Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Lun 18 Déc - 18:08
Ennemies to lovers
Mise en situation
Mezrael et Riona sont en dernière année de cursus magique dans la prestigieuse université Silver Gates. Elle le hait de tout son être, croyant dur comme fer aux mensonges que sa meilleure amie et ancienne petite-copine de Mezrael lui a raconté suite à leur rupture. Lui, il ne comprend pas vraiment cet acharnement mais se doute que son ex y est pour quelque chose. A moins que la rousse soit juste aussi cinglée que son amie. Quoi qu'il en soit, il préfère la mettre de côté, estimant qu'il n'a pas à se justifier auprès d'elle. Néanmoins, leurs pouvoirs comptant parmi les plus puissants, ils se retrouvent dans la même expédition et dans le même binôme visant à prouver leur talents à leur pays. Plusieurs missions leur seront affectées tout au long de l'année. Alors finiront-ils par s'apprivoiser, ou par s'entretuer ?
« Be Here»
I'm saddened once again, can't you see ? I don't wanna live this way, I don't wanna be here anymore. I can't live with this pain, I just wanna feel something more.
Messages : 845
Date d'inscription : 04/06/2022
Région : J'habite en théorie, parce qu'en théorie tout se passe bien
Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Lun 18 Déc - 18:18
Riona De Hillynor
J'ai 25 ans et je vis à Calliopea, Eldenight. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors moyen,. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire entre deux relations pas très stables et je le vis plutôt bien, je crois.
Dans la salle de réunion, Riona et cinq autres de ses camarades avaient été convoqué. Aujourd’hui, on allait leur donner leur première grosse mission de l’année et autant dire que toute l’école était en effervescence. Professeurs comme étudiants parlaient dans les couloirs. Il faut dire que le groupe était composé exclusivement d’une partie des mages les plus puissants du campus, et qu’ainsi tous les regards étaient rivés sur eux. Leur réussite, en plus de prouver que ces élèves méritaient d’être admis à des postes importants, rejaillirait sur l’école, considérée comme la plus prestigieuse depuis des siècles dans leur pays. Et bien sûr, leur périple permettrait de débarrasser le monde d’un fléau notoire. Autrement dit, l’échec n’était pas permis. Ni pour eux, ni pour l’école, ni pour leur pays d’une manière générale. En tant normal, les missions étaient un temps fort pour l’université et pour le Royaume, et il fallait surtout composer avec l’ego plus ou moins prononcé des étudiants choisis. Aujourd’hui cependant, l’administration avait des préoccupations plus graves. Riona était certes une élémentaire capable de contrôler les quatre éléments avec une rare puissance, son tempérament impulsif voire instable faisait que sa magie lui échappait parfois. Pour couronner le tout, son esprit était suffisamment robuste pour résister aux assauts d’une bonne partie des mages psi. Du moins, s’ils parvenaient à briser son bouclier psychique, ça ne se ferait pas sans mal. La rouquine était ainsi un problème à elle toute seule, mais elle était bien trop précieuse pour qu’on l’enferme dans un cachot avec des chaînes qui l’empêcheraient d’utiliser sa magie. Pour l’heure, les académiciens préféraient continuer de travailler avec elle (et sur son comportement) en espérant qu’elle mûrisse. Si elle parvenait à maîtriser ses pouvoirs, elle serait un atout majeur et incontournable auprès des siens, et surtout auprès de sa majesté. En attendant, ils n’étaient pas inconscients au point de la laisser partir à l’aventure sans surveillance. Mise en binôme avec Mezrael, un psi aux capacités exceptionnelles, elle serait sous son égide à son insu. L’impétueuse rouquine manqua d’ailleurs de s’étouffer en apprenant la nouvelle. « Quoi !? Pourquoi avec lui ? » s’insurgea-t-elle devant son professeur qui soupira. « Les groupes ont été fait de manière à ce que les pouvoirs physiques et psychiques s’équilibrent, exactement comme on le fait chaque année. Chaque groupe et chaque binôme devant faire face à une menace spécifique, la puissance des diverses magies doit être égale. » Riona soupira et croisa les bras, boudeuse. C’était une façon comme une autre de dire qu’on ne mettait pas les plus faibles avec les plus forts pour éviter qu’ils se fassent tuer au premier croisement. Et oui, c’était logique. Juste... pourquoi est-ce qu’on la mettait spécifiquement avec lui ? Des psi redoutables, il y en avait d’autres... L’élémentaire n’écouta que vaguement la suite. De toute façon Monsieur Parfait serait derrière elle pour lui dire quoi faire, non ?
Dès la fin de la réunion, Riona attrapa son sac et se précipita dehors, direction la chambre qu’elle partageait avec Ahelis. Elle ne sut donc jamais qu’après son départ, le professeur avait demandé à Mezrael de s’entretenir avec lui à l’abri des oreilles indiscrètes, afin de lui donner officieusement la permission, au nom du directeur lui-même, d’utiliser sa capacité de contrôle sur les esprits pour stopper la rousse si jamais elle venait à perdre les pédales. « Vous pouvez aussi l’assommer avec une onde de choc mentale j’imagine. Tout ce qui vous paraîtra nécessaire. Il vous ait seulement demandé de ne pas la rendre à l’état de légume en détruisant sa psyché. » L’homme d’une soixantaine d’années l’observa en silence. Il semblait hésiter quant à la suite, mais décida finalement de lui donner un conseil. « Je sais qu’elle peut être insupportable mais... elle n’a pas un mauvais fond. Je suis certain que si vous parvenez à comprendre comment elle fonctionne, vous ferez l’un des duos magiques les plus éminents de ces derniers siècles. » Mage psi lui-même, le professeur avait toujours mis un point d’honneur à ne pas utiliser son don pour s’introduire dans l’esprits de ses contemporains sans leur consentement, à moins que la situation ne l’exige. Et il espérait sincèrement être parvenu à inculquer cette valeur à ses élèves au cours de sa longue carrière. Il était cependant fier de ce qu’était devenue Mezrael et ne doutait pas qu’il serait un excellent psi usant de ses talents pour le bien des autres.
Ouvrant la porte à la volée, les talons de ses bottes de rockeuses résonnèrent lourdement sur le sol tandis qu’elle avançait dans la chambre. Elle lança son sac près de son bureau et se jeta dans son lit, agacée. « Qu’est-ce qui se passe ? L’entretien était si horrible que ça ? » s’enquit Ahelis en voyant sa coloc fulminer en silence. « Ça allait, jusqu’à ce qu’on me colle ce Darkensen sur le dos. Je me demande bien ce que j’ai pu faire pour que mon karma m’en veuille à ce point. » pesta-t-elle. La blonde l’observa avec circonspection. Parler de son ex n’était jamais facile après tout ce qu’il lui avait fait subir. S’en rendant compte, la rousse se redressa, le visage contrit. « Oh, excuse-moi... Je te balance ça comme ça après ce qui s’est passé... » Plusieurs mois avaient passé depuis leur rupture, mais Ahelis en souffrait toujours. Riona se leva et vint étreindre fraternellement sa coloc, la seule qui parvenait à supporter son caractère depuis toutes ces années. « Tu sais, si ça peut te réconforter, je peux le rôtir comme un poulet. Je dirais que c’était le dragon. » sourit-elle pour alléger la peine de son amie. Cette dernière répondit à son sourire. « Tentant ! Mais sérieusement, fais gaffe. Ces sales serpents de psi peuvent s’infiltrer dans ta tête et t’obliger à faire ce qu’ils veulent, ou te faire oublier des trucs importants... Je suis pas rassurée que tu doive faire ta première mission avec lui. » Riona lui sourit tristement. « Je sais, moi non plus. Mais c’est pas comme si j’avais le choix... » Les deux amies se prirent les mains et restèrent un instant dans le silence. Et tandis que la rousse se demandait comment cette coopération forcée allait se passer, la blonde priait pour que la vérité n’éclate pas. Même si elle ne doutait pas que sa meilleure amie la croyait et la défendrait jusqu’au bout.
Deux jours plus tard Entre appréhension et irritation, Riona avançait sur la route, perdue dans ses pensées. Pourquoi devaient-ils tout faire à pied ? Quel intérêt d’avoir les jambes en compote, des ampoules aux arpions et un souffle au cœur une fois qu’ils seraient devant le dragon ? C’était n’importe quoi ! Enfin, elle n’était pas la plus à plaindre. Elle pourrait toujours utiliser ses talents de vol quand elle serait trop fatiguée pour marcher. Cependant le chemin risquait d’être long. En dépit de ses talents, elle n’était pas très appréciée depuis qu’elle avait mis le feu à une aile de l’université. Certains considéraient qu’elle n’avait aucun contrôle sur ses pouvoirs et qu’elle était un véritable danger public ne méritant pas sa place parmi l’élite. D’autres la dédaignaient car elle ne venait pas d’une grande famille renommée. D’autres encore avaient simplement peur de cette rousse qui pouvait se transformer en furie et en un véritable brasier, détruisant tout sur son passage. Non, elle n’avait que sa meilleure amie qui l’acceptait et la soutenait. Et un jour, elle leur montrerait à tous, ce dont elle était vraiment capable et qu’elle avait la totale maîtrise de ses capacités ! Pour l’heure, malheureusement, elle devait se contenter de supporter cette troupe d’idiots. Et, contrairement aux autres binômes, elle ne s’entendait pas vraiment avec le sien. Riona, marchant à l’arrière du groupe, soupira. Il fallait juste qu’elle prenne sur elle et se montre patiente.
« Be Here»
I'm saddened once again, can't you see ? I don't wanna live this way, I don't wanna be here anymore. I can't live with this pain, I just wanna feel something more.
Messages : 103
Date d'inscription : 24/07/2022
Crédits : SObade
Univers fétiche : N’est fait que du réel jusqu’à présent mais veut bien essayer d’autres choses !
Préférence de jeu : Les deux
Laecca
Dim 14 Jan - 21:28
Mezrael Darkensen
J'ai 25 ans et je vis à Calliopea , Eldenight. Dans la vie, je suis étudiant en magie en dernière année à l'université Silver Gates, et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis enfin célibataire et je le vis plutôt très bien.
« Qui ça ?! » Il laissa échapper son exclamation un peu plus forte qu’il ne l’avait prévu, en même temps que son nouveau binôme, devant le professeur de sa promotion, mais il n’avait pas pu s’en empêcher lorsqu’il avait entendu le nom de son binôme. Un nom qu’il aurait préféré ne plus jamais entendre de l’année. Déjà qu’il n’avait pu s’empêcher de devenir morose lorsqu’il l’avait aperçue à l’une des tables de la salle de réunion. Plus qu’une année à faire avant de prendre un poste au sein du royaume, une année d’étude et surtout de pratique pour montrer sa valeur et avoir les meilleurs chances d’avoir un travail intéressant et prestigieux. Et voilà qu’on lui collait Riona dans les pâtes pour sa première mission. Mez se permit de lever les yeux au ciel à l’explication du vieil homme avant de reporter son attention sur le briefing. Certes, c’était un grand honneur d’être l’un des premiers choisit pour cette mission. Surtout pour une mission aussi délicate. Mais vraiment, c’était un sacré handicap que de devoir veiller à ce que la rouquine ne foute pas tout en l’air. « Je préférerais encore affronter un dragon à main nu… » Il avait soufflé tout bas sa réponse, mais en voyant les sourcils du professeur se relever, suivit de peu par ses lèvres, il sut qu’il n’avait pas été si discret que cela. Le vieil homme reprit son sérieux et s’adressa à tout le groupe. « Je compte sur vous. Menez à bien cette mission et vous aurez un avenir tout tracé devant vous. Je vous reverrais à votre retour pour votre rapport. » Faisant comme les autres, Mez se leva et voulu se diriger vers la sortie à la suite de ses camarades, mais il fut arrêter par le professeur qui lui demanda de rester un peu plus longtemps, histoire d’avoir une conversation en privé avec lui. Il savait déjà de quoi il allait lui parler, et ça ne l’enchantait pas. Il savait qu’il ne pourrait pas faire changer d’avis qui que ce soit sur la décision, il ne voyait pas quoi ajouter. Il resta pourtant calme et attentif en écoutant le professeur et ne pût s’empêcher de sourire à son idée. Il faudrait d’ailleurs qu’il l’approfondisse au calme, tiens. Ne trouvant rien à rajouter, le blondinet se leva et s’inclina respectueusement avant de quitter le bureau de l’homme le plus important de l’université. Il paraissait même qu’il connaissait personnellement la famille royale. Malgré toute l’admiration que Mezrael avait pour cet homme et son parcours, il l’avait de travers en ce moment même. Dévalant les marches deux par deux, il aurait dû retourner dans sa chambre afin de se plonger dans le dossier sur la mission, mais au lieu de ça, l’étudiant se dirigea vers l’air d’entraînement. Il avait besoin d’évacuer la nouvelle, et surtout de se vider l’esprit avant de se mettre en condition pour la mission qui aurait lieu très prochainement.
Cela devait faire deux heures qu’il répétait les mêmes mouvements avec son épée contre un pauvre mannequin d’entraînement à qui il manque d’ailleurs un membre. A chaque coup qu’il lui portait, il ne voyait un visage. Deux en faite. Celui de Riona, mais surtout celui d’Ahelis, la meilleure amie et colocataire de la première, et surtout son ex petite amie. La pire erreur de sa vie pourrait-il même dire. Il avait bien remarqué le regard des autres élèves depuis leur rupture il y a quelques mois. Il avait mis plusieurs semaines avant de comprendre que son ex crachait sur son dos et racontait ouvertement des mensonges sur leur relation. Ça l’avait mis dans une rage folle, surtout que tout ce qu’elle pouvait dire était bien loin, très loin même de la vérité. Il frappa un coup plus fort et décapita ce pauvre mannequin. Il finit par poser son épée et reprit son souffle alors qu’un flot de souvenirs lui revenait en mémoire. Au début rien ne laissait présager le désastre qu’était cette fille. Leur histoire lui avait fait regretter d’avoir une conscience et de ne pas s’infiltrer dans l’esprit de ses proches. Il avait toujours mis un point d’honneur à ne pas utiliser son pouvoir sur les autres, sans qu’il n’en ait l’autorisation. Cela lui aurait permit de savoir qu’elle était complètement folle et possessive. Et qu’en plus elle se permettait d’aller voir ailleurs alors que pour Mezrael, la fidélité avait toujours été quelque chose d’important. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’avait plus eu aucunes relations sérieuses depuis Ahelis. Il n’avait même pas prit la peine de se venger en infiltrant ses rêves, comme il en avait la capacité. Chose qui pourrait probablement changer après cette première mission si les choses ne se passaient pas bien avec Riona. Délaissant son épée, il finit par retourner dans sa chambre et se prépara en se plongeant dans le dossier de sa future mission.
