Les vampires existent, ils sont parmi nous. Contraint à une horrible malédiction sanguinaire, une éternelle danse sans fin. Les vampires vivent auprès d’une humanité qui n’a pas la moindre conscience de leur existence. Parfois, l’une de ses brebis s’égare et sort du troupeau. Le masque de la mascarade s’effrite alors peu à peu et le loup sort ses dents aiguisées pour lui montrer ce que nul être n’a jamais vu autour de lui. Sa vie ne sera plus jamais la même.
Aujourd’hui, la vie d’un homme va soudainement basculer. Aydan O'Brian aura fait l’erreur de croire qu’il était au sommet de la chaine alimentaire… La chute de la vérité sera pour lui terrible, une longue et effroyable agonie.
Laissez-nous vous compter sa descente aux enfers, auprès de Satya Sombreval à qui il appartient désormais. Tel un objet meuble, un animal ou un simple tapis d’intérieur, aux yeux de ce monde vampirique riche d’histoire et de conflit politique, Aydan ne sera rien de plus que sa chose, lui qui était jadis quelqu’un.
Laissez-nous vous conter son calvaire.
Contexte provenant de nos deux imaginations.
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Telanie
Jeu 6 Juin - 18:13
Satya Sombreval
Je suis immortel, cela depuis tellement de siècle que j’ai perdu à jamais mon humanité. L’éternité est longue à combler quand on l’a vécu depuis déjà si longtemps. Alors on expérimente, jour aprés jour de nouvelle chose, au point de faire petit à petits des actes que l’on aurais jamais été capable de faire jadis, et le pire c’est que l’on y prend du plaisir... Aujourd’hui, j’aime jouer avec les humains comme on joue à chat, profiter de leur douce agonie quand je les mords, écouter la musique de leur crie, M’exctasier d’un rire euphorique quand je les vois trembler d’effroi…Je suis sadique, je le sais, mais à ma place, qu’est ce que vous feriez vous pour vous occuper ?
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Cette nuit est d’une douceur sans nom, idéal pour profiter des bienfaits du grand carnaval qui se tient généralement un mois avant Pâques. Ce soir, je m’amuse, je sors, je profite du temps présent sans me soucier un instant de ce qui accapare mon esprit. Je déambule parmi eux, ils me regardent, admirent ma beauté, mes courbes et surtout mes yeux bleus, je danse, je me mets en avant dans la foule, vêtue de noir alors qu'eux sont munis de couleur et de froufrou étrange, je suis décalée, je le sais, c’est voulue. Je veux manger leurs innocences et quand ils m’abordent, je veux sucer leurs âmes rien que parce qu’il ose m’effleurer. Pourtant, je me retiens, car sinon, je ferais un carnage. J’ai déjà été bien trop de fois prévenue… Mes pairs n’aiment pas vraiment que je m’expose de trop, ils ont peur des répercussions de mes frasques incessantes, certains envisagent même de me faire tomber, de me faire rentrer dans une torpeur millénaire afin que je comprenne le sens véritable du mot mascarade. Je ne le connais que trop bien, ce mot m’ennuie au plus haut point. On m’a conseillé de me trouver un souffre douleur, un animal de compagnie sur lequel je pourrais rejeter ma folie. Au début j’ai rigolé, et finalement, je viens d’enterer le dixieme dans mon jardin ou plutôt devrais je dire, mon marais, je crois que j’y prend goût mais aucun n’était assez spécial pour que je le garde auprés de moi. C’est alors que l’un d’entre eux me percute et sans va, sans réellement réaliser qu’il vient de bousculer l’être le plus dangereux de cette ruelle pourtant bondée de monde. Les gens crient et en moi, ma haine contre lui hurle encore plus fort. Il s’éloigne, je le suis à la trace, tel un chasseur qui poursuit sa proie. Bien entendu il n’a pas conscience de qui je suis, ni de ce que je veux, il ne m’a sans doute même pas remarqué, pourtant, regardez moi, ne suis je pas l’incarnation même de la perfection ?
Pourquoi l’ai-je laissé en vie cette nuit-là ? Je ne sais pas, je voulais sans doute l’étudier en profondeur, lui offrir une dernière chance de vivre sa vie. Une nuit défila, puis une autre et voilà déjà des mois que je l’observe par cette fenêtre. Je crois que cet homme m’amuse profondément, de le voir arpenter sa vie de la sorte. D’une certaine façon, je me dis qu’il n’en profite pas assez au vu de ce que je lui réserve. Et pourtant, chaque nuit, je me retiens, car je veux en savoir plus sur ses habitudes.
