Lizzy lui en voulait d’avoir pris des risques inconsidérés dans l’unique but de faire diversion et Ethan le comprenait. Il n’aurait pas été de meilleure humeur si les rôles avaient été inversés. Mais s’il avait pris de tels risques, ce n’était pas pour rien. Il voulait la protéger elle, tout autant que les autres, si ce n’était plus. Elle était son amie et son équipière. Le policier avait déjà perdu un ami et un équipier en l’entrainant dans ce genre de prise de risques. Dorénavant, il les prenait seul et tant pis s’il revenait, comme en cet instant, le corps endoloris et le visage meurtris par les coups reçus. Alors Ethan répondit avec sincérité que oui, il avait pensé à elle et qu’il n’avait fait que cela alors qu’il se faisait rouer de coups pour sa grande gueule. Pour autant, elle restait en colère contre lui, elle appuyait un peu trop sur les blessures qu’elle tentait de panser. Il se saisit donc de son poignet pour la stopper dans son élan et enfin, elle le regarda dans les yeux « J’ai déjà perdu un équipier… » et se tut. Il espérait qu’elle allait comprendre juste avec ces quelques mots. Ethan préférait sa place plutôt que celle de Lizzy. Il n’aurait pas supporté de la voir ainsi, blessée. D’autant plus que le policier sentait que quelque chose se tramait entre elle et les braqueurs. Quelque chose qui ne lui plaisait pas. Et le fait qu’elle lui mente ouvertement, lui déplaisait d’autant plus. Il serra la mâchoire et ne dit rien, la laissant poursuivre ses soins.

Toutefois, la douleur le rappela à l’ordre et demanda à Lizzy de l’aider à ôter le haut de son uniforme pour en apprécier les hématomes sur son torse « De quoi ?! » puis regarda autour de lui. Les gens n’avaient d’yeux que lui. Il n’aimait pas cela. Il y alla alors de son petit commentaire pour dérider un peu la jolie blonde, en vain. Il souleva son débardeur, et grimaça en voyant l’étendue des dégâts « Je ne pensais pas autant… » alors qu’il rabaissa son t-shirt, lui demandant un baiser magique pour apaiser sa douleur « Tu vas finir par me pardonner de vouloir te protéger ? ».

Ethan leva la tête pour observer les braqueurs. En effet, il en manquait deux. Un hochement de tête « Je pense…. J’ai chaud depuis un moment. Ça fonctionne ». Assis tout contre le mur, de manière à ne pas engendrer plus de douleurs, Ethan ne cessait d’observer les alentours alors que la chaleur commençait à se faire ressentir. Peu à peu, les otages enlevaient leurs vestes, ou faisaient du vent avec des dossiers ou leurs mains. Une grimace quand elle tapa son torse « Attention… » puis leva son regard sur le poulet « Eh d’un ». En débardeur, il crevait tout autant de chaud que le reste des otages, y compris Lizzy qui peinait à ôter ses fringues. Il avait remarqué les œillades du cheval, alors il se lança « Tu vas finir par me dire la vérité. Qu’est-ce que cet enfant de salaud t’a dit Liz ? » tout en tournant la tête vers elle.

Toutefois, il n’eut le temps d’attendre la réponse qu’une voix retentit « Tic – Tac ! Ça fait trois heures » lorsque le téléphone sonna. L’extérieur leur demandait encore du temps « Le temps s’écoule tout autant que le sang coule » et la vache raccrocha avant de faire signe au coq de ramener le flic jusqu’à eux. A visage découvert, on pouvait lire tout la satisfaction qu’il éprouvait, sur son visage « Tu as deux minutes pour dire au revoir à ta copine. C’est poney qui va être content de te savoir seule ! ». Ethan se tourna vers la jeune femme et posa sa main sur sa joue, esquissant un maigre sourire « Tu vas t’en sortir, d’accord. Tout ira bien. Promis » et se fit tirer par le haut, l’obligeant à se redresser sur ses jambes. Il ne cessait de tourner la tête vers elle alors que le poulet l’obligeait à regarder droit devant lui, donnant de petits coups dans le dos, ce qui réveillait la douleur importante de ses côtes sûrement brisées. Ethan avait envie de pleurer, de hurler, d’appeler à l’aide, de s’enfuir et de courir aux côtés de la jolie blonde pour la rassurer. Mais il n’en fit rien. Pourtant, tout ce flot d’émotion se lisait dans son regard embrumé. Il était peut-être flic, mais face à la mort, il n’était qu’un homme. Le poulet lui demanda de se mettre à genoux, et il dû le forcer à s’y mettre en lui donnant un nouveau coup dans l’arrière des jambes. Le canon du 9mm se posa sur sa tempe, Ethan ferma les yeux, laissant les larmes couler. Il inspira profondément, lui tirant une nouvelle douleur qui le fit légèrement plier. Mais contre toute attente, le coup de feu retentit, mais il resta tout de même sur ses genoux. Des cris, des pleurs. Ethan réouvrit les paupières et aperçu le corps sans vie d’une jeune femme devant la porte de la banque. Elle avait tenté de s’enfuit « On le bute quand même ?! » « Non, la prochaine fois. Ça sera plus amusant comme ça ». Il le souleva pour le remettre sur ses pieds et le laissa retourner jusqu’à Lizzy, et cela d’un pas presque pressé, malgré tout son corps endolori. Il se moquait bien des regards, des murmures, il se mit à genou devant elle et la serra dans ses bras, nichant son visage dans son cou. Il avait eu la peur de sa vie.