Deux jours avaient passés et le moment du départ avait enfin sonné. Mélange d’excitation et d’appréhension, Mezrael s’était levé aux aurores pour se préparer. Surtout psychologiquement à la présence de Riona. Il la connaissait à peine, puisque lorsqu’il fréquentait encore sa colocataire, elle s’effaçait toujours pour leur laissait de l’intimité. Et le peut de fois où ils avaient passés un peu de temps ensemble, il ne s’y était pas intéressé plus que ça. Pourtant il savait plusieurs jours sur elle. Parce que dans cette école, les nouvelles allaient bien plus vite d’un message télépathique. Il savait qu’elle était forte, très forte dans son domaine, tout comme lui l’était. Mais elle était tout autant instable. Ce qui pouvait la rendre très dangereuse, notamment sur le terrain. C’était pour ça qu’il était son binôme. Dans le fond, il aurait dû se sentir honoré d’avoir été choisit pour la superviser, parce qu’il avait les capacités nécessaires pour la maîtriser au besoin. Mais bordel, il s’en serait bien passé. Surtout quant il sentait le regard qu’elle pouvait poser sur lui. A la tête du groupe, Mezrael s’arrêta sur le bas côté et se laissa dépasser jusqu’à l’apercevoir. Il aurait préféré se tenir le plus loin possible d’elle, mais l’enjeu de la mission était trop important pour laisser parler la rancœur. Il attendit donc que Riona soit à son niveau pour se remettre en route à ses côtés. « Essaie de ne pas nous ralentir. On a encore du chemin à faire. » Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire que l’asticoter comme ça, mais il ne pût s’en empêcher. Après tout, étant responsable d’elle et de la maîtrise de ses pouvoirs, il devait bien la tester un peu pour voir à quoi s’attendre exactement. En tout cas, une chose était sûre : il n’hésiterait pas à faire tout ce qui était nécessaire pour éviter l’échec de la mission, même s’il fallait la mettre hors jeu.
Messages : 845
Date d'inscription : 04/06/2022
Région : J'habite en théorie, parce qu'en théorie tout se passe bien
Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Mar 16 Jan - 20:46
Riona De Hillynor
J'ai 25 ans et je vis à Calliopea, Eldenight. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors moyen,. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire entre deux relations pas très stables et je le vis plutôt bien, je crois.
Toujours dans ses pensées, elle se rejouait la scène d’il y a deux jours, lorsque le professeur leur avait annoncé les binômes. Qu’elle soit horrifiée en entendant le nom du sien se comprenait. Ce type était le mal incarné derrière son sourire d’ange. Mais que lui ait osé prétendre qu’il préfèrerait se battre contre un dragon, ça c’était méprisable ! Comme s’il la connaissait... Bien qu’au fond, elle ne pouvait nier que ça lui faisait plaisir. Selon ses propres dires, elle serait plus dangereuse que ces magnifiques créatures considérées comme la plus grande menace du monde. Ça lui allait. Et il ferait mieux de s’en souvenir quand elle lui grillerait les trois neurones qu’il avait dans le cerveau. Parce qu’il avait beau être apprécié des autres étudiants, de l’équipe éducative et posséder de puissants pouvoirs psi, on verra s’il est aussi rapide qu’il le prétend quand elle lui balancera un éclair sur la tronche à ce sale petit hypocrite ! D’autant qu’elle avait suivi scrupuleusement les cours qu’on lui avait donné pour se cuirasser l’esprit et contrer les intrusions mentales. Sans doute le seul cours qu’elle n’ait jamais manqué et dans lequel elle avait le plus bossé. Donc non, même pour lui, il ne sera pas si aisé de venir s’immiscer dans sa tête. Qu’il essaie d’ailleurs, elle saura le recevoir. Enfin, une chance dans son malheur, il avait pris l’exact contraire de son placement dans la file. Si elle le détestait cordialement, la réciproque était vraie. Ce qui n’était guère étonnant, puisqu’il savait qu’elle connaissait toutes les horribles choses qu’il avait faites subir à sa meilleure amie durant leur relation. Il se tenait donc en début de file tandis qu’elle préférait rester en arrière. D’ailleurs ça ne l’étonnait pas que M. Hypocrite se donne des airs de leader. Il aimait ça, être sur le devant de la scène et écraser les autres de sa prétendue supériorité. Eurk, ça lui donnait envie de vomir. Quant aux autres, elle les connaissait de loin. Certains étaient dans sa classe mais elle ne leur avait jamais vraiment parlé. Puisqu’on la traitait en paria, autant qu’elle agisse de la sorte. D’autant que ça l’arrangeait. Riona avait toujours détesté les belles petites cases dans lesquelles on aimait classer les gens, et elle était fière de ne pas en faire partie. Contrairement à eux, elle se moquait d’avoir une place prestigieuse. Ici ou ailleurs, elle ne se sentait pas à sa place. Et puis pourquoi devrait-elle utiliser sa magie à leur service ? Elle ne s’était jamais vraiment sentie accepter parmi l’élite alors passer sa vie entière à leur côté... non, ça ne lui disait rien. Comme dirait son idiot de binôme, elle préférerait se faire piétiner par un dragon. Mais bon, elle n’avait pas le choix. Riona était obligée de supporter ces missions pour terminer son année. Par-dessus tout, elle devait prouver qu’elle maîtrisait pleinement ses talents. Hors de question qu’on la transforme en légume juste parce que des crétins pensaient qu’elle était incontrôlable. De toute façon, elle y avait déjà réfléchi. Si ça devait arriver, soit elle s’enfuirait, soit elle déchainerait toute sa puissance et en emmènerait le plus possible dans sa chute. Si elle partait, elle ne le ferait pas seule. Mais bon, le mieux était encore de montrer qu’elle était plus forte qu’ils ne le pensaient.
Soupirant une nouvelle fois, la rousse sentit tout son être se mettre sous tension quand elle aperçut l’autre serpent sur le côté de la route. Apparemment, il avait fini par se décider de venir lui casser les pieds. Comme si marcher pendant des heures ne suffisait pas... Instinctivement, ses mains se refermèrent en deux poings et elle les serra si forts que ses phalanges blanchirent. Sa seule vue l’irritait, sa seule présence la révulsait. Il était cependant hors de question qu’elle montre la moindre émotion. Riona se promettait de n’être qu’indifférence face à ses paroles doucereuses et/ou pleine de venin. Sa mâchoire se crispa pourtant dès qu’il se tint à côté d’elle pour reprendre la marche. Elle sentait déjà un mélange de flammes, d’éclairs et de gel lui parcourir le corps. L’idée de générer une racine d’arbre autour de ses pieds pour qu’il se casse la tronche lui traversa même l’esprit. Il fallait pourtant qu’elle reste de marbre, qu’elle lui montre qu’il n’avait aucun pouvoir sur elle. Alors qu’en parallèle, dès qu’il était dans les parages, son esprit était entièrement concentré sur lui tandis qu’elle envisageait toutes les morts possibles qu’elle pourrait lui infliger. Dans son imaginaire, elle l’avait déjà assassiné des centaines de fois. Mais ce qui l’agaçait le plus, c’était que les autres soient aveugles. Comment pouvaient-ils ne pas se rendre compte quel genre de personne était réellement Mezrael Darkensen ? Et en même temps, n’était-ce pas logique qu’un menteur se fasse aisément passer pour la victime ? Tentant de rester calme, du moins en apparence, la rouquine crut qu’elle allait se jeter sur lui pour l’étrangler et lui faire ravaler ses paroles ! C’était vraiment tout ce qu’il avait trouvé à lui dire ? Lui faire comprendre qu’elle était un boulet ? « Au contraire, ne vous privez pas de me devancer. J’utiliserai vos cadavres comme escalier vers mon ascension sociale et professionnelle. » répliqua-t-elle avec suffisance, avant de presser le pas pour se placer au milieu des autres élèves mais non sans lâcher un « Abruti. » à son attention. Et tandis qu’elle s’en allait, le talon de ses bottes claquant sur le sol, quelques flammes s’échappaient de ses poings serrés. En revanche il avait raison, elle avait effectivement commencé à se faire distancer par le groupe sans s’en rendre compte. Par habitude, elle resta cependant à une certaine distance d’eux. Elle n’avait pas le courage de supporter leurs regards, pas plus que leurs conversations. Elle espérait juste que son déplacement suffise à décourager son binôme de venir l’enquiquiner à nouveau. Quant à sa réplique, il l’avait bien cherché. Après tout, il se considérait mieux qu’elle, non ? Eh bien il allait vite se rendre compte que ses pouvoirs psi ne serviraient pas à grand-chose face à un dragon, pas plus que sa misérable épée. Ce sera donc avec joie qu’elle écrasera sa pitoyable carcasse pour remporter, seule, une victoire éclatante contre le reptile volant et qu’elle avancera vers le poste le plus prestigieux qu’on puisse lui proposer. Qui sait si on ne lui donnera pas les honneurs pour avoir vengé ses malheureux compagnons tombés au combat ? Oui, ce serait une belle et douce vengeance... Son seul remord fut d’avoir parlé au pluriel, embarquant les autres membres du groupe dans sa guerre alors qu’ils n’avaient rien demandé. Enfin, pas tous. Car elle connaissait ceux qui murmuraient dans son dos. Et de ceux-là aussi, elle se servirait de marche vers sa glorieuse ascension.
« Be Here»
I'm saddened once again, can't you see ? I don't wanna live this way, I don't wanna be here anymore. I can't live with this pain, I just wanna feel something more.
Messages : 103
Date d'inscription : 24/07/2022
Crédits : SObade
Univers fétiche : N’est fait que du réel jusqu’à présent mais veut bien essayer d’autres choses !
Préférence de jeu : Les deux
Laecca
Mer 7 Fév - 15:47
Mezrael Darkensen
J'ai 25 ans et je vis à Calliopea , Eldenight. Dans la vie, je suis étudiant en magie en dernière année à l'université Silver Gates, et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis enfin célibataire et je le vis plutôt très bien.
Marchant en tête de groupe depuis leur départ quelques heures plus tôt, Mezrael ne cessait de se répéter le plan d’action qu’ils avaient passés les deux deniers jours à élaborer. Mais comme on le sait, le problème avec les plans établis, c’est que jamais rien ne se passe comme prévu. Pour preuve, il avait pensé avec beaucoup de joie au moment où il recevrait sa première mission, et voilà qu’il se retrouvait avec une rouquine instable sur le bras. Faut avouer qu’il avait été quelques peu vexé par son rôle de baby Sitter. Même si dans le fond il aurait dû se sentir flatté de savoir qu’il était le seul en mesure de contrôler Riona si besoin. N’empêche que son rôle n’était autre que surveiller qu’elle n’explose pas en cours de route. Ce n’était pas lui qui allait porter le coup fatal et réussir cette mission. C’était son rôle à elle. Jamais il ne le dirait à voix haute, mais il était impressionné par les capacités de la jeune femme. Ne l’ayant jamais vu à l’œuvre, il avait pourtant entendu tout un tas d’histoires qui aurait mérité dans sa place dans les livres. Tout comme le jeune Psi était les meilleurs éléments des dernières années, la jeune femme l’était également dans son domaine. Même plus puisqu’elle ne maîtrisait non pas un élément mais les quatre. Alors que lui était seulement doué pour infiltrer les esprits des autres. Certes il ne fallait pas sous estimer sa capacité propre, pouvant le rendre très dangereux. S’il avait eu dans l’idée de prendre le contrôle de la couronne, il pourrait avoir le monde à ses pieds. En quelques sortes. Mais ce n’était pas son but, bien au contraire. Mez n’avait jamais vraiment apprécié son don, alors qu’il faisait la joie et l’honneur de sa famille, lui le voyait plus comme une contrainte, ne pouvant pas l’utiliser comme il le voudrait. Élever dans le respect des autres, il avait toujours mis un point d’honneur à ne pas rentrer dans la tête de quelqu’un sans son accord préalable. Sauf bien sûr en cas de danger, là, il n’hésitait pas une seule seconde à prendre son contrôle de ses ennemies.
Mais Riona n’était pas son ennemie. Du moins pas sur le papier. Ils étaient tous les deux étudiants, ensemble sur cette mission. Mais dans la réalité, il aurait largement préféré aller se battre sans arme que de devoir se la coltiner. Comme avec sa colocataire, il n’avait pu se rendre qu’après tout qu’elle était aussi mauvaise qu’Ahelis. D’ailleurs depuis sa rupture, il avait prit soin de ne plus se fier aux apparences, accordant encore moins facilement sa confiance à qui que ce soit. Sans parler de recommencer une relation amoureuse. Il ne s’était toujours pas défait de sa mauvaise réputation, basé sur des mensonges, mais qui collait cependant à la peau. Le plus idiot dans l’histoire, c’était lui. Il aurait pu démentir, prouver que tout ce que l’on dit sur lui n’est pas vrai. Pourtant, pas une fois il ne l’avait fait. Parce que ça n’en valait pas la peine. Si les autres étudiants, ou n’importe qui d’autres d’ailleurs, préférait se faire une opinion sur lui basé sur des dires et non sur des faits, alors ils ne valaient pas la peine qu’on perdre du temps et de l’énergie pour lui. Ses amis, ses véritables amis, ceux qui le connaissaient vraiment, ne lui avait pas tourné le dos quand, suite à sa rupture, les rumeurs avaient commencés. Parce qu’ils le connaissaient et qu’ils connaissaient sa valeur. Il ne lui en fallait pas plus à Mez. Puis de toute façon, il ne lui restait qu’une année avant d’en avoir finit avec l’Université. Il ne reverrait probablement plus aucuns de ses guignols après ça. Et ça lui allait très bien. Jetant un coup d’œil à leur groupe, la chevelure de feu de la jeune femme attira son regard. En fin de convoie, se laissant peu à peu distancer par les autres. Ça n’aurait pas dû l’étonner, mais il ne fallait pas non plus qu’elle les retarde. Alors, Mezrael fit un pas sur le côté pour se laisser dépasser jusqu’à être à la hauteur de Riona. Alors seulement il reprit la marche, se permettant un petit commentaire.
