J’ai tout juste 17 ans, et je vis à peu près partout et nulle part, ne jamais rester trop longtemps dans un même endroit. Dans la vie, je suis mutant et je m’en sors pas trop mal, considérant le pays dans lequel je vis. Sinon, grâce à ma chance ou malchance, je ne saurais pas dire, je suis célibataire et je n’ai pas tellement le temps d’y penser. ➤ Incapable de parler français, en dépit d’avoir une mère française. Jean-Paul Beaubier, qui l’a en partie élevé pendant un temps, considère ça comme un de ses plus grands échecs (cela dit, il peut largement comprendre la langue en la lisant ou l’écoutant).
Alan releva discrètement la tête. Il n’y avait pas de malice dans la voix de Sean. No, avait-il dit, si calmement, sans rien ajouter. Pourtant, ce n’était pas comme s’il ne ressentait aucun doute. Leur peau se touchant, Alan ressentait d’autant plus les émotions de Sean. Il était nerveux, mais résolu, et sincère…
Leur peau se touchant…
Il ne pouvait pas décrocher son regard de leurs mains jointes, et de son autre main les recouvrant. Et si Sean pouvait sentir son pouls qui battait dans ses veines? Alan ne pouvait plus entendre que ça! Il ne se rendit même pas compte qu’ils étaient déjà arrivés, que Sean ne s’était pas retourné une seule fois comme il l’avait promis, avant qu’il ne le relâche. Soudainement, ses paumes étaient bien froides et le manque était là.
Sean avait tout laissé en plan pour essayer de le rattraper. Il avait même laissé son carnet de croquis. Son bien le plus précieux…
« I’m sorry… »
Ça avait été si stupide. Qu’est-ce qu’il avait eu dans la tête, bon sang? S’enfuir comme ça? Pieds nu? Dans la forêt?
« Do you want to come with me? Or… maybe later… » Alan reposa les yeux sur lui, sur ces épaules qui lui tournaient toujours le dos. D’où il était, il ne pourrait pas rejoindre son carnet sans se retourner, du moins un petit peu, pour escalader le rocher. Cependant il ajouta tout de suite : « Or should I leave? I can come back to finish my drawing later, if you need some time on your own. »
Alan se rendit compte qu’il n’avait pas bougé. Qu’il était resté figé là, dès l’instant où Sean avait relâché sa main. Lentement, il se força à prendre une inspiration, se giflant dans sa tête pour se réveiller de cette léthargie.
« No, please… Stay… » Il sourit un petit peu, timidement. Même s’il savait que Sean ne pouvait pas le voir. Être seul, maintenant, lui était terrifiant. « Just… can you stay still for a second? »
Ses lentilles étaient juste là, mais il savait qu’il en demandait beaucoup. Comment pouvait-il exiger quoi que ce soit alors qu’il n’avait donné aucune explication? Même pas la moindre justification? Très prudemment, Alan reprit le boîtier entre ses mains, s’efforçant de les remettre au plus vite. Ce n’était jamais agréable, elles étaient si usées qu’elles lui irritaient les yeux, mais au moins il pourrait libérer Sean, et enfin le regarder. D’ordinaire il prenait le temps pour ces choses-là. Ajustant la pupille avec le reflet de l’eau, pour ne pas paraître loucher.
Mais là… il louchait.
« Here, it’s done. Sorry I made you wait… » Il releva un sourire désolé vers lui, priant pour ne pas être trop ridicule. « Can you not tell the others about… all this? Please… They wouldn’t understand… »
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Préférence de jeu : Les deux
June
Mar 17 Jan - 23:28
Sean Diaz
J'ai 17 ans et je vivais à Seattle, USA, avant que mon monde bascule. Dans la vie, je suis un marginal en cavale et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire, mais de toute façon je n'ai pas vraiment le temps d'y penser.
La réponse se fit attendre, et elle était hésitante, mais elle éclaira le jour comme une joie soudaine. Le paysage recommençait d’exister, le temps reprenait son cours, les heures pouvaient glisser de nouveau dans le soleil. « Just… can you stay still for a second? » avait demandé Alan, timidement, comme s’il s’excusait. C’était la condition pour que Sean puisse rester. « Of course. »
Immobile tandis qu’Alan s’affairait dans son dos, Sean entendit de nouveau dans sa tête cet écho brûlant qui ne l’avait pas quitté – Ask me another day, Diaz! Ça lui semblait si irréel de penser qu’en ce même endroit, à peine quelques jours plus tôt, c’était de l’assurance qu’Alan déployait, et même une certaine audace.
