L’espionnage concurrentiel. Tu n’y avais pas pensé en vérité. Tu avais oublié la possibilité que la concurrence pouvait éventuellement essayer de trouver un moyen de venir pendant vos entraînements pour trouver moyen de copier, vous devancer ou essayer de compter en avances vos point pour faire mieux. Tu avais oublié cet aspect-là du sport, parce que tu n’as jamais compris l’intérêt, l’avancement de perdre du temps à copier les autres plutôt que de trouver quelque chose qui t’est propre. Alors, oui, pour toi, c’était simplement impossible. Tu te masses la nuque, grimaçant et regardes un peu autour en murmurant.

- T’es… T’es sûre… J’veux pas emmerder Ja.. Le coach… Vraiment…

Tu soupires, te rectifiant rapidement en baissant les yeux. C’est vrai que pour le moment, personne ne sait pour elle et lui. Enfin, personne. Peut-être que le reste de l’équipe se doute, mais ne dit rien pour ne pas le froisser, le grand Rivers. Alors que bon, cela fait un moment désormais. Presque quatre ans en comptant bien. Toi, t’es dans la confidence, mais parce que tu as tout vu depuis le début, tu sais. Et tu sais aussi qu’il attend d’en parler à ses filles. L’ex-femme a été mise au courant, l’a mal pris, mais est restée en ville pour que les petites voient leur père.

Mine de rien. Ça compte. Mais le problème n’est pas là désormais. Tu te grattes le bras et secoues la tête.

- Mais t’as raison… J’ai pas fait gaffe, j’ai merdé… J’irais lui parler… Tu… Tu veux qu’l’appelle ?

Que tu demandes. Peut-être que plus vite, ce sera fait, mieux ce sera et plus vite cette maudite sensation partira. Plus vite, tu pourras reprendre sereinement l’entraînement, te remettre sur les rails et permettre à ta meilleure amie de briller à tes côtés. Tu souris un peu, tout de même nerveux.

Il demande si elle est sûre, affirmant qu'il ne veut pas déranger James mais, oui, Alessandra est sûre d'elle. Puisque ni l'un ni l'autre ne sait de quoi il s'agit, puisque ni l'un ni l'autre ne sait de quoi il retourne, ça pourrait très bien être très problématique. Il faut absolument que James soit prévenu. Après tout, c'est son centre. Et si quelqu'un s'amuse à espionner les patineurs du centre, alors, cela devient le problème de James. Il doit s'assurer de la sécurité des personnes qui fréquentent les lieux. Et cela passe aussi par garantir à tous les athlètes la protection de leurs programmes, de leur réussite à venir. Ils ne peuvent pas cacher quelque chose comme ça au coach, ce n'est pas possible. Il doit être mis au courant et ce dans les plus brefs délais, afin de pouvoir agir. Afin de pouvoir faire le nécessaire. Renforcer la sécurité du bâtiment, procéder à l'inspection de tous les équipements, pour vérifier que rien n'a été piégé, renforcer la surveillance des personnes qui ont accès au lieu. Évidemment James doit être au courant, il n'y a pas d'autre solution. Wesley peut ne pas vouloir le déranger mais les deux amis n'ont pas d'autre choix que de prévenir l'homme de ce qu'il se passe. Ça pourrait être grave, ça pourrait nécessiter de prendre des mesures. Il n'y a que lui qui puisse les prendre.

"- Oui nous devons lui dire. Imagine si on se rend compte finalement que les lieux sont effectivement surveillés ? Ça trahirait un problème de sécurité et si il se passe quelque chose après, on s'en voudra de ne pas avoir fait ce qu'il fallait." remarque la jeune femme.

Elle a raison, dit-il, et il promet d'en parler à James. Le mieux serait de le faire le plus rapidement possible. La jeune femme hoche la tête. En fait, ils devraient même le lui dire immédiatement, pour qu'il puisse décider de la suite à donner à tout cela. De toute façon, si ça n'est pas dit dans la journée, il faudra bien qu'elle le fasse le soir même. Il est évident qu'elle ne pourra pas lui cacher ça. Après tout, James n'est pas seulement son coach, il n'est pas seulement le propriétaire du centre, il est aussi son compagnon, l'homme qu'elle aime. Elle ne peut pas lui cacher quelque chose d'aussi gros. Pas quand ça pourrait en prime avoir des répercussions sur toutes leurs carrières. Sait-on jamais. C'est un risque qu'elle n'est pas prête à prendre.