Le temps qu’elle arrive près de lui, le Psi avait eu le temps de l’observer. Il n’avait pas manqué son regard sur lui, plein de haine, les deux poings que formaient ses mains, et qu’elle serrait si fort. Elle ne l’aimait pas. Il l’avait bien compris depuis un petit moment d’ailleurs. Et il n’en faisait pas cas. Elle devait être aussi stupide que sa colocataire pour penser un seul mot de ce qu’elle pouvait bien lui raconter. C’était bien le genre de fille qu’il n’aurait pas approché en temps normal, ne serait que pour demander l’heure. Mais là, il n’avait pas le choix. Ils devaient travailler ensemble. Il devait –malheureusement pour lui- établir un lien avec Riona, afin de pouvoir l’aider si jamais elle venait à perdre le contrôle. Ce qui apparemment était plus que probable au vue de sa réputation. Mez devait tout d’abord se faire une idée par lui-même de la jeune élémentaire. Il devait aussi tester ses limites, pour savoir jusqu’au elle pouvait aller avant de devoir intervenir. A la réflexion, ils auraient probablement dû passer les deux derniers jours ensemble pour régler toutes ses questions. Mais pour Mez, autant que pour elle sûrement, plutôt être avalé tout rond par le dragon que passer plus de temps que nécessaire en sa présence. La rouquine mit plusieurs secondes avant de lui répondre. Le jeune homme haussa un sourcil, c’était presque poétique. Si ça ne sous entendait pas qu’elle se foutait royalement de leurs morts à tous. Il n’eut pas le temps de répondre qu’elle pressait le pas pour s’éloigner de lui. Il eut cependant le temps d’entendre son insulte et ne se priva pas de répondre : « Cinglée. » Ignorant si elle l’avait entendu ou pas, il rajouter tout de même : « Aussi folle que sa coloc… » C’était triste.
***
Les heures étaient passés et ils avaient continués leurs ascension vers l’antre de la créature qu’ils allaient devoir combattre. Mezrael était finalement resté en arrière tout du long, ne pouvant pas s’empêcher de fixer le dos de la rouquine, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir faire durant la mission pour tout faire foirer. Parce que non, il n’avait pas un bon pressentiment par rapport aux prochains jours, et il aurait pu mettre sa fin à couper qu’elle en serait la cause, partielle ou totale. Au bout d’un moment, il siffla à l’aide de ses doigts et fit signe au soldat en tête du groupe de s’arrêter. Il ne restait qu’une heure avant la tombée de la nuit, suffisamment de temps pour établir un camp pour la nuit. Il arriva alors que tout le monde avait déjà posé son sac dans un coin d’une clairière et tout le monde semblait avoir une tâche attitrée. Tous, sauf Riona, bien entendu. Il s’approcha d’elle pour déposer son propre sac avec les autres. « Si tu as besoin de quelque chose, surtout n’hésite pas, nous sommes tous à ton service ici. »
Messages : 845
Date d'inscription : 04/06/2022
Région : J'habite en théorie, parce qu'en théorie tout se passe bien
Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Ven 9 Fév - 13:40
Riona De Hillynor
J'ai 25 ans et je vis à Calliopea, Eldenight. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors moyen,. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire entre deux relations pas très stables et je le vis plutôt bien, je crois.
Elle l’entendit lorsqu’il répliqua et lança un « cinglée » à son attention. Mais la rouquine n’en avait que faire. Depuis le temps, elle ne comptait plus le nombre de fois où on l’avait traitée de folle. C’était tellement devenu banal qu’elle le prenait même pour un compliment maintenant. Parce qu’en définitive, être cinglé dans ce monde de prétendus gens normaux, ça voulait dire qu’elle était différente et ça tombait bien, parce qu’elle l’était et le revendiquait. Riona n’avait aucune envie de ressembler à tous ces nazes avec un balai dans le derrière (pour rester polie) et qui s’écrasaient devant toute personne ayant une autorité plus haute que la leur dans le seul espoir de monter les échelons. Parfois, Riona aimait à penser que si elle avait hérité de talents aussi conséquents, c’était parce que le destin avait décidé de faire un pied-de-nez à tous ces snobs qui se complaisaient dans leurs traditions. Mais pas de chance pour eux, la nana qui débarquait en maîtrisant (ou presque) les quatre éléments, chose qui ne s’était pas vu depuis des siècles, était une sale gamine colérique et provocatrice. Comme quoi, on finissait toujours par récolter ce qu’on semait ! Ils avaient semé le prestige au détriment de vraies valeurs, il récoltait une furie capable de faire s’écrouler toute leur ville d’un séisme. Il fallait croire que même les dieux trouvaient qu’il était temps de donner un coup de semonce à leur monde. De là à savoir comment ça se finirait... Riona avait parfois l’impression que ça ne pourrait jamais bien se terminer. Parce que son problème, ce n’était pas uniquement son manque de contrôle total sur son don. Non, c’était aussi et surtout toute cette colère qui bouillait en elle depuis toujours, et qui menaçait à chaque seconde de toute incendier à des kilomètres à la ronde. Elle y comprit, d’ailleurs. Sans doute la raison pour laquelle, en dépit des quatre éléments qui faisaient intégrantes de son ADN, c’était le feu qui avait toujours prédominé. Et la couleur de ses cheveux ne faisait que mettre un point final à tout cela. Elle aimerait connaître la paix pourtant, et l’avait parfois effleuré. Mais pour chaque répit, les frustrations étaient décuplées. Il ne fallait pas s’étonner qu’après ça la rousse préfère la compagnie des mangeurs de champis hallucinogènes. Au moins leur monde était fun et coloré. D’ailleurs, là, tout de suite, c’était exactement avec eux qu’elle aimerait être. Oh, bien sûr, Riona avait toujours été curieuse de ces fameuses missions de septième année et elle s’était réjouie en se disant qu’elle allait enfin pouvoir utiliser ses capacités à plein régime. Mais ça, c’était avant qu’elle se retrouve avec Mezrael sur le dos. Rien que de savoir qu’on lui avait donné l’autorisation d’entrer dans sa tête en cas de problème – parce qu’il ne pouvait y avoir que cette raison pour qu’il soit son binôme – elle avait envie de le réduire en tas de cendres, là, tout de suite. Malheureusement, même en arguant que c’était un accident, pas sûre qu’on ne la démagise pas. La famille de Mezrael ferait tout pour, comme ses parents qui seraient de leur côté au lieu de défendre leur propre fille.
Tout en continuant de prendre ses distances avec le psi, la rouquine jetait des coups d’œil en arrière de temps en temps. Au début c’était pour s’assurer qu’il ne revienne pas à la charge, mais très vite ce fut parce qu’elle sentait son regard brûlant dans son dos. Plusieurs fois, elle eut envie de se retourner pour lui demander c’était quoi son problème ou de le menacer de l’étrangler s’il continuait à la fixer comme ça. Hélas, il était le meneur de la troupe et s’en prendre à lui n’était pas la meilleure des idées. Riona avait beau avoir le sang chaud, dans tous les sens du terme d’ailleurs, elle n’était pas encore complètement stupide. Et puis elle n’avait pas envie de provoquer d’esclandre. Elle se sentait déjà assez déprimée au milieu de ce groupe dans lequel elle ne se sentait pas à sa place. Un sentiment qu’elle éprouvait dans tous les domaines de sa vie, et qui était aussi un de ses problèmes récurrents. Peut-être même son problème central, en fait... Tout en maudissant le destin de l’avoir projetée sans ménagement dans cette troupe d’arriérés, sa curiosité ne put s’empêcher de se demander comment cette mission aurait pu se dérouler si à ce moment-là Mezrael serait toujours en couple avec Ahelis. Par amitié, et même dévotion dans son cas, Riona savait qu’au lieu de se tenir loin de lui, elle serait au contraire à ses côtés à jouer les gardes du corps, à plaisanter avec lui et à accepter de son plein gré qu’il entre dans sa tête. Car tout ce qui avait de la valeur pour Ahelis en avait pour elle aussi. Son amie était la seule à l’avoir toujours acceptée avec ses bons et mauvais côtés. A ne jamais lui tourner le dos, même lors de ses excès de rage qui la rendaient particulièrement dangereuse. Non, Ahelis avait été présente. Toujours. Donc oui, en retour, Riona se sentait redevable envers elle et était prête à la suivre partout et à la défendre coûte que coûte. Et sur ce même principe que tout ce qu’aimait son amie lui importait, de même elle haïssait tous ceux qui lui faisaient du mal. Mezrael en tête de liste depuis leur rupture.
Au bout de plusieurs heures de marche qui finirent par lasser Riona de se retourner et l’aidèrent même à oublier l’idiot de meneur qui avait finalement décidé de rester en arrière (c’était bien la peine qu’il vienne lui faire des réflexions si c’était pour lui piquer sa place, mais bref), ce dernier fit s’arrêter le groupe pour monter le campement. Riona leva les yeux vers le ciel qu’elle pouvait apercevoir entre les feuillages. Il allait effectivement bientôt faire nuit. Tant mieux, elle commençait à avoir mal aux pieds. L’idée d’enlever ses bottes pour les laisser libres et les masser lui plaisait bien. Après tout les autres étaient occupés à... à quoi d’ailleurs ? Non parce que là, ils avaient plus l’air de s’affairer à construire les fondations d’une nouvelle cité plutôt qu’à monter un camp. Faire un feu et monter des tentes ne demandaient pas autant d’investissement. A moins qu’elle ait raté des informations lors d’un énième bla bla sur la mission ? C’était bien possible. Ce fut donc sans grand étonnement qu’elle entendit Mezrael lui lancer une pique. Comme à son habitude, elle darda sur lui un regard courroucé. « Vraiment ? Dans ce cas aurais-tu l’extrême obligeance d’aller crever derrière ce buisson ? » répliqua-t-elle dans un sourire acide. Puis elle se paya le culot de passer une main dans sa chevelure flamboyante pour lui fouetter le visage lorsqu’elle passa devant lui. « Idiot d’abruti. » songea-t-elle ensuite, lorsqu’elle eut remis de la distance entre eux. Riona utilisa ensuite sa magie pour faire naître une terre fraîche au milieu de l’herbe, se rassembler des pierres en cercle et s’abaisser la cime d’un arbre pour en prélever quelques branches. Elle embrasa ensuite le tout. « Voilà, c’est quand même pas compliquer de faire un feu. » marmonna-t-elle intérieurement. Puis elle créa des réceptacles de bois et de racines qui sortirent de terre et qu’elle remplit d’eau. C’était peut-être plus agréable de se rendre à la rivière qui coulait non loin, mais ça leur permettrait de ne pas avoir à s’éloigner du campement. Puis ça serait vraiment dommage que quelqu’un se noie par accident... Oui, ce serait dommage... songea-t-elle avec un sourire en coin et en jetant un regard à Mezrael. Riona avisa ensuite les pourtours de la clairière pour déterminer le périmètre dont ils auraient besoin pour se reposer sans avoir à se coller les uns aux autres. D’autant que, si elle s’écoutait, la rousse les laisserait en plan pour aller se réfugier dans une caverne qu’elle créerait par ses bons soins. A la place, elle fit s’élever une petite muraille de pierre tout en laissant un accès pour qu’ils puissent sortir si besoin. Elle espérait maintenant qu’on allait la laisser tranquille. Elle voulait bien faire des efforts, mais il n’y avait pas écrit « boniche » sur son front non plus.
Assise autour du feu avec les autres, la rousse mangeait en silence, écoutant vaguement les conversations qui tournaient principalement autour de la mission et du dragon. Il semblait y avoir deux camps : ceux qui étaient excités et attendaient avec impatience de se retrouver face à la créature cracheuse de feu – partie de la discussion ou Riona se retint de leur déclarer que s’ils voulaient se prendre du feu en plein tronche, elle pouvait leur épargner l’ascension et réaliser leur vœu tout de suite – et ceux qui, au contraire, appréhendaient ce moment. Pour sa part, la rousse avait son propre avis qu’elle garda pour elle. Et sa position était très simple : elle n’avait aucunement envie de tuer cette pauvre bête. Elle avait bien plus d’admiration et de respect pour ces reptiles dotés d’une incroyable intelligence qu’envers tout le monde magique réuni. Peut-être qu’elle pourrait laisser le dragon les rôtir et tenter ensuite de l’apprivoiser ? Voilà une issue qui lui conviendrait bien mieux ! L’heure de se coucher arriva rapidement, et Riona partit se pelotonner dans son sac de couchage. Le sommeil mit du temps à arriver mais la marche et ses nerfs à vif eurent raison d’elle et la rousse s’endormit sans s’en rendre compte. Elle rêva du dragon, ce qui était logique. Et elle rêva de Mezrael, ce qui l’était beaucoup moins. Heureusement, à son réveil, elle oublia tout et tous reprirent la route une fois le camp démantelé. Les deux jours suivants furent semblables. Riona marchait en marge du groupe, Mezrael venait pour l’agacer, elle ripostait, puis s’enfuyait. Le soir venu, elle accomplissait ses tâches tout en prenant soin de rester à bonne distance du psi, et se murait dans le mutisme durant les repas. En fait, si elle n’avait pas ces quelques joutes verbales quotidiennes avec le blond, cela ferait trois jours qu’elle n’aurait pas prononcé un mot. Ce qui était rare vu qu’elle avait toujours un avis sur tout et que, d’ordinaire, elle ne se privait pas de le faire savoir.
