one two three, one two three, drink ( lily & abel )
Invité
Ven 7 Sep - 21:56
Abel Silverstein
J'ai 21 ans et je vis à San Fransisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
Qu'elle était impressionnante à défier ses propres lois ! Elle avala cul sec le verre d'Abel et ce dernier écarquilla les yeux, agréablement surpris. Il fit un visage qui voulait dire qu'il était fier d'elle, en grimaçant légèrement mais elle, elle fit un truc avec son visage qui fit perdre pied à Abel. Sa main devant sa bouche pour retenir l'alcool qu'elle venait d'avaler, et la lèvre qu'elle était en train de mordre juste après... Mon dieu, elle était belle. Abel changeait son fusil d'épaule. Il découvrait une nouvelle femme, un bout de personne qui prend des risques à la hauteur de ce qu'elle est. Il glissa sa langue entre les dents, regardant la bouche de l'élève la plus intelligente qu'il ait jamais connu. Une entité au fond de lui se mit à gronder face à ce spectacle. « Je dis toujours ce que je pense, Lily. » Il ne l'appelait jamais par son prénom. Il n'avait plus aucun filtre, c'était effrayant. Depuis quand était-il agréable avec elle ? Il n'avait pas non plus envie de la jouer mielleux ni même sortir de son personnage d'ennemi de Lily.
Sa tête se penche légèrement sur le côté, et Abel s'approche encore un peu plus d'elle, sans s'en rendre compte. Leurs doigts sont proches, Lily pourrait sentir le souffle chaud d'Abel et ce dernier ne voulait qu'attraper son poignet. Il voulait toucher, il avait besoin de la toucher. Oserait-il le faire ? « Je me ferais chier car je n'aurais personne qui réagit autant à moi quand je l'embête. » Et il lui saisit le poignet. Sa peau était glacée mais douce. Laiteuse mais brillante. Il ne serrait pas ses doigts autour de ses os mais il la maintenait. Il ne voulait pas qu'elle s'enfuit. Il fallut qu'ils vivent cet instant. « Un mois sans te calculer, si tu oses... » serait-il capable de lui demander ça ? En avait-il envie ? Le voulait-il ? Plus que tout, parce qu'Abel ne privait pas ce qu'il ressentait généralement. Et l'alcool désinhibait les sentiments. « M'embrasser. » C'était cher payé. Arriverait-il à tenir sa parole de ne pas l'emmerder ? C'était son jeu préféré, de la mettre dans tous ses états pour un mot de travers d'Abel. Parce que Lily était toujours en train de réagir.
J'ai 21 ans et je vis à San Francisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt de façon indifférente... enfin c'est ce dont je me convainc. Informations supplémentaires ici.
Elle le sait, au fond. Elle sait que son honnêteté fait à la fois partie de ses défauts et de ses qualités. Abel, il balance tout sans filtre, presque sans réfléchir, mais quand il lui dit qu'elle est belle, Lily, elle peut pas s'empêcher d'être convaincue que c'est une blague. Que rien de tout ça n'est sérieux. Que lui, le bad boy de service aux mille et une conquêtes, ne saurait la trouver jolie elle, discrète, effacée, invisible. Elle se surprend à presque vouloir lui demander de le redire. De la regarder comme ça inlassablement. L'alcool qui monte au cerveau, désinhibe les pensées qu'elle garde le plus souvent pour elle, rien que pour elle. Alors elle est là, à rougir de ses mots, de ses regards, de cette proximité bien trop accrue entre eux deux, elle qui garde toujours une distance de sécurité avec les autres, par pur instinct de protection. « Merci.. » qu'elle parvient à souffler dans un murmure hésitant, animal craintif, alors que ses prunelles brunes regardent autour d'elle, incapable de l'observer plus de cinq secondes sans s'empourprer.
