Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

La Cour des Miracles (ft. Apothesis)

Raton
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Univers fétiche : Vie réelle, victorien ou policier. Supernaturel léger Royaume-Uni.
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Raton
Sam 25 Mai - 0:40

Tes mains, maigres oiseaux de minuit, voltigent autour de toi. Tu agites l'air et les trainées de la pièce dans une chasse au trésor où il n'y aura pas de gagnant.

Enfin, pas ce soir. Tu es en retard et ta jolie ombrelle en dentelle est introuvable, dans tout ce bordel. Le parapluie de soie noire fera l'affaire, ce soir. Il annonce de la pluie, de toute façon. La jolie veste brodée est boutonnée avec délicatesse et un fin veston noir te couvre les épaules. Tout est bon, pour créer l'ambiance d'une mise en scène, tu le sais.

Pas de jolis souliers. Édimbourg st faite de marche et d'ampoules aux pieds. Les converses suffiront.  Tu es prêt.

Soupir. Où est le chat? Mais où est le chat?!

"Mister Binx?" Le félin, comme d'habitude, se fait attendre. Tu lèves les yeux au ciel.  Petite comédie domestique qui se répète soir après soir. Trouvez la bête.

Un coup d'oeil au miroir te renvoie un visage blême et émacié, enguirlandé de soie et de velours. Cette tenue du dix-neuvième siècle éclipse les cernes que tes excès trop modernes allongent. La barbe ombre tes joues creuses, maintenant, dans une tentative subtile d'avoir enfin l'air d'un homme et non d'un gamin. Yeux de lutin qui se lèvent toujours involontairement vers cette coupure de journal, découpée il y a des années, dans un petit hebdo de quartier. Un jeune homme souriant, probablement dans le début de sa trentaine, photographié avec des gosses du quartier. Un travailleur social, le héros du moment, pour avoir sauvé frères et soeurs d'une séparation froide et bureaucratique. Air de jouvenceau qui contraste avec les lourdes responsabilités, sur ses épaules.

Mason. Ton pouce contre cette joue de papier de le temps a à demi-effacée. Coupure trouvée par hasard, dans le bureau d'un médecin, à Leith. Douze ans. Douze ans que tu ne l'as pas vu, autrement qu'en déchirures et en encre. Ton coeur se serre. Tant de regrets, imprimés en demi-teintes. Tant d'immaturité, à une époque où tes souvenirs sont fait de seringues et de passes glauques.

Soupir. (bis)

"THACKERY?!!!"

Sac de friandises brassé comme une incantation magique. Les yeux verts du démon apparaissent enfin, dans l'ombre. Il est temps de partir.

**

Ils sont déjà quelques uns, rassemblés en petits troupeaux, sur South Bridge. Les guides déjà sur place tentent de remplir une dernière fois leurs groupes avec les badauds et les indécis. Cour des miracles où les trolls, les résurectionnistes et les fées sont vendus comme monnaie d'échange et où les légendes sont plus grandes que nature. Cris et promesses d'atrocités, embellis d'un faux accent écossais tiré d'Outlander, vendues en enchères. Tu es en retard. Les indécis, ce sera pour un autre soir.

Aimes-tu ce job de guide? Petite moue. Faire le guignol pour quelques dollars ne t'est pas étranger, quelque soit le métier. Ce n'est pas Broadway. Ce n'est pas ces scènes illuminées de projecteurs dont tu rêvais, mais c'est moins que rien. À la sortie de ton cours, tu t'es enfermé dans un cubicule d'agence de voyage. Claustrophobie. Quatre murs, cinq jours la semaine, c'est trop. Tu préfères de loin le parfum du pavé et de la pluie.

Petit coup d'oeil à ton ipad. Groupe de douze, ce soir. Des américains, des francais, deux japonais, un couple d'espagnols et un allemand et son plus one. Rien de nouveau sous les étoiles.

Le parapluie éclate au-dessus de ta tête dans une aura de soie noire et de lumière. Le show est officiellement commencé. On te repère, de loin. Le chat, sur ton épaule est immanquable. D'abord les américains de Philadelphie. Ensuite ceux de Boston. Les français sont étrangement timides et sont bouche-bée, quand tu les salues dans leur langue. Ton accent ne leur échappe pas. Non, tu n'es pas écossais. Ça ne sert à rien de jouer au Highlander. Embrassons tes racines galloises et ton délicieux français des maritimes qui sent la mer à chaque voyelle. Bavardages de routine. Qui vient d'où? Comment trouve-t-on Édimbourg, l'hôtel est bien? Jacasseries que tu maîtrises avec charme, en attendant les absents. Bientôt l'heure. Est-ce ok pour tout le monde si on attend cinq minutes les retardataires?

Peut-être devrais-tu te présenter! Alors, toi, c'est Dafydd et tu... -

Tu t'arrêtes. On lève la main, dans la foule. Un accent allemand, un sourire avenant. Une politesse toute germanique. Mais ce n'est pas lui que tu regardes.

Ce n'est pas lui que tu écoute.

Ce que tu écoute, c'est le silence de l'homme qui, quelques secondes plus tôt, le tenait par la main.

Mason.



@"Apothesis"
Apotheosis
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Apotheosis
Lun 27 Mai - 17:34

Mason Sallow
J'ai 37 ans et je vis à Édimbourg, Écosse. Dans la vie, je suis Assistant Social et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien/pas bien.


Kyle Gallner (c) Apothesis

Il était 17h25 quand Mason se rendit compte qu'il ne lisait plus son livre. Les pages défilaient entre ses doigts mais son attention était posée sur son téléphone. L'appareil situé sur sa cuisse ne lui offrait qu'un écran noir. Il avait beau faire revenir son regard sur son livre, pour se donner l'impression d'être occupé, l'illusion était brisée.

Il soupira avant de fermer le livre à la couverture navale. Paul Atreides devra attendre un autre soir avant de voir son épopée continuer.

Il prit son téléphone en main, allumant l'écran comme si cela pouvait accélérer la réception du message qu'il attendait tant. Il était stressé mais refusait d'y penser. Alors sa jambe gauche le faisait à sa place, tapant nerveusement du pied sur le sol fraîchement nettoyé.

Il ne savait pas si Adam le rejoindrait chez lui ce soir, même dans un but platonique, quoi qu'il en soit il pourra jouir de la propreté que son appartement lui offrait. Non pas que son état précédent ait été alarmant mais il était rare que Mason prenne le temps de récurer chaque coin et recoin de son logis. Ce n'était pas comme si les quelques poussières qui s'étaient incrustées dans le radiateur auraient pu alerter qui que ce soit, mais Mason tenait à ce que l'état de son appartement reflète l'état de son esprit. État qui aurait été honoré si le geste répété du pied de Mason contre le parquet pouvait y creuser un trou.

