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LE TEMPS D'UN RP

Sauver les apparences, étouffer sa conscience. [Gaïa]

Chouu'
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Chouu'
Ven 7 Oct - 9:42
Le contexte du RP
Dans la Tour de Coleman cosmetics.
Sydney.
17h30.

La situation
Esther a encore géré une réunion avec brio. Les partenaires ont entendu, vu et parlé avec Olympe. Personne n'a de doute. Personne en tout cas n'a semblé perturbé.
Ashley ne parvient pas à comprendre la disparition de sa moitié et se laisse doucement gagner par la crainte. Peur que Olympe soit en réel danger. Peur de ne pas tenir la société sans elle. Peur que Esther soit si convaincante qu'elle finisse par totalement remplacer la jumelle absente.

Contexte provenant de nos esprits tordus, notre alchimie infinie (a)
Chouu'
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Chouu'
Ven 7 Oct - 9:43

Ashley Rawne
J'ai 45 ans et je vis à Sydney, Australie. Dans la vie, je suis directeur et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance et mon talent, je suis marié et je le vis plutôt bien.

Arrogant, fier, jaloux, calculateur, séducteur, anxieux.
Meneur et profiteur durant de longues années, je suis désormais en train de perdre la face. L'excès d'argent, les habitudes mondaines, l'alcool et le sexe ne m'auront finalement pas rendu heureux. J'aspire à de la tranquillité sans être capable de la trouver. J'ai un frère qui préfère m'éviter, une femme que j'aime sans savoir la mériter.
Dans ma tête torturée, des tas de projets, des absurdités, un grain de folie prêt à exploser...
Les subalternes de Olympe quittent un à un la pièce dans laquelle se déroule la plupart des réunions. Des tons sombres, une décoration quasi inexistante mais subtile pour ancrer le côté professionnel mais mettre à l’aise chaque présent. Au centre, une énorme table ovale en verre et des fauteuils en cuir. Juste assez confortables pour montrer aux participants leur importance dans l’entreprise. Pas autant que le siège qui trône au bout, dos à la baie vitrée qui surplombe la ville. Ici, mon épouse établi ses plans, prend les décisions, oriente les stratégies marketing, commerciales, publicitaires ou productives. Et tous la regardent, parfois gênés par le soleil qui vient frapper sa silhouette parfaite, obligés de plisser les yeux ; parfois si le temps n’est pas clément c’est elle qui ébloui les pantins à sa botte.

Je m’éclipse dans le petit bureau où se trouve une machine à café, une imprimante dernier cri et une table où il m’arrive de déposer les dossiers qu’il nous faut discuter en privé. La fenêtre ici est une porte qui s’ouvre sur un minuscule balcon. Je m’y positionne, une tasse à la main, et observe les nuages bas.

Où es-tu ?
Après la peur, la panique. Après l’agitation d’un complot jusqu’ici parfaitement mené avec Esther, j’ai commencé à ressentir de la colère. Mais il faut bien admettre que ces sensations sont stupides : Olympe ne serait pas partie avec un autre homme. Pas après les dernières déclarations qu’on s’est données. Bien sûr que j’ai fricoté avec d’autres. Sans doute qu’elle s’en doutait, ou pas, tant elle est en couple avec son job. Mais je n’imagine pas ma femme du genre à se venger si vulgairement. Disparaître avec le premier venu pour me faire payer ? Je n’ai vu personne d’autre qu’elle depuis des mois maintenant, je commençais à croire qu’on allait surmonter ces années compliquées ;
Elle n’avait pas d’amant. Elle n’aurait pas pu me cacher une infidélité : Olympe Coleman ne vit que pour l’entreprise Coleman. J’avais le privilège de quelques instants… et maintenant, plus rien.
Où es-tu ?

La peur regagne du chemin. Un besoin de solitude ? De réflexion ? Pas en abandonnant son mari. Encore moins en lâchant Coleman Cosmetics.

J’entends la jumelle comédienne faire bonne figure devant les employés. En sirotant mon café je ferme les yeux et imagine celle que j’aime derrière toutes ces ressemblances. C’est troublant. Je pensais que le subterfuge serait un fiasco : mais ça fonctionne. Les deux sœurs ont deux caractères que je saurai toujours différencier… Mais Esther parvient à copier si précisément Olympe qu’il m’arrive d’être perplexe.

Mais non. Non. Je sais à qui j’ai à faire.

« … Et si elle avait eu un accident ? »

Dis-je quand j’estime que tous sont partis et qu’il ne reste que ma fausse épouse dans la salle. Je m’approche d’elle, jette un œil sur les documents étalés sur la table et lève les yeux au ciel. Je déteste l’associé qui a rédigé ces commentaires. Un type imbus de lui-même à la répartie médiocre et au sourire gluant. Il regarde toujours Olympe avec trop de malveillance dans les yeux ;
Un connard qui malheureusement bosse bien et dont la Directrice n’a pas l’intention de se débarrasser pour le moment.

Dans ces rares moments où la belle m’accorde un échange avant de repartir au charbon, il nous arrive de nous asseoir là face à la vue, l’un contre l’autre, de partager quelques baisers malins, des mots tendres, et de retourner à nos occupations professionnelles jusque tard dans la soirée ;
J’invite Esther à me suivre sur le balcon étroit. Côte à côte, on pourrait nous prendre pour la Reine et son époux. N’importe qui se ferait avoir.
Quand je pense que même Ike n'a pas été foutu de comprendre...

