- C’est un rencard, murmura-t-il doucement.

Un rencard. Lui et elle. Il la tient contre lui. Il regarde ses lèvres, lui aussi. Il regarde ses joues. Il regarde ses yeux. C’était incroyable la couleur qui pouvait se dégager de ses prunelles. Il voyait le monde entier. Il voyait la couleur du soleil couchant. Il voyait l’argent du monde. L’or de ses prunelles. Il aimait cette couleur. Il avait l’impression que ce regard le calmer. Elle croyait beaucoup de chose. Elle n’était apparemment sûre de rien. Quand elle dit qu’elle allait descendre… Il y a eu un moment de doute. Un petit moment de doute. Et s’il lui demandait de rester sur lui ? Qu’est-ce qui pourrait être trop tard ? Il était consentant pour absolument tout ce que la jeune blonde ne voudrait. Shino la regarde le quitter, sourit à peine, doucement, tranquillement. Il se sent froid. Il veut qu’elle revienne contre lui. Il aimerait qu’elle revienne… Et s’il lui demandait ? Non. Elle avait faim. Il se tait et se relève comme il peut à son tour. Il se lève sans répondre pour le moment.

- Cela n’arrivera plus, dit-il un peu sèchement avant de se reprendre pour lui mettre une petite nuance qu’elle ne devait pas comprendre, que tu ne manges plus des masses. Cela n’arrivera plus.

Si elle a faim, elle aura à manger. Si elle a froid, il trouve un plaid. Si elle a chaud, il ira lui chercher un éventail. Si elle a soif, il lui donnera à boire. Elle ne manquera pas de rien. Elle ne manquera plus de rien. Jamais. Il finit par lui faire un signe de tête pour l’amener dans le couloir (qui donne donc sur la cours) et continuait le chemin vers une grande cuisine. Partout, plantes et insectes cohabitent paisiblement. Il l’amène dans une cuisine fais de bois et d’herbe. Tout ça, c’était naturel. Le mot d’ordre, même. Il l’approche en passant une main derrière ses hanches pour la faire s’assoir doucement. Il avait remonté sa tenue, le col et la capuche. C’était une habitude qu’il avait désormais. Mais … Quelque part, ça lui rappelle que Shinra aimait bien le déshabiller. Alors, il espérait bien qu’elle recommence. Il croit. Lui aussi, il n’était pas sûr de grand-chose. Il espère voilà tout. Il se met à sortir plein de chose des armoires. Il sort une quiche aux lardons. Il sort un cake aux olives. Il sort des ships, des tomates, des carottes, il sort des bonbons, du brownies, des cookies et des boissons. Il sort le tout. Il la regarde avant de s’assoir à côté d’elle et faire un petit signe de tête vers la table.

- Tu peux manger. J’ai commandé la nourriture chez les Akimichi. J’ai tout pris.

Parce qu’il ne connaissait pas ses goûts, il n’avait pas trop cherché… Il avait tout simplement tout pris. C’était plus simple pour ne pas faire d’erreur. Pour être sûr qu’elle ne manque de rien, il fallait un peu de tout.

“Bien chef …”

Qu'elle charrie tendrement Shino à ses soudaines injonctions. Monsieur prend des décisions pour elle, et très loin de l'agacer, ça l’amuse plutôt. Shinra a eu affaire à suffisamment de gens qui s'occupent d'elle par intérêt pour comprendre que les intentions du jeune homme sont … pures. Oui, c'est le terme. Il lui semble. Shino dit ça pour elle. Pas pour lui. Alors elle prend très très bien cette brusque résolution à son encontre et elle le suit avec un grand sourire aux lèvres, raccrochant même ses doigts aux siens quand le ninja la précède dans le couloir qui les mène jusqu'à la cuisine.

Shinra se laisse se faire installer à table et pose ses coudes sur sa surface pour poser son menton sur ses mains. Elle regarde Shino s'affairer autour d'elle avec un grand sourire de bienheureuse. Qu'est-ce qu'elle peut apprécier qu'on s'occupe d'elle, ahah. Sans arrières pensées en plus. Oui parce que bon, ça fait un petit bout de temps maintenant qu'elle a appris à se faire servir par les hommes. Mais bien entendu, ceci n'allait pas sans un espoir de pouvoir la tripoter quelque part ensuite. Et si, certes, Shino pourra la tripoter où il veut après ça (et quand il veut), ce n'est pas pour ça qu'il le fait. Bref. La blonde est simplement et bêtement heureuse, là tout de suite.

“Waaaaw je vois ça ! Tu t'es lâché. Va falloir que je vois comment aider quand même. A payer. Ou autrement. C'est pas gratis la vie.”

“C’est pas gratis la vie.” Shinra, grande penseuse de son temps … Non mais sans déconner, elle va pas se faire nourrir, loger, blanchir sans contrepartie. Va falloir qu'elle voit avec Shino, et surtout ses parents, comment faire en attendant qu'elle chope des petites missions de ninja et qu'elle ait son propre fric. Mais c'est pas pour tout de suite. Alors pour l'instant …

“Bon appétit !!”

Pas certaine que le brun mange aussi, mais peu importe. Elle a un minimum d'éducation. Un minimum, erm. Shinra attrape une bouteille de lait et s'en sert un verre avant de taper dans la quiche aux lardons. Elle commence à manger en silence, parce que c'est plutôt voracement. Ça fait en effet un certain temps qu'elle n'a pas bien, ni beaucoup mangé. Et si elle faisait avec jusque là, bah elle se rend compte que ça lui a vachement manqué. Et pas juste par simple fonction de nutrition. Et puis ma blonde se met à rire tout seule, tout à coup, comme ça, avant de poser ses doigts sur ses lèvres et de tourner la tête vers Shino pour s'expliquer.

