Entre maladies étranges libérés par la fonte du permafrost, guerres de ressources et vieillissement de la population, l'humanité tente tant bien que mal de survivre. Groupe de marcheurs réunis sur les routes, communautés privilégiés au cœur d'havres de paix, communautés religieuses, dictatoriales, ou encore mutants et survivants ayant subi d'étranges mutations, chacun tente de survivre à l'après fin du monde.
J'ai 27 ans et je vis sur les routes, au coeur d'une terre dangereuse et suffocante. Dans la vie, je suis vendeuse de babioles et diseuse de bonne aventure et je m'en sors aussi bien que possible. Sinon, grâce à ma malchance, je suis en fuite suite à un mariage arrangée et je le vis plutôt mal. Informations supplémentaires ici.
Elle avait fui, elle ne se souvenait plus quand, ni depuis combien de temps elle arpentait les routes. Elle en était arrivée à un stade où elle avait presque oublié son nom de naissance, à force de ne plus l'utiliser. Lorsqu'elle arrivait avec son groupe d'itinérants, elle ne passait pas inaperçu : il était composé de 'magiciens', de vendeurs de babioles étranges qu'on disait être les détendeurs des pouvoirs étranges, chose que personne n'a jamais pu confirmer, de troubadours, ou encore des jongleurs ou marionnettistes. En bref, un vrai bazar organisé. Un groupe de rêveurs, de fous aussi, qui était désormais devenue sa famille. Elle, elle tirait les cartes, et prédisait l'avenir, de ce qu'elle disait, bien sûr. Si ses parents l'entendaient ou la voyaient maintenant, ils la tueraient sans doute sur place. Mais il était trop tard pour redevenir une gentille fille désormais. Après tout, elle avait repoussé leurs limites le jour où elle avait fui, le jour où son père avait souhaité la marier.
« Venez braves gens ! Venez goûter à l'extraordinaire ! Potions, objets magiques en tout genre, venez essayer nos puissantes décoctions et écoutez les nouvelles des provinces loin des vôtres grâce à notre troubadour ! »
Criait-elle sur la place publique du village dans lequel ils s'étaient arrêté, s'époumonant comme elle avait apprit à le faire avec le temps. Elle se sentait toujours un peu ridicule de faire ça, mais il fallait bien manger après tout. Elle ne ressentait plus la timidité, celle qui l'obligeait à 'bien se comporter devant les autres', de faire 'honneur'. Non, ça c'était du temps de son père, ce despote supposément prophète, aimé dans sa communauté au point d'être devenu leur quasi Dieu vivant. Les exigences de son père avaient participé à modeler sa personnalité, à un point tel qu'il lui était désormais difficile de perdre les bonnes vieilles habitudes d'une fille ayant grandit dans les privilèges sur le sang et la sueur des autres. Si son père n'avait pas souhaité la marier à l'homme qu'il avait placé à la tête de son 'inquisition personnel' comme il aimait le dire, le genre qui tue les personnes accusées avant de poser les questions par la suite, elle aurait presque pu l'aimer autant que sa mère. Sa mère, la représentation même de ce qu'on se faisait de la soumission et de la docilité. Sans doute avait-elle trouvé du réconfort dans ces temps incertains, d'obéir, d'hocher la tête, et de ne pas réfléchir à ce qu'elle devait faire. Bah oui, impossible de prendre de mauvaises décisions lorsqu'on en prend tout simplement pas.
Réfléchir, Luna était bien obligée de le faire désormais, et ce malgré elle. Maintenant qu'elle était en fuite, qu'elle se cachait sous l'identité de cette diseuse de bonne aventure, elle n'avait plus d'autre choix. Après tout, maintenant que le monde s'était écroulé, elle n'était pas l'unique personne à plaindre ici-bas. C'était ça, le bon côté lorsqu'un monde s'effondre et que tout le monde risque de mourir ou succombe à l'effroi, il y aura toujours quelqu'un de plus à plaindre que vous.
Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
Préférence de jeu : Homme
Oskar
Aujourd'hui à 10:11
Alabn Althaani
Mon âge est difficile à préciser, je suis né lors de la dernière Décade avant l'Apocalypse. Ma mère Walidat Aljamie était de la première génération d'hybrides créés, je suis son second fils, c'est sous ce nom que j'ai conquis les foules... Il y a longtemps. Depuis, je vis … sur les routes , le plus loin possible des chasseurs de prime, partout sur le continent, de « pays » en « pays ». Dans la vie, je suis traqueur, chasseur, assassin et je m'en sors assez bien, de mon passé j'ai conservé l'art de tuer vite et proprement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis solitaire et je le vis de plus en plus mal.
Informations supplémentaires :
Quand les premiers virus ont été lâchés dans l'air, sans qu'on sache si c'était intentionnel, maladroit, ou … naturel, les hommes se sont rués vers les recherches médicales. Pouvait-on, ou pas, modifier l'ADN pour que l'humanité résiste, comme le faisaient les insectes ou certains reptiles ? La plupart ont cherché en vain, d'autres comme mes créateurs ont fait d'immenses découvertes, non dans le contrôle des épidémies, mais dans la fourniture d'êtres hybrides, tout aussi vulnérables, mais parfaitement adaptés pour les jeux du cirque... Au fur et à mesure de son déclin, l'humanité était devenue avide de la mort des autres, les vieilles arènes datant de l'antiquité ont été restaurées, d'autres construites, et les gladiateurs se sont entre-tués, homme-chat, homme-chien, homme-rat... pour le plus grand plaisir des spectateurs, sans doute compensaient-ils par la mort violente de créatures à peine humaines leur propre terreur d'être malade et leur difficulté à vivre dans un monde usé et désorganisé... Je suis né à cette époque, et ne suis jamais mort.
