Two strangers, that a mishap movement bring them closer in secrecy. // (titekaori)
Invité
Mer 6 Fév - 20:55
Nolan Parker
J'ai 34 ans et je vis à Wellington, Nouvelle-Zélande. Dans la vie, je suis comptable en arrêt maladie ainsi que romancier amateur et je m'en sors moyenne ces derniers temps. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal puisque cette rupture, ayant fait suite à ma soudaine cécité, m'a fait perdre toute confiance en moi et aux femmes. Informations supplémentaires ici.
Siloë avait raison : je ne devrais pas être aussi dur envers moi-même, mais c ‘était pourtant ce que je faisais de mieux. Dès l’instant où ma vie s’est retrouvée plonger dans le noir, j’ai passé toute ma frustration sur ma personne. La raison à cela me semblait évidente, d’ailleurs : la volonté de ne pas faire payer à mon entourage un drame qui ne touchait que moi. C’était de ma faute si j’étais à présent aveugle, qu’en disent les médecins qui m’avaient auscultés. C’était donc à moi seul de me détestais d’être devenu ce que j’étais : un fardeau. Alors certes, j’avais promis à ma jeune colocataire de ne plus le dire oralement en parlant de moi ; mais je n’avais pas promis de ne plus le penser. Et quant bien même elle avait également raison sur le fait que je n’avais pas choisi mon infirmité, je préférais ne pas lever le débat sur celui qui stipulait que je l’avais sans aucun doute provoqué. Ma vue s’était brouillée mainte et mainte fois. J’aurais dû aller consulter un spécialiste en urgence, dès les premières « crises ». Une chose que je n’avais jugé utile, estimant que je m’épuisais les rétines à trop fixer les ordinateurs au travail, ou à la maison. Nous ne devrions jamais penser que nous savons mieux que quiconque ce qui est bon pour nous. Nous ne devrions jamais penser, également, que notre entourage exagère en voulant nous protéger. Le côté « paternel » de mon meilleur ami depuis ma cécité était sans hésitation chiant, la majeure partie du temps, mais je savais qu’il agissait ainsi pour mon bien. Il était donc évident que son attitude avec sa sœur partait tout autant d’un bon sentiment. Et je le comprenais, à présent. Siloë m’apparaissait être de plus en plus une femme douce, autant que fragile, et voir même peut-être un peu naïve. Il était facile de vouloir abuser de sa gentillesse, pour un temps soit-peu que nous étions suffisamment fourbe pour l’envisager. Ce qui n’était pas mon cas.
_ J’aurais aimé avoir une petite sœur à materner, moi aussi. Lui avouais-je en riant quelque peu. _ Mais j’imagine que c’est aussi beaucoup de tracas et – Dieu merci – ils m’ont été épargnés.
Je riais de bon cœur en imaginant les soucis que j’aurais eu à ne plus pouvoir avoir une cadette à l’œil. J’imaginais également avec amusement l’emmerdeur pas tenté que j’aurais été en contrôlant ces tenues, ces fréquentations. La pauvre. Moi même je me serai insupporté, je crois bien. Siloë se dévouait par la suite à travailler avec moi sur mon roman. L’idée me plaisait bien , mais son petit-ami ? Ne préférait-elle pas passer plus de temps possible en sa compagnie ? Ne verrait-il aucun inconvénient à la savoir en étroite collaboration avec un autre homme ? La jeune femme m’assura que les choses n’étaient pas pareilles, qu’on ne ferait que travailler. C’était un fait, bien entendu, mais je trouvai tout de même étrange qu’elle le situe en second plan dans ses priorités. En général, un tel comportement chez une femme c’était très mauvais signe. Cela voulait dire que les sentiments à son égard s’étiolaient, ou qu’il règnait une mauvaise entente au sein du couple. N’allez pas croire que j’avais suivi des d’études de psychologie pour tirer de pareilles hypothèses, loin de là. Je me fiais uniquement sur ma propre expérience personnelle avec la gente féminine. Clarisse aussi était devenue distante, suite à ma cécité. Elle avait toujours trop de travail en retard pour m’accorder du temps. Si j’avais su que c’était pour mieux s’envoyer en l’air avec le mec pour lequel elle m’a planté, avec une vision qui fonctionnait bien mieux que la mienne, je n’aurais pas avalé facilement toutes ces couleuvres. D’ailleurs, je n’appréciai pas vraiment l’idée que Siloë mente à cet homme à notre sujet, tout aussi innocent seraient nos rapports à venir. Je pensais que c’était le meilleur moyen pour lui d’imaginer que j’étais son amant. Un fait auquel je ne souhaitais pas la confronter, ignorant totalement la réaction plausible de son petit-ami à un quiproquo adultérine.
