Peu importe qu’ils soient en uniforme, qu’ils soient officiers de police et qu’ils soient en service. Ils n’étaient pas infaillibles. Ethan avait eu peur, et il n’était sûrement pas le seul. Alors oui, il prit quelques secondes pour la serrer contre lui, pour tenter de la rassurer. Ce n’était rien quelques secondes. S’il était intervenu quelques minutes trop tard, ça aurait été son cadavre qu’il serait sûrement en train de blottir tout contre lui. Alors non, ce n’était rien quelques secondes. Ethan se recula et se mit à sourire « C’est une manière de me dire merci, c’est ça ? ». Même si au fond de lui, il s’était fait la même remarque. C’était encore une recrue et il l’avait laissé seule dans cette ruelle… Un regard pour Lizzie qui prit du retard alors qu’il s’avançait dans la ruelle. Il l’entendit marmonner, mais l’ignora. Elle s’en voulait sûrement et c’était normal. C’était la peur qui voulait ça. Alors il la laissa faire et rejoignit l’autre suspecte qui le gifla avant qu’il ne lui hurle de se taire. Ce qu’elle fit sans demander son reste.

Laissant cette dernière entre les mains de ses collègues, Ethan s’approcha de sa propre équipière et lui rendit son sourire, sans vraiment de conviction. Il lui sourit à sa remarque qu’il ne renchérit pas. Ce n’était pas le moment, et encore moins le lieu. Un hochement de tête silencieux, puis un haussement de sourcil « Heureusement qu’on n’a pas besoin d’apprendre à compter dans la police ». Puis un regard pour l’arrière de sa tête qui ne présageait rien de bon. Ils se mirent à parler en même temps. Il ne lui laissa pas vraiment le choix. Elle allait l’accompagner à l’hôpital « Alors monte dans cette satanée bagnole ! » pendant qu’il contournait la voiture, lui désignant ladite voiture du doigt, et monta derrière le volant.

Comme après chaque intervention, Ethan resta silencieux, repassant chaque instant dans sa tête. Inlassablement. Enfin, jusqu’au moment où Lizzy prit la parole. Il tourna la tête en sa direction, et reporta son attention sur la route, passant ses doigts sur son arcade en sang, et remit ses deux mains sur le volant « On ne sait pas… donc pas besoin de te poser la question ». Parce que ça pouvait clairement pourrir la tête ce genre de questions. Et si… Et si rien. Tout s’était passé à une vitesse folle et par chance, ils n’avaient, apparemment, que des blessures superficielles « C’est parce qu’il ne t’a pas assez regardé ou qu’il est difficile ».

Lizzy s’était montrée moins loquace en arrivant aux urgences. Silencieux, lui aussi, Ethan s’avança dans le couloir des urgences en demandant une consultation. Il était resté dans un coin, près de la porte, le dos contre le mur et les bras croisés, fixant Lizzy qui semblait avoir davantage peur de l’infirmière que du type fou qui avait bien failli la tuer. Un froncement de sourcil alors qu’elle s’apprêtait à quitter la pièce. Ethan se redressa et lui attrapa le bras « Non. Tu te fais ausculter correctement. On ne sortira pas d’ici tant que ça ne sera pas fait ! » souffla-t-il. Il laissa sa main glisser le long de son bras jusqu’à sa main « S’il te plait. Pour moi » et l’entraina jusqu’au lit, restant à côté d’elle « Regarde-moi et laisse faire cette gentille infirmière. Et puis, il y a plus horrible que ma belle gueule » alors qu’il lança un regard à l’infirmière derrière la jeune femme, souriant à sa remarque. Il reporta son attention sur Lizzy « Dans les jours à venir, tu vas te demander ce que tu aurais dû faire. Aurait pu faire. La réponse n’est rien. Le principal, c’est que tu ailles bien, le reste, on s’en fout ». Il l’observa un instant et ajouta « Et tu me dois une bouffe pour t’avoir sauvé la vie ! Et pas un hamburger. Un chouette restau. Un peu chic ».

Lui dire merci. Elle aurait pu le faire. Le simple fait qu’il lui ait sauver la vie, qu’il la serre contre lui, qu’elle sente à quel point l’intervention foireuse venait de le bouleverser, oui Lizzy aurait dû dire merci. Mais pour le moment, elle était encore en état de choc, et peu à peu c’était de la colère qu’elle éprouvait, contre elle même. Parce qu’elle n’avait pas su gérer, parce qu’elle était bien loin d’avoir assurée. Alors c’était une sorte d’humour qu’elle avait employé, comme pour mieux faire passer la pilule, comme pour dédramatiser tout ça.

« -oui ça va je monte ! » répliqua t elle non sans une grimace bien plus liée à la douleur qu’à ce qu’elle venait de dire. Elle n’avait pas la moindre envie de se retrouver dans une pièce toute blanche, qui puait le désinfectant, avec une infirmière lui tripotant le cuir chevelu. C’était rien qu’un petit bobo, ça allait passer tout seul. « -vu la tronche de sa nana, il semblait pas difficile ce con... » répondit Lizzy avec mauvaise fois, gardant les yeux sur la route pour éviter de gerber. Contre coup du choc, de l’odeur du sang et des poubelles. Sans compter les vertiges qui lui troublaient la vue.