Quand viennent les beaux jours, sa chambre et son salon sont entrouvertes. Il est du genre à ne pas fermer les volets quand il dort. Peut-être afin de profiter des belles nuits étoilées comme celle où nous nous sommes rencontrés. Que peut-on craindre après tout quand on est au sommet d’un immeuble de trois étages ? L’étage entier est réservé à ses appartements privés, ce que les humains de sa génération appellent un loft. Moi, j'appelle cela une garçonnière. Il est certainement aisé, mais ne pouvant le suivre de jour, je ne sais pas encore réellement comment il gagne sa vie… Moi, je suis dans la pénombre d’une toiture annexe à la sienne, tel un rat qui grouille parmi les gouttières. Je l’observe et hésite à me saisir de sa vie. Pourquoi ? Ce serait bien la première fois. Simplement, car je sais que quand j'aurai commencé, rien ne sera plus jamais pareil pour lui, et le voir si pur, si innocent, est un spectacle des plus réjouissants. Comme chaque soir depuis des mois que je l'observe, je me suis muni d'une longue nuisette noire, j'ai mis du maquillage de faible qualité afin que celui-ci coule facilement avec mes longues larmes de crocodile. Car oui, pour rentrer chez lui, il ne suffit pas de franchir une fenêtre entrouverte, il faut également que je sois invitée à rentrer. Quoi de mieux que lui donner le rôle de chevalier servant qui vient à la rescousse d'une femme en pleure. Surtout si celle-ci est coincée derrière une corniche fine, en petite tenue et sur le point de mourir d'une chute vertigineuse. Sans oublier bien sûr les pieds totalement nus, le cliché parfait de la jeune femme en détresse.
Un orage éclate soudainement, une pluie d'été, elle ne durera pas longtemps, elles sont brèves, mais intenses, idéal pour la comédie que je compte lui jouer depuis si longtemps. Je décide de franchir le pas, tous les éléments sont réunis, il est tard, il dort profondément, et la pluie coule sur moi comme une rivière.
Je me jette sur sa corniche d'un bond de plus de 10 mètres. L'impact de mon corps touche sa vitre sans la casser, il se réveille, il croira sans doute que j'ai frappé à celle-ci.
Place à la comédie.
“Mon…monsieur. Par pitié, aidez-moi, je suis….” dis-je dans un sanglot de terreur hollywoodien avant de croiser un court instant son regard qui me fixe de l'autre côté de la fenêtre. Il m'a vu alors, je n'ai plus qu'à choir. En un instant, je lève la main timidement pour lui faire signe de ma présence, alors que mon corps lui tombe devant ses yeux abasourdis, je fais semblant de faire riper mon pied. Mon enveloppe charnelle et innocente tombe lourdement, je m'accroche à la corniche qui me relie à l'étage du dessous. Rien de compliqué pour mes doigts immortels que de soutenir mon corps au-dessus du vide. Un humain ne tiendrait pas longtemps alors… Place à la dernière comédie.
“Au secourssssss !!! Aidez-moi !!!” criais-je alors d'effroi pour saisir son héroïsme afin qu'il vienne me hisser dans sa chambre. Chose amusante, un éclair vient se greffer au tableau de son angoisse. Cette pauvre femme que je suis censé être est en danger… La nature entière semble vouloir l’engloutir comme dans un film. Seulement voilà, le preux chevalier est là pour la secourir… Mais n'est-ce pas lui qui est en réalité en grand danger sans qu’il n'est aucun véritable moyen de s’en rendre compte ?
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Flocon
Lun 10 Juin - 19:07
Aydan O’Brian
Photographe professionnel, je vis à la Nouvelle-Orléans même si je n’y suis pas souvent. Simple humain, je ne soupçonne nullement l’existence du monde surnaturel. Les vampires et les loups garous sont des mythes dont les adolescents s’abreuvent, faisant vibrer leur petit cœur. Par contre, le vaudou est une science, une magie, dont je me méfie. Je ne veux y croire, mais me tiens éloigné des mambos ou houngans et des lieux de culte.
J’expose mes photos sous le nom de ShadowEye, me faisant passer pour son agent, alors que nous ne sommes qu’une seule et même personne. Je gagne extrêmement bien ma vie en temps qu’artiste, mes clichés ayant trouvé l’intérêt de riches investisseurs. J’aime la vie que je mène, sans attache, ni obligation. Célibataire, j’aime prendre du bon temps avec des partenaires occasionnelles.