Elle avait baissé les yeux. Parce qu’elle avait perdu de vue le passé d’Ethan, et avait oublié ce qui s’était produit. Pourtant elle ouvrit de nouveau la bouche en posant délicatement une compresse de fortune sur la joue de son collègue et dit : « -c’est pas une raison pour te faire buter. » non, vraiment elle ne voulait pas qu’il prenne des risques pour rien. Et pour elle. Voilà qu’il était dans un sale état et tout ça pour pas grand-chose finalement. Elle avait mal pour lui rien qu’à regarder son torse. « -y’a rien à pardonner. Comment tu pourra me protéger si t’es plus là ? » souffla Lizzy avec le coeur serrer. Les quatre types qui le retenaient en otage se feraient sans doute une joie de lui faire passer l’arme à gauche. Et si il n’était plus là, alors ça serait son tour. Elle voulait seulement qu’ils s’en sortent.

Ne tenant plus, elle se décolla du mur pour déboutonner sa chemise et la retirer, laissant apparaître un débardeur blanc. Un regard pour Ethan lorsqu’il la questionna, puis un soupir en reprenant sa place à côté de lui, son épaule contre la sienne. « -que si je fermais pas ma bouche il serait comment faire. Et qu’il se ferait un plaisir de jouer avec moi jusqu’à ce que j’en crève... » voilà c’était dit. Comme ça il avait une raison de plus de faire n’importe quoi. « -sachant que je lui ai mis un coup des les couilles, je suis à peu près sur que c’était pas une blague. » Elle remonta ses cheveux dans un chignon vite fait, il commençait vraiment à faire chaud. Lizzy avait envie de se blottir contre Ethan, de se sentir protéger et à l’abri. Mais elle se martelait qu’elle était flic, que tout ça, ça faisait partit du job. Que ça n’était pas le moment de faiblir. Si elle avait été coincé ici avec Bishop, elle n’aurait jamais eu ce genre d’idée.

Elle sursauta lorsque le téléphone sonna. Trois heures déjà. Ils n’allaient quand même pas tuer quelqu’un à nouveau ? Alors que le poulet arrivait sur eux, elle saisit la main d’Ethan. « -c’est quoi ce bordel ? » souffla t elle alors qu’un frisson de terreur lui parcourait le dos. « -non non non non nonon vous pouvez pas faire ça ! » répondit Lizzy alors qu’ils éloignait déjà Ethan d’elle. « -on est en Amérique ici ! Vous pouvez pas exécuter quelqu’un comme ça ! » protesta la jeune femme en se levant. La vache vint la saisir par un bras, lui donna un coup dans les genoux pour la faire plier alors qu’elle avait les yeux exorbités et le coeur en train d’éclater. « -Ethan ! Ethan ! Regarde moi ! Ethan ! » cria la jeune femme. Lorsque le coup de feu partie elle hurla avant de comprendre que la balle n’avait pas été pour son collègue. Elle tourna le visage vers le cadavre de la femme, puis tourna à nouveau la tête en direction d’Ethan. Elle tremblait de partout, la vache la lâcha au moment où Ethan tombait à genoux devant elle. « -oh mon dieu tu n’as rien… » pleura Lizzy en passant ses bras autour de ses épaules. « -j’ai cru que… » elle lui fit redressé le visage, l’entoura de ses mains pour le regarder. Avec les pouces elle chassa les larmes avant de coller son front contre le sien. « -j’ai eu tellement peur… viens là viens là… ça va… voilà... » dernier mots murmurer alors qu’elle le serrais contre son coeur, tremblante comme une feuille. Et puis en l’espace de trois secondes ce fut le chaos totale. L’assaut avait été donné dehors. Fumigènes, cris hurlement, coup de feu. Lizzy pu seulement se blottir contre Ethan qui était dans ses bras. Une heure plus tard ils étaient dehors, sain et sauf. Assise à l'arrière d'une ambulance, elle passait un check up lança des regards à Ethan un peu plus loin. Tony arriva à ce moment là: "-bébé ça va? j'ai eu la peur de ma vie. ça va tu n'as rien?" lui demanda t il en la serrant contre lui.

Ce fut au tour d’Ethan de baisser les yeux devant l’évidence même. Ce n’était pas parce que son équipier était mort dans ce genre d’endroit, qu’il devait en faire de même, parce qu’il se sentait coupable. Ce n’était pas ainsi que ça se passait… Il lui demanda tout de même de le pardonner pour son comportement à risque, pouvoir l’avoir effrayé et, de nouveau, le policier baissa les yeux en hochant la tête. Quoi répondre à cela ? La réponse était simple, il ne pourrait pas la protéger s’il se faisait tuer. De toute manière, au vu de son corps meurtris par les coups reçus, Ethan était incapable de tenter quoi que ce soit. Alors il allait rester calmement contre le mur, non sans un regard pour Lizzy qui ôta sa veste. Malgré tout, et au vu des regards du poney, le policier osa réitérer sa question. Il serra bien vite la mâchoire en lançant un sombre regard au preneur d’otage alors qu’il posait sa main sur la sienne avant de tourner la tête en direction de la jolie blonde « Tu n’as pas avoir peur, je suis là. Et ils devront me buter pour réussir à te toucher ». Ce qui risquait d’être fait rapidement au vu de son état. Un nouveau regard quand elle attacha ses cheveux et posa sa tête contre le mur.

