Forks, dix neuf heures trente.
Dernier coup de blush sur ses joues déjà rougies par l'impatience, Renesmée ajustait sa robe alors que le loup ne tarderait pas à venir frapper à sa porte. Elle savait que ses parents allaient la mettre en garde - comme à chaque fois - notamment pour bien se tenir et ne pas hésiter à appeler en cas de problème. Elle avait envie de répondre que Jacob était là pour ça, c'était son protecteur et il pourrait désamorcer n'importe quel conflit. Elle était persuadée de sa force physique et de sa force de persuasion. Ce qu'elle lisait à cet instant même dans le regard de ses parents était davantage l'inquiétude de tout parent quand son enfant sort dehors. Cela était d'autant plus particulier qu'il s'agissait de l'anniversaire des dix huit ans! Si cela ne sonnait guère le glas de la majorité, il avait pourtant une valeur toute particulière pour la jeune fille : l'impression de s'approcher de plus en plus d'un âge mature, de nouvelles expériences qu'elle avait hâte de vivre. Elle avait prévu de le faire avec ses deux meilleures amies le lendemain mais ce soir, elle voulait juste voir Jacob, en tête à tête. Moment privilégié comme il y en avait tant d'autres depuis qu'elle est toute jeune. Il avait été présent à tous les événements, toutes les cérémonies, tous les changements. Un dernier coup d'oeil dans le miroir et voilà qu'elle entend le bruit d'une voiture qui se gare. Pas de doute, c'est bien lui! Elle se précipite vers l'entrée, sa mère lui retient le bras un instant. "Surtout, sois prudente, Renesmée. Tu me préviens si il y a le moindre souci, hein?" . La jeune fille hoche la tête, empruntant un air de fille sage. "Evidemment maman, ne t'inquiète pas!" . Un câlin rapide et elle arrive devant l'entrée où son père et Jacob se disent bonjour. C'est cordial mais il y a toujours eu ce quelque chose inexplicable, comme une gêne ancestrale. Difficile à déchiffrer pour la brune mais elle le ressent. Elle fait un bisou sur la joue de son père avant de faire la bise à Jacob et une petite accolade. Elle ouvre la porte la première pour vite sortir de ce contexte familial quelque peu étriqué et parler de leur soirée.
"Je suis contente que tu sois venu me chercher!" lui dit t-elle avec un large sourire. "Où allons nous?" . Excitée comme une puce, elle se demande où Jacob compte la conduire. Son ventre se tord chaque minute un peu plus : est-ce pour la faim ou pour ce qu'elle compte lui dire ce soir?
De nombreux rêves qui l'ont conduit à une seule et même conclusion : elle le veut et pas que comme un grand frère, un ange gardien ou un garde du corps.
En tant qu'homme, en tant que prétendant.
Est-ce un rêve possible à concrétiser?

Forks, dix neuf heures trente.
Il se frotte les mains. Comme pratiquement tous les jours quand il doit voir la jeune femme. Il ne se frotte pas les mains comme un pervers, encore moins comme le gif mondialement connu… Non… C’était un tic nerveux. S’il s’occupe de ses mains, il ne s’occupe pas de Nessie. Pas qu’il n’ait pas envie de s’occuper de Nessie. Il adorait être avec elle, lui parler, la faire rire, la protéger. C’était dans son cœur, son âme, son esprit, ses gênes. Tout ce qu’il veut, tout ce qu’il aspire, c’est de pouvoir être un gardien pour elle. Une personne qui aide, la relève, lui rends sa vie plus jolie.

Sauf que la jeune femme était aussi de plus en plus jolie. Pas qu’elle n’était pas mignonne, adorable, bébou avant … mais depuis quelques mois déjà, elle était plus une femme qu’une enfant. Et c’était pour ça qu’il se sentait obligé de se frotter les mains de stress. Parce qu’il avait envie de la toucher, et qu’il n’en avait pas le droit. Une imprégnation était une âme sœur, mais il n’avait pas besoin d’y avoir de l’amour… Ce genre d’amour charnel et tendre qui lie deux amoureux. Il n’avait pas besoin de cet amour, là. Et pourtant, quand il attendait à la porte de la maison de Bella et Edward, il le ressentait.

