Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
Préférence de jeu : Homme
Oskar
Dim 8 Mai - 20:43
Keld Møller
J'ai 26 ans et je vis à Gettysburg , dans l'Etat de Pennsylvanie, aux USA. Dans la vie, je suis expert-comptable, chargé de mission du principal cabinet comptable de Gettysburg et je m'en sors très bien . Sinon, je suis célibataire et je le vis parfaitement..
Informations supplémentaires ici.
Je suis arrivé du Danemark après un grave accident de la route, il y a quatre ans et me suis d'abord arrêté à New-York, avant de répondre à une offre d'emploi alléchante.
J'ai laissé derrière moi une mère et des frères et soeurs qui me croient mort, ainsi que beaucoup de souvenirs douloureux.
En plus de la comptabilité, je pratique... l'extorsion de fonds, utilisant l'internet et toutes les merveilleuses possibilités qui se sont multipliées pour un hacker correct. Présent sur le dark web aussi bien qu'ailleurs, j'ai pour habitude d'arrondir mes fins de mois en délestant habilement de grosses fortunes, pour lesquelles quelques milliers de dollars par an ne représentent rien. Bien entendu, ni mon employeur ni ses clients ne sont au courant...
Pas plus qu'ils ne savent que j'ai quitté mon pays après le décès de mon amant, Niels, petit malfrat notoire.
Pour tout le monde autour de moi, je suis un gentil, poli, et plutôt joli garçon. Un peu effacé, un peu démodé... Timide avec les femmes, serviable, le gendre idéal, certainement issu d'une excellente famille puisque je suis très à mon aise...
Dans un passé proche, Peter Black a écrit :
Parfois la fuite était la seule solution viable. Notamment lorsqu'on se trouvait face à Martha Black. Il était donc venu demander asile tout en craignant de se voir refouler. Après tout, Keld était là pour travailler et non faire la causette autour d'un café ou d'un jus d'orange. Mais de ce qu'il avait pu percevoir dans la cuisine, le feeling semblait être bien passé entre eux donc il tentait sa chance. Et il n'eut pas à le regretter puisqu'il fut accueilli avec le sourire alors que la discussion tourna en toute logique sur sa mère. "Oui, elle est adorable mais quand elle a une idée en tête, elle ne lâche rien ! Mais je suppose qu'il y a de ça et qu'elle me voit incapable de me prendre en charge seul." Il fallait aussi avouer qu'elle gérait beaucoup de choses pour lui, du moins pour ce qui était des tâches domestiques. Et elle le faisait si bien -bien mieux que lui de toute façon- qu'il ne voyait pas pourquoi il l'en empêcherait ! "Mais il y a aussi le fait qu'elle me voit justement vieillir et qu'elle s'inquiète de me voir toujours célibataire." Parce que la pression avait tendance à s'accentuer avec les anniversaires qui s'enchaînaient.
Versant le jus d'orange dans les verres et en plaçant un face à Keld, il admit. "J'ai... La chance ? On allait dire cela comme ça... "D'être son principal centre d'intérêt, oui." Son sourire hésitait clairement entre la tendresse et le fatalisme. Avant d'en soupirer alors qu'il pensait à la fois où avec Jayden, ils avaient été enfermés dans la grange. Le résultat quelques mois après se révélait juste catastrophique, et alors même que le rapprochement qu'ils avaient initié à ce moment-là s'était fait dans son dos. "Elle cherche donc à me caser et je sais qu'elle pense faire ça pour mon bien mais moi... Je me débrouille pour faire tomber ses plans à l'eau. Et surtout, je garde mes relations loin de ses yeux et de ses oreilles. C'est plus prudent. Et puisqu'on en est à parler de ma vie personnelle, on pourrait aussi bien se tutoyer, non ?" Parce que ça faisait trop bizarre de parler de tout cela en vouvoyant Keld.
Et puis... C'était un petit pas de plus, un peu à la façon dont il était venu lui demander asile. Le moindre signe de rejet ou d'opposition le ferait tout arrêter net pour le laisser retourner à ses documents et à sa déclaration d'impôts. Sauf que si lui prenait moult précautions, Keld ne semblait pas s'embarrasser avec ça ! Parce que celui-ci n'était clairement pas à être du genre à prendre ses aises chez les clients et s'il s'étirait au point d'en faire relever son pull, c'est qu'il savait parfaitement ce qu'il faisait. Et surtout pourquoi il le faisait... Et comme à chaque fois qu'on lui montrait quelque chose -et d'autant plus lorsqu'il était question d'épiderme... C'était une déformation professionnelle !- il regardait. Et là, il ne se gênait pas pour observer la peau dévoilée avant de finalement relever le regard et croiser son sourire bien trop franc, et clairement en attente de sa réaction. Qui ne se fit pas attendre puisqu'il fit un petit sourire en coin avant de se mordre la lèvre, pour récupérer son verre afin de boire, histoire de se donner une contenance. Bien que son regard ne quittait pas Keld face à lui...
Il dut cependant se ressaisir alors qu'il écoutait ses propos qui ne faisaient que renforcer ce qui venait juste d'être suggéré. Il n'y avait bien que ses parents pour rendre l'homosexualité facile... "La réputation de la famille à tenir, je connais ça plutôt bien. Les qu'En dira-t-on ? et les qu'En penseraient les voisins ?... Et je sais aussi à quelles extrémités ça peut mener." Il était extrêmement sérieux même si ça ne concernait pas pour eux, son orientation sexuelle qui n'était en rien un secret pour personne. C'est qu'il était capable de se balader avec les cheveux teints en rose et un kimono à fleurs sur le dos... Question signaux "Gay" on pouvait difficilement faire pire ! "En fait, c'est une question de circonstances je pense, et de priorités. Je suis le seul enfant qu'ils aient, renier ce que je suis serait risquer de me perdre. Et ça, ils ne le supporteraient pas. Alors je pense que ce n'était pas un choix pour eux que de m'accepter tel que je suis. Et de toute façon, ils ont eu conscience de mon homosexualité bien avant moi. Je soupçonne même maman d'avoir pris contact avec une association LGBT. Son discours était... trop construit. Ils ont dû halluciner !" Dieu, ça serait tout à fait sa mère que de faire un truc pareil ! Et pourtant, il ne se sentait pas chanceux pour autant. Parce que si son frère était né avec lui, peut-être que les choses auraient été totalement différentes ? Et peut-être... Sûrement même !, qu'il aurait préféré.
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Date d'inscription : 07/03/2022
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Crédits : Targui himself
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Oskar
Dim 8 Mai - 20:47
Keld Møller
J'ai 26 ans et je vis à Gettysburg , dans l'Etat de Pennsylvanie, aux USA. Dans la vie, je suis expert-comptable, chargé de mission du principal cabinet comptable de Gettysburg et je m'en sors très bien . Sinon, je suis célibataire et je le vis parfaitement..
Informations supplémentaires ici.
Je suis arrivé du Danemark après un grave accident de la route, il y a quatre ans et me suis d'abord arrêté à New-York, avant de répondre à une offre d'emploi alléchante.
J'ai laissé derrière moi une mère et des frères et soeurs qui me croient mort, ainsi que beaucoup de souvenirs douloureux.
En plus de la comptabilité, je pratique... l'extorsion de fonds, utilisant l'internet et toutes les merveilleuses possibilités qui se sont multipliées pour un hacker correct. Présent sur le dark web aussi bien qu'ailleurs, j'ai pour habitude d'arrondir mes fins de mois en délestant habilement de grosses fortunes, pour lesquelles quelques milliers de dollars par an ne représentent rien. Bien entendu, ni mon employeur ni ses clients ne sont au courant...
Pas plus qu'ils ne savent que j'ai quitté mon pays après le décès de mon amant, Niels, petit malfrat notoire.
Pour tout le monde autour de moi, je suis un gentil, poli, et plutôt joli garçon. Un peu effacé, un peu démodé... Timide avec les femmes, serviable, le gendre idéal, certainement issu d'une excellente famille puisque je suis très à mon aise...
Naufrage administratif Keld Møller ft peter Black
« ...je garde mes relations loin de ses yeux et de ses oreilles. C'est plus prudent. Et puisqu'on en est à parler de ma vie personnelle, on pourrait aussi bien se tutoyer, non ?... »
Se tutoyer ? Ça doit pouvoir se faire, mes yeux rient encore si mon sourire est tenu en laisse. Dans cette maison, on ne sait pas trop à quoi s'attendre, il ne manquerait plus que sa mère entre en coup de vent et me surprenne le ventre à l'air et un sourire béat sur le visage ! Je remets donc de l'ordre là dedans, me redresse, range le sourire mais garde la lueur dans les yeux.
« Se dire « Tu », ça peut être une idée... Je te dois te dire une chose, tu dis la discrétion, toi c'est par rapport à ta mère, et aux conclusions qu'elle pourrait tirer de toute relation qui lui paraisse sérieuse ? »
Je cherche mes mots, je parle très correctement l'anglais, je me suis fait un devoir de le parler parfaitement, en fait, tout ce que j'entreprends doit être parfait, si j'acceptais de voir mes défauts, je pense que cette recherche d'excellence, poussée au point où elle l'est chez moi, est mon principal défaut . Je parle donc anglais, et « ameranglais » si le terme existe, depuis mon arrivée ici, ça n'empêche pas ce que je veux faire passer d'être complexe à exprimer.
« Je ne suis pas abstinent, loin s'en faut... Mais je ne veux pas te promettre ce que je ne pourrai tenir. J'ai des relations, assez fréquentes, avec des hommes... Je vais plus loin, dans les villes ou même dans les états voisins. Il m'arrive de payer, mais rarement. Par contre, si je revois certaines de ces « rencontres », aucun n'est mon ami, encore moins mon fiancé, mon « amoureux » ou je ne sais quoi... Je cherche du sexe Peter, je ne veux pas m'engager... »
Je suis soudain très sérieux. Si les choses lui vont comme ça, il n'est pas plus laid qu'un autre et plutôt sympathique, mais je ne veux plus jamais aimer ! D'abord, c'est totalement en contradiction avec mon plan d'avenir. Si je le peux, je me marierai moi aussi, mais avec une femme, riche, à laquelle je ferai le nombre d'enfants qu'elle souhaitera avoir avant de prendre une discrète liberté... Et de lui rendre la sienne. Ensuite, j'ai eu trop mal, beaucoup trop mal. L'admettre me dérange énormément, j'ai tiré un trait sur Niels, sur ma vie d'avant, mes espoirs, mes... rêves. Je ne suis qu'une enveloppe vide, un bel emballage pour un torse dont le cœur est mort. Je ne lui dis pas cela, ça ne le regarde pas, s'il demande pourquoi, je ne sais trop comment je me justifierai...
