La situation Wellington, Nouvelle Zélande. Candice est de retour dans la vie de Nolan, et il se pourrait bien que cela soit dévastateur pour sa relation avec Siloë.
J'ai 34 ans et je vis à Wellington, Nouvelle-Zélande. Dans la vie, je suis comptable en arrêt maladie ainsi que romancier amateur et je m'en sors moyenne ces derniers temps. Sinon, grâce à ma malchance, je suis officieusement l'amant d'une femme qui ne quitte toujours pas son petit-ami et je le vis plutôt mal puisque j'ai le sentiment d'être un jouet sexuel, parfois. Informations supplémentaires ici.
Aucune réponse. C’était étrange que Siloë n’interagisse plus aussi rapidement aux textos que je lui faisais parvenir, non ? Peut-être mon assistant vocal m’avait-il fait défaut sur le dernier ? Je le présumais tandis que j'hésitais entre m’en inquiéter, soudainement, ou me rassurer en me rappelant son emploi du temps chargé au travail. C'est qu'elle n’était pas en congé, contrairement à moi. Elle avait un secrétariat à gérer, en plus de mes textos intempestifs. J’optais donc de ne pas insister, me forçant à me concentrer sur le programme télévisé que j’écoutais jusque là d’une oreille totalement distraite. Le temps passait si lentement en son absence. Cela devenait de plus en plus pénible de trouver des occupations suffisamment prenantes, de sorte que le temps défile plus vite. Cela l’était tant que je me surprenais souvent à me poser des questions existentielles, étranges. Tel que : pourquoi existe-t-il des instants qui semblent défiler à toute allure, quand d’autres s’étirent longuement dans le temps ? Je l’ignorais, bien que j’estimais que cela devait être un effet secondaire de l’ennuie. Et de l’ennuie, j’en ressentais immanquablement depuis que Siloë et moi nous étions drastiquement rapprochés. C’était comme si je ne parvenais plus à passer des heures loin d’elle, sans me sentir effroyablement seul. Affligeant. Ce qui n’était rien en comparaison aux moments où je la savais en compagnie de James, toujours en couple avec elle. Là, je devenais carrément dingue. Je passais mon temps à me ronger intérieurement, en m’interrogeant sur ce qu’ils se disaient, ou sur ce qu’ils faisaient ensemble, avant d’être malade à la pensée qu’ils puissent être aussi intimes que nous l’étions. Elle m’avait assurée qu’ils ne se passaient plus rien entre eux, du reste. Mais j’en venais toujours à douter quand je la sentais réticente à mes avances, surtout après l’avoir vu. Elle prétextait qu’elle n’avait pas encore trouvée de bon moment pour lui faire part de son désir de rompre. Ce n’était pourtant pas compliqué de mettre un terme à une relation, de ce que je savais. Il suffisait qu’elle lui dise qu’elle ne l’aime plus, et le problème était aussitôt réglé n’est-ce pas ? Je n’en savais rien. Je n’avais connue qu’une unique relation sérieuse dans ma vie, dont la configuration ne m’avait pas exposé à cette expérience. Du coup, je laissais le bénéfice du doute à ma maitresse, attendant patiemment le moment où elle m’annoncerait l’avoir enfin fait. Songeant à renvoyer mon dernier texto coquin, dans l’optique de relancer celle que je ne savais toujours pas comment classifier dans ma vie, j’entendis la sonnette de la porte d’entrée résonner. Je me levais immédiatement du canapé pour aller ouvrir. J’imaginais que c’était Siloë qui me faisait la surprise de rentrer plus tôt, pour que je mette à exécution mes messages coquins si bien détaillés, et je l’accueillis donc sans réfléchir, d’une voix se voulant sensuelle.
_ Salut beauté. Impatiente de me chevaucher, à ce que je constate ? _ Euh… Beauté ?
La boulette. La femme qui était sur le pas de la porte n’était pas ma maitresse. Je n’appréciais pas tant que cela l’idée de m’être rendu ridicule devant une parfaite inconnue. Je me confondais dès lors en excuses, sincères.
_ Je vous demande pardon, je vous… _ Déstresse Nolan, c’est moi. _ Candice ?
Qu’est-ce qu’elle fichait ici ?
_ Bingo. M’annonça-telle, enthousiasme. _ Ça fait plaisir de voir que tu n’as pas oublié le son de ma voix.
Comment aurais-je pu l’oublier ? Je l’avais entendu quotidiennement pendant des années. Il aurait fallut que je souffre d’un syndrome d’Alzheimer précoce, pour y parvenir.
_ Je te rappelle que je suis aveugle, pas sénile. _ Tu aurais pu vouloir l’oublier. Elle marquait un point. _ Tu me laisses entrer ? _ Pourquoi ?
Elle ne pouvait pas avoir oubliée quelque chose dans cet appartement, puisque j’y avais emménagé avec Connor suite à notre séparation. Je voulais donc savoir immédiatement ce qu’elle me voulait, avant de commettre une erreur monumentale.
_ J’ai à te parler. C’était vague. _Tu tiens vraiment à ce que tes voisins assistent à ça ? _ Non. Je soupirais, bien obligé d’admettre qu’elle avait raison à ce propos. _ Mais il n’empêche que je tiens à savoir ce que tu me veux précisément, alors accouche.
Seigneur. Pourvu qu’elle ne venait pas me parler d’un enfant ! Je blêmissais à cette pensée, effrayante.
_ C’est personnel, Nolan. J’ai pas envie de te parler de ça sur le pas de la porte alors… Tu pourrais me laisser entrer, s’il te plaît.
Elle insistait. Elle ne voulait pas cracher le morceau dans le couloir, devant les oreilles indiscrètes de mes voisins de palier, potentiellement chez eux à cette heure-là. Je cédais donc, conscient que je n’aurais pas la paix autrement.
_ C’est bon. Entre.
Je lui soufflais, lasse, me décalant pour qu’elle puisse passer sans me frôler. Ce qu’elle fit, volontairement du reste, tant je sentais l’exagération dans son mouvement. Je la rejoignais ensuite dans la pièce à vivre, où elle s’était permit d’éteindre ma télévision.
_ Fais comme chez toi, surtout. Je lui lançais, sarcastique. _ Ce n’est pas comme si nous ne nous étions plus fréquentés depuis presque un an, tout les deux. _ Ça va. Elle aurait été gênante pour discuter. Tu devrais plutôt me remercier d’avoir eu l’instinct de l’éteindre.
Je soupirais fortement, refusant de me plier à une telle volonté.
_ Bon, maintenant que plus personne ne peut nous entendre, je t’écoute. _ Tu ne m’offres pas à boire, avant ? _ Arrête de faire des détours, Candice.
Je grognais, impatient. Je ne vivais pas tout seul dans cet appartement, contrairement à ce qu’elle devait s’imaginer. Je voulais donc qu’elle dégage rapidement, et bien avant que la famille Reynolds ne revienne du travail. Siloë particulièrement, surtout. Je n’imaginais pas le désastre qui se produirait si mon ex rencontrait ma nouvelle « petite-amie ».
_ Bien. Soupira-t-elle, contrariée que je n’entre pas dans son petit jeu. _ Je suis venue te demander une autre chance. _ Quoi ?! _ Je sais que c’est déplacé au vu de ce que je t’ai fais, mais j’ai merdée Nolan. Je voudrais que t’essaye de me pardonner. _ Et tu as mis une année entière à t’en rendre compte ? _ J’ai mis une année entière à trouver le courage de venir t’en parler, surtout.
M’avoua-t-elle, se rapprochant de moi pour se coller outrageusement contre mon corps.