Le quatrième soir, l’élémentaire ne parvint pas à trouver le sommeil. Ils approchaient du but et le stress était palpable. Même Riona, derrière son assurance de façade se demandait si elle serait à la hauteur. Si elle parviendrait à canaliser correctement et suffisamment la puissance de sa magie pour accomplir la mission. D’autant qu’elle avait un mauvais pressentiment et qu’elle se demandait sans cesse s’ils rentreraient tous à l’université, ou s’il y aurait des morts à déplorer. Et dans ce cas-là, est-ce qu’on la tiendrait pour responsable ? En cours pratique, elle n’avait aucun problème à faire ce qu’on lui demandait, mais dans la réalité, quand des vies étaient réellement jeu, comment allait-elle réagir ? Elle se retournait et se retournait encore dans son sac de couchage, si bien qu’elle entendit le changement de garde. Mezrael prenait le deuxième service. Elle soupira. Elle n’avait absolument aucune envie qu’il rentre dans sa tête mais... et si elle paniquait ? Pire, si elle restait tétanisée, incapable de faire quoi que ce soit ? Riona se tourna une nouvelle fois et posa son regard sur le psi. Et si lui paniquait ? Il était censé coordonnées les attaques mais... au final, c’était sa première fois, comme à eux tous. Fichue mission... ! Tout ça pour prouver quoi ? Et à qui ? La rousse se mit à pester contre le monde entier quand elle crut entendre un bruit. Elle s’immobilisa et resta alerte. Mezrael aussi avait entendu. Il y eut un silence. Puis finalement, elle repoussa sa couverture et se rapprocha du mur protecteur qu’elle avait érigé. Quelque chose n’allait pas. Elle le sentait. Une intuition qui devint réalité lorsqu’une énorme boule de feu s’écrasa contre le mur, en détruisant une partie, et que des cris de guerre s’élevèrent. Au moins, ça réveilla tout le monde. Les guerriers mirent la main à leur épée, tandis que les autres se préparaient à utiliser leur magie. Bientôt, plusieurs hommes tentèrent d’envahir leur campement par la porte d’accès et par la brèche créée. Riona entoura la troupe d’un tourbillon capable de dévier les attaques, ou au moins de les ralentir. Elle se concentra ensuite pour faire émerger des flammes tout autour du camp, histoire de déterminer le nombre d’ennemis et leur emplacement. Puis elle passa à l’offensive, lançant des éclairs, gelant les ennemis et embrasant, tout en faisant de son mieux pour ne pas blesser ses propres coéquipiers.
« Be Here»
I'm saddened once again, can't you see ? I don't wanna live this way, I don't wanna be here anymore. I can't live with this pain, I just wanna feel something more.
Messages : 103
Date d'inscription : 24/07/2022
Crédits : SObade
Univers fétiche : N’est fait que du réel jusqu’à présent mais veut bien essayer d’autres choses !
Préférence de jeu : Les deux
Laecca
Lun 4 Mar - 13:14
Mezrael Darkensen
J'ai 25 ans et je vis à Calliopea , Eldenight. Dans la vie, je suis étudiant en magie en dernière année à l'université Silver Gates, et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis enfin célibataire et je le vis plutôt très bien.
Après des heures de marche, cette première journée d’expédition touchait à sa fin. Et ce n’était pas plus mal, parce que malgré son entraînement intensif, Mez n’avait jamais été un fan des randonnées. Il commençait à fatiguer et un peu de repos ne ferait pas de mal. Bien qu’il devait sans arrêt rester sur le qui vive. En tant que Leader sur cette mission, c’était à lui de s’assurer que tout se déroule bien et surtout à veiller à leur sécurité. Même si ce n’était pas vraiment avec ses pouvoirs ou ses capacités à l’épée qu’il pourrait faire grand-chose. S’ils allaient- dans quelques jours – affronter un dragon, il ne fallait pas oublier que ces contrés étaient peuplés de tout un tas de créatures. Dont certaines n’étaient pas des plus sympathiques. Comme une machine bien rodée, à peine arrivé sur le lieu du campement, les membres de l’escouade se mirent au travail. Il fallait faire un feu, monter les quelques tentes qu’ils avaient embarqués, et surtout établir un périmètre de sécurité pour qu’ils ne se fassent pas surprendre en pleine nuit. Avisant le tas de sacs de ses coéquipiers, il s’en approcha pour déposer le sien et remarqua Riona, assise par terre, ne faisant rien. Il ne put alors empêcher une réplique de sortir de sa bouche. Au vu de l’animosité entre les deux étudiants, il n’allait pas se priver de montrer son mépris pour l’élémentaire. Surtout qu’elle ne se gênait absolument pas pour en faire de même. Un rictus étira ses lèvres à sa réponse. « Et ne plus avoir le privilège de t’enmerder ? Très peu pour moi. » Il n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit d’autre que la demoiselle se levait et passait devant lui, tout en lui balançant sa chevelure de feu dans le visage. C’était tellement puéril que ça aurait pu le faire rire. S’il ne s’agissait pas de Riona. Il prit quelques secondes pour penser à la jeune femme, à comment elle était lorsqu’il sortait avec sa colocataire, le peu de fois où il l’avait croisé. Jamais à l’époque il n’aurait pensé qu’elle était aussi mauvaise que son ex. mais bon, ne dit-on pas : qui se ressemble, s’assemble ? Plus il y avait pensé ses derniers mois, plus il se demandait comment il avait fait pour s’intéresser à une fille comme Ahelis. Il y avait pourtant eu certains détails, au début de leur relation, qui l’avait fait tiquer, mais il était passé outre. Comme quoi l’amour rend vraiment aveugle. Toute cette histoire avait finalement pour morale qu’on ne l’y reprendrait plus. Il n’était pas prêt d’accorder sa confiance aussi facilement désormais. De toute façon, il ne lui restait que quelques mois avant de finir ses études et d’enfin commencer sa vraie vie. Une fois loin de tout ça, il pourrait éventuellement penser à rencontrer une femme avec qui il pourrait construire quelque chose. De toute façon, sa mère ne le laisserait pas rester célibataire bien longtemps. Il fallait perpétuer la famille et son nom. Alors il valait mieux que Mezrael trouve de lui-même sa future femme avant qu’on ne lui impose.
Il sortit de ses pensées alors que son regard se poser sur Riona. Belle et forte, elle aurait pu être attirante si elle n’avait pas aussi mauvais caractère. Le jeune homme plaignait les personnes qui seraient assez fous pour tenter de l’approcher. Il secoua la tête en se disant qu’il avait mieux à faire que de penser à elle lorsqu’il fut attirer par du mouvement à ses pieds. Mais sans qu’il ne puisse s’en empêcher, ses yeux s’accrochèrent à la rouquine alors qu’elle utilisait ses pouvoirs pour monter un camp autour d’eux. C’était … Impressionnant. Et il se gifla mentalement pour l’avoir admiré durant une micro seconde. Il ne l’avouerait bien sûr jamais. Mez n’avait encore jamais eu l’occasion de la voir à l’œuvre et oui, ça lui faisait du mal, beaucoup de mal, mais il était impressionné par les capacités de l’élémentaire. C’était déjà rare de voir quelqu’un capable de maitriser un seul des éléments, mais les quatre, comme elle le faisait… Ca devait faire bien longtemps que le royaume n’avait pas vu un don comme celui là. Et c’était un peu effrayant aussi. De savoir qu’autant de pouvoirs reposer entre les mains d’une fille comme elle, aussi instable… Le Psi comprit alors un peu mieux son rôle dans cette mission, mais aussi de ce qui reposait sur ses épaules. Il n’y avait que lui qui pourrait l’empêcher de détruire le monde. Pas du tout de pression hein. En quelques minutes, un feu avait été allumé et de l’eau commençait à chauffer pour leur repas de ce soir. Ainsi qu’une muraille en pierre faisant le tour de leur campement. Ses pieds se mirent à bouger sans qu’il ne s’en rende compte, et rapidement il se retrouva derrière la jeune femme. Sa bouche s’assécha à l’idée de la remercier, alors il resta fidèle à son attitude envers elle. « Tu sais te rendre utile finalement… » C’était clairement un coup bas de sa part, il le savait et l’assumait pleinement. Vraiment ? Faisant taire la petite voix dans sa tête, le meneur de l’expédition continua son chemin pour aller faire le tour de l’équipe et donner ses ordres pour le restant de la soirée et de la nuit. Puis ils s’installèrent tous autour du feu pour manger quelque chose et discuter un moment. Les sujets étaient diverses et variés bien que le dragon qu’ils allaient prochainement affronter revienne régulièrement sur le devant. Mezrael, lui, gardait le silence. Tout comme Riona, qu’il ne pouvait pas s’empêcher d’observer à travers le feu. Il ne comprenait pas pourquoi elle l’intriguait autant. Mais surtout il ne comprenait pas pourquoi ses pensées ne cessaient de revenir vers elle quoi qu’il fasse, jour et nuit…
***
Quatre jours qu’ils avaient quittés l’université pour leur première mission. Et même si la fatigue et la tension à l’approche du but se faisait de plus en plus ressentir, il était plutôt content que la cohabitation entre tous se passe bien et que personne ne se soient encore sauté à la gorge pour une raison ou une autre. Bien sûr, il avait gardé Riona à l’œil tout du long. Il tentait de se persuader que c’était pour le bien de la communauté, qu’il devait apprendre à déceler le moindre changement d’humeur chez la rouquine qui pourrait l’avertir qu’elle commençait à dérailler. Mais la vérité était qu’il ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher. C’était un mystère à elle toute seule et Mezrael était quelqu’un de nature curieuse. Leurs échanges se limitaient au strict minimum. Un minimum de piques dont il prenait un certains plaisir. D'autant plus que la jeune femme avait une sacrée répartie. Il aurait pu l’apprécier. Si elle n’était pas elle… Même si au final, il ne la connaissait pas plus que ça. Pas du tout même. Mais le fait qu’elle soit amie avec Ahelis et sembllait croire tout ce qui pouvait sortir de sa bouche mettait une certaine distance entre eux. Comment avoir envie de l’approcher et d’apprendre à la connaître alors qu’elle croyait qu’il était un vrai connard. Quant à elle, rien que le fait qu’elle côtoie son ex en disait long. Il ne voulait pas y avoir à faire plus que de raisons. Pourtant, son regard trouvait toujours sa silhouette… Même la nuit, dans ses rêves, il entrevoyait toujours une chevelure de feu du coin de l’œil. Ce qui ne l’aidait pas à dormir. Déjà que c’était compliqué avec la tension qui grandissait au fil des jours, ce soir, c’était encore plus dur. Et malgré le fait qu’il aurait dû prendre du repos avant son tour de garde, il lui avait été impossible de fermer l’œil. Alors il s’était contenté de regarder le ciel pour que son regard ne la cherche pas. Il se releva en entendant des bruits de pas. Silver, son bras droit durant cette mission, vint à sa rencontre pour lui informer que son tour de garde était terminé. C’était à Mezrael d’y aller. Ce qu’il fit avec soulagement. Après avoir passé plusieurs heures couchées à même le sol sans dormir, il avait besoin de bouger un peu. Il prit donc le temps de faire le tour du périmètre que Riona avait fait sortir du sol, saluant au passage l’autre garde en poste. Il alla finalement se poster de l’autre côté, trop proche du corps couché à l’écart des autres. Riona. Il avait passé du temps à se demander pourquoi elle se tenait autant à l’écart des autres, et en même temps, pourquoi elle ne lui mettait pas des bâtons dans les roues. Ça aurait pourtant été facile pour elle. De le contredire, de ne pas écouter ses instructions, de n’en faire qu’à sa tête. Mais ce n’était pas le cas. Elle était étonnement docile. Et ça rajoutait à son énigme.
Un bruit lui fit relever la tête, et son regard se porta dans l’obscurité à l’extérieur du mur d’enceinte. Le corps tendu, aux aguets, la main sur la poignée de son épée. Des bruits, en pleine nuit, dans la forêt, il y en avait toujours. Mais cette fois, c’était différent. Il sentait que quelque chose n’allait pas, comme l’impression qu’on l’observait depuis les ombres. Scrutant les ténèbres, il ne bougea pas en voyant apparaître dans son champ de vision la silhouette de la jeune femme. Elle aussi l’avait entendu… Ce qui n’était pas bon signe. Alors qu’il allait lui poser la question, une énorme boule de feu prit vie devant eux et s’élança dans les airs pour venir percuter le mur de pierres qui vola en éclat. Son premier reflexe fut d’avancer vers Riona avant d’être interrompu par des cris de guerres. Le camp s’éveilla dans la confusion alors qu’il criait « Tous à vos postes. » Il n’y avait pas plus à dire, tout le monde savait ce qu’ils devaient faire. Mezrael sortit enfin son épée de son fourreau, chose qu’il aurait dû faire en premier lieu, et après s’être assuré que tout le monde était prêt, il se posta devant la nouvelle ouverture, prêt à en découdre. Autour de lui, c’était un vrai bordel, entre les cris des hommes qui les attaquaient et les éléments qui se déchainaient. Une barrière se forma autour d’eux, déviant les flèches tiraient depuis l’obscurité. En même temps qu’un cercle de feu se formait autour de la muraille de pierre, illuminant leurs attaquants. Et tout ça, c’était Riona. Il la chercha du regard et la trouva rapidement. Ce n’était pas compliqué alors que ses cheveux semblaient luire et attiré la lumière du feu. Magnifique… Non merde ! Qu’est-ce qu’il lui prenait de penser à ça en plein milieu d’un combat. Alors que la jeune femme passait à l’action avec ses pouvoirs, le Psi s’avança et sortit de la barrière faite de vent, il prit de la vitesse et sauta d’un seul bond au dessus des flammes pour aller au corps à corps. Fallait avouer que ça ne lui faisait pas de mal, un peu d’action après plusieurs jours de marches. Il évalua rapidement la situation, comptant le nombre d’adversaires encore debout, avant d’engager le combat avec l’assaillant le plus proche. Il ne lui faut pas longtemps pour le mettre à terre, grisé par la soif de sang qui l’anime. Il ne s’est jamais aussi bien sentit qu’en combattant, qu’en maniant son épée. Vivre ou mourir. Tout se résume à ça alors qu’il abat un homme de plus.