Il fallait recoudre, quelques points, rien de bien douloureux, une petite anesthésie locale et en quelques minutes c’était bon. Mais c’était loin d’être si simple pour la jeune femme. Alors elle tenta tant bien que mal de cacher sa panique interne, laissant volontiers sa place à Ethan. « -non mais c’est bon je te dis ! Je vais bien ! C’est ton… » mais elle ne termina pas sa phrase. C’était quoi ça ? Pour moi avec ce petit regard tout mimi ! Rah le con il savait y faire ! « -tu fais chier. » fut sa seule réponse alors qu’elle le laissa la conduire vers le lit. Sans même s’en rendre compte elle serra fort sa main. « -ah ba tu vois, je suis de trop ! Je vais vous laisser et la gentille infirmière va regarder ta petite tronche de plus prêt. Voilà bon plan… » et elle se redressa. Mais cette fois ci, un vertige la cloua sur place, et fut bien plus efficace que les beaux yeux d’Ethan pour la faire s’asseoir à nouveau.

Elle porta sa main à son front, fermant les yeux quelques secondes. « -doucement d’accord... » souffla la jeune femme à l’intention de l’infirmière qui était en train de préparer son matériels, là juste derrière elle. Lizzy n’entendait que ça, bien plus que le son de la voix d’Ethan. « -me parle pas de bouffe je vais vomir… » répliqua la jeune femme avant de serrer les dents. L’infirmière lui tendit un bassinet et la jolie blonde rendit son déjeuner. La belle rousse en tenue blanche parla alors de recoudre puis de faire passer une scanner pour vérifier qu’il n’y avait pas de traumatisme crânien. D’un revers de main Lizzy s’essuya la bouche, le souffle court elle répondit : « -non c’est bon… Je vais pas passer la journée ici ! Aïeuhhh ! » fin de phrase en un cri. L’autre venait de piquer pour l’anesthésie locale. « -vous pouvez pas prévenir sérieux ?! » commença à s’emporter la jeune femme en tentant de se retourner. « -j’ai déjà super mal alors si vous en rajouter ! » ça n’était pas des manières, clairement elle avait peur de l’aiguille et du fil qui allait passer dans sa peau. Là juste à l’arrière de sa tête ! « -vous allez pas me couper des cheveux hein ?! » panique à bord en ouvrant de grands yeux. « -non stop c’est pas possible je veux pas je... » mais elle avait fait la boulette de se lever à nouveau et cette fois ci, elle tomba dans les vaps.

Ethan s’était résolu à seulement lever les yeux au ciel devant le commentaire de la jeune femme, préférant conduire jusqu’à l’hôpital en silence, plutôt que de débattre inutilement sur l’apparence physique de la toxicomane qui aurait pu les faire tuer tous les deux… Évidemment, cela aurait été trop beau que, cette dernière, reste paisible aux urgences. Etonnamment, il parvint à trouver les mots pour la retenir dans la pièce, avec l’infirmière. Lui aussi avait eu peur dans cette ruelle, et il voulait s’assurer qu’elle irait bien. Un petit sourire « Je sais » alors qu’il l’entraina jusqu’au lit d’hôpital. Sa main dans la sienne, il ne la lâcha pas, l’obligeant à se concentrer sur sa personne. Ethan se mit à rire tout en baissant la tête un instant, puis échangea un rapide regard avec l’infirmière qui répondit « Je suis mariée… avec une femme » alors qu’il ajouta « Reste assise, s’il te plait » en voyant que le peu qu’elle s’était levée, elle n’allait pas bien.
Sa main toujours dans la sienne, il resserra un peu plus son emprise sur ses doigts tout en lui souriant, la regardant dans les yeux un instant avant de faire un signe à l’infirmière. Quand il se mit à parler de restaurant, il fronça les sourcils. Ce n’était jamais bon signe de vomir après un coup sur la tête. Il lui retint les cheveux pendant qu’elle vomissait dans le bassinet. Il hocha de nouveau de la tête à l’intention de l’infirmière, répondant pour Lizzy qui ne semblait pas être une grande adepte des hôpitaux « Tu ne sortiras pas tant que je ne serai pas sûr que tu ailles bien ! Maintenant, arrête de faire ta gamine et ferme-là ». Lorsqu’elle tenta de se retourner, Ethan attrapa son uniforme pour la faire se retourner dans sa direction « Eh ! Tu vas te détendre ! Ce n’est pas une opération à cœur ouvert ».