Alors elle tente un humour enfantin, maladroit, se demande s'il compte toujours tenir sa promesse et donc, l'ignorer sept jours durant pour ce verre qu'elle a bu un peu trop vite, lui brûle presque encore la gorge. Et c'est vrai qu'elle est la seule à réagir de façon tant vivace. A toujours partir au quart de tour pour un oui, pour un non, pour un rien. Le nez se fronce à nouveau, elle hausse une épaule. Puis Abel, il saisit son poignet. Ses doigts s'enroulent ridiculement bien autour d'elle, sur sa peau, si bien qu'elle en demeure un instant pantoise, à baisser les yeux sur cette main autour de la sienne, geste ni tendre, ni agressif. Comme un appel silencieux, une demande qu'il formule et qu'elle semble comprendre, car elle ne bouge pas, Lily. Lève à nouveau les yeux vers lui quand il augmente les règles du jeu. Elle écarquille les yeux. Un baiser. Un frisson la parcoure, sans qu'elle ne sache si elle doit accuser le souffle d'Abel sur sa peau, ou le froid ambiant sur le balcon. Elle reste immobile, longtemps. Réfléchit bien plus que pour les deux premiers défis. Coeur et raison s'affrontent, alors que déjà inconsciemment, le corps de la brune s'est encore un peu approché de celui de l'étudiant. Elle est si petite, si fragile face à lui. Passe une seconde à le regarder, avant de s'approcher. Un peu, encore un peu. La main libre qui s'appuie sur l'épaule masculine, la distance se réduit dangereusement. Ses baisers, Lily, elle peut les compter sur les doigts d'une main. Et alors qu'elle se livre une bataille mentale sans merci, elle avoue dans un réflexe presque inconscient, dans un murmure qui balaie les lèvres d'Abel : « Un mois, c'est long. » Terriblement long. Et elle réalise qu'au final, elle n'hésite pas à l'embrasser parce qu'elle n'en a pas envie, mais bien parce qu'elle ne veut pas qu'il l'ignore si longtemps. « C'est peut-être trop long. » Et à chaque syllabe, sa bouche effleure celle d'Abel. Jusqu'à ce qu'elle cède, Lily. Envoie valser le défi, pour céder à la tentation qu'elle tait depuis trop longtemps, et venir embrasser Abel Silverstein avec précaution, presque crainte.
Invité
Dim 9 Sep - 11:39
Abel Silverstein
J'ai 21 ans et je vis à San Fransisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
Le doute se dessine dans tout le visage de Lily. Elle est un livre ouvert sur laquelle on peut lire des émotions contradictoires. Mais Abel ne sait pas si elle serait capable de franchir ce pas, de fraterniser avec l'ennemi. Elle avait fait bien plus que ce qu'il lui avait demandé et étrangement, elle était restée alors qu'elle aurait pu fuir. N'importe quelle femme aurait pu fuir ce genre de chose avec Abel, elle n'était là que pour le côté charnel. C'était frustrant et à la fois, Abel n'avait jamais aimé une seule femme dans sa vie. Ou avait-il ? Il n'en savait rien. Quelque chose au fond de son estomac qu'il n'avait jamais ressenti grandissait à mesure que Lily posait sa main sur épaule et s'approchait dangeureusement. C'était trop pour lui, il sentait son coeur battre la chamade et ses mains devenir moites. Elle devait le sentir sur la peau de son poignée, et comme un adolescent, il stressait devant son premier baiser. Ce n'était pas le cas, c'était juste cette sensation de nouveauté. Il passa sa langue entre ses lèvres, et elle lui annonce qu'un mois, c'est bien trop long. Elle frôle ses lèvres et celles d'Abel tremblent légèrement, un frisson lui court le long de l'échine. « Beaucoup trop long... » Il répond surtout à sa deuxième phrase qu'elle éteint complètement en l'embrassant.
Et là, c'est le drame. Le drame de se rendre compte qu'il attendait ce baiser depuis tant de temps. Le drame de se dire qu'il avait perdu un temps fou pendant ces nombreuses années. Le drame car il sait, comme une évidence, qu'il aime Lily comme un dingue mais qu'il n'arriverait pas à lui avouer et que ça serait bien trop difficile. Le drame de se dire que ce baiser est le plus beau qu'il est jamais partagé. Au début crispé, voire réticent, il lève la main qu'il a autour du poignée de la jeune femme et il la pose sur le bas de son dos, les rapprochant d'un petit coup de main léger, en venant intensifier sa poigne. Il l'embrasse comme jamais et autour de lui, plus rien ne compte. Il s'imagine dans un film où un feu d'artifice explose au dessus d'eux pour signifier que l'Univers est en accord avec leur baiser, il s'imagine des hirondelles passer au dessus de leur tête respective pour chanter cet instant volé. Il a les yeux fermés et il ressent le corps entier de Lily qui s'épouse parfaitement au sein. C'est magnifique et à la fois effrayant. Mais cette peur se transforme en adrénaline et Abel attrape Lily sous les cuisses pour la soulever et l'asseoir sur la rambarde. Il la tient fermement. En bas, derrière elle, le vide total. S'il la lâche, elle tombe. Mais il chuterait avec elle.