_ Il t’a largué, c’est ça ? _ C’était un con, Nolan. _ Un con avec lequel tu m’as pourtant trompé, Candice. _ Il ne t’arrivait pas à la cheville, crois-moi. _ C’est évident. Je sifflais, moqueur. _ Tu t’es sacrifié un an dans son pieu par charité chrétienne. _ Ne sois pas cruel. Me souffla-t-elle, tentant de s’accaparer mes lèvres dans un baiser désespéré. _ Je t’aime.
Le bruit de la serrure de l’entrée vint nous surprendre, presque instantanément. C’était vraiment le mauvais timing. Je repoussais promptement mon ex-petite-amie, espérant entendre la voix de mon meilleur ami dans l’entrée. Or, le parfum qui vint lécher mes narines, me donna immédiatement tort. Il s’agissait de Siloë. Merde.
_ Bonjour. Je m’appelle Candice. Se présenta mon ex, qui devait sûrement s’approcher d’elle pour lui serrer la main. _ Je suis l’ex-petite-amie de Nolan. J’imagine qu’il a déjà dû vous parlez de moi ?
J’étais dans la merde, littéralement. Je préférais ne rien dire tant que les choses ne dégénéraient pas. Tout pouvait bien se passer, n’est-ce pas ?
J'ai vingt huit ans et je vis à Wellington, Nouvelle Zélande. Dans la vie, je suis éditrice et je m'en sors moyennement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple depuis deux ans mais je ressens des sentiments pour mon colocataire et je le vis plutôt mal car je ne sais pas comment m'en sortir.. née à Wellington et a un frère plus âgé qu'elle ○ en couple depuis deux ans mais se fait battre par son petit ami ○ travaille comme secrétaire d'édition depuis quelques semaines ○ émotive, parfois fleur bleue, croit au grand amour ○ est très proche de son grand frère, la famille est ce qu'il y a de plus important pour elle ○ toujours été brillante dans sa scolarité ○ adore le café, les séries et la glace ○ est inscrite à une salle de sport ○ ne fume pas, ne mange pas de poisson ○ adore lire et les animaux.
Tu te trouvais avec James aujourd’hui. Il avait insisté pour te voir et tu n’avais pas pu refuser. Tu ne l’avais toujours pas quitté d’ailleurs et ce n’était pas dû au fait que tu ne voulais pas, loin de là. Tu souhaitais le faire mais les choses étaient plus compliquées que cela. Tu ne savais pas comment t’y prendre et surtout, tu ne voulais blesser personne. Tu avais conscience que tu le faisais quand même. Ce n’était pas ton but malheureusement. Tu avais peur aussi de ce que James pourrait te faire. Tu avais peur de lui en réalité. Il te blessait déjà assez comme cela, te frappant. Tu ne voulais pas empirer les choses. Tu échangeais en même temps quelques messages assez coquin avec Nolan. C’était des messages assez chauds mais cela te plaisait. Tu aimais ses messages et tu aimais aussi lui faire de l’effet. Tu mentirais si tu disais le contraire.
Tu avais laissé ton portable sur la table du salon de James alors que tu t’étais absentée pour aller aux toilettes. Seulement, ce fut une grosse erreur puisque ton petit ami était tombé dessus. Ou bien il avait regardé dans ton portable. « Qu’est ce que c’est ça ? C’est qui ce Nolan ? » Il te jetait ton portable que tu rattrapais, pour éviter qu’il ne se brise. Tu n’avais pas forcément les moyens non plus de t’en offrir un autre pour le moment. « Je.. » Tu commençais alors mais tu ne sus quoi dire, après tout, qu’est ce que tu pouvais bien dire à ton petit ami s’il découvrait des messages cochons sur ton portable ? Tu n’aurais pas apprécié le découvrir sur le sien, d’ailleurs, tu ne savais même pas s’il en envoyait. A vrai dire, cela t’importait même peu actuellement. « Je suis sérieux Siloë, c’est qui ce mec ?! » Il insistait et ce n’est pas comme si tu pouvais te défendre d’ailleurs. Tu n’avais aucune excuse et il avait aussi tes messages à Nolan.
Finalement, ce ne fut qu’un recommencement, tu eus le droit à des insultes en plus cette fois. Et il te frappa, une fois encore. Il te fit mal et tu n’avais qu’à subir, comme à chaque fois. Tu avais mal bien sûr mais ce serait pire si tu venais à dire quoique ce soit alors tu attendis simplement qu’il arrête. Tes larmes avaient coulé, comme un peu de ton mascara d’ailleurs. Tu quittais son appartement avant de retourner chez toi. Tu voulais retrouver Nolan désormais, c’était tout ce qui t’intéressait, tout ce qui te faisait du bien. Rien de plus. Tu voulais être dans ses bras réconfortants et rien d’autre. Nolan te faisait du bien. Tu rentrais alors rapidement, essuyant un peu tes yeux et le maquillage qui avait coulé. Il ne pouvait pas te voir mais on ne sait jamais. Tu espérais qu’il serait là en tout cas, tu glissais la clé dans la serrure.
Tu entrais et tu fronçais les sourcils en voyant une jeune femme et Nolan. Tu ne la connaissais pas mais la jeune femme décidait de s’approcher de toi. « Bonjour. » Tu lui lançais en lui serrant la main, car tu étais polie. Du moins, tu regrettais en apprenant l’identité de cette personne. « Son ex petite amie. » Tu reprenais ses mots. Tu pensais qu’ils n’avaient plus contact mais il semblerait que tu te sois trompée. Puis franchement, tu étais agacée. Tu n’avais pas le cœur ni l’envie de tomber sur Candice aujourd’hui, tu n’avais rien contre elle d’ailleurs. Bon d’accord, tu étais jalouse, oui. Puis elle était belle, et totalement différente de toi. « Il m’as parlé de vous oui, pour me raconter le mal que vous lui aviez fait. » Tu n’allais pas lui donner la satisfaction ou laisser entendre que Nolan avait fait des éloges sur elle. Tu déposais tes affaires et retirait tes chaussures avant de t’approcher du jeune homme. « Hey.. » Tu lui lançais alors que tu étais consciente de ne pas avoir répondu à son message mais tu ne pouvais pas lui expliquer pourquoi. Tu le serrais d’ailleurs rapidement contre toi, te fichant de la présence de son ex. Comme elle l’avait dit, c’était son ex et tu espérais bien avoir raison.
Invité
Mar 12 Mar - 20:24
Nolan Parker
J'ai 34 ans et je vis à Wellington, Nouvelle-Zélande. Dans la vie, je suis comptable en arrêt maladie ainsi que romancier amateur et je m'en sors moyenne ces derniers temps. Sinon, grâce à ma malchance, je suis officieusement l'amant d'une femme qui ne quitte toujours pas son petit-ami et je le vis plutôt mal puisque j'ai le sentiment d'être un jouet sexuel, parfois. Informations supplémentaires ici.
Les hostilités commençaient. Je le sentais à l’intonation de Siloë, qui tentait malgré tout de garder une certaine convivialité. Et je la comprenais. Dans le cas contraire, je ne pourrais pas m’empêcher d’être piquant dans mes propos, tant cela me serait déplaisant d’avoir affaire à son petit-ami en sa compagnie. Or, je ne tenais pas à assister à un crêpage de chignons. Je voulais que les choses se déroulent le mieux que cela puisse être envisageable. Je me convainquais donc de faire les choses en ce sens, ce qui voulait dire : ne prendre le parti d’aucune des deux femmes ; et ne faire valoir ni ma relation passée, ni ma relation actuelle. Il allait falloir qu’elles se supportent dans le calme, et ce jusqu’à ce que je puisse faire partir Candice sans esclandre. Une chose qui ne me semblait plus difficile, désormais que Siloë était rentrée. Enfin. Pour cela il aurait fallu que mon ex-petite-amie ait conscience de notre proximité, cela va s’en dire. Toutefois, cette information ne me serait d’aucune utilité tant que j’étais tenu au secret. Il était primordial que Siloë ait quitté James pour que j’avance cet argument. Quelque chose me disait que je ne pouvais pas faire, que ce n’était pas encore le cas. Je ne tenais pas que Candice parle de nous à ces commères de copines, d'ailleurs. Cela finirait inévitablement par retomber dans l’oreille de la mauvaise personne, le cas échéant.