Puis le téléphone sonna. Une nouvelle victime. Ethan fut trainé jusqu’à devant les portes en verres de la banque, et cela malgré les cris de Lizzy qui lui faisaient mal. Un regard en voyant la vache derrière elle, lui imposant de se mettre à genou, comme pour profiter du spectacle qu’ils allaient leur offrir. En cet instant, le policier eut réellement l’impression que son heure était venue. Sa dernière journée. Sa dernière intervention. Il allait mourir dans les mêmes circonstances que Jimmy. A genoux, les larmes coulant son visage malgré lui, et les paupières closes, il entendit la détonation, sans pour autant sentir la moindre douleur ou tomber au sol. Malgré elle, cette femme venait de lui sauver la vie en voulant s’enfuir. Le policier fut ramené auprès de Lizzy devant qui, il tomba à genoux, la serrant tout contre lui, comme si sa vie en dépendait, son visage dans son cou. Il releva la tête, détournant le regard un instant lorsqu’elle essuya ses larmes, comme s’il ne voulait pas se sentir faible devant elle, puis se résigna et croisa ses prunelles claires, déposant son front contre le sien « Je suis désolé… » et se laissa bercer par Lizzy. Il avait été terrifié en sachant qu’il allait mourir aujourd’hui… Puis tout se bouscula en l’espace d’un instant. Les fumigènes, les cris, les somations alors qu’il serrait la jeune femme tout contre lui. Une heure plus tard, il respirait enfin l’air de l’extérieur, assis sur le rebord de la seconde ambulance, ne cessant de regarder la jolie blonde alors que l’ambulancier lui parlait, sans vraiment l’écouter. Il ne la quitta pas du regard même lorsque Tony s’approcha et qu’il la serra dans ses bras comme il l’avait fait une heure auparavant « Officier ?! ». La voix de l’ambulancier l’attira « Qu’est-ce qu’il y a ? » « Il faut que vous alliez à l’hôpital » « J’arrive dans une minute » et il se leva, se saisissant de sa veste d’uniforme d’une main, marchant jusqu’à l’ambulance de Lizzy. Il serra la main de Tony sans échanger le moindre mot avec ce dernier, portant toute son attention sur la jolie blonde « Je… Je dois aller à l’hôpital… Donc on se dit à demain… » et fit un signe de main tout en reculant, finissant par tourner les talons et monta à l’arrière de l’ambulance.

Radios, points et pansement. Il avait eu deux côtes fêlées qui nécessitaient du repos bien mérité. Son capitaine était passé pour le saluer, puis Ethan avait récupérer son autorisation de sortie ainsi que ses antidouleurs. Il était rentré chez lui, s’était glissé sous sa douche, puis avait prit le soin de regarder chaque hématome sur son corps. Ces enfants de putains ne l’avaient pas loupé. Il avala deux comprimés avec une bière, puis s’était posé devant la télévision. Les images de la prise d’otage le hantaient. Trop de souvenirs, trop de tensions, trop de peurs. Il sentait encore le canon du 9mm sur sa tempe. Il sentait encore son dernier soupir quitter ses poumons en pensant que c’était la fin. Il sentait encore les bras de Lizzy autour de son corps, son regard en le revoyant devant lui alors qu’elle aussi, avait pensé que sa dernière heure avait sonné. Il reprit une bière et se laissa de nouveau tomber sur le canapé…

Assise à l’arrière de l’ambulance, Lizzy avait la sensation que son corps était ici mais son esprit ailleurs. Son propre cri d’effroi lui résonnait encore dans la tête. Jamais elle n’avait eu si peur, jamais elle n’avait eu si mal. Même lorsqu’elle avait apprit la mort de son frère la sensation avait été différente. Elle ne l’avait pas vu mourir sous ses yeux. Une sorte de poids oppressait encore sa cage thoracique, et elle avait mal à la gorge tant elle avait hurlé à s’en déchiré les cordes vocales. La jeune femme leva les yeux vers le ciel pour ravaler les larmes qui lui piquait les yeux. Les fumigènes ou le craquage mentale qui arrivait peu à peu ? Un regard pour Ethan, une esquisse de sourire avant de détourner les yeux. Puis la surprise de voir arriver Tony. « -qu’est ce que… qu’est ce que tu fais là ? » avait elle demandé alors qu’il la serrait contre lui. Reculant le visage elle lui sourit doucement, maladroitement. Puis elle répondit à sa question : « -ça va t’inquiète pas. J’étais pas toute seule. Ça ira mieux demain... » elle réalisa qu’elle n’avait pas pensé une seule seconde à lui…

Puis elle sentit son coeur s’emballer en voyant Ethan approché. Il était mal en point mais tenait encore dehors. Elle aurait aimé qu’ils soient seul. Un hochement de tête, un pincement de lèvres et elle souffla un : « -d’accord... » elle aurait tellement voulu dire plus, le serrer à nouveau dans ses bras, lui dire merci, le sentir bien vivant à nouveau. La sortie de la banque c’était fait dans la précipitation. Ils n’avaient pas eut le temps de se dire trois mots avant que les ambulanciers prennent en charge Ethan. On lui avait demandé une version des faits rapides, de toute manière les quatre assaillants étaient morts. Alors leur déposition pouvant attendre le lendemain. Et puis à nouveau les ambulances, et voilà qu’il partait pour l’hôpital et qu’elle avait seulement dit d’accord. Un petit geste de main du bout des doigts alors qu’il s’éloignait. « -hein ? Ah oui on va sans doute pouvoir rentrer… » répondit la jeune femme à son petit ami. Lorsqu’elle regarda à nouveau l’ambulance avait disparu.

Elle était restée silencieuse tout le long du trajet, confiant à Tony qu’elle allait avoir besoin d’un peu de temps pour digérer tout ça. Qu’elle n’avait pas envie d’en parler, que ça viendrait mais pas pour le moment. Comme souvent il avait été attentionné, attentif à elle, compréhensif. « -va prendre une douche, je te prépare quelque chose à manger. » il l’avait embrassé sur le front, elle avait sourit avant de se diriger vers la salle de bain. Et comme souvent lorsqu’elle était à deux doigts de craquer, elle laissa ses larmes lui échapper sous la douche. Là où personne ne pouvait voir, ni entendre. C’était la première fois depuis qu’elle vivait avec Tony qu’elle avait fermé la porte de la salle de bain à clé.