Ethan lâcha sa main quand elle se mit à paniquer, se relevant sous la panique et voilà qu’elle tomba dans les pommes, rattrapé de justesse par le policier qui la souleva du sol pour l’allonger sur le lit d’hôpital « Vous allez être tranquille maintenant ». Il tint sa main tout le long, et cela jusqu’à ce qu’elle parte pour le scanner. Il s’était alors fait recoudre l’arcade à son tour, fait vérifier le coup reçu à l’abdomen. Il s’en sortait avec une cicatrice pour le sourcil et un hématome sans gravité pour l’abdomen. Il patienta, le reste du temps, dans le couloir. Il s’était rapidement éclipsé pour aller pisser, ainsi que pour prendre un café. Il s’était amusé à faire les cent pas dans le long couloir jusqu’à ce que l’infirmière ne vienne le voir. Léger traumatisme crânien. Une surveillance de 24H obligatoire. Il avait alors acquiescé, remercié la jeune femme, et était rentré rapidement chez lui pour troquer son uniforme contre une tenue plus adéquate. Le policier s’était fait passer pour le petit-ami afin de pouvoir rejoindre sa chambre où elle allait passer la nuit. Il avait pensé à ramener de quoi manger en chemin et sourit en la voyant réveillée « Bonjour la Belle au Bois Dormant ! Comment tu te sens ? Les docs t’ont expliqué que tu allais passer la nuit ici ? » et rapprocha la chaise du lit, déposa le sac en kraft sur la table de nuit et prit place sur le siège « Tu veux que je contacte quelqu’un ? ». Un regard pour la chambre d’hôpital « J’ai connu mieux pour une première nuit avec une femme, mais je ferais une exception pour toi » alors qu’il reposait son regard brun sur elle « Alors, pourquoi tu as peur des hôpitaux ? Des aiguilles et tout ça ? ».

« -vous pouvez le dire qu’il vous plais pas, il va pas pleurer ! » avait renchérie Lizzy avec ironie. Pas la peine de trouver des excuses bidons ! Comme à chaque fois qu’elle se retrouvait à l’hôpital, la jeune femme devenait presque une autre personne. Elle était incontrôlable, la peur prenait le dessus. Et puis elle avait mal à la tête ! Comme si son crâne allait exploser. N’importe quels bruits étaient agressif. Et voilà qu’elle se retrouvait à vomir comme à un lendemain de soirée bien arrosé. « -hé tu me parles pas comme ça ! » avait répliqué la jeune femme. « -t’es largement plus mignon quand tu fais les yeux doux ! » ajouta t elle en sentant la panique peu à peu la submerger. Non, elle pouvait la le faire mais pourquoi il parlait d’opération à coeur ouvert ! Finalement la douleur ou la peur ou un beau mélange des deux la firent tomber dans les pommes.

L’infirmière pu faire son boulot. Enfin… Lizzy se réveilla alors qu’ils étaient en train de lui faire passer le scanner. En trois secondes la panique fut de retour. « -où est Ethan ?! Qu’est ce qui se passe ?! Laissez moi sortir ! » on lui avait demandé de respirer calmement, de se détendre, qu’il avaient presque terminé. Doucement, les jambes pendant dans le vide, elle avait tenté de réguler sa respiration, tout ça pour vomir à nouveau. « -hé qui m’a dé… » elle venait de réalisé qu’elle ne portait plus son uniforme mais une de ces chemise d’hôpital, qui laissa voir le dos et le cul surtout ! Ce fut un médecin cette fois ci qui vint lui parler, aller savoir pourquoi elle l’écouta avec attention, les yeux fermés. Une nuits sous observation, il faudra revenir pour retirer les points. Non ils ne partiraient pas tout seul. Ça allait bien se passer. Son petit ami allait la rejoindre bientôt. Un froncement de sourcil, elle n’avait pas prévenu Tony… Et de toute façon il n’était pas en ville. Un séminaire de trois jours. Le médecin lui proposa un léger calment pour la détendre, l’aider à se relaxer. Lizzy accepta. Bien volontiers. Il lui précisa qu’elle avait également une côte fêlée, et que c’était surement ça qui l’avait fait s’évanouir lorsqu’elle avait fait sa crise de panique. La douleur trop intense.

Pour le reste de la journée, elle s’enferma dans un mutisme, répondant seulement en hochant la tête. Lorsqu’elle fut seule dans la chambre blanche et vide, la jolie blonde se recroquevilla sur elle même, remontant ses genoux vers sa poitrine. Elle aurait aimé que Tony soit là. Mais ça ne servait à rien de l’affoler. Elle allait rentrer le lendemain et tout irait bien. Une bonne heure s’écoula sans qu’elle ne cesse de regarder le mur blanc devant elle, sans qu’elle ne bouge. Elle avait mal partout. Un froncement de sourcil lorsque la porte s’ouvrit. Avec lenteur elle tourna la tête. Un petit sourire avant de demander : « -qu’est ce que tu fais là ? » il n’avait aucun raison d’être ici. « -une nuit sous surveillance ça veut pas dire la tienne. » ajouta la jeune femme en le regardant s’asseoir. « -non c’est bon... » répondit Lizzy d’un ton monocorde en bougeant légèrement.

Il parvint à la faire rire, enfin rire trois secondes avant de grimacer. « -ça risque pas d’être la meilleure nuit de ta vie crois moi... » lui répondit Lizzy avec un léger sourire en coin. « -tu veux vraiment parler de ça ? » demanda t elle presque boudeuse. « -ça sens bon… » un regard pour le sac. « -t’as pris quoi ? » elle se redressa doucement, tenta de remettre en son oreiller un peu plus droit, grimaça, râla avant de soupirer en laissant tomber : « -tu peux m’aider au lieu de te foutre de ma gueule et de me laisser galérer ? »

