Mon contexte
Je m'excuse d'avance du pavé qui va suivre, j'espère que vous aurez le courage de parcourir la recherche quand même
Pour résumer, je souhaite jouer une rencontre toute simple entre deux femmes qui se seraient connues sur un quai de gare dans le centre-sud de la France. L'une d'elles, Emilienne (mon personnage, que je présente ci-après) ayant clairement flashé sur l'autre (votre personnage, assez libre) l'aurait invitée à boire un verre dans le centre de Cahors, ville près de laquelle elle vit.
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Après une formation en aménagements paysagers, Emilienne est devenue technicienne paysagiste pour le département de l’Essonne. C’était le métier qu’elle avait voulu faire, elle qui avait toujours aimé le grand-air, depuis une enfance passée à la campagne, entre la Normandie du côté de sa mère et le Lot du côté de son père, à s’échapper à travers champ avec son grand-frère Malec, de deux ans plus âgé et duquel elle avait toujours été très proche.
Il y a quatre ans, Emilienne a toutefois décidé de quitter son travail, qu’elle avait apprécié et conduit avec beaucoup d’application et de sérieux, mais qui avait fini par ne plus lui convenir. La plupart de ses interventions l’amenaient à travailler en ville, à réaliser et entretenir des parcs, des squares, de petits espaces verts trop bien rangés, qui lui étaient apparus de plus en plus clairement comme des aménités urbaines, une nature complètement artificielle. Elle avait envie de retrouver la vraie nature, de mettre en œuvre ses connaissances en botanique d’une manière plus essentielle et de respirer à nouveau.
Elle s’est installée dans la maison lotoise, la maison qu’elle a héritée de sa famille paternelle – une maison esseulée dans les champs, à une vingtaine de minutes à l’ouest de Cahors. Elle a commencé de mener une existence bien plus lente ; un quotidien fait de petits riens, ou bien de longues balades dans la campagne lotoise. Elle s’est mise à écrire, sur un vieux bureau en bois aménagé auprès de la fenêtre qui donnait sur le petit jardin qu’elle a cultivé avec patience, et sur les collines en arrière-fond. Elle a constitué un herbier aussi, qu’elle alimentait à chacune de ses promenades. C’était une jeune femme simple, rieuse, pleine de vie, à la fois réaliste et pragmatique mais aussi rêveuse.
Peu de temps après son emménagement, elle a loué l’une des chambres à l’étage à un jeune homme qui travaillait à Cahors. Il est resté un peu plus de trois ans, puis il est parti pour Paris. Ils s’étaient toujours bien entendus, avaient cohabité avec beaucoup de courtoisie, sans jamais vraiment chercher à se connaître. À son départ, Emilienne avait loué à nouveau la chambre à une jeune étudiante. Lola avait un peu plus de 18 ans et venait d’avoir son bac et son permis. Elle était inscrite à l’école Saint-Etienne de Cahors, pour une année de mise à niveau en arts appliqués, où elle préparait les concours des grandes écoles d’art. Emilienne et elle s’étaient mises d’accord pour partager la voiture. Lola était une jeune fille très calme, discrète et silencieuse ; elle n’avait que 18 ans et pourtant des traits d’une grande maturité. Les deux femmes ne communiquaient que très peu là aussi, du moins verbalement, mais Emilienne trouvait inspirante la présence de Lola, parce que celle-ci, bien que d’une très grande discrétion, projetait sa créativité débordante autour d’elle en décorant la maison de ses créations.
Emilienne, voyant la jeune fille préparer ses concours d’entrée avec application, avait eu l’idée de préparer le concours de la fonction publique de technicien de l’environnement, pour devenir garde de parc naturel. En parallèle de ses projets en écriture et en botanique, c’est donc ce à quoi elle se consacre au début du rp.
Emilienne a eu plusieurs relations amoureuses pendant toutes ces années. La plus longue, lorsqu’elle travaillait encore comme technicienne paysagiste. De ses 23 à ses 26 ans, elle a vécu avec son amoureuse dans un petit appartement de banlieue parisienne. Elles s’étaient séparées un an avant qu’Emilienne ne décide de quitter son travail et de partir s’installer dans le Lot – sans doute la perte de cette attache avait-elle contribué à sa prise de décision, même si Emilienne ne regrettait en rien son indépendance.
Du côté de Cahors, Emilienne avait connu plusieurs relations, de quelques mois ou de quelques semaines, toujours très agréables même sans être sérieuses.
Un jour, alors qu’elle était dans le TER qui la ramenait à Cahors depuis Paris où elle avait rendu visite à son frère, elle s’est trouvée non loin d’une femme absolument charmante. Elle avait beaucoup de mal à détacher les yeux de ce visage si fin, de ces jolies lèvres pleines, de son regard à peine souligné d’un coup de mascara discret. Puis la femme s’est endormie, le front contre le dossier de son siège, l’air paisible et la bouche légèrement entrouverte. Plus le temps passait, plus Emilienne se prenait à la trouver belle – à la trouver désirable aussi.
Lorsque le train s’est arrêté en gare de Cahors, où la femme descendait également, Emilienne l’a abordée franchement pour lui demander de la revoir.
Et voilà où nous en sommes, un soir de semaine qu’Emilienne prend sa voiture en direction du centre de Cahors, pour rencontrer cette belle inconnue autour d’un verre qu’elle a très étonnamment accepté de partager.