« -tu n’as presque rien mangé… viens tu as besoin de repos... » Tony la prit par la main pour l’entraîner dans la chambre. Jogging, débardeur, chaussette… Elle avait froid. Elle se coucha sur le côté et Tony vint se blottir contre elle, entourant sa taille de ses bras. Il lui murmura des mots d’amour, lui confia sa peur, lui affirmant que ça allait mieux demain… Elle n’avait jamais ouvert la bouche, ne cessant de penser à Ethan. Au bout d’une heure à fixer la baie vitrée, sentant le souffle régulier de Tony dans son cou, elle s’était levée. Un plaide sur les épaules, elle avait pianoté sur son portable, la lumière lui dégommant les yeux. Elle avait hésité à appeler. Et puis c’était décidé pour un sms. Salut c’est moi… - ce qui était complètement con vu qu’il savait qui venait de lui écrire – je voulais simplement savoir ce qu’ils avaient dit à l’hôpital, si y’avait pas trop de bobo. Je sais qu’il est tard. J’arrive pas à dormir – ça aussi c’était con, il l’avait probablement deviné tout seul – J’espère que ça va. - même si ça n’était certainement pas le cas – Enfin tu dors sûrement donc je te dis à tout à demain, enfin à tout à l’heure… Bisous. Elle avait tapé son message rapidement, un nœud dans le ventre, une boule dans la gorge. En l’envoyant elle espéra qu’il n’était pas en observation dans une chambre blanche, alors qu’elle était ici loin de lui. Un léger sourire au coin des lèvres, elle envoya un second message dans la foulée : désolée je suis un peu loin pour un bisou magique. Elle avait joint un emoji qui tirait la langue. Peut être que s’il ne dormait pas, ça le ferait sourire.

Sans vraiment savoir comment, Ethan s’était retrouvé devant un reportage sur la vie des cétacés dans l’océan arctique. Ce n’était que d’un œil distrait qu’il visionnait l’écran face à lui. Parce qu’en réalité, le policier ne cessait de se remémorer cette journée… De se remémorer chaque seconde dans cette banque, de chacun des coups qu’il avait reçus, mais plus encore, de la peur qu’il avait lu dans le regard de Lizzy au moment où on l’éloignait d’elle pour l’exécuter de sang froid devant toute une assemblée. Il sentait encore l’odeur du sang du premier exécuté. Il sentait encore l’arme posée sur sa tempe. Les cris de Lizzy… Puis les larmes. Et sans même s’en rendre compte, en se rappelant de tout cela, ses larmes coulèrent de nouveau. Il renifla et essuya son visage vulgairement et prit une gorgée de bière. Il posa son regard sur les macaronis au fromage qu’il avait fait rapidement chauffer au micro-onde. Il n’avait pas faim. Après toute une journée sans rien avaler, il ne parvenait toujours pas à manger. Les antidouleurs faisaient doucement effet sur certaines de ses blessures, mais il sentait encore chacune de ses respirations. Une nouvelle gorgée de bière, puis son téléphona sonna. Un message. Un soupir et se saisit du petit appareil posé à ses côtés. C’était Lizzy. Son message lui fit du bien. Elle était la seule avec qui, il pouvait parler de tout cela. Ses amis l’avaient appelé, et il avait seulement répondu que ça allait. Qu’il allait bien. Alors qu’en réalité, ce n’était pas le cas. Mais seule son équipière pouvait le comprendre. Elle seule avait vécu chaque seconde de ce calvaire à ses côtés. Il posa sa bière entre ses jambes, ne souhaitant pas réveiller la douleur de ses côtés pour déposer la bouteille sur la table basse, et lui répondit. Un sourire quand elle ajouta un nouveau message : Salut… Rien de bien grave, j’ai deux côtes fêlées. Des blessures superficielles et quelques points… Et comme tu peux le voir, je ne dors pas non plus. J’ai besoin d’un bisou magique pour cela. Mais tu es trop loin… . Tout en ajoutant un smiley qui pleure. Il déposa le portable de nouveau à ses côtés, et sans s’en rendre compte, la vie des cétacés parvint à le faire tomber dans les bras de Morphée. Ou était-ce les antidouleurs.

La sonnerie de son réveil l’extirpa brutalement de son sommeil. Il n’avait dormi que quelques heures à peine. Il se frotta les yeux, puis s’extirpa du canapé tant bien que mal. Il se glissa sous la douche, enfila un jean et grimaça pour enfiler un t-shirt noir. Tant bien que mal, il y parvint. Un regard pour le miroir. Il avait une sale gueule. Celle des mauvais jours. Les hématomes commençaient à sortir, recouvrant une petite partie de son visage. Pendant plusieurs jours, son reflet allait lui rappeler cette journée. Il avala rapidement un café et déclina l’invitation silencieuse des antidouleurs sur le comptoir. Hors de question de tomber accro à cette merde. Il se saisit de ses clefs, puis monta dans le taxi qu’il avait appelé. Il donna l’adresse de Lizzy. Il aurait pu se rendre directement au commissariat, mais Ethan se dit qu’un petit-déjeuner en ville lui ferait du bien… En réalité, il avait besoin de la voir. En sortant du véhicule, il vit Tony quittait l’immeuble. Il monta lentement les marches jusqu’à son appartement. Ethan avait réussi à croiser une vieille dame dans le couloir pour lui demander confirmation. Il frappa à la porte, puis se recula. Les mains dans les poches, la tête baissée. Il releva lentement ses yeux en entendant la porte s’ouvrir et murmura un « Salut… » et attendit quelques secondes avant d’ajouter « J’ai pensé qu’on pourrait y aller ensemble… et manger un truc en chemin… ». Aucune assurance dans la voix. Elle était monotone. Presque épuisée. En revoyant Lizzy devant lui, de nouveau, il l’entendit crier son nom. Il s’approcha alors lentement d’elle, et la serra dans ses bras « Tout va bien se passer ».