“Mat te remercie. Il en avait marre de bouffer des fruits, des feuilles, des racines et de la viande mal cuite. Et non, je ne mangerai pas de lapin cru !”

Non, la dernière phrase ne s'adresse pas au ninja. Bien entendu. Shinra fait les gros yeux dans le vide, regard adressé à son chat intérieur. Qui avait lourdement insisté pour qu'elle mange crus les petits animaux qu'elle avait chassés. C'était non, et c'est toujours non. Parce que c'est pas ouf et qu'elle avait déjà eu mal au cœur d'avoir à chasser elle-même. Même si Matatabi s'éclate à la chasse, elle n'a jamais aimé ça. Du coup, la prédation sexuelle et le jeu de séduction était devenu leur terrain de jeu commun. Elle continue de se “quereller” avec le démon à deux queues qu'elle hébergé avant de capter brusquement un truc. Elle en pose son verre de lait avec un grand bruit. Le choc faisant sauter le liquide qui s'échappe en partie pour retomber sur la table. Ce que Shinra ignore royalement, fixant Shino avec des yeux immense, presque choqués.

“Attends, attends. Je suis en train de capter un truc. Tes insectes. Dans toi. Tu peux causer avec ? Genre vraie discussion ? Avec TOUT tes insectes ??? Mais ça doit être un infâme bordel !? Déjà l'autre couillon là c'est dur des fois. Oui c'est de toi que je cause, y a un problème ????”

Encore une fois, la dernière phrase ne s'adresse pas au ninja.

Shino réfléchit. Que pourrait faire Shinra à Konoha ? Elle ne pourrait pas devenir ninja. Il ne le pense pas en tout cas. Il fallait du temps pour ça, et apparemment il y avait déjà une fille dont le passé était incertain qui était dans les questionnements. Et puis… Shino n’avait pas envie de penser à Shinra en danger. Oui, c’était un peu étrange, surtout qu’elle devait être plus puissante que lui. Mais non. Shino n’avait aucune envie de penser à la jeune femme autrement comme celle qui le regarde alors qu’il sort de la nourriture. Il se demande …

- Si tu aimes les animaux, je sais qu’on peut demander à Kiba. Son père est le vétérinaire et s’occuper de beaucoup des animaux. Sinon, il y a plein de chose à faire. Mais pour le moment, n’y pense pas.

La vie n’est peut-être pas gratuite mais en tant que ninja, Shino avait compris quelque chose… même s’il gagne de l’argent depuis l’âge de douze ans (oui, ils sont payés dès le début, ils ne sont pas des esclaves non plus), il n’avait jamais le temps de le dépenser. Ses parents et ses frères étaient dans le même cas. Une fois avec une maison, tout ce qu’il faut dedans et des missions à chaque seconde … Il n’y avait pas vraiment le temps de faire autre chose. La seule passion des Aburame était la lecture et un peu l’art, mais rien qui ne coute un bras. Donc, elle avait le temps de penser à autre chose et de profiter tout simplement avant de penser à devoir aider quiconque. Il la laisse manger pendant qu’il se mure dans le silence. Il avait peur de la perdre. C’était étrange. Parce qu’il n’avait pas peur ainsi pour Hinata, Kiba ou même sa famille. Il n’avait aucune peur de la perdre et là, si. Il fait un hochement de tête vers Shinra et fit un hochement de la tête vers le bas pour dire qu’il prenait le remerciement de Mat. Parce qu’il ne fallait pas l’oublier, en théorie, il ne parlait pas beaucoup.

Il parlait même moins qu’Hinata, bien qu’il donne souvent plus son avis qu’elle. Vraiment, les trois de l’équipe avait fini par avoir une communication non verbale, sauf pour Kiba, rien qu’à eux, qui ferait flipper un grand nombre de personne. C’était comme s’ils avaient un seul esprit pour trois et Kiba pouvait d’ailleurs parler de n’importer quoi en même temps d’écouter les deux autres pour mettre en place un plan et de dire son opinion en silence sur ce même plan. Et ne parlons pas d’Akamaru. Bref. Leur équipe était le genre soudé. Et il ne parle pas. Il avait presque envie de s’excuser mais la jeune femme continua sur autre chose et il ne pouvait pas revenir sur la discussion et la laissa donc tomber. Il attrape un chiffon et essuie pendant qu’elle parle. Il réfléchit à la question. Se stoppe et écoute les vibrations à l’intérieur de son corps.

- Oui et non. Oui, je peux avoir des informations de leur part, et je les ressens. Mais ils ont souvent, tous, la même information. Ils ne sont pas comme les papillons de Kuro qui peuvent parler et que je peux entendre aussi. Ou comme le mille-pattes que je t’ai présenté. Ils sont une entité propre mais ils n’ont pas assez de conscience pour avoir des paroles.

C’était comme si tous les insectes n’étaient qu’un et avait des signaux primaires. Manger, approcher le chakra, attaquer, mourir, tout ça était simple. Il n’avait pas le même attachement à ses insectes que ce qu’avait sa grand-mère avec ses abeilles par exemple. C’était quelque chose de plus simple encore. Donc, il n’y avait pas de brouhaha. Ou alors ne l’entendit-il plus puisque totalement habitué à les entendre à l’intérieur même de son crâne ?

- C’était comme si Mat, au lieu d’utiliser des phrases, t’envoyer des sensations, des images parfois quand c’est assez fort, des désirs, des directions. Donc ça ne fait pas bordel.

Et là, il leva la main alors qu’un insecte unique sorti de sa paume pour venir rejoindre la jeune femme. Il tourna autour. Il n’avait qu’une espèce en lui. Il l’expliqua aussi.

