Univers fétiche : Réel, Historique, Fantasy, HP, SF
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Dinamite
Jeu 7 Nov - 20:45
Lenaëlle Adamirr
Lenaëlle Adamirr a 31 ans. Elle a le Don, l'élément qu'elle maîtrise est la terre et tous ses composants. Elle aime les plantes et les fleurs ainsi que l'odeur de la terre.
Après la mort de ses parents dans un accident de voiture quand elle avait 3 ans à peine, elle a été élevée par son grand-père, Mikhaïl, qui lui a appris à maîtriser sa magie.
Quand elle a l'âge d'aller à l'école, Mikhail est bien obligé de l'envoyer dans un établissement en dehors de Cytirr, son village magique, ou elle a grandi jusque-là.
La jeune fille se fait de nouveaux amis non-Mages, et se passionne pour le monde moderne et la technologie qu'elle ne connaissait pas jusqu'à ce moment-là.
Très sociable, pleine d'humour, elle se fait rapidement tout un tas d'amis, et peu à peu elle s'éloigne de la communauté magique dans laquelle elle a grandi.
A 18 ans elle part vivre en colocation avec des amis, et ne revient à Cytirr que lors des fêtes ou des grandes occasions qu'elle passe chez son grand-père. C'est dans ces moments-là qu'elle continue à cultiver son Don, avec les encouragements de son aïeul.
Entre son travail, ses nombreux amis et le monde moderne, elle rend de moins en moins visite à celui- ci.
Jusqu'à ce jour, qui va chambouler sa vie... Ana Paula Lima.
La fleur que Sasha a balayée vient se déposer dans ma main, et je la caresse du bout des doigts, heureuse de sentir son énergie positive m’envahir. Avec l’odeur du café, la douceur de ses pétales termine de me revigorer, et je me sens bien malgré le peu de repos que j’ai réussi à prendre cette nuit.
Ce qui ne parait pas être le cas de Sasha. Je la sens et la voie nerveuse et irritée. Ses gestes sont rageurs, surtout quand elle accuse la fleur d’avoir détruit son mug préféré. Je ressens immédiatement le besoin de défendre cette pauvre fleur qui n’y est bien évidement pour rien, lorsque j’assiste au phénomène le plus étrange qu’il m’a été donné de voir.
Deux nouvelles fleurs poussent dans ma main, bien que je n’aie pas invoqué ma magie. De toute évidence, c’est Sasha qui en est donc l’auteure. Mais c’est impossible.
Et pas seulement parce qu’il s’agit de magie de la terre et qu’elle est mage de l’air. Non, la raison est bien plus importante.
Mon grand-père me l’a maintes et maintes fois répété alors qu’il me formait pour apprendre à maitriser ma magie : « rien de bon, ni de beau ne peut naître d’une énergie négative ».
Or de toute évidence Sasha est furieuse en cet instant. Sa colère ne peut donc créer quelque chose d’aussi délicat que les fleurs qui s’épanouissent à présent dans la paume de ma main.
Et si ce n’est pas moi, mais que ça ne peut être elle, je ne vois qu’une seule solution.
- C’est un mélange de nos deux magies, je murmure, hypnotisée par les couleurs changeantes des pétales de rose.
Ça me paraît clair, même si je ne saurais l’expliquer. C’est elle qui a invoqué de la magie de terre – comment, ça je n’en sais rien – mais c’est moi qui ai canalisé cette magie avec des onde positives. C’est ce qui a permit de créer d’aussi jolies fleurs, au lieu des ronces qu’elle aurait dû produire.
Ma voix semble aider Sasha à s’apaiser, parce que je la vois se détendre légèrement, et le tourbillon qu’elle avait soulevé dans sa rage se calme.
- Je crois que tout ça, c’était en partie ma magie, et en partie la tienne. Une fusion de nos pouvoirs, ce qui explique qu’aucune de nous ne soit certaine d’avoir provoqué tous ces effets. Qu’est ce que tu en penses ? Est-ce que tu sais si c’est possible ? Tu as déjà entendu parler de phénomènes de ce genre ?
Je sens la magie autour de nous s’alléger, et Sasha retrouve son humour taquin, ce qui n’est pas pour me déplaire.
- Je ne pense pas être capable de faire pousser des choses dans mon sommeil, je ne maitrise pas assez ma magie. Mon grand-père me dit souvent que je devrais m’entrainer plus fréquemment.
Je souris plus largement en réfléchissant à ce que je viens de lui dire, et au sens de mes paroles.
- Ou peut être que justement parce que je ne maîtrise pas ma magie j’ai pu faire pousser des plantes en dormant ?
Je ne suis plus sûre de rien. Si ce n’est que j’ai le ventre qui gargouille.
- On devrait peut-être commencer par petit déjeuner ? je demande en louchant sur la table pour voir ce que Sasha était en train de préparer. Ensuite, tu trouveras une solution pour sortir d’ici et on pourra enfin essayer de trouver des réponses à nos questions ? Je suis sûre que mon grand-père saurait nous dire ce qui se passe. Et si ça se trouve il est rentré chez lui, et je pourrais rentrer à Cytirr. Tu as le téléphone ici ?
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Elwin
Ven 8 Nov - 10:05
Sasha Alzirr
J'ai 33 ans et je suis Maitre Bibliothécaire, et j'en suis très fière. Je préfère la compagnie des livres à celle des gens. Je suis donc célibataire, ce qui me convient parfaitement (au grand dam de mes amis).
Sasha est issue d'une lignée prestigieuse. Elle a deux frères, qui ont tous les deux repris l'empire bancaire de leur père. Sasha est vu comme le vilain petit canard de la famille. Toujours célibataire, avec un métier que sa famille considère comme inutile, elle a donc tendance à éviter de passer trop de temps avec ses proches.
Elle se débrouille bien avec la technologie, mais cette dernière l'ennuie vite. Et elle préfère donc retourner à ses livres.
Elle manipule une magie liée à l'air, qu'elle a su adapter au fil des années pour l'aider dans l'entretien des vieux ouvrages
Elle a quelques amis, qui arrivent à la sortir de ses livres de temps en temps. Mais ses relations amoureuses sont très rares et ne durent que quelques nuits.
"-Un mélange de nos deux magies ?" je répète sans trop y croire.
Lenaëlle est sympathique, et même plutôt jolie, mais ce n'est pas pour autant que je suis prête à croire toutes les hypothèses qu'elle énonce. Surtout une aussi incongrue que celle-ci.
J'écoute ses explications avec attention. Le doute est bien présent dans mon esprit. Mais je n'ai aucun autre moyen d'expliquer ce qui est en train de se produire.
"- Je...Je ne sais pas. Il faudrait consulter des ouvrages."
Je ne sais pas trop ce que j'ai pu faire du carnet de mon mentor hier soir. Dans la confusion, je n'y ai plus songé. Il a probablement été projeté quelque part avec le souffle de magie.
Lenaëlle mentionne les remarques au sujet du fait de devoir s'entrainer plus souvent, et je ne peux m'empêcher de rire.
"- Ton grand-père aurait dû rencontrer mon Maître d'apprentissage", je remarque. "J'ai eu droit à des remontrances similaires."
Vis à vis des plantes qui poussent toutes seules, je crois que nous n'obtiendrons pas de réponse pour le moment. Que Lenaëlle les fasse pousser toutes seules dans son sommeil ou non.
"- Tant que tu ne transformes pas mon appartement en jungle tropicale…".
Je souris. Mon humeur s'améliore peu à peu. C'est agréable de ne pas être seule.
