Je lui souris lorsqu’elle affirme que son frère verra d’un mauvais œil ce rapprochement. Elle soutient qu’elle n’est pas une fille pour moi, probablement que nos différences de caractères et de mode de vie sont trop importants. Finalement, elle me demande d’y réfléchir alors que je la tiens contre moi, la main dans son dos, l’autre sur sa nuque.

Je te promets d’y réfléchir ! En revanche, que ce soit toi ou Alex, laissez-moi l’exclusivité de savoir qui peut être pour moi ou pas ! Dis-je avant de suggérer une douche et un peu de sommeil pour l’embrasser de nouveau.

Elle me sourit doucement avant de quitter mes bras et je la laisse gagner la salle de bain, attendant sagement mon tour dans le salon après avoir programmé la cafetière pour qu’elle coule vers treize heures .
A sa sortie de la salle de bain, je lui caressais l’épaule avant d’aller me doucher à mon tour afin de me coucher ensuite.

J’étais sûr de moi. Cela faisait maintenant pas mal de jours que je la côtoyais et j’étais certain de ce que je ressentais pour Hailey.
Oui, même si elle avait plusieurs fois passé la nuit avec des inconnus, même si elle avait un mode de vie peu stable, malgré tout cela, j’étais certain que cela valait le coup.

Il était quatorze heures trente lorsque je toquais doucement à la porte de sa chambre avant d’entrer, un mug de café chaud à la main.
J’étais toujours en pyjama, portant simplement mon short et mon t-shirt et je m’avançais vers son lit.

Bonjour, bonjour ! Lançais-je tranquillement pour ne pas être brusque.

Avec une telle fatigue, je n'ai évidemment pas entendu mon réveil sonner. Heureusement, cette fois Matthew prend l'initiative en venant me réveiller.

– Bonjour ? dis-je en ouvrant doucement les yeux. Ma voix est légèrement rauque au réveil…On dit souvent que j'ai une voix de fumeuse, ce qui m'amuse énormément puisque je n'ai jamais touché une cigarette de ma vie. Quelle heure est-il ?

Je me redresse en bâillant, le regard encore un peu embrumé.

– Tu viens de te réveiller aussi ? je lui demande en avisant son pyjama. Bien dormi ?

Finalement, elle émerge, redressant une tête ébouriffée et me saluant d’une voix digne d’un fumoir de La Havane ce qui m’arrache un sourire.

Il est quatorze heures trente, je me suis dit que tu aurais le temps de te peigner avant le boulot comme ça. Pouffais-je en m’asseyant sur le bord du lit pour lui tendre son mug.

Je suis levé depuis à peine une heure, j’ai plutôt bien dormi. Répondis-je en suivant son regard. Pourquoi ? Tu n’aimes pas ma tenue ? Gloussais-je.

– Deux heures pour me coiffer ? je pouffe avant de m'ébouriffer les cheveux pour de bon. C’est si catastrophique que ça ?

Je me décale légèrement pour lui laisser la place pour s'asseoir, puis le remercie pour le café. En réalité, je suis plutôt touchée. C'est la première fois que l'on m'apporte mon café au lit …Personne n'a jamais eu de telle attention envers moi, pas même un membre de ma famille.

– Fais gaffe, je pourrais y prendre goût… dis-je avant de déposer un baiser sur sa joue.

–Je suis levé depuis à peine une heure, j’ai plutôt bien dormi. Pourquoi ? Tu n’aimes pas ma tenue ?
– Ah ? Parce que tu appelles ça une tenue toi ?

Disons que même après notre soirée de bataille, tu étais mieux coiffée ! Riais-je tandis qu’elle se passait la main dans les cheveux pour aggraver la situation. Je repoussais quelques mèches qui étaient pointées vers le ciel avant de lui tendre sa tasse.

Une fois sur son lit, elle me remercie pour le café en m’offrant un baiser sur la joue, me prévenant de faire attention à ce qu’elle ne s’attache pas trop à ce service au lit. Je me marre avant de lui dire depuis combien de temps je suis levé, la questionnant sur ma tenue. Puis je n'ai rien contre le service au lit, moi aussi hein ! Gloussais-je.