- Chaque membre de la famille possède une espèce « en soi » et nous pouvons utiliser les autres. Que nous choisissons et qui dépends de notre caractère ou de nos préférences. Ils n’ont pas toutes les mêmes particularités. Mon frère, par exemple, ne peut les entendre qu’une fois en papillon, et avec des paroles pour leur part.  

“Ouep. Ça peut être une idée. Jveux bien ne pas y penser tout de suite, tout de suite, mais de toute façon je vais pas tenir très longtemps sans rien faire.”

Shinra. Est. Un. Chat. Elle a une haute capacité à ne rien glander. MAIS. Elle pète régulièrement des câbles façon hyperactive. Et plus souvent qu'un chat de base. Parce que le sien est démoniaque et en feu. Donc c'est évident pour elle qu'elle ne va pas pouvoir rester sans une activité pour y dépenser son énergie, alors autant que ce soit un job qui lui rapporte du fric. Sinon elle aurait bien un autre type d'activité pour se dépenser/défouler, mais elle aurait besoin de Shino et de son consentement pour ça, ahah. Erm. Non.

Bref. Elle mange. Cause toute seule. Et tout à coup se pose une question essentielle qu'elle soumet à Shino. Tout de suite plus loquace quand il s'agit de ses techniques, héhé. C'est bon à savoir. Quand sa voix lui manquera, parce qu'elle aime beaucoup sa voix calme et légèrement rauque, elle sait sur quel sujet le lancer pour pouvoir l'écouter parler. Pour ça qu'elle l'écoute presque religieusement, la blonde. Autant parce que la réponse l'intéresse que parce qu'elle aime le timbre de sa voix. Shinra hoche la tête pour signifier qu'elle l'écoute en grignotant du cake. Elle regarde la petite bête sortir de la paume de sa main avec attention et attend qu'il ait fini de parler pour reprendre la parole.

“D'accord, d'accord. Je vois. Mat est très fort pour me balancer des émotions aussi de temps en temps. Ça l'amuse.”

La jeune femme fait les gros yeux au mur pour les faire à Matatabi qui aime beaucoup ui balancer des émotions tout à fait inappropriées à la situation, de temsp en temps. Genre des fous rire dans des moments tristes. Faire exploser sa libido pendant des débriefing mission. Ce genre de trucs. Petit con, hehe.

“Mais donc je resterai celle qui te saoule le plus avec mon brouhaha. Très bien, très bien.’

Elle adresse un clin d'œil à Shino, et sur ce, change des plats salés aux plats sucrés en se taisant un petit peu. Surtout que ça ne se fait pas de manger la bouche pleine. Bref. Shinra se tait, profite du calme serein de la maison Anurame mine de rien très “bruyante” de toutes les petites pattes qu'elle entend marcher un peu partout grâce à son ouïe très fine. Mais elle aime bien. C'est presque … comme un ronronnement. Et ça la berce. Enfin presque.

“Et sinon on fait quoi pour mon anniversaire ?!”

Qu'elle demande soudain. Ses pensées ayant fait routes seules un cheminant en arrivant à cette interrogation. Elle pose les yeux sur Shino. Comprenant en quelques dixièmes de secondes qu'il n'est pas spécialement le genre à préparer des anniversaires et à proposer des activités, ahah. Donc elle embraye toute seule, se parlant quasiment à elle-même.

“Y aura donc toi, moi, Kiba et sa poupette. Deux couples donc. Mmmh. Pas de karaoke, tu chantes pas. Vous jouez ? A des jeux je veux dire. Enfin des jeux vidéos ? Y a bien une petite salle d'arcades à Konoha, non ? Sinoonnnnn une partie de paintball ? Non ! Une partie de beerpong, ahah !! Elle est comment la miss à Kiba. Toi et Kiba, je vois à peu près, mais elle ?”

Ah bon ? Certaine qu'elle voit pour Shino ? Parce que paintball, et beerpong, ça a pas l'air d'être très très très le genre de l'Aburame, ahah. En même temps, si elle se base sur Shino pour l'ambiance de son anniversaire… ça risque d'être très très calme. Alors elle veut bien éviter de proposer d'aller en boîte, au casino ou de lancer une chasse à cour (c'est pour l'image hien, on a dit qu'elle aimait pas ce genre de chasse), mais faut pas pousser mémé dans les orties. Elle va pas rester à la maison avec Shino, Kiba et la miss … Hein … Quoique. Shinra fronce les sourcils en regardant le brownie qu'elle vient d'arrêter entre ses doigts.

“Ou on peut rester ici. Et faire des petits jeux pour apprendre à se connaître. Nous deux et eux deux aussi, pour moi.”

Bah oui. En fait. Arrête de courir, vieille meuf. T'es arrivée. Enfin tu es posée, en sécurité, et acceptée, pour une fois. Alors souffle. On respire. Shinra croque dans son brownie avec une certaine lenteur. Réfléchissant à tout ça, avant de sursauter et de se tourner vers Shino.

“Enfin si ça ne dérange personne, hein ! Sinon on sort. Y a pas de soucis. Je m'adapte, moi. Je veux pas enquiquiner le monde moi.”

Eh non !! En vrai. Shinra est vachement paradoxale sur ce point là. Elle adore faire chier exprès les gens, s'amuser avec leurs nerfs ou juste voir des tronches agacées envers elle. Mais ça, elle le fait EXPRÈS. Par contre, elle déteste faire chier les gens quand elle ne le fait pas exprès. Sans doute parce que son tuteur/sensei lui a toujours fait sentir que son existence le faisait chier. Donc. Elle n'aime pas ça. Donc soit elle s'efface, soit elle crie plus fort. Cette réflexion en apporte une autre, cette fois pas envers “le monde”, qu'elle ferait chier ou pas, mais envers Shino.