Je vais fouiller dans mes placards, pour en sortir un pot vide, que je pose sur la table. Pour rempoter la plante un peu plus tard.
Et je m'intéresse de plus près à ces fleurs, toujours dans la main de Lenaëlle. Elles sentent bon, mine de rien. Je ne sais pas vraiment si j'ai envie de croire à l'hypothèse que ce soit un mélange de nos deux magies qui ait faire naître ces fleurs. Mais si c'est le cas, je dois admettre que je suis impressionnée.
Je trace du bout des doigts l'un des pétales. C'est doux. Et agréable. Il faudra que nous explorions ce sujet, pour réellement essayer de comprendre ce qu'il se passe entre nous.
Mais pour l'heure…
Le ventre de Lenaëlle se met à gargouiller bruyamment, me sortant de cette contemplation silencieuse.
"- D'abord le petit déjeuner", j'acquiesce. "Nous n'irons pas bien loin avec le ventre vide."
En plus du pain et de la confiture, j'ajoute sur la table un paquet de biscuits.
Je prélève délicatement les fleurs dans la main de Lenaëlle pour les installer avec leur plante dans le pot pour l'instant sans terre.
Puis nous nous installons pour prendre ce petit déjeuner bien mérité.
"- J'ai un portable, oui. En espérant qu'il fonctionne. Ça arrive que le réseau ne marche pas très bien en cas de perturbations magiques. En général c'est juste quelques interférences. Mais vis à vis de ce qui s'est passé hier, je ne sais pas."
De ce que je peux percevoir, la magie de la bibliothèque semble s'être calmée. Mais je suis certaine que le système de verrouillage de la porte d'entrée est encore en place.
Le portable en question traine sur ma table basse. Je ne m'en sers pas beaucoup. Uniquement pour discuter avec quelques amis, de temps en temps. Je ne suis même pas certaine qu'il ai encore assez de batterie.
Je me lève malgré tout pour aller le chercher, et le pose devant Lenaëlle. Il a l'air d'avoir assez de batterie pour passer un coup de fil. Reste à savoir si ça fonctionnera.
Pour l'heure, manger est le plus important.
Je bois une gorgée de thé et je mords avec appétit dans une tartine de confiture.
"- Si ça ne marche pas on devrait pouvoir essayer le téléphone fixe dans mon bureau. Il est un peu antique, mais c'est une ligne directe avec un réparateur. En cas d'urgence. Hier ça n'aurait pas fonctionné. Trop de magie ambiante. Aujourd'hui, peut-être."
Et puis ça permettrait de donner l'alerte.
Je ferme les yeux et je tente de me concentrer sur le lien magique que j'ai avec la bibliothèque. Quelque chose a changé, sans que je ne parvienne à analyser vraiment la nature exacte du phénomène.
A moins que…
"- Pardonne moi cette question, mais si nos magies interagissent l'une avec l'autre, est-ce que tu perçois le lien que j'ai avec la magie de la bibliothèque ?"
J'attrape la main de Lenaëlle, et je me concentre sur le lien que j'ai avec la magie des lieux. Je calme du mieux que je peux le tourbillon qui menace de se former autour de nous, et je jette un regard sévère à la plante toujours posée sur la table, lui intimant de rester sage.
"- Alors ? Tu sens quelque chose ?" je demande en relâchant la connexion.
Je ne sais pas exactement comment lui expliquer ce qu'elle est censée percevoir. Pour moi, la bibliothèque est toujours là, comme quelque chose qui est constamment présent à l'arrière de mes pensées, toujours accessible. Et ce depuis ce fameux rituel, le jour où mon mentor m'a cédé sa place ici.
Et si Lenaëlle est elle aussi capable de percevoir ce lien...
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Sam 9 Nov - 20:31
Lenaëlle Adamirr
Lenaëlle Adamirr a 31 ans. Elle a le Don, l'élément qu'elle maîtrise est la terre et tous ses composants. Elle aime les plantes et les fleurs ainsi que l'odeur de la terre.
Après la mort de ses parents dans un accident de voiture quand elle avait 3 ans à peine, elle a été élevée par son grand-père, Mikhaïl, qui lui a appris à maîtriser sa magie.
Quand elle a l'âge d'aller à l'école, Mikhail est bien obligé de l'envoyer dans un établissement en dehors de Cytirr, son village magique, ou elle a grandi jusque-là.
La jeune fille se fait de nouveaux amis non-Mages, et se passionne pour le monde moderne et la technologie qu'elle ne connaissait pas jusqu'à ce moment-là.
Très sociable, pleine d'humour, elle se fait rapidement tout un tas d'amis, et peu à peu elle s'éloigne de la communauté magique dans laquelle elle a grandi.
A 18 ans elle part vivre en colocation avec des amis, et ne revient à Cytirr que lors des fêtes ou des grandes occasions qu'elle passe chez son grand-père. C'est dans ces moments-là qu'elle continue à cultiver son Don, avec les encouragements de son aïeul.
Entre son travail, ses nombreux amis et le monde moderne, elle rend de moins en moins visite à celui- ci.
Jusqu'à ce jour, qui va chambouler sa vie... Ana Paula Lima.
Sasha n’a pas l’air de trop croire à mon hypothèse de mélange de nos magies. J’avoue moi-même ne pas trop y croire, mais en l’absence de meilleure solution, je préfère me raccrocher à cette possibilité. Etant quelqu’un de plutôt rationnelle, je n’aime pas trop être dans le flou concernant l’étrangeté des événements des dernières vingt-quatre heures.
Alors je ne peux que plussoyer Sasha quand elle dit qu’il faudrait consulter des ouvrages pour tirer tout cela au clair. Même si personnellement j’aurai plus eu tendance à chercher les réponses sur le net, je ne peux pas vraiment dire ça à une bibliothécaire qui doit avoir un lien particulier avec les livres et les ouvrages contenus entre ces murs.
Au moins, ma remarque sur mon manque d’entrainement et les remontrances de mon grand-père a le don de la faire rire. De nouveau, elle mentionne son maître d’apprentissage. Il doit vraiment tenir une place importante dans sa vie.
- Ça doit être une manie des vieux barbus grincheux ! je réponds en plaisantant. Enfin, barbu, je parle pour Pépé, je ne connais pas ton maître d’apprentissage. Mais il a l’air d’être quelqu’un de très intelligent. Et son avis te tient beaucoup à cœur, je me trompe ?
C’est une façon d’en savoir plus sans lui poser de questions trop délicates. Mais nous avons tellement d’autres choses à voir ensemble que je ne m’attarde pas sur le sujet.
- Promis, je ne transformerais pas ton appart en jungle tropicale. Au mieux, je ferais pousser quelques arbres fruitiers pour nous nourrir, si on est coincées pour de bon, j’ajoute en riant.
Ce n’est qu’une plaisanterie, puisque Sasha va arranger les choses dans la matinée, mais j’aime bien la taquiner. Surtout que j’ai pu remarquer qu’elle n’aime pas spécialement les plantes et n’ai pas particulièrement douée pour s’en occuper. Pourtant, elle vient caresser les fleurs que je tiens toujours dans la main, du bout des doigts et ce geste me fait me sentir… bien.
C’est sans doute la magie de la terre encore présente sur la fleur et sa tige qui me procure cette sensation. Mais bizarrement, j’ai l’impression que la présence de Sasha y est aussi pour quelque chose.
Nous nous installons enfin pour le petit déjeuner et ça fait du bien de pouvoir juste se sustenter en plaisantant, et oublier un moment nos soucis présents. Mais cet interlude est de courte durée et on en revient assez rapidement aux choses sérieuses.