« ça te choque ? Il y a des gens que ça révulse, qui n'acceptent pas le rôle que je leur alloue... Je ne sais pas faire autrement, je ne sais pas aimer. »
Peut-être que mes yeux disent le contraire... C'est un autre point faible, je suis veuf depuis quatre ans, veuf d'un être qui a emporté avec sa vie mes capacités à l'adoration, l’idolâtrie, l'amour... Je respire fort, et relance la tête en arrière, prenant bien soin à ne pas dévoiler deux fois de suite mon anatomie, surtout après ce que je viens de dire... J'ai dans le nez un parfum que je ne sentirai plus jamais, sous les yeux des tatouages que je pourrais dessiner de mémoire, et qui recouvraient presque entièrement son corps, j'ai ses yeux qui devenaient tendres pour moi, ses cheveux sombres... Je ne suis pas guéri, il me suffit de passer une heure sur ce fichu bateau où nous nous sommes tant aimés pour le savoir, ça m'en fait des défauts à la cuirasse...
Ma volonté d'exceller en tout, mon goût pour les hommes, de préférence bruns et tatoués, mon désir de me cacher, et cette blessure à l'âme et au cœur que je ne parviens pas à nier ! Où est-il le comptable talentueux et glacial qui ne vit que pour les chiffres ? L'homme dont la carrière est l'unique objectif avoué ? Qui sourit et charme tout compte en banque bien rempli, essaie de s'attirer la sympathie de tous, pour avoir plus de prise sur son environnement ?
J'ai un sourire qui doit paraître bien piètre. Je le regarde, s'il s'enfuit, épouvanté par ma mentalité, est-ce qu'au moins il se taira ? J'aurais tendance à dire oui, mais je devrai surveiller, m'assurer que la rumeur d'un Keld Møller homosexuel et dépravé ne court pas d'un cercle à l'autre pour me fermer les portes ? Lui s'affiche, il n'a rien à craindre d'une « dénonciation »...
« Si ma façon de voir te dégoutte, je te demande juste d'être discret, et de ne pas aller raconter cette conversation... ça m'ennuierait beaucoup. »
Beaucoup plus que tu ne le crois, parce que si tu te mettais à déblatérer sur mon compte, il se pourrait qu'il t'arrive un... accident. C'est si vite arrivé, et puis ici, il y a des coupables tout trouvés. Il suffirait d'une autre rumeur, pour que les gens se mettent à se demander, si finalement tu ne fouinais pas trop en vue de trouver la Rédemption, tu sais... l'ultime que promet cette Eglise qui a tant fait parler d'elle par ici.
Maintenant je suis tendu, et ce n'est plus le devenir de mon blouson en cuir sous les dents de Pete, ou la possibilité de commettre une erreur en établissant cette déclaration qui me travaille... S'il veut à ce point tenir sa mère loin de ses amours, je peux être un plan cul parfaitement acceptable ? Je ne suis pas vieux, pas trop moche, et relativement disponible. Mon appartement est assez discret, mais le bateau plus encore, et quoi de plus naturel que deux jeunes hommes qui s'offrent une partie de pêche sur le lac, entre potes ?
Je guette sa réaction... J'ai à la main le verre de jus de fruits que je porte à ma bouche, histoire de paraître occupé, dans l'autre j'ai pris un des biscuits rapportés de la cuisine... Le verre m'échappe quand le biscuit est happé par un Pete à l'affût ! Heureusement il prend la direction opposée à la table remplie des documents comptables, j'ai juste eu le temps de le rattraper avant qu'il ne s'écrase à terre, dans une parodie de placage parfait au foot, mais n'ai pas pu l'empêcher d'éclabousser mon pantalon et celui de son maître ! Le chien son larcin en gueule nous regarde fièrement, nous sommes tous les deux poisseux et trempés, le sol s'orne d'une magnifique flaque orangée qui va coller en séchant et dans laquelle je suis presque allongé le verre intact tenu à deux mains !
Je reste un moment en suspens, abasourdi et désolé... Puis mon sourire se fait de plus en plus grand, et je lutte pour ne pas éclater d'un rire nerveux.
Je n'ai pas recopié ton dernier post, il te faudra donc le retrouver @Clafoutis
Invité
Jeu 12 Mai - 21:50
Peter Black
J'ai 35 ans et je vis à Gettysburg, Pennsylvanie, USA. Dans la vie, je suis Tatoueur et pianiste à ses heures perdues. et je m'en sors très moyen, merci papa et maman pour l'aide de la ferme. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt très bien ! Non maman, je refuse de me marier !. ★ Son surnom est Pete. Oui, le même nom qu'il a donné à son chien. C'est suite à une agression homophobe qu'il s'est pris un chien. Pour pouvoir mieux se défendre. Sauf que son chien est petit, rondouillard, flemmard et peureux. Du coup, c'est lui qui se retrouve souvent à le défendre contre d'autres chiens, ou chats. Ou des pigeons.
★ Sa maman, c'est la femme de sa vie. Aucune ne la remplacera jamais dans son cœur, ce qui est beaucoup plus facile à dire et à faire lorsqu'on est de base homosexuel. Ses parents ont contracté une importante dette auprès de l'Eglise de la Rédemption Ultime pour payer les frais d'hôpital, lorsque à 3 mois de grossesse, sa mère a dû sacrifier un de ses jumeaux pour sauver l'autre. Ce fut ensuite une longue hospitalisation au repos strict au lit et des soins sans fin jusqu'à l'accouchement. L'exploitation agricole allait mal après deux saisons difficiles et les dettes s'accumulaient. La ferme Black connue depuis des décennies se trouvait au bord de la ruine.
★ Personne ne sut expliquer comment ils avaient pu savoir que les Black n'avaient pas la trésorerie nécessaire pour assurer les soins de la mère et de l'enfant à l'hôpital mais un soir, son père avait eu la surprise d'obtenir une "aide" pour remerciements des bons et loyaux services envers la communauté. Bien sûr, il rembourserait plus tard, lorsque sa femme et son fils seraient à l'abri chez eux dans leur ferme. Les factures des soins s'accumulaient déjà et... Qu'aurait-il pu faire d'autre ?
★ Depuis c'était la crainte que l'Eglise ne vienne leur demander un remboursement non pas en espèces sonnantes et trébuchantes mais en service rendu. Et il n'était pas question que leur nom et leur réputation soit entachés. Quitte à en arriver à un solution drastique, et surtout fatale. Mais avant, les époux Black voulaient caser et mettre à l'abri leur fils, et quoi de mieux qu'un mariage pour cela ?
Il n'avait pas pensé que la demande de tutoiement amènerait à une discussion aussi sérieuse mais il appréciait ça. Que les choses soient posées dès le départ, et pour une fois par un autre que lui. Et après Jayden... Ce ne pouvait être qu'une bonne chose, oui. Jayden avait le droit de vivre une vraie histoire amenant à un engagement sérieux, avec forcément un autre que lui. Quant à Keld... Il posa un long regard songeur sur lui alors qu'il continuait à l'écouter sans chercher à l'interrompre. Si c'était Keld lui-même qui réclamait à garder de la distance, il n'avait alors même pas à s'en sentir coupable. Et c'était là aussi une nouveauté appréciable. "Non, je ne suis pas choqué, et il m'en faut beaucoup pour me choquer à ce niveau-là. Ce que je sais par contre, c'est que ce genre de relation créé forcément une intimité. Et parfois même trop. Et c'est ce trop que je ne veux pas." Parce qu'il était logique que lui aussi définisse ses attentes. Qui étaient visiblement encore trop importantes pour Keld... Mais il pourrait -sans doute- faire avec ! "Mais si tu ne veux même pas d'un simple ami alors je ferais en sorte de ne pas entrer dans ta vie." Il n'avait lui jamais posé de barrières de façon aussi drastiques mais... Pourquoi pas ? Ce serait sans doute parfois compliqué mais rien d'infaisable. Tout était de toute façon préférable aux sentiments. Il en avait encore eu la preuve avec Jayden... Ca compliquait tout et ça faisait du mal inutilement, alors qu'il ne pouvait juste pas répondre aux attentes somme toute légitimes.
Quant au fait que Keld ne sache pas aimer -que ce soit vrai ou pas, parce que malgré ses dires, il en semblait... malheureux ?- il en haussa les épaules avec indifférence. Chacun ses méthodes après tout, le principal était d'être bien avec. "Je ne cherche pas à être aimé, amoureusement parlant. Lorsque les gens aiment, ils veulent toujours plus et je ne peux pas me le permettre. Par contre, je veux un truc où on soit bien tous les deux, sans prise de tête et sans dispute. Tu es libre de faire ce que tu veux avec qui tu veux, je ne viendrais rien dire là-dessus. Et je m'autorise la même liberté." Ca lui semblait un bon deal, même s'il restait généralement très sage n'aimant guère aller à droite et à gauche pour l'affaire d'une nuit. Mais ça, Keld n'avait pas besoin de le savoir. D'ailleurs celui-ci ne semblait pas avoir de problème avec ça, mais ce n'était pas lui qui viendrait le lui reprocher. "Et bien sûr, on garde tout ça loin des yeux de ma mère... Ou de quiconque !" C'était même la condition principale ! Mais cela, Keld l'avait visiblement déjà compris. Souriant, il ajouta donc juste pour entériner les choses. "Et rassure-toi, je ne vais pas aller raconter tout ça au premier venu. Ca... m'ennuierait tout autant que toi, je pense." Il ne manquerait plus que sa mère ait vent de tout cela. Il n'en faudrait pas plus pour que Keld devienne soudainement le nouveau parti idéal !