« Here, it’s done. Sorry I made you wait… »« You sure? Can I turn around now? » Lorsque son regard rencontra de nouveau celui d’Alan, Sean eut encore plus vivement l’impression d’un mystère, d’un secret qu’il devait garder sans le connaître. Rien n’était changé, se disait-il, alors qu’il s’efforçait de paraître naturel, suffisamment détaché. It’s done… what is done? Les yeux d’Alan étaient tels qu’il les avait toujours connus. Et pourtant… ce n’était plus tout à fait pareil. Il y avait quelque chose d’autre maintenant, derrière ce regard ; quelque chose qui s’était découvert un instant et voilé de nouveau, une profondeur dont il ignorait tout.
Alan confirma le sentiment qu’il avait. « Can you not tell the others about… all this? Please… They wouldn’t understand… » Il ne put s’empêcher de penser que lui non plus, il ne comprenait pas. Qu’aurait-il bien pu raconter ? Une impression si brève, échappée dans le vent. « Yeah sure. You kept my secret, so… it’s the least I can do », répondit-il avec un sourire qu’il voulait rassurant, mais la main qu’il passa brièvement dans ses cheveux trahissait son léger embarras. L’évidence du moment s’était dissipée, et il commençait de sentir tout ce que cette situation avait d’étrange. Alan était le seul à savoir de quoi ils parlaient. Peut-être le serait-il à jamais.
« Sooo you want to see what I was drawing? » Il désigna le rocher une fois encore, et entreprit de grimper au sommet, ne serait-ce que pour récupérer son précieux carnet.
J’ai tout juste 17 ans, et je vis à peu près partout et nulle part, ne jamais rester trop longtemps dans un même endroit. Dans la vie, je suis mutant et je m’en sors pas trop mal, considérant le pays dans lequel je vis. Sinon, grâce à ma chance ou malchance, je ne saurais pas dire, je suis célibataire et je n’ai pas tellement le temps d’y penser. ➤ Incapable de parler français, en dépit d’avoir une mère française. Jean-Paul Beaubier, qui l’a en partie élevé pendant un temps, considère ça comme un de ses plus grands échecs (cela dit, il peut largement comprendre la langue en la lisant ou l’écoutant).
Il détestait combien il pouvait se montrer vulnérable, il devait paraître bien ridicule aux yeux de Sean maintenant. C’était comme s’il ne contrôlait plus rien, que tout lui échappait des mains sans qu’il puisse le rattraper, et il ne lui restait que... ce fond de quelque chose. De presque rien.
Il aurait voulu s’excuser encore de vive voix, trouver les bons mots pour expliquer, se faire pardonner, balayer ce regard confus et perdu que Sean reposait sur lui, comme s’il ne savait plus où regarder ou quoi penser.
Il aurait voulu lui reprendre la main.
« Yeah sure. You kept my secret, so... it’s the least I can do. » Sean avait souri, avec ces yeux qui essayaient de le rassurer. But you shouldn’t have to keep something like that... pensa-t-il si fort, sans pour autant parvenir à le dire. You don’t even know what it is, how can you be okay with this... ?
Alan baissa le regard, honteux et coupable. « I’m sorry... » répéta-t-il, presque inaudible maintenant.
Mais il ne voulait pas être comme ça. Il ne voulait pas que Sean se souvienne de lui comme d’une petite chose vulnérable qu’il aurait à protéger, à poursuivre dans la forêt, quelque chose qui se briserait au moindre incident. Ses poings se serraient. Frustré, enragé contre lui-même. Il se moquait bien de l’image qu’il aurait aux yeux de Cassidy, Hannah, même Finn... Mais Sean ? Non, pas Sean !
« Sooo you want to see what I was drawing ? » proposa-t-il soudainement, forçant Alan à relever les yeux surpris. « What ? » Great, perfect answer, Alan. Sean enjamba facilement le rocher, mais la façon dont il s’était tourné, ses épaules... ça sonnait comme une invitation, non ?
Alan en perdit ses mots, les lèvres légèrement ouvertes. Après tout ça, il voulait encore... passer du temps avec lui ? Même plus, lui montrer son dessin ?!