Un petit sourire en pénétrant dans la chambre d’hôpital de Lizzy. Cette dernière ne semblait pas particulièrement ravie d’être là pour la nuit. Alors qu’il s’avançait vers elle, avec de la nourriture d’un petit restaurant où il avait ses habitudes, il répondit « Je suis venu te tenir compagnie » et posa son regard sur elle alors qu’il prenait place sur le siège « Je sais ». Un hochement de tête. Finalement, elle n’était pas peut-être pas en couple. Elle passait la nuit dans un hôpital et elle n’avait personne à contacter. Sur l’instant, en la faisant rire, il avait presque oublié qu’elle avait une côte cassée, mais sa grimace le lui rappela et décida de s’abstenir de la faire rire pour ce soir « Je m’en remettrais » et haussa des épaules « J’ai toute la nuit pour parler, et tu semblais vraiment paniquée tout à l’heure… » et regarda le sac kraft en souriant « J’ai pris des espèces de croque-monsieur au cheddar et des frites. L’infirmière m’a dit que ça ne posait pas de soucis » alors qu’il se levait pour ouvrit ledit sac, non sans s’amuser de voir sa recrue galérer avec son coussin « Tu es ronchon toi quand tu es blessée » et décida de l’aider. Il l’aida à se redresser doucement, puis cala les oreillers correctement derrière elle, avant de l’accompagner jusqu’à ce qu’elle se pose tout contre « Ça va mieux comme ça ? » et rapprocha la table devant elle. Il y disposa silencieusement le repas qu’il avait prit pour elle, et en fit de même avec le sien, lui poussant ses jambes « Laisse-moi un peu de place » pour pouvoir manger avec elle.

Ethan lui lança plusieurs regards sans mot dire alors qu’il mangeait ses frites une par une. Les images de la ruelle le hantaient encore. Ça lui rappelait de mauvais souvenirs qui l’avait conduit dans cette brigade, à chaperonner les nouvelles recrues. Il continua de manger ses frites une par une et se lança « Nous étions en intervention sur une prise d’otage de grande envergure dans une importante banque en centre-ville. Vingt-trois d’otages, dont deux exécutés. Quatre preneurs d’otages lourdement armés » il reprit une frite « La situation était incontrôlable. Je me suis faufilé dans la banque avec mon équipier, mais ils ont rapidement su qu’on était sur les lieux. Ils ont commencé à exécuter un nouvel otage, puis un second. J’ai donc décidé de tirer à vue, tuant tous les preneurs d’otages, un par un, avec mon équipier. Puis je me suis retourné pour lui donner la suite des ordres et il était mort… ». Il s’arrêta de manger, son regard fixé sur sa nourriture. Il resta un moment silencieux, puis reprit tout en fixant ses frites « On m’a dégagé du groupe d’intervention. On m’a dit que j’étais responsable de son décès parce que Jimmy me suivait comme mon ombre, même dans mes travers. Même sa femme m’en a voulu… Elle m’a giflé devant toute l’assemblée à son enterrement alors qu’ils étaient tous comme une famille pour moi. Je suis le parrain de son gosse… On m’a donc projeté dans une autre vie, dans une autre brigade ». Il releva ensuite ses yeux bruns sur Lizzy et esquissa un maigre sourire « Tu sais tout. Maintenant à toi : Pourquoi tu as peur des hôpitaux ? ». Tout s’expliquait. Le fait qu’il était là avec elle ce soir. La raison pour laquelle, il s’était rué sur ce type dans cette ruelle sans réfléchir. Parce qu’il ne voulait pas revivre cela une nouvelle fois.

« -ah ba si tu sais... » ajouta la jeune femme « -totalement accro à moi... » petit commentaire avec l’esquisse d’un sourire. « -on se rattrapera... » oui, ils trouveraient le moyen de passer une autre nuit rien que tout les deux, loin de ces murs blancs. Un pincement de lèvres lorsqu’il évoqua sa petite crise de panique. Elle préférait de loin s’intéresser à ce qu’il avait ramener à manger. « -uniquement quand je suis blessée, donc autant dire pas très souvent si on fait une petite comparaison... » avec toi… « -et puis je suis ronchon si je veux d’abord ! » ajouta Lizzy alors qu’il l’aidait enfin à se redresser un peu. « -ouais ça va. » c’était loin d’être le paradis puisqu’elle était dans un lit qui n’était pas le sien, à l’hôpital, avec sept points dans la tête, un léger trauma crânien, des infirmières qui allaient venir la faire chier toute la nuit pour être sur que ça allait, sans compter la chemise qu’elle portait, et le fait qu’elle avait froid. Ah oui et sans doute une sale tronche, les cheveux tout poisseux avec des vieilles croûtes de sang sécher, un mal de chien à chaque fois qu’elle respirait trop fort, et un mal de crâne qui lui donnait envie de s’éclater la tête dans le mur. A part ça… ça allait oui.

« -la chaise est pas assez mouleuse pour tes fesses ? » demanda Lizzy alors qu’elle bougeait pour le laisser s’asseoir sur le lit. « -tu mets pas des miettes partout ! Après ça gratte. » un léger sourire en coin, avant qu’elle ne commence à manger. Elle avait bien moins faim qu’elle ne le pensait. Commençant par les frites, elle jeta de temps à autre un regard à Ethan qui restait silencieux. En même temps, il n’était pas obligé de faire la conversation. Déjà qu’il était venu alors qu’il n’était pas obligé… Mais il ouvrit la bouche et commença à lui raconter une histoire de prise d’otage. Un léger froncement de sourcils de la part de la jeune femme, elle ne voyait pas où il voulait en venir. Ni en quoi l’histoire était censé lui remonter le moral ou l’aider à avoir meilleur appétit. Peu à peu elle comprit de quoi il lui parlait. Sujet tabou. Elle n’avait jamais cherché à savoir la vérité. Aujourd’hui il se confiait à elle. Sans vraiment qu’elle sache pourquoi.