Il aurait tellement voulu pouvoir s’imprégné d’elle et ensuite tomber amoureux. Mais cela n’avait été comme tout le monde. Elle est une demi-vampire, et il l’avait connu enfant, mais elle avait grandit trop vite. Elle était une femme attirante et désirable alors qu’elle n’avait même pas dix ans … et maintenant ? Cela faisait pratiquement dix ans qu’il essayait d’oublier des pensées peu recommandables. Surtout quand il attend à côté d’un homme qui peut lire dans les pensées. Grâce à une chance inouïe, le pouvoir d’Edward ne fonctionne pas avec les loups-garous. C’était déjà ça de pris. Il reste à côté et sourit à la jeune femme avant de répondre à son accolade.

- Bien sûr que je suis venu, fit-il une voix dans l’air frais de Forks, qui même en été était froid, mais Jacob ne le remarquait même pas, je n’aurais manqué ça pour rien au monde.

Il l’accompagne jusqu’à sa voiture, lui ouvre la porte avant de glisser un baiser sur sa joue.

- Joyeux anniversaire Nessie. Pour marquer le coup, je voulais te montrer un endroit très spécial. Je te ramène que demain matin, vers 10 heures.

Mais il avait pris deux chambres, ça… Il n’y avait jamais eu à réfléchir. Deux chambres. Dans le phare du cap Flattery. Tout en haut du phare, il y avait deux chambres avec une ouverture en verre pour voir les étoiles. Il pourrait rester le temps qu’elle s’endorme et ensuite il s’éclipserait. Il lui sourit en la rejoignant à l’intérieur de la voiture avant de lui tendre un petit cadeau avec un gros « 1 » écrit dessus.

- Dix huit ans, dix huits cadeaux, reprit-il. J’espère que tu n’as pas trop faim car on arrive que dans une heure, mais je te promets que ça vaut le détour.

Il y était allé, une fois. Une seule et unique fois. Avec sa mère, alors qu’il avait sept ans… et il avait besoin de montrer à Nessie une partie de lui. Ce paysage, ce moment, le lever du soleil depuis le phare. Il avait envie de lui partager un peu de son passé, tout comme il avait envie de lui partager son futur. Est-ce que ça faisait de lui quelqu’un d’égoïste ? A ne pas douter.

Ce soir était le grand soir, la jeune femme en était persuadée. Elle avait fait le calcul dans sa tête : les dix huit ans, la majorité qui approchait à grands pas et les hormones... Elles étaient tout aussi présentes que chez n'importe quel autre adulte de son âge et en plus, dans son cas, l'humain (enfin si on pouvait dire cela) plutôt l'être vers lequel ses pensées étaient destinées était bien réel. Ce n'était pas un fantasme de l'inconnu non, il était identifié et cela depuis un bon moment. Au vu de cette situation quelque peu "délicate", seule une amie très proche était au courant de la nature de ses sentiments avec la promesse de ne rien divulguer, même sous le coup de n'importe quel chantage. En effet, il était bien trop dangereux que ce genre de confessions sorte du cadre très proche... Qu'allaient penser ses parents de tout cela ? Elle n'y avait pas vraiment songé et pourtant il s'agissait là d'une question cruciale. Ils seraient forcément au courant à un moment donné. Le plus tard serait le mieux sachant qu'ils ne seraient pas très heureux de l'apprendre...

Elle avait déjà voulu que ce ne soit pas lui, que ce soit un autre homme pour que cela soit plus facile. Elle qui avait encore une grande part de timidité était tiraillée entre son amour pour lui et le fait de se protéger. Certes, il avait été un protecteur tout ce temps et il l'avait préservé du moindre danger. Que pouvait t-il penser maintenant que ce danger venait directement d'elle ? Elle avait lutté, espérant que ce premier amour pourrait s'évaporer à la lumière de d'autres bel âtres qui lui donneraient les mêmes sursauts, des sueurs semblables, des échos au coeur aussi sincères que ceux qu'elle avait envers Jacob. Les mois, les années lui avaient démontré qu'il n'y avait que lui. Quoiqu'il en coûte, elle devait aller au bout de ses sentiments, de cette histoire pour ne pas avoir de regrets.