Prenant un stylo en main, il ouvrit une pochette pour en tirer une des nombreuses pub pour des semences bio que son père conservait afin d'y faire ses comptes au dos de celles-ci, et y inscrivit son numéro. Qu'il fit glisser sur la table face à Keld, celui-ci ayant les mains occupées. "Mon numéro... S'il y a besoin de quoi que ce soit pour cette déclaration d'impôts. Ou autre." Il n'eut d'ailleurs pas le temps d'élaborer davantage sur le "autre" ! Pete le regardait tout fier de lui alors qu'il tenait un biscuit dans son bec alors qu'il sentait un liquide poisseux lui couler le long de la cuisse. Et que clignant des yeux sous la surprise, il porte finalement son regard sur un Keld au sol ? portant son verre -vide- comme un trophée. "Oh... Eh bien, tu peux le manger, Pete. T'as le droit, et je crois que tu l'as bien mérité." Laissant Pete à son gâteau, il tenta de ne pas rire devant le tableau qui s'offrait à lui. Sans grand succès. Pour une fois que ce n'était pas lui qui provoquait les catastrophes ! "Le verre ne risquait pas grand-chose, c'est un verre à moutarde. Mais merci. Ca va ? Pas de bobo ?" S'il récupéra le verre pour le déposer sur la table, son grand sourire clairement amusé n'annonçait rien de bon. Pointant du doigt le pantalon tâché, il prévint. "Maman va vouloir nettoyer ça... Je veux voir ça !"
Et sans lui laisser le temps de réagir, il haussa la voix. "Maman, tu as une éponge ? Il y a du jus d'orange qui a été renversé par terre !" La porte ne mis pas longtemps à s'ouvrir sur une Martha Black équipée d'un balai et d'une serpillière alors qu'elle sermonnait déjà son fils. "Mais qu'est-ce que tu as encore fait ?... Et vas te changer, tu es trempé !" Sauf que son regard passa très vite de son fils à son "invité", ne se préoccupant aussitôt plus que de lui. "Oh mais vous ne pouvez pas rester comme ça ! Donnez-moi votre pantalon, allez, hop hop hop ! Je vais vous nettoyer tout ça." S'arrêtant soudainement de frictionner le sol, elle le regarda avant de lui faire un sourire qui se voulait rassurant. "Et ne vous inquiétez pas, j'ai déjà vu des hommes en caleçon vous savez... Pete, arrête de rire comme une baleine et... Mais non, pas toi ! Et c'est quoi ce gâteau, t'es censé être au régime ! Pete, va chercher un pantalon de jogging de ton père pour notre invité, et change-toi avant de tomber malade !" Il en avait mal au ventre tant il riait. En fait, depuis le hop hop hop ! tout à fait digne de sa mère. Malgré tout, il tenta de plaider sa cause entre deux fou-rires. "Mais maman, c'est juste une tâche...""On ne reste pas avec des vêtements mouillés sur soi. Ce n'est pas bon pour la santé !" Son point de vue affirmé, elle se retourna à nouveau vers Keld qui n'allait apparemment pas assez vite à son goût. "Allez hop, le pantalon..." Au moins il aurait essayé mais il était impossible d'aller contre sa mère lorsqu'il était question de santé.
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Oskar
Ven 13 Mai - 21:21
Keld Møller
J'ai 26 ans et je vis à Gettysburg , dans l'Etat de Pennsylvanie, aux USA. Dans la vie, je suis expert-comptable, chargé de mission du principal cabinet comptable de Gettysburg et je m'en sors très bien . Sinon, je suis célibataire et je le vis parfaitement..
Informations supplémentaires ici.
Je suis arrivé du Danemark après un grave accident de la route, il y a quatre ans et me suis d'abord arrêté à New-York, avant de répondre à une offre d'emploi alléchante.
J'ai laissé derrière moi une mère et des frères et soeur qui me croient mort, ainsi que beaucoup de souvenirs douloureux.
En plus de la comptabilité, je pratique... l'extorsion de fonds, utilisant l'internet et toutes les merveilleuses possibilités qui se sont multipliées pour un hacker correct. Présent sur le dark web aussi bien qu'ailleurs, j'ai pour habitude d'arrondir mes fins de mois en délestant habilement de grosses fortunes, pour lesquelles quelques milliers de dollars par an ne représentent rien. Bien entendu, ni mon employeur ni ses clients ne sont au courant...
Pas plus qu'ils ne savent que j'ai quitté mon pays après le décès de mon amant, Niels, petit malfrat notoire.
Je joue très bien aux échecs et suis classé, je participe toutefois de moins en moins aux tournois, ne voulant pas attirer l'attention, beaucoup me pensent mort... J'ai un bateau qui a été acheté et retapé avec amour, et qui nous a servi de home avec Niels. Je joue du violon, comme Sherlock Holmes, pour me détendre. En arrivant à Gettysburg, j'ai d'abord pris un appartement dans un petit complexe très chic restauré de façon admirable par un agent immobilier local. J'en suis à chercher une maison, un peu isolée, de taille moyenne, si possible près de l'eau dont j'ai du mal à me passer.
Pour tout le monde autour de moi, je suis un gentil, poli, et plutôt joli garçon. Un peu effacé, un peu démodé... Timide avec les femmes, serviable, le gendre idéal, certainement issu d'une excellente famille puisque je suis très à mon aise...
TW - Adulte
Naufrage administratif
Keld Møller ft peter Black
Comment je peux expliquer ? Déjà il faudrait que j'accepte de ... J'aime le sexe, les Danois comme la plupart des gens du nord de l'Europe passent pour des gens libérés qui baisent sans se gêner. Ça a peut-être été vrai dans les villes, avant l'arrivée du Sida -en tout cas pour les hommes- mais moi, je viens d'un bled comme ici... Des homosexuels « déclarés » il devait y en avoir trois ou quatre, et au mieux ils étaient regardés comme des curiosités. Parfois, ils faisaient les frais d'une haine que j'ai du mal à comprendre ? Qu'est-ce qui est dérangeant dans le fait qu'un mec préfère les autres mecs ? Au contraire, il ne risque pas de mettre ta fille enceinte, ou de l'épouser pour divorcer ensuite la laissant dans la mélasse ? J'en ai tellement entendu, contre-nature, inadmissible, « si encore ils se cachaient ! », honteux, « il devrait se faire soigner », « sa mère peut être fière ! Voilà ce que ça donne de couver un garçon ! »... Des tas de conneries, de préjugés, de débilités pseudo-scientifiques sur fond de rejet et de mise au ban. Alors non, je ne m'expose pas. Mais, je ne suis pas moine. Je ne vais pas prêter aux moines des mœurs paillardes, ni aux ecclésiastiques d'une façon générale, j'ai assez de la boue qui me colle aux basques sans éclabousser les autres. J'ignore tout à fait si dans les séminaires ou monastères, il y a plus d'hommes à hommes que d'hommes à femmes, de toute façon, ma famille est catholique, et les catholiques refusent le mariage de leurs prêtres. Comme ça, ça simplifie tout, si tu choisis Dieu, tu dis adieu au sexe... même entres hommes. Tu es « marié à Dieu » et le mariage suppose fidélité.
Quand même, mon éducation a sacrément fait tâche. Pas étonnant qu'à la mort de Niels j'ai choisi de laisser ma mère me pleurer plutôt que de rentrer.
« Je ne refuse pas de revoir quelqu'un... Déjà, revoir le même partenaire, ça m'évite de trop ébruiter les choses, on se connaît, on s'apprécie sinon on ne se reverrait pas, mais c'est de la baise. J'aime bien les gars que je fréquente, c'est difficile de faire ça sans ressentir la moindre attirance ? Ce que je ne veux pas, et ne sais pas, c'est tomber amoureux. J'ai assez...»
Je me tais immédiatement. « Je ne sais pas ?» Je me revois danser, en transe, le corps collé contre le sien... La musique forte et les spots colorés rendent la piste irréelle, autour de nous, des dizaines de couples homme-homme ou femme-femme... J'adorais cette ambiance, je me laissais sombrer, on buvait, on prenait des trucs dont parfois on ne savait même pas le nom, et on finissait affalés sur une banquette, en train de hurler notre plaisir en se tringlant comme deux lapins... Personne n'y trouvait à redire, dans la salle de la discothèque, une dizaine de couples en faisaient autant, parfois, les plus riches louaient à l'arrache un box privé à l'étage, pour faire ça encore mieux. Niels et moi, on était souvent fauchés, alors on ne se gênait pas, certains se filmaient pour garder un meilleur souvenir, j'espère que personne ne nous a filmés, nous. Mais je ne pense pas, mon mec n'était pas réputé pour être tendre, et à sa mort, on m'a fait la réputation d'être pire...
« Si tu veux, j'ai le bateau à Wrightsville, on y est en une heure, on peut toujours parler d'aller à la pêche... J'ai loué une maison à l'année là-bas, à l'écart, elle n'est pas luxueuse mais entourée d'arbres, avec un hangar à bateau et en bordure de la Susquehanna J'y invite des « amis » assez souvent, les voisins sont persuadés que je suis un dingue de pêche et de nature...»
Mieux vaut passer pour un type de la ville plus ou moins écolo et original que pour l'organisateur d'orgies entre mecs... Surtout dans un bourg de 2300 habitants.
« Mon numéro... S'il y a besoin de quoi que ce soit pour cette déclaration d'impôts. Ou autre. »
J'ai un sourire, pour la déclaration d'impôts, elle est indemne et terminée, pas une goutte de jus de fruit dessus ! Nous sommes sauvés. Et pas une miette de cookies qui aurait pu inciter Pete, le chien, à bondir sur la table pour y mettre des pattes... Pour le reste... Qui sait. Il est tatoueur, donc probablement tatoué ? Je ne vais pas le déshabiller pour vérifier. Niels aussi était brun, plus âgé que moi, et tatoué... C'est peut-être pour ça que tout à l'heure j'ai failli me couper en lui disant que j'avais assez payé pour avoir été amoureux. Ils ont presque la même coupe de cheveux, et une forme de visage approchante... Je fais une connerie ! Je sais que je fais une connerie ! Et pourtant, je prend le papelard, et mes yeux brillent...
« Maman va vouloir nettoyer ça... Je veux voir ça ! Maman, tu as une éponge ? Il y a du jus d'orange renversé par terre ! »
Moi... Je ne sais pas trop si j'ai envie de voir, mais elle entre dans la salle comme une tornade nantie du nécessaire de la parfaite ménagère... Et... C'est pire que ce qu'il semblait craindre !
« Oh mais vous ne pouvez pas rester comme ça ! Donnez-moi votre pantalon, allez, hop hop hop ! Je vais vous nettoyer tout ça. Et ne vous inquiétez pas, j'ai déjà vu des hommes en caleçon vous savez ! Allez hop, le pantalon... »
Qu'elle ait déjà vu des hommes en caleçon, je n'en doute pas, elle est mariée et mère ! Mais il est absolument hors de question que je me fiche à poil chez un client ! Mais se rend-elle compte de ce qu'elle me dit ? A-t-elle déjà mis en tenue d'Adam un visiteur ?