_ Tu ne devrais pas lui cacher la vérité, Siloë. Je lui répondis très sérieusement, le ton chaleureux malgré la gravité des mots que j’employais. _ Les hommes n’ont pas la même manière de rationaliser les évènements. Ils ne réfléchissent pas plus loin que ce qu’ils voient. S’il découvre que tu lui as menti pour nous deux, que tu passais du temps avec moi, il ne pensera pas que nous sommes uniquement deux colocataires travaillant gentiment sur un roman. Je marquais une pause. _ Non, il pensera que ce n’est qu’un prétexte pour cacher notre liaison, et les répercussions seront catastrophiques.
J’en étais convaincu. Et à plus fortes raisons, j’avais le pressentiment que les conséquences pourraient être dramatiques du point de vue de Siloë. J’ignorais pourquoi, cependant. Peut-être cet instinct que je développais, et dont je faisais référence auparavant. Mais dans tout les cas, j’acceptais sa proposition d’écrire à nouveau mon roman en sa compagnie. Pour deux motifs : le premier, la confiance que je portais déjà en elle ainsi qu’en ces capacités professionnelles. Je sentais qu’elle pouvait véritablement m’y aidée, et que je serais idiot de décliner une telle offre généreuse. Le second, le besoin de conserver jalousement sa présence à mes côtés, à quelques occasions. J’aimais déjà beaucoup trop sa compagnie, hélas, je voulais donc pouvoir renouveler des instants comme celui-ci dans la durée. La littérature étant la seule passion que je nous connaissais, je m’accrochais à celle-ci comme une bonne excuse. Une bonne excuse pour nier que mon attachement soudain pour cette femme n’était pas dénuée d’un quelconque intérêt purement déplacé. J’étais un homme, après tout. Il ne me fallait pas beaucoup pour me sentir attiré par une représentante de l’autre sexe. Et Siloë était un beau spécimen, aux « dires » de mes mains. Elle m’apportait un peu trop de tendresse pour ne pas éveiller mes plus bas instincts. On ne fait que travailler, avait-elle dit. Oui. Mais pour combien de temps, ma belle Siloë ? Pour combien de temps nous resterons parfaitement conviviaux dans nos rapports, sans une once d’ambiguïté ? Le sais-tu seulement toi-même ? J’en doute. Pour ma part, il fallait être idiot pour que je nie l’évidence : j’allais devenir toujours plus fébrile de sentir sa peau sous mes doigts, au fur et à mesure que mon roman arrivera à son terme. En parlant de roman, ma colocataire vint me surprendre en me proposant d’y travailler dès à présent. Vraiment ? N’avait-elle pas d’autres projets qui l’attendaient ? Nous étions en plein weekend, après tout. Elle devait certainement avoir son petit ami à voir, ou des ami(e)s peut-être ? Je ne désirais pas qu’elle se sente obligée de me tenir compagnie, uniquement parce que j’étais seul. J’en avais l’habitude, depuis quelques temps. Et bien qu’elle prétendait en avoir envie, malgré ces projets, je me sentais excessivement mal-à-l’aise à l’idée qu’elle les annule pour moi. J’étais prêt à lui interdire de le faire, mais ma confession spontanée sur ma solitude n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde, et ma colocataire m’interrogea sur ma solitude, avant de s’intéresser à mon cercle de connaissance. Oui. J’avais eu des amis à foison, une petite amie dévouée, mais à présent j’étais isolé du reste du monde. Seul son frère et elle-même, désormais, composés mon cercle de connaissance. Quant à ma famille, c’était un vaste sujet que je ne voulais pas aborder.
_ Oui. J’ai ton frère. Et toi aussi, à présent. Lui assurais-je en cherchant spontanément sa main, tendant la mienne avec précaution en sa direction. _ Mais en dehors de vous, je n’ai plus personne Siloë. Je marquais une pause, soupirant profondément. _ Mon ex petite-amie m’a quittée quelque temps après le début de ma cécité et… quant à la bande de potes que l’on fréquentait tout les deux, le choix a été vite fait : ils ont préférés continuer à s’amuser sans s’encombrer d’un aveugle dans la bande.
Je les comprenais, cela dit. Moi-même je n’aurais pas voulu la présence d’un handicapé à nos soirées. Alors je ne leur en voulais pas de m’avoir abandonné dès que la cécité était venue me faucher. Je leur en voulais uniquement de ne pas avoir eu la franchise de me le dire, comme Candice. Ils avaient préférés le mensonge à l’honnêteté, et j’avais opté de les chasser moi-même de ma vie en lieu de lutter en vain pour m’incruster dans leurs rassemblements. La question qui suivit m’interloqua, également. Comment ça, nous pouvions toujours être seul tout les deux ? Que faisait-elle de l’homme chanceux qui partageait sa vie, de ses ami(e)s ? Elle ne pouvait pas être aussi seule que moi, c’était impossible !
_ Comment une femme aussi charmante que toi peut-elle prétendre être aussi seule que son aveugle de colocataire ? Je l’interrogeais spontanément, dubitatif. _ Tu es une femme absolument adorable, il est impossible à mes yeux que personne ne puisse t’attendre aujourd’hui. Je poursuivais, on-ne-peut-plus sincère. _ C’est bien simple, je serai ton petit ami je sais que je serai impatient de pouvoir te retrouver.