Du peu qu’il avait appris sur lui, le mutant savait que Sean était particulièrement privé sur ses œuvres, il ne les montrait jamais, il réagissait au quart de tour quand quelqu’un passait derrière lui, et refermait en une demi seconde son carnet si on essayait d’y jeter un petit œil par surprise. Incrédule, Alan le suivit, s’agrippant à la même prise pour grimper. « I mean, you sure ? This is... just... » Il arriva en haut, à l’endroit exact où ils avaient été, il y a quelques nuits. Sauf que cette fois, ils étaient en plein jour. « Okay, you know what ? I really should stop talking right now, because it’s obvious I have no idea how to do that anymore... » un petit rire de dérision s’échappa de sa gorge, ce qui, paradoxalement, l’aidait à se sentir un petit peu mieux. Il s’assit sur le bord, comme l’autre fois, une jambe dans le vide mais l’autre ramenée contre sa poitrine, la serrant d’un bras. Sean était à côté de lui...
Si proche, comme avant. Leurs épaules qui se touchaient presque. Même si Sean se retourna un instant pour attraper son carnet qui heureusement n’avait pas bougé.
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June
Mar 24 Jan - 21:31
Sean Diaz
J'ai 17 ans et je vivais à Seattle, USA, avant que mon monde bascule. Dans la vie, je suis un marginal en cavale et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire, mais de toute façon je n'ai pas vraiment le temps d'y penser.
Right. We’re back to where it should have started today, before… whatever happened, songea Sean, s’efforçant de s’ancrer dans le présent, rasséréné de voir Alan le suivre et finalement s’installer à côté de lui. Oui, voilà : ils se trouvaient maintenant là où leurs journées s’étaient apprêtées à se rejoindre – c’est-à-dire là où leurs nuits s’étaient déjà rejointes une fois. Où ils pouvaient s’asseoir l’un près de l’autre et prétendre que leur vie était normale.
« Okay, you know what ? I really should stop talking right now, because it’s obvious I have no idea how to do that anymore... » fit Alan, avec un petit rire gêné. Sean eut un sourire attendri en réponse. Pour une raison mystérieuse, il trouvait la réaction d’Alan plutôt… adorable. Et il était surpris, aussi. De son point de vue, Alan n’avait rien dit de particulièrement maladroit. Que pouvait-il dire, lui-même, pour le rassurer ?
Pour une autre raison mystérieuse, Sean songea : What would Lyla advise me to do? Mais il se dit ensuite que… Lyla lui donnait surtout des conseils amoureux. Elle n’aurait probablement pas pu l’aider, en cet instant précis… n’est-ce pas ?
« You don’t have to », finit-il par dire alors qu’il collectait son carnet, demeuré là où il avait atterri un peu plus tôt, sur le rocher. « I mean… it’s not that I think you should stop talking », se reprit-il vivement – il ne voulait pas paraître impoli. « But I’m fine if you just… stay here with me. » À s’entendre lui-même, le rouge lui monta aux joues. It sounded very intimate… didn’t it? Pourtant, c’était la stricte vérité. Et même… lui qui aimait pourtant être seul, en cet instant, Sean préférait la compagnie d’Alan à pas de compagnie du tout.
Il ouvrit son carnet usé, à la page où il était en train de dessiner, quelque temps plus tôt. Il le fit reposer sur ses jambes croisées en tailleur, le tenant toujours d’une main, orienté vers Alan pour que celui-ci puisse voir. « It’s obviously not finished, I think I can add more details », commenta-t-il. « I hope I’ll do the view justice. But most importantly, I draw to remember. I’ll want to remember this place. »
Il laissa Alan regarder l’esquisse inachevée, le regardant lui. Sean aimait faire le portrait de toutes les personnes dont il avait croisé le chemin de façon significative. Il n’avait pas encore dessiné Alan. Il voulait dessiner Alan, mais… là, tout de suite, ce n’était pas le bon moment. Il faudrait qu’il le fasse plus tard. Plus… discrètement. « Do you mind if I just finish the drawing? » demanda-t-il. « It shouldn’t take too long. »
J’ai tout juste 17 ans, et je vis à peu près partout et nulle part, ne jamais rester trop longtemps dans un même endroit. Dans la vie, je suis mutant et je m’en sors pas trop mal, considérant le pays dans lequel je vis. Sinon, grâce à ma chance ou malchance, je ne saurais pas dire, je suis célibataire et je n’ai pas tellement le temps d’y penser. He felt warm and familiar. He felt solid and safe. I wanted to cling to his shirt, bury my face in the curve of his neck...
and never let go.