La plupart de ceux qui connaissent ma nature se figurent que parce que lorsque je suis contrarié mes oreilles se couchent, ma queue balance rageusement de droite à gauche, mon échine se gonfle, mes griffes sortent prêtes à arracher la figure de celui qui m'a mis en colère, je peux me contenter d'attraper les rats et les oiseaux. C'est une grossière erreur, il m'arrive comme à tout un chacun lorsque la nourriture se fait trop rare de chasser, mais les gènes humains ont été privilégiés lors de notre création. Ma mère était un condensé de séduction et de charme, les hommes d'alors payaient des fortunes pour passer quelques heures à ses côtés, moi, en tant que mâle étais promis à l'arène, je n'ai pas failli, ma célébrité a soulevé les foules, jusqu'au jour où les imbéciles du Nord, non contents de nous avoir envoyé au gré des vents épidémies et radiations, ont fait sauter l'un de leurs foutues bombes... Ma cité a disparu, les hommes sont morts les premiers, n'est-ce pas risible ? Ils nous voulaient solides ! On ne dépense pas des fortunes pour créer des individus à l'étrangeté et aux capacités amplifiées pour les voir crever à la première bagarre sur le sable du Cirque ! Solides, nous l'étions, certains ont vu leur hybridation changer : plus homme, plus chat... Les bêtes fabriquées se sont octroyé l'espace, les petites créatures presque aveugles destinées aux mines se sont enfoncées dans les profondeurs, les « chiens » se sont rassemblés en meutes sanguinaires...
Nous, sommes restés ce que nous étions ou presque, le faciès plus ou moins marqué par le métissage des gènes mais indépendants, liés les uns aux autres par un fil véritable mais si fin qu'il en était invisible à n'importe quelle autre espèce... Et, ironie du sort, il semble que nous ayons réellement « neuf vies », car il paraît bien que nous tuer est aussi difficile qu'il est facile de mourir de notre patte.
Mon nom circule dans des cercles presque occultes, je sers qui paye -bien-, qui m'accorde sa protection, sans jamais me donner exclusivement à l'un ou l'autre. Esclave je l'ai été, jamais plus je n'aurai de maître, je trouve admirable d'être mis en face d'un haut dignitaire des religieux dont le dogme veut notre éradication et de le voir prêt à me couvrir d'or pour accomplir la mission qu'il me confie, ce monde est plus fou encore que celui qui lui a donné naissance... Peut-être est-ce l'humanité qui l'est ?
Pour l'instant, caché sous mon long et ample manteau dont la capuche dissimule mes oreilles et mon visage … particulier et ma queue, je vais simplement faire mes emplettes au village le plus proche. Dans les parages, tout a été soufflé par les explosions, ils ont donc reconstruit de bric et de broc, cabanes en bois, plastiques à demi fondus, ferrailles, tissu... Mais même là où les ruines sont restées, ils n'ont rien restauré, juste construit plus loin, le plus loin possible à vrai dire comme si le souvenir de la civilisation précédente leur pesait.
Je regarde autour de moi, la misère est partout, la peur aussi... Tout étranger est examiné, suivi, déshabillé du regard quand ce n'est pas des mains parce qu'il a paru suspect. Moi, j'ai sur le devant du poignet la marque des assassins et personne ne vient me regarder de trop près.
Généralement quand je cède ainsi à la nostalgie, je ne trouve aucun écho. Les humains s'interdisent le passé, l'ont-ils oublié, refoulé ou ne les intéresse-t-il tout bonnement pas... Ce n'est pas le cas aujourd'hui, une joyeuse bande s'est installée, des baladins, des voyageurs... De ceux qui voulant distraire leurs contemporains ont probablement aidé à la propagation de nombreuses nuisance, mais lorsqu'ils sont réapparus, issus des traditions ancestrales de troupes itinérantes de théâtre, musiciens ou autres amuseurs publics, plus personne à vrai dire ne se préoccupait de pourquoi et comment... Les virus étaient vainqueurs, les radiations dominaient le monde, le désert commençait à s'étendre quand ce n'était pas au contraire des forêts si luxuriantes que plus aucun humain ne parvenait à s'y frayer un passage... Ils sont là, éveillant chez les autochtones des sentiments divers que mes sens captent : méfiance, crainte, stupeur, envie, mélancolie...
- Venez braves gens ! Venez goûter à l'extraordinaire ! Potions, objets magiques en tout genre …
Mes lèvres sous le tissu s'ouvrent légèrement, c'est le seul sourire que je peux produire... Quelle folie pique donc ces troubadours ? L'extraordinaire ? La magie ? Je vois les yeux des plus jeunes s'arrondir d'étonnement, les enfants regardent les parents, peuvent-ils ? Osent-ils ? Les parents eux font leurs comptes, combien coûte cette potion ? Est-elle ce qu'elle dit être ?
La femme aux cartes est blonde, patricienne, je sens en elle une différence imperceptible, simplement une érudition devenue rare ? C'est possible, la plupart des humains sont ignares, de nombreux villages n'ont même pas conservé de mode de communication écrite, les survivants négligeant d'apprendre à lire et à écrire à leurs rejetons.
- Que disent les cartes de mon avenir ?
J'ai posé la main sur sa table, une main aux doigts terminés par des ongles pointus, je redresse la tête sans toutefois montrer mes traits... Cela la gêne-t-elle ? Est-elle susceptible d'aller trouver ce qui fait office de garde dans ce hameau pour dénoncer un mutant ?
Ce serait dommage, j'aime ses traits réguliers, son visage noble et sa blonde chevelure...