Il était 17h38 quand le bruit offert par son téléphone remit le cerveau de Mason en route. Ce n'était pas comme si le grand brun avait passé 13 minutes totalement obnubilé par les derniers messages qu'il avait échangés avec Adam, le bel Allemand qu'il attendait impatiemment. Il n'y avait aucune honte à être anxieux face à une première rencontre avec une personne que l'on appréciait, même pour un homme de 37 ans, mais il ne l'avouera jamais à personne, même à lui-même.

« Je démarre bientôt. À tout à l'heure. :) »

Le message était clair, le date avait toujours lieu. Le stress laissa place à l'excitation, une émotion tellement plus facile à accepter. Mason se leva et alla se brosser les dents avant de prendre le soin de vérifier que ses cheveux étaient bien en place et que son apparence n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il s'était contemplé. Le pull bleu-gris et le jean bleu foncé qu'il portait lui donnaient une apparence propre sans être trop sérieuse, il lui suffirait juste d'enfiler sa veste en denim et ses chaussures cirées et il serait prêt.

* * *

Il serrait et desserrait machinalement la main droite alors que la distance entre lui et son rencard se réduisait. Ils s'étaient donné rendez-vous peu avant South Bridge, histoire d'avoir le temps d'échanger quelques phrases avant de rejoindre le lieu où la visite commencerait. Adam, ce bel étranger qu'il avait rencontré via Tinder. Il lui était arrivé de craquer pour quelqu'un sur l'application mais rien ne s'était jamais vraiment concrétisé comme c'était le cas maintenant.

Il contournait le café au coin de la rue quand il reconnut son correspondant. Adam ne devait pas être plus grand que lui ou peut-être de quelques centimètres, il arborait un costume gris complété d'une chemise bleue foncé. Le bel allemand ressemblait trait pour trait aux photos utilisées sur son profil, ce qui était réconfortant. Il était légèrement plus fin que Mason et arborait cet aspect asymétrique au niveau du visage que le brun affectionnait.
Il calma sa main droite, avant que son interlocuteur puisse remarquer le geste répété, et se rapprocha de lui.

« Adam ? demanda-t-il alors qu'un grand sourire habillait ses lèvres.
- Lui, même. » répondit le grand blond avec son magnifique accent germanique avant de lui offrir sa main.

Mason serra sa main tout en admirant le regard jade de son interlocuteur. Leurs mains se délaissèrent et la légère tension due au stress de la rencontre se fit ressentir, mais sa présence n'était pas néfaste. Elle se reflétait dans le léger suspens auquel Mason mit fin tout en rentrant les mains dans les poches de sa veste.

« Ça fait du bien de se voir en vrai.
- Oui, opina Adam avec un geste de la tête, tu as pu avancer dans ta lecture ? »

Mason ricana.

« Un peu. J'avais la tête ailleurs.
- La rencontre te stressait ? lui demanda Adam, dépourvu de jugement.
- Non non, j'ai juste l'esprit encombré par le travail.
- Tu devrais faire comme moi et prendre des vacances, peut-être même à Munich. Je pourrais te faire faire le tour ; il y a beaucoup de bels endroits à découvrir. »

Il était beau quand il parlait, l'accent allemand qui rejoignait chaque terminaison, les rendant plus dures et marquées. L'attirance ne s'arrêtait pas aux conversations et appels, elle était bien là, enrobée d'un petit nœud. Si accueillante, si spontanée.

Ils échangèrent un peu plus, la conversation se faisant naturelle et  joviale. Ils arrivaient près de South Bridge quand Mason fit remarquer qu'il aurait dû prévoir un parapluie, remarque à laquelle Adam ajouta que c'était ça le charme écossais, « On ne sait jamais s'il va pleuvoir ou pas et pourtant, il pleut presque tous les jours. »
Ce fut en voyant un petit groupe réuni autour qu'un parapluie noir qu'ils comprirent qu'ils venaient d'arriver à destination, et peut-être avec de plus de retard qu'ils ne l'auraient souhaité. Le guide semblait faire la conversation aux ensembles de personnes qui lui faisaient face. Mason était trop occupé à continuer sa conversation avec Adam pour le remarquer. Leurs mains s'enlacèrent suite à une blague qu'avait fait l'allemand pour initier un rapprochement. Puis il fit une remarque sur le chat que portait le guide à son épaule droite, Mason lança un rapide coup d'œil vers le guide et avança que ça devait être une peluche vu la façon dont il se tenait. Et c'est quand le brun vit la main levée de son interlocuteur qu'il prit vraiment le temps d'observer l'homme qui animait l'activité.

Alors il le regarda..., et il ne lui fallut que quelques secondes pour être transporté 12 ans en arrière. C'était impossible, inenvisageable, ça ne pouvait pas être lui. Et pourtant plus il le regardait plus ses traits rejoignaient ceux du garçon de ses souvenirs. Ce visage fin est frappé par la fatigue. Ses yeux, ses lèvres-
Il détourna le regard à l'opposé d'Adam, comme si la présence qui l'incommodait n'était qu'une illusion qu'un changement de regard pouvait effacer. Tout se passa en quelques secondes et pourtant Mason se vit revivre plusieurs jours d'affilée en temps réel. C'est à ce moment-là qu'il réalisa qu'il avait été vu, lui aussi, que ce sentiment de surprise était partagé. Et c'est aussi à ce moment-là qu'il remarqua qu'il ne tenait plus la main d'Adam.
Il ferma, les yeux, souffla et regarda son rencard avec l'air le plus naturel possible. Il n'avait même pas entendu la question posée par ce dernier tellement le choc l'avait frappé fort. Quelque chose à propos du nom du chat ?
Il n'osait plus le regarder, et il ne le regarderait probablement plus. Il avait juste besoin de tenir la visite et après il serait encore débarrassé de lui. Et bien qu'il ait beau se sentir au piège, qu'il ait beau se répéter que la situation lui déplaisait, quelque chose en lui s'était réveillé. Un désir enfoui sous des déviations, des inflexions, un désir qui n'avait besoin que d'un peu de lumière pour se révéler à nouveau. Un désir qui se refléta en une onde de chaleur dans la poitrine et dans le bas du ventre. Car il se souvenait de tout, des regards, du toucher et du goût.

La voix d'Adam le fit revenir sur terre, dans le moment présent.

« Ça va ? »

Il hocha la tête, souriant légèrement. Non car Mason n'avait jamais de problème, il était plus fort que ça, il n'était jamais stressé et il n'était sûrement pas ébranlé par la simple présence de quelqu'un.

« Oui, juste un peu fatigué. »

Encore un mensonge, simplement le deuxième, rien d'alarmant. Car Mason est celui qui aide et jamais l'inverse.

Raton
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Raton
Lun 3 Juin - 20:59

Dafydd Lloyd
J'ai 33 ans et je vis à Édinburgh, Écosse. Dans la vie, je suis guide touristique et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.

Informations supplémentaires ici.