"- Je pense qu'il vaut mieux le lui dire le plus tôt possible pour qu'il puisse prendre lui-même les décisions qui s'imposent, après..."

Tu grimaces. Tu grimaces parce que tout prend la tournure que tu craignais. Tu passes tes mains sur le visage, râlant contre toi-même. Pourquoi tu n’y a pas pensé ? Pourquoi tu n’as pas été plus lucide ? Tu soupires un grand coup et hoches la tête avant de sortir de la patinoire, cherchant tes protèges-lames en premier avant d’attraper ton téléphone. Tu cherches frénétiquement son nom dans tes contacts et grimace un peu. Message ? Appel ? Avec elle en témoin ? Pas de témoin ? Tu regardes autour de toi une dernière fois, la sensation qui ne part pas et soupire avant de lever les yeux vers Alessandra.

Tu te ronges un ongle et appuies sur le bouton d’appel après avoir hésité quelques secondes, entendant la tonalité qui s’active. Mais tu n’as pas le temps de revenir en arrière, te disant que peut-être, c’était plus logique que ce soit elle qui l’appelle, mais… Trop tard. Le quadragénaire verra ton nom sur son écran et pas celui de ta meilleure amie. Oh merde… Tu paniques un peu avant d’entendre qu’on décroche. Tu couines, surpris.

- Wesley ? Tout va bien ?

Tu paniques, manques de faire tomber ton téléphone et déglutis, te raclant la gorge. Tu es.. Pathétique. À se demander comment Alessandra fait depuis plus de vingt ans. Tu pourrais l’entendre se facepalm si tu n’avais pas mis le haut-parleur.

- Coach ?
- Oui, je t’entends, tout va bien ?
- Bah.. Heu.. Comment dire…

Tu lèves les yeux vers la brune devant toi, demandant de l’aide en silence. Mais bon. Dans cette histoire, tu es seul contre les deux, tu le sais. Tu déglutis. Tu inspires profondément et prends ton courage à deux mains pour expliquer.

- J’ai… J’ai un problème…
- Tu es où ? A la patinoire ? Tu veux que j’appelle une ambulance ?
- Hein ? Ah non non ! C’est pas… un accident…
- Comment ça ? Tu es avec Alessandra là ? Vous avez besoin que je vienne ?

Au secours…

Il faut qu’il prévienne James, qu’il parle de tout ça et il faut le faire maintenant. Il faut le faire le plus tôt possible pour que ce dernier puisse prendre les décisions qui s’imposent. Il faut le faire dès maintenant pour qu’il puisse éventuellement organiser une fouille complète du bâtiment à la recherche de caméra, micros ou tout autre chose qui pourrait indiquer qu’ils ont effectivement été espionné par la concurrence. Ils ne peuvent pas remettre ça à plus tard. Bien sûr, elle pourrait en parler à James elle-même ce soir mais… Mieux valait ne pas perdre de temps, surtout s’ils en avaient déjà trop perdu.

Il appelle donc et après une ou deux tonalités, la voix de James se fait entendre. Alessandra en a un petit frisson. Pourquoi faut-il toujours que cette voix lui fasse un putain d’effet ? Pourquoi faut-il qu’elle y soit encore aussi sensible, alors même qu’ils vont bientôt fêter leurs quatre ans ? On pourrait croire qu’avec le temps elle se serait habituée et ne se comporterait pas comme une petite adolescente énamourée chaque fois qu’elle l’entendait mais… Non. C’est plus fort qu’elle. Et quittant la glace, elle enfile ses protèges lames et s’installe dans les gradins, s'asseyant sur ces derniers en même temps que Wesley essaie de s’expliquer. Évidemment, au bout du fil, James ne comprend pas trop, s’inquiète de l’éventualité d’appeler une ambulance, que l’un ou l’autre soit blessé mais, rapidement, son meilleur ami fait savoir que non, ce n’est rien d’accidentel. Rien de cette envergure. Juste un putain de problème de sécurité dont ils ne connaissent pas encore toute l’étendue potentielle.