« Madame Black je vous assure ! Ce n'est absolument pas nécessaire ! Ça va sécher tout seul, regardez, c'est déjà presque fait ! Je vous assure, c'est....»
Comme elle joint le geste à la parole et se mêle de vouloir me faire tomber le bas, les doigts en train de défaire les boutons de mon pantalon, je m'accroche à ma dignité tandis que son fils hurle de rire plié en deux, avec des crampes d'estomac j'en suis certain ! Il est allé ouvrir la porte de la chambre pour me ramener un jogging de son père conformément aux ordres de la Générale, et je vois sur le lit mon blouson . J'essaie par des regards appuyés de lui faire comprendre que je préfère sacrifier le blouson que montrer mes attributs à sa mère, mes yeux vont du chien au blouson, et du blouson à sa mère...
Il me semble qu'il met des heures à comprendre ! Entre deux fous rires, il arrive à sortir d'une voix étranglée qui paraît presque juste dans son intonation « Pete ! Laisse ce blouson ! Maman ! »
Mon sourire devient solaire quand les mains de la dame me lâchent pour se précipiter vers le chien, je vais devoir passer en note de frais un blouson en cuir Armani...
C'est tout naturel !:
De rien, quand j'ai commencé à RP je ne gardais que mes textes, je trouvais que la partie du partenaire lui appartenait, et puis on a eu un souci avec un forum « effacé » par des hackers, certains membres postaient en direct sans même garder de copie de leurs textes... Les admins ont mis une grosse semaine à faire restaurer, depuis, je garde...
On ne dit pas l'âge d'une dame enfin ! Mais bon, mon fils a plus de trente-cinq ans, j'étais jeune à sa naissance mais ça ne me m'ôte pas les années vécues... je vis à Gettysburg dans l'Etat de Pennsylvanie, aux USA. Dans la vie, je suis femme d'un fermier et mère d'un tatoueur ! Bon, un peu active sur la ferme aussi, je ne pourrais de toute façon pas chercher à longueur de temps comment m'occuper, ça doit être l'enfer sur terre ! Alors je fais preuve d'une présence de chaque instant, bien au delà des tâches ménagères. Et puis ne suis-je pas « la reine des confitures » ? au point qu'on m'a installé un local rien que pour moi et trouvé des débouchés pour les dizaines de pots de confitures maison qui sortent de mes mains ! J'ai même de l'aide pour les produire maintenant.
Je m'en sors bien, de mieux en mieux je dirais, on a eu des périodes difficiles.Sinon, et bien je l'ai déjà dit, je suis mariée avec l'homme de ma vie ! Et je le vis parfaitement..
Informations supplémentaires ici.
Outre que je suis bonne cuisinière et je l'espère bonne mère, j'ai quelques passions. D'abord « savoir »... Tout savoir sur tout et tous autour de moi, une commère ? Pff ! Simplement une personne impliquée dans sa communauté, c'est important de savoir qui est avec qui, comment les parents de l'un ou de l'autre réagissent à cela, si le futur époux venu d'ailleurs est aussi bon parti qu'il y paraît ! Je suis au même titre que la plupart des mères de Gettysburg un excellent détective-privé.
Ensuite, je suis un peu mère poule... Mon fils unique s'est rapidement affiché « différent » de la majorité de ses camarades, pas questions qu'on lui fasse du mal, pas même des reproches ou des réflexions ! Il paraît que je suis romantique ? Parce que j'aime rendre les gens heureux et pleure aux mariages ? Que je lis principalement des romans où deux amoureux arrivent à passer des tas d'obstacles mis sur leur passage par le destin et à se trouver ? Encore pff ! Autre chose, je suis née dans une communauté soudée mais étrangère à cette ville. Mon fils n'en sait rien, ça n'a pas d'importance, désormais, ma vie est ici. Rien ne me prédestinait à épouser John, j'étais même promise à un Brian que j'aimais... bien... Rien qui justifie de l'épouser ! Pour me marier, j'ai dû mentir aux miens et les quitter, je ne regrette rien, ma vie est ce que je la voulais ! Et envers et contre tout nous irons de l'avant ! Ah ? On me dit aussi « battante » et volontaire...
Naufrage administratif Keld Møller ft peter Black avec la participation de Martha Black...
Peter a bondi hors de ma cuisine, qu'on se demanderait ce qui lui est arrivé...Tout ça parce qu'on parlait de ce mignon petit comptable qui a tout quitté et traversé l'océan pour rejoindre une fiancée américaine ? C'est beau non ? Enfin, si ça s'est bien passé comme ça, parce qu'après tout, c'est juste lui qui a imaginé ça... Moi, je comprends bien qu'on puisse faire table rase de son passé, oublier d'où l'on vient pour suivre l'amour de sa vie, je l'ai fait. Bien sûr, je ne l'ai jamais dit à Peter, quand je suis arrivée à Gettysburg, j'ai dû réapprendre tous les codes... Peut-être que c'est ce qui se passe avec le jeune Monsieur Møller ? Que c'est pour ça qu'il a l'air coincé ? Parce qu'il a l'air coincé ! Je maintiens, on peut avoir peur des bêtes, mais pas des fraises quand même ? Ou bien c'est la boue d'une ferme qui l'effraie ? Il est gentil et poli, pourquoi il ne desserre pas les fesses ?
Encore que...
Peter s'est rué dans la salle de séjour avec des cookies et du jus d'orange, pour que notre invité puisse en manger plus a-t-il dit. Il aurait pu en manger ici, la jeune Charlène elle n'a pas hésité elle, qu'est-ce qu'on a discuté. Et de l'autre côté du couloir, il me semble bien que le comptable est nettement moins coincé ? Je tends l'oreille, j'entends rire, parler, mais je ne comprends pas un traître mot de ce qu'ils se racontent ! Les vieilles pierres, ça isole bien, trop en l'occurrence.
Je ne peux pas aller coller mon oreille au bois de la porte... Pas que j'ai des scrupules mais j'aurais l'air de quoi s'ils ouvrent et me trouve penchée en avant à écouter ? Il n'empêche... Ils rient. C'est bon signe ça ! C'est peut-être pas UNE fiancée qu'il est venu retrouver le Danois ? Ça y est, je me fais des films. J'ai tellement mais tellement envie que mon fils soit heureux. Avec Jayden, on y a cru, je me demande ce qu'ils ont fichu pour rompre ! Enfin, Peter dirait qu'ils n'ont pas rompu puisqu'il n'y avait rien... C'est à se demander si tous les enfants n'imaginent pas leurs parents comme incapables de ressentir et d'aimer. Il n'est pas seul à faire ça, devenir parent, ça semblerait te retirer tout ce qui faisait de toi ce que tu es, tes amours, tes espoirs, tes rêves... C'est vrai, c'est commencer une autre vie, mais moi, je me revois encore cachée par les plantes vertes d'un bistrot avec ma cousine qui faisait le guet pour éviter qu'on me débusque en train de roucouler avec John ! Peter n'a pas l'air d'imaginer qu'avant d'être sa mère j'ai été une jeune femme amoureuse ? Tout ça pour dire que le « rien » avec Jayden l'a sacrément fait souffrir ! Et que je sens ça, comme femme autant que comme mère.
Revenons-en à nos moutons, enfin à notre comptable. Il a un sourire tellement sincère, et de si bonnes manières... Il s'habille bizarrement, enfin j'ai peur qu'entre mon enfance, l'élégance toute personnelle de John, et les créations de Peter, la notion de « bizarre » soit décalée dans ma tête. Mais un tout jeune homme comme ça, des costumes, des choses sombres et classiques... Il a quel âge ? Pas plus de vingt-cinq ans ? Peut-être même pas ? Il devrait être étincelant de jeunesse ! Porter des jeans, des hauts colorés, se permettre de se mettre en valeur ? Il a l'air plutôt musclé, il est loin d'être vilain... Je tends à nouveau l'oreille, il a une voix assez grave, et il parle... Beaucoup plus que quand il est entré, et à l'intonation je doute que ça soit de comptabilité... Et Peter répond, il a l'air sérieux lui ? Quel malheur que les murs soient épais !
J'en suis à me demander si on pourrait le retenir à dîner ? Autour de la table, il se sentirait sans doute moins « professionnel », et puis ça ferait du bien à mon mari de voir du monde, il travaille trop, et à mon fils d'avoir de nouvelles relations... J'en suis donc à faire l'inventaire de mes provisions, un repas sympathique et simple, suffisamment copieux pour quatre -et remplumer le petit Møller, il est un peu trop mince-, que pourrais-je leur proposer ?
Quand !
«Maman, tu as une éponge ? Il y a du jus d'orange qui a été renversé par terre ! »
Allons donc ! Mais qu'est-ce qu'il a réussi à faire encore ! J'adore mon fils, mais si on l'a poussé avec son père à choisir une autre voie que la ferme, c'est parce que ça s'avérait dangereux pour lui ! Il a quand même failli s'ouvrir le pied en deux en bêchant ! A se demander d'ailleurs comment il peut dessiner sur la peau des gens sans leur perforer l'épiderme ou se mutiler ! J'attrape mon seau et ma serpillière, je prends quelques chiffons en plus -on ne sait pas ce que je vais trouver- et je sors de la cuisine en hâte. Allongé par terre, le petit comptable tient d'un air de triomphe un de nos verres intact, il y a en effet du jus d'orange renversé, une mare de presque un mètre de diamètre, mais c'est surtout parce qu'il a glissé dedans ! Peter et lui sont tous mouillés, et Pete a cet air innocent qu'il a toujours quand il est cause d'une catastrophe. Un bout de cookie-éponge à ses pieds explique la scène, je suis certaine qu'il a bondi sur le jeune Møller, lui faisant renverser sa boisson, pour voler un gâteau !
Je regarde mes deux hommes. Oui, dégoulinant de jus de fruit j'ai adopté Keld ! Il a l'âge d'être mon fils de toute manière !