Sa galanterie et son attention légendaires lui provoquèrent un nouveau sursaut. Léger, à la poitrine comme pour lui faire une piqûre de rappel : elle devait se dévoiler à lui, elle n'avait pas le choix. Il déposa un baiser sur sa joue et elle frémit instantanément. Ses joues deviennent roses et elle tente de sourire pour ne pas se laisser envahir par ses émotions. Une fraction de seconde pour se contrôler et voilà qu'il lui annonce qu'il ne la ramène que le lendemain matin. Elle écarquille les yeux, le sourire aux lèvres.
- Oh c'est vrai? Jacob, je suis tellement contente! s'exclama t-elle en lui sautant dans les bras. Certes il avait ouvert la portière pour qu'elle se glisse dans la voiture mais elle ne voulait manquer pour rien au monde l'opportunité de le remercier. Elle s'engouffra ensuite dans la voiture, l'air interrogateur. - Qu'elle est donc cette surprise ? Tu ne finiras jamais de m'étonner!

Il lui tendit un cadeau parfaitement emballé avec le numéro '1' dessus. Elle le prend, intriguée.

- Dix huit cadeaux? Vraiment???

Elle n'en croit pas ses oreilles, il lui avait donc réservé dix huit surprises pour ses dix huit ans. A bien y réfléchir, aucun jeune homme ne pourrait lui donner autant d'attention, de promesses et de joyaux comme lui pouvait le faire.

Elle ne peut attendre plus longtemps alors elle ouvre ce cadeau. Elle y découvre une carte de visite d'un hôtel... au cap Flattery. Elle cligne des yeux pour les réouvrir une fois, une seconde fois. Elle trépigne d'impatience, la faim l'ayant quitté un instant.

- Tu commences déjà comme cela ? Quelles autres merveilles m'attendent! J'ai hâte de savoir! dit t-elle avec un air taquin.
- Tu sais que c'est très bien qu'on ait autant de temps car... nous avons beaucoup de choses à nous dire. Enfin, surtout moi.. Elle a envie de s'autobaffer maintenant, sans attendre. Quelle idiote, voilà qu'elle commençait à se spoiler toute seule avant même de diner. Est-ce qu'il allait s'inquiéter ou juste se questionner ? Bon sang, il fallait qu'elle attende le bon moment...

Jacob observa Renesmée. Sa Nessie. Sa douce et incroyable Nessie. Il ne sait pas comment faire pour lui faire comprendre ses pensées. Il ne sait même pas ce qu’elle pense. Que cela soit le câlin ou son … quoi ? Aura, physique, son adorable petit sourire qu’elle lui faisait parfois ? Non. Il ne pouvait pas dire … Il ne savait pas ce qu’elle pensait, et il doute qu’une fille aussi pure que Nessie puisse avoir la moindre idée de ce qu’il pense. Comment aurait-il survécu si elle avait eu un petit copain ? Un amoureux ? Mon dieu, il pensait encore à cela alors qu’elle ouvrit le premier cadeau pour voir la carte de visite. C’était juste pour lui montre où ils allaient, pour qu’elle apprécie. Un cadeau sur 18. Ils n’étaient pas tous aussi minuscule, ou grand. D’autres étaient plus grands physiquement, mais plus petit. Cela dépend. Il avait tout fait amener dans la chambre de la jeune femme. Il mit sa main sur celle de la jeune pour en tourner la tête alors qu’il commençait à rouler vers leur destination.

Il y a une heure de distance, et pour ça aussi, il avait un plan. Parce qu’il avait tout prévu, lui, pour que Nessie soit heureuse. Et que lui ne pense absolument à rien de romantique pour la jeune femme. Nope. On ne pouvait pas avoir des pensées romantiques pour une fille que l’on a connu enfant, et ça, même si son corps n’était plus celui d’un enfant depuis 13 ans. Il ne pouvait pas. Cela ne se faisait pas. Il ne serait pas le genre de personne à tomber sous le charme d’un bébé… Même si c’était son imprégnation et la femme qui comptait le plus dans sa vie. Il a dit non.

- Il n’y aura pas que des énormes cadeaux. Parfois, certes seront plus petits, mais plus personnelle. Tu devrais regarder dans la boîte à gant. Peut-être même que l’un de tes cadeaux s’est glissé à l’intérieur.