Tu n'entends plus les français. Adieu, leurs superbes paysages de Gaspésie, la chaleur de ses habitants, leur simplicité et ce rocher percé qu'ils vantent comme si c'était là où tu avais grandi. Comme s'il n'y avait aucune différence entre les plages grises de ton adolescence au Nouveau-Brunswick  et celles de la presqu'île. Comme si un acadien n'avait pas d'autres histoires que celles du Québec. Comme si toi-même, tu étais né sur ces sols et non pas ceux de cette Grande-Bretagne où ils ont en ce moment les pieds. Comme tu n'avais pas d'autres origines que celles d'un lointain Poitou.

Est-la grande silhouette, qui vient juste de lâcher la main de son amoureux? Ça bouille, à l'intérieur. Même le chat le sent et descend nerveusement de son piédestal. Geste un peu trop brusque pour t'évincer de cette conversation mondaine. Tu en assez de sourire et de jouer les guignols.

Douze ans. C'est comme si le Temps t'avait happé de ces vieux pavés et de ces crieurs de foire pour te retrouver dans la jungle de Camden Town et de son centre d'échange de seringues. 21h moins deux, juste avant la fermeture. Ventre vide, bide torturé, sueurs froides, mains tremblantes et sourire fané. En quête de sécurité. Juste une quinzaine de minutes, le temps de te faire shot et de te laisser aller un peu.

Tu t'attendais à ce que Keith t'engueule. Qu'il t'envoie promener et te dise de revenir à 8h du mat. Keith n'était pas méchant. Juste brûlé. Juste désillusionné, à force de voir des mômes comme toi revenir et revenir encore. Malgré les cafés chauds, les dépliants, les lits propres et le centre de détox, à deux coins de rues. Fatigué de vous voir crever dans l'air humide de Londres, les uns après les autres, par manque de budget. Fatigué de tous ces efforts inutiles face à une addiction plus forte que lui.

Mais Keith n'était pas là. Parti plus tôt pour une raison qui te sera à jamais inconnue. À la place, un visage épuisé et cerné... et avenant. Un babyface qui avait encore l'étincelle de l'espoir, dans les yeux. Mason. Le nouvel intervenant. Il t'avait ouvert la porte, sans jugement. Il t'avait installé dans une petite salle tranquille et confortable, avec un grand verre d'eau, une bouillotte bien chaude, pour ton bide, de l'équipement clean et du silence, sans jugement. Et tu avais emporté cette douce étincelle avec toi, dans ton spleen et ton envolée d'héro.

Et ces yeux-là ne t'avaient plus jamais quittés. Jamais.

Lorsqu'ils se détournent de toi, dans le chaos de South Bridge, tu sens que quelque chose meurt en toi, pour la deuxième fois. Les sons s'évaporent et tu te retrouve une fois de plus dans cette chambre d'hôtel minable sur Hamstead Road, avec toute cette came et plus aucune raison de vivre. Ce n'est que lorsque la vieille américaine te touche doucement le bras que tu reprends contact avec ta réalité.

Sourire apaisant. On commence bientôt. Il ne reste plus qu'à enregistrer les nouveaux venus.

Muni du Ipad, tu t'approche la tête haute, avec le rictus plus grand que nature.  

Le port svelte, détaché et félin. Peut-être un peu trop. Tu baisse les yeux vers l'accessoire d'un coup d'oeil nonchalant

"Monsieur und Monsieur Arnulf? Guten Abend!"

Tu les dévisages, chacun leur tour. Le blond d'abord. L'allemand. Ses yeux bleus, ce visage fraîchement rasé de près, cette allure distinguée, intellectuelle. Tout ce que tu n'es et ne sera jamais. Un professionnel. Sens-tu l'acide te monter à la gorge? Et lui? Mais c'est quoi, cette moustache? Ah oui, la mode des eighties. Il a vieilli. Lui aussi, il est devenu un homme.

"L'Allemagne! Il faudra que vous me racontiez tout après le tour. Je suis sûr que votre pays regorge d'histoires macabres et de revenants éperdus."

Tu ricanerais presque. Presque.

"FATIGUÉ?! Déjà? La soirée risque d'être courte pour vous deux. Tous les escaliers et les ruelles escarpées de la vieille ville n'attendent que vous, l'ami! Sans parler de tous ces fantômes du passé qui vous attendent depuis... depuis des années.  Le show ne fait que commencer."

Ta voix s'élève au delà de la foule pour attirer toute la troupe vers vous. Le chat reprend de bonne foi sa place sur tes épaules, dans un boa de fourrure de jais. Coup de parapluie théatral. Le tour a débuté.

"Mesdames, messieurs et bonnes gens de tous genres. Bienvenue. Bienvenue à Edinburgh Darkside Walking Tour! Vous vous demandez peut-être pourquoi nous ne descendons pas dans les sous-sols de la ville, ce soir.... Les voûtes ont leurs propres démons. Et même votre humble guide n'ose pas y descendre. Car qui sait ce que l'on ramène avec soi, de ces sous-terrains? Mais n'ayez crainte.... les spectres d'Édinburgh sont bien là, avec nous. Et bientôt, vous regretterez la compagnie des revenants du quotidien. Vous regretterez même les bras de cet ex-petit-ami fantômatique qui vous a ghosté sans scrupules pour un autre..."

Petite rire du public. La vieille américaine applaudit déjà de bonheur.. Tu l'aime bien celle-là. Oh! Tu les aimes bien, les personnes agées. Elles ont les meilleures histoires à raconter. Elles te permettent de prendre le temps de vivre, derrière, à leur rythme et de revoir la ville sous un autre perspective. Et ce soir, tu en besoin. Oh que tu en as besoin... Et Tu jettes un long coup d'oeil derrière, avec une lueur dans le regard.

Cette lueur espiègle des mauvais jours.

"Allons, par ici! Grassmarket et ses pickpockets nous attendent!"

Apotheosis
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Apotheosis
Mer 5 Juin - 20:40

Mason Sallow
J'ai 37 ans et je vis à Édimbourg, Écosse. Dans la vie, je suis Assistant Social et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien/pas bien.


