Comment pouvait-elle encore oser se tenir là dans son dos ? Elle ne s’en allait pas et sa présence devenait pesante aux épaules du guerrier dragonnier de légende. Cependant il ne se voyait pas ainsi et c’était tout le problème. Revêtant fièrement sa cape. Il s’équipe de tout ses protections possibles. Laçant celui-ci ou celui là par ici et par delà son torse à la musculature toujours impeccable. Le temps lui avait un peu fait de mal mais rien de bien méchant, c’était comme de la poussière sur un vieux meuble… Une fois retiré le meuble retrouvait sa splendeur d’autrefois. Alors c’était donc cela Eamon Thetras ? Un meuble poussiéreux ? Peut-être…
Celui-ci à chacun de ses gestes s’agaçait d’avantage en entendant les mots de celle qui n’avait rien a dire. Qui n’avait rien a demander de bon, qui n’avait pas le droit de lui demander quoi que ce soit. Il est vrai que pour prouver la vaillance et la pureté de son âme de guerrier de paix, il aurait pu l’aider malgré ses origines… Cependant Eamon avait le cœur lourd à fleur de peau et si il était là c’est bien parce que le grand guerrier était ampli d’une tristesse froide. Fronçant les sourcils sur un baluchon qu’il bourre de quelques objets d’utilités, ses mains tremble et il supporte sans un mot ceux de la princesse de la foudre. Sa voix est comme un tonnerre qui approche et qu’on ne peux pas éviter.
On sent qu’il est là. Qu’il gronde et qu’il est fort malgré qu’on n’en ai pas peur.  Et pourtant on ne veut pas en subir ses dégâts. Mais il reste là tout près à se rapprocher pour hanter jusqu’à même foudroyer sur place si on a un peu de malchance.

Ses mouvements s’accélérait et à peine eu t-il mis dans son fourreau dorsale son épée qu’il s’apprêtait a bondir pour dompter les roches et redescendre de la montagne à une vitesse qu’elle ne pourrait a coup sûr pas suivre. Il ne la regardait plus, s’était fermé car sa décision il l’avait déjà prise : il ne l’aiderais pas. Et jamais, au grand jamais il ne revenait sur ses décisions. Il avait décidé d’être à la retraite et de subir « ses erreurs » jusqu’à la mort. C’est d’ailleurs ce qu’il avait rétorqué a l’oracle qui lui avait prétendu le contraire à la venu d’une jeune femme « aux yeux d’eau foudroyants ».
Seulement, s’apprêtant à sauter sur les roches plus basse ses derniers mots l’arrêtèrent dans son geste et il se souvint tout a coup de la précision de la prédiction de l’oracle. Troublé il resta immobile dos à elle. Regardant le vide le sourcils froncés, il réfléchis un peu. Si l’oracle disait vrai sur cela… c’est que le monde avait réellement besoin de lui. C’était beaucoup de pression mais avec le temps il avait finit par accepter sa force qu’il avait longtemps utilisé mais qu’il avait finis par dissimuler par humilité.

Les mots étaient justes, mot pour mot, c’était irréelle et pourtant c’était bien réel. Elle l’avait dit. Et elle avait raison. Il avait pensé au moment de cette prédiction que cela ne lui ferait rien, ni chaud ni froid… Mais la jeune femme avait ravivé la flamme qui nourrissait le courage et le cœur du grand guerrier en disant cela.
Ça y est. L’éclair l’avait touché et il avait gagné.
Sentant son estomac vibrer il baissa les yeux l’air émue et souriait. Puis enfin il tourna la tête pour la regarder de ses yeux d’ambres. Tout a coup en la regardant il se demandait comment il avait pu pendant des années être aussi couard. Dans les yeux d’Eamon elle pourrait y voir toute son émotivité à ce qu’elle avait pu dire. Peut-être qu’au final ses motivations et la raison pour laquelle elle venait le voir était en fait de demie teinte et qu’elle voulait s’en sortir. Soupirant des narines en baissant les yeux il se tourna face à elle à bonnes distance.

Il resta silencieux un instant a l’observer les yeux dans les yeux. Fronçant de nouveau les sourcils il cherchait a déceler la vérité dans ses yeux et elle la disait bel et bien.

-Très bien… Alors, j’accepte de t’aider à mettre fin au grand chagrin.

Sur ces mots il s’obligea à déterminer un plan d’action. Il ne pouvait pas partir comme cela en quelques minutes il fallait penser à tout. S’approchant un peu il la regardait encore d’un regard annonçant une envie de lui faire confiance. Il se permit de poser sa main sur son épaule comme pour lui intimer l’importance de ce qu’il disait et que ses mots n’étaient pas à prendre à la légère.

