Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

De l'autre côté. [PV Mandrin] [possible 18+]

Ezvana
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Ezvana
Lun 10 Avr - 21:22
Le contexte du RP
Mise en situation

   
La situation
   Dans notre monde, à Saint-Pétersbourg en Russie, il existe des Vampires, des Dévots et des humains connaissant l'existence des Vampires.
Örlove Lianev qui est Vampire se retrouve dans un restaurant avec Timofeï Ruslan sont partenaire humain et Egor un compère Vampire. Celui-ci pense avoir découvert un grand secret, peut être un passage vers autre chose. Mais quoi ?

   
Contexte provenant de cette [url=LIEN]recherche[/url]
Ezvana
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Ezvana
Lun 10 Avr - 21:35

Örlove Lianev
Je suis un Vampire vivant à Saint-Pétersbourg en Russie. J'ai l'air d'avoir la trentaine en apparence. Je suis un Traqueur, un tueur. Je n'ai pas de but précis, pas de ligne directive. Le curseur entre le bien et le mal ? Je n'en ai pas. Je n'ai aucune limite, car je suis libre.
Pour ce qui est de ma vie sentimentale, je suis très proche d'un humain. A voir si je ne le vide pas sur un coup de tête.




avatar :copyright: Moi


Le doigt passe et repasse sur le bord du verre en un geste circulaire. Comme hypnotisé par ce mouvement, il n'y avait plus aucun son qui passé par ses oreilles. Rien qu'un bourdonnement de plus en plus sonore alors qu'il était plongé dans ses pensées.

Egor lui avait parlé de cette porte étrange, de cette disparition soudaine du Vieux. Comment ne pas réagir en entendant le trémolo dans sa voix, de voir son excitation lui si calme habituellement. Ce crâne aux pierres multiples sur cette photo bien vite caché dans un revers de veste.
« Imagine ce qui pourrait se cacher derrière cette porte. »

Mais Örlove n'était peut-être pas aussi enthousiaste. Il avait déjà découvert asse de mystère comme ça avec le passé de Timofeï et cette chamane perdue dans les montagnes. Et à son retour, il c'était fait chopper par un partisan du Vieux et il avait presque faillit clamser dans cette cave sordide. C'était le revers d'avoir tué sa fille.
Beaucoup trop d'évènement en trop peu de temps.

Après tout, il était bien où il était. Pourquoi voudrait-il changer de vie ? Il était installé à sa place actuelle depuis des décennies. Il était très bon dans son travail, les contrats ne manquaient pas. Il avait enfin réussi à se sortir de la rue, il vivait dans un appartement magnifique dans la rue principale de Saint-Pétersbourg. Il avait une réputation qu'il avait gravé à même la chair de ses victimes, il pouvait s'éclater toutes les Nuits qui seront éternelles.
Il avait son petit confort.
Une moue le défigure brièvement. C'était donc cela ? Est-ce que les années commençaient à avoir un impact sur sa façon d'agir ?
Non. Il était toujours le bouffon Vor, il était incontrôlable, à toujours chercher l'adrénaline qui le fait se sentir vivant.
Son regard se détourne et se pose sur l'humain à ses côtés. Serait-ce de sa faute ?

Peu importe. Ce qui l'attendait, là, derrière le comptoir de ce restaurant pittoresque c'était autre chose. C'était plus grand, plus effrayant.
Et alors qu'il se penche en arrière pour apercevoir ce qui le tracassait il voyait le dos du serveur qui l'avait invité à le rejoindre, ses boucles rousses dansants sur le haut de ses épaules. Le vampire savait que c'était un piège, mais s'il n'y allait pas, il allait louper le coche.
Un soupir.

- Et bien si ne reviens pas dans quelques minutes, vous savez où me trouver.

Un sourire en coin. Avant de repousser sa chaise en bois, de se relever avec fluidité en cachant sa nervosité. Cet air de nonchalance typique du Vampire dont les prunelles froides étaient fixées sur ce dos qui disparaissait derrière la porte. Déjà les muscles se tendent, la mâchoire se serre prête à encaisser les coups.

Les murs chauds n'étaient plus apparent, les autres personnes attablées n'existaient plus. Il se glisse dans la pièce, passe derrière le comptoir et pousse enfin cette foutue porte.
Ce qu'il voit le fait arrêter net.

Alors que derrière lui la porte se referme en douceur, une lumière blanche, très crue lui brûlait les rétines. Une cuisine, comme prévu. Mais pas celle que l'on pouvait imaginer pour un petit restaurant au bord de la rivière. Elle était immense, tous les meubles en chrome brillaient intensément. Tout de blanc et de métal, tout étant parfaitement rangés, parfaitement alignés. Il y avait des cuisiniers qui s'y affairé avec une rigueur étonnante.

Örlove cherche des yeux celui qu'il avait suivi et il voit le reflet chaud de la chevelure tourner au fond de la pièce. Esquiver les personnes qui ne le regardaient même pas. Pas un coup d'œil, pas unequestion. Tourner à droite au même endroit que le rouquin et tomber dans une pièce. Ou plutôt dans une salle de réception. Immense, avec des tables avec des nappes blanches et pot de fleurs avec des fleurs fraîches. Des couverts rutilants, plusieurs verres pour les différents breuvages. Cela sentait le luxe à plein nez.

Le rouquin lui faisait face, les bras croisés. A ses côtés il y avait un homme assis qui prenait son repas. Il découpait avec lenteur un morceau de viande, prit son temps pour venir savourer la saveur de ce qu'il avait en bouche. Et quand enfin il eut fini, il s'essuya délicatement la bouche et se releva. Örlove dû relever la tête. C'était un géant. Un titan avec une musculature lourde cachée par un costume gris sur mesure, des cheveux blonds long qui encadraient son visage ou une barbe parfaitement taillé souligné la ligne de la mâchoire. Il eut un sourire aux dents trop blanches.

- Il semble que vous ayez trouvé ce que vous cherchiez.


- Je ne suis pas certains d'avoir cherché un connard visiblement pété de thune.

Aussitôt l'attitude du roux changea. Les poings étaient serrés, la mâchoire se serrait par spasme. Et surtout dans son regard on pouvait y lire une longue lecture d'un passé funèbre. Il était calme et pourtant il transpirait la menace.

Örlove se sentait différent. Il y avait quelque chose dans l'air de plus épais qui laissé sur la langue un goût de trop peu. La Bête en lui remue, semble s'étirer et d'enfin s'éveiller à se pourlécher les babines. C'était effrayant et euphorisant.

- Ou est-ce que je suis ?

- Vous avez trouvé un Seuil. Félicitation !

Une coupe de champagne levé à son intention.
Mais qu'est ce qui se passe ?
Mandrin
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Mandrin
Mar 11 Avr - 14:20

Timofeï
Ruslan

J'ai la trentaine, rien d'absolument certain (longue histoire) et je vis à Saint-Pétersbourg, Russie où m'a piégé l'influence traîtresse d'une jolie blonde aux dents longues... longue histoire aussi. Dans la vie, je suis artiste et je m'en sors sacrément bien, madame m'ayant présenté du beau monde. Sinon, grâce à ma chance légendaire, je suis accroché aux basques d'un vampire cinglé et je le vis plutôt bien.

Informations supplémentaires : la situation se complique pas mal dernièrement parce que, voyez-vous, le cinglé a bouffé la blonde qui ne me traitait pas exceptionnellement bien, et depuis on est un peu en cavale lui et moi. On s'en sort mais... je crois que je devrais repenser ma carrière, j'ai négligé mes clients ces derniers temps et surtout, je ne m'intéresse plus au boulot, découvrir le monde vampirique offre un attrait irrésistible à mon amour de la route, qui semble bien être le fond de ma personnalité.