« L'accident c’est peut être la seule explication. Elle ne m’a jamais laissé sans nouvelle ! »

Mais elle est déjà partie sans me prévenir en amont. Il lui est arrivé de me faire parvenir un message ou de m’appeler alors qu’elle attend son avion de l’autre côté de la ville et m’annonce un retour dans plusieurs jours.
J’ai tout vérifié : aucun déplacement n’était prévu à part ce trajet en Chine. Où est-elle depuis ? Mes orbes se posent sur les traits parfaits de la jumelle.

« … Tu t’en sors bien. De mieux en mieux. Tu vas y prendre goût ! » Dis-je, taquin, pour chasser les pensées noires qui me hantent. Je ne veux pas imaginer Olympe en danger. « On se met ici, de temps en temps. C’est calme de ce côté. Il arrive qu’elle s’assoie sur cette table et on refait le monde. Ou alors, on se retrouve. »

Dis-je sans préciser ce qu’elle a très bien compris.

J’ai l’impression de formater une actrice, d’être un manager ou un réalisateur en train d’inspirer son artiste. De lui donner les billes nécessaires à son rôle phare et de répéter avec elle des scènes importantes.
Je pousse un soupir contrarié et retourne à l’intérieur, contre ladite table. Nous sauvons les meubles pour l’heure, mais sans Olympe, Esther et moi ne sauront pas mener le navire éternellement…
Gaïa
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Ven 7 Oct - 11:33

Esther
Coleman

J'ai 42 ans et je vis en ce moment à Sydney, Australie. Dans la vie, je suis professeure de théâtre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcée et je le vis plutôt bien.

Esther est née le 4 décembre 1979. Elle a une soeur jumelle, Olympe née quelques minutes avant elle. D'aussi loin qu'elle se souvienne, Esther a toujours ressenti de la jalousie à l'égard d'Olympe. Moins calme et posée que sa soeur, elle laisse son côté artistique la mener au gré de ses envies. La tension tendue avec Olympe atteint son paroxysme lorsque leur père et que sa soeur devient CEO de l'entreprise familiale qu'Esther aurait aimé présidé. A la suite d'une énorme dispute, Esther plaque tout : famille, amis, boulot, petit-ami et part s'installer en Argentine d'où elle ne donne plus aucune nouvelle. Elle y devient professeure de théâtre, se marie, donne naissance à Sirius en 2011, puis divorce. Bien qu'elle en soit loin, elle nourrit toujours une rancoeur envers sa famille et son passé.

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Sauver les apparences, étouffer sa conscience.
***

Les collaborateurs semblent ne jamais vouloir cesser de parler. Ils suggèrent de trop nombreux projets que tu ne parviens pas à suivre, ils te félicitent, pensant évidemment s’adresser à Olympe pour la réussite de telle ou telle opération sans que tu saisisses exactement de quoi il s’agit. Tu as appris le minimum à savoir pour pouvoir prendre momentanément la place de ta sœur. Mais tu n’as pas le talent d’Olympe pour diriger avec brio l’entreprise. Enfin, tu aurais pu l’avoir si ta merveilleuse jumelle n’avait pas tout fait pour t’évincer il y a des années. Mais la couverture a l’air de tenir, ton air dépassé doit être suffisamment masqué derrière l’imitation du visage fermé de ta sœur. S’il te fallait une nouvelle preuve que le travail acharné que tu fournit depuis longtemps pour améliorer tes talents de comédienne paye, la voici. Mais tu doutes, sachant pertinemment que cette situation ne pourra pas durer éternellement. Dans cette compagnie, la directrice mène sa barque en solitaire, elle ne se repose sur personne, pas même sur son époux. Il arrivera bien un moment où tu ne pourras tenir le rythme, ou tu feras une énorme boulette. Et tu lui en veux de ne jamais avoir laissé plus de place à Ashley, parce qu’il est le seul sur qui tu peux compter, le seul qui peut t’aider dans ta tâche. Et c’est impossible sans éveiller les soupçons. Tu es sûre que personne ici ne connaît la vie intime des époux Coleman-Rawne mais tu es également persuadée qu’une Olympe soudainement trop proche de son mari ferait naître de nombreuses interrogations dans l’ensemble des bureaux de la tour.