« But I’m fine if you just... stay here with me. » Alan resta interdit, figé sur place comme s’il n’avait pas juste entendu ces mots. Après ce qui venait de se passer, Sean devrait penser qu’Alan est bizarre, gênant, si ce n’est complètement toqué. Comment pourrait-on interpréter autrement ce qui était arrivé ? Sean avait été si doux et si compréhensif, que maintenant, même si tout semblait être redevenu normal, Alan ne savait pas trop comment se comporter. Ni même quoi penser. Son cœur se mit à battre si vite, qu’il se força à poser la main sur sa poitrine, espérant étouffer un petit peu le bruit qu’il pourrait faire.
Eux deux, sur ce rocher, comme si rien ne s’était passé et que tout était oublié.
Alan posa prudemment son regard sur cette page ouverte, reconnaissant sans mal le paysage qu’il avait l’habitude de voir. Le lac, calme, occupait une place centrale. Il était imposant, mais doux, au repos... Le trait de Sean lui avait donné beaucoup de reflets. C’était... si beau...
« It looks more real on your drawing that it is in real life... » sourit-il timidement, ne pouvant pas en détacher le regard. Et puis il releva les yeux vers le paysage, le comparant avec le dessin. Sean ne dessinait pas dans le réalisme, où tout se devait être semblable à ce qu’il voyait, mais cette atmosphère était là. C’était paisible... Son dessin était paisible.
« Do you mind if I just finish the drawing ? It shouldn’t take too long. » Alan releva les yeux vers lui, osant maintenant le regarder un petit peu plus sereinement. « Not at all. I’m not ready to come back just yet, anyway. » Il se recula un petit peu, laissant plus d’espace à Sean. Bien qu’il ne dessinait pas lui-même, il savait que c’était très désagréable de faire quelque chose avec une personne qui a le nez juste au-dessus. Alors, il replia les jambes contre lui, se laissant se perdre dans les reflets du lac. Il devait se calmer... Ses pensées revenaient toujours sur ce qui venait de se passer. La panique, l’angoisse, une porte si facilement ouverte et impossible à fermer.
« Sean... » Sa voix était à moitié cachée derrière ses genoux. Don’t do this, Alan. Don’t ask that.« What do you think of mutants... ? » Son cœur bondissait d’angoisse, toutes les fibres de son corps lui hurlaient de s’arrêter maintenant. S’il voulait conserver le tant soit peu de relation qu’il avait avec ce garçon, il fallait qu’il se taise ! Cependant voilà... cette question lui brûlait les lèvres depuis quelques temps.
Savait-il au moins ce qu’était un mutant ? Avait-il déjà fait le rapprochement avec Daniel ? Il n’avait jamais entendu ce mot dans la bouche d’un humain depuis qu’il était sur les routes, comme s’ils s’efforçaient tous d’oublier. Comme si c’était déjà effacé. Qu’ils n’avaient jamais existé. Alors... est-ce que Sean y avait déjà pensé ? Ce n’était même plus de sa génération, il n’y avait aucun manuel scolaire qui parlait de ça. Même aux informations, ils avaient oublié les terrifiants mutants terroristes.
« If... If they were still here, what would you... do... ? »
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Préférence de jeu : Les deux
June
Mer 25 Jan - 13:45
Sean Diaz
J'ai 17 ans et je vivais à Seattle, USA, avant que mon monde bascule. Dans la vie, je suis un marginal en cavale et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire, mais de toute façon je n'ai pas vraiment le temps d'y penser.
Sean reprit son dessin, s’absorbant dans cette activité familière, tout comme dans le paysage qu’il observait pour en reproduire l’esprit sur la page. Il en profita pour mettre de côté ses pensées – de toute façon, elles ne menaient nulle part, alors autant prendre cette pause bénéfique. Il y verrait peut-être plus clair après. Ou peut-être pas, mais au moins, il se sentirait mieux, plus apaisé. Le dessin était un très bon moyen de mettre à plat ses émotions, pour prendre un peu de distance. Un refuge.
Au bout d’un moment, Sean entendit la voix étouffée d’Alan, qui appelait son nom. « Sean... What do you think of mutants... ? » Il s’interrompit, son regard décrivant un cercle pour finalement se poser sur Alan. Il avait ramassé ses jambes contre lui, et les serrait nerveusement, comme s’il avait… peur de quelque chose. Sean prit quelques secondes pour considérer ce qu’il venait d’entendre. Il devait avoir l’air surpris, en cet instant. What do I think of… what?