Kyle Gallner (c) Barbe Noire

Mason était presque énervé par le fait que Dafydd s'incruste dans la conversation qu'il avait avec Adam. Mais il faisait bonne figure, d'un sourire simple qui se voulait presque ironique, comme une pincée d'épices dans un verre d'eau. Il sentait le dédain dans les mots de l'homme qui serait son guide touristique pour la soirée. Et cette fois, il le regardait, les sourcils plus froncés qu'il ne l'aurait souhaité. Il avait senti la tension dans son front, tension qu'il avait soutenue un moment avant de la laisser s'en aller. Adam, qui n'avait aucune idée de la situation qui se jouait devant lui, avait répondu gentiment à la mention de Munich, accordant qu'il pourrait en parler pendant des heures, toujours ce sourire charmant au coin des lèvres. C'est en entendant la réponse de son rencard que Mason s'était rendu compte qu'il l'avait inconsciemment ignoré, offrant trop d'attention au jeune homme qui s'amusait de la situation. Et évidemment, ce dernier ne comptait pas s'arrêter après quelques pics, il devait continuer à envelopper chaque parole d'un reproche, comme si Mason était celui à blâmer. Et il aurait pu se tromper, mais c'était trop évident, 'les revenants du quotidien', 'ex-petit-ami fantomatique qui vous a ghosté'... Dafydd en voulait clairement à Mason. Pourquoi ? Par ce qu'il était parti pour Édimbourg ? Parce qu'il avait fuit ce qui n'était clairement pas une relation ? Alors que la marée de ses pensées atteignaient une hauteur trop élevée, Mason souffla. Il mit un stop au cercle infernal qui se jouait dans sa tête. Pour le moment il devait être présent pour Adam.
Le retour dans le présent lui fit réaliser que le blond ne souriait plus et que son regard était baissé. Il reprit sa main dans la sienne et enlaça leurs doigts. Si Dafydd voulait se plaindre d'une situation qui ne le méritait pas, Mason lui répondrait en faisant ce pour quoi il était là, profiter de la soirée avec son compagnon.
Dafydd annonça le début de la visite et Mason approfondit l'étreinte de sa main avec celle d'Adam, le pouce occupé à faire des petits cercles sur la peau du blond.

« Ça va ? demanda Mason qui s'inquiétait.
- Oui, répondit le blond d'un air préoccupé.
- Prêt à rencontrer les pickpockets de Grassmarket ? »

Adam rit à la blague, retrouvant un sourire naturel sur les lèvres.

« Si j'ai de toi pour me protéger.
- À ton avis pourquoi je tiens ta main si fermement ? »

Le regard du blond quitta le visage de Mason pour contempler leurs mains jointes, où le pouce de Mason continuait à décrire des petits cercles. Ils échangèrent un dernier regard complice et entreprirent de suivre Dafydd qui guidait le groupe. Mason était déjà passé par Grassmarket quelques fois, le lieu était connu pour être le paradis des marchands indépendants. Il pourrait profiter de la visite pour acheter quelque-chose pour Adam, peut-être des fleurs ou un souvenir artisanal. Et alors qu'il faisait tout pour penser à son compagnon, à la soirée qu'ils allaient passer ensemble, le petit con et son visage sardonique continuait de s'insinuer dans ses pensées. Il était dur d'enfouir l'existence d'une personne qui guidait vos pas. Mason avait beau regarder son compagnon et lui sourire, tout ce qu'il ressentait était le chaos qui se jouait dans sa tête et dans sa poitrine. Il n'était pas rare que le brun ait face à des pensées opposées à son bon vouloir, des désirs inavoués, mais le sentiment présent était plus néfaste que surprenant. Alors qu'il voulait se concentrer sur Adam et le bonheur qu'il lui apportait, il se languissait des quelques moments échangés avec Dafydd. Et il savait qu'il devait s'accrocher au blond et à l'équilibre qu'il représentait, surtout en ayant connaissance du passé de Dafydd, de comment et où ils s'étaient rencontrés. C'était tabou. Il y avait quelque chose de malsain dans le fait de coucher avec un drogué venu réclamer de l'aide, pour tellement de raisons, mais il y avait quelque chose dans l'interdit que Mason n'avait jamais retrouvé ailleurs. Et c'était plus fort que lui, alors qu'il s'était promis de ne s'occuper que d'Adam, son regard n'arrêtait pas de rebondir sur son guide. Par ce qu'il était là. Parce qu'il était de retour dans sa vie, même si ce n'était que pour une soirée. Il l'avait fui douze ans de cela, et pourtant ils s'étaient retrouvé au pire endroit et au pire moment. C'était comme si l'univers se fichait de sa gueule. Le jour de son rendez-vous avec Adam, pas avant, pas après, pendant. Le seul moyen de lui échapper était de ne pas se retrouver seul avec lui, Mason se connaissait trop bien pour connaître ses limites. Et pourtant il ne pouvait pas s'empêcher de désirer une seconde seule avec Dafydd et il savait ce que ça signifiait. Il devait mépriser l'idée, il devait s'en débarrasser. Adam, Adam, seulement Adam. Il était beau, brillant et possédait un mode de vie sain. Alors pourquoi continuait-il à désirer le petit con qui l'avait poussé à révéler la plus sombre partie de lui-même ? Et heureusement que Dafydd était en train de poursuivre son travail de guide en expliquant ci et ça, parce que le train de pensées de Mason le coupait totalement de la situation et il n'en faudrait pas plus pour qu'Adam finisse par comprendre ce qu'il se passait. Il essaya encore une fois d'ensevelir ses pensées, il ne devait plus se laisser happer par le stress qui l'obligeait à répondre à toutes les questions qui défilaient. C'était de l'anxiété et il venait juste de le réaliser. Il tourna la tête vers Adam pour l'observer, le blond écoutait sagement les explications offertes par Dafydd. Quand il vit Mason le fixer, il se tourna vers lui pour lui offrir le sourire qu'il partageait déjà et pour aussi instinctivement vérifier son état. Le grand brun lui rendit son sourire, sourire qu'il garda sur ses lèvres, conscient que s'il détendait son visage il aurait l'air suspect.

« Ça va, la visite te plaît ? demanda Mason en se rapprochant doucement d'Adam pour ne pas avoir à hausser la voix.
- Oui. Oui, elle me plaît. »

Léger silence.

« Dis Mason..., es-tu préoccupé ? »

Oh non. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement, pris par surprise, et il se dépêcha de reprendre un air confiant. Qu'est-ce qu'il l'avait trahi ? Son sourire ? Le fait qu'il parlait peu ?

« Non, pas particulièrement, pourquoi ?
- Hm. »

Encore un silence et plus long que le précédent. Mason vit clairement que son compagnon n'était pas convaincu par ses paroles. Il sentit son coeur descendre dans sa poitrine et une sensation incommode lui traversa le ventre. Il aurait pu lui mentir, lui dire que le rendez-vous le stressait où que quelque chose qu'il avait mangé le rendait malade, mais il ne le voulait pas. Rien que lui mentir sur son état suffisait à lui faire regretter, alors il ne comptait pas s'enfoncer plus bas.

Raton
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Raton
Dim 23 Juin - 20:24

Dafydd Lloyd
J'ai 33 ans et je vis à Édimbourg, Pays. Dans la vie, je suis études/métierguide touristique. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal.

Informations supplémentaires ici.

Grassmarket Square et ses coupe-gorges. Le dernier pub où l'on a vu Daft Jamie boire un coup, avant d'être appâté par le terrible Burke. Victoria Street et sa dame blanche, fiancée trahie à jamais abandonnée par l'homme et ses promesses, perdue aux travers de dédales qu'elle ne reconnait plus tout à fait. Les histoires s'enfilent, comme les perles de verre d'un collier de  pacotille.