Quand tout le monde quitte enfin la salle de réunion, tu souffles bruyamment en laissant tomber le masque. L’air crispé quitte ton minois alors que tu fais quelques pas vers ton beau-frère qui ne te laisse pas le temps de te reprendre avant d’entamer une nouvelle conversation. Et cette conversation, tu as l’impression de l’avoir déjà eu mille fois depuis ton arrivée à Sydney. « Elle reviendra. » Tu te places à côté du brun pour te faire également couler un café que tu estimes mériter après les efforts de cette longues journée. « Ce n’est pas le genre d’Olympe de disparaître du jour au lendemain. C’est plutôt le mien et accident ou pas, on sait tous les deux qu’elle ferait tout pour ne pas me ressembler. » La réciproque est vraie, quand tu ne dois pas aider un mari en peine… Ton regard se perd vers les buildings de la ville et tu suis Ashley sur le balcon. C’est si étrange de marcher ainsi dans les pas de ta sœur. Tu frissonnes légèrement alors que le printemps n’est pas encore prêt à laisser sa place à l’été. Sans vouloir affoler ton beau-frère tu soupires. « Elle n’est pas partie seule, tu le saurais si elle avait eu un accident. » Tu dois cependant bien admettre que toi aussi tu te poses des questions sur les raisons de la disparition de de ta jumelle. Tu rigoles doucement face à la nouvelle remarque d’Ashley. « J’aurais sûrement pu y prendre goût si j’avais hérité de l’entreprise en même temps qu’Olympe. Mais aujourd’hui… non, cela semble trop irréel. Ce n’est pas mon monde, tout est trop… faux. » Le sourire que tu adresses à ton beau-frère est légèrement moqueur mais n’a rien d’insolent alors que tu sens le brun plus fragile que d’habitude aujourd’hui. « Je ne voudrais pas que mon fils grandisse dans ce milieu si compliqué. Je suis bien à Buenos Aires. » D’ailleurs, tu espères vite y retourner, en Argentine, Sirius te manque. Tu pourrais faire un aller-retour ou le laisser venir quelques jours en Australie mais cela te semble bien trop compliqué et surtout incompatible avec le plan monté par Ashley. Tes yeux se posent sur le cendrier qui trône sur le balcon et tu te retiens de faire remarquer qu’Olympe se grille les poumons face à une vue imprenable. « Et ça ressemble à quoi un monde refait par vous deux ? Des comptes en banque qui débordent ? Des voyages aux quatre coins de la planète ? Une résidence secondaire sur une plage thaïlandaise ? » Tu hoches néanmoins la tête, retenant l’information tout en ignorant la suite. Si tu as besoin de faire une pause, jouer la comédie peut s’avérer épuisant, personne ne trouvera étranger que tu te réfugies ici en quête de calme.

Avec un soupir en écho à celui de ton beau-frère tu retournes également à l’intérieur. « Elle reviendra. » reprends-tu. « On ne se débarrasse pas si facilement d’elle. Regarde, après des années et même sans être dans le tableau, Olympe continue de m’emmerder. » Tu fais quelques pas en direction d’Ashley prend place sur la chaise la plus proche de lui. D’une main tu attrapes quelques documents qui traînent. « Ashley ? » Ta voix est légèrement distante. « C’est qui le type qui était assis à droite de la rousse ? » Ton regard trouve à nouveau celui du publicitaire. Peut-être que tu te fais des films en pensant qu’il te fixait un peu trop intensément, l’air songeur. Ou peut-être que tu possèdes un recul que le mari d’Olympe n’a pas pour deviner à quel point certains peuvent la détester. Tu fais partie de ces certains après tout… Et une fois encore, cela ne t’étonnerait pas que ta sœur ait pu s’attirer des ennuis bien plus graves qu’un accident.
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Sam 8 Oct - 9:48

Ashley Rawne
J'ai 45 ans et je vis à Sydney, Australie. Dans la vie, je suis directeur et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance et mon talent, je suis marié et je le vis plutôt bien.

Arrogant, fier, jaloux, calculateur, séducteur, anxieux.
Meneur et profiteur durant de longues années, je suis désormais en train de perdre la face. L'excès d'argent, les habitudes mondaines, l'alcool et le sexe ne m'auront finalement pas rendu heureux. J'aspire à de la tranquillité sans être capable de la trouver. J'ai un frère qui préfère m'éviter, une femme que j'aime sans savoir la mériter.
Dans ma tête torturée, des tas de projets, des absurdités, un grain de folie prêt à exploser...
D'après sa sœur, Olympe est à ce point différente d'elle qu'elle ne s'est pas volatilisée. Comme si leurs caractères opposés empêchaient ma femme de disparaître sans donner de nouvelle, puisqu'il s'agit de la spécialité d'Esther. Sa déduction me fait faire la moue. Je reste sceptique sans pouvoir la contredire avec de vrais arguments : elle a raison. Si elle peut éviter de ressembler à sa jumelle, mon épouse ne se privera pas. Mais reste la possibilité qu'elle n'ait pas eu le choix. Olympe Coleman (Rawne) donne l'impression de n'avoir jamais eu à se soumettre à la décision d'autrui. Elle est maitresse de toutes ses actions, Reine d'un empire de contrôle et de positionnements stratégiques murement réfléchis, solidement imposés.
Là encore je ne peux m'empêcher de mettre un bémol. Pour la première fois depuis que je suis amoureux de Olympe, je me demande si elle n'a pas été dépassée par les évènements...

C'est presque plus facile de m'inquiéter de cette éventualité que de l'imaginer en retrait avec un autre homme.
Je pourrais tuer cet autre. Quel qu'il soit.

Nous nous retrouvons côte à côte sur ce balcon à apprécier un café si cher que Esther ne peut pas deviner son prix. Mes pensées se dénouent à son contact.

« J’aurais sûrement pu y prendre goût si j’avais hérité de l’entreprise en même temps qu’Olympe. Mais aujourd’hui… non, cela semble trop irréel. Ce n’est pas mon monde, tout est trop… faux. »

« Hm, ne sois pas méchante : je suis vrai, bien réel, malgré tant de perfection. »

La plaisanterie s'efface suite à sa réflexion sur son enfant. J'acquiesce lentement. Apprendre sa maternité m'a fait beaucoup de peine. Très égoïstement, j'ai d'abord pensé à Olympe et ce manque qu'elle n'ose pas formuler. Et à moi, bien sûr.
J'aurai aimé qu'on ai un petit bout à élever. Oh bien sûr, c'aurait été compliqué, mais je sens au fond de moi que j'aurais été un autre homme, si j'avais été père. Bizarrement, je ne lui en veux pas d'avoir réussi la parentalité - ou d'être en train de la vivre - et je glisse une main contre l'épaule de Esther à qui Sirius doit manquer. Je lui ai déjà dit qu'elle pouvait le faire venir près de nous : il serait pris en charge à un autre étage, par du personnel qualifié, et elle aurait l'occasion de le voir un peu...
Mais je ne suis pas compatissant au point d'insister.

