La larme fluette termine son chemin sur le parquet du salon, éclatant sous son propre poids. Luu l’a vue, elle ne l’a pas quitté des yeux. Observatrice, Luu. Je regarde le biscuit qu’elle me tend de tout son long en soupirant. Je n’ai vraiment pas envie de le manger, pourquoi diable ai-je donné cette réponse ? Sans dire mot, j’apprécie le fait qu’elle ne s’approche pas davantage de moi pour me tendre l’encas.
Sa phrase traverse mon échine jusqu’à mon cerveau et mes yeux plongent dans les siens alors que je m’étire à mon tour pour attraper le gâteau. Elle se corrige et cette fois sa voix me traverse pour aller se loger dans mon cœur, répandant une douce chaleur dans tous mes pores. Je me stoppe, les doigts collés au biscuit qu’elle tient encore et je me vois lui sourire. Un vrai sourire, destiné à une vraie personne. Et comme si ce gâteau était un lien, j’ai l’impression de la toucher, elle. De loin, la scène doit être amusante : deux corps malades étirés à leur maximum pour lien final qu’un biscuit insignifiant même pas souhaité. Un remix de la scène de la Création d’Adam, sauf que là il s’agirait plutôt de la création d’une amitié.
Je finis par revenir à ma place, le biscuit dans la main, que je commence à grignoter. Finalement, ce n’est pas si mauvais que ça. C’est peut-être parce qu’elle l’a touché ? L’aurait-elle rendu à mon goût ? À ses mots, je me fige quelques secondes, presque honteux de la situation. Je n’ai plus l’habitude d’être observé, et je ne l’ai jamais été de cette façon : sans aucune arrière pensée négative, sans aucune forme d’humiliation. C’est… agréable. Si l’on m’avait dit hier qu’être observé de la sorte allait me faire chaud au cœur, je ne l’aurais jamais cru.
Je hausse les épaules mais finit par acquiescer. Je veux bien qu’elle me fasse à manger. De ses mains, tout sera incroyable.
- Je mange pas beaucoup parce que tout est fade dans ma bouche, mais t’as touché ce biscuit et il n’y a jamais eu autant de goût sur mes papilles. Alors je veux bien que tu me fasses à manger, oui. Tu dois être… un ange tombé du ciel, un être empli de magie. Les derniers mots meurent dans ma gorge, presque inaudibles. Je peux aider si tu tiens pas debout, je veux aider. Je me fige, la bouche pleine. Mais… Je suis désolé, je ne me sens pas capable de faire les courses.
Mes yeux se baissent, honteux. Rapidement rehaussés par une question des plus inattendues.
- Chez moi c’est chez toi. Répondis-je le plus simplement du monde.
Je l’observe tanguer vers le côté, prête à s’endormir à tout instant. Elle va dormir par terre ? Au milieu de tout cet agglomérat de travail inachevé ? Je me souviens alors que ses jambes ne lui répondent plus aussi simplement qu’avant. Je me lève, contourne le piano et m’empare d’un oreiller et d’une couverture chaude. Je les porte à mes narines pour vérifier. Je ne sais pas si les gens normaux font ça, c’est la première fois que j’accueille une amie chez moi et il me semble que lui offrir des draps propres est la moindre des choses. Ça ne sent rien, ça doit sentir comme je sens. Alors j’imagine que… ça ira ? Après une hésitation, je reviens sur mes pas mais ses yeux sont déjà fermés sur le sol dur.
- Luu ? Dis-je d’une voix douce. Tu vas te faire mal comme ça. Tiens, c’est pour toi.
Je lui tends la couverture et l’oreiller, accroupi assez loin d’elle, un peu plus proche que tout à l’heure.
@ Nemo
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HATAKE
Mar 19 Déc - 22:53
Hoang Luu Li
J'ai 21 ans et je vis à Séoul (Corée du Sud), bien que je sois originaire de Hanoï (Vietnam). Dans la vie, je suis étudiante en droit et je m'en sors facilement dans ls étude. Pour le reste c'est l'enfer.