“Au fait. Ça te va toujours que je cause beaucoup ? Même toute seule hein, t'inquiètes, j'aime bien essayer de comprendre tes petits mouvements de tête et d'épaules. J'ai hâte de te connaître par cœur, mais pas trop non plus parce que c'est marrant d'essayer de deviner, ahah. AAAH ! Je recommence. Ma gueule. Ça te va donc ?”

Shinra enfile le reste du brownie dans à bouche et en rajoute un deuxième en plus histoire de bien s'étouffer avec et de ne plus pouvoir causer pendant AU MOINS dix secondes. La maison Aburame soupire de reconnaissance. (Quoique avec Kuro, ça va, elle a un certain entraînement.)

Note pour lui-même : lui trouver des activités. Il ne sait pas encore quoi … mais Kiba aimait bien passer des heures sur le trampoline qu’il avait fait mettre dans le jardin des Inuzuka. Peut-être pourrait-il en trouver un pour Shinra ? Aimerait-elle rebondir pour dépenser de l’énergie ? Il pourrait lui poser la question mais elle dériva sur un autre sujet. Donc, il posera la question plus tard. Shino sourit, mais ça ne se voit presque pas quand on ne le connait pas, à l’idée que la jeune femme puisse avoir la même chose que lui. Sauf que lui, ce n’était pas réellement des émotions pour s’amuser. Les insectes ressentaient le danger, et l’émotion de la peur le faisait vibrer, par exemple. Ils ressentaient la joie, preuve qu’ils sont proche d’un nid, ou même parfois la fatigue, preuve qu’il y avait certainement un produit dans l’air pour les endormir. Ce n’était pas des fausses émotions, mais les leurs qu’ils ressentaient tous en même temps comme une seule âme.

- Tu ne me saoules pas.

Les mots étaient importants. Elle serait, certes, celle dont il entendrait le plus la voix. Quoi qu’avec Kiba et son frère … et Kiba ET son frère en même temps, personne ne voulait voir ça, c’était comme deux putains de tornade chez les Aburame, même son autre frère préférait partir que de rester au milieu. Mais donc, elle ne le saoulait pas. Mais elle serait celle qu’il écoutera le plus. Entendre, il le faisait pour tout le monde. Ecouter, ce n’était pas exactement vrai. Hors des missions, il n’écoutait presque personne. Sauf ses deux amis, bien sûr. Pour lui, il était important de le préciser. Et comme elle embraya encore sur un autre sujet, qu’il écouta sans l’arrêter, il considérait que cette information était validée.

- Tu ne déranges personne et tu n’enquiquines personne, répondit-il avant de faire un geste vers le salon, je pensais à quelque chose entre nous quatre, en faisant des jeux. Kiba en a toujours.

Il avait prévenu Kiba qu’il aurait besoin d’un jeu, et Kiba avait été avare de proposition salace, comme d’ordinaire. Mais, à ce moment là, Ayame n’avait pas été invité et ce n’était que tous les trois. Ils se désolaient un peu, les deux garçons que la troisième de leur groupe ne soit pas là pour fêter ça. Ils auraient bien envie de l’inviter mais elle n’aurait pas pu venir. Ainsi, donc. Il avait préparé de quoi manger, un peu comme là, du soft et une soirée tranquille … mais est-ce qu’une soirée pouvait réellement être tranquille avec Kiba ? Que cela finisse en bataille de polochon que ça ne l’étonnerait même pas l’Aburame. Toute la famille avait compris, de toute façon, que la maison Aburame appartenait aussi à Hinata et Kiba, et que la maison Inuzuka appartenait aussi à Shino et Hinata. Ils avaient tous une clé des uns des autres. Même une clé de chez Hinata … mais personne aurait l’idée d’y aller sans prévenir chez les Huyga… Ce qui n’était pas le cas des deux autres maisons qui avaient pris l’habitude des convives de leur Team.

Il l’écoute à nouveau … et cette histoire commençait à le démanger quelque part. Elle n’arrêtait pas de dire qu’elle était un poids pour lui. En disant qu’elle voulait trouver du travaille, en disant qu’elle le saoule, qu’elle le dérange, qu’elle l’enquiquine et maintenant, qu’elle ose se dire à elle-même de se taire. Shino ne lui demanderait pas de se taire. Comme elle, elle ne lui demanderait pas de laisser ses insectes. C’était ce qu’il est. Ce qu’elle est. Et si elle voulait apprendre les gestes, alors elle pouvait voir que chaque fois qu’elle avait dit cela, il s’était tendu. Pas seulement dans la voix, mais ses muscles avaient été tendu, s’arrêtant et se remettant lentement. Il la regarde avaler les deux brownies pour se faire taire et il réfléchit à quoi faire. La seule expérience féminine qu’il connaisse c’était Hinata … avant de se souvenir qu’il y avait aussi Kurenaï….Il fait le tour de l’îlot de la cuisine sans répondre, raide de colère contre lui-même qui n’arrive pas à faire comprendre à son invité qu’elle n’était pas un boulet. Alors il fait le tour, attrape le haut de son col roulé pour baisser le tissu, se penche et embrasse délicatement le front de la jeune femme avant de tout remettre et de faire le chemin retour.

Kurenaï avait dit qu’il n’y avait rien de mieux qu’un baiser pour faire comprendre la sincérité des mots. Et même s’il n’avait rien dit pour ce coup là, il l’avait répété déjà trois fois ce qu’il pensait. Et Shino n’aimait pas se répéter d’ordinaire. Il finit par prendre une feuille et un stylo pour écrire dessus.

« Acheter Trampoline. Voir activité pour plus tard. Acheter Polochon pour anniversaire. Acheter Cadeau. Faire liste. »

Et tout en écrivant cela, observant le papier, il finit par demander :

- Alors, tu as réussi à comprendre mon mouvement ?