« Ttt un Monde qui ressemble au couple chefs t'es inaccessible jolie Esther ! Je ne peux rien en révéler pour l'heure. »

Dis-je faussement mystérieux en amorçant notre retour dans le bâtiment.

Une fois à l'intérieur, ma belle-sœur, visiblement consciente de mon trouble, continue de me rassurer et j'apprécie. Mais je ne veux pas paraître si faible, aussi quand elle souligne avec amusement la capacité d'Olympe à l'emmerder même à distance je souris et en profite pour fermer ce chapitre triste.

« Ashley ? [...] C’est qui le type qui était assis à droite de la rousse ? »

Surpris par l'interrogation, je réalise qu'en utilisant Esther pour être Olympe, je vais voir les choses sous un autre angle. Ma belle-sœur a besoin de moi pour rester crédible et doit ainsi me dévoiler une bonne partie de ses conversations, de ses rencontres et même réclamer ma présence pour éviter les impairs.
Je crains de mettre en lumière certains comportements douteux. Interdits, voire dangereux.

« ... Stanley Potter. Un des membres du Conseil, un des rares qui n'a pas décidé de partir en vacances d'ailleurs. C'est un riche investisseur qui nous a permis de lancer la dernière gamme bio, entre autre. Il se prétend chimiste ; »

Mais ce ne sont pas ni ses compétences pro ni sa richesse qui provoque le regard méfiant de la belle. Je m'assois sur la chaise la plus proche et me tiens face à elle avec un air sérieux.

« J'ai toujours trouvé qu'il appréciait trop Olympe mais... tout va bien ? Il t'a dit quelque chose ? »

Il a fait quelque chose ? La colère monte. Je suis beaucoup trop nerveux et impulsif, je me sens déjà capable d'aller lui refaire le portrait. Pourtant Esther n'a encore rien dit ;
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Dim 9 Oct - 16:07

Esther
Coleman

J'ai 42 ans et je vis en ce moment à Sydney, Australie. Dans la vie, je suis professeure de théâtre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcée et je le vis plutôt bien.

Esther est née le 4 décembre 1979. Elle a une soeur jumelle, Olympe née quelques minutes avant elle. D'aussi loin qu'elle se souvienne, Esther a toujours ressenti de la jalousie à l'égard d'Olympe. Moins calme et posée que sa soeur, elle laisse son côté artistique la mener au gré de ses envies. La tension tendue avec Olympe atteint son paroxysme lorsque leur père et que sa soeur devient CEO de l'entreprise familiale qu'Esther aurait aimé présidé. A la suite d'une énorme dispute, Esther plaque tout : famille, amis, boulot, petit-ami et part s'installer en Argentine d'où elle ne donne plus aucune nouvelle. Elle y devient professeure de théâtre, se marie, donne naissance à Sirius en 2011, puis divorce. Bien qu'elle en soit loin, elle nourrit toujours une rancoeur envers sa famille et son passé.

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***

Tu lèves les yeux au ciel sans pouvoir masquer un sourire face aux plaisanteries d’Ashley. Autant d’arrogance dans un seul corps, cela ne devrait pas être possible. Ta sœur et lui se sont bien trouvés. Tu ne répliques pas, estimant que tu auras bien vite à nouveau l’occasion de critiquer à mi mots son caractère et la vie qu’il mène avec Olympe. Tu te laisses plutôt guider à l’intérieur où votre conversation reprend son court, comme si vous n’étiez pas sortis. Tu te sens désemparée face à l’absence de ta sœur jumelle. Pour une fois tu aimerais que les conneries que l’on raconte sur les liens spéciaux entre les jumeaux soient vraies pour vous deux. Peut-être alors pourrais-tu ressentir quelque chose de particulier qui te permettrait d’y voir plus clair. Mais tu n’as pas de pouvoirs magiques et si ce lien existait à une époque, Olympe et toi avez tout mis en œuvre pour le défaire. Alors que tu poses une question à ton beau-frère, tu as l’impression que la lumière essaye de se faire avant de s’éteindre brusquement. « Un membre du Conseil, hum… ok. » Tu réfléchis en lissant les feuilles que tu as ramenées devant toi. Tu dévisages le brun alors qu’il poursuit. « Je ne crois pas qu’il apprécie tant que ça Olympe. Ce n’est pas l’impression que j’ai quand il me regarde en tout cas. » Tu hausses les épaules, perplexe. Quelque chose t’échappe tu le sens bien mais tu ne parviens pas à mettre le doigt dessus. « Il ne m’a rien dit de particulier, non. Tout va bien. C’est juste… je crois que je ne vais pas vraiment l’apprécier. » Tu secoues la tête, cela n’a pas vraiment d’importance.