Elle n’avait rien manger durant tout le monologue de son collègue. Puis restant fidèle à elle même, Lizzy leva les sourcils et dit : « -wahou… tu me racontes tout ça simplement pour que je t’explique ma petite mini ridicule crise de panique de tout à l’heure ? » le sourire doux qu’elle avait sur les lèvres lui soufflait silencieusement qu’elle était désolée pour lui. Sincèrement. Mais elle commençait assez à le connaître pour savoir qu’il ne voulait sûrement pas de sa pitié. « -c’est à cause de nombreuses interventions de chirurgie esthétique que j’ai fais. » le ton sérieux fut balayé par un sourire en coin. « -j’avais sept ans quand on a eut un accident de voiture avec ma nounou. Sur le coup, j’ai pas su dire si elle était morte ou seulement sonnée. J’avais une jambe de coincé par le siège passager. Pour arrivé à attraper son téléphone et appeler des secours, on était en campagne, je… j’ai forcé. Autant que j’ai pu… C’était ma jambe ou… » un pincement de lèvres. « -enfin bref ça à fait pas mal de dégâts, je suis restée hospitalisée durant six mois. Opérations sur opérations, puis rééducation… Sans compter toutes les piqûres pour éviter les infections, les soucis sanguins… Ma nounou s’en ai jamais remise. Elle est… en fauteuil, une grosse partie du cerveau ne fonctionne plus… Je ne sais même pas si elle sais qui je suis quand je vais la voir. » un nouveau pincement de lèvres. « -depuis c’est… c’est plus fort que moi, je le contrôle pas, je peux pas… ça fait remonter plein d’angoisse, de peur… » elle n’avait pas regarder Ethan une seule fois en lui confiant tout ça. « -rassure toi, j’ai pas grand-chose en cicatrice, quand on est gosse ça se repart bien. » sous entendant qu’il ne prendrait pas peur s’il la voyait nu.

Un petit regard complice, auquel il ajouta un « Je ne plus me passer de toi » en posant sa main sur son cœur alors qu’il prenait place à ses côtés. Il resta interdit quelques secondes par ce qu’elle ajouta. Se rattraper… Il aurait pu renchérir, mais la manière dont elle lui avait dit cela, le laissa… perplexe. Que voulait-elle dire par là ? Puis il posa son regard sur le sac duquel émanait une bonne odeur de bouffe grasse comme il l’aimait. Il décida de servir le repas tout en répondant « Tu verras, après vingt ans de services, tu ne compteras plus les cicatrices », parce que lui-même avait cessé de les compter. Un petit sourire amusé « Seulement ce soir parce que tu es blessée et que tu as eu une journée de merde ». Un regard pour la chaise qu’il venait de quitter « J’ai connu mieux, mais je m’adapte » alors qu’il prenait place sur le lit, bien plus confortable « Je ne mange pas comme un petit cochon ma p’tite ! ». Mais le Ethan taquin laissa place à un Ethan silencieux. Enfin, durant quelques secondes, peut-être quelques minutes, et cela avant de lui confier ce qui l’avait mené à la 12th, ainsi que les raisons pour lesquelles, ses équipiers ne cessaient de le faire chier à longueur de journées. Mais c’était surtout pour permettre à Lizzy de se sentir en confiance afin de lui expliquer les raisons de sa crise de panique quelques heures plus tôt.

Il reprit une frite pour conclure ce qu’il venait de dire et releva son regard brun sur elle, haussant les épaules « Oui ». C’était simple et concis. Oui, il le faisait uniquement pour cela. Et puis aussi, parce que ça lui faisait du bien d’en parler à quelqu’un d’autre sans avoir peur d’être jugée ou accusée d’être un assassin. Ethan pencha la tête sur le côté, comme à chaque fois qu’elle se foutait de sa gueule et ajouta « Plutôt bien réussie. On ne voit rien, sauf peut-être le nez ». Il continua de grignoter ses frites quand elle se mit à se confier à son tour. Malgré les années, c’était encore douloureux pour elle d’en parler. Alors il respecta les silences, comme il accepta qu’elle fixe la nourriture plutôt que sa personne. Comme il l’avait fait précédemment. Un petit sourire à ce qu’elle ajouta « Tu as de la chance, je ne sors qu’avec les filles qui ont des cicatrices. C’est plus sexy » tout en lui piquant une frite. Il n’allait pas la serrer dans ses bras, ou encore se montrer compatissant. Ils se trimballaient des casseroles derrière eux et c’était assez difficile, pour l’un comme pour l’autre, d’en parler à voix haute. Pas besoin d’alourdir l’ambiance « Juste pour info : Tous les séjours à l’hôpital ne sont pas aussi graves. Donc, la fois prochaine, il ne faudra pas t’inquiéter autant » en continuant de manger ses frites. Il se leva du lit en levant son doigt « Je reviens » et s’éclipsa de la chambre. Il fit quelques tours pour trouver l’infirmière et revint avec un fauteuil roulant dans la chambre et surtout, son petit sourire en coin « Allez viens, on va faire un tour ! J’ai pas trop faim de toute manière et toi non plus apparemment ». Il approcha le fauteuil du lit, puis l’aida à quitter son lit, son bras autour de sa taille, la portant presque pour la mettre dans le fauteuil, et lui posa sa veste en cuir sur les épaules « Tu vas te cailler sinon » et poussa le fauteuil jusqu’à l’ascenseur, direction le toit de l’hôpital. Il faisait froid. Il faisait nuit, mais le toit offrait une vue splendide Los Angeles « Quand je me retrouve à l’hosto, j’arrive toujours à me faufiler pour venir ici » tout en s’approchant du bord pour regarder en bas « On dirait des Playmobil » et retourna auprès de Lizzy « Ça te fait du bien ? Sinon on peut rentrer si tu veux » tout en désignant la porte derrière lui, du pouce.