J'ai 21 ans et je vis à San Francisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt de façon indifférente... enfin c'est ce dont je me convainc. Informations supplémentaires ici.
Qu'est-ce qu'elle fait ? Elle vit, Lily. Prend une grande bouffée d'oxygène lorsque ses lèvres se scellent à celles d'Abel. Elle s'abandonne à la tentation avec hésitation, mais dès lors que les corps s'habituent l'un à l'autre, s'apprivoisent, se découvrent et s'épousent, elle s'affirme un peu plus, la brune, et elle glisse ses deux mains dans le creux du dos du jeune homme pour elle aussi se rapprocher de lui. Elle ne l'avouera probablement jamais, mais elle aime la force avec laquelle il la garde contre lui. Comme si elle était protégée du reste du monde, contradiction totale avec le fait qu'elle jure le mépriser. Mais le méprise-t-elle vraiment ? Un mois, ce serait long. Beaucoup trop long, comme il l'a si bien répété. Et elle réalise malgré elle qu'elle a besoin de ça, Lily. Qu'elle a besoin des remarques d'Abel, de ses sourires en coin quand il voit qu'il a réussi à l'énerver, de ses airs supérieurs chaque fois qu'elle constate qu'il a de bonnes notes, même en étant inattentif et distrait. Elle a besoin de lui, à sa façon, et ce soir, c'est de ça dont elle a besoin. De leurs bouches qui dansent l'une contre l'autre, de ses bras autour de son corps si petit face au sien.
Et c'est comme du réflexe pur, comme si son instinct réagissait à sa place. Lorsqu'il la soulève, elle enroule ses jambes autour de lui, noue ses bras derrière sa nuque en reculant son visage le temps de retrouver de l'air. Quand il l'appuie contre la rambarde, elle se sent vaciller, jette un regard inquiet derrière elle, se serre un peu plus encore contre Abel pour qu'il la retienne. Elle lui confie son corps sans avoir de doutes, et sa peur du vide, sa peur de ce qu'il représente aussi se mue en désir chaque fois qu'elle croise son regard. Elle devrait reculer. Pas encore, juste un peu. Ses doigts remontent doucement, encadrent le visage d'Abel, découvrent ses traits d'une façon différente, encore. Ce soir, tout est différent. Pour combien de temps ? Combien de secondes, de minutes de bonheur allait-elle pouvoir voler ? « Abel.. » Elle murmure son prénom comme une prière, entre deux baisers, deux souffles perdus, mais elle n'arrive pas à dire quoique ce soit de plus. Ses regards parlent pour elle. De la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas, et pourtant, elle sait que dès que la magie sera rompue, ils devront remettre leurs masques. La tête lui tourne, l'alcool traître l'étourdit, elle serre la prise de ses jambes autour du brun. Et quand elle recule ses lèvres, c'est pour dire dans un souffle, comme un secret : « Ton jeu.. il est beaucoup trop dangereux. » Qu'est-ce qu'elle veut dire par là ? Au fond, elle même ne le sait peut-être pas. Ou ne veut pas le savoir.