«Oh mais vous ne pouvez pas rester comme ça ! Donnez-moi votre pantalon, allez, hop hop hop ! Je vais vous nettoyer tout ça. »
Comme il a l'air très gêné, j'ajoute « Et ne vous inquiétez pas, j'ai déjà vu des hommes en caleçon vous savez ! »
« Madame Black je vous assure ! Ce n'est absolument pas nécessaire ! Ça va sécher tout seul, regardez, c'est déjà presque fait ! Je vous assure, c'est.... »
Péremptoire, je le coupe, et j'essaie de défaire ses boutons -combien y a-t-il de boutons à ce pantalon qui avait l'air si classique ! Ça se refait les boutons ?- Il ne m'aide pas en se tortillant comme si je voulais attenter à ses jours ! Enfin jeune homme ! C'est indispensable, laissez-vous faire ! On se moque bien de votre pudeur ! Il y a urgence !
« Allez hop, le pantalon... Peter, va chercher un jogging de ton père pour Monsieur Møller ! Et change toi aussi ! Vous allez prendre froid trempés tous les deux ! C'est mauvais pour la santé de rester mouillés !»
Je n'aurais jamais cru les Danois si pudiques ! Enfin je ne connais aucun autre Danois... Et c'est vrai que certains européens sont très... inhibés... J'avais réussi à faire sauter le premier bouton, malgré les protestations effarouchées du garçon quand un nouveau cri retentit dans la chambre cette fois-ci...
« Pete ! Laisse ce blouson ! Maman ! »
Mon Dieu ! Le blouson !
« Mais pourquoi diable as-tu laissé Pete te suivre ! »
Il n'est pas temps d'attendre la réponse, je lache le petit comptable qu'il me semble entendre souffler de soulagement, il va être malade ce garçon, mais il peut se déshabiller tout seul, tandis que son blouson est sans défense ! Quelle journée, mais quelle journée ! Il ne manquerait plus que ma sauce brûle ou déclenche un incendie !
« Pete ! Laisse ce blouson tranquille ! Peter ! Va éteindre la gazinière ! Faudrait pas qu'on mette le feu en plus, ça m'a l'air d'un jour pour ça ! »
J'ai 35 ans et je vis à Gettysburg, Pennsylvanie, USA. Dans la vie, je suis Tatoueur et pianiste à ses heures perdues. et je m'en sors très moyen, merci papa et maman pour l'aide de la ferme. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt très bien ! Non maman, je refuse de me marier !. ★ Son surnom est Pete. Oui, le même nom qu'il a donné à son chien. C'est suite à une agression homophobe qu'il s'est pris un chien. Pour pouvoir mieux se défendre. Sauf que son chien est petit, rondouillard, flemmard et peureux. Du coup, c'est lui qui se retrouve souvent à le défendre contre d'autres chiens, ou chats. Ou des pigeons.
★ Sa maman, c'est la femme de sa vie. Aucune ne la remplacera jamais dans son cœur, ce qui est beaucoup plus facile à dire et à faire lorsqu'on est de base homosexuel. Ses parents ont contracté une importante dette auprès de l'Eglise de la Rédemption Ultime pour payer les frais d'hôpital, lorsque à 3 mois de grossesse, sa mère a dû sacrifier un de ses jumeaux pour sauver l'autre. Ce fut ensuite une longue hospitalisation au repos strict au lit et des soins sans fin jusqu'à l'accouchement. L'exploitation agricole allait mal après deux saisons difficiles et les dettes s'accumulaient. La ferme Black connue depuis des décennies se trouvait au bord de la ruine.
★ Personne ne sut expliquer comment ils avaient pu savoir que les Black n'avaient pas la trésorerie nécessaire pour assurer les soins de la mère et de l'enfant à l'hôpital mais un soir, son père avait eu la surprise d'obtenir une "aide" pour remerciements des bons et loyaux services envers la communauté. Bien sûr, il rembourserait plus tard, lorsque sa femme et son fils seraient à l'abri chez eux dans leur ferme. Les factures des soins s'accumulaient déjà et... Qu'aurait-il pu faire d'autre ?
★ Depuis c'était la crainte que l'Eglise ne vienne leur demander un remboursement non pas en espèces sonnantes et trébuchantes mais en service rendu. Et il n'était pas question que leur nom et leur réputation soit entachés. Quitte à en arriver à un solution drastique, et surtout fatale. Mais avant, les époux Black voulaient caser et mettre à l'abri leur fils, et quoi de mieux qu'un mariage pour cela ?
Le message était donc passé, ce serait uniquement de la baise. Et jusque-là, ça ne lui posait aucun problème. Bien au contraire... Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'ils tombent d'accord sur leurs attentes respectives, ce qui était plutôt bon signe. Et si une nouvelle fois Keld sembla trébucher sur sa volonté affichée à ne pas tomber amoureux, il en haussa les épaules avec indifférence. Que celui-ci puisse se rassurer, ce n'était pas lui qui viendrait exiger quoi que ce soit à ce niveau-là. "T'as tes raisons et j'ai les miennes, et c'est pas moi qui viendrait t'embêter avec ça." En vérité, il s'en moquait même totalement en cet instant. Peut-être -sans doute ?- que plus tard, il se poserait davantage de questions sur les raisons d'un tel refus mais pour le moment, il ne comptait pas chercher plus loin. Il affichait d'ailleurs un sourire particulièrement satisfait lorsqu'il se figea soudainement. Euh... La pêche ? Vraiment ?! Mais personne n'allait jamais croire ça ! L'excuse était certes bien trouvée et certainement valable pour Keld ou n'importe qui d'autre mais lui... "On dira que je dois faire un tatouage de carpe et qu'il me faut du matériel pour faire quelque chose d'un minimum réaliste. D'autant que j'ai aucune idée à quoi peut bien ressembler une carpe." Qu'est-ce qu'il ne fallait pas inventer ! Mais il allait donc devoir penser à prendre son matériel à dessin à chaque fois qu'il irait du côté de Wrightsville. Du moins lors de ses premières visites, après il faudra qu'il trouve autre chose.
Mais ça, il ne s'en inquiétait pas. Dans la famille, ils étaient du genre plutôt créatifs ! Le poing serré dans sa bouche, pour un minimum de discrétion totalement inutile, il n'en pouvait plus de rire. Voir sa mère tenter de déshabiller Keld de force sous ses vaines protestations était un spectacle incroyable. Il n'aurait plus manqué que son père rentre à ce moment-là pour parachever le tableau ! Il était sûr que Keld se serait liquéfié de honte et de gêne alors que sa mère aurait été tout à fait capable de demander de l'aide à son mari. Mais même sans cela puisque celui-ci était de toute façon occupé dans le parc à fraises, il ne doutait pas que Keld allait en faire des cauchemars, se voyant coursé par une Martha Black bien décidée à parvenir enfin à ses fins jusque dans ses songes ! Et alors que son imagination fonctionnait à plein et qu'il tentait de reprendre sa respiration entre deux fou-rires, il capta -enfin !- le regard quelque peu désespéré de Keld qui allait de Pete à lui à la chambre... Oh. C'en était presque dommage parce qu'il aurait bien profité lui aussi du spectacle d'un Keld sans pantalon... Après tout, il lui avait montré et de façon très volontaire ses abdominaux alors pourquoi pas ses ischio-jambiers ? Il allait falloir que sa mère travaille davantage sa technique du retiré de pantalon pour la prochaine visite de Keld ! Bien que celui-ci risquait maintenant d'être traumatisé et de ne plus vouloir revenir à la ferme...
Il avait donc des conversations très intéressantes avec lui-même alors que faisant un discret geste vers Pete, il alla jusqu'à la porte de la chambre. Et il n'en fallut pas plus pour que Pete déboule comme un boulet de canon, pousse du museau la porte qui s'entrouvrait pour grimper sur le lit et s'installer comme s'il était dans un panier dans le blouson. Pour ensuite s'attaquer au col de celui-ci et le mâchouiller avec un air extatique tout en tirant violemment dessus cherchant visiblement à en arracher des morceaux... Mais puisque Keld semblait préférer sacrifier son blouson plutôt que de montrer ses gambettes à sa mère... « Pete ! Laisse ce blouson ! Maman ! » Il faudrait un jour que quelqu'un lui explique ce que pouvait avoir son chien avec les manteaux en cuir... Mais il n'en fallut pas plus pour voir sa mère débouler à son tour, et presque aussi rapidement qu'avait pu le faire Pete ! "Attention maman à la porte !" En fait, c'était lui qui s'était poussé de l'embrasure de celle-ci pour lui laisser le plein accès et éviter qu'elle se cogne contre un de ses montants. "Et puis, tu sais bien qu'il ne m'obéit jamais et..." Et un horrible craquement d'agonie dudit blouson le coupa net alors que Pete secouait tout heureux un large morceau qui faisait il y a peu encore, partie intégrante d'un blouson en cuir... Armani, selon l'étiquette qui se trouvait dans la gueule de Pete... Ca coûtait cher ça, non ? "Euh... Le jogging, et aller éteindre le four !" Ca lui semblait soudainement plus prudent. Parce qu'il était à deux doigts d'éclater à nouveau de rire devant l'expression de pure contentement qu'affichait le carlin et il n'était pas sûr du tout qu'il en était de même pour sa mère... Il entra donc rapidement dans la chambre et ouvrit l'armoire pour en récupérer le pantalon en coton, tout en s'obligeant à ne surtout pas regarder Pete ! Pour en ressortir aussi vite, ne voulant absolument pas se trouver entre sa mère et son chien.
Sauf que loin de se précipiter à la cuisine, il prit le temps d'aller s'accouder au chambranle de porte de la salle à manger cette fois-ci, alors qu'il grimaçait d'un air quelque peu gêné. "Désolé pour le blouson, il est... RIP ?" Se penchant vers le couloir pour s'assurer que sa mère était toujours occupée avec Pete / le blouson / les dégâts irréparables, il revint à Keld avec un petit sourire en coin. "Mais le pantalon est toujours là... Ce serait presque dommage." Il lui tendit le pantalon de jogging de son père, son sourire s'étant fait bien plus charmeur alors que son regard glissait langoureusement le long des jambes de keld... "Mais tu me revaudras ça... Bon, en attendant j'ai un four à aller éteindre moi !" Et avant que la dernière préparation de sa mère ne crame. Des fois que ce serait un gâteau à la poire...
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Lun 16 Mai - 12:24
Keld Møller
J'ai 26 ans et je vis à Gettysburg , dans l'Etat de Pennsylvanie, aux USA. Dans la vie, je suis expert-comptable, chargé de mission du principal cabinet comptable de Gettysburg et je m'en sors très bien . Sinon, je suis célibataire et je le vis parfaitement..