Parce qu’il n’était pas sûr de lui. Il sait ce qu’il voulait dire … mais il ne sait pas si elle aura pu le comprendre comme il voulait le dire. Kiba et Hinata, c’était inné chez eux. C’était un peu comme ses insectes, ils l’avaient appris et le savait. Maintenant, il ne restait plus qu’à faire en sorte qu’il l’apprenne à une autre personne … et il ne savait pas comment faire sans lui demander, tout simplement.

Non, Shinra n’a absolument pas vu la tension chez Shino à chaque fois qu’elle se dénigre devant lui. Déjà parce que pour elle ce sont des faits, et pas du dénigrement. Et ensuite parce qu’elle n’a pas encore pris l’habitude de guetter tous les micro-mouvements de Shino. Elle ne le fait qu'aux moments où elle attendrait une réponse ou un assentiment de la part de quelqu’un d’autre. Autre personne qui aurait répondu à voix haute. Lui non, donc elle guette. Mais en dehors de ces quelques moments précis, elle ne fait pas particulièrement attention, et elle n’a pas remarqué ça. Alors ce n’est qu’une fois qu’elle a demandé à l’Aburame si ses jacassements lui vont, et qu’elle s’est faite taire en bonne et due forme avec deux brownies, qu’elle fait attention à ses gestes pour avoir sa réponse. Et quelle réponse.

Elle ne comprend pas tout de suite pourquoi il vient se planter devant, et comprend à peine pourquoi Shino lui embrasse le front. En tout cas, elle comprend que c’est bien. Que c’est chaleureux et réconfortant. Ca, elle a compris tout de suite. Ce qu’elle ne comprend pas bien, c’est pourquoi il a fait le tour de l’îlot pour l’embrasser et puis pourquoi il est reparti juste après. Shinra observe donc Shino avec attention pour comprendre le pourquoi du comment de la situation. Elle le regarde prendre une feuille et lit à l’envers ce qu’il est en train d’écrire. Ce qui lui fait esquisser un petit sourire.

“Ca c’est une bonne liste.”

qu’elle commente à mi-voix. Avant de relever les yeux vers Shino qui lui pose une question. Son mouvement ? Quel mouvement ? (Ouais, elle est un peu nouille sur les bords, Shinra.) Ah ! Le baiser. AH. Ah, peut-être bien, oui, qu’elle a compris. La blonde incline la tête sur le côté pour marquer sa réflexion, entortillant une de ses longues mèches rosées autour de l’un de ses index.

“Mmmh … Ça veut dire que ça te va ? Que je cause beaucoup. Eeeet … que tu m’aimes bien, héhé.”

Elle plaisante (à moitié) en jouant avec son verre de lait (vide) qu’elle fait tourner sur la surface de l'îlot du bout de ses doigts avant de continuer :

“Je sais que tu as déjà dit que je te saoule pas. Que tu me pschiteras pas non plus. Mais tu as toujours le droit de changer d’avis, après tout. Désolée si j’insiste.”

Elle grimace, se doutant que Shino ne va pas “apprécier” l'entendre s'excuser. Mais c'est sorti tout seul. La jeune femme regarde par la fenêtre pour rassembler ses idées et ses souvenirs le lieux possible et s'expliquer de façon… synthétique. Pas parce qu'elle a peut de le saouler (enfin si, un tout petit peu), mais surtout pour être claire. Ne pas s'empêtrer dans des explications, ni s'embourber dans des digressions. Et quand elle trouve enfin comment formuler ce qu'elle a à dire, elle explique très simplement :

“Je crois que tu es la première personne qui ne fasse pas que me supporter. Alors je vais avoir besoin d'un peu de temps pour … pour arrêter de me sentir de trop … Surtout … vu nos différences.”

Elle tourne ses yeux roses vers Shino d'un air plus qu’éloquant. Même si c'est plus elle-même qu'elle juge que lui. Toujours est-il que la logique voudrait qu'une fille comme elle ne remarque pas un type comme lui. Mais surtout qu'un type comme lui ne supporte pas une fille comme elle. Donc. Il fallait qu'elle s'habitue juste à cette relation qui définit quelque peu la logique. Et à des années de mauvais traitements relationnels et sentimentaux, même si elle-même ne le formerait pas comme ça, malgré ce qu'elle dit. Enfin elle soupire, sourit doucement, un peu tristement, tend ses deux mains grandes ouvertes vers le ninja pour qu'il revienne vers elle. Et dès qu'il est assez près pour qu'elle l'attrape, elle le tire tout contre elle. Passant ses jambes et ses bras autour de Shino pour se gluer à lui.

“T'avais l'habitude des insectes. Maintenant va falloir faire avec les koalas géants.”

Qu'elle bougonne, la voix étouffée contre lui. Elle a faillit ajouter “bonne chance”, mais elle s'est dit qu'il allait encore croire qu'elle dit ça parce qu'elle aurait peur de le saouler. Ce qui est faux. Elle dit ça juste parce que les koalas, c'est une autre paire de manche que les insectes. Nettement plus saoulant. (Bon ok, c'est ce qu'elle pense, c'est vrai.)

Shinra profite de longues secondes de la présence et de la chaleur de Shino contre elle. Elle finit par frotter son nez contre lui et s’écarter un peu, juste pour pouvoir relever les yeux vers lui.

“J’vais plus te lâcher, tu sais. Je … je suis vraiment bien avec toi.”