- Lisztomania. ☽ 〇 ☾ a need to listen music all the time
Faceclaim : fernanda ly
“Je tiendrai debout. Je ferai les courses. Je ferai à manger. Je cuisine bien. Alors ce sera bon, ne t’inquiète pas, mon petit diablotin.”
Elle annonce des faits. Elle fait des promesses. Même si elle délire un petit peu. Un tout petit, petit, petit, peu. Le délire est dans le surnom. Tout le reste, oui, ce sont des promesses qu’elle lui fait à lui, et qu’elle se fait à elle. Elle se lie à quelqu’un Luu Li. C’est ça, ce qu’elle est vraiment en train de faire. Pas capable de vivre seule, pour elle-même. Alors quand Erin lui offre son chez lui en chez eux, “chez moi c’est chez toi”, elle sourit bêtement, et se laisse choir sur le côté. Rassurée. À la maison. Avec quelqu'un qui s’inquiète suffisamment pour elle pour lui apporter un coussin et une couverture.
“Mmmmh oui, oui, oui … D’accord …”
Ouais. Au moins l’oreiller. La couverture, c’est beaucoup trop compliqué à mettre. Faut lever les bras. Bouger les jambes. Faut … ouhaaa. Il est loin en plus, Erin, qu’elle constate en rouvrant les yeux.
“Pose.”
Qu’elle se force à articuler. Elle attend que le jeune homme pose l’oreiller sur le sol, et puis elle roule comme un très lourd sac de pommes de terre. En geignant sous l'effort. Elle roule une fois. Puis étend un bras qui traine par terre pour attraper l’oreiller du bout des doigts. Et d’un seul mouvement, elle le ramène sous sa tête et se recroqueville sur le sol en position foetale, pour ne plus bouger cette fois. Le noir. Dormir, assommée par les pilules magiques, ça fait du noir dans sa petite tête. C’est pour ça qu’elle en a plein. De plein de forme et de couleur différentes. Pour arriver à faire du noir.
Luu Li se réveille un peu moins de deux heures plus tard. Vaseuse. Elle grommelle des trucs sans queue ni tête, juste pour récupérer l’usage de sa langue, pendant qu’elle roule, encore, mademoiselle est un panda, et le principal moyen de déplacement du panda est la roulade. Donc tout fait sens, oui, oui. Y compris le khôl qui bave sous ses yeux. Elle roule jusqu’à son sac, y retrouve son téléphone pour voir l’heure, et geint encore. Réveillée trop tôt pour faire mine de ne pas pouvoir aller à son cours du soir. Dommaaaaaaaage. Mais faut y aller. Sinon … sinon elle ne fait plus rien. Et elle reste couchée là. Oui. C’est bien aussi. Mh. La rose renifle, envisage cette possibilité une seconde, et se souvient d’Erin qui a dit qu’elle a un cœur fort. Ouais. Askip. elle tourne la tête, cherchant le jeune homme du regard. Il …. compose. Elle allait penser “il écrit” mais ce ne sont clairement pas ses mots qu’il couche sur le papier. L’image la fait sourire et lui réchauffe le cœur. C’est sa musique qui l’a attirée ici. Alors qu’il soit en train d’en créer, c’est quelque chose qui la rassure. Luu se relève et attire doucement son attention en appelant son prénom d’une voix douce, et lui sourit tout aussi doucement quand il relève les yeux vers elle. Tout doux tout doux avec lui. Madame tête de bois se transforme en nuage de barbapapa avec lui.
“Je dois aller en cours. Mais je reviendrai. Demain, je reviendrai. Promis.”