Informations supplémentaires ici.
Je suis arrivé du Danemark après un grave accident de la route, il y a quatre ans et me suis d'abord arrêté à New-York, avant de répondre à une offre d'emploi alléchante.
J'ai laissé derrière moi une mère et des frères et soeur qui me croient mort, ainsi que beaucoup de souvenirs douloureux.
En plus de la comptabilité, je pratique... l'extorsion de fonds, utilisant l'internet et toutes les merveilleuses possibilités qui se sont multipliées pour un hacker correct. Présent sur le dark web aussi bien qu'ailleurs, j'ai pour habitude d'arrondir mes fins de mois en délestant habilement de grosses fortunes, pour lesquelles quelques milliers de dollars par an ne représentent rien. Bien entendu, ni mon employeur ni ses clients ne sont au courant...
Pas plus qu'ils ne savent que j'ai quitté mon pays après le décès de mon amant, Niels, petit malfrat notoire.
Je joue très bien aux échecs et suis classé, je participe toutefois de moins en moins aux tournois, ne voulant pas attirer l'attention, beaucoup me pensent mort... J'ai un bateau qui a été acheté et retapé avec amour, et qui nous a servi de home avec Niels. Je joue du violon, comme Sherlock Holmes, pour me détendre. En arrivant à Gettysburg, j'ai d'abord pris un appartement dans un petit complexe très chic restauré de façon admirable par un agent immobilier local. J'en suis à chercher une maison, un peu isolée, de taille moyenne, si possible près de l'eau dont j'ai du mal à me passer.
Pour tout le monde autour de moi, je suis un gentil, poli, et plutôt joli garçon. Un peu effacé, un peu démodé... Timide avec les femmes, serviable, le gendre idéal, certainement issu d'une excellente famille puisque je suis très à mon aise...
Naufrage administratif Keld Møller ft peter Black et Martha Black
Enfin ! Il a enfin compris ! Si on m'avait dit un jour que je devrais sacrifier mon blouson pour ne pas me retrouver nu comme un ver chez un client, je n'y aurais pas cru. J'imagine la tête de mon boss quand je vais poser sur son bureau, en prenant un air innocent, une note de frais pour un blouson Giorgio Armani à quatre mille sept cent soixante dix neuf dollars et trente huit cents, avec photo-preuve à l'appui. Je reconnais que j'ai hâte... Notre patron est légèrement pingre, il râle à chaque note de frais, allant jusqu'à comparer les prix des restaurants et même des vendeurs de burgers en nous incitant à aller au moins cher. Après tout, la fortune commence par un contrôle strict des dépenses ? Je me demande s'il sera nécessaire d'avoir recours au bouche à bouche, je suis certain que la divine secrétaire -totalement nulle en secrétariat mais charmante- qu'il a embauché dernièrement saurait y faire ! Allez, je suis une pourriture, cette fille devait être hôtesse d'accueil, il lui a collé en plus standardiste, dactylo, et quand elle a dit connaître internet webmaster pour promouvoir le cabinet au mieux parmi la clientèle la plus jeune et désireuse de nous contacter via un site. Le tout pour le même salaire de misère que prévu. La fiche de poste a changé mais pas la rémunération ! Comme il a pris soin de choisir une mère divorcée et aux abois, la pauvre a cédé, et se trouve complètement débordée. J'espère qu'il n'en a pas profité pour lui suggérer … d'autres services, il est connu pour être un homme à femmes, s'il l'approche trop je lui souhaite de tomber sur une nana forte qui mettra les points sur les i de façon définitive.
Peter court partout, le four à éteindre ? Mais pourquoi ? Que craint-elle ? Il y a juste eu un chien qui a voulu manger un biscuit que je tenais bêtement à la main et qui m'a fait renverser un verre ? Si elle n'avait pas décider de violer mon intimité, le pantalon aurait séché, le sol aurait été lavé, et tout serait rentré dans l'ordre ? J'enfile à la hâte le jogging tendu par son fils, son mari doit avoir ma taille mais être plus enrobé, j'ai l'impression de porter un sarouel ! De retour dans le séjour, mère et fils me regardent, l'une avec satisfaction, l'autre... paraît déçu de ma rapidité ?
«Vraiment Madame Black, je vous remercie, mais je vous assure que ça n'était pas nécessaire. Il ne fait pas froid du tout et ça aurait séché. Toutefois, c'est très gentil à vous. Je suis touché »
Que ne faut-il pas faire pour conserver un client ! Je me détourne légèrement tandis qu'elle entreprend de gourmander Pete, lui annonçant je n'entends pas quelle punition ! Je souris discrètement à Peter qui lui a enfilé un pantalon dont la couleur jure de façon exquise avec son haut... Cet homme a l'audace que je n'aurai jamais ! Je ne recule devant rien pour arriver à mes fins quand il s'agit de boulot -officiel ou... personnel- mais m'afficher avec un pull vert et un pantalon rose, un bonnet rouge sur la tête et une veste à carreaux bleus et blanc pour compléter, ça, jamais ! Je n'ai dans ma garde robe que du noir, du gris sombre et du beige pour l'été, un peu de blanc, de rares touches de bleu neutre... Je me fais remarquer à ma façon, en exhibant de façon très sobre la marque de mes vêtements, pas vulgairement comme les chaînes de sportswear le font, en collant de grosses étiquettes qui vous font ressembler à une publicité ambulante... Non, moi, il faut chercher le logo caché de Giorgio Armani, Balenciaga ou Versacce quand je veux faire « simple »... Je n'ai pas encore de quoi acheter des modèles uniques, mais je ne prends que le haut de gamme de leur rayon prêt-à-porter.
Je me refuse à me demander pourquoi, je me suis en son temps fabriqué un personnage, qui à force d'être joué est devenu moi : Keld Møller, expert-comptable, impeccablement vêtu, imperturbable, compétent avec modestie, indispensable à de nombreux clients -et clientes- qui apprécient à la fois mon professionnalisme et la fierté qu'ils retirent à exhiber un jeune et bel homme au restaurant, ou à un spectacle... La relation clientèle fait partie du job, j'en use sans en abuser, ne réservant ma présence qu'aux meilleur(e)s client(e)s pour le plus grand bonheur de mon rapace de boss. J'en tire des avantages non négligeables, tant en matière d'avancement professionnel, la boîte gagne beaucoup aux sorties que je consens, que personnel, si je refuse tout don ou cadeau ostensible, je ne suis jamais contre une recommandation ou une faveur.
Tandis que je pense à cela, je me dis que sortir avec le fils d'un fermier local pourrait me nuir. Mais sortir avec un homme, quel qu'il soit, ne peut que me desservir. Wrightsville est une excellente solution, s'il n'aime pas le bateau la maison bien que vieillotte a un charme certain. Tellement que je me suis demandé si je ne ferais pas une offre pour en devenir propriétaire. Je souris dans le vide, sous le regard surpris de Martha black revenue dans la salle avec le cadavre de mon blouson.
« Quand même Peter ! On ne peut pas te faire confiance ! Comment on va réparer ça ? Regarde moi ça ! »
Je doute en effet qu'on puisse lui rendre sa jeunesse un jour, ça n'a aucune importance... Je l'aimais bien, il était confortable et me mettait en valeur, mais ce n'était qu'un manteau. Elle passe d'un air de reproche navré envers son fils à moi, qu'elle détaille tant que j'en viens à craindre qu'elle me fasse retirer ce pantalon là « parce qu'il n'est pas à ma taille » mais se contente d'un.
« C'est bien mieux ! Quand même... Je n'aurais jamais cru que John était si costaud ? Ou c'est vous qui n'êtes pas épais... Vous êtes sûr que vous mangez assez ? Restez donc à dîner ? Hein ? Qu'est-ce que tu en dis Peter ? Comme ça votre pantalon sera sec, je peux même le laver et l'étendre vite fait ! »
Le laver ! Par pitié laissez mon pantalon tranquille ! Déjà, il ne se lave pas, je le dépose régulièrement au pressing pour un nettoyage à sec, ensuite, je compte bien le remettre au plus vite, s'il est trempé il mettra des heures à sécher alors qu'il est déjà presque mettable !
Je regarde son fils. Me garder à dîner ? Mais quelle heure est-il donc ?
« Excusez-moi, je vais ranger mon matériel, et vous imprimer une version papier de la déclaration au fisc et des pièces jointes à mon envoi.»
Je vais remballer mes affaires ! Si je reste dans son champ visuel qui sait ce qu'elle va encore faire germer comme idée.
On ne dit pas l'âge d'une dame enfin ! Mais bon, mon fils a plus de trente-cinq ans, j'étais jeune à sa naissance mais ça ne me m'ôte pas les années vécues... je vis à Gettysburg dans l'Etat de Pennsylvanie, aux USA. Dans la vie, je suis femme d'un fermier et mère d'un tatoueur ! Bon, un peu active sur la ferme aussi, je ne pourrais de toute façon pas chercher à longueur de temps comment m'occuper, ça doit être l'enfer sur terre ! Alors je fais preuve d'une présence de chaque instant, bien au delà des tâches ménagères. Et puis ne suis-je pas « la reine des confitures » ? au point qu'on m'a installé un local rien que pour moi et trouvé des débouchés pour les dizaines de pots de confitures maison qui sortent de mes mains ! J'ai même de l'aide pour les produire maintenant.
Je m'en sors bien, de mieux en mieux je dirais, on a eu des périodes difficiles.Sinon, et bien je l'ai déjà dit, je suis mariée avec l'homme de ma vie ! Et je le vis parfaitement..
Informations supplémentaires ici.
Outre que je suis bonne cuisinière et je l'espère bonne mère, j'ai quelques passions. D'abord « savoir »... Tout savoir sur tout et tous autour de moi, une commère ? Pff ! Simplement une personne impliquée dans sa communauté, c'est important de savoir qui est avec qui, comment les parents de l'un ou de l'autre réagissent à cela, si le futur époux venu d'ailleurs est aussi bon parti qu'il y paraît ! Je suis au même titre que la plupart des mères de Gettysburg un excellent détective-privé.