"- Ouai, j’suis là" répond la brune quand son compagnon demande si Wesley est avec elle. "On a besoin de te parler. On va aller au vestiaire histoire de se changer et on dit qu’on se retrouve dans ton bureau dans une dizaine de minutes ? Ou au café en face…"

Le café en face c’est peut-être une meilleure idée, d’ailleurs. Dans un endroit neutre, où personne ne pourrait les espionner, ou aucun micro ou caméra ne captera leur entrevue… Parce que d’un coup, elle n’est pas sûre. Qui dit qu’il n’y a rien dans le bureau de James, après tout ? Sûrement le fait que le presse n’ait pas encore balancé leur liaison. Mais ça ne constitue pas une preuve suffisamment tangible à son sens.

Évidemment, c’est elle qui prend les choses en main, qui réussit à parler, dire ce qui ne va pas et qu’il faut rapidement vous retrouver, établir les choses. Elle propose déjà un rendez-vous, coupant définitivement l’entraînement. Tu n’aimes pas ça, te grattant le bras en sachant ton emploi du temps perturbé par tout ça. Tu détestes quand ça arrive et tu sais que c’est de ta faute. Tu le sais pertinemment et que tu vas t’en vouloir encore un peu pour les prochains jours. Tu soupires un peu et attends qu’ils terminent la discussion. Il y a un temps de silence et tu es là, à attendre, téléphone en main.

Tu grimaces un peu. Tu ne peux pas savoir à quoi il pense, vu que tu ne le vois pas. Tu paniques. Beaucoup. Tu n’aimes pas commencer la saison en ayant James en colère. Tu sens l’envie soudaine de manger du chocolat pour te calmer. Mais ce serait dépasser les bornes, passer au-delà de ton programme nutritionnel et ce serait pire.

- Coach ?

Nouveau silence. Ok, il n’aime pas ça. Tu te sens comme un gamin pris dans une grosse bêtise. Tu déglutis en entendant un grand soupir de l'autre côté du combiné. Il n’aime pas la situation et tu vois d’ici son regard bleu qui te fusille du regard. Et sa voix grave, qui râle, hurle. Tu te pinces les lèvres.

- Prenez une table au café, j’arrive.

Tu n’as pas le temps de rajouter quelque chose qu’il a raccroché. Tu baisses la tête et te poses sur le banc le plus proche. Tu craques un peu en grimaçant, en silence. Tu plonges ton visage dans tes mains et soupires profondément.

- Mais quel con je suis ! Y a qu’à moi qu’ça arrive ce genre de connerie… Putain…

Pendant un long moment après qu’elle ait parlé, il ne dit rien, ne lui offrant que le silence en réponse et elle sait ce que ça veut dire. Elle sait que ça signifie qu’il est un mélange de contrariété, de curiosité, d’angoisse aussi, un peu. Contrarié de ne pas savoir ce qui se trame, de devoir attendre plusieurs minutes pour savoir enfin de quoi il s’agit. Contrarié aussi parce qu’il sent que c’est quelque chose d’assez important, assez grave, si elle a interrompu l’entraînement pour qu’ils parlent tout de suite. Et elle ne sait pas trop ce qu’il peut s’imaginer que c’est, là, tout de suite. Elle attend, patiemment, que l’homme lui accorde une réponse. Wesley aussi, de toute évidence, puisqu’il finit par l’appeler, comme pour s’assurer que l’homme est toujours au bout du fil. Un grand soupir les informe que oui, il l’est.

S’installer au café. Elle hoche la tête même s’il ne peut pas la voir. Le café c’est bien, le café c’est mieux. Là-bas, ils sont au moins sûr qu’il n’y aura pas de mouchard. Rien qui puisse entendre leur conversation, même si ce qui perturbe tant Wesley a peut-être déjà entendu la leur. Peu importe. Ce n’est pas une raison pour en rajouter. Pas une raison pour que ceux qui les écoutent, qui que ce soient, prennent la mesure de leur décision et interviennent pour… Elle ne sait trop quoi, en fait. Qu’est-ce qu’ils pourraient faire ? S’infiltrer dans le centre et récupérer le matériel ? Ce n’est pas si terrible à priori mais… Le café, c’est mieux. Bien mieux. Plus sécurisé.