Je tente de joindre mon grand-père avec le portable de Sasha, mais il ne fonctionne pas. Il y a eu trop d’interférences magiques, elles sont encore présentes dans la pièce et la technologie non-mages a du mal à marcher correctement dans ce genre de situation.
Pépé me l’avait déjà expliqué, mais c’est la première fois que je vois vraiment comment les ondes magiques peuvent perturber un objet du quotidien. Et ce n’est pas pour me rassurer.
- Ok, alors, il devient urgent de donner l’alerte. Il faut qu’on s’y mette. On peut aller à ton bureau, et ensuite on essaiera de nouveau d’ouvrir les portes qu’est-ce que tu en penses ?
Sasha veut d’abord faire une vérification de mon potentiel lien avec la magie de la bibliothèque. Je ne sais pas bien ce qu’elle veut dire par là, alors elle m’attrape la main, comme pour me faire passer une énergie et se concentre.
Je ferme les yeux et j’essaye de faire de même, mais tout ce que je ressens, c’est la chaleur de la paume de Sasha dans ma main. La douceur de sa peau sous mes doigts. Et quelque chose que je perçois comme une caresse dans mon esprit.
C’est Sasha. C’est comme si elle était là. Non pas à côté, mais dans ma tête. J’essaye de toucher cette présence, de m’en approcher d’avantage, mais elle a l’air de s’écarter.
Et soudain, je la sens. La magie de la bibliothèque.
Je ne sais pas comment l’expliquer ou le décrire. C’est comme une présence solide et silencieuse dans mon propre esprit. Quelque chose d’énorme, de majestueux. Mais de trop lourd pour moi. Je n’y suis pas habituée, et ça me dérange, je voudrais repousser cette présence, mais je ne sais pas comment faire. Ça me fait un peu peur.
- Je… je crois que je ressens… quelque chose, oui… c’est peut-être la magie de la bibliothèque, mais je… ne sais pas quoi en faire et…
J’ouvre les yeux pour chercher le regard de Sasha, et le lien est rompu. Je suis soulagée d’un côté, mais j’ai une bizarre impression de manque qui m’enveloppe. Je n’y comprends plus rien.
- Tu as tout le temps cette présence dans ton esprit ? je demande dans un murmure. Comment ça se fait que j’ai pu le sentir ? Et qu’est-ce que tout ça veut dire ?
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Dim 10 Nov - 18:41
Sasha Alzirr
J'ai 33 ans et je suis Maitre Bibliothécaire, et j'en suis très fière. Je préfère la compagnie des livres à celle des gens. Je suis donc célibataire, ce qui me convient parfaitement (au grand dam de mes amis).
Sasha est issue d'une lignée prestigieuse. Elle a deux frères, qui ont tous les deux repris l'empire bancaire de leur père. Sasha est vu comme le vilain petit canard de la famille. Toujours célibataire, avec un métier que sa famille considère comme inutile, elle a donc tendance à éviter de passer trop de temps avec ses proches.
Elle se débrouille bien avec la technologie, mais cette dernière l'ennuie vite. Et elle préfère donc retourner à ses livres.
Elle manipule une magie liée à l'air, qu'elle a su adapter au fil des années pour l'aider dans l'entretien des vieux ouvrages
Elle a quelques amis, qui arrivent à la sortir de ses livres de temps en temps. Mais ses relations amoureuses sont très rares et ne durent que quelques nuits.
La remarque de Lenaëlle au sujet des vieux barbus grincheux me fait éclater de rire. Son grand-père, ou Pépé comme elle aime visiblement l'appeler, a l'air d'être un personnage très intéressant.
"-Nul doute qu'il se serait très bien entendu avec mon Maître d'apprentissage. Son avis me tenait à cœur, oui. Maintenant il n'est plus là pour me donner de précieux conseils."
J'éprouve toujours une certaine nostalgie quand je repense à lui. Heureusement pour moi, la conversation embraye sur un autre sujet.
Lenaëlle plaisante volontiers sur le fait de faire pousser des arbres pour que nous ne mourrions pas de faim si nous restons coincées ici. A vrai dire, je n'ai pas trop envie de plaisanter à ce sujet. J'ignore toujours dans quel état est la bibliothèque. J'admets volontiers que j'ai un peu fait l'autruche, terrifiée de découvrir l'ampleur des réparations à effectuer après la déferlante de magie de la veille.
Mine de rien, avaler quelque chose me fait beaucoup de bien. Surtout que la conversation se fait un peu plus légère, loin des problèmes qui risquent vite de resurgir... Surtout que manifestement, mon portable ne fonctionne pas. Encore trop de magie ambiante. Ou peut-être mon appartement est-il encore saturé des résidus de magie de mon rituel d'hier soir.
J'acquiesce quand Lenaëlle me presse pour que nous donnions l'alerte. Je comprends bien qu'elle n'a guère envie de traîner ici. Elle semble très inquiète pour son grand-père. Et sortir d'ici semble être sa priorité numéro une.
Reste juste une dernière petite vérification à effectuer.
Je ne sais pas exactement à quoi m'attendre quand je demande à Lenaëlle de vérifier si elle sent ou non la magie de la bibliothèque. A vrai dire, je ne m'attends pas à grand-chose. Et certainement pas à ce que je perçois ensuite.
Je frissonne quand sa magie semble remonter le long de mon bras. Puis elle s'installe dans mon esprit. Ou plutôt c'est comme si ma magie était attirée dans le sien. Je m'éclipse aussitôt. Ce n'est pas du tout ce que je voulais voir. Mais il est dérangeant de constater à quel point ce lien se fait aisément.
Je sens Lenaëlle se figer. Et je jure à mi-voix quand elle me décrit ce qu'elle ressent.
C'est impossible. Parfaitement impossible. Ca n'aurait jamais dû se produire.
Pourtant je sens bel et bien sa magie qui se mêle brièvement à celle de la bibliothèque. Comme si elle cherchait à analyser cette présence, par petites touches curieuses.
Lenaëlle ouvre les yeux, et je reprends ma respiration, sans avoir eu conscience d'avoir retenu mon souffle.
Le regard de Lenaëlle est planté dans le mien. Elle a l'air complètement paniquée. Mais j'imagine que je devais avoir à peu près la même expression quand mon mentor avait effectué ce lien entre la bibliothèque et ma magie, des années plus tôt.
Je serre un peu plus sa main dans la mienne, pour essayer de la réconforter.
"-Je perçois cette magie presque constamment", je lui confirme d'un ton calme. "Comme si je n'avais qu'à tendre le bras pour m'en saisir. C'est à moi de l'entretenir, pour qu'elle demeure vivace et qu'elle m'aide à contenir dans ce lieu les ouvrages et enchantements qui s'y trouvent."
Par contre, c'est la première fois que j'entends que quelqu'un est capable d'y accéder sans avoir effectué le rituel compliqué qui crée ce lien.
"-Mais tu ne devrais pas pouvoir la ressentir", je souffle en fronçant les sourcils. "C'est impossible."
Je lâche sa main. Je n'arrive vraiment pas à comprendre ce qui est en train de nous arriver.
"- Tu avais peut-être raison, toute à l'heure", je réfléchis à haute voix tandis que je nettoie la table du petit déjeuner. "Quand tu parlais d'un mélange entre nos deux magies. Il semble qu'un lien se soit créé, en quelque sorte. Tu n'aurais pas pu avoir accès à la magie de la bibliothèque si ça n'avait pas été le cas."