-Si tes mots sonnent justes selon mon âme, j’espère qu’elle ne se trompe pas et que je fais bien de te faire confiance. Si nous parcourons ensemble Thadeas pour ramener la paix, tu dois devenir mon élève :  fidèle et discipliné. Je ne tolérerais pas d’écarts ni de trahisons. Tu. Es. Prévenue. Il fit une pause pour que ses mots dans son regard sévère plongé dans les siens pénètre le bon message.Alors, t’engage-tu dame de la foudre à devenir mon élève et à me suivre loyalement pour m’aider à réaliser cette quête à bien?

« Tant que la guerre perdure ».
Ces mots dit avec un sang froid à l’apparence inébranlable piquèrent le cœur fumant d’un feu sacré d’optimiste d’Eamon.  Peut-être n’était-il qu’un vieux con qui donnait importance au diable se trouvant dans les détails… Mais elle ne s’était pas « engagée » à proprement parlé. Princesse, mais plutôt du genre à chercher à briser les règles pour les comprendre plutôt que les respecter pour le même but. Quel enfer. Il avait vu juste et c’était dur de le savoir et le réaliser pleinement. Pourtant, elle avait dit les bons mots pour rallumer le feu vaillant de son âme éteinte jusqu’à lors du fond de ses yeux. Est-ce que cela suffirait ?
Sa réponse, décevante à ses yeux le positionna alors sur ses gardes. Il se souvenait de la dernière fois qu’il avait laissé son grand cœur parler sans méfiance.
La dernière fois cette erreur lui avait coûté le prix de la vie de son dragon et milles autres traumatismes. Peut-être que c’était encore trop tôt ? Trop tôt pour reprendre un élève des bourreaux du monde. Silencieux le reste du temps, trop déçu par sa réponse, il ne la considérait pas vraiment, son comportement à l’aura rouge de haine la rendant silencieuse à son égard ne l’encourageant pas.

Pour le moment, il voulait en voir plus sur sa façon d’être par rapport a un maître d’arme avant de dire quoi que ce soit mais ce moment désagréable finirait par arriver. Tôt ou tard. Mais le dragonnier était plutôt à prévoir cela tôt que tard. Avoir un faux allier à ses cotés est la pire chose… La confiance absente pour le moment pesait entre le duo. Eamon l’avait tout de suite sentit, tout comme les yeux de son apprenti qui scrutait ses moindres gestes. Alors durant cette semaine de préparation à un long voyage, l’homme pâle l’envoyait à intervalles réguliers effectuer de petits missions tels que rapporter du pain, de l’orge, ou des cruches, ce genre de chose. Lui, de son coté s’était résolu à payer de sa propre poche de quoi faire une arme correcte à sa potentiel nouvelle apprenti. Toujours potentielle car elle ne s’était pas réellement engagée pour lui qui donnait une grande importance aux mots sincères. Sans que ceux qu’elle avait prononcé a la place sonnent faux pour lui, ce n’était pas ce qu’il souhaitait entendre.

Jusqu’ici sa présence lui pesait tellement tant la jeune femme traînait sur elle une aura négative de tristesse la renfermant qu’il évitait un peu les contacts trop longs avec elle. Ce n’est pas qu’il ne souhaitait pas parler, en vérité il aimait assez parler mais il aimait parler en situation de confiance avec l’autre. Sinon, ce n’était pas la peine c’était un mur de glace assez similaire à Azura au final. Pas à l’aise il s’interrogeait sur ses propres capacités de l’entraîner et peut-être qu’il n’avait pas la bonne méthode. Dans tous les cas ce serait sa méthode ou rien. Son « merci » égal à tous ses mots cordiaux qu’elle prononçait presque sans âme dans l’impression depuis une semaine Eamon soupira. Bien décidé à lui faire cracher son cœur loyal et réveillé sa vraie personnalité. Il l’avait un peu fusillé du regard à ce merci froid sans grande passion. Il commençait a douter de son choix et se tâtait un peu à finalement l’emmener avec lui. Selon son plan il avait besoin d’elle, mais il aimait penser que les choses tels que les plans ne marchent jamais du premier coup, alors ça ne le dérangeait pas vraiment au final de ne pas les suivre quand il s’agissait des siens.

La laissant complimenter le forgeron qui se laissa engloutir par l’enfer chaleureux de sa forge après cela il attendait un peu dans la plaine. Prêt a partir sans un mot elle se décida enfin à demander vraiment quelque chose de significatif. Cela fit émerger un rictus et tout conquérant qu’il était partie sur la route se retourna vers elle avec un sourire. Enfin. Enfin elle parlait un peu.