Le terme, mutants, ne lui évoqua rien, d’abord. Est-ce qu’Alan était en train de parler de Daniel ? C’est ce qui semblait le plus probable, mais pourquoi le désigner de cette façon ? Et puis, s’il était bien question de son petit frère, Alan devait bien savoir ce que Sean en pensait… non ?
Comme il demeurait silencieux, hésitant, Alan précisa sa question. « If... If they were still here, what would you... do... ? » Sean jeta un coup d’œil à son dessin, par réflexe, comme pour mémoriser où il en était, car il sentait que cette nouvelle conversation requérait son entière attention. Ne serait-ce que parce que… loin d’être aiguillé par ce qui semblait être, pour Alan, une précision de sa première demande, il se sentait encore plus perdu maintenant. Quelles insinuations lui échappaient ?
Sean ne savait pas trop par où commencer. À propos de quel morceau de phrase il allait d’abord demander des éclaircissements. Il avançait dans le noir, et ça ne lui plaisait pas – pas du tout. Il ne voulait pas… paraître stupide. Devant Alan. « What do you mean, “if they were still here”? Daniel is still here, isn’t he? » Il lui suffit d’entendre sa propre voix pour savoir qu’il était… complètement à côté de la plaque.
Mutants… Sean se répéta plusieurs fois le mot, mentalement. La concentration lui fit froncer les sourcils. Finalement, ce mot lui rappelait de vagues souvenirs, des rumeurs peut-être, venues d’un autre temps, un temps révolu – un mot sans importance, ou du moins sans actualité, qu’il n’avait jamais cherché à comprendre. Qui n’avait pas véritablement pénétré dans son répertoire. Plus il y pensait, maintenant, et plus ça lui disait quelque chose. Mais… « Alan, I’m sorry, I don’t… I think I don’t know what you’re referring to », avoua-t-il en détournant les yeux, encore une fois par réflexe. « Does it have to do with… »what happened earlier? songea-t-il aussitôt, mais il avait promis qu’il ne poserait aucune question. « … Daniel? » Cette fois, il chercha le regard d’Alan, comme s’il pourrait… y lire la réponse.
J’ai tout juste 17 ans, et je vis à peu près partout et nulle part, ne jamais rester trop longtemps dans un même endroit. Dans la vie, je suis mutant et je m’en sors pas trop mal, considérant le pays dans lequel je vis. Sinon, grâce à ma chance ou malchance, je ne saurais pas dire, je suis célibataire et je n’ai pas tellement le temps d’y penser. He felt warm and familiar. He felt solid and safe. I wanted to cling to his shirt, bury my face in the curve of his neck...
and never let go.
Il savait bien qu’il n’était pas clair. C’était évident, et même lui s’en voulait de venir ainsi perturber le calme de ce moment. Just... shut the fuck up, Alan ! se cria-t-il intérieurement. Et s’il pouvait se gifler, il le ferait. Shut the fuck up !! Mais il voulait savoir. Il voulait que Sean en parle, qu’il lui donne une réponse. I don’t want to feel like lying to him every day...
« What do you mean, “if they were still here” ? Daniel is still here, isn’t he ? » Pendant une seconde, Alan se figea, surpris. I forgot about Daniel ! God I’m a fucking idiot !! Évidemment que Sean allait faire le rapprochement avec Daniel ! Et à cet instant, il devait certainement se demander pourquoi il lui parlait soudainement de son petit frère qui n’avait rien à voir avec tout ça...
« Y-Yes, Daniel... » sourit-il maladroitement, comme si c’était précisément de ça dont il était question. « You know that Daniel is a mutant, he... he isn’t human. Biologically. You’re brothers but... you’re not the same species. » Son cœur bondissait encore, même s’il essayait d’être le plus neutre possible, expliquant un simple fait. « And it’s okay, really ! You’re family ! » s’empressa-t-il d’ajouter, ne voulant pas semer le doute entre eux deux. « It changes nothing, absolutely nothing. No one cares about genes in the ordinary life, right ? I mean... You know... He is just Daniel, as he should be. » Il se pinça les lèvres. Ça semblait plus facile de parler en utilisant l’exemple de quelqu’un qu’ils connaissaient tous les deux, mais cette métaphore commençait à avoir ses limites. « But you know... governments don’t feel that way about people like Daniel. It’s illegal. It’s... wrong... so... » Il finit en suspens, sans savoir comment terminer sa phrase. Sean avait eu raison de cacher les pouvoirs de Daniel. C’était son instinct, et ça avait été la bonne chose à faire. Il l’avait protégé bien plus qu’il n’aurait pu l’imaginer. Le regard d’Alan fixait maintenant ses pieds, sans oser affronter ces yeux sombres posés sur lui.