Elles n'ont plus rien à voir avec le trajet ordinaire. Les dames, misérables en amour et esseulées se succèdent et l'abîme dans lequel elles se jettent est toujours plus grand. Les mots sortent de ta bouche dans un flot d'horreur et de désolation. Et ton public commence à se lasser. Ce n'est pas ces contes de mariées désespérées qu'ils sont venus entendre et tu le sais.

Remarque-t-on les regards insistants que tu lances vers l'arrière du groupe? Vers le binôme qui flâne derrière, main dans la main? Ton coeur n'est pas à l'ouvrage, ta tête non plus. Où est ta passion légendaire? Où est ton sens du théâtre?

En miettes sur le bitûme comme ces damoiselles abandonnées auquelles tu te compares.

Rien à faire. Les mots te manquent, la gorge se serre. Tu as l'impression d'étouffer. Tu ne vois que les sourires échangés, entre ce Arnulf et Mason. Les caresses discrètes, les yeux doux... Tout ça te rend malade. Tout ça te rend discret, négligeant.

Ce n'est que lorsqu'un américain est frôlé de justesse par une automobile, sur Canongate que tu comprends que tu perds complètement le contrôle de la situation.

"Attention bonnes gens de tous genres!!!! Nous sommes ici ce soir ensemble pour faire revivre les fantômes d'Édimbourg! Pas pour en créer d'autres!"

Petit rire général. La première réaction de ton public depuis une bonne demie-heure, déjà. Tu invites les touristes à se rapprocher pour mieux t'entendre. Tu perçois les murmures, entre les deux hommes. Le blond semble troublé. Mason secoue la tête.

L'allemand est-il seulement conscient de ce qui se trame autour de lui?

Cette comédie a assez duré. Direction Greyfriar. Tout droit. Il n'y a qu'à se diriger vers la vieille église. Tu laisses tes clients prendre le devant et fait mine d'aider une vieille dame sur groupe à monter une dernière marche.

Tu entends que les deux hommes te rejoignent pour fermer la marche. Sourire tendu, mains dans le dos. Ce n'est pas professionnel, dira-t-on.

Mais les actes du travailleur social l'étaient-ils, il y a douze ans? Tu sens encore son souffle à ton oreille et ses mains sur tes reins.

Finie l'hypocrisie, finies les piques. Tu n'a pris aucun détour, à l'époque. Pourquoi en prendre maintenant.

"Je ne peux plus faire le guignol toute la soirée et faire comme si de rien n'était. Faut qu'on se parle, toi et moi. Après tout ça."

Silence.

Tu t'inclines et t'apprêtes à rejoindre le groupe qui t'attend au cimetière. Tes mirettes noires s'arrachent de l'homme que tu as jadis aimé pour se poser sur l'allemand.

"Je suis désolé."

Apotheosis
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Apotheosis
Mer 26 Juin - 21:59

Mason Sallow
J'ai 37 ans et je vis à Édimbourg, Écosse. Dans la vie, je suis Assistant Social et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien/pas bien.

Kyle Gallner (c) Barbe Noire

Le binôme écoute son guide s’apitoyer pour une cause qu’il semble prendre trop à cœur. La soirée semble bien s'acheminer alors que le couple écoute les tragédies qui ont eu pour théâtre les rues d’Édimbourg. Mason et Adam ne remarquent pas la lassitude du groupe, trop concentré sur leur propre bien-être. Ce n’est que quand l’un des membres évite de justesse le passage d’une voiture qu’Adam commence à réaliser que quelque chose de particulier se trame. Ce qu’il pensait être des regards innocents, d’un guide qui souhaite préserver son groupe, se révèle être un voyeurisme trop insistant. Ce dernier le regarde beaucoup trop, pas seulement lui, mais surtout Mason. Et même s’il ne s’en rend pas compte, le blond tient toutes les pièces du puzzle en main. Il a beau voir l’assistant social pour la première fois, il ne lui en faut pas plus pour reconnaître un sourire artificiel, surtout quand la personne qui ment le regarde droit dans les yeux. Alors il lui demande, pas seulement pour se rassurer, mais surtout pour savoir si Mason compte continuer de lui mentir, et c’est ce qu’il fait, presque instinctivement. Et Mason le ressent, il a été percé à jour. Et il a beau être dehors, le grand brun se sent comme enfermé entre quatre murs sans espoir de sortie. Il ignore comment répondre à la déception émise par le blond, il se sent incapable de s’ouvrir à lui ; est-ce qu’Adam accepterait d’entendre parler de Dafydd ? Mason ne peut pas juste éluder la situation, il devra forcément expliquer ce qui lui a déclenché ce soudain mal-être. Il est tellement travaillé par la situation qu’il ne remarque pas que Dafydd se rapproche de lui et d’Adam alors que le groupe gagne de l’avance sur eux. La proximité leur offre une fenêtre d’intimité que le guide utilise à bon escient et le plus clairement possible. Mason avale sa salive de travers alors que Dafydd lui dit mot pour mot qu’il en a marre du cirque qui se joue et qu’il souhaite lui parler en privé, après. Mason toussote, poing devant la bouche alors qu’il assimile ce qui vient de lui être dit. Les émotions qui parcourent son corps sont en conflit, de la peur, de l’excitation, il ne sait pas comment prendre le fait que Dafydd souhaite lui parler en privé. Mais il a hâte, et c’est comme si l’euphorie des instants échangés avec lui lui revenait de plein fouet.
Dafydd s’excuse et s’envole pour rejoindre les devants du groupe tandis qu’Adam se stoppe, suivit de Mason, qui semble se décomposer sur place. Le masque tombe et s’écrase sur le sol et Mason ne semble pas accablé par la façon dont les morceaux fissurés surplombent son être. Il a du mal à se l’avouer, mais l’espoir d’une relation quelconque avec Dafydd compte bien plus que ce qu’Adam pourrait lui offrir. Et ça pourrait aussi bien être une pensée néfaste, le genre de pensée qui s’incruste dans le crâne et blesse sans n’avoir aucun fondement, mais secrètement il y s’attache et ça lui fait peur. Son ventre se serre, son pouls s’accélère, mais il ne dit rien et ce silence froisse Adam.

« Tu n’as vraiment rien à dire ? »

Le blond lui tend une perche, malgré la déception dans son regard, il semble prêt à écouter alors Mason prend son courage à deux mains et lui répond.

« Désolée, je... Je n’ai pas réussi à être honnête avec toi. »

Il expire ce qu’il pense être un souffle capable de l’alléger, mais le poids est toujours là. Adam le considère du regard, attentif à ce qui va suivre.