Il tapote un peu la liste avec son stylo, cherchant dans son esprit une bonne idée pour lui rendre la vie plus douce alors qu’il la laisse réfléchir. Il était silencieux. Il n’avait pas besoin de parler pendant qu’elle était en train d’analyser, sinon risquait-elle de se tromper et de faire n’importe quoi. Alors, il réfléchit sur la liste en silence et la regarde par-dessus ses lunettes noires. Il fait un hochement de la tête. Oui, ça veut dire que ça lui va, sous entendu que ça ne le dérange pas … et oui, il l’aime bien. De toute façon, il était facile de voir les gens que Shino aime ou pas. La plupart du temps, s’il n’aime pas, il fait en sorte de ne pas se trouver au même endroit ou à proximité, donc …

- Non.

Non, il ne changerait pas d’avis. Une fois qu’il en avait pris une, il s’y tenait. Il avait dit qu’il ne le ferait pas pour une raison, il voulait d’elle. Pas comme sexuellement attiré par elle, bien qu’elle soit mignonne, lui n’était pas Kiba. Mais il la voulait dans sa vie. Il voulait entendre sa voix alors qu’il écoute le silence. Pour un Aburame, même le silence n’était pas si silencieux que ça. Même le vide n’était pas vide. Une forêt n’était jamais calme. Alors Shinra ne le dérange pas, et au contraire même, il aime l’écouter et entendre sa voix plutôt que les murmures des vers dans la terre. Il ne lui dit pas « ce n’est rien » ou « ne t’excuse pas ». Il sait qu’elle sait. Et elle ne changerait pas en un jour ses pensées. Elle pensait être un boulet dans cette situation et Shino ne pourrait pas lui faire croire sans un peu d’huile de coude que ce n’est pas vrai. Il allait falloir un peu plus de force que ça. Il fait un autre hochement de tête quand elle parle des différences. Il sait ce que ça peut être. Il avait envie de rappeler que son meilleur ami était Kiba. Et son frère était Kuro. Clairement, quand il était avec les deux, tout le monde se demandait comment leur étrange trio pouvait fonctionner… Surtout que Kiba et Kuro n’hésitait pas à le défendre et à expliquer qu’il était « plus drôle que ce qu’on croit », les salauds. Shino s’approche de ses bras et la laisse venir. D’abord sans rien faire que de se laisser faire. Il la regarde se repousser. Un koala. Il ne sait pas quoi lui dire, alors il ne dit rien.

Pour lui exprimer ce qu’il pensait, il fit juste en sorte de glisser ses mains sous ses fesses –de manière tout à fait innocente- pour la remonter un peu mieux contre son buste et la garder ainsi. Il la regardait droit dans les yeux, même si ce regard était bloqué par ses lunettes. Tout comme il ne pourrait pas l’embrasser si la jeune femme ne lui pousse pas son haut. Mince. C’était la première fois qu’il s’en voulait d’être ainsi habillé. Il allait devoir parler au lieu de montrer.

- Je veux être avec toi, finit-il par s’exprimer en cherchant quelques secondes ses mots et en faisant une pression pour la garder contre lui.

Et ce n’était pas seulement parce que la jeune femme avait accepté qu’il était rempli d’insecte et ne le trouvait pas dégoutant. Ce n’était pas que parce qu’elle acceptait de lui parler et de prendre du temps avec lui. Cela, c’était la conséquence. Elle voulait de lui, mais ce n’était pas tout. Si elle n’avait pas eu envie d’être avec lui, il se sentirait terriblement malheureux, mais il aurait voulu être avec elle. Ce n’était pas une relation de depit. Même s’il doute qu’une autre personne puisse supporter sa particularité, il sait aussi que ça ne faisait pas ce qu’il ressentait. Il voulait la protéger, l’avoir contre lui et qu’elle sourit, ris, parle, autant qu’elle le souhaite.

- Je suis bien avec toi. Alors, arrête de penser que tu me déranges. Ce qui me dérangerait, c’est que tu ne sois plus toi-même, ou que tu arrêtes de l’être avec moi.

Il ne sait pas ce qu’il doit faire … la déposer ? Il faudrait peut-être, non ? Juste la déposer quelques part … mais elle compte rester en koala, elle l’avait dit. Il lâche son regard un instant et réfléchit aux quelques possibilités qui s’offraient à lui. Il ne pouvait pas ranger tout ça en la gardant contre lui, ça ne serait pas pratique et pas agréable. Après l’avoir fait « sauter » pour la remonter contre lui, fit quelques pas pour arriver devant le canapé et il s’assit sans l’avoir lâché. Aussi simplement que ça. Il la regarde et quelque chose se fait en lui, encore. Quelque chose d’étrange. Quelque chose qui ne lui arrive que peu. Jamais. Pas comment ça en tout cas. Il se mit à sourire. Un sourire si content que ça fait relever ses lunettes de son nez et plisse ses yeux. S’il a l’habitude, tout de même, de sourire avec son équipe, celui-ci est différent. Parce qu’il n’est pas pour son équipe et surtout … il n’a aucune bonne raison de sourire comme ça que la présence de la jeune femme dans ses bras. C’est chaud et doux. Cela lui plait bien. Ouais, il aimait vraiment bien être avec elle.

Shinra a un vague geste de surprise en sentant les mains de Shino glisser sous ses fesses. Ca lui fait un drôle d’effet, de chaleur, d’excitation et de réconfort en même temps. Mais elle s’attarde surtout sur cette troisième impression, alors que le jeune homme la prend davantage contre lui. Non, non, c’est pas un petit vicieux Shino, alors on se calme. Pour l’instant elle va considérer 99% de ses gestes qui pourraient être ambigus comme non ambigus. Alors elle se contente de relever les yeux vers lui et de lui sourire avec un bonheur simple et tout chaud quand il lui dit qu’il veut d’elle.

“Cool …”

Qu’elle répond à mi-voix. Avant d’hocher la tête et d’ajouter :

“D’accord.”