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Mardi Gras ! Les gens sont dans la rue, la musique résonne à chaque coin de rue et dans chaque bar. Le Quartier Français est envahi par des milliers de touristes, tous émerveillés par la beauté du spectacle. Les chars colorés défilent, les gens postés dessus, distribuant à tout va, des colliers que tout le monde s’arrache dans la bonne humeur. La légende voudrait que les filles soulèvent leur t-shirt et montrent leurs seins pour récupérer plus de godies. Ca arrive encore parfois, mais dans une Amérique de plus en plus puritaine, les femmes n’osent plus trop. Même si à Mardi Gras tout est permis. Des doubloons sont également éparpillés dans la foule, petites pièces dorées en plastique. La course est lancée à celui qui en ramassera le plus.
Les couleurs du carnaval, violet pour la justice, or pour le pouvoir et vert pour la foi, habille entièrement la ville. La parade est en marche dans Bourbon Street, c’est la liesse générale. L’air est doux et les alcools réchauffent les plus frileux.
Accompagné de Charles, un ami d’enfance, nous avons revêtu une veste à paillettes vertes, un canotier comme couvre-chef, un pantalon violet et une chemise or. Le look est terrible, moi qui aime les beaux costumes et être bien apprêté, c’est tout le contraire, mais nous sommes des locaux et arborons fièrement les couleurs de notre carnaval. A mon cou pendent déjà de nombreux colliers, récoltés à la sauvette lors des passages des chars. Dans ma main, un verre contenant un Hurricane bien corsé. De toute façon, on finira la soirée, bourré et certainement en très bonne compagnie. Demain matin, on se réveillera aux côtés d’une inconnue qu’on aura plus ou moins baisé, tout dépend du taux d’alcoolémie, on s’embrassera et chacun repartira de son côté. Qu’importe, cette nuit, on fait ce que l’on veut, sans aucune limite.
Le cortège n’en finit plus, enchaînant musiciens, danseuses et chars. Je danse, je ris, je saute, j’en profite à fond. Charles a déjà dégoté une nénette, son bras passé sur les épaules frêles, il l’embrasse à pleine bouche, sans la moindre once de pudeur. Le voir ainsi m’amuse et je parcours la foule, à la recherche d’une âme perdue qui serait prête à passer un peu de bon temps en ma compagnie.
Marchant à reculons afin de faire face au nouveau couple, je me retourne et percute une femme, accoutrée de bien étrange façon. Je murmure un vague « pardon », reluque sa démarche et surtout son paraître totalement décalé.
- T’as vu cette gonzesse ? Elle s’est habillée pour aller à un enterrement ?
Charles n’a pas perdu une miette de ce petit accrochage. Je hausse les épaules et réplique simplement.
- Bah, tu sais, chacun son style hein. Regarde-nous, on a l’air de deux clowns ratés !
Nos rires se noient dans les accords du défilé, sans plus penser à la nana. Judith, une vieille connaissance avec qui je passe de bons moments, me tombe littéralement dans les bras. Tout comme moi, elle a trop bu et tout comme moi, elle est seule. Elle s’accroche à mon bras et nous finissons la soirée ensemble. Ce n’est pas la première fois que nous couchons ensemble, mais nous refusons, l’un et l’autre, à donner plus d’importance à cette relation.
Puis, Mardi Gras s’envole. Les rues sont nettoyées, les arbres débarrassés des colliers, les touristes se font plus rares. La folle nuitée reviendra l’année prochaine. La vie de tous les jours, reprend ses droits avec son lot de joies et d’emmerdes.
Les parents sont installés en Floride où ils coulent une retraite sereine. Martha vit en Europe à Londres, auprès de son mari et ses enfants et Steven s’est fiancé, encore, avec un gars à San Francisco. Nous nous retrouvons à Thanksgiving ou à Noël, en Floride. Et moi, je vis pour les voyages, pour découvrir, encore et encore, quelques terres vierges. J’ai parcouru le monde en long et en large, mais il me semble toujours que je n’ai pas tout vu. Ce n’est pas qu’un sentiment, car même quand je retourne sur certains sentiers, je perçois de nouvelles choses. Un ruisseau caché entre les hautes herbes, un arbre centenaire, une nichée d’oiseau. Tout me fascine dans la nature que j’emprisonne dans mon appareil photo. Je me targue de ne jamais retoucher aucun de mes clichés. C’est peut-être ce qui m’a valu ma notoriété, bien que j’expose toujours sous le pseudonyme de ShadowEye. Personne ne l’a jamais rencontré. Petit mythe qu’il me plaît d’entretenir. Je possède une petite galerie d’art, ici à la Nouvelle-Orléans, changeant les clichés toutes les six semaines. Ça marche bien, essentiellement les photos du bayou, très prisées par les touristes. J’ai, enfin ShadowEye, a exposé dans de nombreuses grandes villes. Dire que ma notoriété est mondiale est arrogant, mais pas complètement démuni de sens.