-Je commençais à douter que tu sois une princesse vu ton comportement fermé. Mais je suis heureux que tu pose cette question. Seulement tu n’es pas prête à commencer l’entraînement ...pure et dure dirons-nous.

Toujours ce problème d’engagement qui le tracassait mais il attendait de voir un peu si elle allait comprendre d’elle-même. C’était un vieux con qui appréciait les mots et ça ce n’est plus à son âge qu’elle allait le changer sur cela. Et si elle n’aimait pas parler il faudrait qu’elle laisse ses gestes parler pour elle, ça lui allait aussi. Malgré qu’il aime vraiment les mots. Il continuait a lui sourire avec un air ferme et très sérieux.

- Dans un premier temps je vais t’enseigner une base de mouvements au nombre de vingt. Tu devras les connaître par cœur dans ta tête et au-delà de ça les imprimer dans ta chair et tes muscles. Ce sera un pré-entrainement dirons-nous.

Il fit une pause pour garder un peu de suspens et stimuler sa combativité de réussir. Les règles étaient données. A elle de choisir de les suivre, ou non. Sans cela jamais elle ne le battrait lui et jamais elle ne deviendrait dragonnier. Il cherchait un peu en elle une lueur mais ne s’attarda pas. Sa discipline ou son indiscipline et sa volonté prouverais bientôt si elle était digne d’être son élève.

- Ta lame à été forgée avec de l’acier Setham, le plus dur, tranchant et résistant acier de notre monde. Prend soin de l’utiliser avec une grande rigueur et de ne point la casser par ton ignorance.  

Sur ces mots, il lui montra les vingt mouvements avec précision et agilité. Il s’agissait de mouvements destinés à l’attaque et d’autres destinés à la défense mais ça il ne le disait pas. Au final seul qu’il était  à faire cela au milieu d’une prairie verdoyante, il montrait sa plaine passion du combat mais aussi de la transmission de savoir. Son sérieux dominait tant que son charisme était décuplé. Il prit un temps à la regarder effectuer les mouvements pour la première fois. Prêt à intervenir à chaque erreur. Soit en le disant soit en tapant les zones de son corps mal placée. Souvent les épaules , les coudes et les jambes. Il passa un moment à l’épier et la corriger jusqu’à ce que sa prestation soit correcte. Une fois cela fait il lui demanda de recommencer. Et cela plusieurs fois. Jusqu'ou allait elle aller ? Comment allait-elle réagir ? C'était un bon début pour voir si elle n'avait pas mentit sur ses capacités de combat. La prudence d'Eamon avec le temps était devenu incommensurable.

Émue. Ou toute comme. Alors comme ça elle pouvait l’être ? Que de surprise. Doucement les choses évoluaient en silence. Même si la confiance n’était pas encore totale. Elle finirait par arriver. Eamon peinait encore à s’en convaincre tout de même. Le fait qu’elle le remercie, soulagea un peu le dragonnier qui dans toute son attitude grognon était très à cheval sur les principes les plus élémentaires de politesse. Tout du moins alors qu’elle perdait ses mots, il gardait son regard planté en elle et fut satisfait d’y voir de la sincérité. Toujours froide et peut-être un peu timoré mais ça lui suffisait pour se convaincre qu’il avait fait le bon choix. Parfois il fallait mieux s’en remettre à l’oracle et éviter de penser. Du moins c’est ce don il s’était ardemment convaincu alors qu’il lui montrait les gestes à reproduire.

Puis alors qu’elle reproduisait les mouvements avec une certaine facilité a première vu à force de l’observer il distinguait des défauts, souvent de posture alors d’un petit coup du plat de la lame de son épée il la tapotait d’un vive pour la faire réagir. A chacun de ses petits coups pareils à celui-ci, il expliquait d’une fois forte ce qu’elle devait améliorer. Plus lever les coudes ne pas crisper les omoplates… Écarter le pied plus loin de l’autre, plus fléchir les genoux… Il ne la loupait pas. Tournant autour d’elle comme un vautour maudissant il ne cessait de trouver les moindres petites failles. Malgré tout il sentait qu’elle avait déjà eu un maître d’arme. Rien qu’au fait que son corps de soit pas complètement flasque et qu’elle se tenait asse bien sur ses appuies. Ce qui était plus triste a constater c’est qu’Eamon trouvait que dans toute sa fragilité constitutionnelle elle semblait plus danser que se battre. Sur cette pensée Eamon croisait les bras alors qu’elle répétait encore et toujours les mouvements qu’il venait de lui apprendre. Il faudrait rapidement qu’elle trouve le moyen de faire de cette faiblesse de force une force en elle-même. Le yeux dans le vide il se souvenait.

