Encore une autre danse, dans cette valse sans fin. (+18)
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Telanie
Mer 13 Nov - 6:00
Véra Delijikov
Je suis une vampire de 357 ans, d'origine russe, cela fait des siècles que je parcoure l'Europe. Pour une femme de ma race, je suis plutôt sympathique, mais aux yeux d'un humain, je suis le pire fléau sur terre. En réalité, tout mon monde tourne autour de la cruauté, alors pourquoi ne le serai-je pas moi-même ? Pour faire plaisir à mon infant ? Parfois, si elle est sage. Pour l’heure, je sais qu’elle ferait de même à ma place. Elle en profiterait, et mon petit doigt me dit qu'un jour, elle aussi s'amusera de son infant comme je le fais avec elle et comme mes ancêtres le font encore avec moi. C'est ma façon à moi de l'aimer comme mes ainés m'aiment. Je le sais. La frontière entre l’amour et la haine est si proche, n'est-ce pas ?
Au sein de mon nid, je suis de la troisième génération. De ce fait, je dois une dévotion totale à deux vampires plus anciens que moi. Je me dois de maintenir la coutume et de faire en sorte que mon infant de 127 ans, Eliana poursuive avec moi nos traditions éternelles. La vérité, c'est que je m'ennuie terriblement et que je cherche encore et toujours une existence à mon éternelle danse. Un grand bouleversement va bientôt avoir lieu, le prince de la ville va s’endormir pour laisser place à un autre antédiluvien. C’est toujours un grand moment de stress pour nous autres vampires quand la passation de pouvoir a lieu entre les trois plus vieux ainés. Cela annonce toujours de grands changements. À ce sujet, je ne suis pas rassurée, car je sais que Mirnov Garvinovitch, le vampire qui m'a étreinte, ne s’est jamais très bien entendu avec le prochain prince. Notre nid est probablement en danger. Est-ce que je vais pouvoir me protéger, moi et mon infant, des torts que mon ainé a pu lui causer ?
Mienne, elle est. Mienne, elle restera. Qu’elle le veuille ou pas, j’avais décidé. Quand un vampire plante ses griffes dans un être et la fait sienne, elle demeure à jamais dans ses griffes acérées. En juste retour, la victime promet bien des choses pour se sortir de cette étreinte démoniaque. Ici, rien qui n’implique une tentative de fuite ou l’expression d’une peur viscérale. Elle préfère évoquer l’éventualité d’un partenariat pour un projet des plus fous, celui de mettre le monde en feu et de continuer notre éternité à danser sur ses cendres.
Faire le mal, rien que pour faire le mal, une notion qui entraine les immortels dans des impasses d’immoralités. Je n’ai jamais eu aucune pitié vis-à-vis de mes ennemies, ni avec les humains que je considère comme des fourmis ou même des paquets de mouchoirs à usage unique. Toutefois, brûler le monde entier dans le seul but de danser dessus ?
Une image des plus curieuses, qui a le mérite de mettre fin à mes désirs de la bouffée. À la place, un étonnement peut se lire sur mon visage. Je cherche le sens exact de ses propos les plus alambiqués, car elle ne serait pas la première vampire à désirer des choses aussi obscures. Veut-elle simplement mettre le monde à nos pieds ? Ou réellement annihiler toutes formes de vie sur terre.
Impossible dans les deux cas, ce sont les ainés qui dominent ce monde, et nous sommes bien trop isolés pour parvenir à de tel revirement de situation. L’idée d’une promesse proche de celle du mariage n’effleure même pas ma pensée. Je prend les mots qui me viennent de façon cartésienne, comme un enfant qui apprend les nuances linguistiques de ses parents. Tout en gardant cette posture de surprise, je profite de la grâce féminine de ma belle qui complote des actes des plus tendres à mon attention. Cherche-t-elle à me convaincre de véritablement tout détruire en utilisant son charme pour y parvenir ?
Tu ne m’écoutes pas, je t’ai dit que j’avais d'autres projets.