"Nous n'appartenons pas à votre univers. Veuillez faire appel à toute votre concentration. Ce que nous avons à vous dire risque de bouleverser les limites actuelles de votre perception. Disons simplement que vous autres, buveurs de sang de la Néva, n'êtes qu'une mince partie de ce que les ombres ont à offrir... Monsieur, souhaitez-vous leur expliquer tout de suite ?"

Le rouquin - qui, de majordome, avait soudain pris des airs de gladiateur en franchissant le passage et en retirant sa veste, abandonnée sur le dossier d'une chaise dans une évidente préparation au combat, juste au cas où - n'était pas disposé à laisser passer quoi que ce soit. L'insolence du nouveau venu le prenait à la gorge, non pas qu'il y soit opposé sur le principe comme un certain docteur qui ne comprenait pas l'humour et la provoc ; dans le cas de cet homme, c'était professionnel, et il avait clairement l'attitude d'un garde du corps prêt à réduire toute attaque envers son boss dans le sang, les larmes et, si un vampire allait trop loin, les cendres. Il n'était pas tendu, il n'était pas anxieux, il faisait juste craquer ses jointures. Des gars comme lui, le tueur avait dû en croiser, en côtoyer et très certainement, en affronter. Là où Orlöve errait de contrat en contrat avec la liberté des grands requins, cette murène-là était vissée à son rocher et ne défendait que cela, mais elle le défendait de toutes ses forces.

Il y avaient des gens comme ça qui ne savaient pas prendre du bon temps, le boulot c'était leur vie. C'est ce que pensait Timofeï en se glissant à son tour par l'entrebâillement de la porte. Il tapota doucement la manche du vampire pour attirer son attention, manifestant une certaine indifférence au discours de ces deux aliens bodybuildés, un peu trop parfaits à son goût.

"Tu croyais qu'on te laisserait y aller tout seul ?"

Après s'être saisi d'un objet sur une étagère, haussant un sourcil comme s'il en estimait la valeur au marché noir, le forain balaya de son regard doré les deux statues d'hommes, cherchant la meilleure manière de se présenter. Il était l'ami d'Orlöve mais pas seulement. Son compagnon de route, mais pas seulement. Son amant occasionnel - est-ce que dans l'univers dont ils venaient, on avait le droit de dire ça à voix haute ? - mais pas seulement. Leur lien était plus profond, et ils ne savaient même pas jusqu'où il enfonçait ses racines, de quel sang cet arbre étrange allait s'abreuver, à moins que ce ne soit le venin autodestructeur d'une lave profonde, l'électricité de lignes telluriques invisibles.

"Je suis son Dévot, donc quoi qu'il arrive, ça passe par moi."

Un claquement métallique derrière eux. C'était la jambe mécanique du toubib qui leur avait emboîté le pas. Lui qui était toujours si détaché de tout, depuis la première guerre mondiale en tout cas, semblait frissonner de cette même anticipation qui les entraînait tous les deux. D'habitude il se faisait la voix de la raison, et aujourd'hui, c'était lui qui les avait entraîné dans ces emmerdes, en découvrant cette porte au fond d'un pub qui donnait sur... il ne savait pas quoi. Mais autre chose. Un autre univers ? Pas une cave de psychopathes où on coupe les curieux en morceaux, il fallait l'espérer. Timofeï le montra du pouce, histoire de le présenter vite fait. Ce type le faisait flipper, mais c'était un camarade d'Orlöve alors il fallait bien le supporter, et puis ses skills pouvaient s'avérer utile en cas de pépins ; ils avaient tendance à croquer la pomme avec un peu trop d'enthousiasme, et ce n'étaient pas les pépins qui manquaient.

"Et lui euh... il sait parler mais là il s'économise. Et je crois qu'il squatte aussi."

"Je m'en doutais," dit simplement le rouquin. C'étaient en l'observant, lui et ses allées et venues dans le fond de l'établissement, et ses trafics avec un vieux vampire louche qui, malheureusement, était mort dans l'interrogatoire, que le médecin-légiste avait repéré le passage. Naturellement, le type l'avait aussi observé en retour. Le toubib était un gars bizarre, même si dans un sens, c'était un vampire assez normal. Assez traditionnel, au goût de Timofeï en tout cas.

"Je me nomme Malkior et je suis le gardien de ce Seuil. Il nous est habituellement réservé."

"Faut répondre à une énigme, c'est ça ?"

Timofeï ravala le ricanement qui cherchait à s'échapper de sa gorge. C'était nerveux, mais c'était pas le moment. Bizarre : comme chez la vieille chamane, il se sentait à la frontière d'un monde souterrain qui avait le potentiel de lui faire perdre la tête, mais qui l'attirait en même temps avec la force d'un tourbillon. Peut-être que c'était là-dedans que s'enfonçaient leurs racines. Il avait toujours eu des problèmes d'identité, et ce mystère éveillait chez lui des résonances qu'il ne contrôlait pas. Instinctivement, sa main chercha celle de son vampire pour s'y accrocher.

Réservé, ouais tu parles. Le Vieux était passé, lui. Mais c'était peut-être pas le moment d'aborder le sujet, vu que le toubib l'avait un peu... abîmé.

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Ezvana
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Dim 16 Avr - 15:54

Örlove Lianev
Je suis un Vampire vivant à Saint-Pétersbourg en Russie. J'ai l'air d'avoir la trentaine en apparence. Je suis un Traqueur, un tueur. Je n'ai pas de but précis, pas de ligne directive. Le curseur entre le bien et le mal ? Je n'en ai pas. Je n'ai aucune limite, car je suis libre.
Pour ce qui est de ma vie sentimentale, je suis très proche d'un humain. A voir si je ne le vide pas sur un coup de tête.




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A votre univers … ?

Tout devient flou, devient brouillard. Soudain il est attiré loin de cette trop grande pièce, loin de ces deux inconnus qui baragouinaient des informations sans queue ni tête. Il n'avait pas dit cela sérieusement… si ?
Tout se remet en perspective, comme ces livres pop-up ou des constructions de papier naissaient d'un simple mouvement de page. Il était dans ce livre mais n'avait jamais mesuré les autres dimensions, bien trop concentré sur ses propres lignes pour prendre conscience de la réalité pleine et entière.
Bien évidemment qu'il c'était posé des questions, comme tout Vampire Etreint naissant dans cette ville. Quand on mourrait et que l'on renaissait avec des pulsions meurtrières et des dents pointues, il y avait des énigmes à résoudre. Comment tout cela avait commencé ? Si le vampirisme pouvait être considéré comme une maladie du sang, qui était le porteur initial ? Qui était le début de cette histoire macabre ?

On parle de magie, d'un lien, du Voile. Ce film impalpable qui protège l'existence des marcheurs de la nuit et qui ne doit pas être déchiré par une maladresse de leurs parts. C'était un secret d'Etat. Il fallait qu'il soit invisible, pour le bon fonctionnement du monde.
Quelle magie donc ? Qui était les créateurs de ces règles qui vibraient dans chaque veine de tout Vampire ?
Et puis, y avait-il des Vampires en dehors de Saint-Pétersbourg ?

Örlove s'était déjà posé la question, mais sa vie l'avait happé bien vite et l'avait détourné de ce genre de questions. Et puis avec le temps c'était devenu inutile, dérisoire. Peut-être que ce n'était qu'une muselière invisible qui se refermait sur chaque vampire de cette ville pour ne pas chercher plus loin.
Alors était-ce là la vérité ? un autre univers ?

Alors qu'il sent la présence de Timofeï à ses côtés il revient abruptement dans le présent, la réalité le rattrape avec force. Son regard change alors qu'il le pose sur le rouquin. Il sentait dans toutes les fibres de son être que cette personne était une menace évidente, un prédateur qui avait la dent dure et qui était prêt à en découdre. Tout le corps du Vampire transpirait l'avertissement muet, de la ligne de ses épaules, au frémissement de ses doigts. C'était un fauve prêt à bondir au moindre plissement de paupière trop abrupte, au moindre frémissement d'un muscles.
Il ne se mit pas devant Timofeï. Sinon cela aurait été agité à un morceau de viande face à un loup affamé. Mais le message était clair.