Invité
Dim 9 Sep - 14:39
Abel Silverstein
J'ai 21 ans et je vis à San Fransisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
C'était intense. C'était quelque chose qu'Abel n'avait jamais connu. Peut-être un peu effrayant, mais il savait qu'il allait reprendre pied à un moment donné et il repoussait cet instant avec toute la force que Lily pouvait lui donner dans l'instant. Il réalisait bien trop tard ce qu'elle signifiait. Chaque instant passé à ses côtés, c'était juste pour avoir de l'attention de la jeune femme, qu'elle capte son regard ou ses mots, qu'elle ressente quelque chose à son égard, même s c'était de la haine. Il avait besoin de ça, il avait besoin qu'elle ne soit pas indifférente à lui. Alors une petite parcelle de colère, de mépris, de dédain ou de pitié, c'était un petit pas en avant pour se rapprocher de Lily chaque jour durant depuis toutes ces années. Parce que ça faisait des années que ça durait, et ça faisait des années qu'il commentait ses statuts facebook pour l'embêter et qu'elle ne le supprimait pas, ça faisait des années qu'elle commentait ses posts instagram mais il ne la supprimait pas. Selon une légende japonaise, il y aurait un fil tangible du destin qui relie deux personnes destinées à être ensemble. Ceux qui sont connectés sont liés indépendemment du temps, du lieu ou des circonstances. Rien ne peut briser ce lien étrange entre ces âmes soeurs qui sont censés être ensemble. Et au creux de son coeur, Abel est persuadé que c'était Lily qui avait, attaché à son auriculaire, un fil rouge qui les liaient ensemble.
Elle fait rouler le prénom d'Abel sur sa langue et ce dernier sent son coeur se serrer d'entendre autant de supplication dans son patronyme. Il ne savait pas qu'il avait un si beau prénom entre les lèvres de Lily et il sent que l'embrasser sera le plus beau moment de sa vie. « Lily... » et il allonge légèrement son prénom dans un souffle pour revenir l'embrasser. Il ne la laissera jamais tomber, c'était terminé. Il allait le promettre. Une des mains d'Abel grimpe vers sa nuque pour la maintenir pendant que l'autre maintient son dos en place pour ne pas qu'elle bascule. Il conçoit bien que son jeu est dangereux, mais il n'en à que faire. « Je ne joue plus, Lily. Je ne veux plus jamais me jouer de toi... » Et il espère qu'elle entende cette supplication au fond de son estomac, comme une promesse qu'il ne lui fera plus de mal mais qu'il passera son énergie et son temps à la protéger du monde. Abel s'était imprégné de l'essence vitale de Lily. Elle était devenue son centre de gravité.
J'ai 21 ans et je vis à San Francisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt de façon indifférente... enfin c'est ce dont je me convainc. Informations supplémentaires ici.
Elle a envie de tout, de rien, de tant et de si peu en même temps. Elle voudrait juste rester là, profiter de cet instant suspendu dans le temps, de cette bulle née de nulle part, issue de rien, quoique aboutissement de longues années à se chasser l'un l'autre inconsciemment. Et en même temps... en même temps elle voudrait passer les jours à venir à le découvrir. Ne jamais le laisser. Savoir quels sont ses rêves, ses désirs, ses craintes. Savoir pourquoi il se sent obligé de jouer les idiots, quand de toute évidence, il est capable de tellement plus. Quand il souffle son prénom, un frisson remonte le long de son échine, semble se répercuter jusqu'à envoyer une décharge électrique jusque son coeur emballé. Et elle le serre si fort contre elle, quand il revient l'embrasser. Tellement fort qu'elle en a les jambes, les bras engourdis, mais elle s'en moque. Elle se fiche de tout, tant qu'il est là, contre elle, sur cette fichue rembarde. Et elle sent qu'elle franchit une limite, en agissant ainsi. Qu'en mettant un pied dans son monde, elle s'ouvre à la vie, mais aussi au danger. Mais chaque fois qu'elle a peur, chaque fois qu'elle doute, ses lèvres viennent la couvrir comme un pansement sur chaque blessure, chaque plaie.
Ils jouent dangereusement, et elle ne manque pas de le dire. La caresse des doigts d'Abel le long de sa nuque lui arrache de nouveaux frissons, de nouvelles sensations. Si bien qu'elle en oublierait presque où ils sont. Presque, car ses quelques mots lui rappellent où elle est. Qui ils sont. Qu'ils ont bu. « Attends, attends.. » Peut-être qu'elle aurait du arrêter de réfléchir. Ne pas avoir peur. Lui faire confiance. Mais d'une pression de ses mains contre son torse, elle le repousse, Lily. Retrouve le sol d'un pas chancelant, les joues rougies par l'envie, le regard qui trahit mille mots. Mais la conscience qui parle trop, beaucoup trop. « Dis pas des choses comme ça.. tu... t'as bu. J'ai bu, et.. oh mon dieu.. » Qu'est-ce qu'ils faisaient, jusqu'où ils allaient aller tous les deux ? Elle se risque à un regard vers le sien. Elle panique, Lily. Elle panique, elle a peur. Ca la frappe. Elle est amoureuse. Elle est terrifiée.