Un soupir s’échappe de tes lèvres alors que tu t’avachis contre le dossier de ta chaise. « Comment fait-elle pour tenir le rythme ? » Les journées d’Olympe sont des journées à rallonge. Certes, elle n’a pas à gérer la disparition de sa jumelle mais tout de même, la cheffe d’entreprise semble ne jamais prendre la moindre pause et vivre exclusivement pour son travail. « Et si on considérait que cette journée de travail est terminée ? » Tu poses une main sur le bras d’Ashley. « On a tous les deux besoin de repos. Toi sûrement plus que moi. » Vous tournez en rond, vous vous persuadez que vous pouvez tenir la barque, vous en sortir seuls, gérez l’entreprise et retrouver Olympe en même temps. Mais cela ne durera pas infiniment et tu crois qu’Ashley en a comme toi l’intime conviction. « On devrait faire une pause pour ce soir, aller manger à l’extérieur ou se poser devant un film, faire semblant que tout va bien, oublier qu’on a la tête sous l’eau. » Tu accepterais même toutes ses fantaisies pour pouvoir penser un instant à autre chose.
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Dim 9 Oct - 17:24

Ashley Rawne
J'ai 45 ans et je vis à Sydney, Australie. Dans la vie, je suis directeur et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance et mon talent, je suis marié et je le vis plutôt bien.

Arrogant, fier, jaloux, calculateur, séducteur, anxieux.
Meneur et profiteur durant de longues années, je suis désormais en train de perdre la face. L'excès d'argent, les habitudes mondaines, l'alcool et le sexe ne m'auront finalement pas rendu heureux. J'aspire à de la tranquillité sans être capable de la trouver. J'ai un frère qui préfère m'éviter, une femme que j'aime sans savoir la mériter.
Dans ma tête torturée, des tas de projets, des absurdités, un grain de folie prêt à exploser...

« Je ne crois pas qu’il apprécie tant que ça Olympe. Ce n’est pas l’impression que j’ai quand il me regarde en tout cas. »

Je ne peux m'empêcher d'être soulagé s'il ne l'apprécie pas "tant que ça". Car moi j'ai souvent l'impression que ce con de Stanley dévore ma femme des yeux. Remarque, qui peut regarder une si jolie femme sans être admiratif ? Envieux ou désireux ?
C'est vrai que ce Potter a l'air particulièrement intéressé mais Esther doit subir ça au quotidien, elle aussi. Je sais que Olympe n'est pas dérangée. J'ai beau lui avoir démontré par dizaines de fois que personne n'est autorisé à baver ainsi devant sa supérieure, elle a toujours voulu me persuader que ça n'était rien. Pire, je pense que ça lui plait de plaire. Je voudrai la blâmer mais on partage l'égo démesuré alors...

La suite de sa remarque me tire un sourire. Non, elle ne va pas l'apprécier, personne n’apprécie ce type. Et je suppose qu'elle aura d'autres têtes dans le viseur, ma chère belle-sœur. Enfin, sauf si notre jeu prend fin bientôt ;
Ce qui serait préférable.
Je crois.

« Ok, si qui que ce soit te dérange, j'espère que tu m'en parleras. »

Et ce serait un comble : Esther serait plus entière avec moi que ma propre femme.
Je préfère ne pas songer à ces soucis de couple et suis le raisonnement de la belle avec attention. Nous avons mérité de souffler un coup elle a bien raison et aucune honte à paraître épuisé, ce n'est pas Olympe, ce n'est pas cette incroyable Directrice constamment dans l'action, les projections, la création. Me montrer fatigué m'a toujours paru rabaissant face à son énergie... Pourquoi refuser ce soir ? Si tu savais chérie, où que tu sois, que je profite de ton absence. Que je prends des décisions, que j'ai l'impression de te guider en montrant le chemin à ta sœur ;

« ... Tu as plus besoin de repos que moi. Ce rythme fou, c'est aussi ma vie. Viens, je m'occupe de tout. »

Dis-je en me relevant pour lui tendre le bras. Nous quittons la salle et croisons quelques-uns des salariés. Doucement mon bras s'allonge et mes doigts viennent se mêler à ceux de Esther. Elle me fait confiance, je pense, de toute façon elle ne saurait pas imiter Olympe dans toutes les circonstances sans moi.

Nous sourions poliment à ceux que nous croisons et je lui murmure, amusé " n'ai pas l'air si contente de les voir. Tu es la reine ici, tu ne dois aucun sourire à personne. Ah et : je suis ton favori. " Ma femme ne s'encombre pas de bienséance devant les petits employés. Bien qu'elle puisse être surprenante. Nous n'obtenons d'ailleurs pas que des courbettes, certains s'arrangent pour faire comme s'ils ne nous avaient pas vus mais le couple Coleman-Rawne main dans la main ne choque pas : ça arrive. Toujours sur mon initiative, mais quand-même.

Nous finissons par atteindre l'ascenseur, celui qui mène directement chez nous. Nous y entrons et sans lâcher Esther, je réclame notre étage.

« De quoi tu as envie ? Je vais appeler un traiteur, en attendant choisis donc un film et, tu n'as pas encore essayé le jacuzzi ! »

J'ai envie de prendre soin d'elle... Pour qu'elle assure la comédie pour les jours à venir. Pour qu'elle ne prenne pas la fuite en se sentant exploitée. Pour que je puisse aussi apprécier un moment détente. Parce que bizarrement, j'ai l'impression d'être plus libre avec Esther qu'avec Olympe, et je n'ai pas l'intention de me brimer...
Surtout quand je me souviens que ma moitié profite peut être d'autres bras pendant que nous nous battons pour sauver l'entreprise.

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Dim 16 Oct - 12:27

Esther
Coleman

J'ai 42 ans et je vis en ce moment à Sydney, Australie. Dans la vie, je suis professeure de théâtre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcée et je le vis plutôt bien.

