la fébrilité qui l’envahit floute un peu ses réactions et son ressentit. La manœuvre semblait être une bonne idée jusqu’à ce qu’ils se retrouvent à nouveau en train miné. Vachement miné même, juste avant que la brune se remette sur ses deux pieds, à une hauteur nettement plus acceptable. « Je l’savais que t’étais une sadique … » Oui, oui, il dramatise, le pauvre petit dont les doigts tâtonnent son pif à l’aveugle pour voir où il en est. M’enfin il veut bien souffrir un peu - un peu ! - si c’est pour avoir damoiselle Naeun pour s’occuper de ses bobos. Il la laisse faire, bien sagement, tentant assez vainement de ravaler son rire. « Tentative de coups et blessures ça marche pas ? Dommage. Mais je ferais assurer mon nez avant notre prochain rencard. » Cette fois, il ne vire pas au cramoisi. Tout va bien. Ça lui parait normal, et sans doute que ça l’est. (Sauf s’il la trauma avec l’araignée le lendemain … faudra peut-être qu’il assure ses arrières sur le coup là.) Il secoue doucement la tête à la prescription du docteur Song. « Ca va aller … » Il ne sent plus vraiment son nez. A vrai dire, il ne sent plus grand-chose. Elle est trop proche. Trop belle. Les mains du brun viennent se poser sur les hanches de la jeune femme alors qu’elle s’est penchée contre sa bouche. Il répond avec douceur à son baiser, pour maitriser la pointe d’envie qui tente de s’immiscer.

Facile, finalement, de repousser les nouvelles émotions qui fleurissent. Il y a toujours le défi. A moins qu’il ne soit justement en train de les nourrir. Et de lui donner de mauvaises, bonnes, idées. Les doigts Yukhei glissent sur ses reins avant de remonter doucement le long de sa colonne vertébrale. Délicieuse diversion. Et puis il repousse les mains de Nauen, et dans le même geste, glisse les siennes derrière ses genoux pour les tirer rapidement vers le haut, et la faire tomber sur le dos. Chute nettement plus calculée et maitrisée. La sienne aussi. Il se retrouve à quatre pattes au-dessus d’elle, une main qui attrape l’un des poignets de la jeune femme pour l’immobiliser contre le matelas et parer à toute protestation de sa part. « Va vraiment falloir que je te mette sous la couette ? »

Elle, sadique ? « Peut-être un peu, pour que je sois ici. » Elle taquine, s'amuse, pas une once de sérieux dans la voix, parce qu'être là c'est loin d'être une torture. Sauf peut-être pour lui, dont elle manque de peu de casser le pif à grand coup de coude. Nana la brute. Elle parvient à le forcer à retirer sa main de devant son nez, inspecte soigneusement à la recherche d'un quelconque hématome. Il est rouge, mais pas à l'article de la mort. Ca devrait le faire. « Je viserai ailleurs. » Parce que ça semble si naturel de penser à une prochaine fois, cette fois. Parce qu'elle sait maintenant, Naeun, elle sait que ni lui ni elle ne s'arrêteront là. A moins qu'elle ne fasse un découverte absolument horrifiante dans le week end qui la fasse fuir à toutes jambes. Hm. Peu probable donc. Au contraire, elle s'approche, la brune, peut-être un peu trop, aimantée par son grand brun dont les paumes viennent épouser ses hanches, la bouche qui répond à la sienne tendrement. Et y a le coeur qui bat, trop vite, trop fort. Tous les signaux d'alerte sont au rouge, mais elle parvient à se tenir sage, ses deux mains sur les épaules de Yukhei maintenant une distance à peu près raisonnable.

Mais ça, c'était avant.