* * *
-13 ans plus tôt- 2 ans après la chute de la légende.
Les mains liées dans le dos dans un cordage aussi tranchant qu’artistique ses cheveux blancs étaient emmêlés et sales sans aucune distinction de coiffure. Les yeux fatigué dans cet époque d’enfer il avait perdu une dizaine de kilos. Ses joues se creusait derrière son bâillon de cuir et des larmes perlait régulièrement sur ses joues en contrepartie de torture…Mal en point il sentait toute force le quitter jour après jour. Mais à chaque fois qu’il se rapprochait dangereusement de la mort on le soignait des meilleurs soins royaux... Ce matin-là parmi tant d’autres il était allongé face contre le sol d’une insalubre prison de pierres mélangeant roche et jade. Le jade laissait transparaître la beauté le la lumière de la lune qui pour Eamon semblait comme une vieille amie. Il l’avait tant de fois approchée dans le ciel libre de toute contrainte… A ce moment la lune impuissante ne pouvait que le constater prisonnier. Mal en point il sentait tout son corps se refroidir doucement… Puis alors qu’il pensait avoir rejoins la faucheuse de la mort enfin… Une poignée de femmes en kimonos  vinrent le chercher. Évanoui et presque mort, elles profitaient de son coma pour penser les stigmates de toutes ses plaies de tortures, lui brosser les cheveux, le laver et le remettre sur pieds. Ça il ne s’en souvenais que très peu. Par de petits flash lorsque entre deux phase de sommeil il reprenait un peu de conscience.

Quelques heures plus tard sûrement après tout ces soins bienfaiteurs il se souvenait s’être réveillé attaché à un siège royal asiatique. Les cordages étaient serrées et en même temps fait avec un sens artistiques et technique incroyable. Impossible de bouger. Seulement pour une fois pas impossible de parler. Scrutant autour de lui, il constatait qu’il était en contre bas d’un ring et sur un balcon… Un balcon centrale. Le balcon royal.
Oh il en a des souvenirs d’elle. Tous aussi beau qu’effrayant...Mais quand l’impératrice viens tout le monde se tait. Et sous toutes ses couches de kimonos cousus d’or son visage fantomatique maquillé avec discipline illumine. Sur son visage impassibilité permanente et cet air de conquérante sinueuse et insidieuse. Tsugaya Tatsoori. Elle est belle. Elle est magnifique et même le temps ne semble pas avoir d’emprise sur elle.  Arrivant comme une apparition presque divine c’était la troisième fois qu’il la rencontrait. S’asseyant à ses cotés le silence se perd et les conversations reprennes alors qu’un sport prend place.

-Bonsoir Eamon Thetras…

Sa voix est légère mais froide et surtout dure d’assurance. Il frissonnait au son de sa voix alors qu’il la regardait sans qu’elle ne lui rende ce regard. Allait-elle encore passer aux choses qui fâche?
Non.
Non. Il se souvenait. Elle passait d’abord un moment privé avec lui. Avant… avant de lui demander d’être son champion. Celui qui lui ramènerais un dragon capable de soumettre les autres pays.

-Connaissez-vous l’aïkido ?

Seulement. Il n’avait jamais acceptés ses innombrables demandes. Malgré les bons moments passés en sa compagnie… Malgré les tortures permanentes, physique et psychologique… Il n’avait jamais capitulé face à elle.

* * *
Puis, alors que sa nouvelle élève lui parle il reprend pied sur terre avec elle. Il la regarde l’air heureux. Il avait trouvé. L’Aïkido. La voilà la solution !  Le ton qu’elle avait employé avait été comme une main tendue pour le ramener de ce souvenir effroyable d’une époque passée.  Il appréciait qu’elle lui parle. Qu’elle soit demandeuse d’apprentissage. Fier de lui, il souriait en la regardant les bras toujours croisés. Il avait trouvé comment il lui ferait faire de sa faiblesse sa force… Pour l’instant il lui répondit simplement.

-Tu auras le temps de continuer a t’entraîner sur le bateau pour l'instant il faut marcher.  Car nous allons à Aront-te !
Un silence, et il lui sourit. Lui faisant signe qu’elle range sa lame, tout en reprenant sur son dos les provisions et autres denrées nécessaire à une bonne évolution pendant une quête. Se dirigeant vers les chevaux il jeta un petit coup d’œil pour s’assurer qu’elle suivait… Il était curieux de savoir si elle poserait des questions.