Esther est née le 4 décembre 1979. Elle a une soeur jumelle, Olympe née quelques minutes avant elle. D'aussi loin qu'elle se souvienne, Esther a toujours ressenti de la jalousie à l'égard d'Olympe. Moins calme et posée que sa soeur, elle laisse son côté artistique la mener au gré de ses envies. La tension tendue avec Olympe atteint son paroxysme lorsque leur père et que sa soeur devient CEO de l'entreprise familiale qu'Esther aurait aimé présidé. A la suite d'une énorme dispute, Esther plaque tout : famille, amis, boulot, petit-ami et part s'installer en Argentine d'où elle ne donne plus aucune nouvelle. Elle y devient professeure de théâtre, se marie, donne naissance à Sirius en 2011, puis divorce. Bien qu'elle en soit loin, elle nourrit toujours une rancoeur envers sa famille et son passé.

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Sauver les apparences, étouffer sa conscience.
***

Faisant taire tes doutes sur Stanley Potter, tu hoches la tête. Si quelqu’un te dérange, Ashley est de toute façon la seule personne vers qui tu peux te tourner ici. Plus qu’un allié, il est un soutien indispensable depuis que tu es arrivée à Sydney. Tu taches de ne pas te vexer alors que ton beau-frère estime tout à fait normal que tu sois plus fatiguée que lui. Aucune importance puisqu’il accepte de mettre fin à cette journée de travail. En bon meneur, il propose de s’occuper de tout et tu le laisses faire en attrapant sa main. C’est étrange d’être si proche de lui. Tes doigts entre les siens ne semblent pas à leur place. Tu n’as pas envie de prendre la place d’Olympe jusque dans son intimité. Tu te laisses malgré tout guider par ton beau-frère à travers les couloirs du bâtiment, saluant les personnes que vous croisez jusqu’à ce qu’il te reprenne. Tu lèves alors les yeux au ciel. Ta sœur est insupportable. Ce n’est pas désagréable de passer pour une reine, mais les monarques les plus respectés sont ceux qui savent se montrer avenants et cléments avec leurs sujets. La dernière remarque d’Ashley t’arrache un sourire et tu te penches à ton tour vers lui pour répondre. « Et pourquoi le favori n’a-t-il toujours pas de rôle officiel dans la direction de l’entreprise ? » Quitte à piquer, autant viser ou ça fait mal. Tes lippes étirées et ton regard taquin adoucissent tes propos, tu en as parfaitement conscience. Tout comme tu sais que les traits physiques que tu partages avec Olympe sont la raison pour laquelle le brun se montre agréable avec toi. Tu lui rappelles sa femme qui lui manque et cela crée une dynamique particulière entre vous. Une fois dans l’ascenseur, tes épaules s’affaissent légèrement et tu reprends une posture plus naturelle, moins guindée que celle de ta jumelle. Tu n’arrives pas à te faire au fait qu’il suffit de monter dans les étages pour rentrer à la maison. C’est si déconnecté de la réalité et sans le savoir tes pensées rejoignent celle d’Ike quelques jours plus tôt. Tu souris en sortant de l’ascenseur, bien sûr qu’Ashley va appeler un traiteur quand le commun des mortels passerait une commande sur uber eats tout en râlant à propos des quelques dollars de frais de livraison. Tu retires tes talons et ton blaser tout en défaisant ton chignon. Tu l’ignores mais tes gestes sont identiques à ceux qu’Olympe réalise chaque soir. « Commande un truc bon ! » lances-tu sans le regarder, sachant pertinemment que le brun va lever les yeux au ciel. Tu te laisses tomber, sans la grâce de ta jumelle sur le canapé tout en attrapant la télécommande de la télé pour faire défiler les catalogues Netflix, Prime, Disney+ et autres chaînes payantes sans t’étonner que tout soit disponible. « Et je veux tester ce jacuzzi ! » ajoutes-tu en laissant ta tête tomber sur le dossier du meuble en cuir. Ce mode de vie ne te correspond pas, mais pourquoi ne pas en profiter pendant quelques jours ? Quitte à être coincée ici, autant y trouver des avantages. « Au fait Ash, l’enveloppe rose est pour toi, c’est Ike qui l’a amenée l’autre jour, une histoire de mariage de je ne sais plus quelle cousine. » Tu balaies l’information d’un geste de la main en réalisant que tu avais complètement oublié de mentionner l’objet de la visite du deuxième frère Rawne, trop occupée à te plaindre de l’avoir croisé. Une fois le film choisi et prêt à être lancé quand la nourriture arrivera, tu te lèves à nouveau. « Je vais me détendre. » Sans attendre de réaction, tu te diriges vers la chambre que ton beau-frère t’a prêtée et enfiles un maillot de bain. Quand tu ressors, les cheveux à nouveau attachés, ton regard se pose sur Ashley. « Tu viens ? » Proposition innocente, évidemment ! Évidemment…
Chouu'
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Chouu'
Dim 16 Oct - 20:27

Ashley Rawne
J'ai 45 ans et je vis à Sydney, Australie. Dans la vie, je suis directeur et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance et mon talent, je suis marié et je le vis plutôt bien.