Ensuite, je suis un peu mère poule... Mon fils unique s'est rapidement affiché « différent » de la majorité de ses camarades, pas questions qu'on lui fasse du mal, pas même des reproches ou des réflexions ! Il paraît que je suis romantique ? Parce que j'aime rendre les gens heureux et pleure aux mariages ? Que je lis principalement des romans où deux amoureux arrivent à passer des tas d'obstacles mis sur leur passage par le destin et à se trouver ? Encore pff ! Autre chose, je suis née dans une communauté soudée mais étrangère à cette ville. Mon fils n'en sait rien, ça n'a pas d'importance, désormais, ma vie est ici. Rien ne me prédestinait à épouser John, j'étais même promise à un Brian que j'aimais... bien... Rien qui justifie de l'épouser ! Pour me marier, j'ai dû mentir aux miens et les quitter, je ne regrette rien, ma vie est ce que je la voulais ! Et envers et contre tout nous irons de l'avant ! Ah ? On me dit aussi « battante » et volontaire...
Naufrage administratif Keld Møller ft peter Black avec la participation de Martha Black...
Vraiment, les enfants sont incroyables ! Qu'est-ce qu'il y a de si risible ? Peter a disparu en trombe, plié en deux... Mais ce pauvre garçon ! Ce petit comptable qui non seulement risque un coup de froid parce qu'il est tout mouillé mais en plus va devoir repartir sans manteau ! Enfin ce n'est pas charitable de rire ! Il devrait compatir, l'assurer qu'il est désolé, qu'il regrette d'avoir un ogre pareil comme chien ! Au lieu de regarder en se tenant les côtes !
Il a fini par changer de pantalon Monsieur Møller. Il flotte dans celui de John ? Pourtant, mon mari n'est pas gros ? C'est le petit Danois qui est trop maigre ! Peut-être qu'il a eu une mauvaise mère ? Ça expliquerait qu'il ne mange pas à sa faim, et qu'il ait réagi si bizarrement devant une vie de famille normale ? On avait l'impression que lui laver son pantalon c'était la mer à boire ? S'il savait le nombre de lessives que je fais chaque semaine avec le travail salissant de John et les bêtises de Peter qui laisse son maudit chien lui sauter dessus avec des pattes dégoûtantes ! Sa mère ne lavait pas son linge ? Quelle honte, pauvre jeune homme. Peut-être qu'il est orphelin ? Qu'il n'a pas eu de mère du tout ! Oh mon Dieu, ça doit être ça !
« C'est bien mieux ! Quand même... Je n'aurais jamais cru que John était si costaud ? Ou c'est vous qui n'êtes pas épais... Vous êtes sûr que vous mangez assez ? Restez donc à dîner ? Hein ? Qu'est-ce que tu en dis Peter ? »
Je vais vérifier à la cuisine que Peter a bien fermé le gaz, mais après tout, ça n'est plus nécessaire. Tandis que le petit comptable s'enfuit presque dans le séjour pour ranger ses papiers, je regarde mon fils, qu'en pense-t-il ? Il est toujours hilare, suivant du regard Keld qui est dans l'autre pièce. Je chuchote
« Je suis sûre qu'il est orphelin, c'est pour ça qu'il a des réactions bizarres. Ou alors, il a une mère indigne qui ne s'occupe pas de son fils ! Tu le tutoies ? Il m'a semblé ? C'est bien, c'est un gentil garçon et il est plutôt mignon. Je pourrais faire un poulet ? Et un gâteau à la poire en dessert ? J'en ai un de réserve, je vais le décongeler, il n'a sans doute pas à manger, pas qu'il ait des soucis d'argent, je ne crois pas, mais les enfants qui ont de mauvais parents, ou pas de parents du tout ne savent pas s'alimenter ! Qu'en dis-tu ? On le retient à manger ce soir ? »
Peter n'a pas le temps de répondre que je crie pour être entendue.
« C'est entendu ! Vous mangez avec nous Monsieur Møller, et je vais aller regarder si je peux faire quelque chose pour le manteau, mais j'ai bien peur que non... »
Je l'entends balbutier tout timide.
« Je ne voudrais pas vous déranger plus, vous avez déjà eu tant de tracas à cause de moi ... »
Je ne le laisse pas terminer, des tracas ? Nous ? Il est adorable ce garçon ! C'est lui qui va repartir avec un pantalon tout sale, un jogging pas à sa taille et des ruines de blouson !
«Tatatata ! C'est tout naturel ! On ne va pas vous laisser repartir avec une telle idée de la ferme Black ! Vous restez, vous verrez, sans me vanter je cuisine bien ! »
Je fixe Peter. Je ne me suis pas trompée ? Ils se tutoient ! Il a l'air tout gêné. Mon visage s'orne d'un sourire extatique ! Ils se tutoient ! Un comptable ! Expert-comptable ! C'est encore mieux que le petit Jayden !
Enfin c'est méchant pour Jayden, c'est lui aussi un garçon adorable, mais puisque ça n'a pas marché hein... Keld est tout jeune, il est bien élevé, gagne correctement sa vie, et puis il est si loin de chez lui... Il doit être tout triste, surtout qu'il n'a pas de famille...
J'ai 35 ans et je vis à Gettysburg, Pennsylvanie, USA. Dans la vie, je suis Tatoueur et pianiste à ses heures perdues. et je m'en sors très moyen, merci papa et maman pour l'aide de la ferme. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt très bien ! Non maman, je refuse de me marier !. ★ Son surnom est Pete. Oui, le même nom qu'il a donné à son chien. C'est suite à une agression homophobe qu'il s'est pris un chien. Pour pouvoir mieux se défendre. Sauf que son chien est petit, rondouillard, flemmard et peureux. Du coup, c'est lui qui se retrouve souvent à le défendre contre d'autres chiens, ou chats. Ou des pigeons.
★ Sa maman, c'est la femme de sa vie. Aucune ne la remplacera jamais dans son cœur, ce qui est beaucoup plus facile à dire et à faire lorsqu'on est de base homosexuel. Ses parents ont contracté une importante dette auprès de l'Eglise de la Rédemption Ultime pour payer les frais d'hôpital, lorsque à 3 mois de grossesse, sa mère a dû sacrifier un de ses jumeaux pour sauver l'autre. Ce fut ensuite une longue hospitalisation au repos strict au lit et des soins sans fin jusqu'à l'accouchement. L'exploitation agricole allait mal après deux saisons difficiles et les dettes s'accumulaient. La ferme Black connue depuis des décennies se trouvait au bord de la ruine.
★ Personne ne sut expliquer comment ils avaient pu savoir que les Black n'avaient pas la trésorerie nécessaire pour assurer les soins de la mère et de l'enfant à l'hôpital mais un soir, son père avait eu la surprise d'obtenir une "aide" pour remerciements des bons et loyaux services envers la communauté. Bien sûr, il rembourserait plus tard, lorsque sa femme et son fils seraient à l'abri chez eux dans leur ferme. Les factures des soins s'accumulaient déjà et... Qu'aurait-il pu faire d'autre ?
★ Depuis c'était la crainte que l'Eglise ne vienne leur demander un remboursement non pas en espèces sonnantes et trébuchantes mais en service rendu. Et il n'était pas question que leur nom et leur réputation soit entachés. Quitte à en arriver à un solution drastique, et surtout fatale. Mais avant, les époux Black voulaient caser et mettre à l'abri leur fils, et quoi de mieux qu'un mariage pour cela ?
Le blouson avait donc été sacrifié aux bons soins de Pete. Qui avait apprécié le cadeau ! Sa mère beaucoup moins. Mais selon la devise particulièrement censée du "Courage, fuyons !", il n'avait pas cherché à s'interposer entre son chien et sa mère. Il avait récupéré dans le panier de linge à repasser le premier pantalon lui appartenant et qui lui était tombé sous la main pour ensuite aller apporter un pantalon de jogging de son père à Keld. Suivi de près par sa mère qui avait récupéré le blouson des crocs de Pete alors que celui-ci, la tête levée en l'air suivait amoureusement ledit blouson... Et alors que c'était lui qui se faisait houspiller comme s'il avait lui-même mangé le blouson ! Bon, il riait depuis un petit moment maintenant -il fallait dire que la situation s'y prêtait, et Dieu qu'il avait mal au ventre- mais ce n'était tout de même pas lui qui avait mangé le blouson ! "Mais... J'y suis pour rien, maman !" Avec tout ça, il en loupa presque Keld qui se changeait à la vitesse de l'éclair... Alors qu'il aurait pourtant bien voulu en voir un peu plus ! Même s'il supposait qu'il finirait par en voir beaucoup plus puisque Keld avait embarqué son numéro mais là, c'était en quelque sorte des moments volés. Et c'était précieux ce genre de moments.
Par contre, il ne s'attendait pas du tout à la suite. Pourquoi lui demandait-elle à lui si Keld pouvait rester manger ? D'ailleurs celui-ci devait sentir le danger puisqu'il se carapata à nouveau dans le séjour alors que sa mère lui imputait un éventail de passés tous plus calamiteux les uns que les autres... C'est qu'entre sa fiancée américaine et sa marâtre digne des pires sorcières de Walt Disney, Keld avait une vie imaginaire plutôt bien remplie ! Mais surtout connaissant sa mère, il était plus que temps de calmer le jeu sur le "gentil garçon" "mignon" qu'il tutoyait... Et pour cela, il y avait un moyen imparable. "Heureusement qu'il a trouvé l'amour auprès de sa fiancée américaine ! Ca aurait été trop triste sinon." Au moins, il savait d'où lui provenait son imagination débridée ! Et pour donner davantage de crédit à ses dires, il rajouta. "Je crois qu'elle s'appelle Chéryl, si je me rappelle bien... Mais on a surtout parlé de son bateau, il est pêcheur. Et je dois justement faire un tatouage de carpe en style japonais sauf que je sais absolument pas à quoi ça ressemble. Du coup, il m'a proposé d'aller pêcher un de ces jours avec lui..." Et voilà, l'excuse était glissée. En plus de l'ajout bien pratique d'une fiancée tout à fait imaginaire pour ce qu'il en savait. Il ne manquerait plus qu'il y en ai réellement une -ou un- qui s'appelle Roberta !