Il était grand temps de lui révéler mes plans les plus secrets. Étrange que sont les coïncidences, on aspire à des désirs équivalents sans que j'en aie le moindre doute. Je propulse mon amante comme du fétu de paille sur le lit, un coup sec dans son épaule. Rejet désagréable qui n'est rien de plus qu’une prise de position dans ce geste brutal. Depuis hier soir déjà, je n’ai qu’une envie, la dominer. Maladresse de la veille que d’offrir son postérieur à une inconnue, je compte bien m’occuper d’elle et de sa lune. En un instant, aussi vive qu’un éclair, je m’abats sur cette déesse que j’ai engendrée. Lui plaque les mains sur l’oreiller. Je lui vole ses lèvres d’un baiser torride et ensanglanté, j’aime la mordre au sang, elle régénère vite de toute façon. J’unis ses poignets avec une seule de mes mains et l’entrave, de l’autre, je porte les draps à mes dents pour déchirer son tissu et en faire une longue bande. Finalement, je ficelle ma progéniture, contre le bois du lit, les mains pendantes de chaque côté du nœud papillon. Rien qui ne retient vraiment une vampire, mais le plaisir de dominance se fait essentiellement dans l’esprit. Je dois donc m'assurer qu'elle compte bien se donner à moi.
Si tu bouges, je t’éviscère.
Une promesse dont elle me sait capable, ma manière à moi de lui dire “je t'aime”. Je lui avais déjà fait le coup avec des menaces de fouet et de fessée dans le passé, un week-end mémorable. Je me souviens encore de ses supplications, de l'abandon total de sa chair à mon désir des plus pervers.
Toutes transgressées, pour voir mes limites, elles ont eu le mérite d'inculquer à mon infant que quand je parle ainsi, il ne faut jamais me désobéir. À la différence d'autrefois, je voulais lui faire du bien et non du mal, même si le démon qui m'habite guide chacun de mes mots.
Tendrement, je glisse sur son corps mon nez et fait sortir progressivement mes dents pour venir écorcher le tissu de ses vêtements. Une dent s'arrête sur ses dessous féminins et cisaille d'un coup sec la partie la plus fine. Je laisse mon nez respirer son odeur des plus alléchantes. Je m'attarde sur l'autre bord du tissu afin de pouvoir par la suite ouvrir la porte de l'âme de mon aimé comme on ouvre la couche d'un nourrisson.
Le trésor que j'y trouve est familier, tel que je l'avais laissé la dernière fois que je suis venue. On y trouve un beau bouton de chair qui sert à faire sonner les cloches de son âme. Telle une gamine espiègle, j'aime la faire sonner en appuyant dessus. Je sais à quel point elle fait des bons de surprise à chaque fois qu'une inconnue vient toquer à sa porte. Mais là, il ne s'agit que de moi.
Voilà bien des nuits que je l'ai délaissées, j'ai comme l'impression que la poussière a eu le temps de s'installer. Je décide donc de mettre un premier coup de langue dessus afin de lustrer sa paroi et rendre son éclat à cet instrument indispensable à notre bonne cohésion.
Le voilà qu'il émet un son des plus silencieux, totalement imperceptible pour les gens qui sont à l'extérieur, mais à l'intérieur, une vibration des plus caractéristiques vient faire mouvoir la cloison et émoustiller son habitante.
Si tu demeures sage, tu ne le regretteras pas.
Ce soir, je voulais lui offrir ma vision de mon amour, une qui récompense la servilité et qui punit ceux qui sont rebelles. Mélange de douce caresse de ma langue serpent qui sait lire entre les lignes tout en s'insinuant à l'intérieur de son être, et de violence physique des plus désagréable qui sait mettre à bas ses défenses naturelles. Mes dents sont sorties et je n'hésite pas à déchirer quelques morceaux de chairs de mon aimé.
On ne peut pas réellement croire que je veux uniquement lui faire plaisir, non clairement, il y a aussi cette volonté cachée de faire uniquement ce que moi, j'aspire. Être sadique.
Si ma fidèle se laisse aller à ma volonté et ne rechigne pas de trop, elle ne tardera pas à avoir du plaisir qui monte en elle.