Bien sûr que c’était le cas, il l’avait mis lui-même ici. Le second cadeau était une clé USB qu’elle pourrait mettre dans la voiture. Avec un best-of de toutes les musiques qu’elle aime, même celle qui était des dessin-anime ou des musiques de publicités. Il avait mis dans la clé USB tout ce qui pourrait la faire chanter. Il aimait la faire chanter. Savoir si elle chantait bien, c’était une autre histoire… mais il aimait qu’elle s’amuse à chanter les mêmes paroles que la musique, ou qu’elle se trompe et essaie de le cacher. Il aimait toutes ses petites choses chez elle. D’incroyable petite chose qui faisait battre son cœur plus vite. Il la regarde et pose à nouveau sa main sur celle de la jeune femme. Vive les voitures automatiques qui offraient de plus grands mouvements.

- Nessie, tu sais que si tu veux me parler de quelque chose, tu n’as pas à hésiter. Quelque chose te tracasse ? S’enquit-il avant de sourire à nouveau, tu peux m’en parler quand tu veux, ou pas, mais tu sais que je serais toujours là pour toi.

Et ça, jusqu’à sa mort. Ou la sienne. Il ne pourrait pas vivre très longtemps sans son imprégnation. Il doute d’ailleurs pouvoir trouver une femme un jour, alors qu’il laisserait tout tomber pour elle. C’était étrange, parfois, ce que le destin s’amuse à faire avec les autres. Le destin l’oblige à n’être que son bienfaiteur, son frère, son protecteur… laissant à Nessie tout droit de vivre sans lui, quand lui ne pourrait pas vivre sans elle.

- On arrive dans une heure, il est pas impossible que ton cadeau numéro trois te soit offert d’ici là, mais je n’en dirais pas plus.

Plaisirs numéros 2588778 avec Nessie, teaser. Il aimait bien la faire réfléchir. Il savait déjà qu’elle se demandait ce que pourrait être les 16 autres cadeaux. Et il avait hâte. Tout simplement. Parce qu’il allait la rendre heureuse, puis demain, il la rendrait à ses parents comme d’habitude et il s’éloignerait comme il doit le faire. Pour son bien. Pour qu’elle puisse vivre, sans lui.  

Aussi incroyable que cela pouvait être, tout était parfait. Après autant d'années à le côtoyer, à l'observer, à l'attendre voilà qu'il lui avait mis les petits plats dans les grands et les cadeaux fleurissaient à mesure qu'elle avait pénétré dans la maison et dans son immense jardin. Il avait caché des surprises tandis qu'elle découvrait avec joie à quel point il la connaissait. Il savait exactement comment la toucher, l'attendrir et pour ainsi dire comment la rendre encore plus folle de lui. La vérité était bien là : elle était amoureuse de lui et si lui ne voyait rien n'importe qui dans la rue pouvait bien déceler chez la jeune femme un regard rempli d'admiration et d'amour pour le loup garou. Après avoir fait la chasse aux cadeaux dans cette belle demeure que Jacob avait loué pour le week end, ils avaient entrepris une balade avant que la nuit tombe. Jacob avait été très gentleman de l'emmener dans un restaurant italien pour la brune, elle qui adore les pâtes aux fruits de mer! C'était un dîner délicieux où ils parlaient avec ferveur, leurs visages si proches que Nessie crût vaciller un moment.


Ils n'étaient pas rentrés trop tard, l'occasion pour la jeune femme de choisir un film à regarder.
Nessie avait choisi de mettre un des Harry Potter car elle aimait beaucoup trop la magie et toutes les péripéties de l'apprenti sorcier.

A la fin du film, elle entreprit d'aller se démaquiller et se changer pour dormir. Elle avait opté pour une haut en dentelle et un shorty. Elle comptait bien passer à l'action cette nuit car elle ne lui avait toujours pas dit au brun. En effet, elle mourrait d'envie de lui dire ses sentiments, lui crier qu'elle l'aimait et que rien de plus ne compterait à présent. Elle avait de l'appréhension tout simplement car elle avait la crainte qu'il ne partage pas ses sentiments. Peut être n'était il qu'un protecteur après tout ?

Elle retourna vers lui dans le couloir pour lui déposer un bisou sur la joue. Un geste d'affection succin et bien au deçà de tout ce qu'elle voudrait faire.

"On va se coucher?" lui demanda t-elle, persuadée qu'ils pourront dormir dans la même chambre. Elle accompagne sa demande par un large sourire comme pour l'amadouer un peu plus. Elle espère qu'il ne la laissera pas seule,pas ce soir. Pas maintenant qu'elle s'apprête à tout lui dire.