« So... What I meant was... » Il prit une nouvelle inspiration. « Without thinking of Daniel, what would you feel about people like him... ? Who... can do things, who doesn’t always look like you ? »
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Préférence de jeu : Les deux
June
Ven 27 Jan - 12:24
Sean Diaz
J'ai 17 ans et je vivais à Seattle, USA, avant que mon monde bascule. Dans la vie, je suis un marginal en cavale et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire, mais de toute façon je n'ai pas vraiment le temps d'y penser.
Plongé dans un état d’attention intense, Sean oublia son dessin, sa main restée suspendue au-dessus du cahier, les traits inachevés du paysage qui l’entourait comme un décor flou. Il était concentré sur les paroles d’Alan, sur les implications complexes dont chaque mot semblait porteur. Comme si Alan parlait soudain un langage qu’il ne connaissait pas. Il lui semblait pourtant comprendre chacun des termes pris séparément, mais l’impression était trompeuse : il devait bien se rendre à l’évidence que… le sens global lui échappait encore.
Et, à ce sujet, il se sentait un peu nul.
Quand Alan parla de biologie, d’espèces différentes, de gènes, Sean vit un souvenir lui revenir très clairement en mémoire. Surgi du fond d’une nuit de neige où, assis, seul, sur le palier d’une maison abandonnée dans la forêt, il avait tendu la main vers une pierre nichée dans l’épais manteau blanc, et essayé.
Mais la pierre était demeurée inerte.
« But you know... governments don’t feel that way about people like Daniel. It’s illegal. It’s... wrong... so... » poursuivit Alan, qui ne se rendait pas compte qu’il allait beaucoup trop vite pour Sean. L’esprit de ce dernier ne parvint à buter que sur ces mots : people like Daniel. Alors… se pouvait-il vraiment que Daniel ne soit pas le seul ? Il voulait poser la question, mais il avait déjà manqué le silence dont il aurait pu profiter.
« So... What I meant was... » Sean chercha intensément le regard d’Alan. Quel que soit le sens profond de ce qu’il était en train de lui dire, il était évident que le sujet l’absorbait, l’impliquait. Lui faisait peur, peut-être même. Et pourtant, Sean le savait – il l’avait vu –, sa peur n’était pas dirigée vers Daniel. « Without thinking of Daniel, what would you feel about people like him... ? Who... can do things, who doesn’t always look like you ? »
Cette fois, il était clair que c’était à son tour de parler. Et Sean sentait que la question était importante. Que la réponse était importante, surtout. Il aurait voulu pouvoir dire ce qu’Alan avait besoin d’entendre, parce qu’il voulait le voir se détendre, sourire à nouveau, mais c’était… tellement compliqué. Sean n’avait même pas toutes les cartes en main pour décider ce qu’il en pensait. « I guess I… I’d want to ask for their help. I would… try and find them so they can help me understand what happens to Daniel », répondit-il lentement. « I’m sorry, it’s not really what you asked. » Il baissa la tête, s’aperçut qu’il n’avait toujours pas terminé son dessin.
« Daniel’s powers… I don’t even know how I feel about them. I had no time to question them nor figure them out. They were suddenly here and I just… accepted them. All I know is I need to protect Daniel. » Il chercha de nouveau le regard d’Alan, essayant d’estimer la pertinence de sa réponse. « Because I also know that they can be destructive, or even… hurt other people. » Sa voix trembla légèrement. Les souvenirs qui lui revenaient étaient encore si douloureux. En avait-il trop dit, cette fois ?