« -une putin de journée de merde tu veux dire ! » renchérit la jeune femme. Ce qui voulait dire : oui j’ai tout les droits d’être ronchon ! « -je précise parce que c’est pas toi qui va devoir dormir là, donc peut être que tu t’en fou. » oh mince elle n’avait pas pensé que vous Ethan lui ferait autant de bien. La jeune femme s’était mise en tête qu’elle allait déprimer toute la soirée, se flageller pour ce qu’elle avait fait, ou plutôt pas fait. C’était con, mais elle ne pensait pas qu’il allait venir là voir, lui apporter à dîner et vouloir discuter.

Ce qu’il lui confia, ça n’était pas rien. Elle avait bien comprit de base qu’il y avait une histoire merdique. Blonde mais pas aveugle. Ethan se faisait charrier à cause d’elle, mais pas que. Elle préféra avoir recours à l’humour, évitant ainsi de poser des questions, et surtout de mettre les pieds dans le plat. Un léger moment de surprise lorsqu’il lui répondit un simple petit oui. Y’avait peut être plus simple comme technique d’interrogatoire… Il avait peut être besoin d’en parler après tout. « -ah toi aussi tu trouves que c’est pas si réussit que ça... » ajouta Lizzy en rentrant dans son jeu. Elle n’était jamais passé dans une salle d’opération pour ce genre de chose. Même pas en rêve !

Elle osa se confier sur sa peur panique des hôpitaux, des aiguilles, des piqûres… lui exposant ainsi une partie de son passé, un épisode douloureux. Un sourire malicieux à la réponse d’Ethan. C’était tellement plaisant de pouvoir parlé de sujets sérieux sans en venir aux larmes. Un froncement de sourcils lorsqu’il lui piqua sa frite : « -comme ça maintenant j’en ai deux ! » s’amusa t elle en pointant sa tête, louchant au passage. « -deux fois plus sexy ! » elle mangea trois quatre frites avant de dire sans le regarder, écrivant dans la sauce le mot sexy : « -si tu m’avais pas crié dessus, peut être que j’aurai gardé mon calme. Pour moi… - petite imitation d’Ethane en battant des cils – et trois minutes plus tard tu me hurles dessus… il paraît que lorsque quelqu’un fait une crise de panique, faut le serrer très fort, un peu comme une camisole de force, ça fait redescendre la tension. Je te dis pas de ma faire un gros câlin, mais c’est bon à savoir je pense... » et voilà qu’elle se remettait à parler pour ne pas dire grand-chose au final. « -quoi je parle trop c’est ça ? » demanda t elle lorsqu’il se leva. Un sourcil froncé, elle se demanda ce qu’il foutait à faire des aller retour… Elle lui cria : « -si tu cherches la jolie brune, elle est déjà partie ! J’ai pris son numéro pour toi ! » elle n’avait pas la moindre idée de l’heure, et elle se foutait bien d’avoir reveillé tout l’étage.

« -sympa ta caisse... » s’amusa la jeune femme ne le voyant revenir avec un fauteuil. « -je peux marcher ! J’ai juste pas le droit ! » fin de phrase en marmonnant. Lizzy se redressa, et pivota dans le lit. « -interdit de regarder mon cul ! » ajouta t elle alors qu’il l’aidait à se lever. « -je sais pas qui est le con qui a inventer ces chemise d’hôpital, mais il devait pas savoir ce qu’était la pudeur, ou alors il avait un cul d’enfer ! Ah… heu… oui mais toi aussi tu va avoir froid… On est con, il devait bien y’a avoir une couverture dans l’armoire… Un truc qui pu et qui gratte mais bon... » un haussement d’épaule. Même s’il était derrière elle, Lizzy sentait presque qu’il levait les yeux au ciel. « -attends mais tu m’emmènes où ? » finit elle par demander en tournant la tête vers lui.