En réalité, Eamon était heureux d’avoir trouvé la solution pour son élève. La solution pour transformer ses défauts en une qualité inattendu et presque imparable du moins de ce coté du continent. Parcourant la montagne, la traversé n’étais pas simple et ne permettait par ses chemins sinueux que d’être l’un derrière l’autre ce qui n’était pas idéal à la discussion.  Le silence c’était donc installé dans un premier temps, puis au creux d’une magnifique plaine, la langue d’Azura semblait se délier a la grande joie d’Eamon, mais sa question rapporta des doutes et une certaine mélancolie sur son visage. C’était assez étrange. Perdu dans ses pensées un instant il avançait sans trop la regarder comme si il réfléchissait à ce qu’il allait lui répondre. Mais la vérité c’est qu’il pensait a quelqu’un. Quelqu’un d’important qui aujourd’hui n’est plus.

Laissant Azura partir au galop avec fierté il l’observait et fut heureux de distinguer un sourire sur son visage. Si le vent qui fouettait son visage sur le galop d’un cheval la faisait se sentir revivre, a dos de dragon elle ne serait plus jamais triste… Il était heureux de voir cela chez elle car il voyait ça comme une ouverture de l’âme. Une ouverture qui laissait entrevoir une spiritualité et une pureté d’âme enfoui ou non. Dans le cas d’Azura c’était enfoui mais il avait bien compris. La haine l’avait gagnée car elle à tout perdue. Peut-être que regagner des choses comme le confiance des autres et de son peuple aiderait son cœur à chasser la haine. C’est en cet instant qu’il se donna pour mission de chasser la haine de son cœur. La voir ainsi sourire pure et révélant un réel plaisir de l’âme était si beau, presque magique que cela avait heurté le cœur du dragonnier. Il commençait à doucement penser qu’ils allaient finir par bien s’apprécier contre toute attente. La rejoignant au galop il continua un peu pour la défier en une petite course. Sa jument était rapide et elle était plus légère sur son dos, ainsi elle gagna la forêt suivante en première. Toujours sérieux Eamon avait apprécier ce moment sans mot partagés. Mais voilà venu le temps de répondre à ses questions. Laissant leurs montures reprendre leur souffle au pas Eamon sans retirer sa vigilance articula sa réponse.

-Je connais bien Aron-te et Zembidja le seigneur sage et pacifiste... Si il y a bien quelqu’un à qui je fait confiance en ces temps troubles c’est à lui, il pourra peut-être nous aider. Nous devrons faire attention il y aura sûrement quelques forces armé du pays du feu, il ne faudra pas se faire remarquer.

Il lui lança un regard un peu sérieux dans les yeux un rictus en coin. Soupirant Eamon appréciait discuter un peu avec elle. Elle posait des questions censé et ne parlait pas pour parler… Répondant à ses questions, Eamon avait néanmoins perdu le réflexe d’expliquer ses plans directement. Il essayait de s’y remettre. Beaucoup de souvenirs se bousculait sur le chemin qu’ils empruntait et sur leur destination. C’était difficile de parler.

- Zembidja me connais très bien… peut-être que j’arriverais à le convaincre de nous prêter une petite troupe armé pour récupérer tes terres. En échange, tes soldats libérés du joue de la nation du feu  protégerais activement les pays de la Terre. Ce serait une première victoire stratégique. Le pays du feu perdrais celui de la foudre et toi tu récupérerais ta place légitime de seigneur.

Il repensa à Mangheal. Elle lui manquait et rien que de penser a son prénom son cœur se serrait. A chaque fois c’est comme quand elle appelait au secours  au loin… Mais… si elle était vivante elle serait venue le chercher… Seulement elle n’est jamais venu. C’était difficile a croire mais pourtant la terrible vérité qu’annonçait cette absence de retour du dragon était qu’elle était simplement morte. Il se chuchota plus pour lui même qu’autre chose :

-Et puis j’espère… j’espère qu’il aura des informations concernant… Mangheal…

Il changea rapidement de sujet en renvoyant une question.

-Et toi tu as déjà été à Aron-te ?

* * *

Continuant leur périple de plusieurs jours, ils finirent après avoir passé le mont Tekàh par rejoindre le fleuve qui les mènerait à Aron-te.  La traversée fut assez longue mais après une semaine de voyage ils arriveraient à destination. Ses jours de voyage avaient été salvateur. Effectivement, à force de devoir faire confiance dans les moments de faiblesse tel que les moments de repos , de pause physiologiques , les deux âmes froides et grognon se réchauffait un peu et une ambiance moins lourde régnait peu à peu entre le duo.
Arrivé à la belle cité d’Aron-te la ville était entre pierre et verdure. Malgré l’automne qui arrivait, les arbres restaient pur la plupart bien vert, comme si ils étaient dopés toute l’année. Des milliers d’oiseaux bordait le ciel, des singes se cachait dans les arbres et une ambiance d’échange bienheureux régnait dans les rues bondées de marchés aux épices, aux tissus, animaux et toutes sortes de trésor. Marchant au milieux de ce monde et se faisant  même accoster parfois par des natives souriante qui leur peignait le visage avec de un mélange de couleur rouge souhaitant la bienvenu aux étrangers. C’était assez irréel ici de voir que la guerre ne semblait pas les toucher… Effectivement le fait que Zembidja ai capitulé sans se battre face aux seigneurs du feu avait conservé la culture de ce pays accueillant et spirituel.
Un regard sur Azura, il était curieux  de voir la réaction qu’elle aurait face aux jeunes femmes qui ne pouvant pas se faire comprendre par des mots -la langue étant une barrière certaine - le faisait avec des gestes. Allait-elle se laisser faire il se le demandait.