Je me taie quelques secondes, le temps de remettre en ordre mes pensées.
"-Si c'est le cas", je reprends ensuite, "nous allons devoir être extrêmement prudentes. Si la bibliothèque réagit à ta magie comme elle le fait avec la mienne, tu devras faire attention à ce que tu touches. Surtout, s'il te plait, ne mets pas tes doigts sur les pierres qui sont gravées sur les murs. Normalement ça ne réagit qu'à moi. Elles sont censées me permettent de faire quelques réglages, poser des enchantements, doser ces derniers. Si par malheur tu viens à les bricoler sans faire exprès..."
A vrai dire, je n'ai vraiment pas envie de songer à cette éventualité. Et je n'ai pas non plus envie de faire peur à Lenaëlle.
"- Je te montrerai à quoi ça ressemble."
Je soupire.
"- Je te laisse la salle de bain, si tu veux te rafraichir un peu."
Je m'éclipse dans ma chambre, et je prends quelques minutes pour m'habiller de vêtements un peu plus adaptés au travail titanesque qui m'attend probablement. Une chemise un peu plus épaisse, et un pantalon de travail. Je noue mes cheveux en un chignon serré.
Je prends mon tour de salle de bain juste après Lenaëlle.
Lorsque nous sommes toutes les deux prêtes, je lui lance un sourire que j'espère assuré, malgré l'appréhension que j'ai bien du mal à contenir.
"-Allez, autant affronter ce qui nous attend."
J'ouvre la porte d'une main tremblante.
"-Et surtout, ne touche à rien", j'ajoute en jetant un bref regard à Lenaëlle.
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Lun 11 Nov - 0:19
Lenaëlle Adamirr
Lenaëlle Adamirr a 31 ans. Elle a le Don, l'élément qu'elle maîtrise est la terre et tous ses composants. Elle aime les plantes et les fleurs ainsi que l'odeur de la terre.
Après la mort de ses parents dans un accident de voiture quand elle avait 3 ans à peine, elle a été élevée par son grand-père, Mikhaïl, qui lui a appris à maîtriser sa magie.
Quand elle a l'âge d'aller à l'école, Mikhail est bien obligé de l'envoyer dans un établissement en dehors de Cytirr, son village magique, ou elle a grandi jusque-là.
La jeune fille se fait de nouveaux amis non-Mages, et se passionne pour le monde moderne et la technologie qu'elle ne connaissait pas jusqu'à ce moment-là.
Très sociable, pleine d'humour, elle se fait rapidement tout un tas d'amis, et peu à peu elle s'éloigne de la communauté magique dans laquelle elle a grandi.
A 18 ans elle part vivre en colocation avec des amis, et ne revient à Cytirr que lors des fêtes ou des grandes occasions qu'elle passe chez son grand-père. C'est dans ces moments-là qu'elle continue à cultiver son Don, avec les encouragements de son aïeul.
Entre son travail, ses nombreux amis et le monde moderne, elle rend de moins en moins visite à celui- ci.
Jusqu'à ce jour, qui va chambouler sa vie... Ana Paula Lima.
Donc son maître d’apprentissage est décédé. Mince, je n’aurais peut-être pas dû en reparler, vu la tête que fait Sasha. Il lui manque encore beaucoup. Et bizarrement, j’ai un peu l’impression qu’il me manque aussi un peu. Comme si j’avais perdu un vieux tonton de vue.
Je suis ridicule. Ça doit être la tristesse de Sasha que je perçois comme mienne. Même si ce constat n’est pas tellement plus rationnel.
- Je crois que tu aimerais mon grand-père alors. J’espère pouvoir comprendre très vite ce qui lui est arrivé, et je crois que j’aimerais bien te le présenter.
Mais qu'est-ce que je raconte bon sang ! Décidément. J’ai le chic pour dire n’importe quoi depuis que j’ai rencontré Sasha. Il vaut mieux que je m’en tienne à ses préférences de changer de conversation.
Et je ne comprends pas vraiment ce qu’elle cherche en effectuant cette vérification sur ma perception de la magie de la bibliothèque. Mais l’expérience est vraiment bizarre et me fait peur. Surtout que du coup, je ne suis pas certaine que tout ça soit complètement sans danger. J’ai déjà pu voir la bibliothécaire à l’œuvre avec un rituel interdit, alors…
Quand j’ouvre les yeux, Sasha inspire d’un coup une grande goulée d’air. Est-ce que c’est du soulagement ? S’attendait-elle à ce qu’il m’arrive quelque chose ?
Mais lorsqu’elle presse ma main plus fort, la chaleur se répand dans mon bras, m’obligeant à me reconcentrer sur ce qu’elle m’explique.
- ça doit être lourd à porter. Cette magie. C’est incroyable ce que tu fais.
Je me rends compte que son rôle n’est pas si anodin que ça. Cette bibliothèque n’est pas comme toutes les autres que j’ai pu visiter. Une bibliothèque magique n’est pas seulement une collection de livres magiques, mais bien plus. Je n’en comprends pas encore l’étendu, mais j’ai pu sentir la puissance qu’elle dégageait.
Et c’est incroyable que ce poids tienne sur de si frêles épaules. Je comprends mieux le soupir qu’elle pousse en se rendant compte que j’ai eu accès même pour quelques secondes seulement à cette puissance.
La jeune femme me laisse généreusement l’accès à la salle de bain la première et je me dépêche de me préparer pour ne pas la retenir plus longtemps que nécessaire. Je décide de remettre une paire de gants, ça me paraît plus prudent compte tenu des recommandations de Sasha.
Je n’ai pas envie de lui causer plus de soucis que ce qu’elle a déjà, et puis, c’est dans mon intérêt aussi qu’elle réussisse à réparer les dégâts au plus vite. Je dois sortir d’ici et retrouver pépé.
- Ne t’inquiètes pas, Sasha, je ne toucherais à rien, je lui dis en lui montrant mes mains gantées. J’espère juste que tu arriveras à faire les réparations nécessaires au plus vite. Je ne te dérangerais pas.
Mais du coup, je ne pourrais pas l’aider non-plus.
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Mar 12 Nov - 11:26
Sasha Alzirr
J'ai 33 ans et je suis Maitre Bibliothécaire, et j'en suis très fière. Je préfère la compagnie des livres à celle des gens. Je suis donc célibataire, ce qui me convient parfaitement (au grand dam de mes amis).
Sasha est issue d'une lignée prestigieuse. Elle a deux frères, qui ont tous les deux repris l'empire bancaire de leur père. Sasha est vu comme le vilain petit canard de la famille. Toujours célibataire, avec un métier que sa famille considère comme inutile, elle a donc tendance à éviter de passer trop de temps avec ses proches.
Elle se débrouille bien avec la technologie, mais cette dernière l'ennuie vite. Et elle préfère donc retourner à ses livres.
Elle manipule une magie liée à l'air, qu'elle a su adapter au fil des années pour l'aider dans l'entretien des vieux ouvrages
Elle a quelques amis, qui arrivent à la sortir de ses livres de temps en temps. Mais ses relations amoureuses sont très rares et ne durent que quelques nuits.
Lenaëlle me montre ses mains gantées, en m'assurant qu'elle ne touchera à rien. Mine de rien, ça m'ôte un poids de mes épaules. Je la remercie d'un signe de tête.