Le Vor se sentait en ébullition. Comme si ses muscles étaient piqués aux hormones, comme si ses sens étaient décuplés. Il avait une nette notion des odeurs qui l'entouraient, comme celle de Timofeï à ses côtés, celle plus métallique d'Egor, celle du géant blond et son parfum luxueux ou même ce Malkior qui avait une odeur de mort. Ils ne dégageaient aucune peur malgré la présence des Vampires face à eux. Au contraire, ils semblaient presque plus menaçants sans qu'Örlove comprenne pourquoi.
Dans chaque fibre de son être se dégageait une sensation de puissance comme s'il était capable de soulever des montagnes, une envie frénétique de chasser et de perforer des veines. Un shot d'adrénaline qui fait battre son cœur un peu plus vite.

Ce fût le contacte de la main de Timofeï sur la sienne qui calma ses ardeurs. Comme une bouée il se sentait maintenu à flot.
Merci.

Se concentrer. Ne pas se laisser envahir par les pulsions de la Bête qui ne faisaient qu'accroitre la convoitise. Il ne jeta même pas un regard sur son compère Vor, Egor était bien plus calme de nature.
En revanche ce qui le faisait tiquer c'était cet air complètement détaché du géant blond qui buvait tranquillement son verre de champagne sans vraiment se soucier d'eux. Comme s'ils n'étaient rien. Ou alors qu'il avait une pleine confiance à son… garde du corps ? Le gardien du Seuil.

- Qu'est-ce qu'un Seuil ?

Le géant semble s'animer en déposant le verre sur une table. Et derrière ce sourire digne d'une pub pour un dentifrice blanchissant il y avait quelque chose d'autre. De plus sauvage.
Örlove eut un frisson.

- Merci Malkior. Je me présente, je suis William Joyce. Vous êtes sur un Seuil. Appelez cela un passage, une porte, un portail, cela revient au même. Quand vous franchissez ce Seuil vous êtes… Ailleurs. Ici vous êtes dans la Ville. Et il n'y a pas que des Buveurs de Sang chez nous.

William tendit la main et aussitôt sa montre disparut en un filet argenté qui tourbillonne, change de forme comme s'il prenait vie, devenant des gouttes volantes ou encore une pointe effilée avant de reprendre sa forme originelle.
Örlove n'eut pas de mouvement de recul, mais c'était parce qu'il s'était retenu. Comment ça il pouvait magner le métal ? C'était qui, Magneto ?!

- Chez nous, les Vampires existent depuis toujours et côtoient d'autres créatures, ou des personnes ayant des capacités qu'ici vous trouverez extraordinaire. La magie à bien des formes et s'exprime librement.

Cet homme était bien trop calme au vu de la situation pour ne pas cacher une dague dans sa manche. Etrangement serein fasse tout de même à deux Vampires qui avaient déjà combattu dans leurs vies. Tout ne reposait pas sur la présence de ce garde qui ne semblait pas vouloir le lâcher du regard une seconde. C’était à se demander s’il respirait boucle rousse.

- Les Vampires sont-ils originaires de cette Ville ?

William semble réfléchir.

- Bonne question. Je dirais que oui, mais votre race à une adaptation en dehors de la Ville qui est étrange. Il est rare que la magie se développe aussi bien en dehors.

Respirer calmement. Ne pas laisser passer la moindre faille. A cet instant tout pouvait basculer.

- Et maintenant ?



Mandrin
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Mandrin
Mar 18 Avr - 15:45

Timofeï
Ruslan

J'ai la trentaine, rien d'absolument certain (longue histoire) et je vis à Saint-Pétersbourg, Russie où m'a piégé l'influence traîtresse d'une jolie blonde aux dents longues... longue histoire aussi. Dans la vie, je suis artiste et je m'en sors sacrément bien, madame m'ayant présenté du beau monde. Sinon, grâce à ma chance légendaire, je suis accroché aux basques d'un vampire cinglé et je le vis plutôt bien.

Informations supplémentaires : la situation se complique pas mal dernièrement parce que, voyez-vous, le cinglé a bouffé la blonde qui ne me traitait pas exceptionnellement bien, et depuis on est un peu en cavale lui et moi. On s'en sort mais... je crois que je devrais repenser ma carrière, j'ai négligé mes clients ces derniers temps et surtout, je ne m'intéresse plus au boulot, découvrir le monde vampirique offre un attrait irrésistible à mon amour de la route, qui semble bien être le fond de ma personnalité.


Timofeï avait dressé l'oreille comme un animal curieux, il semblait voir à travers la scène et la percevoir par d'autres sens. Il surveillait l'électricté qui circulait entre leurs corps. Leurs regards, leurs auras. Il sentait qu'aucun combat n'allait éclater dans l'immédiat et cela lui suffisait. En un éclair, il aurait modifié son attitude et il avait presque le sentiment qu'il aurait pu bondir avec le double de vivacité et de précision, lui qui boitait depuis l'enfance. Ici, quelque chose était décuplé, quelque chose était réveillé. Örlove le sentait aussi. Sa main se resserra sur la sienne, l'équivalent d'un échange de sourires.

Egor choisit ce moment pour s'avancer et pour élever la voix. Lui non plus n'avait pas l'air normal, mais c'était un savant fou, il ne l'avait jamais été. Timofeï espérait seulement qu'il ne mette pas les pieds dans le plat comme un seul homme. Ces types ne le connaissaient pas, ils allaient avoir du mal avec sa façon de s'exprimer. A moins qu'ils aient déjà vu pire dans ce monde parallèle ?

"Docteur Ismaylov. Depuis un siècle, j'ai relevé divers phénomènes qui ne peuvent pas s'expliquer par le simple vampirisme... Ha. Le simple vampirisme."

Il rit sous cape, puis son rire enfla et prit les proportions d'un véritable rire humain, étrangement insouciant. Timofeï ne l'avait jamais vu ainsi. Lui aussi, malgré sa carapace de manières british, devait être sensible à l'atmosphère exaltante des lieux. Au fond, c'est lui qui était le plus attiré... peut-être lui qui en avait le plus besoin.

"Je savais que les chamans voyageaient Ailleurs, mais je croyais qu'il ne s'agissait que de visions hallucinées, des voyages au fond de l'inconscient. J'ai engendré l'une d'entre eux lorsque j'étais encore un homme. Et elle a marqué ce garçon pour qu'en le croisant, je sache qu'il était différent des autres."

Son pouce désigna Timofeï, qui faillit s'offusquer en s'entendant désigner sous le nom de "garçon". Il fallait toujours que ce foutu légiste le rabaisse. Enfin, en général, il le désignait plutôt comme un petit animal de compagnie dans le sillage d'Orlöve, dans un sens il y avait du progrès. Non, le vrai problème, c'était ce qu'il sous-entendait, cet intérêt pour ses tatouages. Timofeï l'avait déjà remarqué une fois ou deux, un regard en biais, la requête de lui montrer son torse dénudé... Ses tatouages étaient loin d'être aussi omniprésents ou intimidants que ceux de son vampire ; quelques signes géométriques ici et là, un papillon sur la main qui représentait leur lien... Un frisson le traversa et il se serra contre son compagnon.

"C'était un signe. Il est en contact avec votre Ailleurs. Et toi aussi, mon frère. Tu ressens cette attraction, n'est-ce pas ? Tu connais aussi ces visions... Tu as été attiré par ce mortel pour une raison." Egor fixa sur Orlöve un regard plein d'espoir et de certitudes. "Je viens chercher des réponses à mes questions, un univers où le soleil ne m'interdira plus l'accès des cimes, et en échange, je vous offre mes services."