Ben quoi ? Qu’est-ce qu’elle a ma tenue ? Elle est confortable ! Tu préfèrerais la livraison de ton café habillé autrement ? Protestais-je avant de me pencher vers elle pour l’embrasser doucement sur le front, sourire aux lèvres.

–Ben quoi ? Qu’est-ce qu’elle a ma tenue ? Elle est confortable !
– Oh mais je n'en doute pas une seconde, je rétorque en souriant.
–Tu préfèrerais la livraison de ton café habillé autrement ?

– Hm… Pourquoi pas l'un de ces tabliers verts que les employés de Starbucks portent ? Avec la casquette aussi, évidemment, raillé-je avant de boire une gorgée de cette boisson salvatrice.

Rien ne me ferait plus plaisir que de trainailler, mais je me connais … Plus je traîne et plus je prends le risque d'arriver en retard au boulot. Alors après avoir déposé un autre baiser sur sa joue pour le remercier, je me lève, tasse en main.

– Qu'as-tu prévu aujourd'hui, je lui demande avant de ramasser mon sac pour récupérer quelques vêtements propres.

Un tablier vert ? Ben ouai, mais chez Starbucks, ils ne t’apportent pas ta boisson, ils hurlent ton prénom en se plantant une fois sur deux. Pouffais-je tout en me demandant si Alex avait un tablier.

Je me lève après qu’elle m’ait de nouveau embrassé la joue, lui permettant de faire de même. Tout en récupérant des vêtements, elle me demande mon programme.

Je n’ai pas prévu grand-chose ! Avouais-je en m’appuyant au montant de la porte tandis qu’elle fouillait son sac. Il faut que je fasse mes comptes, pour vérifier que j’ai bien reçu mes paiements, tout de même. Si, il faut que je passe à ma boutique de photos, j’ai un objectif à commander. Annonçais-je en haussant les épaules. Rien de bien passionnant en somme ! Pouffais-je. Je prévoyais de lui faire la surprise de venir la chercher à la fin de son service avec un sandwich maison. Naturellement, je ne pouvais pas le dire, sans quoi il n'y aurait plus de surprise.

Quoique, maintenant, il faut que je dépouille un vendeur Starbucks ! Le retour du moine délinquant ! Raillais-je. Finalement, ma journée se remplie !

– Laisse-donc ces pauvres vendeurs tranquilles, je glousse en tirant les vêtements nécessaires avant de les égaler sur le lit. Oust, monsieur le moine délinquant, je dois m'habiller maintenant, je lui lance avant d'éclater de rire.

Quelques minutes plus tard, je sors de la chambre équipée de mon pantalon tartan jaune et noir et d’un débardeur issu d'un vieux t-shirt sur lequel est écrit “Highway to Hell”en hommage à la célèbre chanson d'AC/DC.

Je n'ai ensuite plus qu'à me coiffer… Je serai bien tentée de tester une nouvelle teinture rose, mais j'aime autant laisser mes cheveux pousser. Mes derniers tests capillaires m'ont mené à une coupe extrêmement courte que j'ai très franchement mal vécu. En attendant, je me contente de dompter ma tignasse ce qui, finalement, ne me prend que quelques secondes.

Je rejoins ensuite Matthew pour déposer ma tasse dans l'évier. Son téléphone sonne à ce moment-là, ce qui me rappelle que je n'ai toujours pas mis le mien à charger . Quelle nouille… Je le laisse donc répondre à son appel avant de récupérer mon téléphone dans mon sac pour le brancher. Là, je l'allume et découvre les messages que Matthew m'a envoyé hier soir. Je note aussi de très nombreux appels de mon frère…le dernier ayant eu lieu il y a tout juste quelques minutes. Je comprends alors que ce doit être lui au bout du fil…

On se marre bêtement avec cette histoire de tablier avant qu’elle ne me vire de sa chambre pour s’habiller.
C’est donc hilare que je quitte la pièce, refermant la porte derrière moi. Je vais prendre une douche rapide avant d’enfiler un pantacourt noir et une chemisette couleur sable.