En arrivant au palais du Seigneur de Terre Eamon n’eut aucune difficulté à entrer pour obtenir une entrevue avec le Seigneur. En marchant dans les couloirs du palais pour rejoindre le seigneur Eamon lança un regard en coin à Azura qui marchait à ses cotés.

-Azura, lors de cette entrevu, laisse moi commencer à parler, fais-moi confiance. Zembidja te posera des questions, si il n’est pas sûr de ton alignement guerrier. Essaye de ne pas paraître belliqueuse.

En venant ici Eamon et Azura avait fait un petit effort de présentation en s’étant autorisé une toilette sur le bateau.  Les cheveux bien tiré et peigné le dragonnier s’avança au moment ou les lourdes portes de bois aux ramures dorés s’ouvrèrent. Dans une salle ou des tous dans le mur aux formes harmonieuse faisait office de fenêtre, se tenait un homme entre des voilages colorés des coussins colorés à même le sol. Il portait un turban noir et une barbe blonde bien coupé. Autour de ses yeux étaient peint en noir de grands cercles. L’homme avait l’air plutôt calme et quelques gardes étaient dissimulés dans les coins. Son conseiller était a ses cotés, un eunuque grand et fin a la peau doré par le soleil. Eamon le salua respectueusement un genoux a terre face à lui il espérait que par mimétisme Azura ferait de même. Le seigneur de la Terre semblait aussi déçue que surpris de la visite d’Eamon. Il se questionnait. Après qu’un servant les ai présenté en entrant Zembidja les invita autour d’une table de bois ou ils s’assirent tous ensemble.

-Eamon Thetras….  Toi ici avec la descendante de l’orage… Votre présence m’interroge.

Eamon savait parfaitement ce que le seigneur devait penser et ça ne lui plaisait guère.

-Seigneur Zembidja mes salutations les plus distinguées. Je sais que le passé vous à laissé par ma faute du plomb dans le cœur mais si aujourd’hui je suis là avec la descendante de l’orage c’est pour mettre fin au grand chagrin qui s’annonce encore une fois sur le continent.

L’homme restait silencieux, droit, calme, mesuré et ni froid ni particulièrement chaleureux. Il semblait surtout plein de paix.

- Vous savez comme moi que les terres de la foudre ont été arrachées au seigneur de l’orage. Là bas se targue bêtement l’un des sanguinaire fils du feu. L’armée de l’orage à moitié décimée reste néanmoins en bon nombre. Plus nombreux que les soldats du feu. Durant mon voyage pour rejoindre Aron-te des informateurs personnels m’ont confirmés ces informations. Par conséquent, Zembidja au nom de la paix pour laquelle je me suis toujours battu fièrement j’implore aujourd’hui votre pardon et votre aide. Si nous récupérons les Terres de L’orage grâce à vos forces armées et que le pays de la foudre et de la terre forme une alliance le pays du feu peinera à prendre du terrain… Nous gagnerons du temps. Et aussitôt que j’aurais repris une monture je protègerais votre pays et ses sujets fidèlement.

Le regard orangé du dragonnier dans le vert des yeux du seigneur de la terre tout ce jouait dans un silence respectueux. La demande était osée. Et même plus. D’un ton calme le seigneur repris.

-Eamon Thetras le grand dragonnier. Je savais que tu étais courageux, mais je ne savais pas que tu avais du culot.

Le regard d’Eamon restant sérieux il baissa un peu le regard.

-Tu me demande de te donner des hommes alors que la nation du feu à infesté toute la ville ? Tu souhaite que je meurs ? Si j’ai pu garder mon peuple et mon pays c’est parce que j’ai capitulé. Car au final, face aux sept plaies il n’y a que cela à faire. Si ils brûlent mon pays celui-ci ne sera que désolation et je ne serais plus seigneur de la Terre mais le seigneur des cendres. Et je ne veux pas être le seigneur des cendres !