Timofeï était légèrement choqué. C'était pas bien ! Et le clan alors ? Mais il avait toujours la gorge serrée par ce malaise discret et il éprouvait une envie insensée, celle de crier aux deux inconnus de tuer Egor avant qu'il traverse dans leur monde. Son vampire n'aimerait pas qu'il le fasse, et de toute façon personne ne l'écouterait, et il n'avait aucune justification... Il se détacha de son appui, hésitant sur l'action à entreprendre.

"Le soleil n'interdit rien à personne ici," sourit le majordome avec un signe d'assentiment. "Il suffit de bien choisir votre quartier. Le nôtre est très éclairé, artificiellement, cela dit... d'autres sont plus ténébreux."

"J'm'en fous de l'alpinisme," dit simplement Timofeî en marchant vers le grand patron aux crocs étincelants. "Mais vous, je crois que... on se connaît ? J'avais un ami d'enfance, on a été échangés, il vivait dans une caravane et je crois qu'il pouvait faire ce que vous faites... je crois qu'il était comme vous." Chaque pas en avant résonnait dans son être et éveillait des échos oubliés. Et il sentait ses yeux s'allumer d'une lueur rouge, il éprouvait la morsure chaleureuse de la braise et le picotement des étincelles. Oui, quelque chose les attendait là-bas, Ismaylov avait vu juste.

Mais c'était dangereux de le laisser traverser. Son instinct lui parlait d'un piège. Il fallait qu'ils sachent qui était le Vieux. Une sorte de prémonition, qui dressait chaque cheveu sur sa tête et mettait ses nerfs en pelote. Peut-être qu'il fallait courir tout droit, tous les deux, comme deux animaux, deux rats piégés dans une demeure trop aseptisée, avant qu'il arrive quelque chose de terrible sous ces regards trop maîtrisés et trop lourds...

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Dim 23 Avr - 20:54

Örlove Lianev
Je suis un Vampire vivant à Saint-Pétersbourg en Russie. J'ai l'air d'avoir la trentaine en apparence. Je suis un Traqueur, un tueur. Je n'ai pas de but précis, pas de ligne directive. Le curseur entre le bien et le mal ? Je n'en ai pas. Je n'ai aucune limite, car je suis libre.
Pour ce qui est de ma vie sentimentale, je suis très proche d'un humain. A voir si je ne le vide pas sur un coup de tête.




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Le rire d'Egor éclate à ses oreilles comme un coup de clairons. Cela résonne terriblement comme un crissement dérangeant. Örlove le regarde, ses pupilles se dilatant sous cette vision d'un médecin légiste riant aux éclats. Lui si calme et contrôlé, lui si coincé dans ses bonnes manières à l'anglaise se lâchait et dévoilait un autre pan de sa personnalité. Il savait rire, bien sûr, Örlove avait réussi quelques fois à lui arracher une émotion.
Mais se son était le croassement des corbeaux au-dessus d'un champ de bataille. C'était de mauvais augure.

Un sentiment d'urgence lui nouait les tripes, lui foutait un long frisson glacial de la nuque jusqu'au creux des reins. Sa peau lui picotait, comme si chacun de ses poils se hérissaient. Que disait-il ? Comment ça marqué Timofeï ? … C'était lui ?
Et le sous-entendu c'est que Timofeï… Non.
Stop. Il était sur le point d'exploser.

Fermer les yeux. Se plonger dans le noir pour ne plus être agresser par le monde qui l'entoure. Se concentrer sur sa respiration et plonger en lui. Il parcourt ce chemin de cendre ou la poussière s'envole à chaque pas, s'étiole dans l'air d'une fumée éphémère. La lumière était tamisée, comme si le soleil menaçait de se lever, là-bas derrière l'horizon infinie. Derrière lui le palais de glace qui manquait de s'effondrer sous la chaleur douce et chaleureuse.

Désorienter, il avançait en suivant le tracé sous ses yeux sans réfléchir ou cela pouvait le mener. D'habitude, rien ne pouvait l'atteindre réellement. Non, c'était faux. Il était bien plus sensible que ce qu'il laissait apparaître. La mort d'un partenaire pouvait le toucher, la menace de la faim lui faisait vriller les nerfs. Et surtout il y avait cet humain qui c'était incruster dans sa vie, illuminant ses nuits de ses yeux d'ambres. Il avait trouvé un partenaire, un coéquipier, un pilier dans sa vie. Lui si solitaire avait trouvé une âme asse vaillante pour lui faire face et l'accompagner.

Au loin une silhouette qui s'approche, de son pas souple et affirmé. Le fauve d'écaille avançait dans sa direction, des couleurs miroitantes sur sa peau le pares d'arc-en-ciel. Et quand enfin Elle arrive à sa hauteur, Örlove s'arrête. La Bête le fixe, plonge dans son être de son regard de fauve.
Aucune larme dans les yeux d'hiver. Mais une fatigue qui menace de le faire trembler. Les poings se serrent, la lèvre se retrousse en un froncement animal.
Il n'avait plus la force de comprendre. Trop d'évènements, trop de folie même pour lui. Pouvait-il encore supporter ce combat permanent ?

Les veines de Timofeï l'appelaient en chantant, chaque nuit passée à ses côtés menacent d'égorger cet être si important. Difficile de ne pas consumer un brasier si agréable, d'écraser entre ses bras durs cette verrerie bariolé. Pouvait-il seulement se complaire à ses côtés ?
Jusque-là oui. Mais jusqu'à quand ? Quand Timofeï aura les cheveux gris et des rides sur le front ? Préféra-t-il lui briser la nuque pour ne plus souffrir de voir le temps qui passe ?
Ou alors cédera-t-il à l'appel et de l'Etreindre ?


Et puis il devait combattre son lui-intérieur, cette Bête qui lui lacérait le ventre, qui le menaçait de surgir et de tout détruire depuis qu'il était passé près de la mort dans cette foutue cave. Ne laisser que sang et terreur sur son sillage. Ne répondre qu'à ses pulsions primitives et ne plus se soucier de rien. Devenir un pariât, redevenir ce qu'il était au plus profond de lui.

La Bête s'approche, ondule contre lui, frotte sa peau de velours contre ses genoux, ses hanches. Elle semble être faîte de Nuit, l'argenté de ses yeux reflétant les rayons lunaires.
Ici, dans cet autre univers, Elle était avec lui. Comme autrefois, ils seraient ensemble, compagnon de toujours pour l'éternité. Ici Elle était libérée de ses contraintes. Ils pouvaient être ce qu'ils désiraient.

Il tend sa main, chercher à toucher ses plumes rouges. Cherche à se raccrocher à quelque chose de tangible pour ne pas basculer. Il avait besoin d'aide et Elle le sentit. Avec une rapidité étonnante elle vient mordre sa cuisse, enfonce ses crocs dans sa chaire, transperce le muscle, manque de briser l'os. La douleur est terrible, fait presque hurler Örlove.
Mais il était bien là. Vivant. Entier.

Le Vor rouvre les yeux. Devant lui toujours le même spectacle. Et quand Egor cherche son approbation, il ne fait que le regarder.
Ne parle pas à ma place.
Il éprouve une certaine colère en entendant son collègue parler ainsi de son lien avec le souffleur de verre. Comme si c'était prémédité, que le destin était scellé et que c'était inévitable.
Il y a un soupçon de fierté qui fait mal à l'égo. A se dire qu'il aurait très bien pu égorger cet humain ou lui vider les veines dès la première fois qu'il l'a vu, pas d'attache, pas de problème.
Il ne manquerait plus que l'on parle d'âme sœur.

L'humain s'éloigne de lui, imperceptiblement. Un tic nerveux agite sa joue quand il le voit s'approcher de William.
Celui-ci baisse la tête et un mince sourire étire ses yeux bleus. Pendant un bref instant on a l'impression d'y voir un reflet doré.