"- Ok, à de suite !"

Elle se redresse rapidement, jetant un regard à son meilleur ami en lui affirmant que ça va aller, avant de prendre la direction des vestiaires pour se changer rapidement, remettre les vêtements avec lesquels elle est arrivée le matin-même et surtout enfiler une paire de chaussures plus adaptée à la ville, même s’il est scandaleux de voir à quel point elle peut marcher avec ça aux pieds sur toutes les surfaces. Au moins toutes celles du centre.

"- T’es prêt ?" qu’elle demande pour Wesley en jetant un coup d'œil au jeune homme, passant son sac sur son épaule avant de prendre la direction de la sortie.

Il est encore tôt, pas vraiment l’heure à laquelle elle a l’habitude de sortir, encore moins celle où elle a l’habitude d’être dehors et elle est presque surprise par le peu de monde qu’il y a au café quand ils y prennent une table, même si c’est logique. C’est même si peu plein que la serveuse se pointe tout de suite avec la carte, demandant quand-même s’ils savent déjà ce qu’ils veulent. Alessandra acquiesce mais questionne Wesley du regard.

"- Ok alors un double expresso, un chocolat viennois et…" elle se retourne vers Wesley pour lui laisser le soin de compléter leur commande avec la sienne.

Ils se mettent d’accord, sans pour autant te demander ton avis, mais ils font bien. Après tout, tu aurais été incapable de prendre une décision tout seul, de réfléchir correctement. Alors, oui, tu les laisses faire, les laisses s'organiser et sais de toute façon que tu vas devoir repasser par les vestiaires pour te changer, la suivre et devoir discuter. Au café d’ailleurs. Ils se sont mis d’accord pour aller au café qui est en face, pas loin, pour être tranquille, au calme, juste vous trois, et des oreilles qui ne seront pas attentives. Tu soupires alors qu’elle finit par raccrocher.

Tu te lèves ensuite avec elle, reprenant ton téléphone et avance vers le vestiaire pour t’habiller tranquillement. Lentement. Tu ranges tes patins dans ton sac, mettant tes chaussures de sport en soupirant un peu. Tu gardes un peu la tête baissée, un instant avant de te redresser quand une voix te sort de tes pensées. Tu redresses les yeux vers elle et te lèves avec ton sac sur les épaules. Tu hoches la tête.

- Ou… Ouais… On y va..

Tu la suis en gardant la tête basse, évitant de croiser les regards. Tu soupires un peu en entrant dans le café, grimaçant un peu et te poses en face de ta meilleure amie. Le café semble vide, silencieux. Tu grimaces doucement et poses ton sac sous la table à tes pieds en serrant les dents. Alessandra fait la commande pour elle, pour son copain, mais toi.. Toi, tu n’as pas envie. Tu n’as pas soif, tu n’as pas faim. Tu secoues la tête, fait signe à la serveuse.

- R.. Rien… Merci…

Tu grimaces et te grattes la tempe avant d’entendre la clochette de la porte. Tu es dos à cette dernière, déglutis et lèves à peine le regard quand tu vois passer à côté de toi ton aîné, le coach.

Veste sur les épaules, le col repassé, tu récupères tes affaires et prends les clés de voiture, le visage fermé. Tu as appris une mauvaise nouvelle. Une très mauvaise nouvelle. Tu n’aimes pas ça, tu ne connais pas encore les tenants et aboutissants, mais tu sais qu’il faut agir vite. Tu sors en trombe, te mets au volant et conduis assez rapidement en ville pour te garer devant le centre. Tu sors et fais volte-face pour aller vers le café. Par chance, il y a peu de monde. Tu tiques quand même en t’arrêtant un peu. Tu fronces les sourcils, croyant reconnaître une moto garée pas loin avant d’entrer dans le bâtiment.

Tu cherches rapidement tes patineurs du regard avant de croiser les yeux de celle qui partage ta vie depuis presque quatre ans désormais. Tu t’approches et prends une chaise pour te mettre à ses côtés.