« Je connais notre guide, j’ai eu une relation avec lui. »

Adam secoue la tête, comme si l’information en elle-même n’avait aucune violence en son centre, comme si ça ne l’aurait pas dérangé de le savoir. Avant.

« Pourquoi m’avoir menti ? Tu aurais simplement pu me dire la vérité.
- Parce que ça m’a pris de court, je ne m’attendais pas à le voir lors de notre premier date. Je voulais me concentrer sur toi et l’oublier, explique Mason du mieux qu’il peut.
- Et ça a marché comme tu le voulais. »

L’ironie dans sa voix le blesse, mais le grand brun se rend bien compte qu’il le mérite. C’est de sa faute s’ils en sont là. Il aurait pu être franc d’entrée de jeu mais il avait fallu qu’il garde tout pour lui, encore une fois. Il n’était pas mieux que son père et l’idée le mortifiait.
Il aurait bien voulu engager un contact, mais il sent bien que ça ne servirait à rien. Alors il garde ses distances, mains dans les poches.

« J’ai merdé, j’aurais dû être honnête avec toi, et j’en suis désolé. »

Un silence bien trop pesant s’établit entre les deux hommes. Mason sent la façon hâtive dont son cœur bas et la façon dont Adam le considère ne lui donne pas beaucoup d’espoirs.

« J’apprécie tes excuses, Mason... »

Il sent le ‘mais’ arriver.

« Mais l’honnêteté est quelque chose à quoi je donne de l’importance dans une relation. (Il expire) Et il y a clairement quelque chose d’inachevé entre toi et lui, et tant que ne l’auras pas réglé, je ne pourrais pas envisager de continuer à te voir. »

Il comprend. Adam établit des limites et il a raison, c’est quelque chose que Mason admire, malgré la situation. Le groupe et son guide ont de l’avance sur eux mais la visite semble s’arrêter là pour les deux hommes. Ils échangent un signe de tête et le bel Allemand s’en va. Le grand brun le regarde pendant un moment avant de reporter son attention sur le groupe qui continue d’avancer. Il vide ses poumons et trottine afin de rattraper les membres de la visite. Le poids qui lui pesait sur les épaules a disparu alors qu’il reprend sa place pour la visite. Il écoute Dafydd compter les mésaventures d’une énième personne tandis que ses yeux l’étudient. Cette fois, il peut se perdre sur lui sans que ça ne soit un problème, et c’est ce qu’il fait. Il examine ses traits, la façon dont l’âge commence à marquer ce visage taillé par la fatigue. Ses joues creuses et comment la barbe et ses vêtements lui donne des airs d’aristocrate. Il se sent presque coupable d’avoir laissé Adam partir si facilement, mais le blond a raison et Mason a besoin de mettre les choses au clair. Alors le grand brun continue tranquillement la visite, tout en sachant qu’à sa fin, il se retrouvera seul avec Dafydd, idée qui l’inquiétait au début mais qu’il attend maintenant fermement.

Raton
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Raton
Jeu 4 Juil - 9:14
Peut-être que c'est ce que tu avais besoin, au fond.

Un peu d'honnêteté.

Tes piques et tes histoires à double-sens ont failli te couter l'integrité de ton job et surtout, surtout, la vie d'un touriste. N'est-ce pas une partie de ton travail que de surveiller ton groupe? De veiller à leur sécurité?

Mais ta tête était ailleurs. Quelques part dans les rues d'un Camden Town qui n'existe plus tout à fait de la même façon. Quelque part entre ton sac de couchage plein de puces et une voiture glauque, arrêtée à un feu de circulation.  Quelque part dans un centre d'échange de seringues, cinq minutes avant la fermeture.

Qu'est-ce que ça fait de voir le gaillard qui occupe ses pensées, depuis douze ans, tenir la main d'un autre homme? Ce n'est pas le moment d'y penser. L'article de journal, scotché sur le mur de ta chambre date au moins de deux ou trois ans.

Tu aurais pu le retrouver. Mais tu n'avais rien fait. Après tout... il est parti du jour au lendemain, non? Sans un mot ni carte postale.

Comme si l'étincelle qui avait éclaté entre vous deux n'était qu'une illusion.

Ton illusion.

Tu savais qu'il était en ville. Tu n'as pas cherché à le contacter. Cette rencontre aurait pu se produire à n'importe quel moment. N'importe où. Au centre commercial, à la supérette. Dans un club. Mais... il a fallu qu'il ré-apparaisse lors d'un de tes tours. Qui prend la peine de payer une attraction pour visiter sa propre ville?

Et qui est le blond, pour Mason? Que représente-t-il pour lui?

N'y penses pas. Cette confrontation t'a fait du bien. Sera-t-il encore là, après le tour? Probablement pas. Mais ce n'est pas le temps d'y penser. Par la grâce divine, tu réussis à mener ton groupe au Greyfriars Graveyard sans autres anicroches. L'histoire du poltergeist fait toujours sensation. Coup d'oeil vers l'arrière. Toujours pas signe du couple. Ton coeur se serre.

Ils sont partis, n'est-ce pas? Un frisson te parcours l'échine. Tu as froid, tout d'un coup. Tout ça après tant d'années, vraiment?

Tu essaies de reprendre contenance. Ton public est de nouveau à l'écoute. Les résurectionnistes remettent un peu plus d'ambiance et les précédents incidents sont oubliés, ou presque. Troll, fées et gnômes achèvent l'avant dernier acte de ton spectacle. Les sens-tu frémir, ces touristes? Le poltergeist est l'un des phénomènes surnaturels les mieux documentés.

Tu t'avances, vers le Black Musoleum et c'est là que tu l'aperçois de nouveau. Mason.

Où est son amoureux? Ton silence en dit long. Tu déglutis en lui faisant un signe de tête. Quelques minutes avant la fin de ce cauchemar. Quelques minutes avant de te retrouver seul, avec lui.

Tu te positionnes devant les grilles et recommence ton numéro, cette fois-ci, avec passion. Courants d'air glaciaux. Courant d'airs bouillants, morsures, ecchymoses, lacérations, coups d'outre-tombe ne sont que quelques manifestations répertoriées de cette tombe, dressée sur les terres infâmes des excommuniés, que l'on ne peut plus accéder.

C'est presque avec soulagement que les américains applaudissent, à la fin du numéro. Une des françaises se plaint du froid soudain et tout le monde semble vouloir déguerpir. Les pourboires sont généreux.

Au moins... tu auras de quoi pouvoir noyer ton désespoir...

Et voilà. Vous êtes enfin seuls. Seuls dans ce cimetière désert, un peu reclus de l'animation qui bat encore so plein sur High Street.

Deux fantômes du passé, qui se retrouvent.

Silence.

"Où est l'allemand? Il est parti? Tu vas le rejoindre quelque part?"

Hésitations.

"Je ne pensais pas te revoir ce soir. Tu... tu n'as pas beaucoup changé."