- Je m'en souviens. Il y a du vrai dans ce que vous dites. Et oui, il y en a d'autre comme moi.

Une grande main vient s'appuyer sur l'épaule de l'humain, tel un geste d'affection. Le regard qu'il pose ensuite sur Örlove est faussement bienveillant.

-Et vous ? Que pouvez-vous m'apporter ?


Le Vampire est tendu comme un arc. Le message était bien trop clair : S'il n'apportait pas ses services à cet inconnu, il y aurait un bain de sang. Et il avait entre ses griffes son point faible. Aurait-il le temps de dégainer son arme de son pantalon ? Ses doigts frémissent à cause de l'hésitation.

Les yeux du géant descendent brusquement vers ses mains et un nouveau sourire étire ses lèvres.

- Je vous déconseille cette option Mr Lianev.

Douche froide. Depuis quand connaissait-il son nom ? Cela voulait dire que depuis un moment il était dans son collimateur. C'était mauvais signe, car il n'avait rien remarqué.

Depuis quelques heures, il avait l'impression d'être un nourrisson balancé dans un monde qu'il ne pouvait pas maîtriser. Cette perte de contrôle le mettait en rage.

- Je vous propose également mes services.

Une voix rauque, tendu à l'extrême. Cela lui faisait mal au cul mais il n'avait pas le choix, il était bloqué. Et si Egor ne c'était pas proposé ainsi sans lui en parler au préalable, peut-être que toute cette histoire aurait été différente. Il se sentait piégé, prisonnier derrière des barreaux qu'il ne peut que ronger.
Et à n'en pas douter, le géant blond connaissait ses capacités, il n'avait pas besoin de se présenter.
Aussitôt la main du géant blond quitta l'épaule de Timofeï. Un grand sourire lumineux étire ses lippes, il frappe dans ses mains de contentement.

- Je suis ravie de l'apprendre. J'ai quelque projet pour vous. On a besoin de quelqu'un ayant vos capacités pour aller chercher des personnes passant des Seuils. Je suis certain que notre arrangement vous sera gratifiant. Mais n'oubliez pas, vous n'êtes pas la seule menace. Dans notre monde il y en a d'autre comme vous. Vous en rencontrez un bien asse tôt.

Des images brumeuses remontaient à son esprit, comme des souvenirs de rêves confus. Il sent un goût acide sur sa langue et une faim lui tordre les boyaux, une faim bien différente de la Soif habituelle. Une forte envie de mordre quelqu'un et de lui arracher un morceau de chair le fait saliver. Cela repart aussi vite que c'était arrivé et le laisse tremblant.

- Malkior et moi-même allons vous présenter vos nouveaux quartiers, ainsi que la Ville.

Il tend sa main vers une porte à l'arrière.

- Je vous en prie.

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Lun 24 Avr - 13:47

Timofeï
Ruslan

J'ai la trentaine, rien d'absolument certain (longue histoire) et je vis à Saint-Pétersbourg, Russie où m'a piégé l'influence traîtresse d'une jolie blonde aux dents longues... longue histoire aussi. Dans la vie, je suis artiste et je m'en sors sacrément bien, madame m'ayant présenté du beau monde. Sinon, grâce à ma chance légendaire, je suis accroché aux basques d'un vampire cinglé et je le vis plutôt bien.

Informations supplémentaires : la situation se complique pas mal dernièrement parce que, voyez-vous, le cinglé a bouffé la blonde qui ne me traitait pas exceptionnellement bien, et depuis on est un peu en cavale lui et moi. On s'en sort mais... je crois que je devrais repenser ma carrière, j'ai négligé mes clients ces derniers temps et surtout, je ne m'intéresse plus au boulot, découvrir le monde vampirique offre un attrait irrésistible à mon amour de la route, qui semble bien être le fond de ma personnalité.


"Tu vas m'en vouloir," dit simplement le docteur en emboîtant le pas aux deux autres.

Sa voix avait repris ce timbre désincarné qui le caractérisait, cette qualité métallique qui dérangeait Timofeï au plus profond de son être, mais un instinct nouveau aidait le mortel à s'instiller soudain dans les pensées du vampire. Il sentait que c'était dangereux et qu'il n'aurait pas dû le révéler. Mais Timofeï craignait une chose : que leurs "quartiers" ne soient pas les mêmes et les séparent. Il devait donner le plus d'informations possible à son compagnon, au cas où.

Il avait toujours lu assez aisément dans les intentions de sa clientèle. Il pensait que c'était un truc de survie. Et de bon commerçant. S'intéresser aux autres, les deviner, jouer avec leurs attentes, et les dépasser. Une fascination pour leurs envies, leurs secrets, leur fonctionnement spécifique. C'était ce qui l'avait conduit à se passionner si profondément pour son amant, et l'avait aidé à le comprendre, presque par magie. Alors que, s'il était objectif, il avait bien conscience qu'Orlöve (comme tous ses clients au fond) était un type bizarre et aurait dû être une énigme.

Il était Thésée dans le labyrinthe. Il le ressentait seulement avec une lucidité accrue. Le poids et la clarté de la torche, les échos de ses pas contre les dalles de pierre, et le souffle de la bête qui l'attendait au bout du chemin.
Le fer de la lame à sa ceinture.

"Il te demande pardon, il espère que sa décision nous a mis en sécurité, mais il comprend que tu ne le voies pas ainsi pour le moment, et il respecte ta colère," traduisit-il d'une traite. Egor s'immobilisa. Une statue de glace. "Et maintenant c'est lui qui m'en veut."

Timofeï sourit d'un air charmeur au médecin légiste, haussant les épaules dans un geste d'impuissance comique. "Voilà ce qui arrive quand on veut mordre les dévots des copains. On crée des monstres !"

Aucune réponse. Mais il l'entendit penser, aussi clairement que s'il l'avait crié : JE NE TE PERMETS PAS.
Le fer dans le sang, dans son crâne, dans chaque fibre de son coeur, dans chaque recoin de ses pensées.
Il avait toujours été empathique, ne serait-ce que par méfiance et par confusion, mais il avait une facilité toute particulière à suivre les pensées et les comportements des vampires, une attraction naturelle. A chaque pas qu'ils faisaient dans la direction de ce monde inconnu, il ressentait cet écho, cette clarté grandissante, métallique. Le claquement des fers du cheval sur la route, ce rythme réconfortant qui avait bercé ses années de liberté... La forge des petites structures de ses bougies. Il n'avait vu que les couleurs, comme tout le monde, les lumières, les jolies surfaces fragiles et translucides.

"J'ai l'impression qu'il y a une Bête ici pour moi, mais apprivoisée, tu vois ?" chuchota-t-il à Orlöve en marchant tout près de lui. "Et toi ? Tu le ressens aussi, n'est-ce pas ?"

Ils n'étaient pas piégés. Au contraire, ils allaient au-devant d'une liberté comme ils n'en avaient jamais connue. Et en rougissant légèrement, Timofeï se représenta brusquement à quel point ce serait différent de faire l'amour dans cet univers. Ils pouvaient bien accomplir un petit contrat pour ce type en échange, il avait l'air relativement réglo, surtout comparé au vampire moyen, et ce ne serait jamais pire que le boulot d'Orlöve là d'où ils venaient.

Le majordome restait assez collé à son maître, il semblait craindre que la joyeuse compagnie ne tente quelque chose d'insensé ; ou alors, il se tenait juste toujours comme ça quand il en avait l'occasion, à peine trop proche physiquement pour être un simple garde du corps. Après une hésitation, Timofeï s'essaya à explorer leurs états d'esprits, à eux aussi. Ce n'était pas hermétique, c'était... Comment dire ? Lisse. Trop simple. D'un côté, une arme. De l'autre, des rouages. C'était trop proche de ce qu'il était, il manquait de recul. Ou peut-être d'entraînement.