Un instant il avait osé légèrement le ton comme un battement sur une cymbale de cérémonie.

-Parfois la meilleur chose à faire Thetras c’est de capituler. Autrefois aussi tu disais aimer ce pays et souhaiter le protéger jusqu’au bout. Zayanara te croyais. Le pays n’avait jamais été si fort qu’avec toi à nos cotés. Mais tu as trahit ma confiance, tu m’as pris ma fille et aujourd’hui je n’ai plus que mes yeux pour pleurer de t’avoir donné sa main.  

L’ambiance devient plus lourde le dragonnier baisse les yeux. A peine a-t-il évoqué son nom qu’il se sent de nouveau coupable du malheureux accident. Fermant les yeux un instant il plonge son regard désolé dans celui de Zembidja.

-Sire… Vous savez comme moi que cela n’était qu’un malheureux accident. Jamais je n’aurais souhaité qu’elle fasse cela même si j’avais été vraiment mort de ma chute. Si j’avais pu je serais revenu avant, je vous aurais protégés et elle ne serait pas morte, mais mon seigneur soyez raisonnable mon plan est plus que pertinent… Le pays du feu ne pourra pas s’approcher avec les carreaux d’arbalètes des pays de la foudre...

Le vieil homme semblait pris d’émotion et se leva tournant le dos à ses inviter. S’en était trop pour lui. Du moins c’est ce qu’il voulait signifier... Il savait que le temps été compté et qu'il était écouté par des oreilles malveillantes dans sa propre demeure.

- Non. Ma réponse est non Eamon. Pour l’affront d’être venu quémander ma trahison au pays du feu au nom d'une paix utopique et d’une alliance avec la belliqueuse, je te condamne toi et elle à l’exile sur les îles Tenrô.  

Tout alla très vite et sans qu’ils ne puissent ajouter un mot ils se firent embraquer pieds et poings liés un sac sur la tête hors du palais pour être balancé dans un bateau en partance pour les dangereux îles Tenrô et leur jungles de sang impénétrables… Eamon s’était agacé évidemment et avait essayé de les repoussé mais les gardes avaient l’avantage numérique… Mais malgré tous leurs efforts ils finirent tous deux attachés au fond d’une cale de bateau, évanouis d’un coup de gourdin sur le crâne. Eamon n’avait pas réfléchis sur le moment, l’agitation l’énervement et le questionnement prenant le dessus.

* * *
-30 minutes plus tard au palais-

-Zembidja, cher ami… Apparemment le dragonnier est venu vous rencontrer ? Pourquoi ne pas l’avoir fait prisonnier pour le seigneur du feu ? Aurait-je besoin de signaler à mon bon seigneur que votre fidélité n’est pas infaillible.

Le soldat qui parlait n’était autre que le commandant de la nation du feu, chargé de faire respecter l’allégeance des pays de la Terre au pays du Feu. Le commandant Aendavos. On le disait aussi cruel que l’enfer lui-même, ses longs cheveux roux presque rouge coulant sur son visage à moitié brûlé. Dans son regard on distinguait la folie.

-Voyons sir Aendavos, vous pouvez lires les écrits de mes scribs j’ai condamné Eamon a l’exile ainsi que la princesse Azura de l’orage… Mais vous arrivez trop tard ils sont en fuite vers les pays de l’orage. Mes gardes aussi bon soit-ils n’ont pas pu les contenir jusqu’à la cale du bâteau. Ils marchent vers l’est pendant que nous parlons. Si vous le souhaiter je peux envoyer des hommes à leurs trousses ?

A la demande du seigneur de la Terre , Aendavos rigole et d’un coup de bras sur une table fait tomber les statues de terres anciennes qui décorait la pièce. Celle-ci se brisant en morceaux de boule de terres, le commandant du feu viens de détruire des pièces très anciennes des croyances locales. Zembidja touché, ne riposte pas, restant dans la sagesse et le calme de la tempérance. Le regardant il le laisse partir comme le diable qu’il est dans la direction opposé à celle qu’a réellement pris Eamon et la princesse de l’orage. Soulagé, il sourit un peu et ne dis mot, ses multiples servants s’affairant a ramasser les dégâts de la colère du feu…

-Puisse-tu comprendre, dragonnier. Que cette femme est la clé de ton destin...

Zembidja avait tout prévu, tout imaginé, le temps de l’entrevue avec le dragonnier. Il avait foi en lui. Foi en lui et la princesse de l’orage pour ramener la paix sur Thadeas.