Arrogant, fier, jaloux, calculateur, séducteur, anxieux.
Meneur et profiteur durant de longues années, je suis désormais en train de perdre la face. L'excès d'argent, les habitudes mondaines, l'alcool et le sexe ne m'auront finalement pas rendu heureux. J'aspire à de la tranquillité sans être capable de la trouver. J'ai un frère qui préfère m'éviter, une femme que j'aime sans savoir la mériter.
Dans ma tête torturée, des tas de projets, des absurdités, un grain de folie prêt à exploser...
L'ascenseur entame sa route quasi silencieuse jusqu'au logement tandis que les propos de ma belle-soeur cheminent bruyamment dans mes pensées. Pourquoi ne suis-je qu'un cadre de l'entreprise certes privilégié mais pas moins que les autres chefs de service ? Pourquoi aucun poids ne m'a t-il été donné dans la direction si je suis le préféré ? Pourquoi mon épouse, qui porte si bien mon patronyme, ne m'a jamais permis d'obtenir un seul pourcent de Coleman esthetics ?!

Esther et son sarcasme ne m'apprennent rien. Ces questions je me les pose depuis des années, elles ont même créé plus de disputes que nécessaire. Il n'y a pas de débat, ce sujet, Olympe ne veut simplement par l'ouvrir. Alors quand je parviens à les étouffer je nous évite des scènes de crise pénibles et épuisantes.
Quant à ma femme de substitution, je ne lui en tiens pas rigueur. J'aime ce piquant dans ses propos, aussi incisive que Olympe, sa voix a une saveur plus sucrée pourtant.

Une fois chez moi je lance un message pré-enregistré à notre restaurateur préféré. Je sais qu'il enverra un repas de qualité, gourmand mais pas excessivement gras, juste de quoi se sustenter avec plaisir.
Je souris en voyant la blonde prendre ses aises à sa façon et me dirige machinalement jusqu'à la terrasse semi-couverte où le jacuzzi attend d'être mis en route.

« Au fait Ash, l’enveloppe rose est pour toi, c’est Ike qui l’a amenée l’autre jour, une histoire de mariage de je ne sais plus quelle cousine. »

Ah oui, le frangin est passé. Bon sang. Quand Esther m'a prévenu j'ai effectivement eu peur qu'il comprenne. Qu'il reconnaisse son ex mais... L'abruti s'est fait avoir. Même si j'admets que la faussé Olympe est très convaincante.

" Un mariage ? "

J'attrape l'enveloppe de mauvais goût et commence à en extirper le faire-part. Tout aussi laid. La photo des amoureux ne me fait pas reconnaître la cousine jusqu'à ce que je lise son identité. Ah, cette cousine. Nos parents étaient proches mais cela remonte à tant d'années... Nous n'avons jamais vraiment rien partagé depuis nos six ans.
Après m'être perdu dans quelques pensées nostalgiques nauséabondes, je froisse carte et enveloppe au moment où Esther sort de sa chambre.
Peu vêtue.

« Tu viens ? »

Il serait indécent de refuser. Je l'observe avec attention et réalise qu'il ne s'agit pas de mon épouse. Que je ne peux pas lui lancer ce regard sans être impertinent. Je secoue la tête, jette les papiers froissés dans la poubelle près du bureau de ma chambre et acquiesce trop vivement.

" L'eau est bientôt chaude, installe-toi. J'arrive. "

Un coup d'oeil à ma montre connectée m'apprend que le repas arrive d'ici une heure. Tant pis. Je retire mes vêtements pour passer un short de bain sombre et attrape sur le chemin deux verres à pied. Je m'arrête près de la cave à vin, extirpe une bouteille de blanc français que j'affectionne particulièrement et une fois sur la terrasse, je pose les verres sur le petit comptoir près du jaccuzzi.
Je tends à ma complice le breuvage et lui souris :

" Elle est comment ? "

Je plonge une main dans le bassin en restant côté bar pour le moment.

" Que vous manque t-il, très chère ? "

Gaïa
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Sabrina
Gaïa
Mar 25 Oct - 10:25

Esther
Coleman

J'ai 42 ans et je vis en ce moment à Sydney, Australie. Dans la vie, je suis professeure de théâtre et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcée et je le vis plutôt bien.

Esther est née le 4 décembre 1979. Elle a une soeur jumelle, Olympe née quelques minutes avant elle. D'aussi loin qu'elle se souvienne, Esther a toujours ressenti de la jalousie à l'égard d'Olympe. Moins calme et posée que sa soeur, elle laisse son côté artistique la mener au gré de ses envies. La tension tendue avec Olympe atteint son paroxysme lorsque leur père et que sa soeur devient CEO de l'entreprise familiale qu'Esther aurait aimé présidé. A la suite d'une énorme dispute, Esther plaque tout : famille, amis, boulot, petit-ami et part s'installer en Argentine d'où elle ne donne plus aucune nouvelle. Elle y devient professeure de théâtre, se marie, donne naissance à Sirius en 2011, puis divorce. Bien qu'elle en soit loin, elle nourrit toujours une rancoeur envers sa famille et son passé.