_ Hey. Je soufflais à Siloë, étonné qu’elle me sert dans ses bras, tout d’un coup. _ Tu rentres tôt.
Il me semblait, du moins. Ah moins que Candice ne m’avait fait perdre toute notion du temps en arrivant par surprise, nous devions être aux alentours des quatre heures de l’après-midi.
_ Oui. Je me doute qu’il ne s’est pas privé de raconter à sa jeune colocataire ma méprisable attitude. Rétorqua Candice, sûrement agacé de découvrir Siloë aussi proche de moi. _ Mais c’est pour ça que je suis là, justement : pour lui demander de m’accorder son pardon ainsi qu’accessoirement une autre chance. Ce que nous étions entrain de discuter, du reste, quand vous êtes arrivée.
Nous y étions. Les deux jeunes femmes allaient commencés à s’accaparer ma personne, comme deux petites filles se disputeraient la dernière poupée de chiffon dans un centre commercial. Je le pressentais d’autant plus à la manière possessive qu’avait Candice d’enrouler son bras autour du mien, pour narguer Siloë. Une attitude qui aurait pu être excitante, du reste, si je ne me sentais pas tel un jouet pour ces dames. La première m’avait gardée dans sa vie jusqu’à ce que je devienne une charge pour elle, quand la deuxième s’envoyait en l’air avec moi pour combler les lacunes de son petit-copain. C’était désagréable de souffrir d’autant peu de considération pour ma personne, mes émotions. Cela m’encourageait à me défaire d’elles, pour m’éloigner dans cette pièce gorgée d’obstacles que je ne savais même plus deviner. Je me cognais violemment le coude dans le bar derrière moi, puis l’orteil dans le tabouret juste à côté.
_ Putain. Je jurais, agacé. _ Ça va mon chat ?
S’inquiéta Candice, venant m’ôter mon obstacle le plus proche. Il y avait bien longtemps qu’elle ne m’avait plus appelée ainsi, d’ailleurs. Peut-être presque instantanément après que j’ai perdu la vue, intégralement.
_ Ça va. Je lui grognais, agressif. _ Je n’ai pas besoin de ta pitié.
Elle m’avait largué sans se soucier de ce genre d’incident, un an auparavant. Elle pouvait continuer sur cette lancée. Quant à Siloë, je ne voulais pas qu’elle s’y risque aussi pour montrer une forme d’appartenance, ridicule. Je n’existais à ses yeux que lorsque ceux des autres nous ignoraient totalement. Je préférais donc qu’elle ne cherche pas à légitimiser sa possession, uniquement parce que mon ex-petite amie se trouvait dans les parages.
_ Tu sais qu’il ne s’agit pas de ça, Nolan. Je t’ai dis ce qu’il en était avant que ta colocataire ne débarque. Reprit Candice, le ton plus doux, plus sincère peut-être. _ Et j’aimerais que tu m’accordes plus de temps pour discuter de tout ça.
Je ricanais brièvement, amèrement. J’avais espéré cet instant dans les moments où son manque était trop fort, où j’étais prêt à lui pardonner l’impardonnable, et elle débarquait pile exactement quand j’ouvrais mon cœur à une autre femme. C’était ironique, presque cruel. Je savais que le mieux serait lui dire de partir, mais Siloë n’avait toujours pas quitté son copain pour moi. Peut-être que je gâcherais ma chance de retrouver cette femme qui me connaissait par cœur, et que j’avais aimé durant des années ? J’étais perdu. Je m’appuyais au bar, mains bien à plats sur celui-ci, dans un profond soupire. Il fallait faire un choix, et tout de suite. Or, je n’en fis rien, attendant peut-être une parole de Siloë pour me convaincre de la faire partir, sans aucun regret. Si tu m’aimes, c’est le moment de me l’avouer. Je mourrais d’envie de lui souffler, désespéré de ne toujours pas l’entendre.
J'ai vingt huit ans et je vis à Wellington, Nouvelle Zélande. Dans la vie, je suis éditrice et je m'en sors moyennement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple depuis deux ans mais je ressens des sentiments pour mon colocataire et je le vis plutôt mal car je ne sais pas comment m'en sortir.. née à Wellington et a un frère plus âgé qu'elle ○ en couple depuis deux ans mais se fait battre par son petit ami ○ travaille comme secrétaire d'édition depuis quelques semaines ○ émotive, parfois fleur bleue, croit au grand amour ○ est très proche de son grand frère, la famille est ce qu'il y a de plus important pour elle ○ toujours été brillante dans sa scolarité ○ adore le café, les séries et la glace ○ est inscrite à une salle de sport ○ ne fume pas, ne mange pas de poisson ○ adore lire et les animaux.
Tu n’appréciais pas vraiment la jeune femme. Du moins, de ce que Nolan t’avait raconté, elle ne t’inspirait pas confiance, pas le moins du monde. Tu savais qu’elle avait fait souffrir Nolan et peut être que tu le faisais souffrir également. Tu te doutais que la situation était compliquée et tu voulais faire au mieux mais tant que tu étais avec James, les choses n’iraient pas. Enfin, tu ne savais pas. Tu ne pouvais pas savoir la réaction qu’aurait ton petit ami si tu le quittais. Candice t’avait salué et tu trouvais qu’elle parlait déjà bien trop. Elle ne pouvait pas partir et revenir voir Nolan un autre jour ? Voir jamais, ce serait mieux. Tu t’approchais de Nolan pour le prendre dans tes bras. Tu ne pouvais l’embrasser comme d’habitude, et encore, tu aurais pu le faire mais tu n’avais pas envie que cette femme vienne foutre encore plus la merde. « Oui.. je ne travaillais plus. » Ce qui n’était pas faux d’ailleurs. Tu ne lui parlais pas de James, encore moins de ce qui s’était passé.
Tu relevais la tête et levais les yeux au ciel en entendant ses mots. Jeune colocataire ? Tu n’appréciais pas ces termes. Tu ne te considérais pas ainsi, du moins, tu espérais. « Je ne suis pas sa colocataire. » Tu soulignais, même si dans le fond tu l’étais puisque tu vivais en sa compagnie. « Ah oui vraiment ? Il me semble que ça fait plusieurs mois quand même, non ? » Tu laissais donc entendre que la jeune femme avait bien attendu très longtemps avant de revenir vers son ex petit ami pour des excuses. Elle souhaitait le reprendre et cette pensée te rendait jalouse. Pourtant, tu étais en couple également avec un autre, bien que l’histoire était différente. Tu ne voulais pas qu’il se remette avec mais, pouvait tu l’en empêcher ? Non.. ou peut être bien. Tu te disais que la jeune femme avait du culot de revenir comme ça.
Tu sortis de tes pensées en voyant Nolan se cogner. Tu te rapprochais mais Candice était déjà là. Bien sûr. Cette situation t’agaçait et tu te demandais pourquoi tu étais rentrée, ta seule envie était de partir. « Tu n’as rien Nolan ? » Tu lui disais en t’approchant mais tu ne savais pas où te mettre. Candice se l’accaparait, lui prenant le bras. Est-ce qu’elle était au courant que ce n’était plus son mec ou quoi ? Elle semblait avoir un trou de mémoire ou quoi ? « La colocataire, elle est là juste au cas où. Et j’ai le droit de rentrer retrouver Nolan. » Elle n’était pas chez elle, elle. Il fallait que tu justifies ta présence maintenant ou quoi ? Il semblerait bien et ça t’énervait.