La porte grince quand je l'ouvre. Et je songe un instant qu'il faudra vraiment que je pense à entretenir le mécanisme. Entre ça et les craquements des escaliers quand nous descendons ces derniers, on se croirait presque dans un film d'horreur. Sauf que c'est bel et bien la réalité. Et je sais d'ors et déjà qu'il me faudra des semaines pour tout remettre en état.
Mon mentor aurait été horrifié.
La magie résiduelle est encore bien présente dans l'air, même si je constate avec soulagement qu'elle est tout de même moins volatile que la veille. Ce qui signifie que je devrais pouvoir utiliser ma magie sans risquer de tout faire exploser. Ou du moins, si mes pouvoirs arrivent à fonctionner à peu près normalement malgré ce lien étrange qui s'est créé entre ma magie et celle de Lenaëlle.
Nous atteignons bien vite le rez-de-chaussée, et si je me tends en posant finalement un pieds sur les dalles centenaires, je pousse finalement un soupir de soulagement quand aucune magie ne vient m'agresser. C'est déjà ça.
"- Tu vois ces inscriptions sur les murs ? Ce sont elles dont je te parlais. Surtout ne les touche pas."
Je pointe du doigt le mur à ma gauche, et notamment cette pierre angulaire ornées de plusieurs symboles.
"-Il y en a un peu partout dans la bibliothèque. Je peux ainsi gérer chaque secteur séparément. Certaines zones contiennent des ouvrages vraiment dangereux."
Et je n'ai guère envie de savoir ce que ça pourrait donner si leur magie venait à être libérée.
Je fais de mon mieux pour ne pas trop m'attarder sur les dégâts, et notamment sur les ouvrages qui jonchent le sol, probablement tombés à cause de la magie. Mais je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil inquiet à la pierre centrale de la bibliothèque. Cette dernière semble encore rougie, et je remarque avec une grimace que le dôme protecteur n'a toujours pas disparu.
Personne d'autre n'est présent ici. Manifestement, les portes sont toujours bloquées. Reste à savoir si nous arriverons à sortir d'ici aujourd'hui.
Je fais un bref détour, juste pour m'assurer que les vitrines avec les différents éléments sont toujours debout. C'est le cas. Heureusement pour nous. Si elles avaient été endommagées, cela n'aurait annoncé rien de bon.
Reste un phénomène étrange. Les magies semblent se mélanger les unes avec les autres. De l'eau s'élèvent dans la serre avec les plantes, tourbillonnant autour d'elles, donnant à ces dernières un éclat encore plus brillant. Comme si les végétaux qui se plaisait d'ordinaire dans cet endroit étaient à présent encore plus épanouis avec ce phénomène. Dans la cascade, de petites bulles bouillonnent joyeusement, et je suis surprise d'y trouver de petits nénuphars fleuris, alors qu'ils n'étaient pas présent auparavant. Les flammes dans l'âtre dansent d'une manière beaucoup plus harmonieuse, aussi, comme nourrie d'un air nouveau. Et les volutes de fumées sont accompagnés d'un mélange d'eau, d'étincelles, et de petites feuilles.
Le tout semble animé de la même pulsation créatrice. Comme si une seule et même magie réagissait tout l'ensemble.
"- Je crois qu'on a vraiment un problème. C'est la première fois que je vois ce genre de chose."
Je sais pourtant que je ne dois pas m'attarder sur cette constatation.
"- Allons dans mon bureau", je soupire. "Au moins pour voir si nous arrivons à contacter quelqu'un."
Me retrouver dans mon bureau me permet au moins de me détendre ne serait-ce qu'un tout petit peu. Je fais signe à Lenaëlle de s'installer sur une des chaises libres, et je m'affale dans mon fauteuil, avant de décrocher le combiné de mon téléphone. Celui à n'utiliser qu'en cas d'extrême urgence.
"Bonjour, bienvenue au service de réparation des catastrophes magiques ! Ne quittez pas, nous allons donner suite à votre appel ! "
Une musique d'attente suit cette déclaration préenregistrée.
Je jette un coup d'œil à Lenaëlle.
"- J'imagine qu'il n'y a pas grand monde qui travaille à cette période", je soupire.
Et cela ne m'étonne guère. C'est précisément pour cela que je fais mon inventaire à cette période. La fin de l'année est toujours très calme ici. Du moins, en temps normal.
"Bonjour, bienvenue au service de réparation des catastrophes magiques ! Ne quittez pas, nous allons donner suite à votre appel ! "
Je pose le combiné sur le bureau et soupire alors que la musique d'attente recommence au début.
Je commence à jouer avec le pansement autour de ma main. Je n'ai pas pris le temps de refaire le pansement, ce matin. Entre ça et mon autre main, dont la paume est toujours un peu rougie, je dois avoir vraiment l'air d'une éclopée.
"-Tu veux un autre café ? D'ici que quelqu'un décroche..."
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Dinamite
Jeu 14 Nov - 20:02
Lenaëlle Adamirr
Lenaëlle Adamirr a 31 ans. Elle a le Don, l'élément qu'elle maîtrise est la terre et tous ses composants. Elle aime les plantes et les fleurs ainsi que l'odeur de la terre.
Après la mort de ses parents dans un accident de voiture quand elle avait 3 ans à peine, elle a été élevée par son grand-père, Mikhaïl, qui lui a appris à maîtriser sa magie.
Quand elle a l'âge d'aller à l'école, Mikhail est bien obligé de l'envoyer dans un établissement en dehors de Cytirr, son village magique, ou elle a grandi jusque-là.
La jeune fille se fait de nouveaux amis non-Mages, et se passionne pour le monde moderne et la technologie qu'elle ne connaissait pas jusqu'à ce moment-là.
Très sociable, pleine d'humour, elle se fait rapidement tout un tas d'amis, et peu à peu elle s'éloigne de la communauté magique dans laquelle elle a grandi.
A 18 ans elle part vivre en colocation avec des amis, et ne revient à Cytirr que lors des fêtes ou des grandes occasions qu'elle passe chez son grand-père. C'est dans ces moments-là qu'elle continue à cultiver son Don, avec les encouragements de son aïeul.
Entre son travail, ses nombreux amis et le monde moderne, elle rend de moins en moins visite à celui- ci.
Jusqu'à ce jour, qui va chambouler sa vie... Ana Paula Lima.
Des craquements et des grincements accompagnent notre chemin vers la bibliothèque. Autant de bruits qui claquent dans le silence relatif de cet endroit.
Je suis Sasha, avançant prudemment, à une bonne distance derrière elle afin d’éviter tout phénomène bizarre de magie. Mais je ressens quand même des étincelles magiques dans l’air qui nous entoure, un peu comme de l’électricité statique. C’est assez étonnant et pas forcément agréable comme sensation. Je prie intérieurement pour que la bibliothécaire soit en mesure de faire les réparations nécessaires pour ouvrir les portes.
En attendant, elle me montre les pierres dont elle m’avait parlé plus tôt. Je suis impressionnée par les inscriptions et les symboles qui y sont gravées. Sasha m’explique qu’elle peut ainsi gérer chaque secteur de la bibliothèque. Je ne peux pas les lire bien sûr, mais je trouve ça magnifique et j’aimerais en savoir plus sur leur fonctionnement. Mais en observant le visage de Sasha qui paraît étourdie par l’ampleur des dégâts, je ravale ma curiosité et ne pose aucune question.
Elle grimace en passant devant le dôme apparut hier, pourtant je ne peux m’empêcher de le trouver somptueux. Mais on ne s’attarde pas dans cette partie de l’édifice, et on ne tarde pas à rejoindre les vitrines que j’ai longées la veille. Hier, je suis passée devant sans y prêter une très grande attention, mais aujourd’hui j’avance lentement, et mes yeux s’écarquillent à mesure que je découvre ce qu’elles contiennent.