« Il faut que j'y aille... » Et sans laisser le temps à Abel de la retenir, de l'empêcher de s'éloigner, elle s'évade, Lily. Traverse la fenêtre en courant, la pièce, la maison. Petite silhouette qui slalome entre les corps qui dansent encore, pour mieux quitter la maison, la soirée, Abel et ses sentiments bien trop réels, bien trop forts. Elle a besoin d'air frais. Elle a trop bu pour prendre la voiture. Alors son sac sur l'épaule, Lily, elle décide de rentrer à pied. Elle n'habite pas très loin, de toute façon. Dix minutes, tout au plus quinze si elle marche lentement. Et sa démarche n'est pas trop assurée, alors qu'elle longe la route tout en envoyant un sms à Mackenzie pour lui dire qu'elle est partie. Un texto mal assuré. Elle regarde l'heure. 3:33 du matin. L'étudiante ouvre son sac, s'arrête de marcher à un croisement. Attend que le feu soit vert pour traverser le passage piéton, prudente, même sous alcool. Pourtant, il aura suffit d'une seconde. Une seule, pendant laquelle elle entend un crissement de pneus. Deux phares au xénon, brillants, éblouissants, qui foncent droit sur elle. Le feu était vert pour Lily. Pourtant, son téléphone n'arrive pas dans son sac à main. Tout ce dont elle se souvient, c'est de cette lumière, de sa main levée devant son visage, puis plus rien. Le choc. La fin.
Invité
Dim 9 Sep - 15:21
Abel Silverstein
J'ai 21 ans et je vis à San Fransisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
Deux semaines. Deux semaines viennent de passer depuis la mort de Lily Abernathy. Une semaine depuis son enterrement, et deux jours depuis la journée de commémoration de l'université. Personne n'avait trouvé le chauffeur de la voiture, personne ne savait qui c'était et la police menait une enquête approfondie auprès de tous les élèvres du lycée. Ils avaient ouvert une cellule de psychologie dans le gymnase qui n'accueillait plus aucun entrainement pendant toute la durée du processus d'interrogation. Certaines personnes allaient parler à la psychologue et d'autres pleuraient dans leur coin pour soulager leur peine. Les journaux avaient consacré un article entier sur Lily Abernathy, sur son intelligence et sa bienveillance, sur la personne qu'elle était, sur ses actes de charité pour les associations du quartier. Elle était décrite comme une personne exceptionnelle qui allait manquer à beaucoup de monde, et particulièrement à la communauté de l'université qui perdait un élément prometteur et à l'avenir brillant. Chacun y mettait du sien pour rendre hommage à cette pauvre fille qui venait d'être tué dans un accident de voiture en sortant d'une soirée étudiante.
Et puis il y avait Abel.
Abel était retourné en cours tous les jours. Il avait décidé de s'asseoir où elle s'asseyait, de manger où elle avait l'habitude de s'installer, de marcher où ses pas étaient passés. Comme une façon d'emmerder les gens qui le regardaient faire parce qu'ils trouvaient ce comportement aberrant et digne d'un irrespect total de sa part. Sa promotion connaissait les différents entre les deux, et ils pensaient tous qu'Abel allait trop loin. Pour eux, Abel souillait la mémoire de Lily. Abel n'avait pas versé une larme. Quand elle avait quitté la maison, il l'avait cherché partout, mais ne l'avait jamais retrouvé. Il ne la retrouverait jamais. Et il avait décidé de ne pas pleurer. Il avait supprimé les minutes passés avec elle de sa tête pour ne pas avoir à ressentir quelque chose. Il s'était mué dans un mutisme incompréhensible et ses amis n'avaient pas fait le lien entre ce qu'il s'était passé et son état et bien entendu, il n'en aurait pas parlé, pas même à Tom son meilleur ami. Ce dernier avait changé de comportement depuis la mort de Lily. Abel s'en foutait royalement. Tout ce qu'il voulait, c'était avancer sans regarder en ailleurs, sans se dire qu'une femme qu'il avait cru aimer du plus profond de son être avait réussi à briser la carapace à coup de baisers volés lors d'une soirée tragique.
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one two three, one two three, drink ( lily & abel )