Plaisir que je n'hésiterai pas à couper dans son élan d'un acte des plus inattendus et barbares, hors de question qu'elle exprime son exaltation orgasmique sans moi. À la place, je plante mes dents dans sa veine fémorale, zone qui provoque toujours la mort d'un être humain tellement le sang y est en abondance. Ma protégée ne risque rien de tel. Assurément, son sang est épais, mais le plaisir et la douleur combinés devrait la faire rapidement descendre au septième sous-sol, l’antagoniste naturel du septième ciel…
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Ezvana
Aujourd'hui à 2:50
Eliana Fernrok
Je suis une jeune Vampire, vivant aux côtés de ma Maîtresse, de mon amante, de celle qui partage mes Nuits depuis plus d'un siècle. Je continue d'apprendre, de vivre une vie d'errance et de folie, plongeant dans la mélancolie ou la frénésie d'une chasse. Le temps est long quand on est immortel et il faut donc parsemer de plaisir cette Nuit sans fin. Un Prince doit s'éveiller, prendre sa place et régner sur nous, ses serviteurs assidus. On plie l'échine, on se soumet, même quand un membre de notre "famille" à commis des erreurs et que le danger rôde.
Vivement projeter en arrière, le grognement réprobateur meurt dans sa gorge alors que le soupir se fane de lui-même, les yeux roulant un instant dans les orbites. Véra pouvait être littérale, n'ayant aucun second de degrés. Cela donne des moments de luttes passagères, de punitions inutiles ou des incompréhensions qui retombent toujours sur ses épaules avec fracas. Esprit d'un enfant doté de la puissance d'une Ainée, le cocktail était détonnant. Et pour un esprit comme celui d'Eliana, le manque de réponse lui faisait mal au niveau du creux qui contenait son cœur. Envolée lyrique étouffé, abandon sensuel réprimé, liberté de s'exprimer prisonnier. C'était bien un défaut qui la perturbe toujours autant même après des décennies à ses côtés, comme si elle espérait qu'un jour, sa partenaire comprendrais sa façon de voir les choses.
Mais vite emportée les pensées sombres alors que de nouveau, sa bouche est prise d’assaut, qu’une langue avide vient capter son souffle, que des crocs trop acérés viennent griffer ses lèvres. C’était toujours ainsi, le moindre changement d’émotion de son Ainée engendrait des tsunamis qui l’emportaient à chaque nouvel écart. Une immaturité étonnante pour un être telle qu’elle. Mais même ballotté dans la tempête, Eliana s’accroche ferment, se laisse guider par la vague pour ne pas sombrer, chevauchant la marée avec acharnement tout en se délectant du cataclysme qui l’entoure. Rapidement ligotée, elle ne fait même pas semblant de se débattre, trop captivé par l’envie de plus qui lui ronge les pensées et brûle toute envie de s’enfuir. Comme elle l’avait dit, finalement, c’était elle qui menait la danse en se laissant faire, en laissant les ongles s’enfoncer dans sa chair pour la retenir un peu plus longtemps. Mais si un jour elle se désire, le vent l’emportera ailleurs.
Le nœud qui se serre, lui tord la peau des poignets. Battements de cils alors que l’ordre fuse, lui plante mille aiguilles dans la colonne vertébrale. Long frisson gourmand qui lui lèche les reins et chauffe son sang qui bouillonne soudainement dans ses veines. Difficile de ne pas remuer alors que lentement son corps est parcouru, que son intimité est dévoilée, qu’un souffle frais chatouille la peau sensible. Respirer lentement, le plus calmement possible. Un seul mouvement de main, de ses poings qui se serrent fugacement pour réprimer l’envie d’onduler sur place, de répondre à l’appel. Parce que tout ceci n’était finalement qu’un défi de plus, à ne pas lui désobéir. Alors, guerrière isolé qui ne désire pas perdre la bataille, se contente d’observer ce visage tant aimé qui s’approche bien trop prêts. Et alors que le premier coup est porté, elle vibre presque sur place, serre les dents si fort que les mâchoires grincent, que le corps se tend un bref instant pour supporter l’impact. Expirer longuement, les yeux brillants d’un désir absolu, obsidienne prenant vie. Et à chaque coup d’estoc, le corps tremble, menace de succomber à chaque nouvelle blessure qui pulse presque douloureusement, boule de chair alanguis qui semble prendre vie, diffusant une chaleur sensuelle dans tout le corps pâle. Serrer les dents, affrontant presque le regard insistant de sa partenaire, la défiant de faire toujours plus pour la faire sombrer.