Revenant de Tromso, Norvège, je suis heureux de retrouver mon appartement dans la moiteur de cette ville. La chaleur est collante mais diablement agréable lorsque l’on sort de douze heures d’avion et d’aéroport. Mes affaires sont déposées sur la grande table en verre du salon et je m’empresse d’ouvrir les fenêtres, chassant l’air conditionné. Sur le balcon en fer forgé, je prends assise et sirote un bon vieux whisky. La nuit est tombée, quelques notes de musique résonnent dans l’air, portée par la brise nocturne. Les clichés que j’ai pris au cap Nord sont excellents. La luminosité des pays scandinave est vraiment différente, donnant une atmosphère particulière aux images.
Ma boisson terminée, je joue un moment avec le glaçon, entendant le grondement sourd du tonnerre rouler au loin. Un orage se prépare, peut-être que la ville sera épargnée. Je laisse tout en plan, demain sera un autre jour. Pour l’heure, je suis perclus de fatigue. Dans la pénombre, je me traine jusqu’à mon lit, où je retire mes vêtements après avoir ouvert les fenêtres, profitant de l’air chaud qui m’a tant manqué en Norvège.
Le sommeil se referme rapidement sur moi. Aucun rêve ne vient perturber mon repos.
Je fais un bond dans mon lit, lorsque quelque chose percute ma fenêtre. Assis dans les draps, le cœur cognant dur contre ma cage thoracique, je regarde autour de moi, cherchant à savoir où je me trouve. Mon regard perturbé se pose sur des objets grapillés tout au long de mes voyages. Rassuré, j’inspire et vois une silhouette accrochée à ma fenêtre. Suis-je en train d’halluciner ? Que fait-elle là ? Lentement, je m’extirpe de mon nid douillet pour comprendre la situation. Ouvrant d’avantage la fenêtre, je me penche pour lui tendre la main. Mais avant que je puisse l’inviter à entrer, les éléments se déchaînent. Un éclair illumine la nuit, tandis que le tonnerre donne de la voix, le tout sous une pluie diluvienne. Certainement surprise par les intimidations de la météo, elle lâche prise, se retenant, in extremis au rebord.
- Et merde… ACCROCHEZ-VOUS !
J’enjambe la fenêtre et attrape le poignet de la femme pour la hisser à ma hauteur. Sans la lâcher, je retourne dans mon habitation, passe un bras autour de sa taille afin de l’aider à me suivre.
- Allez, entrez.
Une fois à l’intérieur, je referme la fenêtre et la précède, l’emmenant au salon. Trempé comme une souche, juste en caleçon, je la guide vers le canapé où je l’installe.
- Vous allez bien ? Avez-vous besoin que j'appelle une ambulance ? Bougez pas, je vais chercher des serviettes.
Un rapide aller – retour à la salle de bain, je reviens vêtu d’un peignoir, les bras chargés de linges éponges moelleux que je dépose sur ses épaules. Sans demander, je nous sers deux verres d’alcool corsé. Ne répondant à aucune demande, je lui fourre le verre entre ses paumes et m’assieds dans le fauteuil face à elle. Après une longue gorgée, je lève mon regard sombre pour observer la demoiselle.
- Je peux savoir ce que vous faisiez sur le rebord de l’immeuble en pleine nuit ? Etes-vous en danger ?
Aucune agressivité ne transparaît dans ma voix, juste une énorme curiosité.
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Telanie
Mar 11 Juin - 16:33
Satya Sombreval
Je suis immortel, cela depuis tellement de siècle que j’ai perdu à jamais mon humanité. L’éternité est longue à combler quand on l’a vécu depuis déjà si longtemps. Alors on expérimente, jour aprés jour de nouvelle chose, au point de faire petit à petits des actes que l’on aurais jamais été capable de faire jadis, et le pire c’est que l’on y prend du plaisir... Aujourd’hui, j’aime jouer avec les humains comme on joue à chat, profiter de leur douce agonie quand je les mords, écouter la musique de leur crie, M’exctasier d’un rire euphorique quand je les vois trembler d’effroi…Je suis sadique, je le sais, mais à ma place, qu’est ce que vous feriez vous pour vous occuper ?
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Comme je l’avais prédit, après la pluie vient toujours le héros au grand cœur. Le preux chevalier qui court au secours de la belle jeune femme en détresse. Celle qui n’a strictement rien à faire là et pourtant, la voilà.