Quand il lui explique qu’il ne veut pas qu’elle change pour lui. Shinra ne sait pas trop dans quelle mesure elle va en être capable, aussi bien de changer que de ne pas changer. Mais son flot de pensées est interrompu pour sa brusque envolée contre Shino. Elle pouffe, se marre doucement, et le laisse la promener jusqu’au salon et l’installer sur lui. Et là, y a un truc incroyable qui se produit. Un truc qu’elle trouve incroyable, même si elle ne sait pas à quel point ça l’est.

Il sourit. Il sourit, et ça la fait sourire encore plus fort que lui. Ca lui tire même un petit rire amusé, mais vraiment pas longtemps, parce qu’elle a mieux à faire que rigoler. Shinra attrape les lunettes noires du jeune homme, les plie avec attention et les pose à côté d’eux. Puis elle baisse son col, et prend le temps de regarder à nouveau son visage. Avant de ne plus pouvoir le voir, soit parce qu’elle sera trop proche pour le regarder, soit parce qu’il aura à nouveau dissimuler.

“On dirait un oeuf de pâques … d’abord je te déshabille, et ensuite je te croque.”

La jeune femme annonce ses réflexions dans le plus grand des sérieux. C’est même pas un peu salace dans sa tête, alors que ça pourrait carrément l’être. Nope, c’est vraiment l’effet que ça lui fait. D’abord on vite l’emballe, … et ensuite on se régale, ahah. (Bon ok, un peu salace quand même.) Shinra pose ses mains sur les épaules de Shino, puis les fait remonter doucement dans son cou, presque jusqu’à ses joues. Et elle se penche vers lui pour l’embrasser. Parce qu’il est trop mignon quand il sourit, et qu’il a dit qu’il voulait d’elle, ELLE, comme elle est, et pas autrement. Alors elle l’embrasse, vraiment, avec une douce envie, même si elle fait bien attention de garder sa langue au fond de sa bouche. On va éviter les grosses pelles au milieu du salon familial. Même s’il n’y a personne. Il y a … Shinra se redresse d’un coup, en alerte. Elle regarde partout autour d’elle comme si elle cherchait quelque chose, même si elle ne bouge pas de sur Shino. Et puis elle tourne les yeux vers lui d’un air semi-suspicieux, semi-inquiet.

“Euh … dis-moi. Tes parents sont pas H24 branchés à leur insectes et regardent pas H24 ce qu’il se passe chez eux, hein ?? Pas que je compte te faire l’amour là tout de suite sur ce canapé, mais quand même … Moi j’apprends que y a une greluche qui grimpe sur mon fils au milieu de mon salon … je vais direct lui dévisser la tête.”

CLAIREMENT ! Encore plus si elle l’entend parler de “faire l”amour” par insectes interposés ! La blonde pose une main sur sa bouche, et passe à 25% suspicieuse, 75% inquiète.

“Meh. J'espère qu’ils nous entendent pas non plus. Enfin qu’ils m’entendent pas moi, héhé.”

Bah oui, lui il ne dit pas grand chose. Et encore moins des trucs compromettants. Shinra pouffe un peu, regarde à nouveau autour d’elle d’un air un peu plus apaisé, et elle pose ses mains sur le bidon de Shino pour jouer avec le tissu de son haut, pendant que son attention revient sur lui. Elle se demande si elle doit descendre de lui, du coup, mais après tout, c’est lui qui l’a collé sur lui, sur ce canapé, au milieu du salon … donc … C’est qu’il ne doit pas y avoir tant de risque que ça héhé. (Ou que les Aburame sont une famille de pervers, mais elle en doute vraiment fort, haha.) La jeune femme se penche vers lui, effleure ses lèvres des siennes et plonge son regard brillant au fond de celui de Shino.

“Alors … je dois arrêter ou pas ?”

Il la regarde le déshabiller. Un instant, son sourire s’efface par la peur de son visage qui se voit tambouriner dans sa poitrine, puis il le remet. Il essaie. Parce qu’il est heureux, il essaie de laisser ce petit sourire sur ses lèvres pour qu’elle puisse le voir. Il s’étonne de la comparaison. Un œuf de pâques ? Dans sa famille, ils ne fêtaient pas réellement pâques. Son oncle, Shota, avait l’habitude d’envoyer ses fourmis mangeaient les chocolats des autres pour se venger que les autres écrasent les insectes en longueur de journée. Après plusieurs années, ils avaient été puni, puisque logiquement, Shino avait fait de même… et Kuro, même s’il ne le dirait pas… et Torune … Parce que c’était logique pour eux de défendre les insectes contre les monstres humains qui les tuaient sans réfléchir. Donc. Pâques. Mieux que de penser à la sensation de la jeune femme sur lui, à son corps qui se plaque contre le sien. Mieux. Il la regarde se redresser, écoute autour mais ne ressent rien d’anormale. Il fronce les sourcils à la question avant de comprendre. Elle peut voir une lueur amusé au fond de ses prunelles.

- Mes parents ne te dévisseront jamais la tête. Surtout si je suis consentant. Et ils ne te verront pas comme une greluche.

Oui, c’était ce qui était le plus important dans la phrase de la jeune femme. Il n’y avait rien de plus important qu’elle comprenne tout de suite que ses parents accepteraient la « sexualité » et la relation de leur fils. Au contraire, ça leur ferait plaisir de savoir qu’il avait trouvé quelqu’un qui l’aime pour ce qu’il est. Dans la famille Aburame, quand une nouvelle personne arrive, on est souvent heureux pour les autres… Et on ne demande pas à voir la sexualité des autres. On fait confiance. Même si on sait.

- S’il y a quelque chose, les insectes préviendront, mais on tient à notre intimité alors mes parents ne « verront rien ».

Mais ils pourront savoir. Mais qu’est ce que ça peut leur faire de savoir que leur fils avait eu des bisous et des câlins sur le canapé ? Cela désintéressera complètement les autres. Donc, pour lui, la question ne se posait même pas.