Maintenant qu’elle avait envoyé son message, enfin ses messages et qu’elle avait un sourire débile sur les lèvres, Lizzy se sentait un peu mieux. Pourtant elle n’avait pas encore reçu de réponse mais un truc c’était un peu débloqué. Elle avait faim. Et comme souvent elle avait faim de sucré. Alors une nouvelle fois n’était pas coutume, elle se mis à cuisiner. Pas de cupcakes cette fois ci, mais des cookies. Une montagne… Elle venait de mettre le doigt dans la patte pour la gouter lorsque son téléphone vibra, et se fut un doigt dans la bouche qu’elle pu lire les quelques mots d’Ethan. Elle sourit tout en lisant, rassurée en quelques sortes. Elle hésita et puis finalement elle préféra ne rien répondre. Elle mangea le premier cookie et se brûla le bout de la langue, le second fut avalé assez rapidement aussi tout comme quatre autre après eux. Un grand verre de lait tiède qu’elle avala par petite gorgée devant la baie vitrée. Elle avait à nouveau la bouche pleine lorsque Tony l’a fit sursauter en posant un main sur sa taille. « -hey bébé qu’est ce que tu fais debout ? » lui souffla t il les yeux à peine ouverts, les cheveux en pétard. « -jcharrivais pas à dormir... » répondit Lizzy le bouche pleine, le regard d’une petite fille prise en faute. Tony lui sourit et passa ses bras autour de sa taille, avant d’embrasser son cou. Elle apprécia qu’il ne pose pas de question, qu’il ne cherche pas à savoir par tout les moyens ce qu’elle avait vécu durant la journée. Et elle eut mal, vraiment mal en se disant qu’’elle ne méritait pas un homme aussi bien que lui.

Elle avait finit par acceptée d’aller dormir un peu. Au bout de trente minutes, elle avait eu trop chaud, alors elle avait quitté son jogging. D’ordinaire elle dormait en boxer alors forcement. Bref… lorsque l’on frappa à la porte elle mis quelques minutes avant de sortir la tête de l’oreiller. Allonger sur le ventre, les cheveux en bataille, elle se redressa d’un bon. Tony avait oublié ses clés ? Il lui avait dit quoi en se levant ? Qu’il allait chercher le petit déj ? Sans prendre la peine de s’habiller plus, en débardeur et boxer, elle se dirigea vers la porte en se frottant les yeux, trainant les pieds. « -y’a un double sous le paillasson pourquoi tu frappes ? » déclara la jeune femme en ouvrant la porte, avant que ça ne soit ses yeux qu’elle ouvre en grand. « -salut... » souffla t elle avec lenteur en captant que ça n’était pas Tony qu’elle avait devant les yeux. « -heu… Je… Oui… enfin... » elle se passa les deux mains sur le visage, histoire de se sortir un peu la tête du cul et répondit : « -excuses moi… je dormais… ça va ? » un froncement de sourcils pour ces derniers mots.

Lorsqu’il avança pour la serrer contre lui, elle sentit son coeur se serrer : « -hey… ça va Ethan… ça va... » elle lui caressa les cheveux avec douceur avant de refermer la porte du pieds. Pas la peine qu’un voisin soit témoin de la scène. « -regardes moi... » lui souffla la jeune femme en lui souriant. A nouveau elle lui caressa les cheveux et ajouta avec douceur : « -tu as réussi à dormir un peu ? Je t’ai connu avec une meilleure gueule tout de même... » elle se détacha doucement de son collègue en lui souriant toujours. ils n’allaient pas se laisser abattre, et elle n’avait pas envie de le voir pleurer à nouveau. Ils allaient passer cette épreuve ensemble. « -laisse moi deviner, t’as pas pris les médoc ce matin, t’as dormi dans ton canap ? »

Son poing s’abattit contre le bois de la portée d’entrée de l’appartement de Lizzy. Il ne prit même pas la peine de remarquer le standing de l’immeuble dans lequel elle vivait. Les mains dans les poches, la tête baissée, il attendit patiemment que la porte ne s’ouvre sur la jeune femme. Apparemment, il l’avait extirpé du lit. Il ne s’excusa pas, la saluant simplement avant d’expliquer rapidement les raisons de sa venue ici, ce matin. Un petit hochement de tête et le « Désolé » finit par sortir, s’excusant de l’avoir réveillé. Puis il s’avança vers elle, sans vraiment savoir pourquoi, en lui disant que tout irait bien. Était-ce pour elle qui murmurait ces mots ? Ou bien pour lui ? Ethan tentait de se rassurer, tout autant qu’il tentait de rassurer Lizzy. La peur l’étreignait toujours autant. Il hocha lentement de la tête tout contre son cou, la laissant ses doigts se perdre dans sa chevelure brune. Il se recula lentement, lui rendant son sourire, puis se recula en même temps que la jolie blonde « Un peu… Et je sais, j’ai la gueule des mauvais jours ». Son regard resta rivé sur la jeune femme, ne prenant pas la peine d’observer l’appartement dans lequel il était entré sans même s’en rendre compte. Il se passa une main dans les cheveux, presque nerveusement, avant de rire doucement, ramenant vite sa main contre ses côtes alors qu’il grimaçait de douleur « Comment tu as deviné ?! » et ajouta « Je n’ai pas envie de devenir accro à cette merde et… je ne me suis pas laissé partir ». Puis il fit un signe de tête en sa direction « Tu as réussi à dormir apparemment » et il se rendit enfin compte de la tenue de la jeune femme « Et j’aime beaucoup ton pyjama… » tout en esquissant un maigre sourire.