Jacob avait beaucoup d’appréhension pour la journée… mais verdict, elle passa à une allure folle qui le déconcerté totalement. Ils ont pus profiter de leur relation sans les douloureux regards qu’on leur porte parfois. Le postulat de leur lien est biaisé depuis des années. On l’a déjà traité de pédophiles ou de pervers d’être ainsi proche de cette gamine. Et oui, elle l’était… mais il ne peut rien faire contre le destin. Si on lui avait demandé à lui, avant tout ça, il n’aurait pas choisi Nessie juste né pour s’imprégner. D’ailleurs, la magie lycan est une belle salope de faire vivre ça à certains. Il devrait y avoir un moment où l’on rencontre sa destinée, à un âge qui ne donne pas l’impression de mériter les bracelets ! La journée est passée si vite que le soir arrivant, il ne pouvait que douter du bon déroulé de leur soirée. Il a pris deux chambres dans un phare à ciel ouvert, mais le ciel était couvert de nuage qui obscurcissait la nuit mieux qu’un manque de lune. Il n’est pas content contre la météo qui lui a honteusement menti. La pluie commença même à tomber alors qu’ils arrivèrent à l’intérieur.

Il lui a offert presque tous ses cadeaux. Il en restait quelques uns. Il restait encore un collier avec le symbole de la meute en argent qu’il a fait pour elle. Autant pour rappeler qu’elle fait parti des siens, que pour trouver un moyen de se défendre des loups qui sont, pour la plupart, allergique à ce matériau. Lui ? Cela ne lui fait rien du tout, et son père pense que cela a un rapport avec leur ancêtre. Ils choissirent un film. Dont il se fiche totalement, avec simplement la jeune femme contre lui. Le bruit de la pluie contre la verrerie tape doucement et empêche de voir les étoiles… Mais Nessie n’en semble pas particulièrement dérangé. Harry Potter, ou Drago, a sa préférence de toute évidence. Il la laisse se préparer et fait de même. Lui ? Il ne porte qu’un caleçon mais la pudeur n’existe plus quand on est un loup qui déchire ses habits à chaque transformation. Il embrasse la joue de la jeune femme pour l’amener à sa chambre qui, comme le salon, possède une verrière exposant le ciel.

- Voici ta chambre.

Sur le lit, un gros nounours avec un cœur brodé avec des trous dans les bras. C’était son cadeau. Le cœur, il l’a brodé, mais comme il est moche il a pris une peluche pour le tenir et donner quelque chose de jolie. Il lui offre son cœur. Il sourit avant de faire un nouveau baiser sur le front cette fois.

- Dors bien Nessie. Et si jamais tu as un problème, ma chambre et de l’autre côté du couloir, tu ne peux pas la manquer, il n’y a que trois portes dans ce phare.

Il rit et la laisse là… mais le cœur n’y est que faussement. Quand il la vu lui sourire, il a pensé à quelque chose terriblement pervers. Il la pensé à la prendre dans ses bras, à remonter ses jambes autour de lui et à l’embrasser jusqu’à la plaquer contre le lit pour la déshabiller. Et ça, ce n’est pas normal. Il secoue la tête pour atteindre sa chambre. Il a pris une douche avant de venir lui dire « bonne nuit ». Il se met dans le lit, les mains derrière sa tête et le corps prenant toute la place. Il se demande comment il pourrait survivre à plus de temps avec elle. Il a tellement conscience d’elle, de son corps, de sa poitrine dont il devine parfois les tétons sous ses tissus tendus, ou simplement de l’aspect de ses cheveux, sauvagement emmêlé après une nuit mouvementé. Il soupire et respire. Il sent qu’elle n’a pas bougé. Il ferme les yeux et se concentre sur elle. Elle sort de la chambre, pourquoi ? Il ne le sait pas… Pas encore.