Trop concentré sur l’homme qui s’approche de lui, il ne voit pas celui qui se trouve dans son dos, jusqu’à ce qu’il tombe par terre, le corps traversé par un éclair. Son regard se lève du cadavre pour rencontrer celui de Riona, un sourcil levé d’étonnement. Pourquoi lui sauver la vie alors qu’elle ne cesse de lui répéter d’aller crever dans un coin, loin d’elle ? Il n’a pas le temps de chercher la réponse à cette question que le combat reprend. Une fois son adversaire hors d’état, il saute de nouveau la barrière de feu et fait rapidement le point. Un homme à terre, un des leurs. D’autres blessés, mais que légèrement de ce qu’il peut voir. Velma, la soigneuse du groupe, se précipite déjà pour soigner Horton alors que le reste du groupe se rassemble et observe les alentours. Sont-ils tous morts ? Combien y en t-il encore ? Son regard se porte sur Riona, fière et forte au milieu du déchainement de sa magie. Elle n’est qu’à quelques pas mais semble si loin, les yeux brillants du même feu qui brûle encore autour d’eux. Puis le monde semble se ralentir alors qu’un éclair de lumière attire son attention. Une boule de feu s’élance de nouveau dans leur direction. Sur Riona plus précisément. Quelques pas les plus rapides du monde et son bras qui se tend. Sa main qui se referme sur son poignet et il la tire vers lui d’un mouvement brusque alors que la boule de feu s’écrase à quelques centimètres d’eux, là où elle se trouvait quelques secondes plus tôt. Le cœur encore serré par la panique, il plonge son regard dans le sien. «Evite de te faire tuer tant qu’on a encore besoin de toi… » Et avant même de s’appesantir sur ce qu’il vient de ressentir en la voyant en danger, il retire sa main et se tourne vers le groupe de combattant. « Faites des groupes de deux et fouillez les alentours. » Il se tourne alors dans la direction d’où venait le projectile magique, à la recherche du mage encore en vie. « Je m’occupe de lui. »
Messages : 845
Date d'inscription : 04/06/2022
Région : J'habite en théorie, parce qu'en théorie tout se passe bien
Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Jeu 14 Mar - 11:29
Riona De Hillynor
J'ai 25 ans et je vis à Calliopea, Eldenight. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors moyen,. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire entre deux relations pas très stables et je le vis plutôt bien, je crois.
Alors comme ça, le meneur de leur aventure n’avait rien trouvé de mieux à faire que de venir lui faire une remarque désobligeante alors qu’ils faisaient enfin une halte pour la nuit ? Quelle surprise (non) ! Et en plus, il osait la traiter de paresseuse alors que lui-même n’avait encore rien. Pathétique. Mais guère étonnant, eu égard à ce qu’elle savait de lui grâce à Ahelis. Comme elle le lui avait confié en pleurant à chaudes larmes dans ses bras, le psi était un être méprisable qui aimait avoir une emprise sur les autres et les utiliser selon son bon vouloir, comme de simples jouets ou de vulgaires outils. Il était imbu de lui-même et prenait beaucoup de plaisir dans la souffrance qu’il infligeait aux autres. Et comme Riona était au courant de sa vraie nature, c’était sans étonnement qu’elle subissait son petit manège. Le psi avait décidé qu’elle serait son souffre-douleur, et il comptait manifestement profiter de son rôle au sein du groupe pour l’écraser de son ego et de sa méchanceté dès que possible. Sans compter qu’il était son binôme, une manière détournée d’autoriser cette erreur génétique à entrer dans sa tête s’il jugeait que c’était nécessaire... Rien que d’y penser, Riona avait envie de hurler et de mettre le feu au campement. Du moins à ce qui ressemblait vaguement à un campement, car s’ils bougeaient autour d’elle, ses coéquipiers semblaient surtout brasser beaucoup d’air. Mais bref ! Elle en avait assez qu’on remette constamment sa stabilité en doute. Qu’on ne lui fasse pas confiance. Qu’on la voit comme une espère de catastrophe ambulante qui provoquerait forcément des dégâts mais qu’on cherchait néanmoins à contrôler parce qu’on reconnaissait son utilité. Il ne manquerait plus qu’on la tienne littéralement en laisse, et le tableau serait complet. Encore qu’elle commençât à avoir cette impression avec cet idiot toujours sur ses talons. Cependant, qu’il ne se fasse pas trop d’illusions. Riona avait du caractère, et elle n’hésitera pas à le griller comme un marshmallow s’il dépassait les bornes. Elle redoutait d’ailleurs déjà le moment ou il tenterait d’entrer dans sa tête. Et elle se demandait comment elle réagirait. Pas très bien, a minima. Car pour être honnête, elle craignait le mal qu’il pourrait lui faire. Qu’il se repaisse de ses faiblesses et les retourne contre elle. Non... définitivement, elle détestait les psi et leur perfidie. Enfin, sauf ceux qui utilisaient leur talent pour lui filer les réponses lors des examens, ou ceux qui faisaient faire le coq aux élèves qui se prenaient trop au sérieux. La rousse ria intérieurement à ces souvenirs. D’ailleurs, maintenant qu’elle se remémorait ça, elle trouvait que Mezrael ferait une très belle dinde ! Oui, elle imaginait parfaitement la scène ! Dommage qu’elle ne puisse jamais assister à pareil spectacle, vu qu’il faisait partie des meilleurs de sa catégorie. M’enfin, elle pouvait toujours rêver et l’imaginer en poulet. Fière de sa trouvaille et prête à l’affronter, Riona se releva et lui lança une réplique cinglante avant de passer devant lui avec dédain.
Une fois à bonne distance, l’élémentaire se concentra. Puisqu’il voulait absolument qu’elle participe à l’établissement de leur campement – alors que tous les autres étaient déjà occupés à le faire et que sa contribution n’apporterait pas grand-chose – il allait être servi. Une petite démonstration de ses capacités peut-être ? Histoire de lui rappeler de ne pas trop la chercher ? Les mains étendues devant elle, la rouquine érigea rapidement un périmètre de sécurité, fit s’embraser un feu au milieu du camp et confectionna même des réceptacles en bois qu’elle remplit d’eau douce. Le tout ne lui prit pas plus de cinq minutes et un sourire satisfait s’étira sur ses lèvres. Lorsqu’elle reprit entièrement pied avec le monde réel, puisqu’elle avait tendance à se laisser porter par les éléments lorsqu’elle les utilisait, elle fut gênée par le regard et les paroles de ses coéquipiers. Certains la remerciaient, quand d’autres affichaient un certain mépris, persuadés que son but avait uniquement été de les ridiculiser. Mais dans l’ensemble, tout le monde fut ravi de pouvoir s’asseoir autour du feu et de se reposer sans avoir eu à tout faire. Riona n’était cependant pas très habituée à ce qu’on se montre aimable avec elle en dehors de son cercle d’amis et ne sut comment réagir. Elle se contenta alors de hocher la tête, tout en cherchant un coin pour se faire oublier. Mais Mezrael, qu’elle n’avait ni vu ni entendu arriver derrière elle, lâcha un énième commentaire déplaisant. L’élémentaire eut un sursaut en entendant sa voix, avant de serrer le poing en se retournant vers lui. « Oui, ce qui n’est pas le cas de tout le monde ! » répliqua-t-elle en le fixant droit dans les yeux, irritée. Puis elle tourna les talons et partit s’installer sur le siège le plus éloigné des autres, à l’exact opposé du dernier qui restait libre et était donc, par défaut, attribué au psi. Comme quoi, même le hasard trouvait qu’il valait mieux les séparer pour éviter une catastrophe. N’empêche que la rousse allait vraiment finir par faire pousser les racines de l’arbre le plus proche pour l’étrangler pendant son sommeil... et promis-juré, ce serait discret. Personne ne sera ni dérangé ni réveillé par ce meurt... euh pardon, par cet accident. Et il mourrait là, comme ça, dans le froid de la nuit et la solitude la plus totale. Ce serait presque poétique.
***
Allongée mais incapable de s’endormir, Riona ne parvenait pas à trouver le sommeil et passait donc son temps à se tourner et à se retourner encore et encore dans son sac de couchage. Mais pour être tout à fait honnête, elle se demandait s’il y avait vraiment quelqu’un de leur groupe qui dormait en ce moment-même. D’ici deux jours maximum, ils seraient au sommet de cette fichue montagne pour venir assassiner une magnifique créature. Et tout ça sans aucune autre raison que de prouver leur valeur... C’était tellement idiot que ça ne l’étonnait pas que quelqu’un ait eu l’idée, et qu’ils soient là, comme des sacrifices volontaires à obéir aux exigences stupides d’une prétendue institution prestigieuse. Hélas, cette constatation avait beau l’énerver, ça n’enlevait rien à la peur et à l’angoisse qui l’étreignaient. Car si elle avait envie de dévaler la montagne dans le sens inverse pour partir élever des troglodytes dans une grotte plutôt que de s’attaquer à un dragon, Riona savait parfaitement qu’une partie de la stratégie reposait sur ses capacités extraordinaires. En fait, elle était censée être celle qui mettrait fin à l’existence de cette noble créature. Et si elle refusait son rôle et abandonnait ses compagnons, là, maintenant, elle se doutait que l’issue ne serait guère heureuse pour eux. Sans parler du fait qu’elle serait recherchée mais ça, c’était une autre histoire. Toujours est-il que l’élémentaire ne savait pas ce qui l’effrayait le plus : perdre le contrôle et devenir une menace pour les siens, ou que Mezrael entre dans sa tête ? Parce que contrairement à ce que son attitude pouvait laisser croire, non, la rouquine n’était pas indifférente au sort des autres élèves. Elle ne leur souhaitait aucun mal et espérait même être suffisamment courageuse pour faire barrage de son corps si nécessaire, afin de les protéger. Mais rien n’était moins sûr, alors même qu’elle doutait de ne pas être complètement paralysée une fois face à la menace. Et puis il y avait Mezrael. Elle voyait bien qu’il l’observait, sans doute à l’affût d’une remarque à faire ou à la recherche d’une raison acceptable de s’immiscer dans son esprit. Pourtant, la rousse devait reconnaître qu’il ne la persécutait pas autant qu’elle l’avait imaginé. Ce qui aurait dû lui faire plaisir, mais qui en réalité l’étonnait. Car dans chacun de ses gestes, chacun de ses mots, elle cherchait une preuve qui viendrait confirmer un peu plus les dires de sa colocataire. Mais mis à part leurs joutes verbales et l’attention toute particulière qu’il lui portait, Riona n’avait rien ressenti d’alarmant. Elle ne voyait aucune malice, perversion ou cruauté dans son regard lorsqu’elle plongeait ses iris dans les siens. Ce qui arrivait tous les jours, quand elle lui faisait front. Or, ne disait-on pas que les yeux étaient le reflet de l’âme ? Il ne l’avait jamais rabaissée non plus, ni devant les autres ni en privé. Ses piques avaient pour but de l’agacer, pas de la blesser. En tout cas, elle ne s’était jamais sentie mal à l’aise ou en danger en sa présence. Vexée et exaspérée, oui. Maltraitée et menacée, non. A moins qu’il ne soit plus intelligent que ça et ne montre rien de ses réelles intentions ? Après tout, ça ne faisait que quatre jours et le psi était probablement en train de tisser sa toile autour d’elle sans qu’elle ne s’en rende compte. Ahelis lui avait dit que c’était sa manière de faire et elle n’avait aucune raison de remettre ses affirmations en cause. Pourtant une partie de Riona en éprouvait le besoin vital, ne serait-ce que pour se rassurer si jamais il devait vraiment s’introduire dans son esprit pour l’empêcher de tuer tout le monde. On n’aurait pas laissé un sociopathe contrôler une élémentaliste de son niveau, n’est-ce pas ? Il devait être fiable, au moins un minimum... Elle soupira. En seulement quatre jours, et probablement aussi à cause de la fatigue et du stress, la rouquine cherchait déjà des raisons qui le rendraient moins haïssables. Et malheureusement, elle en trouvait. Ce qui lui donnait systématiquement l’impression de trahir sa meilleure amie. Mais une personne ne pouvait pas être que monstrueuse et accumuler tous les défauts du monde, si ? Parce que s’il passait du temps à l’observer, se demandant probablement quand elle allait devenir hors de contrôle – un plaisir qu’elle comptait bien ne pas lui donner – l’inverse était vrai. Riona prenait soin de le passer sous le feu de ses jugements et il s’avérait que c’était un bon meneur. Mezrael était proche de ses hommes et ils avaient confiance en lui. En dépit de son rôle et des responsabilités qui allaient avec, il n’utilisait jamais son statut pour se soustraire aux tâches ingrates ou imposer ses idées. Au contraire, il aidait quotidiennement à établir les campements, s’assurait que tout fonctionnait correctement et que tout le monde allait bien. Il leur laissait aussi beaucoup de libertés du moment que chacun remplissait ses fonctions et ne mettait pas en danger le reste de l’équipe. Même elle, il lui laissait beaucoup de latitude. Une manière d’agir qui la rendait perplexe. Riona aimerait expliquer ses agissements en arguant que c’était uniquement pour se faire bien voir ou pour réussir la mission mais... pour en avoir croisés et supportés plus qu’elle ne l’aurait voulu, elle savait que les orgueilleux n’agissaient pas de la sorte. Ils se sentaient trop précieux pour se mélanger aux communs des mortels. Encore plus pour mettre la main à la pâte. Ils aimaient être servi et non servir les autres. Le psi n’agissait pas de cette manière. C’était déroutant.