Quant à le retenir pour manger, il n'avait même pas eu le temps d'y répondre que l'invitation était déjà lancée. Il ne se laissa donc pas distancer pour ce qui était du menu ! "Je vote pour le gâteau à la poire !" Et réfléchissant très vite, il compléta. "Et évite les légumes pour ce soir. Fais plutôt quelque chose de calorique comme des pommes de terre persillées ou mieux, des frites ! Parce que les haricots verts, ça va pas le remplumer..." Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour éviter les haricots verts maison. Parce que sa mère cuisinait vraiment bien, oui. Mais malheureusement pour lui, surtout des légumes bio de la ferme. "Bouge pas, je vais lui demander ce qu'il préfère." Et à peine eut-il mis les pieds dans le séjour où Keld finissait de ranger ses affaires, il éleva la voix pour que sa mère l'entende. "Il préfère les frites !" Sans même qu'il ne lui ai posé la question. De toute façon, tout le monde aimait les frites ! Ou comment avoir un repas tout à fait correct -comprendre sans légume- grâce à un invité surprise à qui il fit d'ailleurs un grand sourire. Avant d'ajouter à voix plus basse pour ne pas se faire entendre de la cuisine. "Maman te trouve chétif et elle est persuadée que tu as eu une enfance très malheureuse tout à fait digne d'un Disney. Et comme dans tout Disney qui se respecte, tu as tout lâché pour suivre ta fiancée américaine jusqu'ici. Chéryl..." Parce que oui, elle avait un prénom. Il lui fit d'ailleurs un petit sourire mi-désolé, mi-compatissant tout en oubliant de préciser que toute la partie concernant la fiancée américaine venait de lui. Ce n'était après tout, qu'un détail sans importance.
Mais il n'élabora pas davantage parce que Pete arrivait à son tour, avec dans sa gueule le blouson qui trainait à terre derrière lui. Et visiblement particulièrement fier de l'avoir récupéré alors qu'il les regardait à tour de rôle... Oh. "Dis, t'as le droit d'avoir ce blouson ?" Alors qu'il ne se sentait pas le cœur de le lui reprendre. Il supposait que sa mère s'en chargerait très bien dès qu'elle s'en rendrait compte.
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Oskar
Ven 20 Mai - 12:18
Keld Møller
J'ai 26 ans et je vis à Gettysburg , dans l'Etat de Pennsylvanie, aux USA. Dans la vie, je suis expert-comptable, chargé de mission du principal cabinet comptable de Gettysburg et je m'en sors très bien . Sinon, je suis célibataire et je le vis parfaitement..
Informations supplémentaires ici.
Je suis arrivé du Danemark après un grave accident de la route, il y a quatre ans et me suis d'abord arrêté à New-York, avant de répondre à une offre d'emploi alléchante.
J'ai laissé derrière moi une mère et des frères et soeur qui me croient mort, ainsi que beaucoup de souvenirs douloureux.
En plus de la comptabilité, je pratique... l'extorsion de fonds, utilisant l'internet et toutes les merveilleuses possibilités qui se sont multipliées pour un hacker correct. Présent sur le dark web aussi bien qu'ailleurs, j'ai pour habitude d'arrondir mes fins de mois en délestant habilement de grosses fortunes, pour lesquelles quelques milliers de dollars par an ne représentent rien. Bien entendu, ni mon employeur ni ses clients ne sont au courant...
Pas plus qu'ils ne savent que j'ai quitté mon pays après le décès de mon amant, Niels, petit malfrat notoire.
Je joue très bien aux échecs et suis classé, je participe toutefois de moins en moins aux tournois, ne voulant pas attirer l'attention, beaucoup me pensent mort... J'ai un bateau qui a été acheté et retapé avec amour, et qui nous a servi de home avec Niels. Je joue du violon, comme Sherlock Holmes, pour me détendre. En arrivant à Gettysburg, j'ai d'abord pris un appartement dans un petit complexe très chic restauré de façon admirable par un agent immobilier local. J'en suis à chercher une maison, un peu isolée, de taille moyenne, si possible près de l'eau dont j'ai du mal à me passer.
Pour tout le monde autour de moi, je suis un gentil, poli, et plutôt joli garçon. Un peu effacé, un peu démodé... Timide avec les femmes, serviable, le gendre idéal, certainement issu d'une excellente famille puisque je suis très à mon aise...
Naufrage administratif Keld Møller ft peter Black et Martha Black
« Maman te trouve chétif et elle est persuadée que tu as eu une enfance très malheureuse tout à fait digne d'un Disney. Et comme dans tout Disney qui se respecte, tu as tout lâché pour suivre ta fiancée américaine jusqu'ici. Chéryl... »
Je le regarde, hagard, comment fait-il pour résister au jour le jour ! J'ai dans ma vie croisé bien des dangers, des voyous, des flics fouineurs et retors, des prédateurs de toutes sortes, mais jamais personne qui arrive à la cheville de Martha Black ! Avec son air de brave mère de famille soucieuse de t'accueillir au mieux et du bonheur de son fils unique, elle a réussi en quelques heures à me ficeler mieux qu'un kidnappeur de la mafia ligoterait un héritier de milliardaire.
Je balbutie plus que je ne dis « Chéryl » ? Mais comment veut-il que je me souvienne d'un prénom pareil ?! Il aurait dit Anna encore, ou Kirsten, j'aurais pu penser à ma mère ou ma sœur, mais Chéryl ?
« Jamais je ne me souviendrai de ce prénom ! Je vais me couper. Elle est toujours comme ça ? Je veux dire...»
Je veux dire quoi au juste ? Je ne sais même plus, et intérieurement j'en ris ! Il est beau le hacker sûr de lui en toutes circonstances, le mec insensible, inaccessible ! Je me retiens vraiment d'en rire mais elle a l'oreille fine, il ne manquerait plus qu'elle se figure que nous sommes complices et prêts pour une idylle !
« Franchement je t'admire, tu devrais être un crack dans les jeux de stratégie... Tu joues aux échecs ? »
Tiens, ma marotte... J'excelle aux échecs, j'éprouve un plaisir retors à mener des adversaires moins expérimentés à la faute, à leur laisser accroire qu'ils ont gagné ; puis en deux déplacements de pièces les réduire au mat ou au pat. Voilà, je dois considérer mon séjour chez les Black comme une partie d'échecs, et Martha comme une adversaire d'une valeur bien supérieure à la mienne. Je me fais l'effet d'une mouche qui s'est benoîtement posée sur une toile qui n'en avait pas l'air, et se retrouve engluée, à sa merci. Non qu'elle soit déplaisante, j'aurais adoré avoir une mère aussi... prévenante et protectrice, la mienne à la mort de mon père a petit à petit déplacé le curseur et m'a fait endosser le rôle d'homme de la famille au fur et à mesure que je prenais de l'âge... A part qu'à treize, quatorze ans, c'est lourd de soutenir une veuve éplorée et épuisée, dur de passer ses moments de loisirs à chercher et faire des tas de petits boulots, payés avec ce mépris qu'ont les plus riches vis à vis des plus pauvres. Ça m'a marqué, à vie, je ne serais jamais plus celui qu'on exploite, ni celui dont on a pitié ! Une partie d'échecs, face à un champion du monde ou un mec de cet acabit, quel défi... ça devrait me plaire ? Je vais pouvoir faire la preuve de ma valeur.
Le chien le suit partout, traînant mon blouson proie... L'espace d'un instant, je me retrouve comme avec Niels, quand découvrant l'amour et la liberté j'ai pris conscience que je pouvais vivre, me montrer, ne rien dissimuler ! C'est dangereux, extrêmement dangereux maintenant. A l'époque, je ne risquait rien de plus que perdre ma virginité physique et morale... Que j'étais naïf et crédule ! Il a fallu deux ans de vie commune, la promiscuité quotidienne de malfrats, d'escroquerie, de coups de main parfois violents, pour que je comprenne que ce que j'avais vu du monde, même triste, même misérable, était encore du côté clair du spectre. Avec Niels, j'ai pris de la sombreur et de l'épaisseur, je me suis étoffé, physiquement assez peu, mais mentalement, j'ai revêtu une armure qui jusqu'alors n'avait jamais été mise à mal.
« Dis, t'as le droit d'avoir ce blouson ? »
Je suis des yeux l'animal, si fier... Il a les yeux qui brillent comme s'il avait vaincu un ours énorme et sanguinaire...
« Je crois qu'on peut lui donner, il l'a chassé avec ténacité et l'a attrapé. »
Ça ne fait pas trop mon affaire, mais après tout, j'en retrouverai un, de cela je ne doute pas. Je reviens à Martha... Refuser l'invitation qu'elle considère comme acceptée serait très mal venu. D'abord, avec l'imagination dont elle fait preuve, elle justifierait ça par je ne sais quelle invention pire que les autres encore, ensuite, je garde à l'idée que le Boss lui-même m'a envoyé ici, ce ne sont pas des clients réguliers ils auraient pu pour l'affaire en cours recevoir la visite du plus jeune collaborateur du Cabinet, voire d'un stagiaire... Or il leur a adressé son chargé de mission ? Il y a donc derrière autre chose que des relations purement professionnelles. J'ai besoin de me positionner, je suis là depuis trop peu de temps pour négliger de brosser mon patron dans le sens du poil. Plus j'aurais l'air d'un garçon discipliné, compétent et sans histoire, plus je pourrai asseoir mes « autres » activités, un peu moins légales.
« Bien. Donc je suis fiancé à une Cheryl, j'ai besoin de me remplumer, et j'aime les frites ? »
J'ai un demi-sourire tandis que mes yeux -eux- se marrent nettement.
Allons-y ! Entrons dans l'arène, le lion attend, revêtu d'un vaste tablier à fleurs pour ne pas se tacher, elle trône dans la cuisine, vole d'un placart aux fourneaux, un modèle d'hyperactivité absolument parfait.
De nouveau je me demande comment on y résiste au quotidien. Elle achève de me scier quand tout à coup elle s'adresse à nous deux. D'un geste à la fois naturel et incroyable, elle nous tend à chacun un ustensile, un en plastique à manche rouge et un plus classique à manche en bois :
« Peter, Monsieur Møller, prenez chacun un épluchoir ! Je n'avais pas prévu ça donc rien n'est prêt, si vous voulez des frites corvée de pluche ! Votre mère a bien dû vous apprendre à faire ça ? »
Elle s'arrête en pleine phrase, semblant épouvantée d'avoir gaffé, qu'a-t-il dit ? Que j'ai eu une enfance de Disney malheureux ? Qu'est-ce que ma pauvre mère est supposée avoir fait de mes jeunes années pour qu'elle ait l'air si gênée ? Peter est en train de pouffer. J'ai du mal à me retenir, quand elle avise ce pauvre chien et sa proie...