A l'issue de cette journée qui avait été des plus généreuses et incroyables, voilà que Jacob indiquait à la jeune femme sa chambre. Elle pénétra à l'intérieur et découvrit un nounours avec un coeur brodé. Un large sourire s'afficha à nouveau sur son visage et elle se retourna vers Jacob en s'écriant : "Jacob! Il est trop mignon!" . Elle se jeta à son cou, consciente que son désir s'exprimait déjà. Elle se détacha de son étreinte assez rapidement et il lui dépose un baiser sur le front. Elle ferma les yeux, soulagée. Elle était apaisée de sentir toute la douceur et la tendresse qu'il lui accordait. Elle le sentait et elle savait pertinemment qu'il serait là pour elle, quoiqu'il arrive. Elle savait que le moment de lui annoncer ses sentiments allait survenir et elle espérait du fond de son cœur qu'il répondrait positivement à son amour. Elle pouvait déceler une protection, une tendresse mais de là à être certaine qu'il serait à même d'être son petit ami : c'était un risque à prendre. Elle le regarda s'éloigner alors qu'il lui disait que c'était sa chambre. Sérieusement? Il allait vraiment la laisser dormir seule ? Elle fronça les sourcils.

Elle repensa à tout le déroulé de la journée : du restaurant où il lui envoyait un regard rempli d'émoi au moment partagé devant le film. La chaleur qui émanait du loup avait beau être connue de la jeune femme elle avait senti à leur séance film comme une émotion, une adrénaline. Est-ce qu'elle rêvait ou l'homme avait le coeur qui battait plus vite ? Elle secoua la tête, pensive. Elle se demandait si tous les éléments qu'elle notait représentaient la réalité ou bien si ils réitéraient sa propre théorie de l'amour partagé ? Elle était tant persuadée de ses propres ressentis qu'elle n'était pas prête de se prendre un mur. Elle fit les cents pas dans sa chambre : à l'image de sa mère dont elle partageait ce point commun elle pesait le pour et le contre. Au bout de cinq minutes elle décida de sortir de la chambre pour rejoindre celle de son protecteur.
Qu'allait t-elle prétexter ? Une grosse araignée, une insomnie ?

Elle frappa à la porte et décida d'ouvrir dans le même temps, bien trop impatiente. "Jacob? Je n'ai pas envie de dormir...". Elle se rapprocha du lit, prête à s'y laisser tomber pour se rapprocher de lui. Elle poursuit, confiante. "En faite, j'ai quelque chose à te dire..."

Il est couché sur le lit. Les bras croisés derrière sa tête. Il pense à tout. Il pense à la jeune femme dans les draps. Il la pense nue. Il se tend. Il sait que la jeune femme sera parfaite et ardente entre ses bras. Jacob a été un humain sexuellement actif avant de devenir loup. Il a eu des copines et des conquêtes. Des plans culs et des sex friends… Il a eu tout ça. Même après qu’il soit devenu loup. Même après son imprégnation. Même s’il est lié à Renesmée, sa jeunesse était sous la coupe de ses parents et il a toujours été mal à l’aise de savoir qu’il voulait une enfant comme compagne à tout jamais. Le problème ? Elle n’est pas humaine. Elle est rapidement devenue très belle. Il a réussi à repousser ses désirs en les jetant sur d’autres, et il a évité de la regarder comme une femme. Mais maintenant ? Elle a dix huit ans, de corps et d’esprit. Elle est sexy. Elle est chaleureuse. Elle a une poitrine qui déborde et des jambes longues qui pourraient s’enrouler autour de son buste. Tout ça, il le sait. Il en a parfaitement conscience.

Mais ça n’empêche que ça fait de lui un prédateur sexuel et un danger pour elle. Il ne pouvait pas se permettre d’utiliser le cœur de Renesmée et l’attraction du loup pour ça. Il voulait qu’elle tombe amoureuse, et il voulait lui faire des choses si indécentes que même des vampires millénaires n’ont pas expérimenté… C’est… Il était un pervers. Enfin. Il est un pervers. Il aime les films pornographiques et les histoires excitantes… il aime tout ça. Et il ne peut certainement pas y penser avec elle dans l’équation. Il sent qu’il pourrait avoir une érection rien qu’à penser à elle et sa manière nonchalante parfois de se mettre dans des positions sexuellement attirantes. Comme quand elle a naturellement entouré ses bras autour de son cou, approchant sa poitrine de lui alors que la fraicheur de la journée commencé à débuter. Elle ne voulait qu’un peu de chaleur, elle ne voulait pas qu’il lorgne sur sa poitrine et voit les tétons tendus par le froid. Elle est innocente. Il soupire et se renfonce dans son lit alors qu’il l’entend arriver. Il ne doit pas penser à elle ainsi. Il se le refuse.