Apotheosis
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Sam 6 Juil - 19:13

Mason Sallow
J'ai 37 ans et je vis à Édimbourg, Écosse. Dans la vie, je suis Assistant Social et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien/pas bien.

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Un signe de tête, précurseur d’une situation qui ne demande que d’arriver, est échangé. Les mains dans les poches, Mason écoute les terribles histoires d’apparitions qui hantent le lieu. Il trouve un certain charme au cimetière, malgré les légendes qui y prennent pied. Son approche réaliste ne permet pas aux mythes de s’imprégner dans son esprit, mais il remarque rapidement la différence de croyance en voyant les autres membres du groupe frissonner. Mais la journée pourrait suffire à lui faire croire aux fantômes, à ceux qu’on fuit et qui nous retrouvent malgré tout. Et ceux-là n’ont pas besoin d’être morts pour effrayer, il leur suffit juste d’arriver à un moment inopiné, à un moment où on aurait jamais pu prédire les retrouver. Et c’est leur matérialité qui est effrayante, la tangibilité derrière leur apparence. Fantômes tués par l’esprit, oubliés et enfermés dans un recoin du cerveau, pour au final être libérés par leur autonomie et la roue du destin. Alors quand Mason entend son propre fantôme parler de revenants, ils commencent à y croire un peu, assez pour frissonner à son tour.

La visite se termine dans des applaudissements, vite effacée par les plaintes d’une participante refroidie. Et il n’en faut pas plus pour effrayer le reste du groupe, qui s’évade après avoir remercié généreusement le guide. Mason les observe se séparer d’un surplus d’argent, ce qu’il trouve sensé vis-à-vis de la prestation offerte, mais ses mains ne quittent ses poches que pour aligner sa silhouette.
Il ne s’en rend pas compte mais il regarde Dafydd comme lors de leur premier rapprochement. Son regard est sombre et habillé de quelque chose d’indescriptible. De la détermination, sûrement. Il attend que le cimetière se vide et entame les quelques pas qui le séparent de Dafydd. Il trouve cela amusant que leurs retrouvailles se passent dans un cimeterre, c’est presque trop gros pour être vrai. La journée a un goût différent, il pourrait être en train de rêver mais la réalité est trop prenante pour le faire douter.

C’est son interlocuteur qui coupe le silence, et la question qu’il pose dénote une certaine inquiétude. Inquiétude que le grand brun remarque immédiatement.

« Oui, il est parti et non, je ne vais pas le rejoindre. »

Il fait tout pour paraître calme et son attitude lui fait remarquer quelque chose, il cherche à plaire à Dafydd, et cette réalisation le surprend. Et pourtant c’est écrit en lettres grasses, dans son regard sombre et sur ses mains détendues, mains qu’il aimerait serrer et desserrer afin de nourrir le peu de stress encore présent.
Et son interlocuteur lui fait remarquer qu’il n’a pas beaucoup changé, remarque qu’il lui ôte un sourire. Mason pourrait se noyer dans ses yeux s’il ne faisait pas attention, et pourtant ce regard ne l’accueille pas et il comprend totalement pourquoi. Il l’a fuit car il était en train de tomber pour lui et maintenant que, par chance, Dafydd l’a retrouvé, il veut reprendre quelque chose qui n’a plus lieu d’être.
Silence, le sourire s’en va et son expression s’efface.

« C’était inattendu, en effet. »

Il regarde le sol, comme un enfant qu’on gronde et pourtant cette fois, il est vraiment détendu.

« Ça fait longtemps que tu vis ici ? »

Le mot tourne en boucle dans sa tête, ‘désolé’, c’est tout ce qu’il a sur le bout de la langue à chaque parole. Mais il préfère continuer à faire la conversation, il sait très bien que ce mot entamerait une conversation qu’il souhaiterait éviter, pour le moment.

« Le métier de guide te va bien, ça se voit que les gens apprécient vraiment l’expérience que tu leur offres. »

Ça fait plaisir de te voir enfin vivre ta vie. Il le pense tellement fort mais lui dire cela serait comme revêtir ses vêtements de travail et il n’a pas envie d’être ‘Mason l’assistant social’, pas maintenant.

Raton
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Lun 8 Juil - 10:08

Oui, il est parti et non, je ne vais pas le rejoindre. 

Est-ce que tu voulais? Devrais-tu célébrer? Que signifie réellement l'absence de l'allemand? Depuis combien de temps se fréquentent-ils? Ils avaient l'air de jolis tourtereaux ensemble. De ces amoureux qui viennent de se redécouvrir encore et encore à chaque matin. Qu'ils soient ensemble depuis la veille ou depuis dix ans. Les papillons au ventre et le désir prêt à éclater et en remettre encore et encore.

Ce genre d'amoureux qui en a vu d'autres. Qui ne se lâchent pas à la moindre peccadille. Le genre de couple qui se partagent ses forces et ses faiblesses, qui fait des compromis et qui communique, peu importe la situation.

Le genre d'histoire d'amour que tu n'as jamais eu. Et que tu n'auras sans doute jamais.

Les mains dans les poches, tu regardes le sol rocailleux du cimetière, sous vos pieds. Toi, tes relations se sont simplement enchaînées et évanouies pour des riens. Par ennui, par conflits de tout genre. Parce que tu choisissais les mauvais types et délaissais les bons pour une connerie.

Peur de l'attachement. Destruction et sabotage. C'est ce que certains te disaient, dans l'effort ultime de te faire rester. Comme si te donner une étiquette allait te convaincre de t'assagir une bonne fois pour toute.

Mais tu savais toi. Tu savais que tu ne retrouverais jamais cette passion que tu avais connue, il y a douze ans. Jamais.

Tes doigts trouvent leur chemin d'eux mêmes vers la poche de ta jolie et en sortent ton paquet de cigarettes? Est-ce respectueux de fumer au-dessus de l'éternel repos des morts? Tu t'en fiche un peu. Les trepassés de Greyfriars Kirkyard en ont sans doute l'habitude, maintenant. Le briquet clique une fois. La flamme s'allume... et disparait. Il te faut trois coups pour allumer ta cigarette mais tu n'y fais pas attention. C'est l'émotion, c'est tout.

Toutes tes pensées sont tournées vers l'homme en face de toi, à défaut d'avoir le courage de le regarder enfin dans les yeux. Tu te baisses pour soulever ton chat et le remettre sur tes épaules.

"Vous ne êtes quand même pas disputés? Pas pour ça? Ça fait... ça fait combien de temps que tu es avec lui? Je... je vous ai regardé, tout à l'heure.... Vous faîtes un beau couple."

Silence. L'allemand avait l'air doux et sympa. Et beau comme un dieu. Le genre de mec qui met à feu et à sang tout Grindr et qui, pourtant, veut une relation à long-terme. Alors pourquoi Mason est-il là? Tu tires une nouvelle fois sur ton bâton de cancer et lève enfin le regard vers lui.