Un petit signe de la main, et puis elle rassemble ses affaires, hisse son sac sur son épaule et s’en va, avec une drôle de sensation. La même que quand elle quitte une salle de cinéma et revient à la réalité. C’est moche, la réalité. Ca gargouille, la réalité. Alors Luu passe au convenience store le plus proche pour s'acheter à manger. Et elle pense aux placards vides d’Erin. A ses gâteaux secs. Elle prend un sac en plastique, le remplit des toutes les pâtisseries industrielles, paquets de gâteaux, bonbons, et laits aromatisés qu’elle aime. Puis elle remonte jusqu’à chez Erin. Pose le sachet devant sa porte, y toque le rythme de la Sonate au clair de lune, et puis file en cours.
***
“Bonjour, Erin.”
Elle est revenue, comme promis, le lendemain après-midi. Elle a profité de la sortie de quelqu’un pour se glisser dans le bâtiment. Elle est entrée chez lui sans attendre, juste après avoir toqué le même code que la veille. La Sonate. Et elle est à l’image de la veille. Les mèches roses, le khôl de panda et les vêtements noirs. Mais au moins elle tient debout cette fois. Elle tient debout et Luu Li lève ses deux bras à mi-hauteur, pour montrer les quatres sacs en plastiques blancs qui pendent de ses mains.
“J’ai fait des courses. Encore. Mais des trucs qui se cuisinent cette fois. Et je me suis rendue compte que je ne sais pas ce que tu aimes. Et je pouvais pas te demander parce que j’ai pas ton numéro de téléphone.”
C’est con. C’est ballot. Elle hausse les épaules et sourit doucement. De toute façon, elle a pris des trucs qu’au moins elle, elle aime. Alors il n’y aura pas de gâchis. Luu se débarasse de ses chaussures, chose qu’elle n’avait absolument pas faite la veille, tiens, et s’avance doucement, en essayant de ne pas faire craquer le parquet, vers la cuisine, pour y poser ses sacs sur la crédence. Le flash du “boom” de son livre sur le sol et du sursaut d’Erin vient clignoter devant ses yeux, alors elle amortit ses gestes, et pose les courses avec délicatesse. Tout, tout, TOUT ce qu'elle fait depuis la veille, est en direction d'Erin. Revenir voir Erin. Faire les courses pour Erin. Ne pas faire peur à Erin. Ne pas déranger Erin. Tout. Vingt-quatre heures, et il est devenu une ligne de vie. Un fil d'Ariane.
Luu Li ouvre les placards, tous les placards, juste pour voir leurs contenus, et savoir comment ranger tout ce qu’elle a ramené pour … ici. Chez Erin, et de temps en temps, un petit peu, chez elle. Elle fronce son museau en constatant le … manque d’organisation malgré le peu de contenu dans les rangements. Alors elle se tourne vers le jeune homme, en levant deux doigts en l’air.
“Deux questions. Est-ce que je peux ranger la cuisine comme je veux, ou est-ce que ça te dérange ? Et est-ce que tu as des choses que tu ne veux pas du tout manger ?”
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Nemo
Mar 6 Fév - 15:41
Rien que pour toi
Erin Jae
21 ans Musicien de renommée Séoul, Corée du Sud Marié à sa Solitude
J’ai laissé dormir sans faire de bruit, la jolie fleur rose en dehors de son vase, sur le parquet froid de mon salon. J’ai dû l’observer quelques minutes, sans aucune arrière pensée, sans aucune malveillance, uniquement de la curiosité. Comme un nourrisson qui découvrirait pour la première fois un autre être humain. Elle a vraiment des traits harmonieux, Luu est très belle. Je m’imagine poser délicatement mes doigts dans ses cheveux, sur sa peau claire, son nez, le contour de ses lèvres. Ma main bouge dans le vague mais dans ma tête, elle l’effleure.
Je ne sais combien de temps je suis resté ainsi, mais je l’ai finalement laissée à son sommeil profond et ai regagné mon cocon. Je m’empêche de toucher mon piano pour ne pas la réveiller, mais m’y installe tout de même, travaillant sur le plateau du clavier. Je serai plus à l’aise sur une table ou sur un canapé, mais c’est à cet endroit précis que je trouve toute mon inspiration. Alors j’y reste, assis maladroitement sur le tabouret, un pied posé à côté de mes fesses. La musique me vient d’elle-même, inébranlable et éternelle. Elle n’est jamais très loin, parfois elle se fait très intense et je suis obligée de la poser sur papier pour décharger mon esprit. Cela peut être douloureux mais c’est la plus belle maladie de l’esprit.