- Ah parfait. Vous êtes là.

Que tu clames avant de retirer ta veste pour la mettre sur ta chaise. Tu passes une main sur ton visage en soupirant. Tu attends un peu, observant les deux jeunes, les scrutant, connaissant parfaitement leurs réactions, leurs façons d’être. Alessandra attend sagement, Wesley est nerveux, désolé. Tu te redresses, bras croisés et tu vois la serveuse qui arrive avec les boissons. Tu souris légèrement, un instant.

- Oh merci… J’en ai vraiment besoin là…

Que tu dis, croisant le regard de la brune, sachant très bien que c’est elle qui a dû le commander pour toi. Tu récupères la tasse brûlante dans tes doigts pour souffler un peu dessus. Tu retrouves un peu de calme, l’esprit plus serein malgré ce nuage qu’il y a au-dessus de vos têtes. Tu approches ton visage d’eux, reposant la tasse sur la table, les bras croisés dessus.

- Ok, dites moi ce qui se passe... Et pas de cachotterie, je ne suis pas vraiment d’humeur.

Wesley a l’air un peu tendu et elle ne peut pas dire qu’elle ne le comprend pas. Elle sait que c’est toujours assez… intimidant que de sentir James contrarié. Elle est bien placée pour le savoir, puisqu’elle partage sa vie et qu’elle se sent presque comme ça, elle aussi, quand son partenaire est agacé pour quelques raisons que ce soit, même quand ça ne la concerne pas. Elle n’aime pas le voir comme ça, en général. Et elle peut parfaitement comprendre, alors, qu’il en soit de même pour Wesley, d’autant plus s’il a l’impression de devoir se reprocher quelque chose, que ce qui arrive est de sa faute. Pourtant ce n’est pas le cas et la seule chose qui pourrait lui être reproché, finalement, c’est d’avoir tant tardé à en parler. Quoiqu’elle aurait pu, elle aussi, essayé de le pousser à se confier sur tout ça bien plus tôt. Mais non. Elle avait préféré attendre qu’il lui parle de lui-même, quand elle avait remarqué qu’il était un peu ailleurs, depuis la reprise.

Rejoignant le café, ils s’installent dans celui-ci et Alessandra passe rapidement commande pour elle comme pour James, Wesley ne voulant rien pour sa part, trahissant son estomac noué et ses préoccupations. Elle pousse un léger soupir en l’observant, tendant le bras pour serrer sa main dans la sienne, la lui caresser du pouce, le réconforter tant bien que mal malgré la table qui les sépare.

"- T’inquiète pas, ça va bien se passer…" affirme la jeune femme en appercevant déjà la silhouette de James qui entre dans le café, les rejoignant d’un pas décidé comme il les aperçoit.

L’homme prend place à ses côtés, ayant retiré sa veste pour la placer sur le dossier de la chaise et les observe tour à tour en silence, tandis qu’elle attend sagement qu’ils se lancent. Qu’ils sachent par où commencer. Et sa main se pose sur la cuisse de son partenaire, à défaut de pouvoir appuyer sa tête sur son épaule, ressentant la contrariété qui l’anime déjà alors qu’ils n’ont pas ouvert la bouche.

La serveuse arrive, pose leurs boissons sur la table et s’éclipse, tandis que James remercie la brune pour la tasse, affirmant qu’il en avait besoin. Elle sait. Elle le sait très bien, même. C’est bien pour cette raison qu’elle a pris la liberté de commander avant qu’il n’arrive, du reste. Et c’est aussi pour ça qu’elle lui laisse le temps de boire, prenant une gorgée de son chocolat viennois, elle aussi, avant de se lancer, comme il demande à ce qu’ils racontent ce qui se passe et ce sans cachotteries, parce qu’il n’est pas d’humeur.

"- Wesley se sent comme… espionné à la patinoire ? Il a l’impression d’être suivi." souffle-t-elle, la voix basse, pinçant les lèvres. "Et c’est seulement quand il est à la patinoire alors… J’ai pensé qu’il était peut-être question d’espionnage concurrentiel… Et qu’il faudrait peut-être fouiller le centre à la recherche de caméras, micros ou… Je ne sais trop quoi."