Candice parlait d’avoir un moment avec ton colocataire. Tu te demandais si elle te chassait ou bien si elle souhaitait sortir. Peu importe d’ailleurs, tu n’appréciais pas. Tu avais envie qu’il reste avec toi, tu avais envie, égoïstement de passer ce moment avec lui. « En réalité, on avait quelque chose de prévu. » Okay, ce n’était pas vrai et toi comme Nolan, vous le saviez tous les deux mais.. Tu regardais le jeune homme, même s’il ne pouvait te voir. Tu t’approchais d’ailleurs du jeune homme, posant une main sur son bras. « S’il te plait, reste avec moi.. » Tu lui soufflais, lui demandant et suppliant presque de sa présence. Il n’avait aucune raison de faire ça pour toi mais.. tu espérais qu’il le ferait. Il tenait à toi. « J’ai envie d’être avec toi. » Tu lui soufflais à son oreille, car son ex n’avait pas forcément besoin d’entendre. Cela ne la regardait pas et tu espérais lui faire comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue ici.
Invité
Mar 12 Mar - 23:30
Nolan Parker
J'ai 34 ans et je vis à Wellington, Nouvelle-Zélande. Dans la vie, je suis comptable en arrêt maladie ainsi que romancier amateur et je m'en sors moyenne ces derniers temps. Sinon, grâce à ma malchance, je suis officieusement l'amant d'une femme qui ne quitte toujours pas son petit-ami et je le vis plutôt mal puisque j'ai le sentiment d'être un jouet sexuel, parfois. Informations supplémentaires ici.
Elle ne travaillait plus. Je trouvais que cette réponse sonnait faux dans sa voix, chancelante. Cela n’était pas suffisamment flagrant pour que Candice le remarque elle-même du reste, mais je commençais à largement connaître cette femme pour déceler ses propres moments de doute. Et là, Il ne me faisait aucune illusion sur le fait qu’elle m’avait répondu quelque chose que je pressentais de plus acceptable pour moi. Seul, je lui aurais demandé d’admettre qu’elle avait vu James, et que c’était pour ce motif qu’elle avait cessé de répondre à mes textos. Mais nous n’étions pas seuls, tout les deux. Nous étions en présence de Candice, et la situation commençait à dégénérer totalement. Siloë entrait dans son jeu, d’ailleurs : elle répondait à ces offensives, comme si les paroles de mon ex-petite-amie avait une réelle importance. On s’en fichait qu’elle l’a considère comme ma colocataire, ou non. C’est ce qu’elle était à ses yeux, d’ailleurs, incontestablement. Sauf si elle se décidait à lui avouer que nous couchions ensemble toutes les nuits, ce qu’elle ne fit pas. Elle préféra apporter son avis sur l’arrivée tardive de Candice pour des excuses, ce qui était une très mauvaise idée. Mon ex ne se laisserait certainement pas juger par une inconnue, loin de là.
_ Des semaines, des mois, ou des années, quelle importance ? Tant que l’on est capable de reconnaître ces erreurs, c’est tout ce qui compte.
Qu’est-ce que je disais. Candice n’était pas le genre de femme à se laisser faire, qu’importe le sujet. Elles auraient très bien pu se disputer sur la dernière couleur tendance de la mode, que celle-ci aurait faite preuve de toute la mauvaise foi du monde pour clouer le clapet de Siloë. Et je ne voulais pas assister à cela, non. Je ne voulais pas être pris entre les deux, comme une vulgaire poupée que ce disputerait deux petites filles. Je voulais qu’elles prennent en considération, seules, que j’étais un être humain, et que mes émotions comptaient aussi dans cette histoire. La victoire ne reviendrait pas à celle qui sortirait le meilleur argument de sa poche, d’ailleurs. La victoire reviendrait à celle qui serait capable de me prouver véritablement son amour, sans plus aucun détour. Chose que je craignais de ne pas voir venir, tant leur priorité se focaliser sur mes rencontres brutales avec le mobilier. J’allais bien, du reste. Ce n’était pas quelques bleus qui allaient me tuer. Je rejetais donc immédiatement leur inquiétude, leur pitié. Qui se souciait véritablement de moi, de toute façon ? Personne. Elles ne voyaient que le gentil aveugle au grand cœur, disposé à leur passer toutes leurs maladresses passées, sans jamais ce demander si cela était uniquement acceptable. Siloë cru bon, d’ailleurs, de souligner qu’elle était là pour m’aider. C’était un fait. Elle excellait dans ce rôle, mieux que Candice en son temps. Il n’en demeurait pas moins qu’elle était incapable de m’aimer, véritablement. C’est ce que Candice se proposait, elle. Je doutais donc de ma volonté de m’en passer, pour rester toujours le second dans la vie de sa concurrente.
_ Ah mais j’ai bien remarqué que tu étais là. Repris Candice, moqueuse, à son intention. _ On n’entend même presque plus que toi, d’ailleurs, depuis que tu es arrivée.
Je savais que j’aurais dû dire quelque chose, mais j’avais préféré me taire. J’avais préféré m’isoler dans mon dilemme, dans l’attente d’une déclaration d’amour toute particulière. Il ne suffisait que cela, d’ailleurs : un « je t’aime » de sa part, sincère et immédiatement j’ordonnais à Candice de déguerpir de chez nous, sur le champs. Mais elle préféra mentir, argumentant que nous avions des projets tout les deux. Je ricanais devant cet affront qu’elle me faisait, en présence d’un témoin. Elle m’ôtait toute possibilité d’être potentiellement heureux avec une autre, juste par caprice. C’était du moins ainsi que je concevais son geste, ces mots, quant elle vint me supplier de rester avec elle.
_ Le chantage affectif, maintenant. On aura tout vu. Sifflais Candice, sarcastique, avant de venir elle aussi posée sa main sur mon autre bras. _ Tu sais, je peux faire pareil si tu veux ; mais sache une chose, Nolan : que je sois venue te demander pardon, ce n’est pas rien.
Elle disait vrai. Candice ne demandait jamais pardon, surtout si elle ne pensait pas sincèrement devoir des excuses à la personne concernée. J’étais donc pris entre deux feux, entre deux femmes. Ma maitresse qui me soufflait à l’oreille qu’elle avait envie d’être avec moi, et mon ex-petite-amie qui la singeait pour me confier son amour sincère. Je soupirais, fortement. J’avais besoin d’air. J’avais besoin qu’elles cessent toutes deux de me coller, de m’oppresser. Je me reculais donc brutalement, de sorte de leur échapper, avant de sentir la table basse cogner dans mon mollet gauche.
_ Putain. Je grognais à nouveau, plus pour moi que pour elle. _ Vous allez finir par me rendre dingue, toutes les deux. J’annonçais alors, exaspérer. Il fallait choisir à présent, sur le champ. _ Siloë, tu as ton petit ami qui t’attend. Je suis certain qu’il sera content de te tenir compagnie ce soir.
Il fallait voir comment elle accourait dès qu’il se faisait pressant. Cela lui changerait, pour une fois, qu’elle vienne de son propre chef.
_ Candice, j’accepte que l’on discute tout les deux en tête-à-tête, et ce dans l’endroit de ton choix. _ Merci merci merci. Elle accourait dans mes bras, euphorique, m’embrassant longuement sur la joue. _ Je connais un p’tit restaurant sympa qui va te plaire, tu verras. Tu veux que je t’aide à te changer de tenue pour y aller ? _ Non. Je veux juste partir d’ici, j’étouffe.