Heureusement, l’élémentaire finit par sortir des méandres de ses pensées lorsqu’elle entendit un bruit suspect. Enfin « heureusement » était une façon de parler. Parce qu’elle regretta bien vite ses réflexions et ses incertitudes lorsqu’elle vit une boule de feu surgir de l’ombre et s’écraser contre leur défense. Mezrael enjoint alors tout le monde à prendre son poste, ce qui fut rapidement le cas. La bataille s’enclenchant, Riona fit appel aux éléments pour protéger l’escouade et attaquer l’ennemi. Ainsi elle éleva des barrières faites de vent capable de dévier une bonne partie des attaques, illumina les environs pour apercevoir l’ennemi et passa à l’offensive à coup de flammes et d’éclairs. Puis, tout en combattant, elle usa de sa magie de l’air pour prendre de la hauteur et avoir un meilleur aperçu du champ de bataille qui se profilait devant elle. C’est ainsi qu’elle repéra un ennemi qui allait prendre Mezrael en traître, profitant que ce dernier lui tourne le dos pour lui porter un coup fatal. Il n’en eut pas le temps. Riona le transperça d’un éclair et il s’écroula au pied du psi. Leurs regards se croisèrent malgré la distance, mais elle était trop concentrée pour penser à autre chose qu’à son rôle de gardienne et de guerrière. Lorsqu’elle utilisait ses capacités, on lui avait appris à dissocier ses émotions de sa magie, afin que cette dernière ne la submerge pas et ne devienne pas incontrôlable. Ce procédé lui permettait ainsi d’être plus fiable et plus efficace sur le terrain. Alors non, elle n’allait pas le laisser se faire tuer par pur esprit de revanche. Ils n’étaient pas dans une de leur joute verbale. Des vies étaient en jeu, dont la sienne, et elle était là pour éviter que les choses se passent mal. Même si évidemment, après coup, elle affirmera ne pas avoir voulu le protéger et s’être trompée de cible, ou déclarera avoir agi uniquement par devoir. Alors que dans les faits, ce n’était pas tant par devoir que par instinct qu’elle l’avait fait. Car même si elle continuait de croire qu’il était une mauvaise personne, bien que certains doutes commençaient à émerger, elle ne pouvait se résoudre à le laisser se faire tuer alors qu’elle était en capacité de le sauver. Ce serait un échec personnel et elle ne pourrait plus jamais se regarder dans le miroir. Mais elle comprenait que ça étonne les gens, à commencer par le psi, puisque tout dans son attitude démontrait un détachement et un désintérêt pour les autres en général. Ses paroles aussi, lorsqu’elle s’adressait à eux sur un air hautain. Tout cela faisait partie de ses mécanismes de défense. On l’avait suffisamment blessée, elle ne comptait pas l’être davantage.
Finalement, le combat fut remporté. Du moins ils le supposèrent lorsque plus aucun ennemi ne fut visible ni ne vint les attaquer. Riona retrouva ainsi la terre ferme et laissa le temps à sa magie de refluer entièrement vers elle. Surtout le feu qu’elle utilisait quotidiennement mais qui, à son image, se montrait toujours aussi indomptable. Puis elle eut encore besoin de quelques instants pour retrouver complètement ses esprits. Le danger temporairement écarté, elle pouvait à nouveau s’ouvrir à ses émotions et redevenir la peste qu’elle aimait tant être. Sauf que, à peine fût-elle sortie de son état de concentration profonde qu’une autre boule de feu s’éleva dans les airs et arrivait droit sur elle. Surprise et venant tout juste de réassembler magie et sentiments, elle ne bougea pas. Riona resta parfaitement immobile alors qu’elle voyait la mort venir s’abattre sur elle. Mais juste avant l’impact, elle sentit une main se refermer sur son poignet et la tirer sur le côté. Sans comprendre pourquoi ni comment, elle se retrouva contre Mezrael. Est-ce qu’il venait de la sauver ? Si elle en jugeait par son commentaire mais surtout par ses doigts qui enserraient toujours son poignet, la réponse était oui. Déconcertée par leur promiscuité soudaine et désorientée par ce qu’il venait de se passer, Riona se retrouva muette. Il y avait trop d’informations à la fois, et son cerveau avait du mal à les prioriser. Qu’est-ce qui était le plus important ? Cette boule de feu qui démontrait qu’il y avait encore au moins un ennemi vivant ? Que le psi ait réagi avec une vitesse fulgurante pour la sauver plutôt que de la laisser se faire écraser ? Ou le contact de sa main sur son poignet ? A moins que la vraie question ne réside dans le fait qu’elle se sentait davantage perturbée par ce contact et la distance presque inexistante entre eux plutôt que par le fait d’avoir frôlé la mort ? Le regard de Riona se leva vers le visage du psi et elle cessa de respirer sans s’en rendre compte. Pourquoi y avait-il eu ce flottement dans son esprit alors qu’elle aurait dû retirer sa main aussitôt ? Elle y réfléchirait plus tard. Ou mieux, jamais. Parce qu’il était l’ennemi et qu’elle ne devait pas fraterniser avec. Pour l’heure cependant, ils étaient dans la même équipe et ses dernières paroles la réveillèrent. « Alors ça, sûrement pas ! Il a voulu me tuer, il est à moi ! » s’exclama-t-elle en passant devant le psi et en se dirigeant avec hâte vers l’endroit d’où était venu le projectile.
Bien réveillée et ragaillardie par un besoin primaire de revanche, et peut-être aussi pour prouver au blond qu’elle n’était pas une fille en détresse à secourir, Riona fit ressurgir sa magie. Elle vola en rase-mottes, devançant son binôme qui n’avait d’autre choix que d’utiliser ses jambes, et lorsqu’elle aperçut l’élémentaire de feu qui s’apprêtait à lui lancer une boule de feu pour la seconde fois, elle provoqua un séisme qui le fit chuter en arrière. Ce dernier, tombé à la renverse, n’eut pas le temps de se relever qu’il se retrouva empalé sur un pic rocheux acéré que la rousse venait de faire sortir de terre. Se posant à proximité, elle vérifia qu’il était bien mort. Tous ses sens en alerte, elle entra en symbiose avec le sol à la recherche d’une vibration qui pourrait lui permettre de détecter un autre adversaire. Mais mis à part les pas de Mezrael, elle ne localisa personne d’autre dans la zone. « C’était le dernier. » déclara-t-elle simplement quand il arriva à ses côtés, les yeux rivés sur la dépouille de l’élémentaire. Puis elle se retourna vers lui, et ses pensées traîtresses lui rappelèrent leur proximité d’il y a quelques minutes à peine, et le contact de ses doigts sur sa peau. La rousse se bagarra avec elles, avant de les ignorer. Elle n’avait pas le temps pour ces inepties. Elle ne voulait pas avoir le temps pour ça. « On devrait chercher qui ils étaient, non ? » se surprit-elle à lui demander, alors qu’en temps normal elle aurait soit pris les devants sans attendre son aval, soit se serait mise en retrait pour le laisser faire son travail de leader. Quand finalement, une autre évidence s’imposa à elle. « Est-ce qu’il y a des blessés de notre côté ? » Avec tout ça, leur premier combat réel en groupe, ce laps de temps dont elle avait besoin pour récupérer l’entièreté de ses esprits, la boule de feu qui avait failli la tuer, ce sauvetage improbable et étonnant suivi de cette proximité qui la troublait plus qu’elle ne l’avouerait jamais, et la poursuite du dernier ennemi encore en vie, la rousse n’avait même pas eu le temps de s’interroger sur les pertes éventuelles qu’il pouvait y avoir de leur côté. Mais si ça ne l’avait pas frappé aussitôt, c’était aussi parce qu’elle se rendait compte qu’elle avait elle-aussi suffisamment confiance en Mezrael et en ses talents de chef pour savoir qu’il avait veillé sur eux et fait son maximum pour protéger leurs arrières tout en se battant vaillamment en première ligne. Les évènements qui venaient de se produire allaient renforcer leurs liens, et Riona allait devoir se faire à l’idée qu’elle ne le détestait peut-être pas tant que ça. Enfin, pas avant le retour à la normal et leur prochaine joute verbale.
« Be Here»
I'm saddened once again, can't you see ? I don't wanna live this way, I don't wanna be here anymore. I can't live with this pain, I just wanna feel something more.
Messages : 103
Date d'inscription : 24/07/2022
Crédits : SObade
Univers fétiche : N’est fait que du réel jusqu’à présent mais veut bien essayer d’autres choses !
Préférence de jeu : Les deux
Laecca
Jeu 28 Mar - 21:48
Mezrael Darkensen
J'ai 25 ans et je vis à Calliopea , Eldenight. Dans la vie, je suis étudiant en magie en dernière année à l'université Silver Gates, et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis enfin célibataire et je le vis plutôt très bien.
Le corps encore tendu par l’adrénaline de l’attaque éclair, Mezrael est sur le qui vive. Pas question de laisser retomber la pression maintenant, pas alors qu’ils n’étaient pas certains qu’il n’y avait plus aucuns adversaires autour d’eux. D’ailleurs, qui était ses hommes ? Il aurait été utile d’en garder un vivant pour qu’ils puissent l’interroger. Ou qu’il puisse s’introduire dans sa tête pour obtenir les réponses qu’il n’aurait certainement pas eues en posant les questions. Mais dans le feu de l’action, on ne peut pas penser à tout. Se regroupant tous au centre de ce qui avait été leur campement pour la nuit, le meneur de l’expédition fit rapidement le point sur les conséquences de la bataille. Un seul blessé grave, que la guérisseuse du groupe était déjà en train de sauver, plusieurs autres blessés, mais rien de grave. Son regard se porte alors sur la rouquine qui redescend tranquillement sur terre. Elle semble … distante, voir même absente. Comme si le fait de déchaîner ses pouvoirs la mettait en transe. Ce qui est probablement le cas. Il ne peut s’empêcher de l’observer, attentivement, alors qu’elle rayonne encore de son pouvoir, attirant à elle la lumière du feu qui brûle encore tout autour d’eux. Un seul mot lui vient à l’esprit : Magnifique. Et ça ne devrait pas l’être. Mezrael ne devrait pas penser à elle en ces termes. Il ne devrait d’ailleurs pas du tout penser à elle. Pourtant, ces derniers jours, son corps et son esprit n’en font qu’à sa tête. Ses yeux la cherchent constamment du regard, ses pensées se tourne inexorablement vers elle. Mais c’est parce que c’est sa mission. C’est à lui de surveiller qu’elle ne perde pas pied, et d’intervenir au besoin. En entrant dans sa tête… Chose qu’ils allaient tous les deux détester si jamais il devait en arriver là, il le savait très bien. Il n’y avait qu’à voir la façon dont elle le regard, pleine de mépris et de … haine ? Probablement. Néanmoins pas étonnant alors que c’est la meilleure amie de l’ex du psi et qu’il sait, pour l’avoir entendu de nombreuses fois, que cette dernière ne s’est pas gênée pour le dénigrer et colporter de nombreux ragots sur son compte. Lui aussi se serait haït si une seule de ses allégations étaient justes. Alors oui, dans le fond il comprenait le comportement de Riona envers lui. Parce qu’il avait le même avec elle, seulement parce qu’elle était amie avec Ahelis. Il ne valait probablement pas mieux qu’elle pour le coup. Et malgré tout ça, il était immobile, à quelques mètres d’elle, la regardant comme si c’était une étoile filante tombée du ciel. Belle et mystérieuse à la fois.
Trop concentré sur l’élémentaire, c’est un éclat de lumière dans son champ de vision qui lui fait retrouver ses esprits et ses réflexes. Alors qu’une boule de feu prend vie et la direction de la rouquine, il ne réfléchit pas une seule seconde avant de combler en quelques pas la distance qui les sépare. Il n’hésite pas une seule seconde à tendre son bras pour attraper la jeune femme pas le poignet pour l’attirer à lui. Contre lui plus précisément… Le temps semble s’arrêter alors que son regard plonge dans celui de Riona. Il s’attend à se faire insulter, repousser, attaquer, surtout après la réflexion qu’il lui fait. Mais non, elle ne bouge pas, ne se défait pas de son étreinte, ne dis pas un mot alors que dans ses yeux marrons la même perplexité qu’il ressent au fond de lui. Pourquoi est-ce que sentir sa peau douce sous ses doigts lui donne si chaud ? Use-t-elle de son pouvoir sur lui sans même qu’il ne s’en rende compte ? Il ne pouvait pas s’attarder sur tout ça, pas alors qu’il y avait encore au moins un ennemi en liberté dans l’obscurité de la nuit, un mage en plus, qui pourrait s’en prendre encore à eux. Alors il relâche son poignet, un doigt après l’autre et détourne son regard et son corps pour faire face au reste de l’équipe à qui il donne ses ordres. Quant à lui, il a une proie à chasser. Mais il n’a pas le temps de faire un pas en direction de l’endroit d’où venait l’attaque qu’une voix s’élève. Il empêche sa bouge de s’étirer sur un sourire alors qu’il reconnait la jeune femme qui à prit la parole. D’ailleurs, elle lui passe devant rapidement et il est obligé d’allonger le pas pour la rejoindre avant qu’elle s’enfonce dans la nuit noir. Il dût s’élancer en avant alors qu’elle s’envoler littéralement de terre. « Riona, non ! » Mais elle était déjà loin, et n’en faisait bien sûr qu’à sa tête. Mez se mit donc à courir pour ne pas la perdre de vue et arriva auprès d’elle avec quelques secondes de retard.