La beauté de ces éléments qui s’enroulent et s’élèvent en volutes, qui se caressent et se côtoient dans une danse parfaite, est envoutante. Je passe un long moment à admirer cette chorégraphie, et je sens une émotion très forte qui monte en moi. Je suis incapable de détacher mes yeux de cette image, et sans même y prêter attention, je pose mes mains gantées sur l’une des vitres, traçant machinalement des cercles sur le verre qui me sépare de ces plantes qui dansent en parfaite harmonie avec les trois autres éléments.
J’ai l’impression que la valse élégante de l’une d’entre elle se calque sur mes mouvements. Je me sens attirée par la magie des lieux et j’aspire plus que tout à entrer dans ces serres et à me fondre dans cette nature dont la beauté est presque douloureuse.
J’avise des pierres telles que celles que m’a montrées Sasha et qui semblent activer le mécanisme pour pénétrer dans ces espèces de serres. Je m’apprête à retirer un gant pour y apposer la paume de ma main, quand la voix de Sasha me parvient comme de loin, me tirant de cet envoutement qui m’habite.
Elle a l’air soucieuse et m’invite à la suivre dans son bureau. Je la suis dans un état second, et m’assois sur une chaise tandis que Sasha se laisse tomber dans un fauteuil. Elle compose un numéro, et un disque nous répète son message à plusieurs reprises, comme une litanie, mais j'y pense à peine.
C’est la période des fêtes, et on aura beaucoup de chances si on obtient une réponse rapidement, de toute façon.
Sasha commence à jouer avec le pansement que je lui ai fait hier et je me rappelle que je n’ai même pas pensé à lui proposer de le lui refaire ce matin. Je joue à mon tour avec l’un de mes gants, tirant légèrement sur le bout des doigts avant de le rajuster. Et de recommencer.
Sasha me propose un café. Pourtant, même ce mot généralement quasi magique ne me fait aucun effet. Je suis encore sous le coup de mon attirance pour la magie des vitrines. Est-ce que Sasha s’en est rendue compte ? Est-ce que ça arrive à tous les nouveaux visiteurs ? Je n’en sais rien et je m’en moque. La seule chose dont j’ai envie, c’est de retourner les observer de plus près.
- Tu es gentille, mais je crois que j’en reprendrais un peu plus tard. Ça ne t’ennuie pas d’attendre la communication seule ? Je voudrais juste regarder les éléments dans les vitrines.
Sasha relève la tête pour me regarder dans les yeux, mais je fais déjà demi-tour et sors de la pièce sans attendre sa réponse. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Mais observer ne comprend aucun risque, alors...
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Elwin
Dim 17 Nov - 21:31
Sasha Alzirr
J'ai 33 ans et je suis Maitre Bibliothécaire, et j'en suis très fière. Je préfère la compagnie des livres à celle des gens. Je suis donc célibataire, ce qui me convient parfaitement (au grand dam de mes amis).
Sasha est issue d'une lignée prestigieuse. Elle a deux frères, qui ont tous les deux repris l'empire bancaire de leur père. Sasha est vu comme le vilain petit canard de la famille. Toujours célibataire, avec un métier que sa famille considère comme inutile, elle a donc tendance à éviter de passer trop de temps avec ses proches.
Elle se débrouille bien avec la technologie, mais cette dernière l'ennuie vite. Et elle préfère donc retourner à ses livres.
Elle manipule une magie liée à l'air, qu'elle a su adapter au fil des années pour l'aider dans l'entretien des vieux ouvrages
Elle a quelques amis, qui arrivent à la sortir de ses livres de temps en temps. Mais ses relations amoureuses sont très rares et ne durent que quelques nuits.
Lenaëlle ne veut pas de café. Pas maintenant. A vrai dire, vu sa nervosité, je comprends très bien qu'elle n'ai guère envie de boire quelque chose qui la rendrait encore plus nerveuse.
Je sens bien qu'elle n'a guère envie d'attendre ici sans rien faire. Peut-être est-ce trop compliqué pour elle. Sûrement a-t-elle besoin de bouger pour se détendre quelque peu.
Je la vois jouer avec ses gants comme moi je joue avec mon pansement.
Quand elle me demande si ça ne me dérange pas d'attendre seule, j'hausse les épaules.
"- Pas de problème. Juste… Ne touche à rien."
Je ne suis pas certaine qu'elle m'ait vraiment entendu. Mais qu'importe. Tant qu'elle ne touche vraiment à rien.
Je veux bien lui faire confiance, mais j'ai du mal à accepter et à comprendre ce lien étrange qui s'est créé entre nous. Et quelque chose d'inexpliqué ne peut être que potentiellement dangereux.
Du moins, si j'en crois mon expérience.
Je me remets à jouer avec mon pansement. Au bout d'un temps je n'arrive qu'à tirer sur ma blessure, m'arrachant une grimace.
Il vaut peut-être mieux que j'arrête de faire l'idiote.
"Bonjour, bienvenue au service de réparation des catastrophes magiques ! Ne quittez pas, nous allons donner suite à votre appel ! "
Cette musique d'attente à la noix commence sérieusement à m'agacer.
Je tourne un moment dans mon bureau, cherchant quelque chose pour m'occuper. Les minutes passent, et je suis à mi-chemin en train de retourner tous mes carnets d'apprentissage, pour les ranger dans l'ordre chronologique dans un des placards quand une voix masculine retentit à l'autre bout de la ligne.
"-Service de réparation des catastrophes magiques, bonjour !"
Je lâche les carnets que j'avais dans la main. Et je manque ensuite de trébucher sur ces derniers quand je me précipite sur mon téléphone.
"- Oui ! Bonjour ! Ici la bibliothèque magique de Paris ! J'ai besoin de votre aide."
Je ne mets guère de temps à expliquer la situation à la personne à l'autre bout du fil. Je liste ce qu'il s'est produit hier, et les quelques observations que j'ai pu faire.
"- J'ignore ce qui est à l'origine d'une telle perturbation", j'admets en un soupir. "Pour l'instant, un dôme protège toujours la pierre centrale. Comme si le système de protection avait pris le dessus et m'empêchait d'y accéder."
"-Et vous avez remarqué quelque chose dans votre magie ? Un élément perturbateur, des effets inhabituels ?"
Plusieurs secondes s'écoulent.
"-Je...Non", je mens finalement. "Rien d'inhabituel."
Je ne sais pas exactement ce qui me pousse à mentir. Peut-être ai-je envie de garder ça entre Lenaëlle et moi. Peut-être ai-je peur de ce qui pourrait se passer si un réparateur venait modifier quelque chose dans ma magie. Et surtout, je n'ai guère envie qu'on me déclare inapte et que je sois obligée d'abandonner ce poste.
"- Quand pensez-vous pouvoir intervenir ?" je demande pour changer de sujet.
Cette fois, c'est au tour de mon interlocuteur de prendre plusieurs secondes avant de répondre.
"-Eh bien, vous êtes vraiment coincée dedans ?" "- Oui. Depuis hier." "- Mais je veux dire, vous vivez là, non ? Vous avez de quoi manger, de quoi tenir quelques temps ?"
Je réfléchis rapidement, faisant un bref inventaire de mes réserves de nourriture. Et notamment de celles que je garde en sous-sol pour parer à des cas de figure comme celui-ci.