* * *
Dans la cale du bâteau Eamon à tellement été frappé avec force pour qu’il se tienne tranquille qu’il peine à retrouver l’éveil auprès d’Azura. Quelque part heureusement qu’il avait dormi dans la cale car de bonnes surprises l’attendait sur l’île… Si il avait été réveillé il ne fait aucun doute qu’ils se seraient échappés, il connaissait tous les points faibles des gardes de Zembidja. Seulement au moment ou il commençait à reprendre conscience, ils arrivaient déjà… Balancé sur le sable d’une plage fine laissant place à une jungle assourdissante et affamée, il y avait de quoi se tordre les boyaux de peur.  Assis sur le sable Eamon les regarda partir le sourire aux lèvres. Il entend bien Azura et voudrait lui répondre mais un sentiment de culpabilité commence à l’assaillir.  Baissant les yeux sur un autre couteau qu’il avait balancé il le récupère et constate l’horreur de la lame, émoussée, courte, oxydée. Cette lame est une blague une blague de mauvais goût. Il soupire aux mots d’Azura.  Avant de prononcer un seul mot il réfléchissait activement  car il ne croyait pas au comportement de Zembidja. C’était de la façade. Forcément. Il connaissait cette homme comme son propre père d’âme.

-Je ne l’espère pas. Le monde perdrait l’homme le plus sage du monde et un stratège hors du commun.

Répond simplement Eamon à la rage d’Azura. Il la regarde et comprend qu’elle se sente mal trahit et qu’elle ressente encore cette colère. Il la sauvera de cela. Mais pour l’instant à l’image de sa position assise face à elle qui est debout il se sent impuissant. Son plan à échoué et il n’en a d’autre. C’est cela ? Ce sentiment affreux au creux de son estomac ? Il ne sait pas. Tout se bouscule dans sa tête et il ne sait pas trop quoi faire. Il ne sait pas non plus pourquoi Zembidja à voulu les isoler ici.
Se levant en passant sa main sur ses vêtement pleins de sable pour l’en faire tomber. Rangeant le couteau, il remarque qu’il a réussi a garder un couteau de chasse dans son dos. Il n’est pas grand et il servira. Regardant un peu la princesse de l’orage il se sentait minable de les avoir mené ici mais il n’arrivait pas a se résoudre de l’abandonner seulement lui faisait-elle toujours confiance.

-Cela … ne faisait pas partie de mon plan du tout. Je ne comprend pas pourquoi il nous a mené ici. C’est impossible que la haine ai eu raison de cet homme… Impossible je le sais ...

Vérité ou déni c’était dur de savoir quel était le bon mot à employer quant à la situation. Se souvenir d’elle aussi, se souvenir de Zayannara c’était difficile et lui faisait battre le cœur. Restant sr la plage à un peu observé autour d’eux il se sentait vraiment surchargé d’émotions et aurait bien aimé accéder à sa solitude. Il grimaçait et s’était difficile de faire un choix pour lui.


-Si vous me faites toujours confiance, vous avez sûrement tord. Je ne vois pas pourquoi il nous aurait mené ici. Je ne saisi pas le double sens de son acte. Sans dragon, sans Mangheal a mes cotés ma parole et ma présence sur cette terre ne valent rien. Je le savais… Mais j’ai voulu vous aider. Au final je nous ai mené à notre tombeaux. Cette jungle est plus meurtrière encore que les archipels de l’eau...

Cette sensation dans son estomac s’accentuait de plus en plus et il ne comprenait pas. Dire tout cela aurait du au contraire le soulager parfaitement…Pourquoi… Pourquoi ressentait-il cette horrible douleur dans la poitrine qui l’oppressait tant qu’il vint attraper son torse avec sa main grimaçant vraiment en grommelant. Il ne le dirait pas mais la douleur était immense. Tellement immense qu’il commençait à s’agiter et cet échec cuisant était un véritable châtiment pour Eamon qui avait souhaité aidé. Il en peinait même à s’imaginer se regarder en face.

- Je ne mérite pas votre demande. Je suis incapable de ramener la paix. Je suis navré.

Sur ses mots ou il l’avait regardé en face, il se mit a courir pour rejoindre la jungle et en quelques instants disparaître de la vue d’Azura. Seulement la solitude retrouvé, cela lui manquerait presque de se retourner régulièrement pour vérifier si elle allait bien… Se débrouillant comme un enfant dans un parc à jeu, Eamon savait très bien survivre en milieu hostile mais cette lourdeur dans le cœur ne disparaissait pas. Taillant une lance de bois à l’abri des regards indiscrets aàl’entrée d’une légère grotte de roche il entendit tout a coup un cri. Relavant les yeux vers l’horizon brumeux il écoutait et un autre cri pleins de rage de vaincre gronda au milieu de l’écho des arbres.
Azura ?
Il se releva, prêt à bondir.