"Ce n'est pas une bête," dit le dénommé Malkior. "C'est la Magie. C'est vous. Osez vous regarder dans ce miroir et tout sera plus simple."

L'ascenseur où ils entrèrent était si spacieux qu'il aurait aisément pu contenir un mini-bar, et Timofeï n'aurait pas été surpris d'en voir un sortir de la cloison ; et si bien équilibré qu'il était impossible de ressentir si l'on montait, ou si l'on descendait. Et surtout, l'une de ses faces perdait peu à peu de son opacité, de son lustre (de son côté miroir) laissant soudain deviner au paysage au-dehors. Le coeur du forain se mit à cogner dans sa poitrine et il s'entendit ordonner à son sang de se calmer.

Pas encore. Ils n'en étaient qu'au début de leur découverte. Et ce n'était là qu'un vaste soleil électrique, pas de quoi s'alarmer.
Son ami était mort pourtant, dévoré par des bêtes bien réelles : il avait tenu son crâne entre ses mains. Est-ce que la mort n'existait pas ici ?

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Dim 30 Avr - 15:49

Örlove Lianev
Je suis un Vampire vivant à Saint-Pétersbourg en Russie. J'ai l'air d'avoir la trentaine en apparence. Je suis un Traqueur, un tueur. Je n'ai pas de but précis, pas de ligne directive. Le curseur entre le bien et le mal ? Je n'en ai pas. Je n'ai aucune limite, car je suis libre.
Pour ce qui est de ma vie sentimentale, je suis très proche d'un humain. A voir si je ne le vide pas sur un coup de tête.




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Le regard qui se pose sur le médecin légiste est polaire. Une certaine rancœur se dessine dans l'arc de ses sourcils froncés, dans le pli amer de cette bouche boudeuse. Il se sentait prit au piège et le collier autour de son coup lui semblait bien trop serré.
Et à n'en pas douter, ce géant blond savait manier la muselière et le collier étrangleur. Sa fierté en prenait un coup, devoir ainsi se soumettre à quelqu'un en passant par un contrat lui mettait les nerfs à vifs. Son statut n'avait plus de réelle importance soudain et il perdait ses repères. Jamais encore ces dernières décennies cela était arrivé. Il avait&établi ses propres règles sur un vaste territoire, il était connu pour la qualité de son travail. Pas de peur, pas de tabou, pas de retenu ni de règles. Un contrat était un contrat.
Mais celui qu'il allait signer allait être tout autre.

Il écoute d'une oreille distraite son ami et ces paroles lui font hausser les sourcils. Oh, intéressant ! Terrifiant, mais intéressant. Ses yeux faisaient des allées et retour sur le corps de ces deux camarades comme s'il pouvait voir le lien magique qui les unissaient. Depuis des années il a cherché à savoir ce que pouvait penser Egor. Lui si mystérieux, lui si imperturbable. Patient et beaucoup trop curieux pour abandonner, Örlove avait maintenu sa pression sans jamais douter une seconde qu'il allait avoir gain de cause.

Maintenant, il avait un atout dans sa manche. Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres, mais sa main vient attraper le poignet du souffleur de verre. C'était un jeu dangereux, surtout avec un être tel que Egor. Ses pensées, sa façon de ressentir les choses lui étaient trop précieuses, presque tabou. Un jardin secret qu'il cultivait avec un soin tout particulier.
Stop. Tu prends trop de risques.
Et quand Egor se figea, Örlove était tendu. Il comprenait sa réticence, il n'enviait pas sa situation. Savoir qu'un autre pouvait lire en soi comme dans un livre ouvert c'était désagréable. Mais pour autant il protégerait ce petit humain trop indiscret et qui semblait déjà changer en ce lieu inconnu.

-Je ne sais pas ce que je ressens. C'est…différent.

Ses sens étaient accrues comme s'il était dopé, il avait l'impression d'avoir les hormones en ébullition. Des envies fusent dans tous les sens. Courir, mordre, baiser. Dans un ordre comme dans l'autre. Il avait du mal à tenir en place, comme si une énergie glaciale lui piquait les veines. Il en tremblait presque. Il avait l'impression d'être submergé d'émotion contradictoire, de la peur, de la curiosité, du désir. Sans réfléchir, le Vampire fait un pas de coter, s'éloigne de la présence de l'humain. Cette impression de ne rien contrôle l'effrayer et il ne pouvait pas se permettre de perdre pied à son contact. Surtout pas maintenant.

Quand il entre dans l'ascenseur, il avait l'impression qu'on l'enfermé dans une boîte. Déjà, il veut en sortir. Pendant quelques secondes ses yeux se posent sur la nuque du géant blond, se demandant s'il serait capable de briser une telle épaisseur. Il sent un avertissement muet, une détermination froide qu'il reconnu comme étant celle de Malkior. Le Vampire ne le voyait pas, mais il sentait son regard pesé sur lui. Aux moindres faux mouvements et c'était sa propre nuque qui allait être brisé.
Le miroir disparaissait à vu d'œil et une lumière blanche se dégageait du ciel. Ayant un mouvement de recul, William intervint.

- Vous ne risquez rien. Il est artificiel et les gens de votre espèce vivent aussi la journée dans ce quartier.

L'émotion lui nouait la gorge. Lentement mais surement, il voyait les rayons de ce soleil trop pâle lui caresser la peau. Il regardait fasciner les couleurs s'illuminaient devant ses yeux, trop criardes pour ses yeux sensibles qui s'emplissent de larmes sous la luminosité. Il redécouvrait la chaleur sur son épiderme, la couleur des tatouages visibles. Il sentait sa température interne augmenter et son cœur tambourinait. Il respirait vite, sa poitrine se gonflant comme si c'était la première fois qu'il pouvait être libre d'inspirer pleinement.

Puis il se tourne vers Timofeï, les yeux grands ouvert et le cœur martelant son crâne. Il redécouvrait cet humain qui chamboulait toutes ses nuits trop longtemps. Les yeux parcourent le visage, s'attardent sur les yeux merveilleusement changeant de l'être si important. Sur l'ombre de cette barbe, le reflet de ses cheveux sombres.

Une tendresse particulière se lit dans ses yeux encore plissé par la lumière, ses billes d'un bleu si clair dans la journée. Une main se lève, vient caresser cette joue comme s'il le découvrait pour la première fois.
Une envie de l'embrasser le fait frémir, mais il se retient, musèle cette pulsion qui lui donne le tournis. Une vague de désir lui brûle la poitrine, comme si une connexion particulière et inexpliquée lui ordonner d'agir, qu'il savait très bien que Timofeï ressentait la même chose.

Déglutir bruyamment et perdre son regard dans l'horizon de cette vitre. Des bâtiments à perte de vue, des grattes ciels qui s'enchevêtre, des ponts dans tous les sens, des panneaux publicitaires qui clignotaient. Rien n'avait de logique et pourtant tout est parfaitement coordonnée. Parfois un zeppelin passait, sorte de gros bateau volant qui crachait une épaisse fumée. Tout était de métal, de rouage, de mécanisme qui s'enclenchaient. Un mélange entre le cyberpunk et le Steam punk. On ne voyait pas le début, ni la fin.

C'était un spectacle qui curieusement semblait vivant, chaque clignement de paupière et le monde changeait de perspective. Il devait être aisé de se perdre se dit le Vampire.

- Bienvenue chez nous.

Les portes s'ouvrent sans un bruit et la lumière embrassa le corps du Vor. Il reste ainsi quelque seconde, savoure la découverte d'un monde qu'il ne connaissait pas avec des sensations oubliées. La première bouffée d'air était curieuse. Il pouvait sentir la pollution de grosses usines, l'aspect métallique des nombreux véhicules et pourtant l'air semblait merveilleux. Gavé de magie.

- Nous allons vous emmener dans un logement pour quelques nuits. Ils seront dans le même bâtiment que le mien. Pour votre sécurité, bien entendu.