Parce que le souffle dérape quand la courbe des doigts s'aventure le long de l'échine de la violoniste, recule ses lèvres pour retrouver un semblant d'air - et de bonne volonté - quand d'un geste rapide, il chasse les mains de la musicienne, attrape ses genoux, le sol - enfin.. le matelas - se dérobant à ses jambes pour que son dos s'y écrase finalement. Merde. « Eh ! » Elle jure, se redresse, ou du moins, elle essaie, rapidement écrasée par Yukhei qui ne peine pas réellement à venir l'immobiliser d'une main autour de ses poignets. Elle bouge les bras : échec. Agite les jambes : autre échec. Il la surplombe avec facilité, et c'est sans réfléchir qu'elle répond du tac au tac : « Est-ce que tu le ferais ? » Puis ça fait son bonhomme de chemin jusqu'au cerveau de la brune. Yukhei. La mettre au lit. Sous la couette. Et leur posture, plus que subjective. La bouche en coeur, les oreilles cramoisies, et la température qui escalade sous l'épiderme de la gamine. « Tu... Euh.. Je.. enfin je veux dire.... » Ah bah tu fais moins la maline, là, d'un coup. Arrête de regarder sa bouche Naeun. Elle pince les lèvres. « Même si tu m'y mettais, j'peux en sortir. » Ne pas perdre de vue son objectif. « Regarde comme c'est grand pour moi, je vais me perdre là dedans ! » Quoi, c'est un bon argument. Meh.

Il est déjà en train de réfléchir stratégie le petit. La coller sous la couette, c’est beaucoup d’efforts pour finalement peu de résultats si elle décide de s’en tirer. Alors il envisage plutôt de l’emballer dedans. Genre comme un burrito. Commence pas à la comparer à un burrito, vieux. Sinon ça va mal se mettre. Mais ce n’est pas complètement idiot. On ficelle le tout, et hop elle ne bougera plus. Bien sûr que si, c’est complétement idiot. Et puis ce n’est pas tout à fait comme s’il avait de la corde dans sa chambre. Ce qui serait vachement suspect à vrai dire. Et puis s’il se met à sortir des liens s’une quelconque naturel, elle va certainement l’assommer avec l’encyclopédie de microbiologie qui train sur son bureau. Donc le plan papillote de veaux abandonné (comment ça ce n’est pas mieux ?) Yuk Hei réfléchit à un autre plan moins étrange et pas trop voué à l’échec.

Et puis il y en du changement du côté des oreilles, et pas que, de Naeun. Enfin assez pour que son cerveau mette des côtés ses plans foireux pour contraindre la demoiselle à dormir ici. Oui parce que de base, c’est le centre du problème. En tout cas, il y a du balbutiement et le mieux qu’il trouve, cet imbécile de premier de la classe, c’est de se dire qu’elle est juste tombée à court d’arguments. Finalement non, même si son plaidoyer n’est pas terrible terrible. Alors il se croit malin le brun, avec son sourire en coin, avant de répondre : « Quoi t’as peur d’y rester toute seule ? » Quoi ? Il se fige, se repasse ce qu’il vient de dire, et pourquoi il vient de buter dessus. Ses pupilles font un tour d’horizon et analysent enfin la situation. Holy shit. Ça commence à prendre forme dans sa petite tête. Il met enfin les infos bout à bout, et vire à l’écarlate. Son regard revient sur Naeun pendant que ses lèvres se pincent mais il ne bouge pas d’un pouce pour autant. Mais fait quelque chose ! Il se penche, non pas ça !! Alors il la lâche et se recule, fesses sur les talons. Le retour de l’éclaircissement de gorge. Donnez du strepslils à cet homme. « Euh, je…» Il a les yeux un peu trop grands ouverts, et la lèvre inférieure qui est en train de se faire bouffer. « Tu … euh je… enfin … » C’est le moment d’hésitation le plus looonnng de l’histoire de l’humanité !!

Il commence vaguement à paniquer. Nettement plus à cause de son incapacité à aligner sujet-verbe-complément (ou même pas de complément d’ailleurs) qu’à cause de la position un poil équivoque dans laquelle ils se trouvaient plus tôt. Et puis à paniquer parce qu’il panique. Dis quelque chose !! Fais quelque chose !! Respirer, déjà. Il se rend compte qu’il a oublié. Alors il inspire, expire et un rire lui échappe en même temps. « Désolé. » Il secoue la tête et tire la jeune femme à lui. Va falloir qu’il arrête de réagir comme un ado dès qu’il y a … un peu trop de proximité. Mais il y a encore trop de questions qui se bousculent dans sa tête. Il fait glisser une mèche de jais entre ses doigts. « J’abandonne. Fais comme tu veux… » Un baiser beaucoup plus chaste en signe d’abdication. Quelque chose lui dit qu’il va falloir qu’il s’y habitue de toute façon.