Et alors, pour répondre à son affront, elle sent des crocs la perforer. Sursaut presque brutal du corps pour bondir vers cette bouche ou pour s'échapper de cette prise funeste. Réponse instinctive d'un corps de prédateur refusant la blessure mortelle, rejetant farouchement la sentence. Difficile de faire plier l'échine à la Bête furieuse et indomptable qui se débat malgré la muselière de métal enserrant sa gueule. La tête rejetée en arrière, un feulement s'extirpe de ses poumons, siffle dans l'air, mélange étrange une opposition totale à un plaisir indicible qui fait trembler les fondations de la raison même. Un gémissement ténu qui la trahit pourtant alors que les canines s'allongent, abandon de toute retenue pendant quelques secondes, les yeux roulant dans les orbites. Cette façon dont ses propres crocs éraflent ses lèvres dans un réflexe érotique, les sourcils tremblants sous les rafales d'émotions qui lui fouettent l'esprit. Elle était Vampire, elle était proie sous la morsure de Véra. Déliquescence qui la fait fondre de l'intérieur, alors qu'elle en réclame plus, toujours plus dans cette décadence outrancière si intime à leur couple. Parce que son propre sang coulait pour celle qui était tout à ses yeux, qu'elle entendait le bruit humide de sa déglutition alors que l'hémoglobine tapisse sa langue, ses papilles. Elle puisait son énergie vitale pour s'en gorger et cette réalité la fait soupirer de plaisir. Tabou idiot et millénaire, de l'échange de sang entre deux Vampires. Monde supérieur qui n'imagine pas se mettre à la place de leurs sacs de chairs ambulants, trouvant cela rabaissant, salissant et parfois déshonorant. Au diable toutes ses manières et ses préjugés arriérés. Aucune place pour ce genre de pensée dans l'esprit de la Sorcière, plongeant corps et esprit dans tout ce que l'éternité pouvait lui offrir. Rien de plus important que ce liquide épais et rouge, rien n'était donc plus beau que de le sentir couler dans la gorge de la personne que l'on aimait. Aucune peau n'était aussi belle que recouverte de vermeil.
Presque ronronnante la femme qui ferme les yeux pour garder la face et ne pas céder si rapidement au plaisir qui monte lentement, langue avide et sulfureuse qui parcoure chacun de ses organes et fait palpiter tous ses sens de Vampire. Parce que c’était un don de soi, une forme d’offrande barbare et ancienne de celle qui accepte de se faire ligoter et offerte tel un trophée dûment rapporté dans entre les mains de celle qui avait tout droit sur elle. Parce que celui qui est attaché et celui qui maîtrise la danse macabre, sentant monter la frustration dévorante qui incendie chaque fibre de son être, dans une lente agonie qui la laisse pantelante. C’était comme laisser fondre un bonbon sur la langue pour que la saveur tapisse les papilles et se dilue avec le temps.
Elle était si proche de la mort et pourtant elle se sentait si vivante. Une langue rose qui vient pourlécher les babines saliveuses alors qu’un spasme la secoue, contracte son bassin, signe avant-coureur du plaisir qui ne fait que grimper. Un hoquet de satisfaction alors que la succion se fait plus forte, qu’elle sent sa peau absorbée par la bouche de Véra. Désir humide qui tapisse un peu plus son intimité, trahissant son excitation déjà si intense. Aucune pudeur, aucun remord. Rien qu’une complaisance à se laisser aller aux plus sombres envies se laissant tomber dans le vide sans même connaître la distance de la chute. Parce que c’était Véra qui était avec elle et que même si elle la pousse derrière ses retranchements, elle avait confiance. Parce qu’elle la fera trembler, la ferait presque craquer, mais elle ne le poussera pas jusqu’au bout des limites et la faire craquer. Elle la connaissait par cœur. Et cela, c’était le beau des fantasmes.
Encore une autre danse, dans cette valse sans fin. (+18)