Ethan glissa ses mains dans les poches de son jean, puis observa les alentours, pas particulièrement à l’aise. L’appartement était imposant et superbe « Joli appartement » répondit-il simplement en faisant quelques pas timide dans ledit lieu. Il se retourna en direction de Lizzy « Tu n’as pas pu en parler à Tony, n’est-ce pas ? Je veux dire, d’hier » en signifiant qu’ils ne parlaient pas de leur petite aventure. Il haussa les épaules en jetant un nouveau regard à l’appartement « Moi non plus. Tommy m’a appelé, ainsi que les autres et… » Il se mit à rire nerveusement, lui tirant une nouvelle douleur « Je leur ai dit que j’allais bien ». Il tourna la tête en direction de la jolie brune « J’ai comme l’impression qu’ils ne peuvent pas comprendre ce qu’on a vécu dans cette banque et… Un peu comme Tommy lorsqu’il rentre du front. Il reste des semaines durant avec ses hommes. Parce qu’ils étaient là » et c’était la raison pour laquelle, il était venu frapper à la porte de chez elle ce matin. Porte qui s’ouvrit sur Tony, ramenant de quoi petit-déjeuner. Il fut surpris de voir le policier chez eux. Ethan tendit la main à ce dernier pour le saluer « Salut et au revoir. Je passais juste voir si Lizzy était prête pour aller au commissariat, mais apparemment non donc… donc bah on se voit là-bas. Bonne journée Tony et … à tout à l’heure Lizzy » tout en faisant un signe de main, quittant rapidement l’appartement. Il dévala les marches avec rapidité et décida de marcher jusqu’au commissariat.

A peine eut-il franchi les portes, que tous les regards se tournèrent dans sa direction. Il les ignora autant qu’ils étaient, et s’avança jusqu’au bureau du capitaine à qui, il exposa les faits, en omettant seulement quelques échanges et moments avec Lizzy qui relevaient, pour lui, du domaine privé. Son supérieur expliqua qu’ils allaient recevoir, tous deux, une médaille pour leur comportement exemplaire au sein de la banque. Ethan tenta de décliner, ne se sentant pas légitime, mais il n’eut pas le choix. La cérémonie était programmée pour dans une semaine. Le maire serait là. Il serra la main de son capitaine, puis sortit du bureau après plus d’une heure. Il resta un moment interdit en voyant Lizzy, et s’approcha de cette dernière « J’ai omis de parler de quelques détails qui ne concernent que nous » souffla-t-il après s’être assuré que tout le beau monde s’était éloigné « Il t’attend. Je vais rester là », et prit place à son bureau, posant ses coudes sur ses genoux, son visage enfouit entre ses mains. Parler de tout cela avait été difficile, l'obligeant à revivre chaque évènement, une fois encore... Il finit par se lever, et avait décidé de s'évader au stand de tir, imaginant, sur les cibles en carton, le visage de chacun de ces types.

« -c’est rien j’ai dormi un peu c’est déjà ça. » s’il était venu c’était parce qu’il avait de bonne raison. Elle n’allait le foutre dehors sous prétexte qu’elle n’avait pas son nombre d’heure de sommeil. Ça n’était pas sa faute si elle n’avait pas trouvé le sommeil au début de la nuit. Elle le sentait si fragile là au creux de ses bras. C’était déstabilisant. Et elle n’aimait pas ça. Alors elle tenta de le faire sourire un peu, jouant la carte de l’humour comme souvent. « -ça va passer. » répondit la jeune femme en parlant des hématomes. Un petit sourire taquin et elle répondit : « -je commence à te connaître. » avant de l’écouter : « -c’est pas parce que tu en prends trois jours de suite que tu va finir accro. Ça sert à rien de souffrir le martyre pour ça. » elle jouait le rôle de la maman bienveillante, mais elle voyait bien qu’il avait mal. Même si la plus grosse douleur était dans sa tête. Elle le savait, elle la partageait.

« -seulement vers cinq heures du matin. » elle se tordit les doigts entre eux avant d’ajouter : « -j’ai fais de la cuisine… Comme souvent lorsque je dors pas. » puis elle baissa les yeux sur ses jambes, avant de lui sourire. « -je pensais que c’était Tony. Il est parti chercher le petit déj. » d’ailleurs il n’allait pas mettre cent sept ans à rentrer. « -d’ailleurs je reviens... » lui souffla la jeune femme en quittant rapidement la pièce pour enfiler un pantalon de jogging et revenir aussi vite que possible. « -merci... » répondit Lizzy en regardant l’appartement. Puis elle baissa les yeux quelques secondes avant de répondre : « -j’ai pas voulu en parler surtout. Je pense pas qu’il pourrait comprendre, et j’ai pas envie de le faire flipper plus. » elle savait très bien que son petit ami avait eut peur pour elle. Lui raconter en détail ce qui s’était passé n’arrangerait rien. « -je comprends... » c’était plus facile de dire ça plutôt que de revivre encore une fois l’histoire en la décrivant avec des mots. Elle eut envie de le prendre à nouveau dans ses bras, de lui dire qu’elle était là pour lui, qu’ils allaient s’en remettre, qu’ils étaient bien vivant, que c’était du passé. Mais la porte s’ouvrit et Tony entra. « -ah heu… je vous dérange ? » demanda t il son regard passant de Lizzy à Ethan. Il lui rendit sa poignée de main, alors que Lizzy se mordait les lèvres. Merde… Elle fit un petit signe de la main à Ethan, et répondit : « -j’arrive dans pas longtemps. » elle avait envi de le suivre, mais il avait déjà quitté l’appartement.