Son regard se porta sur l’homme empalé et il serra les dents à la déclaration. Ils n’avaient maintenant plus aucunes chances d’obtenir des informations. Il s’en voulait à lui-même de ne pas avoir donné l’ordre d’en épargner un pendant la bataille, il en voulait à la rouquine à ses côtés d’avoir prit les devants sans réfléchir une seule seconde au fait qu’elle pourrait se mettre en danger, elle ou son groupe, ainsi qu’aux conséquences de sa petite vengeance. Il la comprenait. Lui-même avait eu une terrible envie de tuer l’homme de ses propres mains. Mais avant, il aurait fallut qu’il puisse entrer dans sa tête. Ce qu’il ne pouvait clairement plus faire désormais. En entendant la question de l’élémentaire il se tourna vers elle pour lui faire face. « Ah tu crois ? » Il s’emporte alors qu’il ne devrait pas, mais il ne peut s’en empêcher et il n’intègre pas tout de suite sa deuxième question. Décidément cette fille à la fâcheuse aptitude de le mettre dans tous ses états. « Parce que tu crois que je peux lire dans la tête d’un cadavre peut-être ? Si j’ai dis que je m’en chargeais ce n’était pas pour rien Riona, je le voulais vivant, je voulais des informations. » Il voit la colère s’allumer dans le regard de la rouquine suite à sa réprimande. Il voit le feu s’allumer dans ses yeux marrons, son cœur ne peut s’empêcher d’accélérer sa cadence et pas parce qu’il a peur de ce qu’elle pourrait lui faire… Il secoue la tête et se passe la main dans les cheveux pour les ramener en arrière. Avant qu’elle ne puisse redevenir elle-même et que des paroles emplit de gentillesse ne lui sorte de la bouche, il reprend la parole. « Désolé, je n’aurais pas dû m’emporter de cette façon. » Vraiment, il est en train de s’excuser auprès d’elle alors qu’elle a merdé ? « Et oui, Horton à été blessé, mais Velma s’occupe déjà de lui. » Il ne sait pas encore ce qu’il en sera de lui. Si la blessure n’est pas trop grave, est-ce qu’il sera en état de continuer l’expédition avec eux ? Ou devront-ils creuser une tombe une fois le soleil levé ? Le psi préférait ne pas y penser pour le moment, pas tant qu’ils ne seraient pas rentré au camp pour avoir toutes les informations nécessaires. D’ailleurs, il allait aussi falloir qu’il prenne une décision pour la suite des événements. C’était dans ses moments là qu’il se disait qu’il aurait été préférable pour lui de ne pas avoir le rôle de leader dans cette mission. Il s’agissait certes d’un honneur, un très grand honneur, mais on ne se rendait pas compte, avant d’être devant le fait accomplis, qu’on se retrouve avec des vies humaines en jeux. Une seule mauvaise décision et il peut mener son équipe à la mort. Sa responsabilité, à lui seul.
Alors qu’il réfléchit à toute allure, Mez se tourne une nouvelle fois vers le cadavre. « Enterre le s’il te plait, qu’il n’attire pas des créatures qu’on ne voudrait pas voir même dans nos pires cauchemars. » Car cette forêt, sur cette montagne, était encore un grand mystère pour beaucoup d’habitants du royaume. Ces terres étaient peuplées de tout un tas de bestioles qu’on préférait ne voir que dans les livres. Il a regarde faire en quelques secondes, ce qui lui aurait prit des heures à faire, et reprends la direction du campement dans le silence. Une fois sur place, il fait le compte de son équipe. Deux groupes sont encore en train de ratisser les alentours, mais apparemment, il n’y a plus de danger pour le moment. Quant à Horton, inconscient sur sa couchette, Velma lui explique qu’il a une jambe cassé, à cause d’un coup d’épée. Elle a réussit à refermer la plaie et endiguer l’hémorragie, mais il faudra plusieurs jours pour pouvoir reprendre la route. « Merde… » Un murmure s’échappe d’entre ses lèvres et il se passe une nouvelle fois la main dans ses cheveux, tics nerveux qu’il fait sans même s’en rendre compte. Il a beau tourner et retourner dans sa tête, il n’y a pas quarante solutions à ce problème. Ils ne peuvent pas faire demi-tour pour le mener dans un lieu sécurisé. Ils ne peuvent pas non plus perdre du temps et de l’énergie de le traîner avec eux, surtout pas aussi proche du repaire du dragon et donc du combat qui les attends. Alors qu’il regarde autour de lui en espérant voir une solution miracle apparaître devant lui, le regard de Mezrael se pose sur Riona. Elle a beaucoup de pouvoirs et de puissances. Enormément d’ailleurs, mais il se doute qu’elle s’épuiserait trop vite en transportant un corps autre que le sien par la voix des airs, alors il ne pose même pas la question. D’ailleurs en l’ayant vu faire, il s’était dit que ça aurait été beaucoup simple et rapide pour eux si l’élémentaire avait pu utiliser ses pouvoirs pour les mener au repaire de leur cible. « Okay, écoutez moi tous. On va attendre l’aube pour reprendre la route. Pansez vos blessures, reposez vous mais restez en alerte. Il y en a peut-être d’autres dans le coin. » Même s’il en doutait quelques peu. Les quelques heures qui les séparaient encore de l’aube allaient être calme, il pourrait en mettre sa main à couper. Et si ce n’était pas le cas, cette fois il ferait en sorte d’avoir quelqu’un à interroger. Sans qu’il ne s’en rende compte, ses pas le mènent à Riona. « Horton va devoir rester sur place avec quelqu’un. On les récupérera une fois la mission finit. Est-ce que… est-ce tu pourrais faire quelque chose pour qu’ils soient en sécurité le temps qu’on revienne ? » Il ne savait pas si c’était possible, mais au vu des capacités de l’élémentaire, il ne doutait pas qu’elle pourrait grandement l’étonner.
« »
Messages : 845
Date d'inscription : 04/06/2022
Région : J'habite en théorie, parce qu'en théorie tout se passe bien
Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Lun 1 Avr - 16:47
Riona De Hillynor
J'ai 25 ans et je vis à Calliopea, Eldenight. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors moyen,. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire entre deux relations pas très stables et je le vis plutôt bien, je crois.
Tout était allé très vite, si bien que la rousse avait agi par instinct tout en mettant en œuvre l’étendue de son expérience et du savoir qu’elle avait acquis lors de ces nombreux entrainements à l’académie. Dissocier ses émotions de sa magie pour garder un maximum de stabilité, jauger sa puissance pour protéger les siens en n’épargnant aucun ennemi, garder un œil attentif sur l’ensemble du combat, tout ça Riona l’avait fait du mieux qu’elle l’avait pu. Car il ne fallait pas se faire d’illusion, entre les affrontements théoriques auxquels ils s’adonnaient lors des cours et un véritable danger qui menaçait sa vie, le stress n’était clairement pas le même et la panique pouvait rapidement prendre le dessus. D’où la nécessité d’être bien préparé, histoire d’avoir déjà les bons réflexes. Pour preuve cette attaque éclair où l’escouade avait dû se mettre rapidement en position pour repousser l’offensive avec efficacité afin de minimiser les pertes. Cet affrontement n’avait rien à voir avec les entrainements. Ici, c’était tuer ou être tué. Pas de professeur pour arbitrer, pas le droit à l’erreur. Riona n’échappait pas à la règle. Autant lorsque les combats restaient scolaires la rouquine s’y adonnait avec joie, certaine de sa supériorité et donc de sa victoire, autant là, en pleine nuit et après plusieurs jours de solitude et de doute, l’enjeu faisait monter exponentiellement la tension. Elle ne devait pas échouer. Elle ne pouvait pas échouer. Heureusement, ce n’était pas elle la meneuse. Elle n’avait d’ailleurs aucune des qualités requises pour ce poste. Non, on avait donné ce privilège et cette responsabilité à Mezrael et, si jusqu’ici elle avait pu nourrir des a priori sur sa faculté à assumer un tel rôle, il était évident après ce combat qu’il avait eu les bons réflexes et qu’il était un guerrier redoutable. Jamais Riona n’aurait pensé qu’il soit le premier à passer par-dessus ses défenses pour aller se battre au corps-à-corps et protéger son escouade. Elle s’était plutôt attendue à ce qu’il reste en retrait pour donner les ordres. Mais non, il avait fait preuve de bravoure et avait défendu sa vie et celle des autres avec la détermination, l’intelligence et l’agilité d’un dragon. Certes, il avait failli se prendre un coup létal, mais c’était uniquement parce qu’on avait essayé de le frapper en traître. Une tentative mesquine que Riona avait réduite à néant d’un éclair foudroyant. Car si Mezrael supervisait le combat tout en donnant de sa personne, la rousse avait une excellente vue d’ensemble grâce à sa magie qui lui permettait de léviter, érigeant barrages protecteurs et plongeant dans sa magie élémentaire pour lancer de puissantes attaques. Concentrée à la fois sur les ennemis et sur l’escouade, elle n’avait rien raté de la bataille. Surtout pas du côté du blond qui était le leader et qu’elle devait donc absolument garder vivant. Même si elle commençait sérieusement si c’était là l’unique raison. Mais en tout cas, c’était ainsi qu’elle comptait expliquer pourquoi et comment elle avait pu empêcher qu’il ne se fasse embrocher. Après tout, à ce moment précis, elle n’était plus censée éprouver le moindre sentiment. Elle devenait uniquement la machine de guerre qu’on s’évertuait à la faire devenir. En principe.
Une fois redescendue, tout semblait sous contrôle. Bien qu’elle n’ait pas encore complètement repris ses esprits ni entièrement conscience de ce qui se passait autour d’elle, elle n’avait plus observé d’ennemi dans les environs. Même si, comme seul leur campement était en lumière, elle ne pouvait pas voir plus loin que les flammes entourant le périmètre de sécurité. Et comme elle possédait beaucoup de talents mais pas encore celui d’être nyctalope, elle avait conclu, comme tous les autres, que le danger était écarté. Grave erreur. Un élémentaire se cachait quelque part dans l’obscurité et tenta de la réduire en cendres à l’aide d’une énorme boule de feu. S’il avait réussi son coup, ça aurait clairement été ironique vu que c’était l’élément de prédilection de Riona. Cette dernière aurait d’ailleurs facilement pu se protéger ou dévier l’attaque si elle n’avait pas été paralysée par la surprise. C’était étrange de voir la mort arriver, sans qu’aucune tentative d’esquive ne s’ensuive, comme si l’instinct de survie lui-même avait cessé de fonctionner. Heureusement, Mezrael se montra incroyablement rapide et réactif, l’attirant contre lui juste à temps avant l’impact. Il aurait probablement pu simplement la pousser sur le côté mais, pour une raison étrange, son premier réflexe avait été de l’attirer contre lui d’une telle force qu’elle manqua se cogner contre son torse musclé. Du moins le devinait-elle facilement malgré l’armure légère qu’il portait. Il faut dire qu’à cette distance quasi inexistante, elle percevait parfaitement la tension de ses muscles saillants. Toujours sous le choc de la mort qui venait de l’effleurer, elle oublia bien vite cet épisode traumatisant face à la carrure de du psi. Confuse, elle finit par relever ses iris vers lui. Et vu le regard qu’il lui porta, il avait l’air aussi surpris qu’elle par son geste. Néanmoins ses paroles la ramenèrent à la réalité, même si Riona ne pouvait s’empêcher de se dire que ses mots ne collaient pas son langage corporel. Peu importe, elle devait mettre son trouble et ses questionnements de côté, ce qui ne fut guère difficile lorsque Mezrael rassembla les troupes et leur ordonna de rester alerte le temps qu’il retrouve leur dernier adversaire. Du moins supposait-il que c’était le dernier. Par pur vengeance et parce qu’elle voulait prouver sa valeur, notamment qu’elle savait se défendre toute seule – ce qui n’était, de fait, pas entièrement vraie puisque l’ex de sa meilleure-amie venait justement de lui démontrer le contraire – elle passa devant lui sans attendre d’éventuelles instructions. Elle l’entendit juste prononcer nom et lui demander (ou lui ordonner ?) de l’attendre mais elle n’en fit qu’à sa tête.
Première arrivée sur les lieux, elle se chargea de l’élémentaliste encore vivant. Un duel qu’elle remporta en quelques secondes, sans surprise. Fière de sa victoire, elle attendit que Mezrael arrive à ses côtés pour lui déclarer qu’il était mort. Elle se sentait rayonnante, triomphale. Mais lorsqu’elle suggéra qu’on cherche des informations sur cette bande qui les avait attaqués en pleine nuit, la rousse reçut pour toute réponse des paroles cinglantes. Surprise par ce revirement d’attitude – alors qu’elle n’aurait pas dû l’être puisqu’Ahelis l’avait mis en garde sur le caractère versatile du psi – Riona tourna un regard étonné vers lui. Pourquoi cette colère alors qu’elle n’avait fait que le devancer pour protéger les leurs ? OK, elle l’avait aussi fait par orgueil mais, quand même... Pourquoi s’énervait-il de la sorte ? Parce que c’était elle qui avait porté le coup fatal ? Parce qu’il n’avait pas pu montrer qu’il était le meilleur guerrier du monde en arrivant trop tard ? C’était puéril. Mais lorsqu’il lui expliqua qu’en ne suivant pas ses instructions, qu’il n’avait d’ailleurs même eu le temps de lui donner face à sa réaction impulsive, elle avait définitivement mis un terme à la question de « qui étaient-ils » puisqu’il ne lisait pas encore dans la tête des morts, Riona sentit le feu envahir tout son être d’énervement. Ses yeux noisette virèrent au rouge et des flammes se mirent à danser dans ses prunelles. Pour autant qu’elle sache, ils étaient venus pour mettre un terme au danger que représentait l’élémentaliste, pas pour lui demander de décliner son identité et ses motivations autour d’une tisane. A quoi s’attendait Mezrael exactement ? A ce que le mage les attende, assis tranquillement sur un tronc d’arbre, pour lui donner toutes les informations qu’il désirait ? Et si elle n’était pas venue, ce serait sûrement lui le tas de cendres à l’heure actuelle. Parce que l’élémentaliste avait déjà préparé sa prochaine offensive lorsqu’elle était arrivée, et ce n’était que grâce à sa réactivité et à sa magie qu’elle avait pu le mettre hors d’état de nuire. Si Mezrael serait venu seul, ses chances de survie aurait chuté drastiquement et pourtant la rousse avait pu constater qu’il était un excellent bretteur. Mais avant qu’elle ne puisse lui demander avec sarcasme si une fois réduit en cendre il était capable de lire dans les pensées, il s’excusa. Une fois de plus, la surprise et la perplexité se lurent sur le visage de la rouquine. Les flammes dans ses iris continuèrent de brûler un instant, avant de finalement fléchirent et de s’éteindre. Elle ne savait pas du tout comment elle était censée réagir face à ces deux réactions extrêmes. Perdue et le cerveau en ébullition, elle se contenta de détourner le regard, attendant la suite de ce qui allait se passer. Peut-être était-il réellement dangereux ? Peut-être allait-il tenter de percer les défenses de son esprit pour la sanctionner ? Déçue autant par elle-même de s’être laissée emporter par son besoin de reconnaissance que désorientée par le comportement contradictoire de Mezrael, elle décida finalement de se taire. Elle sentait sinon qu’elle pourrait se jeter sur lui pour l’étrangler ou l’empaler sur un pic. Or ce n’était clairement pas le moment de reprendre leur petite guéguerre alors qu’ils venaient de subir une attaque dont les conséquences les attendaient encore au camp.