Elle ne se fit pas prier. Elle enroula aussitôt son bras autour du mien, pour me guider dans l’appartement, avant de narguer Siloë devant qui nous passions.
_ Tu feras attention si tu sors, ton mascara a coulé, et on dirait que tu as des yeux de pandas de loin.
Quel connasse. Oui, moi-même je l’admettais. Mais cela ne suffisait pas à me convaincre de changer d’avis, même si je crevais de ne pas savoir ce qui avait provoqué les larmes de ma belle Siloë.
J'ai vingt huit ans et je vis à Wellington, Nouvelle Zélande. Dans la vie, je suis éditrice et je m'en sors moyennement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple depuis deux ans mais je ressens des sentiments pour mon colocataire et je le vis plutôt mal car je ne sais pas comment m'en sortir.. née à Wellington et a un frère plus âgé qu'elle ○ en couple depuis deux ans mais se fait battre par son petit ami ○ travaille comme secrétaire d'édition depuis quelques semaines ○ émotive, parfois fleur bleue, croit au grand amour ○ est très proche de son grand frère, la famille est ce qu'il y a de plus important pour elle ○ toujours été brillante dans sa scolarité ○ adore le café, les séries et la glace ○ est inscrite à une salle de sport ○ ne fume pas, ne mange pas de poisson ○ adore lire et les animaux.
Oui tu étais rentrée car tu ne travaillais plus. Tu n’allais pas dire à Nolan autre chose après tout. Tu n’allais pas lui dire devant son ex petite amie que ton petit copain te frappait. Tu ne voulais pas lui avouer à lui, ni à personne d’ailleurs. Tu en avais un peu honte, même si cela n’était pas de ta faute. Tu avais honte de lui avouer, de ce qui se passait. Tu ne voulais pas lui dire. Tu devais simplement faire avec. Tout comme tu devais faire avec la présence de Candice et clairement, cela ne t’enchantait pas. Tu poussais un soupir aux mots de la jeune femme. Oui, tu étais d’accord, reconnaître ses torts et ses erreurs c’était plutôt bien. Seulement, tu n’avais pas confiance en elle. Tu ne comprenais pas pourquoi elle revenait. Quand à dire qu’elle était amoureuse de Nolan ? Tu n’en avais pas l’impression. « Si tu le dis.. » Toi tu n’étais pas d’accord entièrement avec sa phrase mais tu n’allais pas débattre avec elle. Tu n’en avais pas envie d’ailleurs.
Tu te demandais ce qui te retenait de partir. Pourquoi est-ce que tu restais ici à entendre cette femme, dont tu n’avais pas envie d’entendre. Sérieusement. Peut être parce que tu n’avais pas envie qu’elle se retrouve seule avec Nolan ? Oui, tu n’étais personne pour exiger cela. Loin de là. Elle était sérieuse en revanche ? Toi, tu ne faisais que parler ? Est-ce qu’elle s’était vue, juste un instant ? Non, tu ne penses pas. « C’est vrai que tu es muette.. » Puis merde, ça t’agaçait. Ta réaction même t’agaçait car tu ne voyais pas pourquoi tu devais être jalouse de cette femme. Tu le savais dans le fond, ils avaient déjà vécu une relation alors que toi et Nolan, vous n’étiez même pas ensemble. Il l’avait aimé et voulait faire sa vie avec elle. Alors oui, tu étais jalouse et surtout, tu avais peur qu’il retombe dans ses bras. Tu étais de nature calme en général mais, elle semblait te faire sortir de tes gonds. « Tu ne me connais pas alors, évite d’insinuer des choses. » Tu lui lançais d’une voix plus froide. Elle te connaissait pas, non et tu ne faisais pas du chantage. Tu étais rentrée dans l’optique d’être avec lui.
Tu vis Nolan s’éloigner de vous deux et puis.. ce fut le coup de trop pour ce soir. Tu avais mal. Bon sang, ses mots te blessaient et tu retenais tes larmes. Tu ne voulais pas craquer une nouvelle fois même si tu savais que quand tu serais seule alors, tu le ferais. Ça faisait un mal de chien. Il te renvoyait vers ton petit ami, ce même petit ami qui t’avait frappé quelques minutes avant, encore. Tu avais envie de dire quelque chose mais les mots restèrent coincés dans ta gorge. Il t’avait blessé et tu avais envie de lui dire que s’il voyait, il verrait ce que ton dit petit ami te faisait mais rien. Tu restais impuissante, les regardant avant de dévier le regard. Tu soupirais fortement entendant ses derniers mots. Sérieusement ? Est-ce qu’elle était obligée ? Connasse. Tu pensais avant de les voir claquer la porte et être soulagée de ne plus la voir. Tu t’effondrais finalement en larmes dans le canapé, ramenant tes genoux contre toi. Tu avais mal partout. Tu avais mal au cœur parce que tu étais blessée, tu avais mal à quelques parties de ton corps qui avaient subis les coups. Et puis, tu avais mal à la tête à force de pleurer.
Tu te levais pour aller prendre une douche. Tu te sentais mal, sale et tu avais besoin de prendre une douche chaude, te laver. Tu te frottais essayant d’effacer les marques, le mal mais tu n’y arrivais pas et tu restais un moment sous l’eau avant d’en sortir et te changer. Tu te dirigeais dans la cuisine, cherchant quelque chose à manger avant d’entendre la porte de nouveau. « Hello, il y a quelqu’un ? » Tu reconnus ton frère à la voix et tu espérais être plus présentable d’ailleurs. « Je suis dans la cuisine. » Tu sortais de quoi boire du frigo avant que ton frère ne vienne te rejoindre. Bien sûr, il s’agissait de ton frère et vous étiez proches tous les deux. Il te connaissait par cœur. « Oula toi ma petite sœur tu as un gros chagrin. Qu’est ce qui se passe ? Tu es toute seule ? » Tu lâchais ce que tu avais dans les mains pour venir te mettre dans les bras de ton frère. Tu avais besoin de ses bras rassurants autour de toi. « Oui. Nolan est sorti. » Tu sanglotais un moment contre lui avant de te détacher. « Candice est revenue et.. ils sont sortis, elle est venue pour s’excuser et lui demander une nouvelle chance. » Désormais, tu te demandais si Nolan allait lui accordé ou pas cette chance. Il était parti avec elle et tout était possible, d’autant plus qu’il semblait agacé de ta relation avec James. « Quoi ? Après deux ans ? Il a un trou de mémoire de ce qu’elle lui a fait vivre ou quoi ? Tu haussais les épaules car il semblerait bien oui. « Bon. Je m’occuperai de son cas plus tard, je vais nous faire à manger d’accord, installes toi sur le canapé. » Tu n’avais pas très faim mais tu savais que c’était peine perdue avec ton frère si tu lui disais cela alors tu allais sous le plaid, dans le canapé. Tu terminais la soirée à discuter avec ton frère.