Pour nous surveiller et nous buter s'il le faut.

C'est ainsi que décrypta Örlove du sourire s'affichant sur le visage de William. Il était bien trop souriant ce gars-là.

Avec une décontraction évidente, leur guide s'avança vers un grand véhicule utilitaire aux courbes harmonieuses. A l'intérieur des fauteuils en cuir, un tableau de bord électronique avec des hologrammes et une IA qui répondit au nom de Malkior quand celui-ci prit le volant. Asse de place pour tout le monde, comme si tout était prévu.
Le moteur ne faisait aucun bruit quand il démarra, cette impression que la voiture glissait sur le sol. Avec un doute, Örlove regardât par la fenêtre. Le paysage défilait, aussi sublime qu'étrange, digne des films post apo ou de futur trop complexe. Il y avait trop de détails, trop d'information pour le Vampire qui ne savait pas où donner de la tête. Pourtant, instinctivement, il prenait des notes, imprimait dans son cerveau certains détails anodins, pour se repérer et peut-être se guider si besoin. Il n'était pas mort dans la rencontre avec le blond et le roux, mais rien ne disait que ça allait bien se terminer.

Combien de temps passa ? 1h peut être. Et enfin ils s'arrêtèrent aux pieds d'un grand immeuble. Fait de métal bien entendu, aux lignes futuristes. Il défiait les lois de la gravité, aucun bâtiment de ce genre pouvait exister dans le vrai monde. Dans leur monde plutôt ? Qui avait raison ou tort ? Quelle était la réalité ?

De grandes baies vitrées, d'immenses portes qui s'ouvrent sur un immense vestibule avec un immense hall avec d'immense portes d'ascenseurs.
Visiblement on aimait la démesure ici.
Encore une fois, aucun bruit dans cet ascenseur, même pas une petite musique d'ambiance pour passer le temps. C'était clinique, froid. Létale.
La seule différence c'est qu'il a fallu l'empreinte de William pour le faire démarrer ainsi qu'une reconnaissance oculaire.
Et quand enfin les portes s'ouvrent, cela donne sur un long couloir avec des portes identiques tout du long.

- Voici vos appartements. Il y en a un pour chacun.

- Timofeï ne me quitte pas.

La réplique avait été cinglante. Et vu le regard du géant blond, celui-ci n’aimait pas que l’on défie son autorité.

- Comme il vous siéra. Sachez toutefois que vous ne pourrez pas quitter cet immeuble sans mon autorisation.

Un hochement de tête de compréhension.

- J’imagine que cet immeuble est à vous ?

- A la famille Joyce. Les dirigeants de ce quartier.


Ah. C’était un prince ? Ou un truc du genre ?

- Et j’imagine que vous habitez au dernier étage ?

- Exact. Vous y aurez accès, je ferais une reconnaissance vocale à votre nom.

Forcément qu’il habitait au dernier étage. Lui-même c’était ce qu’il avait fait.

- Je vous convoquerais dans quelques heures, le temps que vous preniez vos marques.

Et sans attendre plus longtemps il repart, Malkior le suivant comme son ombre. Ils se retrouvèrent seul dans ce couloir sans bouger pendant quelques secondes.
Voilà. Ils étaient dans cet autre monde. Un échange de regard avec Egor.
C’était le début de quelque chose

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Jeu 4 Mai - 14:36

Timofeï
Ruslan

J'ai la trentaine, rien d'absolument certain (longue histoire) et je vis à Saint-Pétersbourg, Russie où m'a piégé l'influence traîtresse d'une jolie blonde aux dents longues... longue histoire aussi. Dans la vie, je suis artiste et je m'en sors sacrément bien, madame m'ayant présenté du beau monde. Sinon, grâce à ma chance légendaire, je suis accroché aux basques d'un vampire cinglé et je le vis plutôt bien.

Informations supplémentaires : la situation se complique pas mal dernièrement parce que, voyez-vous, le cinglé a bouffé la blonde qui ne me traitait pas exceptionnellement bien, et depuis on est un peu en cavale lui et moi. On s'en sort mais... je crois que je devrais repenser ma carrière, j'ai négligé mes clients ces derniers temps et surtout, je ne m'intéresse plus au boulot, découvrir le monde vampirique offre un attrait irrésistible à mon amour de la route, qui semble bien être le fond de ma personnalité.


Le docteur Ismaylov était resté parfaitement silencieux pendant tout le trajet. Il avait l'air d'un robot, ce qui s'intégrait parfaitement dans cet univers qui se déployait devant eux. Il était rentré en lui-même, aussi loin que possible. L'approche directe de ce fichu humain lui donnait l'impression de perdre pied.

Lui que les autres comprenaient difficilement, lui qui avait bâti son identité là-dessus, voir soudain quelqu'un dans le grand manoir vide et bien rangé qu'était son crâne, ça avait quelque chose de traumatisant. La brûlure intolérable de l'eau chaude sur des mains gelées. Il essayait de se dire qu'ici, Timofeï était davantage qu'un humain, presque un égal, mais tout cela allait trop vite... Dire que c'était lui qui avait déclenché ce voyage, il allait peut-être s'en mordre les doigts.

Il parut se réveiller soudain lorsque leurs appartements leur furent présentés. Eh bien, le service était royal ici.

"Quelques heures pour éviter de devenir complètement fous. Eh bien, messieurs, je vous laisse... prendre vos marques," répéta-t-il, plus mécanique que jamais. Timofeï l'observa d'un air dubitatif. Est-ce que ce type allait se transformer en robot pour de bon ? Ce serait un peu... triste. Egor n'avait pas beaucoup de côtés touchants, mais ils étaient d'autant plus intéressants quand ils se présentaient, il ne fallait pas qu'il les perde. Et c'est grâce à eux qu'il avait sauvé Orlöve, après tout. Cette petite étincelle d'attachement dont il n'avait pas pu se défendre.

"Hey, sorry," lança l'artisan, en le voyant tourner les talons. "Je le ferai plus, promis. T'es pas tout blanc vis à vis de moi non plus, hein ! Donc disons que... on est quittes ?"

Le docteur se tourna à demi, et considéra les deux silhouettes. Le mortel collé contre le vampire, le bras passé autour de sa taille, comme deux ivrognes qui ont peur de tomber dans le caniveau avant d'atteindre la maison, ou deux blessés qui cherchent à se traîner hors du champ de bataille.
Brièvement, il se demanda s'il aurait apprécié d'affronter un champ de bataille à leurs côtés. Peut-être qu'il n'aurait pas perdu sa jambe. Ou peut-être qu'ils seraient tous morts, éparpillés dans un grand feu d'artifice.

"Quittes," répéta-t-il simplement. Puis il rangea ses mains dans ses poches, de cette manière élégante qu'il avait ramenée tout droit des années vingt. Il se détourna pour de bon cette fois, et gagna ses propres appartements. Nul doute qu'il s'y intégrerait comme s'il avait toujours vécu là. Timofeï leva les yeux au ciel, puis passa son autre bras autour de la taille d'Orlöve, et lui donna un baiser.

"Et ça, c'est pour les caméras de surveillance de la Famille Joyce. Allez, allons nous poser un peu."

Le vampire était à cran. Enfin, il était toujours à cran, c'était sa nature. Une de leurs nombreuses complémentarités. Pourvu qu'ils aient aussi une jolie baie vitrée pour profiter de ce soleil artificiel, ça lui ferait du bien.

En entrant dans la pièce, il s'arrêta devant un immense sofa d'angle, dans une matière noire qui évoquait fortement le cuir. Il se passa la main sur la mâchoire, surpris. C'était très, très semblable à ce qu'ils connaissaient dans l'appartement de son amant. A nouveau, il ressentit un rush brutal d'envies diverses et de réminiscences brûlantes. Pour s'en défendre, il reprit la parole.