Recevant finalement une réponse à sa question sur les éventuels blessés qu’il y avait eu de leur côté, Riona apprit qu’un des leurs avait été touché, suffisamment gravement pour que Velma s’occupe de lui. Le regard de la rousse se perdit alors sur le corps inanimé du corps empalé face à elle. Ainsi, elle avait échoué. Elle n’avait pas été assez attentive. Elle n’avait pas réussi à tous les garder sains et saufs. Elle avait failli à son rôle de gardienne. Inconsciemment, son esprit s’était fixé sur le meneur de leur groupe, Mezrael, le faisant ainsi échapper à une mort certaine. Mais Horton était amoché, et elle ignorait encore jusqu’à quel point... A défaut de sauver tout le monde, elle tenta de se consoler en se disant qu’au moins, elle était parvenue à le sauver, lui. Car malgré la culpabilité qu’elle éprouvait vis-à-vis d’Horton, elle ne parvenait pas à faire taire l’idée que l’inverse lui aurait paru insupportable. Et pas uniquement parce que le psi était celui qui devait les mener jusqu’à la montagne. Non, son traître de cœur lui soufflait que c’était aussi et surtout parce qu’elle s’était retrouvée dans ses bras et que ça l’avait perturbée au point qu’elle ne trouve rien à lui rétorquer et que ça lui plaise suffisamment pour qu’elle ne cherche pas à le fuir, contrairement à ce qu’elle faisait d’habitude. Ses pensées étaient constamment tournées vers Mezrael, parce que tout tournait toujours autour de lui, en définitive. Mais c’était la faute d’Ahelis. Elle lui avait dit de faire attention à son ex, alors c’était ce que faisait la rousse. Son corps et son esprit restaient constamment en alerte aux déplacements, aux gestes et aux paroles du psi. Manifestement bien trop, et pas dans le sens que sa meilleure-amie avait envisagé, puisque Riona cherchait tout ce qui concordait avec ses avertissements. Sauf que pour le moment, force était de constater qu’il ne cochait que rarement les cases qu’elle lui avait données. Et les rares qu’il cochait, la rouquine savait que c’était uniquement parce qu’elle le défiait et qu’il répondait à ses provocations. Ou inversement. Le problème, c’était que malgré ses bouderies et son agacement, elle ne pouvait nier qu’elle aimait leurs affrontements verbaux au lieu que ça ne la fasse abonder dans le sens voulu par Ahelis. Et c’était peut-être pour cette raison qu’elle avait si mal pris sa réprimande. Mezrael soufflait subitement le chaud et le froid, et ça la perdait complètement. Déjà qu’elle n’était pas très douée socialement, mais si en plus il lui faisait subir des ascenseurs émotionnels, alors elle allait juste se murer dans le silence. Ou l’envoyer promener avec encore plus de mépris. Jusqu’ici elle s’était contentée de montrer qu’elle était libre et qu’il n’avait aucune emprise sur elle mais elle pouvait aussi lui faire regretter d’avoir croiser son chemin. La rousse connaissait parfaitement les mots acérés qui blessaient au plus profond de l’âme et elle n’hésiterait pas à s’en servir pour le repousser, lui et ses sautes d’humeur. Mais une fois de plus, sa demande la surprit. Après s’être excusé, ce qui était déjà lunaire, voilà qu’il lui demandait avec un « s’il-te-plaît » si elle pouvait s’occuper d’enterrer la dépouille de ce malheureux. La rousse s’étonna qu’il fasse preuve d’autant d’humanité envers un ennemi qui avait failli coûter la vie aux leurs, et à elle plus particulièrement. Elle ne crut d’ailleurs qu’à moitié aux raisons qu’il invoqua. Des bêtes dangereuses oui... pourtant si prêt de l’antre d’un dragon, elle doutait qu’on trouve des monstres plus terrifiants que celui qu’ils étaient censés mettre hors d’état de nuire. D’ailleurs, plus les jours passaient, plus la rouquine grimpait la montagne à reculons. Définitivement elle ne voulait pas assassiner cette pauvre bête. Jetant un coup d’œil à Mezrael, elle ne put faire autrement que de se demander si ce serait à ce moment-là qu’il entrerait dans son esprit pour l’obliger à se bouger. Parce que très franchement, elle ignorait totalement comment elle allait réagir une fois face au reptile. En attendant, elle se contenta de hocher la tête pour répondre à sa requête. Étendant ses mains devant elle, elle se concentra pour faire s’abaisser doucement le pic rocheux jusqu’à ce qu’il disparaisse dans le sol. Elle continua ensuite d’utiliser sa magie tellurique pour que la terre s’ouvre graduellement sous le cadavre et que ce dernier se dépose dans le trou formé de ce qui était maintenant sa tombe. Sa dépouille désormais inerte fut bientôt entièrement recouverte d’un mélange de terre, d’herbe et de cailloux, correspondant au terrain environnant. Cet épisode appartenant désormais au passé, ils rebroussèrent chemin.
Retournant au campement dans le silence le plus total, Riona marchait en retrait, comme à son habitude. Elle ignorait ce qu’il pouvait se passer dans la tête du psi et n’était pas certaine de le vouloir non plus. C’était déjà suffisamment le bordel dans la sienne. De retour auprès des leurs, elle s’arrêta pour se poster dans un coin où le mur était encore debout, tandis que Mezrael reprenait son rôle de meneur. Il se dirigea directement vers la soigneuse du groupe et s’enquit de la gravité des blessures d’Horton. Le visage qu’il afficha n’annonçait rien de bon, bien qu’il fasse son maximum pour éviter de montrer l’inquiétude qu’il éprouvait à ce moment précis, histoire de préserver le moral de la troupe. Et ça ne fit que confirmer à Riona qu’elle avait mal fait son travail. Soupirant intérieurement, elle attendit la suite des ordres. Leurs regards se croisèrent. Longuement. A quoi pouvait-il bien penser ? Parce qu’elle, de son côté, malgré la culpabilité qu’elle ressentait, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à ce moment où il l’avait attirée à lui, cet instant irréel qui s’en était suivi et qui lui avait paru arrêter le temps. Ce qu’elle avait ressenti pendant que leurs iris s’accrochaient, et que leur peau se touchait. Pas plus qu’elle ne pouvait empêcher ses pensées de revivre ces quatre derniers jours et toutes les fois où elle avait senti son regard sur elle. Il ne la quittait que rarement des yeux, et si sur le moment elle avait uniquement songé que c’était pour la surveiller, peut-être y avait-il une autre raison ? Toutes les fois où ils s’étaient tenus à quelques centimètre l’un de l’autre durant leurs joutes verbales avant qu’elle ne se dérobe, à quoi pensait-il ? Évidemment, c’était idiot de croire qu’il puisse n’avoir que l’ombre d’un intérêt pour elle. N’était-elle pas la meilleure-amie et colocataire de son ex dont la rupture s’était mal passée ? Et puis de toute façon, pourquoi est-ce qu’elle aimerait qu’il s’intéresse à elle ? Elle ne s’intéressait pas à lui elle... Si de telles pensées lui traversaient l’esprit, c’était uniquement parce qu’elle était fatiguée. C’était la seule explication possible et sensée. Après une bonne nuit de sommeil, du moins ce qu’il en restait, et une bonne marche le lendemain, elle aurait à nouveau les idées claires et rirait de tout ça une fois de retour dans sa chambre. En tout cas, elle pouvait toujours essayer de se mentir sur les sentiments dérangeants qu’elle éprouvait dès qu’elle percevait sa présence près d’elle ou sur ses pensées qui ne connaissaient que la direction du beau blond depuis le début de leur expédition.
Après plusieurs instants dont Mezrael eut besoin pour réfléchir à la suite des évènements, il décida qu’ils devaient rester sur place, se soigner et reprendre des forces tout en restant alerte au cas où d’autres ennemis viendraient les prendre par surprise. Riona resta silencieuse mais elle savait qu’il ne restait plus personne dans les environs. Elle avait déjà sondé le sol à la recherche d’une éventuelle autre menace mais n’avait rien détecter. Cependant, elle n’avait aucune envie de se faire houspiller une fois de plus alors qu’elle cherchait simplement à rendre service et, surtout, à remplir les fonctions inhérentes à son poste, comme empêcher le meneur de se faire tuer ou achever le dragon. Bref... Immobile, elle détourna la tête à la recherche d’un endroit où se poser. A part son ego, elle n’avait aucun blessure apparente. Mais elle s’en remettrait. Avec amertume, mais elle s’en remettrait. C’est alors que, contre toute attente, une voix masculine s’éleva près d’elle, attirant son attention. Silver. Qu’est-ce qu’il lui voulait celui-là ? N’allait-elle pas avoir le droit de se reposer elle-aussi ? Un sourire prudent aux lèvres, le bras-droit du psi eut une hésitation avant d’ouvrir la bouche. « Euh, je voulais te féliciter et te remercier pour tout à l’heure. Je veux dire, te voir avec tous tes pouvoirs à l’œuvre... Wahouu ! c’était quelque chose. » fit-il avec un petit rire qu’elle sentit être forcé. Il cherchait manifestement à se montrer aimable mais, Riona étant un électron libre qui ne se mêlait pas aux autres, il ne savait de toute évidence pas comment s’y prendre avec elle. La rousse laissa échapper un « Merci... » avant de se contenter de l’observer, curieuse de savoir ce qu’il attendait vraiment d’elle. « Très clairement, tu nous as épargnée le pire. Bref, tout ça pour te dire que tu as fait du bon boulot. » Indécise quant à la réaction qu’elle était censée avoir, elle hocha la tête. « Je n’ai fait que ce que je devais faire. Comme vous tous. » avança-t-elle, prudemment. Vu qu’il n’avait apparemment rien de spécial à lui demander, Riona s’attendit à ce qu’il prenne congé et aille voir les autres membres de l’équipe mais Silver restait là, planté devant elle, faisant naître un certain malaise chez la rousse. Par chance, Mezrael avait encore besoin de ses services. Enfin, si on pouvait appeler ça une chance mais, en l’occurrence, ça lui permettait de se soustraire à la présence embarrassante du second donc oui, c’était une chance.
Une nouvelle fois, sa requête pleine de bienveillance l’étonna, surtout dans sa formulation. Ils étaient censés se détester cordialement mais le psi mettait leur différents de côté et lui parlait d’égal à égal plutôt que de simplement formuler des ordres. Il était pourtant en position de force, surtout devant tout le monde et après qu’elle ait déjà agi de son propre chef, désobéissant à une directive que Mezrael n’avait pas eu le temps de lui donner à cause de son tempérament de feu. Mais non, il lui parlait avec gentillesse alors que sa requête concernait la protection et la survie d’Horton, et qu’elle n’aurait donc eu d’autre choix que d’accepter même s’il lui avait ordonné de le faire en écrasant sa dignité au passage. Qu’elle le veuille ou non, ils étaient une équipe et elle devait servir les autres tant que ses capacités le lui permettaient malgré son caractère solitaire et ses préférences. Autrement dit, il lui accordait du respect en lui parlant comme il le ferait avec n’importe quel membre de l’équipe qu’il estimait. Troublée par son attitude qui était de plus en plus éloigné de toute ses certitudes, elle hocha la tête. « Je vais voir ce que je peux faire. » Et sans attendre, elle laissa les deux hommes pour s’approcher du blessé et de Velma. Le terrain était légèrement pentu à cet endroit, raison qui les avait poussé à établir le campement ici, mais aussi rocailleux et pourtant la forêt parvenait à se frayer un chemin sur cette route abrupte. Il lui parut donc évident d’utiliser les éléments à sa disposition pour créer un abri solide qui passerait inaperçu si d’autres voyageurs malintentionnés atteignaient cette partie de la montagne. Elle fit ainsi sortir de terre un rocher creux qui enveloppait le blessé inconscient comme une muraille mais semblait, de l’extérieur, n’être qu’un gros rocher banal parmi tant d’autres. La mince ouverture fut recouverte d’un lierre épais et resserré dérobant à la vue de l’œil même le plus avisé que le rocher était un refuge. Dans ce rempart rocailleux qui donnait suffisamment d’espace pour deux personnes, elle fit pousser un bassin, mélange de racines et de roches, qu’elle remplit d’eau. Ils en auraient besoin pour s’hydrater le temps qu’ils reviennent. Enfin, s’ils revenaient... « Est-ce que ça ira comme ça ? » demanda-t-elle à la fois à Velma qui chapeautait les soins, mais également à Mezrael auprès de qui elle chercha une quelconque approbation après s’être platement trompée sur ses intentions envers le mage qu’elle avait tué plus tôt, et qu’il n’avait, de ce fait, pas pu interroger. Riona ne parvint pourtant que très difficilement à maintenir le contact visuel avec lui, mal à l’aise. Aussi, dès qu’elle en eut terminé, elle trouva un prétexte pour s’éloigner du groupe. Après tout ce qui venait de se passer, l’élémentaire ressentait le besoin impérieux de s’isoler pour réfléchir et surtout pour calmer le tourbillon d’émotions qui l’étreignaient et menaceraient bientôt de la submerger si elle ne retrouvait pas un minimum de calme intérieur. « Je vais aller faire le tour, m’assurer que le danger est bel et bien écarté. » Sans attendre de réponse, elle tourna les talons et quitta le périmètre qu’elle avait érigé et dont un trou béant rappelait encore l’attaque qu’ils venaient tout juste de subir. « Tu veux que je la suive et que je la surveille le temps que tu te reposes ? » proposa Silver à Mezrael alors qu’il observait la rousse disparaître dans la nuit noire.
« Be Here»
I'm saddened once again, can't you see ? I don't wanna live this way, I don't wanna be here anymore. I can't live with this pain, I just wanna feel something more.
Contenu sponsorisé
She's a wild spirit and you're her equilibrium (ft Laecca)