(…)
Tu n’avais pas très bien dormi cette nuit. Tu t’étais levée de bonne heure et croisais ton frère déjà debout aussi. Tu ne remarquais pas Nolan alors tu soupirais. Tu savais qu’il était pas dans sa chambre donc il n’avait pas dû rentrer. Tu chassais toute idée de ta tête, préférant ne pas imaginer ce qui s’était passé. « Coucou p’tite sœur, je vais chercher le petit déjeuner, attends moi. » Tu en profitais pour aller te changer et t’installer sur le tabouret dans la cuisine, traînant sur ton portable. Finalement, au bout d’un moment ton portable vibra affichant le nom de ton frère. Tu décrochais. « Hey.. désolé je vais à l’hôpital, Nolan s’est fait agressé dans la rue. » Quoi ? Merde. Ton cœur ratait un battement. « J’arrive. » Tu raccrochais aussitôt avant de prendre tes affaires et de filer pour l’hôpital. Oui, tu lui en voulais toujours et tu avais mal. Tu ne savais même pas si tu allais croiser Candice là-bas mais peu importe. Tu t’inquiétais et tu voulais être là. Tu arrivais au bout de plusieurs minutes et tu cherchais ton frère avant de l’apercevoir. « Comment il va ? » Tu lui demandais. « Il est dans une chambre, il s’est fait agressé apparemment on l’a frappé. Il n’as rien de grave. » Tu fus rassurée mais que à moitié. Qui lui avait fait cela et surtout, pour quelle raison ? Tu ne voyais pas. Tu ne comprenais pas pourquoi on pouvait faire du mal à quelqu’un. « Je peux aller le voir ? » Tu ne savais pas s’il serait ravi de ta présence ici, au vu de la veille mais tu ne pouvais pas rester sans rien faire. « Oui vas y, j’attends le médecin. »
Ton frère te donnait le numéro de chambre de ton colocataire et tu te dirigeais à sa chambre. Tu hésitais un instant avant de toquer à la porte et entrer. « Hey.. » Tu lui disais avant de t’approcher de lui mais tu ne savais pas trop comment te comporter. « Comment tu te sens ? » Tu demandais avant de poser une main sur son bras puis la retirer. Tu étais totalement perdue.
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Mer 13 Mar - 18:56
Nolan Parker
J'ai 34 ans et je vis à Wellington, Nouvelle-Zélande. Dans la vie, je suis comptable en arrêt maladie ainsi que romancier amateur et je m'en sors moyenne ces derniers temps. Sinon, grâce à ma malchance, je suis officieusement l'amant d'une femme qui ne quitte toujours pas son petit-ami et je le vis plutôt mal puisque j'ai le sentiment d'être un jouet sexuel, parfois. Informations supplémentaires ici.
La voiture de Candice se stationnait dans mon quartier de résidence, aux abords de mon appartement. Nous étions tôt le matin suivant, et nous avions passés la nuit ensemble chez elle, tout les deux. Cependant, rien ne s’était passé entre nous, contrairement à ce que les apparences laisseraient croire. Bien au contraire. Mon ex-petite-amie avait vite sentie que j’étais préoccupé par une autre – la beauté à laquelle j’avais fais référence en lui ouvrant la porte, sans doute –, et elle n’avait pas insistée sur l’éventualité que l’on couche ensemble à nouveau. Ce qui m’avait étonné, du reste : elle n’était pas le genre de nana à s’avouer vaincue si facilement. Mais je n’allais pas m’en plaindre. Je n’aurais ni aimé la repousser, ni aimer « tromper » Siloë avec elle. Siloë que je redoutais d’affronter ce matin-là, d’ailleurs, tant j’avais conscience d’avoir agit en parfait connard à son encontre. Je n’aurais pas dû lui balancer de la sorte qu’elle avait son petit-ami pour la consoler. Je n’aurais pas dû m’en aller, également, quand j’ai appris qu’elle avait pleurée. Ce dîner n’avait pas une importance capitale et, égoïste, j’avais consciemment fais passer mon bien-être avant le sien. C’était méprisable.
_ Tu as besoin que je t’accompagne jusqu’à ton appartement ?
Me demanda courtoisement Candice, dès le moteur coupé.
_ Non. Je vais appeler Connor qui doit y être encore. Il va venir me chercher où tu m’as déposé.
J’annonçais calmement, me saisissant de mon téléphone dans la poche avant de mon jean.
_ D’accord. Acquiesça-t-elle doucement, sortant déjà du véhicule pour venir m’aider à m’extraire de l’habitacle, sans risque que je me cogne le front comme la veille. _ Doucement.
Me souffla-t-elle, m’indiquant les bons mouvements à faire. Elle n’avait jamais été si pleine d’attention du temps où nous étions encore ensemble. J’éprouvais beaucoup de difficulté à m’y habiter, encore.
_ Merci pour tout. _ Ne me remercie pas, Nolan. Je tenais à te faire part de mes sentiments pour toi, de mes sincères regrets quant à mon comportement, et je suis contente que tu ne m’aies pas jetés de chez toi à l’arrivée de ta nouvelle petite copine. _ Ce n’est pas… _ Arrête. Je sais que tu as pensé à elle toute la soirée, et peut-être même toute la nuit, alors inutile de le nier. _ Comment ? _ J’ai su ?
J’opinais du chef, ne trouvant plus les mots sous la stupeur de me découvrir potentiellement très transparent.
_ Tu ne te mets pas en colère pour rien, Nolan. Si cette fille n’était rien à tes yeux, elle n’aurait pas cherché à te retenir, et toi tu ne l’aurais pas fuis tel que tu l’as fais. _ Tu comprends donc que… _ Oui. Nous deux, c’est impossible. Elle admit, la voix étreinte d’une déception plus que palpable. _ Mais promet-moi que si tes sentiments changent à mon égard, tu viendras m’en parler. _ Je te le promets.
Elle m’offrit une étreinte pleine de tendresse, qui me conforta quant au fait qu’elle avait changé véritablement. J’optais donc de lui offrir enfin, au minimum, ce qu’elle espérait de moi.
_ Je te pardonne, Candice.
Je lui soufflais à l’oreille, sincère. Elle le méritait, au même titre que ce baiser que je déposais sur son front quand nos corps se séparèrent pour de bon. Ensuite, elle m’indiqua le commerce juste derrière moi, avant de me quitter pour rejoindre son travail. Il ne me restait plus qu’à rentrer chez moi pour affronter Siloë. Or, avant que je n’eu le temps de demander à « Siri » de contacter Connor, je me sentis attiré violemment par l’arrière, avant de tomber lourdement dans des poubelles. Tout allait très vite, trop vite. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, ni même la raison de cette déferlante brutalité à mon encontre. Tout ce que je pu deviner, c’était que mon portable n’intéressait pas mon agresseur, et que ce dernier semblait m’en vouloir personnellement. D’une telle férocité, d’ailleurs, qu’il ne me laissa tranquille que lorsque je fus presque totalement sonné. Ce fut dans un dernier élan de lucidité que j’eu le réflexe d’appeler Connor à la rescousse, avant qu’il ne me rejoigne quelques minutes plus tard.
_ NOLAN !! Hurla-t-il, constatant l’ampleur de mon état, désastreux. _ Putain mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qui t’as fait ça, bordel ? _ Je ne sais pas. Je soufflais, un goût acre de sang dans la bouche. _ L’agresseur n’a même pas parlé une seule fois.
Autant dire qu’avec moi, c’était tout aussi efficace qu’une cagoule pour conserver son anonymat le plus total.
_ Personne n’ait intervenu pour te défendre ?
Je ricanais, amusé.
_ Plus personne ne fait ça de nos jours, Connor. Tu devrais le savoir. _ Ouais. Saloperie de monde rempli d‘égoïste. Grogna-t-il, furieux contre le reste du monde. _ Bouge-pas, je vais appeler une ambulance. Il faut qu’un médecin t’ausculte.
Je ne discutais pas cette idée. Je n’étais pas contre quelques antidouleurs, et peut-être même quelques points de sutures.
(…)
_ Il faut lui dire ! _ Non, Connor ! Ta sœur n’a absolument pas besoin de savoir que son empoté de coloc’ c’est fait refaire le portrait à quelques mètres de l’appartement. _ Elle verra bien les pansements, les ecchymoses. Comment tu expliqueras ça ? _ Une vilaine chute dans les escaliers de la résidence.