Je retrouve la blonde, coiffée, dans la cuisine. J’allais dire une ânerie sur le fait qu’il était impossible qu’elle se soit brossée aussi vite, mais mon téléphone sonna à ce moment-là.
Hailey s’éloigne poliment tandis que je décroche pour répondre à Alex. Je ne suis pas certain de vouloir lui parler de nous deux dès maintenant. Après tout, si nous nous sommes embrassés, nous n’avons pas réellement entamé quoi que ce soit. Aussi, je pars plutôt dans l’optique de ne pas aborder ce sujet.

Alex Commen…

Matt ? Tu sais où est Hailey ? Merde mec, j’suis super inquiet, j’arrive pas à la joindre depuis hier soir !

Je n’ai jamais entendu mon ami aussi inquiet. Il a beau être à des dizaines de kilomètres, j’ai l’impression de ressentir son angoisse.
Aussi, je bascule immédiatement de ton, afin de le rassurer.

Tout va bien Alex ! Elle est là, à l’appart avec moi, elle se prépare pour le boulot ! Elle a eu un souci de batterie hier.

Un long silence de profond soulagement vient alors occuper la ligne.

Quelque chose ne va pas Alex ? Demandais-je tranquillement.

Je… Putain, j’ai eu peur qu’il lui soit arrivé des bricoles avec ses manies de… Bref ! Non, ça va ! En fait, ça va même trop bien ! Notre logiciel d’analyse fonctionne tellement bien qu’on va prolonger le séjour d’au moins une semaine. Dis-toi, en deux jours on à fait plus de ventes que ce qui était prévu sur les deux semaines. J’ai su ça hier alors, j'ai voulu la prévenir immédiatement après son service. J’me suis affolé comme un con…

Je souriais.

T’inquiète pas va ! Je lui passe le mot… Euh Alex ?

Ouai ?

Je levais le regard vers Hailey.

Tu es mon meilleur ami mec, tu me connais, je ne fais pas de coup en douce. Alors voilà, Hailey me plait, beaucoup. Je te le dis parce que je ne veux pas que tu découvre ça autrement. C’est moi qui suis allé vers elle et la seule chose que je te demande, c’est de ne pas nous en vouloir. On est tous adultes. Toi et moi, on se connait bien tous les deux, tu sais quel genre de gars je suis.

Un silence peu engageant avait alors prit place.

Je vois… Répondit-il finalement. Tu me la passes ? Demanda-t-il sèchement avant que je ne passe mon téléphone à la jeune femme.

Je suis stupéfaite de l'entendre tout déballer à mon frère. Là, maintenant… C'est beaucoup trop tôt bordel. Je ne suis certainement pas encore prête à ça… Et puis voilà qu'il me passe son téléphone.

– Salut Alex…
– C'est quoi ce bordel, Hailey ? Qu'est-ce que tu as foutu ?
– Mais rien, voyons… Je…
– C'est pas un mec pour toi, Hai. Tu le saurais si tu faisais un peu attention aux autres. Matt, c'est un gars sérieux, ok. Pas un jouet. Des connards comme tu les aimes, y'en a plein les bars dans lesquels tu bosses. Alors laisse mon ami tranquille, s'il te plaît.

Aoutch… Franchement, ça fait mal. Je m'attendais à cette réaction de sa part, voilà pourquoi je me suis éloignée. Je ne voulais pas que Matthew entende l'opinion de mon frère à mon sujet. J'encaisse en souriant pour ne rien laisser paraître, mais c'est compliqué…

– Ouais, tu as raison, dis-je simplement avant de raccrocher et de rendre l'appareil à son propriétaire. Il faut que j'y aille, dis-je avant de récupérer mon sac, mes bottes et ma veste sans rien enfiler du tout. Il est clair que j'ai besoin d'être seule.