Elle eut sa réponse bien assez vite. Silencieuse pour une fois,elle observa la ville, sans pour autant trop s’approcher. « -j’ai pas mon permis pour ce genre de véhicule, alors je vais pas trop trop m’avancer... » déclara t elle avec un sourire en désignant le fauteuil. « -monsieur l’habitué… » et pas une seule infirmière dans sa vie ? Il venait pas assez souvent. Elle croisa les bras parce qu’il faisait bien bien froid tout de même. Elle lui sourit avec douceur et répondit : « -non c’est super… Merci… » pas sur qu’ils passent la nuit ici parce qu’elle allait congelé mais changer d’air, prendre un peu de hauteur, ça lui faisait du bien oui. « -Ethan... » commença la jolie blonde après quelques minutes de silence : « -je suis désolée. Chut ! » elle savait d’avance qu’il allait lui dire de la fermer. Mais elle voulait lui dire. « -j’ai merdé. Tu es le seul à me laisser un peu de confiance et d’espace quand on bosse… Et je… j’ai pas été capable d’assurer. Alors… je voulais vraiment que tu saches que je suis désolée. Et... » un pincement de lèvres et elle ajouta : « -et je le suis aussi pour ton équipier. » Elle bougea le fauteuil de quelques centimètres et cela suffit à ce qu’elle écrase le pieds gauche d’Ethan. Elle grimaça en ajoutant la tête rentré dans les épaules : « -et pour ton pieds... »

« Totalement ! » répondit presque aussitôt Ethan qui, en effet, n’allait pas dormir dans ce lit. Alors mettre des miettes ou non, ce n’était pas son problème. En tout cas, c’était ce qu’il faisait croire à sa recrue qu’il tentait de distraire du mieux qu’il le pouvait. Et sans en connaitre véritablement la raison, il se sentit assez en confiance pour se confier sur ce qui l’avait mené à la brigade de Los Angeles, et puis ce fut au tour de Lizzy de lui faire part des raisons de sa crise de panique. Enfin, après avoir raconté des conneries sur ses nombreuses chirurgies esthétiques qui amusa le flic « Non, pas vraiment ». En entendant son récit, Ethan opta pour l’humour. C’était plus agréable que de transformer cette chambre en scène mélodramatique « Comment vais-je faire pour te résister ?! » tout en fronçant légèrement les sourcils, intrigué par ce qu’elle inscrivait dans la sauce, et se mit à sourire « Sexy. C’est bien, tu sais écrire » en la taquinant alors qu’il continuait de manger, au compte-goutte, ses frites. Un petit rire devant son imitation de lui « Eh ! Je me suis inquiété pour toi, tu devrais être touché ! » et voilà qu’elle se mit à déblatérer sans but sur comment rassurer une personne qui panique « Oui, un peu » tout en laissant un petit espace entre son index et son pouce, regardant à travers le petit trou. Oui, elle parlait un peu trop. Même beaucoup trop en fait.

Ethan quitta ensuite la chambre en quête d’une infirmière, mais surtout d’un fauteuil roulant, ignorant ce qu’elle ajouta sur la jolie brune dont elle avait le numéro de téléphone. En revenant, il se mit à sourire « Oui. Je l’ai eu à un bon prix. Décapotable, jante en aluminium » et s’approcha du lit « Tu t’écoutes parler quelquefois ? » alors qu’il l’aida à monter dans le fauteuil sans qu’elle ne défaille dans ses bras ou ne se fasse mal « Je l’ai déjà vu ton cul », et déposa sa veste sur ses épaules « Tu parles trop ! » tout en poussant le fauteuil jusqu’à l’ascenseur et resta silencieux face à son interrogation.

Qui aurait cru que la vue qu’offrait le toit de l’hôpital aurait raison de Lizzy et de sa capacité à parler pour un rien ?! Un sourire alors qu’il s’avança jusqu’au rebord du toit pour regarder en bas. Il revint ensuite vers elle « Oui ?! » mais elle s’excusa. Il n’eut le temps que d’ouvrir la bouche lorsqu’elle lui demanda de se taire. C’était l’hôpital qui se foutait de la charité. Il referma la bouche et l’écouta s’excuser. Il baissa les yeux, avant de grimacer sous l’effet du fauteuil sur ses chaussures de ville « Pas grave… » et secoua légèrement le pied avant de s’accroupir devant elle, déposant ses mains sur ses genoux « Je ne vais pas te punir, tu sais. Je veux dire, tu étais un poids léger face à lui. C’était prévisible. J’aurais sûrement fini à l’hôpital si les rôles avaient été inversés alors arrête de t’en faire » tout en haussant les épaules « Et si je t’ai parlé de ce qui s’est passé avec Jimmy, c’est juste que… bah c’est pour ça que je suis là ce soir. J’ai eu… J’ai eu peur que ça recommence » puis posa sa main sur la joue de la jeune femme « Ne te prends pas la tête avec ça, ok ?! » et ajouta en retirant lentement sa main de sa joue « Tu ne m’en veux pas au fait, je me suis fait passer pour ton copain ? Il ne m’aurait jamais laissé rentrer sinon… ».