« I guess I’m… scared. » Sa voix s’éteignit brièvement, mais Sean reprit : « Not of Daniel. Not even of his powers. But I’m scared of… the consequences. And scared of what people would do to him if they find out. »
Encore une fois, Sean parlait de Daniel – alors qu’Alan avait semblé vouloir s’éloigner du sujet. People like him… « But Alan, do you mean that… he’s not alone? That there are others like him, who can do the things he does? »
J’ai tout juste 17 ans, et je vis à peu près partout et nulle part, ne jamais rester trop longtemps dans un même endroit. Dans la vie, je suis mutant et je m’en sors pas trop mal, considérant le pays dans lequel je vis. Sinon, grâce à ma chance ou malchance, je ne saurais pas dire, je suis célibataire et je n’ai pas tellement le temps d’y penser. He felt warm and familiar. He felt solid and safe. I wanted to cling to his shirt, bury my face in the curve of his neck...
and never let go.
C’était à peine si Alan pouvait entendre la voix de Sean tant son sang battait fort dans ses oreilles. Ça lui faisait presque mal... si assourdissant. Pendant la maigre seconde dans laquelle il tenta de ressentir les émotions de Sean, il avait compris combien ses propos le rendaient confus, et il s’en voulait... Ce n’était pas quelque chose dont il avait l’habitude de parler, il n’avait aucune expérience de façon d’aborder de tels sujets. Et le risque... Si Sean n’était pas Sean, s’il avait été n’importe qui d’autre, Alan aurait mis sa sécurité dans des mains incertaines qui auraient eu toutes les chances de se retourner contre lui. C’était... effrayant.
Il sentait ses lèvres trembler un petit peu d’appréhension, tandis qu’il se risquait à poser un regard en coin sur lui. He... would like to seek help from us ? Voilà qui était... logique. Mais... Alan ne s’attendait pas à cela. Il y avait tous les discours habituels, les « Yeah, no I don’t believe they exist, I’m a rational person ! » ou les « I’ve heard one of them killed dozen of people in this neighborhood I’m living in ! » Et voilà que Sean émettait l’idée de s’en remettre à eux, où qu’ils soient, quels qu’ils soient. Sans remettre en doute leur existence.
Il ignorait pourquoi, mais même s’il sentait qu’aucun poids ne s’était libéré de leurs épaules, Alan se sentait un petit peu plus rassuré. Ses bras se détendaient autour de ses jambes, et il appuya sa joue contre son genou pour l’écouter. Ce n’était pas comme s’il pouvait se mettre à la place de Sean, découvrant soudainement chez son frère des facultés qui devraient être impossible, sans avoir personne pour lui donner des réponses, pour le rassurer, pour prendre soin de lui. Cependant... dans un certain sens, il comprenait. He loves his brother... Daniel ne s’était pas transformé à ses yeux en un monstre qui revêtait le visage de son frère. Il était resté le même garçon, avec quelque chose en plus.
Mais cela ne retirait pas la peur d’un monde hostile, des dangers de ne pas contrôler ses propres capacités. Ça, c’était quelque chose qu’Alan ne ressentait que trop bien.
Sans même y réfléchir, sa main vint trouver celle de Sean, se posant doucement sur elle. « You... are a good brother. Really, Sean. » lui confia-t-il, plus calmement maintenant. « And a good man. »
Ses doigts se resserraient sur les siens. You have every right to be scared, and to not know what to do. Your feelings are valid. « Everything can be destructive, without control and practice. But I saw him practicing. It’s good, to experiment by himself. If we’re careful, nothing will happen to him. »
If we’re careful... because you aren’t alone anymore.
« But Alan, do you mean that... he’s not alone ? That there are others like him, who can do things he does ? »
Alan le fixa un petit peu, comprenant seulement maintenant ce dont il était question. Fuck, he thought Daniel was the only one ! He didn’t know about us ! Pas étonnant qu’il ait été si perdu, alors ! I’m such a fucking idiot !!« Oh ! No, no of course not, he isn’t alone. I mean... mutants aren’t a group you can join or whatever, but there are people like him, very real people like him ! Just... not much, now. As for his powers, I know that telekinesis is a power that more than one mutant had. Some are more common than others... » Comment cela était devenu si facile d’en parler ? Bon sang, maintenant qu’il avait commencé, il ne pouvait pas s’arrêter ! « I knew someone, you know... He was the fastest man on Earth ! They say he could go at 99% of the Light Speed, do you realize ? Like... 300 000 km/s ! But he never did it because he would severely hurt himself, and he couldn’t breath. He could also fly ! » Oh bon sang, depuis combien de temps n’avait-il pas pu parler, ou même penser à cet homme qui l’avait élevé ! « And... And that woman ! I’ve heard she could control the weather ! Like she was a goddess of the sky ! » Son parrain n’avait jamais cessé de lui raconter des histoires sur Storm, en son temps elle avait été une telle icône ! Cependant... maintenant il ignorait où tous ces gens d’exception étaient. Ils avaient sûrement été tués, et oubliés.