"- Quelques semaines, je dirais, pourquoi ?" "- Non parce que les réparateurs disponibles sont tous occupés à Budapest. Une bête histoire de grimoire explosif. Mais ça a fait pas mal de dégâts. Et le risque est que tout explose si on ne fait rien."
Je grimace. J'imagine très bien l'état de stress dans lequel doit être le ou la bibliothécaire qui s'occupe des lieux.
"- Et de ce que vous me dites, chez vous c'est à peu près stable. Assez pour attendre un peu. Avec les fêtes, vous comprenez…"
Je soupire. La personne au bout du fil a l'air beaucoup trop calme. Comme si la situation que je lui avais expliqué n'était qu'un cas d'école, quelque chose d'absolument basique et de pas du tout urgent.
"-Le principal c'est que personne ne puisse entrer tant que ça n'est pas réparé. Mais vu ce que vous me racontez, ça ne risque pas trop." "-J'ai une cliente avec moi", je rétorque aussitôt. "Je ne peux pas lui demander d'attendre, et…" "- Je vous recontacterai quand nous aurons une date d'intervention prévisionnelle à vous proposer", la coupa l'homme au bout du fil. "Vous avez une adresse mail ? Un numéro de téléphone ?"
Je suis bien tentée de lui raccrocher au nez, tant j'ai l'impression qu'il me prend de haut et qu'il refuse de m'écouter, mais je sais que je suis bien obligée de passer par lui.
Je lui donne donc les informations demandées sans broncher.
"-Attendez !", je m'exclame juste après. "La personne qui est avec moi aimerais contacter un de ses proches, est-ce que vous pouvez l'appeler de notre part, ou lui faire passer un message ? Allô ? Allô ?"
Je peste en constatant le silence à l'autre bout de la ligne. Cet imbécile m'a raccroché au nez.
Je repose le combiné, puis tente de composer à nouveau le numéro.
Silence.
Décidément, la technologie me fait encore défaut. Ou alors la connexion a été coupée à l'autre bout de la ligne.
J'essaie à plusieurs reprises, mais je n'arrive qu'à repasser en boucle le message d'attente, parfaitement haché.
Si Lenaëlle veut joindre son grand-père, il n'y a plus qu'à prier pour que mon téléphone portable retrouve du réseau. Et en attendant, elle et moi sommes coincées ici tant que les réparateurs ne seront pas disponibles. En espérant que ça ne soit pas long. Et d'ici là, je vais devoir me débrouiller pour essayer d'améliorer la situation.
Avec un peu de chance, je pourrai peut-être réussir à faire sortir Lenaëlle d'ici. Reste à savoir comment.
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Dinamite
Mar 19 Nov - 15:00
Lenaëlle Adamirr
Lenaëlle Adamirr a 31 ans. Elle a le Don, l'élément qu'elle maîtrise est la terre et tous ses composants. Elle aime les plantes et les fleurs ainsi que l'odeur de la terre.
Après la mort de ses parents dans un accident de voiture quand elle avait 3 ans à peine, elle a été élevée par son grand-père, Mikhaïl, qui lui a appris à maîtriser sa magie.
Quand elle a l'âge d'aller à l'école, Mikhail est bien obligé de l'envoyer dans un établissement en dehors de Cytirr, son village magique, ou elle a grandi jusque-là.
La jeune fille se fait de nouveaux amis non-Mages, et se passionne pour le monde moderne et la technologie qu'elle ne connaissait pas jusqu'à ce moment-là.
Très sociable, pleine d'humour, elle se fait rapidement tout un tas d'amis, et peu à peu elle s'éloigne de la communauté magique dans laquelle elle a grandi.
A 18 ans elle part vivre en colocation avec des amis, et ne revient à Cytirr que lors des fêtes ou des grandes occasions qu'elle passe chez son grand-père. C'est dans ces moments-là qu'elle continue à cultiver son Don, avec les encouragements de son aïeul.
Entre son travail, ses nombreux amis et le monde moderne, elle rend de moins en moins visite à celui- ci.
Jusqu'à ce jour, qui va chambouler sa vie... Ana Paula Lima.
Je sors du bureau de la bibliothécaire et retourne dans la pièce principale, celle où se trouvent les étagères de livres, ainsi que ces vitrines qui m’intriguent tant.
Je ne saurais pas les définir exactement. Est-ce que ce sont des serres ? Dans ce cas, quelle est leur utilité dans une bibliothèque ? Ou est-ce qu'elles servent seulement de décoration ? J'ai quand même du mal à le croire vu la place qu’elles prennent. Elles courent sur toute la longueur du mur et sont d'une taille impressionnante.
Il faudra que j'en demande plus à Sacha, mais en attendant je ne peux m'empêcher de regarder les phénomènes extraordinaires qui s'y passent.
Je m'approche de l'une d'entre elles, et pose de nouveaux mes mains gantées sur le verre froid de la vitrine. Pendant un long moment je regarde les quatre éléments qui se tournent autour dans une danse incroyable. L'eau côtoie le feu sans l'éteindre, le feu danse autour des plantes sans les brûler, le vent valse avec le feu sans l'atténuer, l’eau joue avec les plantes sans les étouffer.
C’est splendide. Splendide, incroyable et incompréhensible.
Je suis étonnée de ne pas y avoir fait attention en arrivant, et du coup, je comprends d’autant moins pourquoi je suis aussi attirée maintenant par ces phénomènes. Comment Sasha peut elle vivre aussi proche de cet endroit magique et passer devant sans s’émerveiller à chaque fois ? Peut-on y être à ce point habitué qu’elles ne paraissent plus aussi merveilleuses ? S’habitue-t-on aux miracles ?
J’ai l’impression que les plantes se dandinent dans ma direction et essayent de me transmettre un message. Je me penche en avant et regarde intensément leurs mouvements, tentant de décrypter le message, tandis que mon nez touche le verre de la serre. Je ne parviens pas à découvrir d’information cachée, néanmoins, j’ai l’impression d’entendre un appel.
Lentement, je me détourne de la vitre et opère un demi-tour sur moi-même pensant trouver Sasha derrière moi, mais il n’y a personne. Cependant le bruit me parait plus éloigné. Je reviens à ma position initiale et touche de nouveau la verrière.
Les sons viennent de l’intérieur. C’est un appel musical.
Ce n’est pas mon nom qui est prononcé, pourtant j’ai la très nette impression que je suis concernée. Sous le coup de l’émotion, j’avance très doucement vers la pierre qui selon moi déclenche la mécanique d’ouverture, tout en gardant un contact avec le verre de ma main gauche.
Arrivée à hauteur de la pierre aux runes, je reste un moment à la regarder, mon cerveau me rappelant enfin les avertissements de Sasha. Du regard je trace les formes qui s’enlacent, envoutée par la beauté des détails sculptés. Je ne sais pas combien de temps je reste là, sans bouger, plongée dans ma contemplation, jusqu’à l’entendre à nouveau.
Une mélodie envoutante.
J’ai l’impression que ce sont les éléments qui m’appellent. Qui m’invitent à entrer dans cet antre magique et à ne faire qu’un avec l’énergie contenue dans ce lieu.
A la comprendre. A la dompter. A la contrôler.
Sans que j’y pense vraiment, je retire doucement le gant de ma main droite, et appose ma paume sur la pierre froide la plus proche des vitrines.
Aussitôt elle commence à rougeoyer, les runes brillant d’un feu aveuglant, et la pierre avance de quelques centimètres comme si elle allait se détacher du mur. Instinctivement, j’avance la main et pose ma main dessus pour la retenir.