Ethan lui fit faire le tour du toit, tranquillement, pour qu’elle puisse voir autre chose que les murs blancs de l’hôpital, puis la ramena dans sa chambre « Au fait, tu m’as dit quoi sur l’infirmière ? Elle t’a donné son numéro ? Tu fais dans les femmes maintenant ? » en souriant, alors qu’il l’aida à retourner dans son lit, non sans un regard sur les fesses de la jeune femme « Tu as un beau cul » et lui fit un clin d’œil.
Penché au-dessus d’elle pour ranger correctement les oreillers, son regard resta ancré dans celui de Lizzy et souffla un « Je pense que tu seras bien là » et approcha son visage du sien « J’ai bien fait de mettre un t-shirt, il fait chaud ici… » et effleura ses lèvres avant de fermer les yeux avec force « Tu es blessée… Désolé ma puce, en plus on avait un lit à disposition » et reprit place sur le rebord du lit pour continuer de dîner « C’est froid maintenant ! »

Un beau rire joyeux avant une grognement et une grimace de douleur. Elle marmonna en se tenant le côté : « -et toi tu sais lire. » dents serrées. « -ok ok je suis une petite nature, une super chochotte ! Je le cache pas ! J’encaisse super mal à la douleur ! » avait elle ajouter en lavant une main devant elle, avant qu’il ne se foute de sa gueule. « -en plein coeur sweety ! » ajouta la jeune femme en posant une main sur sa poitrine. « -hé c’est toi qui est venu, je t’ai pas invité. » s’il avait voulu du silence, il serait resté chez lui. Avec le temps, Ethan savait très bien comment elle était. Fatiguée ou non, de bonne ou de mauvaise humeur elle parlait tout le temps !

« -j’adore ! » surjouée, les mains sur ses deux joues, elle grimaça à nouveau après un petit rire. « -non ça c’est ton rôle je te rappelle. » puis elle tenta de se faire la plus légère possible dans ses bras. « -attends quoi ? Quand ? C’est toi qui… ? Non… Si ? » elle leva la tête vers lui, pencher en arrière pour savoir. Au lieu de ça il lui mis sa veste sur les épaules et se remise à parler pour rien dire.

Une fois sur le toit, elle sourit en voyant le spectacle. Elle se demanda trois secondes pourquoi sa meuf l’avait quitté, cherchant dans sa mémoire si il l’avait dit. Puis elle se souvint que c’était une tête de con, et que cela donnait une belle explication. « -c’est trop tôt pour la demande en mariage… Relèves toi c’est gênant... » elle voulait surtout éviter une leçon de moral. Qui ne vint pas. « -non mais si justement… Je... » elle se mordit les lèvres, laissa passer un silence. Elle parlait trop. Il lui avait dit. « -Ethan… je savais pas et... » mais il lui demanda de ne pas s’en faire. Lizzy était pourtant vraiment désolée de lui avoir fait remonter tout ça en mémoire, de lui avoir fait peur. Si elle avait assuré, ça aurait été bien différent… Et puis elle plissa les yeux. « -je me disais aussi que y’avait pas beaucoup d’infirmière qui m’avait demandé ton numéro... » marmonnement perso… « -c’est fou que co équipier ça suffise pas ! Non mais c’est vrai c’est quand même super important comme statut ! On a un lien unique toi et moi ! Hein c’est vrai ? Ba si avoues !… ok je la ferme... » conclue Lizzy en lui jetant un dernier coup d’oeil avant qu’il ne la balade comme si elle avait 111ans.

En revenant dans sa chambre, Lizzy sentit une légère angoisse refaire surface. « -de quoi ? Ah oui ! Enfin non ! Ouais c’était des conneries... » conclue la jolie blonde. « -elle a pas voulu me le donner, soit disant les trucs à trois c’est pas son genre. Mais vu que tu t’es fais passé pour mon mec, je comprends un peu mieux. » ouais c’était un poil plus logique du coup. « -je sais... » répondit Lizzy à son commentaire sur ses fesses, avant de se laisser tomber dans le lit. « -tu penses mal… on est à l’hôpital comment veux tu que je sois... » mais elle laissa sa phrase en suspens constatant qu’il ne se redressait pas. « -mais de quoi tu parles... » souffla Lizzy c’était quoi ce délire de tshirt. Elle resta pétrifiée alors qu’il approchait ses lèvres des siennes. D’ailleurs elle avait pincer les siennes, comme si cela pouvait empêcher un truc moche de se produire.

« -ok très bien je vais répondre à ta question. Tu as raison, je suis avec quelqu’un. » elle cligna des yeux plusieurs fois et ajouta le regardant puis regardant ailleurs puis le regardant à nouveau : « -il est pas là. Il est en séminaire pour trois jours. J’ai pas voulu l’appeler pour pas l’affoler pour rien. » puis elle baissa les yeux sur les draps, sourit avant de rire légèrement… puis grimacer : « -t’es doué bordel ! Tu as réussit à me le faire dire ! Tu serais doué pour les interrogatoires… Enfin quoi que sur les mecs ta petite technique là, ça dois pas vraiment fonctionner. Oh non tu va manger ça froid ? » elle fixa trois secondes ce qu’elle avait écrit avec la sauce. « -tu comptes pas dormir ici quand même ? Non parce que c’est hors de question, après ça va être de ma faute si tu es des cernes et qu’il te faut un masque au concombre ! » soit comment noyer la petite alarme qu’elle avait entendu dans sa tête l’espace de trois secondes, éviter de dramatiser le tout, et surtout ne pas poser de vrai question. C’était juste un jeu de rôle. Et il était doué le petit con.