Tony s’inquiéta pour elle, appuya sur le fait que son collègue avait une sale tête, avant de préparer deux cafés. Il proposa de l’emmener au commissariat, de prendre sa journée pour qu’ils puissent passer un peu de temps ensemble. Mais elle refusa. « -j’vais y aller à pieds. Et ça va ne t’en fais pas... » avait répondu la jeune femme alors qu’il entourait sa taille de ses bras. Depuis qu’elle avait coucher avec Ethan, elle avait du mal à l’embrasser. Elle avala la moitié d’un croissant, son café et s’habilla afin de se rendre au poste. Elle n’avait pas la moindre envie de le faire, de replonger dans tout ça, mais elle n’avait pas le choix.

Pantalon taupe, chemisier blanc, elle s’était fait belle, avait caché ses cernes, histoire de paraître présentable. Elle fit les cent pas devant le bureau du chef, compartimentant ses souvenirs pour qu’ils ne viennent pas l’envahir. Elle leva la tête lorsque la porte s’ouvrit sur Ethan. « -salut... » souffla t elle alors qu’il approchait. Un hochement de tête. Oui, elle comprenait et c’était mieux ainsi. Une fois dans le bureau, elle fit son rapport, ne comprit pas vraiment le pourquoi du comment de cette histoire de médaille et demanda à ce qu’ils aient tous les deux leurs journées. Elle accepta l’aide d’une psy. Si ça pouvait l’aider alors pourquoi pas. En sortant du bureau elle tourna la tête à gauche puis à droite. Ethan n’était plus là. Alors elle envoya un message : « -t’es où ? On a notre journée. Je t’attends dans le hall. »

Ethan n’était pas le genre d’homme qui savait se montrer faible aux yeux du monde. Véritable pilier pour ses proches, il pouvait compter le nombre de personnes l’ayant aperçu faible, sur les doigts d’une seule main. Cela se résumait à son père et son ami Tommy, et ça ne s’était produit qu’une seule fois. Il avait toujours veillé à garder la tête haute, peu importe les obstacles qui se dressaient sur son chemin, il avait toujours fait en sorte de paraître fort aux yeux du monde. Pourtant devant Lizzy, encore aujourd’hui, il était fragile et il n’aimait pas cela, mais il ne parvenait pas à combattre sa propre faiblesse. Alors il esquissa un maigre sourire en entendant Lizzy. Ça allait passer. Les marques sur son corps finiraient par disparaitre, tout autant que cette fragilité apparente. Il apprécia l’effort de la jolie blonde d’user de l’humour, l’obligeant à entrer dans son jeu « On dirait bien » et finit par hausser des épaules « Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort » répondit-il comme pour seule réponse. Il ne prendrait pas ses antidouleurs. Il n’avait pas envie d’avoir l’esprit embrumé par les médicaments. Ethan aimait être maitre de son corps et de chacune de ses pensées.

Un hochement de tête quand Lizzy lui donna l’heure à laquelle, elle avait fini par s’endormir. Toute cette histoire les avait usés, mais pas de la manière qui pouvait les plonger dans un profond sommeil. Au contraire, ce genre d’intervention marquait. Il plissa les yeux en se mettant à sourire « Tu cuisines la nuit ?! » et parla de son pyjama, suivant le regard de cette dernière sur ses jambes nues « Je ne vais pas tarder alors » et la laissa s’éclipser. Il en profita pour regarder l’appartement, ne bougeant pas vraiment, mal à l’aise dans cet environnement dont il ignorait tout. Il la complimenta et sourit à son remerciement. Ethan revint sur cette intervention qu’ils avaient passé sous silence, autant l’un que l’autre, en entendant les dires de Lizzy « Il n’a pas à s’inquiéter, je tiens parole. Je te protège » tout en souriant doucement. De toute manière, il avait dit à ses propres amis qu’il allait bien. Un nouveau sourire alors qu’elle comprenait. De toute manière, il n’était pas particulièrement loquace à son habitude, alors lorsqu’il faisait face à genre d’évènements, c’était bien pire. Tony choisi son moment pour rentrer chez lui et le salua, décidant de disparaitre du décor pour rejoindre le commissariat.

En sortant du bureau, il salua la jeune femme avant de la laisser prendre sa place, puis décida d’aller se défouler au stand de tir. Il avait besoin d’exprimer sa colère. Il aurait aimé les tuer lui-même ces types. Alors il compensait dans ce stand de tir, ne ratant aucune de ses cibles et cela, jusqu’à ce qu’il reçoive le message de Lizzy. Il rangea ses affaires, puis remonta dans le hall sans répondre au message. Plus calme qu’au moment de descendre au sous-sol, il rejoignit Lizzy « Je vais te ramener et rentrer chez moi. J’ai besoin de dormir un peu… et peut-être prendre ces satanés antidouleurs » tout en regardant la jolie blonde en coin, sourire aux lèvres. Il appela un taxi et la ramena jusqu’à chez elle « On se voit demain ? » même si les rondes, il en était privé pour plusieurs jours. Au moins, il bosserait. Il la salua d’un signe de main et la laissa rentrer chez elle. Ethan donna ensuite son adresse, mais ne descendit pas du véhicule, lui demandant de le ramener devant l’immeuble de Lizzy. Il monta les marches deux-à-deux malgré la douleur, frappa à la porte et souffla un « Tony est parti ? » et lorsqu’il eut une réponse positive, glissa ses mains sur sa taille et l’embrassa avec envie, refermant la porte d’entrée d’un coup de pied « Une dernière fois... » et reprit possession de ses lèvres.