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Sauver les apparences, étouffer sa conscience.
***

Tu souris en levant les yeux alors que tu vois ton beau-frère se débarrasser sans scrupule de l’invitation à ce mariage auquel il ne compte visiblement pas se rendre. Cela ne devrait pas t’étonner après tout. En secouant la tête, tu te diriges vers la terrasse où tu frissonnes légèrement, regrettant de ne pas avoir enfilé une robe sur ton maillot de bain. Assise au bord du jacuzzi, tu laisses un instant tes mains flotter à la surface de l’eau avant de t’installer dans l’eau chaude. Le regard perdu dans le ciel, tu masses légèrement tes tempes du bout de tes doigts. Que c’est compliqué d’être Olympe. Tu diriges à nouveau ton attention sur Ashley quand il te rejoint, verres et bouteille à la main. Tu hausses un sourcil. Tu lui demanderais bien si vous fêtez quelque chose mais tu as le sentiment que c’est tout à fait naturel chez lui d’ouvrir un vin hors de prix sans raison apparente. Son argent, tes papilles après tout… Autant profiter de ce train de vie que tu ne mènes jamais. Que tu ne mèneras jamais d’ailleurs. Tu récupères ton verre et l’incline légèrement en direction d’Ashley avant d’y tremper le bout de tes lèvres. La tête à nouveau en arrière, tu fermes les yeux, profitant de la chaleur, du moment de détente et du vin français. « Hum… Elle est bonne. » dis-tu en réalisant que le brun continue de parler. Tu soupires en tournant cette fois ton corps vers lui. D’un geste rapide, tu replaces derrière ton oreille une mèche qui s’est échappée de ton chignon. « Il me manque… un espace détente comme celui-là chez moi. » Tu souris en secouant la tête. Comme s’il y avait la place chez toi… En Argentine, tu n’es pas pauvre, loin de là mais c’est incomparable avec Olympe et Ashley. « Il me manque mon fils. » Tu éludes rapidement d’un geste de la main, peu disposée à en discuter sérieusement. «  Il me manque du calme. » Ta voix fatiguée reste moqueuse. Tu ne dis pas cela pour que ton beau-frère te laisse seule, loin de là, il te semble même avoir besoin de sa compagnie. Tu évoques seulement l’ambiance générale de cette tour ou même de la ville. « Il me manque une sœur qui reprend sa place et me laisse rentrer à Buenos Aires… » Nouveau soupir, nouvelle gorgée. « Après, je peux aussi être terre à terre et te dire qu’il me manque un massage pour que mon stress retombe totalement. » Tu lui lances un regard amusé au dessus de ton verre, sans savoir que tes demandes ressemblent cruellement à celles d’Olympe.
Chouu'
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Chouu'
Ven 28 Oct - 17:14

Ashley Rawne
J'ai 45 ans et je vis à Sydney, Australie. Dans la vie, je suis directeur et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance et mon talent, je suis marié et je le vis plutôt bien.

Arrogant, fier, jaloux, calculateur, séducteur, anxieux.
Meneur et profiteur durant de longues années, je suis désormais en train de perdre la face. L'excès d'argent, les habitudes mondaines, l'alcool et le sexe ne m'auront finalement pas rendu heureux. J'aspire à de la tranquillité sans être capable de la trouver. J'ai un frère qui préfère m'éviter, une femme que j'aime sans savoir la mériter.
Dans ma tête torturée, des tas de projets, des absurdités, un grain de folie prêt à exploser...
Il lui manque bien des choses à Esther, et tandis qu'elle liste les absents de ce séjour dans ma tour, j'essaye de deviner sa vie. Son ordinaire quotidien loin de mon luxe. À sa place, il me manquerait aussi tant de choses. Le confort royal de ce logement, la qualité des services, la hauteur depuis ce balcon immense, la démesure du moindre plaisir. Il me manquerait aussi Olympe, son regard inquisiteur, son aura sur les employés.
Il me manquerait ce qui me manque ici depuis son intriguant départ. Mais aux côtés de ma belle-sœur, l'absence de sa jumelle m'est plus facilement gérable. Il n'y a pas que les associés qui se laissent séduire par son jeu.

« Après, je peux aussi être terre à terre et te dire qu’il me manque un massage pour que mon stress retombe totalement. »

Finit elle par dire et je lui rends son sourire mutin. Un massage, évidemment. Que pouvait elle suggérer d'autre, l'alter ego de mon épouse ?
Loin de me laisser démonter - et à défaut de pouvoir faire venir ici son fils, sa sœur, le calme et son logement de Buenos Aires - j'avale une gorge du vin français en levant mon verre à sa santé, puis j'entre dans le jacuzzi.

" Viens là. "

Dis-je en lui faisant signe de me présenter ses épaules. La chaleur de l'eau fait contraste avec la douceur du soir. Elle s'évapore lentement et nous encercle d'une brume mystérieuse.

" Je crois être assez doué. "

Puisque je me crois doué dans tous les domaines, Esther ne sera guère étonnée. Je place mes mains dans le haut de sa nuque pour l'humidifier, dégage un peu ses cheveux pour accéder à toute sa peau et pose mes paumes à plat pour commencer à masser en douceur.

" J'me disais... Quelle que soit l'histoire derrière la disparition de Olympe, tu crois qu'on devrait engager quelqu'un ? "

Elle ne me pardonnera jamais si je lui colle les flics aux trousses. Mais un privé peut être, ou quelqu'un de sa sphère proche pour enquêter discrètement ? Je ne vois pas comment intervenir, si sa sœur a des idées je suis preneur. Et toujours pas persuadé que l'épouse impératrice se soit volontairement éclipsée. Sans moi.
En vérité je devrais juste attendre que ma femme rentre après sa crise et ne pas m'angoisser. Je suis surtout vexé, nous avions parlé avec complicité récemment je pensais qu'on surmontait enfin nos difficultés de couple...

Je me colle un peu plus à la silhouette de la fausse directrice au dos particulièrement contracté.

" Je ne te fais pas mal ? "

Dis-je en renforçant mes gestes pour détendre les nœuds de la belle. Olympe a toujours considéré que Esther l'avait abandonnée. Quand Olympe nous abandonne c'est là que jumelle fait son retour.
Quelle drôle de famille.
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