- Je suis là, alors les insectes savent que tu n’es pas une menace, ils ne répèteront pas tes propos.

Il se demande s’il doit s’excuser ou pas… Parce que sa famille était bizarre … et il est vrai que l’intimité était réellement relatif avec eux. Ils n’avaient pas les mêmes contraintes dans la solitude. D’ailleurs, ils n’étaient jamais réellement seuls. Il la regarde faire, il se fige quand elle touche son buste. Il se dit que c’était vachement agréable tout de même. Il se dit que ça lui plait bien de se faire ainsi caresser mais il ne comprends pas du tout pourquoi il frissonne. Il ne comprend pas pourquoi il aime ça. Il ne sait même pas ce qu’il allait faire ensuite ou la dimension de sa demande. Il la regarde sans comprendre. Il sait ce qu’il ressent, mais il ne sait pas du tout ce que ça peut être.

- Je ne sais pas, avoua-t-il alors. Je dirais… non ?

Et il se demande vraiment si elle veut qu’il dise oui. Si elle veut dire non. Et il se demande ce qu’il veut réellement. Il veut qu’elle se sente bien. Et lui, il se sent bien. Et il n’avait pas pensé une seule seconde aux insectes qui pourraient « répéter ». Bien qu’aucun ne le fera pour aucune raison… Les insectes étaient simples. Il remonta sa main vers la joue de la jeune femme.

- Je ne sais pas ce que tu me fais, mais j’apprécie, alors … je ne sais pas.

Elle espère bien, elle espère bien !! A la fois que les parents de Shino ne la prendront pas pour une blondasse stupide, superficielle et mal élevée, mais aussi que tout ce qu’elle dit et fait sur ce canapé et sur le corps de Shino ne sera pas transmis à autrui.

“Ok, ok, je te crois. Dans ce cas je peux continuer.”

Ouaaaaiiiiis, un Shino à croquer juste en dessous d’elle. Si ça c’est pas trop bien ! Enfin elle peut continuer … s’il veut. Alors elle lui demande si elle peut, s’il veut, continuer ce petit jeu physique qu’elle a déjà réinstauré entre eux. Mais c’est dur pour elle, ok ?! L’attrait de l’inconnu + l’instinct de chasse + lui qui est a-do-rable. C’est beaucoup trop facile pour elle de glisser dans le tactile, le physique et le salace. Et les hésitations, un peu plus “oui” que “non” du jeune homme la titille encore plus. Alors Shinra pose ses doigts sous les mandibules du ninja pour lui faire relever la tête vers elle.

“D'accord …”

Elle chuchote, puis l’embrasse doucement, avant de continuer.

“Alors, laisse moi faire et ressens. Choisis ce que tu aimes, et ce que tu n'aimes pas. Dis-moi tout de suite si ça ne te plait pas.”

Shinra ponctue ses phrases d'une douce averse de baisers sur le visage du jeune homme. Dans son cou, aussi. Ses doigts glissent dans ses cheveux et elle tire doucement sur ses mèches brunes quand elle termine de parler. Puis elle prend la lippe inférieure du jeune homme entre ses dents pour le grignoter avec douceur. Elle aime beaucoup le grignoter petit bout par petit bout. Les mains de la jeune femme quitte les cheveux de Shino pour glisser dans sa nuque, son cou, sur son torse et descendent trouver une place sur son ventre. Littéralement sur son ventre. Par dessous ses vêtements. Elle fait glisser la pulpe de ses doigts sur les reliefs des abdominaux du jeune homme avec un plaisir non dissimulé dans ses ronronnements alors qu'elle l'embrasse pour de bon. C'est. Un. Délice. Ok ? Elle a vraiment très envie de le manger. Alors Shinra délaisse ses lèvres pour retourner le mordre dans le cou, alors que ses mains grimpent sur la peau de son torse. Tout chaud. Tout chaud, tout chaud. Elle sent sa température grimper sous ses vêtements et renifle ses phéromones d'envie. Et ça, ÇA, c'est la partie préférée de Shinra. Même si bien souvent elle entraîne une suite également très agréable. C'est ça qu'elle préfère. Sentir l'autre abandonner avec délice, son corps à ses petits caprices. En plus ça rime, héhé. Et si sa proie, euh, son partenaire, erm, peut gémir un petit peu, c'est un délice aaaaabsolu. Alors là jeune femme mord Shino, comme elle l'avait fait quand sa chambre, pour lui arracher un petit bruit de gorge qui la fait frissonner violemment.

“Okkkkkk, on a dit pas de galipette sur le divan familial …”

Qu'elle se marre toute seule, cherchant la merde toute seule avec son comportement. PAS DE SA FAUTE, OK. C'est l'instinct. Et Shino. Voilà. C'est leur faute à tous les deux. Shinra se penche et colle un bruyant smack sur les lèvres de Shino, se demandant encore ce qu'elle va faire de lui, d'eux, la tout de suite. Et puis elle ressent une présence. Non. Deux. Humaines. Qui approchent.

“Oups !”

Qu'elle s'exclame en basculant sur le côté comme une patate. On va éviter de faire les présentations de cette façon, hein. Quand même ! Shinra saute ses pieds, se recoiffe, réajuste ses fringues et se redresse en quelques secondes. Avant de baisser les yeux vers Shino, toujours déballé comme un œuf de pâques, et elle se marre.

“Allez rhabille- toi et présente moi à tes parents.”

Les parents. Jckskskfnkg. C'est le moment de faire bonne impression !! Bon ok, Shino a dit qu'ils s'en foutent. Mais même !! Parce que ça compte. Parce qu'ils l'hébergent et la nourrissent. Et par exemple que Shino est important. Tout simplement.