Non, ce n'est pas vrai. Il a changé. Il semble solide, à présent. Mature. Et conscient de ses actes.

"Ouais... ouais c'était inattendu. Qui a eu cette brillante idée? Lui ou toi? Qui va dans un ghost tour, comme rendez-vous romantique? Le resto et le cinéma, c'est toujours à la mode ou pas, chez les amoureux? Je ne sais plus, depuis le temps."

Bars glauques, ruelles et Grindr. C'est â, ton univers. Mecs fast-food, mecs à la chaîne.

Petit sourire rempli de tristesse. Depuis quand es-tu à Édimbourg? Trop longtemps sans doute. Assez pour que cette rencontre ne soit pas une coincidence. Assez pour montrer toute ton indifférence. Assez pour que le hasard décide ou non de votre destinée.

"Tu... tu te souviens de Jo'? Tu sais... Enfin, peut-être pas. Vous voyez des tonnes de gosses vous.... Et Jo' a changé pas mal, depuis le temps. C'est iel qui m'a dit que la ville était bien. J'étais au Nouveau-Brunswick, je mourrais d'ennui alors... j'ai tenté le coup. Ça fait... trois ans maintenant? Je ne le regrettes pas."

Sourire. Tu éteins ton mégot avec la semelle de ta chaussure et le remets dans ton paquet. Respect. Tu l'aurais jeté négligemment par terre, autrement, mais c'est tout de même un cimetière ici, après tout.

"Hmm... pas ce soir. J'avais la tête ailleurs. Ça fait longtemps. T'es... t'es parti comme ça du jour au lendemain..."

Apotheosis
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Jeu 11 Juil - 19:43

Mason Sallow
J'ai 37 ans et je vis à Édimbourg, Écosse. Dans la vie, je suis Assistant Social et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien/pas bien.

Kyle Gallner (c) Barbe Noire

Le fait que leurs regards préfèrent se tourner vers le sol que leur personne est le genre de spectacle dont les morts raffolent. Ce divertissement mélodramatique devrait suffire à noyer leurs âmes en peine, du moins assez longtemps pour leur faire oublier leur propre souffrance.
Les quelques secondes que prend Dafydd pour saisir et allumer sa cigarette suffisent à remettre de l’ordre dans les pensées de Mason. Il regarde la clope s’allumer sans pour autant ressentir l’appel de la nicotine, ce qu’il ne réalise pas, signification d’une détermination saine. L’homme qui a pour but d’aider enfants et parents s’est perdu de vue, tout en revêtant le costume de cet homme qu’il déteste tant, son père. L’ironie dans le fait de maudire son père pour au final marcher dans ses bottes lui fait mal et il se demande pourquoi c’est seulement maintenant qu’il le réalise. Il aurait dû être là pour Dafydd, il aurait dû communiquer avec lui, et comme cette image du père qui abandonne deux enfants et la femme qu’il disait aimer, Mason avait fuit. La culpabilité lui laisse un goût amer dans la bouche, il s’en veut pour tellement de choses qu’un ‘désolé’ ne suffirait pas à l’expier.

Il regarde le félin noir rejoindre les épaules de son maître et s’arrête sur le visage de ce dernier, s’il veut être sincère, il doit regarder son interlocuteur. Et c’est peut-être un signe qu’être sérieux le ramène à la personne qu’il est quand il s’assoit dans son bureau, prêt à recevoir des âmes en détresse.
Puis Dafydd coupe le silence ; il s’intéresse à Adam, et Mason comprend entièrement pourquoi. Car l’allemand a pris un rôle que le grand brun n’osait même pas ouvrir à Dafydd, et c’est pire encore, parce que c’est un rôle que Mason lui a volé sans lui laisser l’espoir d’en rêver. Il aurait très bien pu mettre fin à la relation qu’il avait avec Dafydd mais il avait préféré fuir tout un pays. Et il pouvait se cacher derrière l’excuse de la mutation professionnelle, la vérité restait qu’il n’avait même pas dit au revoir à son amant et c’était suffisant pour le blâmer.
Il expire l’air de ses poumons et répond.

« C’était notre première rencontre, et j’imagine qu’on s’est disputé, en effet, mais on ne s’est pas quitté sur un désaccord. »

Il espère que Dafydd ne s’en veut pas pour ce qui s’est passé entre Adam et lui. Il n’est pas celui à condamner, loin de là.
Il rigole légèrement à la remarque qu’aller dans un ghost tour pour un rendez-vous amoureux n’est pas une bonne idée.

« C’était mon idée. J’avais envie d’être original. »

Il hausse les épaules. Adam aime l’épouvante et Édimbourg alors il s’était dit qu’en choisissant une visite guidée mêlant les deux il ne pouvait pas se rater. Et d’une certaine façon, il ne s’était pas raté.
Il remarque le léger sourire triste qui rejoint les lèvres de Dafydd, savoir qu’il est la raison de l’affliction qui accable ce dernier lui serre le cœur. Putain. Comment avait-il pu merder à ce point ?
Une pointe de colère se mêle à la culpabilité, mais il préfère garder sa colère pour une autre fois. Pour quand il sera seul entre quatre murs. Sûrement à l’aide d’une bière fraîche et du plafond comme distraction. À retourner ses pensées et essayer d’en faire sens, de dénouer les nœuds.

« Jo’ ? Il me semble que c’était un, une, ami.e à toi ? » Silence. « Trois ans ? »

C’était beaucoup plus qu’il ne l’avait imaginé. Il ne sait même pas quoi répondre.

Il expire la colère qui lui restait en travers de la gorge dans un souffle qui semble emporter son âme. Ses traits s’affinent et son regard se peine. ‘‘T'es parti comme ça du jour au lendemain.’’. Il se sent vide pendant quelques secondes. Et même s’il a du mal à comprendre ses agissements, il doit accepter que c’est arrivé.

« Désolé, Dafydd. »

Il laisse les mots atteindre leur destinataire, il les laisse emplir le cimeterre, comme un écho sans fin. Pas de ‘mais’, pas d’excuse, juste un pardon sincère. Et Mason sait que Dafydd n’est pas obligé de les accepter, et il fera avec son choix, quel qu’il soit.

« J’ai craqué, j’ai eu peur et au lieu de m’occuper de la situation comme il le fallait, j’ai fui. Je pourrais me lamenter pendant plusieurs minutes mais je veux que mon pardon reste sincère. Tu méritais, mérites, tellement mieux et je suis désolé de t’avoir laissé sans un mot. »

Et cette vérité ne le déleste pas du poids de ses erreurs, pas qu’il s’y attendait, car il savait que la douleur resterait. Il se sent honteux ; le goût amer s’intensifie et le rend nauséeux. Toutes les émotions qu’il ressent l’accablent d’une façon différente. Mais il reste droit, pour lui, pour Dafydd.

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