Une voix douce et fluette accompagne mes murmures mélodieux. Elle m’appelle, plusieurs fois. Je fronce un peu les sourcils, décontenancé d’être ainsi dérangé. Je le suis d’autant plus quand mes yeux se posent sur une jeune fille aux cheveux roses. Mh ? Mon regard navigue sur le sol sur lequel repose un oreiller et une couverture au milieu des feuilles volantes. Ah oui, Luu. Elle a dormi sur le sol. Tout me revient et un minuscule sourire se forme sur mes lèvres. Je l’aime bien, Luu. J’espère qu’elle dit vrai et qu’elle reviendra demain. Je ne réponds rien mais lui fait un vague signe de la main, la suivant du regard alors qu’elle se dirige vers la porte. Promis, elle a dit.
Quelques minutes plus tard, mon sang se glace en entendant quelqu’un toquer à la porte. Non. Pars… Le rythme était étrange, il passe et repasse dans mon cerveau alors que je reste stoïque, droit comme un bout de métal devant le piano. Mes yeux restent fixés sur le bois de la porte, comme si un démon allait en sortir pour m’enlever. Ce rythme… C’est marrant à quel point il ressemble au clair de Lune. Alors qu’une vingtaine de minutes sont passées, je me décide à aller ouvrir la porte. J’y trouve avec grand étonnement un petit sac de courses. Ce n’est pas la même marque que celle où se rend ma voisine, ce n’est pas elle. Mais non, idiot… Le rythme… C’est Luu. Je le prends, le pose délicatement sur la table de la cuisine et inspecte les quelques achats. Je laisse de côtés les bonbons et les pâtisseries et observe avec surprise l’une des bouteilles de lait à la fraise. Merci, Luu.
*
- Luu. Dis-je dans un murmure après avoir entendu les tocs à la porte.
Elle entre, et je suis admiratif devant elle. Elle me l’avait promis et elle est là, entourée de rose, toujours. Je me lève face à elle, assez loin, et l’observe naviguer dans mon appartement, dans ma cuisine, dans mes placards. Mon sang se glace et je me tends lorsqu’elle ouvre le dernier placard tout à droite. Elle ne semble rien remarquer et le referme aussitôt. L’ouragan en moi se calme aussi rapidement qu’il avait démarré. Je l’écoute, planté là, au milieu de chez moi. Elle veut ranger les choses, faire à manger. Pourquoi veut-elle me faire à manger si je n’ai pas faim ? Je repense alors au biscuit de la veille qui avait si meilleur goût après être passé dans ses mains. Ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose.
- Pas le placard tout à droite. Pas lui. Sinon oui. C’est chez toi, Luu. Je murmure en la regardant la tête penchée.
Je mets du temps avant de répondre à sa deuxième question. Elle n’est pas facile, je n’aime pas grand chose. Tout à le goût de cendre, dans ma bouche. C’est pour ça que je mange peu.
- Tout ce que tu feras sera bon, je veux bien tout essayer.
Je m’approche d’elle, toujours dans ma limite, assez pour que l’on soit tous les deux dans la cuisine.
- Luu. J’attends qu’elle se tourne vers moi. Tu veux de l’aide ?
C’est la première fois que je vois quelqu’un aussi régulièrement -à savoir deux fois en deux jours. J’ai l’impression de lui devoir des choses, plein de choses.
- Cette nuit, ce matin, je me suis dit que tu ne viendrais pas. Alors je t’ai fait un cadeau pour que tu le ressentes et que tu viennes. Mais tu avais promis et tu es là. Alors je suis content. Gêné, je lui souris. Tu veux l’écouter ?
Écoute mon cadeau, Luu. Il est tout pour toi. Rien qu’à toi.
@ Nemo
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