« -réponse toute faite de papy.. » avait balancé du tac au tac Lizzy avec un sourire en coin. « -tu fais ce que tu veux, mais ça sert pas à grand-chose de t’imposer ça. » il tenait à faire durer le supplice ? Ils en étaient sorti pourtant. Stop la douleur. Stop la peur. Ils étaient vivant. Mais c’était peut être pour ça, inconsciemment qu’il ne voulait pas les prendre. S’il avait mal c’était qu’il était bien vivant. Enfin, elle allait peut être chercher trop loin. C’était Ethan, il n’était pas aussi tordu qu’elle mentalement. « -je cuisine quand j’ai des soucis ou quelque chose qui me traquasse. » elle avait baissé les yeux en disant ça. « -je sais c’est con, mais ça me calme et me permets de réfléchir. » elle passa une mèche de cheveux derrière son oreille. Il ne s’était pas posé trop secondes la question l’autre jour. D’où sortait les cupcakes… Enfin c’était pas plus mal, et elle n’allait pas lui rafraîchir la mémoire. Reparler de l’intervention, sans vraiment évoqué ce qui s’était produit, c’était étrange. Elle sourit à Ethan lorsqu’il déclara que Tony n’avait pas à s’inquiéter. Pour la sécurité de Lizzy non, pour le reste… Elle baissa les yeux trois secondes en pensant à ça, avant que son petit ami ne rentre.

Marcher jusqu’au poste lui avait fait du bien, même si elle avait sursauté à un coup de klaxon. Le face à face avec le patron pour sa déclaration lui sembla étrange. C’était compliqué pour elle de replonger la tête là première la dedans. Elle n’en avait pas envie. Elle voulait passer à autre chose. C’était peut être du dénie mais c’était trop douloureux et compliqué pour être expliqué et hanter son esprit. Un message à Ethan, au bout d’un moment sans réponse Lizzy hésita à rentrer chez elle. Il avait peut-être besoin de se retrouver seul. Peut être que sa tronche lui rappelait trop de mauvais souvenirs… Un nouveau regard pour son portable avant de le voir arriver. « -voilà de sages paroles. » répondit elle en sortant du bâtiment à ses côtés.

Une fois dans le taxi, le silence les entoura, restait seulement une musique latino dans la radio. D’ordinaire elle aurait aurait bougé les épaules, dit une connerie, eut envie de manger mexicain ! Mais pour le moment, elle se faisait simplement du souci pour Ethan. « -j’ai accepté l’aide de la psy. » finit elle par dire avant de le regarder. « -je crois que j’en ai besoin. » un petit haussement de sourcils avant de reprendre : « -et j’ai pas tout pigé l’histoire de médaille et du maire. Ça me fait juste chier d’avance. » faire la conversation toute seule, revenir à la normal. « -ça fait bizarre d’être tout les deux sur la banquette arrière tu trouves pas ? » s’amusa la jeune femme en fronçant les sourcils. D’ordinaire c’était les gens à qui ils passaient les menottes qui se trouvaient là. Une fois en bas de chez elle, Lizzy posa sa main quelques secondes sur celle d’Ethan avant de descendre du taxi. Elle se pencha une main sur la portière l’autre sur le capot et répondit : « -on se vois demain. Et prends tes médocs ! » elle lui pointa du doigt d’un air sévère avant de lui sourire, de faire un coucou et de disparaître dans le hall.

Tony était parti en même temps qu’elle. Il ne rentrerait pas avant vingt heure. Elle avait insisté pour qu’il aille bosser. Simplement parce qu’elle ne voulait pas parler, juste être toute seule, écouter de la musique ou un truc du genre. En sortant du commissariat elle s’était potentiellement imaginé passer la journée avec Ethan, mais il avait décidé de rentrer. En passant la porte de l’appartement elle poussa un long soupire. Lentement elle posa son sac à main, laissa ses talons sur place, avant de faire chauffer de l’eau pour un thé. Elle s’installa sur la terrasse, le soleil lui réchauffant la peau et l’âme. Pourtant, elle n’eut pas le temps de porter sa tasse à ses lèvres qu’on frappait à la porte. Un froncement de sourcils, avant de se lever, posant sa tasse sur la table basse.

« -qu’est ce que tu fais là ? » demanda Lizzy en voyant Ethan sur le palier, le souffle court. « -oui, il voulait rester mais j’ai insisté pour qu’il aille travaillé. Pourquoi ? » mais elle eut bien vite sa réponse, au départ prise par surprise, ses lèvres répondirent bien vite à celles de son collègue. Elle en avait envi autant que lui, elle ne savait, pourquoi nier, pourquoi résister ? Pourtant elle souffla entre deux baisers : « -pas ici... » mais ses lèvres s’emparèrent à nouveau de celles d’Ethan, contredisant son esprit. Elle recula peu à peu, sans cesser de l’embrasser, lui retirant sa chemise, caressant son torse meurtrie sous le débardeur. Lizzy termina assise sur la table du salon, les jambes croiser autour de la taille d’Ethan. Alors qu’il allait et venait entre ses cuisses, la jeune femme avait glissé ses doigts dans ses cheveux courts, le visage de son amant – puisque c’était ce qu’ils devenaient – dans son cou. Le visage vers le plafond, elle se laissa submerger par la jouissance. Le souffle saccadé, Lizzy ne parvenait pas à se détaché d’Ethan. Ce qui venait de se passer entre était totalement différent de la dernière fois. Ça avait été comme fusionnel.