"Alors ? Tu aimes la vue ? Et t'inquiète, c'est hors de question que je te lâche. Cet endroit est trop compliqué à raconter, faut tout qu'on découvre ensemble. On change pas une équipe qui marche !"


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Mer 10 Mai - 21:50

Örlove Lianev
Je suis un Vampire vivant à Saint-Pétersbourg en Russie. J'ai l'air d'avoir la trentaine en apparence. Je suis un Traqueur, un tueur. Je n'ai pas de but précis, pas de ligne directive. Le curseur entre le bien et le mal ? Je n'en ai pas. Je n'ai aucune limite, car je suis libre.
Pour ce qui est de ma vie sentimentale, je suis très proche d'un humain. A voir si je ne le vide pas sur un coup de tête.



J'ai découvert l'existence des Seuil -passage vers un autre monde - il y a peu. Avec Timofeï mon compagnon humain et Egor un compère Vampire on vient d'en traverser un. Qu'est ce qui va se passer par la suite ?


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Il entre dans son nouvel appartement en observant les lieux. Aussitôt il se sentit mal à l'aise et curieusement pas dépaysé. A croire qu'il était épié depuis un long moment, cela ressemblait un peu trop à son appartement personnel. C'était de bons goûts, plutôt luxueux. Peut-être un peu trop ostentatoire à son goût. Très sombre même si en face les mêmes baies vitrés que chez lui donnait sur un paysage vertigineux sur une ville mouvante et une lumière crue illuminait l'ensemble. Cela donnait de nouvelles perspectives qu'il avait oublié depuis les décennies passées.
Ses doigts glissent sur la plaque de marbre noire à l'entrée.
Pas une poussière.


Il met les mains dans les poches, n'osant rien toucher. Il ne doutait pas que les quelques sculptures et autres tableaux devaient valoir une fortune dans son monde.
Son monde. Étrange façon de penser.
Il avant dans la pièce, admire les reflets blancs et cette chaleur qui le galvaniser. C'était presque trop. Une envie subite de clore les stores, de plonger dans un coin de noirceur pour être dans une Nuit qu'il connaissait que trop bien. C'était réconfortant, rassurant.

Pour se changer les idées il observe Timofeï, le voit prendre ses marques. Il voit la lumière jouée avec ses cheveux qui repoussaient. Cette envie subite d'y plonger sa main et de tirer en arrière pour voir cette gorge se déployer.
Une envie brûlante glisse dans ses veines, ronge chacun de ses muscles. Il en tremblerait presque tellement l'envie est violente et brutale. Il ressent des choses incroyables qui brouillent ses pensées, un désir omniprésent qui enflamme ses pulsions. C'était un chant terrible, une banshee de passion qui hurle à ses oreilles une déliquescence sans fin.

Örlove ne bougeait pas. Pas un mouvement. Pourtant tout son corps étaient tendus à l'extrême, la convoitise pulsait dans son bassin par vague chaleureuse. Et dans son regard il y avait un océan de braise bleuté qui promettait mille et un soupir, image d'une dépravation suprême, des claquements de chair, des râles, des soufflent qui s'échangent. Des suffocations, des lamentations. Le bruit de canines perçants la peau. Note ferreuse.
Respiration profonde. La bouche s'entrouvre et la lumière éclaire la pointe de canines d'ivoire.
L'impression de bouillir de l'intérieur et que dans son souffle il y avait de la fumée.

D'un mouvement d'épaule il faisait glisser à terre sa veste noire. Mains aux veines apparentes qui dénouent qui défont un à un chaque bouton de cette chemise soudain trop collé à sa peau. Sans le lâcher du regard, le dévorant de ses iris, l'emprisonnant de ses billes hivernales. Il se défait du vêtement dans un froissement de tissu.
Presque possédé par l'écho de sensation qu'il ressentait, il osait enfin faire des pas en avant. Örlove semblait presque glisser au sol.
Et alors qu'il est proche de Timofeï il glisse sa main sur cette gorge, sent chaque pulsation battre dans le creux de sa paume. C'était une sensation grisante, comme s'il tenait sa vie entre ses doigts.

-Si Joyce nous surveille ici aussi, qu'il admire le spectacle.

Avec une lenteur calculée, il approche son visage et glisse son nez sur celui du souffleur de verre. Il inspira fort comme s'il aspirait son essence vitale. Il buvait cette électricité brute qui parcourait les deux corps comme s'il communiquait sans se concerter. Une harmonie dans un même désir. Impossible de lire dans les pensées de Timofeï, mais son corps, son odeur, parlaient pour lui. Pas besoin d'être empathe ou télépathe, c'était toujours ainsi entre eux. Une alchimie qui ne s'expliquait pas. Et plutôt que d'en avoir peur, il préférait se fondre à cette sensation.
Pencher son visage, venir écraser ses lèvres contre les siennes. Déjà la deuxième main remontre s’agripper à cette joue. Et habilement il vient faire reculer ce corps dont il connaissait chaque ligne jusqu’à le faire buter contre le canapé. Accompagner le mouvement quand il tombe en arrière. Ses genoux autour de ses cuisses il surplombe son compagnon, l’embrasse pour ne jamais qu’il soit séparé. Pas une seconde. L’embrasser jusqu’à en perdre le souffle, jusqu’à suffoquer. Faire rouler cette lèvre sous ses canines, juste asse pour les faire rougir. Une main glisse dans la chevelure, l’attrape pour mieux atteindre sa cible. L’autre attrape la main de l’humain pour la poser sur son torse nu. Qu’il sente. Ressente. A quel point son cœur battait en même temps que le sien. Qu’il vibrait presque d’une énergie qu’il ne maîtrisait pas. Un besoin urgent de trouver une réalité dans cet univers de fou.

Relâcher cette bouche meurtrie, langues qui vient parcourir cette joue, dévale l’arc de la mâchoire, tourne sur cette gorge qu’il vient embrasser, aspirant cette peau chaude dans sa bouche. Il semble attendre quelque seconde, comme s’il demandait l’accord de l’hôte de la source de vie. Lui qui prenait toujours à la source comme cela l’enchantait. Mais avec cet humain, - son humain – c’était différent. C’était incompréhensible, viscéral.
Il sent une main derrière son crâne, une pression qui lui indique le chemin.

La bouche s'ouvre en un chuintement comme s'il déployait ses crocs. Il vient les poser sur cette jugulaire frissonne quand les pointes sensibles sentent la chaleur. Et d'une pression ferme il vient perforer cette peau tendue. Bruit de craquement comme s'il croquait un fruit pas asse mûr. Et aussitôt il sent sur sa langue un liquide épais tapisser ses papilles. Et quand il déglutit pour absorber une gorgée sacrée il frémit, ferme les yeux d'extase.
Si dieu existe, fasse que jamais il ne se départisse de ce plaisir.
La mâchoire se referme par instinct, il bloque cette tête d'une prison faite de chair. Il boit encore et encore, semble reprendre vie à chaque fois qu'il sentait l'hémoglobine couler dans sa gorge.

Cela lui permet de s'ancrer à une réalité tangible. Le sang faisait partie de sa vie, était l'encre du livre de son histoire.
Une gorgée. Puis une autre. S'enivrer de cette saveur parfaite.

Puis avec délicatesse il retire ses longues canines, lèche cette plaie pour ne laisser aucune gouttelette dévaler cette épaule.
Il recule son buste, toujours au-dessus de son partenaire. De sa bouche boudeuse, des traces sanguinolentes maquillaient de rouge sa peau. Un pouce pour en venir récolter le nectar divin, la langue s'enroule autour du doigt.
Image suprême de ce prédateur nonchalant qui se pourlèche les babines.

Pendant quelque seconde il ne dit rien, regarde cet humain portant la marque de sa morsure toute fraîche, les vêtements et la chevelure froissées.

- Je l'admets, j'aime la vue.

Un sourire. Encore rouge de sang.


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