Il ouvre un œil et la regarde approché. Elle semble… différente, comme si elle a trouvé une détermination étrange. Il se redresse et sourit doucement, comme le protecteur qu’il est.

- On peut retourner dans le salon et regarder la suite d’Harry Potter si tu veux. Je suis sûr que tu t’écrouleras de sommeil. Je n’aurais plus qu’à te porter dans ton lit.

Il lui sourit, gentillement… même si la voir si proche de lui alors qu’il est dans « son » lit… et voir qu’elle est si légèrement habillé, ça le tend. Heureusement, en tant que loup il peut brider ses instincts et surtout il peut cacher son émoi à Nessie. Elle ne lit pas dans les pensées, elle. Et même son pouvoir ne fonctionne pas. Alors elle n’est qu’une humaine comme les autres, ce soir. Une humaine avec qui il peut faire l’amour ? Il secoue la tête doucement en suivant d’un sourire. Il fait un petit tapotement à côté de lui.

- Tu sais que tu peux tout me dire, Nessie. Mais après, il faudra aller dormir. J’ai promis à tes parents de te ramener demain à vingt heures. Même si on peut prolonger le week end de trois jours si je me souviens bien des propositions sur la brochure.

HRP – Il est tellement à l’ouest. Il va falloir qu’elle soit plus entreprenante la petite. (D’ailleurs, est-ce que tu es à l’aise dans les scènes +18 ou tu préfères que quand ça arrivera on ellipse ?) En tout cas je l'imagine bien avoir 1000 et un fantasme je te préviens xD)

A le voir couché sur le lit les bras derrière la tête, Renesmée n'a qu'une seule certitude : elle ne voulait que lui. Lui qui avait été son protecteur depuis tout ce temps, lui qui lui offrait une épaule sur laquelle se reposer. Voilà qu'elle était dans la même chambre que lui, consciente qu'il allait de toute évidence lui présenter son aide plutôt que d'imaginer autre chose. La faute, peut être à cette innocence qui l'habitait depuis sa naissance. Elle ne faisait pas référence à une vie potentiellement tranquille -elle avait suffisamment connu d'événements rocambolesques avec ses parents et Jacob - mais plutôt à ce trait de caractère qui l'accompagnait depuis son enfance. Elle avait la réputation d'être timide, de ne pas aller au devant des choses et cela elle en avait bien conscience. Par exemple, cela l'empêchait à cet instant même qu'il puisse envisager qu'elle le drague.

Quand il lui propose de regarder Harry Potter, elle rit jaune. Elle avait beau s'attendre à ce qu'il soit prévenant comme à son habitude elle n'imaginait pas être si... vexée qu'il la voit que comme une amie, une personne à protéger quoiqu'il arrive. Elle fait un non de la tête alors qu'il lui sourit à présent. Elle a beau n'avoir que très peu de tissu sur elle, elle a extrêmement chaud. Le fait de devoir lui annoncer ses sentiments, sans doute. Elle suffoque même, consciente que cette nuit pourra être la dernière avec leurs statuts respectifs. Demain... Tout sera différent. Demain, il comprendra qu'elle a été entreprenante et qu'elle le veut.

Il lui assure à nouveau de sa confiance, de tout ce qu'elle pourrait lui dire. Une invitation qu'elle prend au pied de la lettre. Le saut dans le vide est maintenant et elle n'a aucun parachute. Elle se lance enfin, se rapproche de lui pour plonger son regard noisette dans le sien. Elle se tient sur ses genoux, croise ses jambes. "Jacob, justement je dois te dire..." commence t-elle en se raclant la gorge. "Je veux que tu sois près de moi tout le temps...encore plus que maintenant. Je t'aime, Jacob." . Elle avait l'estomac tellement noué que lui avouer a l'effet immédiat de la soulager. Elle respire profondément, le temps d'observer sa réaction. Elle croit percevoir une bosse sur son boxer. Est-ce qu'elle lui fait de l'effet? Elle croit rêver... Lui aussi alors, l'aimerait ? Ni une ni deux, elle se précipite sur lui, prenant son visage dans ses mains pour un baiser des plus langoureux. Elle n'y connaît rien, elle ne fait que répéter ce qu'elle a vu dans les films mais elle essaie de s'appliquer, tournant sa langue dans un sens puis dans un autre. Ses yeux se ferment, ce moment n'appartient qu'à eux. Enfin.