Et s’il avait pu y réfléchir un petit peu plus, s’il ne s’était pas laissé emporter, il aurait réaliser que c’était peut-être suspect d’en savoir autant sur des inconnus.
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June
Mar 31 Jan - 11:53
Sean Diaz
J'ai 17 ans et je vivais à Seattle, USA, avant que mon monde bascule. Dans la vie, je suis un marginal en cavale et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire, mais de toute façon je n'ai pas vraiment le temps d'y penser.
Sean fut parcouru d’un léger tressaillement. Il baissa le regard, constatant que la main d’Alan s’était posée sur la sienne. Son cœur s’accéléra instantanément, comme par réflexe. C’était… doux et chaleureux, réconfortant. Rassurant. « You... are a good brother. Really, Sean. And a good man », s’entendit-il dire. Il eut un vague sourire, à la fois triste et reconnaissant. Combien de fois avait-il douté de cela, au cours des mois passés ? La dernière personne à lui avoir dit des paroles aussi bienfaisantes, c’était… Brody, peut-être. Au cours d’une nuit dont le souvenir terrifiant n’avait rien de commun avec la bonté et la gentillesse de cet homme qui les avait aidés. Il semblait toutefois à Sean qu’une vie entière s’était écoulée depuis le début de leur… cavale. Était-il moins perdu aujourd’hui qu’il l’était alors ?
Il le croyait – ou, plutôt, il l’avait cru, avant ce moment. Il avait eu un objectif en tête – un objectif certes en partie insensé, désespéré, mais il s’était accroché à l’idée de Puerto Lobos comme à sa seule et unique bouée. Alan serra sa main dans la sienne, comme pour le soutenir, comme s’il avait su que Sean avait besoin d’être préparé à ce qu’il s’apprêtait à lui dire. À être… perdu de nouveau.
Sean écouta attentivement Alan, déchiré entre deux sentiments contradictoires. D’un côté, il ne pouvait s’empêcher de sourire de voir Alan s’animer à nouveau, emporté par le sujet qui semblait le passionner ; mais au fond de lui, il sentait grandir une forme de malaise, qui lui donnait envie de se lever, de bouger – pour aller où ? Il sentait qu’il était en train d’apprendre des données importantes, et même capitales. Des données qui allaient tout changer, remettre en question le seul objectif qu’il était parvenu à avoir.
Sans s’en rendre compte, Sean avait serré, à son tour, la main d’Alan dans la sienne. Il lui semblait que ce contact ne pouvait être rompu sans qu’il se défasse lui-même. La joie et l’entrain d’Alan lui faisaient du bien, les nouvelles qu’il lui apportait étaient bonnes, pour Daniel ; alors pourquoi… pourquoi avait-il soudain la gorge aussi serrée ?
Il n’arrivait plus vraiment à réfléchir. Il allait avoir besoin de temps, pour digérer toutes ces informations, pour en comprendre les implications. Il était pourtant pris par un sentiment d’urgence, comme s’il fallait décider quelque chose maintenant. Et par la panique de s’en sentir… parfaitement incapable. Il baissa la tête et posa le regard sur son dessin, sans le voir vraiment, mais plutôt pour collecter ses pensées. Le silence devenait trop long.
Toujours cette impression d’être si nul devant Alan…
« You know, I think I… I could have known about this. When I was younger, I think I already heard about… mutants. But it was never taken seriously, like some kind of rumor. I guess that’s why I just… forgot about it. » Il regarda de nouveau Alan, haussant les épaules, essayant de sourire, de dédramatiser. « So it was real, in the end. » Il se rendit compte que la main d’Alan était toujours dans la sienne. Maintenant qu’il était à peu près revenu à lui, ce contact lui parut infiniment embarrassant. Il s’en défit maladroitement, prenant son crayon à la place, pour se donner une contenance. « It’s so hard for me to believe you’ve actually met other people like Daniel. Do you think they could help us? Do you… know where we can find them? » Il passa une main nerveuse dans sa tignasse emmêlée. « I’m sorry, it might not be… as simple as that. »