De toute évidence ce n’était pas la bonne chose à faire. Une alarme se déclenche, et l’une des vitres coulisse vers l’intérieur de la serre, offrant une ouverture dans la serre la plus proche. Le son m’écorche les oreilles, et j’hésite a appuyer de nouveau sur la pierre, supposant que c’est ainsi qu’on éteint l’alarme, mais mes sens sont intensifiés par la proximité avec les plantes et les phénomènes qui les entourent, et je fais un pas dans la serre, m’éloignant de la pierre aux runes étincelantes.
Sans plus réfléchir à rien, je retire mon second gant, et je caresse une fleur qui danse dans ma direction. Des lianes s’enroulent doucement autour de mon poignet, puis se délient, comme m’invitant à les suivre. Des volutes d’eau enroulées dans un courant d’air frais tournent autour de moi, donnant à l’espace qui m’entoure une agréable fraicheur.
Je m’enfonce entre les arbustes et les flammes qui les entourent, tandis qu’ils se déplacent élégamment pour me céder le passage.
J’avance les yeux grands ouverts, en me faisant l’impression d’être Alice au pays des merveilles, caressant avec délice les végétaux qui me suivent.
Cet endroit est merveilleux, et je m’y sens bien, carrément dans mon élément.
J’ai l’impression de revenir à la maison.
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Elwin
Mar 19 Nov - 21:57
Sasha Alzirr
J'ai 33 ans et je suis Maitre Bibliothécaire, et j'en suis très fière. Je préfère la compagnie des livres à celle des gens. Je suis donc célibataire, ce qui me convient parfaitement (au grand dam de mes amis).
Sasha est issue d'une lignée prestigieuse. Elle a deux frères, qui ont tous les deux repris l'empire bancaire de leur père. Sasha est vu comme le vilain petit canard de la famille. Toujours célibataire, avec un métier que sa famille considère comme inutile, elle a donc tendance à éviter de passer trop de temps avec ses proches.
Elle se débrouille bien avec la technologie, mais cette dernière l'ennuie vite. Et elle préfère donc retourner à ses livres.
Elle manipule une magie liée à l'air, qu'elle a su adapter au fil des années pour l'aider dans l'entretien des vieux ouvrages
Elle a quelques amis, qui arrivent à la sortir de ses livres de temps en temps. Mais ses relations amoureuses sont très rares et ne durent que quelques nuits.
Ce coup de fil m'a agacé plus que je ne le souhaiterais. Et je sais pourtant que je ne dois pas me laisser distraire. La situation est déjà bien assez compliquée comme ça. Je prends tout de même quelques secondes pour souffler, assise à mon bureau, la tête dans mes mains. Il y a manifestement quelque chose qui s'est mal passé quelque part. Sinon, comment expliquer la poisse qui s'abat sur moi ces dernières vingt-quatre heures ? Quand une alarme se déclenche un peu plus loin, je ne peux que soupirer. Du moins, jusqu'à ce que je réalise la nature de l'alarme en question. Ce son, je ne l'ai que rarement entendu.
Je me redresse brusquement, presque en sursaut. Et je courre en direction de la porte de mon bureau. Je me prends au passage les pieds dans un de mes carnets toujours au sol, et le bruit des pages qui se déchirent m'arrache une grimace. Mais je n'ai pas de temps à perdre.
L'alarme est stridente. Et fait vriller mes tympans. Le son est de plus en plus désagréable au fur et à mesure que j'approche. Mais je courre aussi vite que je peux, atteignant pourtant bien trop lentement les vitrines qui renferment une partie du cœur magique de la bibliothèque.
"-Lenaëlle !"
Car c'est bien elle qui est à l'origine de tout cela. Je n'arrive pas à en croire mes yeux. A se demander ce qui lui est passé par la tête !
Je lui avais demandé de ne toucher à rien. Et maintenant, je la retrouve dans un endroit où je n'aurais jamais cru voir qui que ce soit. Un lieu parfaitement interdit, même pour moi, même en ma qualité de Maître Bibliothécaire.
"-Lenaëlle, sors d'ici tout de suite !" je hurle aussi fort que je peux pour couvrir le bruit de l'alarme.
Elle n'a aucune idée du danger dans lequel elle se trouve. Cette magique est sauvage, indomptable. J'aurais dû m'inquiéter dès la veille des dégâts qu'une instabilité aurait pu causer dans ces vitrines. Après tout, la magie de la bibliothèque ne s'exprime si magnifiquement que sous la forme des quatre éléments qui la composent.
Le feu. L'eau. L'air. La terre.
Et c'est dans la magie de cette dernière que Lenaëlle est entrée. Je n'arrive même pas à comprendre comment elle peut être encore en vie. Mon mentor m'avait prévenu que cette magie était pure, indomptable, et pouvait rapidement submerger tout imbécile qui déciderait de s'y frotter de cette manière.
Ce n'est pas pour rien que ces vitrines sont protégées - protection que Lenaëlle n'a visiblement eu aucun mal à faire sauter, probablement aidée par ce lien entre nos deux magies.
Je crie une fois de plus son prénom, mais je n'ai pas l'impression qu'elle m'entende réellement.
J'arrive à peine à la distinguer au milieu des végétaux, au milieu des flammes. Mais je vois des lianes qui s'enroulent autour de ses poignets, de ses bras. Le vent souffle dans ses cheveux, portant une multitude de gouttes d'eau.
Dans cette ambiance, Lenaëlle a tout de l'image parfaite d'une divinité élémentaire. La représentation même de l'harmonie entre toutes les magies. Superbe et terrifiante à la fois.
Qui est vraiment cette femme ? Comment peut-elle supporter cela ?
Je m'approche, tremblante. Je ne peux pas la laisser dedans. Je sais qu'elle finira par se laisser happer par la magie ambiante.
J'appelle mes pouvoirs. L'air autour de moi réagit bel et bien à mon appel, mais des plantes viennent aussi à moi.
"-Tu dois sortir d'ici !" je lance à Lenaëlle.
Puis je pose un pas dans la vitrine, retenant mon souffle. C'est presque trop difficile à supporter. La magie est trop présente. Beaucoup trop pour mon corps qui n'a pas l'habitude d'en recevoir autant. Mais je persévère, m'accrochant à ce lien qui m'unit à la bibliothèque. Car c'est bien elle qui s'exprime ici. Une magie brute et indomptable.
Mes mains me brûlent, mes muscles se figent, et je dois porter un poids si lourd sur mes épaules.
Ma main attrape celle de Lenaëlle, faisant vibrer un peu plus la magie autour de nous. Cette dernière s'anime en tourbillon, dansant autour de nous. Feu, terre, eau et air mélangés en une danse folle.
J'arrive à peine à respirer, tant la pression est forte. Mais mon regard accroche celui de Lenaëlle et je reste là, de longues secondes, comme une parfaite idiote, incapable de faire quoique ce soit d'autre que de la dévisager ainsi.
Ce n'est que lorsque la pression devient insoutenable que mon corps se met en mouvement, presque par réflexe, simplement pour assurer notre survie à toutes les deux.
Puisant dans mes dernières forces, je me jette en dehors de la vitrine, tirant Lenaëlle avec moi.
Elle tombe sur moi. La vitrine est toujours ouverte, et la magie à l'intérieur rugit de plus bel, comme une plainte d'un animal blessé.
"- Je peux savoir ce qui t'a pris ?" je m'exclame dans un mélange de colère et d'inquiétude. "Qu'est-ce que tu ne comprends pas quand je te dis de ne toucher à rien ? Tu aurais pu mourir !"