Mentir. Ce n’était pas une bonne idée. Mais je ne tenais pas à affronter Siloë à l’hôpital. Je n’étais pas en état physique, ni moral, de faire face à mon ignominie à son égard. Je refusais donc farouchement que mon meilleur ami l’alerte.
_ Putain, quel têtu. Me grogna Connor, exaspéré de ma personne. _ Tu me permets au moins que je l’appelle pour lui dire que j’arrive bientôt ? _ Oui.
Je savais que sa soirée avait était affreuse, par ma faute. Je concédais donc au fait qu’elle soit épargnée d’une inquiétude supplémentaire, par ma faute. Je n’étais pas un monstre, du reste. Juste un imbécile. Connor s’excusa alors pour passer son appel, en privé, et je profitais de ma solitude pour m’allonger sur le lit des urgences. J’avais besoin de me détendre. Je souffrais le martyre, de partout. C’était une chance que je n’avais rien de casser, même si selon le médecin, cela devait venir d’une différence de force entre moi et mon agresseur. Il ne faisait pas le poids, selon lui, ce qui démontrait un avantage uniquement dû à ma cécité. Cela ne me disait toujours pas qui c’était, néanmoins. Mais la police m’avait promis de mener l’enquête à ce propos. Alors que j’ouvrais les yeux à nouveau, un sentiment de fatigue en plus, j’entendis la voix de Siloë dans la chambre. Est-ce que j’hallucinais ? Non. Elle était bien là, s’inquiétant de mon état.
_ Connor. Je soupirais pour moi-même, conscient de sa « trahison ». _ Comme un gars qui vient d’être passé à tabac. Je l’informais malgré tout, ne voulant pas être plus désagréable que je ne l’avais été la veille avec elle. _ J’avais demandé à ton frère de ne pas t’embêter avec ça. Pourquoi n’en fait-il toujours qu’à sa putain de tête ?
C’était une question réelle, sincère. Je ne comprenais pas. Il n’en fait que selon ces désirs, oubliant toujours ceux de ces proches. C’était horripilant.
J'ai vingt huit ans et je vis à Wellington, Nouvelle Zélande. Dans la vie, je suis éditrice et je m'en sors moyennement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple depuis deux ans mais je ressens des sentiments pour mon colocataire et je le vis plutôt mal car je ne sais pas comment m'en sortir.. née à Wellington et a un frère plus âgé qu'elle ○ en couple depuis deux ans mais se fait battre par son petit ami ○ travaille comme secrétaire d'édition depuis quelques semaines ○ émotive, parfois fleur bleue, croit au grand amour ○ est très proche de son grand frère, la famille est ce qu'il y a de plus important pour elle ○ toujours été brillante dans sa scolarité ○ adore le café, les séries et la glace ○ est inscrite à une salle de sport ○ ne fume pas, ne mange pas de poisson ○ adore lire et les animaux.
Ta soirée avait été absolument nulle. Oui, Nolan était parti avec son ex petite amie et tu te demandais s’il allait se remettre avec elle. Peut-être qu’il avait besoin d’elle, du moins, qu’il avait toujours des sentiments enfouis en lui et le fait que la jeune femme revienne dans sa vie et veuille s’excuser, cela venait tout remettre en cause. Tu en avais l’impression puisqu’il était parti avec elle. Tu n’avais pas su le retenir, tu n’avais pas fait ce qu’il fallait. Tu avais des sentiments pour lui, même si tu étais toujours en couple avec James. Tu allais le quitter, tu le voulais oui mais tu ne savais pas encore comment faire. Connor était rentré à la maison et heureusement, vous aviez discuté tous les deux. Tu lui avais parlé de Nolan. Tu lui avais dit ce qui s’était passé, dans le vague car bon tu ne pouvais pas non plus expliquer à ton frère que tu étais toujours en couple. Tu lui avais parlé de Candice et oui, tu étais jalouse et tu te demandais ce qui se passait entre les deux mais c’était ainsi.
Ta nuit ne s’était pas mieux déroulée pour le coup puisque tu avais mal dormi. Tu pensais à Nolan, à James et puis tu avais un peu mal là où tu avais reçu les coups. Tu avais mis de la crème dessus mais rien à faire, tu avais mal. Le lendemain, tu t’étais réveillée tôt et avait retrouvé Connor dans la cuisine. Celui-ci t’avait salué brièvement avant d’aller chercher le petit déjeuner. Tu t’étais donc habillée en attendant, constatant que Nolan n’était pas rentré et cette pensée te déprimait un peu. Il avait probablement passé la nuit avec Candice et tu préférais ne pas savoir la nature de ce qui s’était passé.
Ton téléphone portable avait vibré, indiquant un appel de ton frère. Tu te demandais pourquoi il appelait puisqu’il connaissait tes goûts mais c’est vrai que cela faisait un moment qu’il était parti. Il t’apprenait finalement que Nolan se trouvait à l’hôpital et il ne t’en fallait pas plus pour te rendre à l’hôpital également. Tu voulais le voir et voir ce qui s’était passé, ce, malgré que tu avais toujours mal. C’était toujours douloureux. Tu t’en voudrais pourtant de ne pas être là pour lui et tu étais ainsi, tu t’inquiétais. Tu ne savais pas s’il t’enverrait voir ailleurs, ni même si Candice serait là.
En arrivant à l’hôpital, tu trouvais ton frère et tu te renseignais auprès de lui. Tu te dirigeais ensuite vers la chambre de Nolan. Tu ne savais pas vraiment s’il était ravi de ta présence ici. Tu te mordillais la lèvre, consciente aussi que ta question avait sûrement été idiote. « Qu’est ce qui s’est passé ? » Tu lui demandais avant que Nolan se plaigne de ton frère. Il semblerait qu’il n’ait pas voulu de ta présence ici, ou plutôt que tu t’inquiètes. Tu comprenais que Connor pouvait être agaçant et n’en faire qu’à sa tête. « C’est Connor tu sais.. il est pas du genre à nous écouter. » Tu lui disais alors. Nolan connaissait ton frère, tout comme toi d’ailleurs. « Et je lui en aurai voulu s’il m’aurait rien dit. » Tu ne lui en aurais pas voulu longtemps mais tu aurais fait le reproche à ton frère de ne pas t’avoir mis au courant de ce qui se passait. « Mais.. je peux te laisser seul, enfin si tu veux. » Tu lui disais un peu gênée et encore une fois car tu ne savais pas comment tu devais agir avec lui. A cause de la veille, il pouvait ne pas vouloir que tu sois présent. Peut être que Candice allait débarquer et tu ne la supporterais pas une fois encore. « Tu sais qui est-ce qui a fait ça ? » Il ne pouvait pas voir, c’était donc plus simple que l’on s’en prenne à lui. Il avait peut être reconnu quelque chose, un bruit, une odeur ou quelque chose. Tu espérais en tout cas qu’on trouverait le coupable. « Connor attends le médecin. » Tu lui annonçais même s tu ne crois pas que le jeune homme ait envie de voir ton frère pour le moment.
Invité
Mer 13 Mar - 21:20
Nolan Parker
J'ai 34 ans et je vis à Wellington, Nouvelle-Zélande. Dans la vie, je suis comptable en arrêt maladie ainsi que romancier amateur et je m'en sors moyenne ces derniers temps. Sinon, grâce à ma malchance, je suis officieusement l'amant d'une femme qui ne quitte toujours pas son petit-ami et je le vis plutôt mal puisque j'ai le sentiment d'être un jouet sexuel, parfois. Informations supplémentaires ici.