J’ai glissé volontairement, il a accouru comme prévu. Il enjambe la fenêtre pour m’attraper virilement le poignet et me soulever. Quel homme. Mon regard pétille comme si j’étais réellement subjugué par son charme. Je me laisse attraper ensuite sous le bras, il me hisse et m’invite à le suivre. Automatiquement, je continue mon canular, courbe légèrement le dos, prend une posture apeurée, j’ai bien failli mourir après tout ! Quand son invitation est lancée, je ressens dans mon être comme un cadenas magique s’ouvrir autour de moi, l’appartement dans lequel je m’apprête de rentrer est enfin libre d’accès. Tant de nuit, j'ai voulu franchir le pas, mais le cosmos entier m’en empêcher.
Il n’a pas idée à quel point il vient de détruire sa vie en l’état avec ses simples mots, “allez, entrez”. Je l’observe trempé dans son caleçon, ma robe me protège bien plus que lui, mais mes pieds nus eux dégoulinent sur son parquet.
Là, il enchaine trois questions, si je vais bien, s’il doit appeler une ambulance et finalement sans attendre mes réponses, il s’absente pour aller chercher des serviettes. Je préfère ne rien paraitre pour l’heure, il est trop tôt pour tomber le masque, même si celui-ci ne tardera pas à s’effriter. Il n’aura donc pour réponse qu’un odieux silence de mort. Il venait de me guider sur le canapé, je me mets en posture fœtale dessus et l’attends.
Je m’amuse de cette comédie, mais je sais déjà qu’elle sera de courte durée. Finalement, il revient aussi vite qu’il était partie, il s’est un poil habillé d’un peignoir et moi, je continue à dégouliner sur son canapé comme une souillon. Il n’est pas revenu à moi les mains vides, il porte du linge épongé afin de me couvrir de son confort molletonné. Alors que je suis toujours en posture fœtale et combler d’attention chevaleresque, voilà que ma main est réquisitionnée et qu’un verre est posé dessus. Il s’assoit en face de moi et je décide de faire de même dans un étrange mimétisme assez flippant. Il porte son verre à la bouche, et j’en fais de même. Au même instant qu’il le termine et pose son regard sur moi, je pose le mien dans ses rétines. Il n’y a plus la moindre once de mascarade, de peur ou de comédie. Je le fixe comme je regarde mes proies. Mes dents ne sont pas encore sorties de ma bouche, car son ultime question mérite bien des réponses. Qu’est-ce que je faisais sur son balcon ? À cela, je ne resterai pas muette. Mon regard ne le quitte pas, et un léger malaise pourra s’installer en lui à mes propos qui ne sont pas des plus agréables.
“Je vois trois réponses possibles à votre question.” Dis-je pour commencer mon explication des plus terrifiantes.
“La première est celle que vous vous imaginez sans doute, je la définirai par un seul et unique mot, “cauchemar”. Un homme, peut être un mari, me pourchasse, et je n’ai trouvé d’issus à mon mal que votre balcon.”
“La deuxième est plus amusante.” Dis-je en calmant légèrement le ton de ma froideur pour installer un rythme plus chaleureux, envoutant et sexy. “Vous me plaisez terriblement, je vous ai traqué jusqu’ici dans le seul but de finir dans votre lit.” Je me lève, me déplace comme une chatte en chaleur et me pose sur son lit en le trempant volontairement avec mes vêtements mouillés. Je prends une posture des plus aguicheuses, le cul bien bombé et j’entrouvre la bouche pour l’allumer au maximum.
Je le fixe à nouveau et me lèche les lèvres pour finalement reprendre un ton encore plus glacial que le premier, de quoi provoquer un électrochoc dans sa colonne vertébrale et le faire frissonner au sang.
“Ou bien, je suis une tueuse en série, et je suis là pour prendre votre vie.”
Je laisse à mon sauveur l’opportunité de réaliser à quel point la scène est pesante. Que mes mots ne sont pas dits sur le ton de la plaisanterie, et que cette possibilité est aussi envisageable que les deux premières.
“Alors, dites-moi, Aydan.” Car oui, je connais son nom, cela fait des mois que je l’observe, et cela n’est pas difficile de le découvrir pour un être comme moi. Je m’amuse même à lui notifier que je le sais, de quoi le faire douter encore plus que la troisième possibilité est la seule qu’il devrait envisager vraiment.
Le ton de la neutralité fait place à nouveau, sans nul doute pour lui brouiller les pistes, mais après de tel propos antérieur, le malaise est toujours présent.
“Selon vous ? Je suis là pour vous tuer ? Vous baisez ? Ou bien vous faire découvrir et vivre mon pire cauchemar ?”
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