Ce qui c’était passé, je l’ignorais. Les choses avaient tellement été rapides pour moi, confuses également, que je n’avais pas eu le temps d’assimiler que l’on me tabassait véritablement. Je n’avais réagis que lorsque j’étais au bord de l’inconscience, le corps martelé de douleurs profondes. Mon assaillant n’était peut-être pas de poids pour m’affronter en pleine possession de tout mes sens, mais il possédait une maitrise de la violence ahurissante. C’était à croire qu’il faisait des combats illégaux, où qu’il était une petite frappe aimant s’en prendre à plus faibles que lui. C’était vexant, du reste. Je n’aimais pas l’idée d’avoir était la victime facile d’un abruti de ce gabarit. Néanmoins, je préférais ne pas m’en plaindre, optant ainsi de conserver le peu de fierté que je possédais encore.
_ Je ne sais pas. Je soufflais finalement à Siloë, appréciant de ne pas voir ces traits tirés par l’inquiétude qu’elle ressentait pour moi. _ Tout c’est passé presque en un claquement de doigt, pour moi. Je m’apprêtais à appeler Connor pour qu’il m’aide à rejoindre l’appartement, et l’instant d’après je…
Me cassais la gueule dans les escaliers, comme une merde. Ce mensonge ne valait pas mieux que la vérité, finalement. Il était pire, même, je crois.
_ L’instant d’après j’étais étendu dans des poubelles renversées, le visage ensanglanté.
Je devais en garder des marques visibles, d’ailleurs : je sentais très distinctement des parties de mon visage légèrement boursoufflés, endolories, et j’avais quelques points de suture à l’arcade sourcilière, sous un pansement. Le médecin m’avait dit que je ne garderais qu’une petite cicatrice a cet endroit, que le reste disparaitrait totalement dans les jours à venir. Je remerciais la vie de m’empêcher de constater le monstre que je devais être, dans le reflet d’un miroir. Non. Je remerciais le ciel de m’empêcher de constater le monstre que je devais être, dans le regard de Siloë. Elle qui ne me parlait pas de cette nuit, bizarrement. Elle me précisa que, tel que je le connaissais, Connor n’était pas du genre à écouter. C’était ce que je lui reprochais, justement : d’en faire à son idée, égoïstement. Je ne tenais pas à retrouver Siloë car je savais que je ne pourrais plus fuir la réalité plus longuement. Nous deux, nous n’étions autant pas fait l’un pour l’autre que Candice n’était faite pour moi. Elle restait avec son petit-ami parce qu’elle l’aimait, et notre liaison devait prendre un terme immédiatement. Une chose que je me refusais encore de lui dire, sachant pertinemment qu’elle ne me contredirait pas. Elle me confia qu’elle lui en aurait tenu rancœur s’il avait accepté de garder le silence sur mon agression. J’imaginais, oui. Or, dans certaines situations, le mensonge, le secret, étaient des solutions plus avisées que la parfaite franchise.
_ C’est trop tard. Je lui rétorquais de manière neutre, quand elle me suggéra de me laisser seul. _ Tu es inquiète pour moi, maintenant. Cela ne changera rien que je te demande de vaquer à tes occupations.
Absolument rien. Je réprimais, amer, lui en voulant de ne toujours rien dire sur elle, sur nous. Qu’attendait-elle pour me convaincre que je me fourvoyais sur elle, à mon sujet ? Qu’une infirmière vienne l’empêcher de parler ? Peut-être. Ah moins qu’il n’y avait rien à dire, justement, si ce n’est l’inévitable conclusion qui revenait farouchement à mon esprit épuisé.
_ Non. Je soupirais, quant à l’identité de mon agresseur. _ Cela peut-être n’importe qui du simple voyou de quartier, à une ancienne connaissance profitant de ma cécité pour régler ces comptes avec moi.
Très honnêtement, en dehors du dernier ex en date de Candice, qui voudrait me faire regretter ma nuit chez elle, je n’imaginais personne d’autre. Siloë reprit la parole pour me faire part des activités actuelles de Connor. J’imaginais surtout qu’il avait trouvé ce prétexte pour ne pas affronter ma colère quant à son geste. Mais qu’importe, il était temps de prendre le taureau par les cornes.
_ Siloë, je crois que…
Mon téléphone se mit à sonner, aussitôt. Je m’interrompais pour le chercher à tâtons, avant de le demander à ma colocataire, avec politesse. Elle me le tendit immédiatement.
_ Allô ? Je demandais au correspondant, l’appel accepté, ignorant totalement qui cela pouvait être. _ Sally ?
C’était la fille aînée d’un ex-oncle par alliance, David River-Johns. Elle était tellement déboussolée que je ne comprenais rien dans le flot interminable de ces larmes.
_ Calme-toi, s’il te plait, je ne comprends pas ce que tu me dis.
Je lui intimais, tendrement. Je sentais que quelque chose de grave la contrarier pour qu’elle rétablisse notre contact, perdu depuis ma cécité. J’ignorais juste ce qu’il s’agissait exactement, quand ces mots tranchants vinrent me choquer totalement. David, cet oncle qui demeurait cher à mon cœur, et que j’avais soutenu dans son divorce, venait d’être admit d’urgence à l’hôpital suite à un arrêt cardiaque.
_ Quand est-ce arrivé ? Je lui demandais, pressant. _ D’accord. Tu es toujours à ton travail, là ? Non. Elle était partie précipitamment, sans avoir informé son patron de son absence. _ Bien, écoute-moi Sally. J’attendais qu’elle accepte de se calmer, pour bien comprendre mes mots. _ Je vais venir, d’accord ? Je vais prendre le premier vol en direction de Chicago et venir m’occuper de vous tous. […] Ne t’occupe pas de ça ma douce, contentes-toi juste de te répéter que tu n’es pas toute seule, et que j’arrive le plus rapidement possible.
Avec les différents escales, les heures de vol interminables, il fallait bien plus de vingt-quatre je pense. Mais je n’avais pas peur de ce détail. Cette partie de ma famille se sentait démunie sans leur patriarche, j’étais donc dévoué à les soutenir. Il demeurait un problème, cependant. Je ne pouvais plus faire un long voyage tout seul. Tout du moins, si, je le pouvais, toutefois dans mon état, cela ne serait certainement pas raisonnable. Je coupais donc la communication, le cœur serré pour Sally et toute sa famille, avant de réfléchir à la personne qui pourrait m’accompagner. J’excluais Connor, immédiatement. Il avait une façon étrange de s’acclimater à des moments aussi graves. Il faisait des blagues lourdes, douteuses, qui n’allégeaient jamais l’ambiance pesante, bien au contraire.
_ C’était ma cousine, Sally. J’annonçais à Siloë, la voix grave. _ Son père vient d’avoir un infarctus. Il se trouve à l’hôpital, entre la vie et la mort. Je me raclais la gorge, peinant encore moi-même à croire cette information réelle. _ Je dois m’y rendre absolument. Je poursuivais, contrarié. _ Elle ne peut pas gérer ses huit frères et sœur, être à son chevet, et encore moins s'occuper de la supérette familiale tout en même temps. Elle a besoin de mon aide et… Je marquais une pause. _ J’aimerais que tu acceptes de m’ y accompagner, malgré les circonstances actuelles. C’était vraiment culoté, je ne le niais pas. _ Tu peux très bien me dire d’aller me faire foutre si tu veux, je le comprendrais totalement, tant j’ai conscience de le mériter ; mais avant que tu ne le fasses, je voudrais juste que tu penses à cette jeune fille de tout juste vingt-deux ans au bord du burn-out. Sans toi, je ne pourrais pas la rejoindre aussi rapidement, et j’ai peur pour elle.
Je faisais appel à son bon cœur. J’espérais qu’il existait encore, pour Sally.