Je serrais les mâchoires à la suite d’une telle confession, surgissant de nul part. Putain mais t’es con ou quoi ? Tu es son coloc’. Son ami. Tu n’as pas à lui balancer ton numéro de charme !
_ Écoute, repris-je l’instant d’après, pour essayer de rattraper la situation, si effectivement tu n’as pas l’envie de voir ces personnes qui t’attendent, nous pouvons commencer à travailler sur mon roman, mais si ça ne te dérange pas j’aimerais pouvoir m’aérer un peu. Cela fait plusieurs jours que je ne suis pas sortie de cet appartement et je commence à me sentir étouffer. S’il n’est pas trop tard nous pourrions aller travailler à la plage, ou au parc ? J’ai toujours adoré écrire là-bas.
L’ambiance qui y règne a toujours été source d’inspiration, pour moi. J’espérais que cela serait encore le cas, et que d’être dans un lieu m’encouragerait à être moins tactile envers elle. Du moins, elle allait devoir me diriger c’était certain, puisqu’elle serait mes yeux, mais cela ne serait rien en comparaison à si nous restions plus longuement isolé dans ma chambre. Je ne voulais pas en venir à poser un geste malheureux à son encontre, uniquement parce que mon manque de chaleur humaine m’y encouragerait. J’espérais qu’elle accepte, dans notre intérêt.
J'ai vingt huit ans et je vis à Wellington, Nouvelle Zélande. Dans la vie, je suis éditrice et je m'en sors moyennement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple depuis deux ans et je le vis plutôt pas bien depuis quelques semaines.. née à Wellington et a un frère plus âgé qu'elle ○ en couple depuis deux ans mais se fait battre par son petit ami ○ travaille comme secrétaire d'édition depuis quelques semaines ○ émotive, parfois fleur bleue, croit au grand amour ○ est très proche de son grand frère, la famille est ce qu'il y a de plus important pour elle ○ toujours été brillante dans sa scolarité ○ adore le café, les séries et la glace ○ est inscrite à une salle de sport ○ ne fume pas, ne mange pas de poisson ○ adore lire et les animaux.
Tu n’avais pas envie que Nolan continue à se dénigrer comme il le faisait. Tu ne comprenais pourquoi il pensait ce genre de choses. Il était certes infirme mais tu savais qu’il ne l’avait pas choisi et, il aurait préféré avoir sa vue plutôt qu’autre chose. La vie ne s’était pas passée ainsi malheureusement. Tu parlais de ton frère et du fait qu’il te protégeait souvent et était possessif envers toi. Il voulait que ton bien, tu le savais mais parfois c’était trop. Tu lui avais déjà dit mais tu ne voulais pas le blesser. Heureusement pour toi que ton frère n’était pas au courant de ce qui se passait dans ta vie avec ton petit ami actuellement. Il connaissait James pour l’avoir déjà vu mais s’il savait.. Il ne le verrait plus d’un si bon œil. Il lui casserait la gueule, tu le savais et toi, tu passerais un sale quart d’heure.
Tu te mis à pousser gentiment Nolan quand il te disait cela. « Eh, les sœurs sont les plus adorables d’abords. » Tu lui disais en rigolant bien sûr. Non, tu savais que tu n’étais pas parfaite avec ton frère et lui non plus. Personne ne l’était en général et vous vous étiez déjà disputés. Parfois, comme des chats et chiens, comme cela arrivait dans certaines relations entre frères et sœurs.
Tu voulais t’occuper du livre de Nolan mais tu ne comprenais pas pourquoi celui-ci insistait sur ton petit ami. Toi, tu n’avais pas envie de penser ni de parler de ton mec pour le moment. Non pas que ça te dérangeait d’en parler avec Nolan mais.. tu n’aurais pas envie de parler de ses relations féminines non plus. Tu n’étais pas jalouse, non, tu n’avais pas de raisons de l’être mais ça ne te regardait pas. « Je ne lui cache pas vraiment je.. » Tu omettais simplement de lui dire. Ce n’était pas un mensonge mais il ne le prendrait sûrement pas comme cela. Tu connaissais aussi James et il était jaloux alors oui, s’il l’apprenait, il n’approuverait pas mais tu n’allais pas t’empêcher de travailler. « C’est vrai mais.. il devrait me faire confiance quand même. » Et il ne le ferait pas s’il apprenait ça mais tu ne pouvais pas vivre dans la crainte ou le fait de devoir te justifier tout le temps. « Mais je lui dirais que l’on travaille ensemble sur ton livre alors, comme ça il n’y aura pas de soucis. » Tu ne savais pas trop comment ni quand pour le moment mais ça viendrait un jour.
Ta relation avec ton petit ami était compliquée et beaucoup trop pour que tu ne l’expliques à Nolan. Puis, ce n’était pas quelque chose qui se disait ainsi, autour d’une conversation. Tu ne voulais pas en parler et tu n’étais sûrement pas la seule femme dans le monde à cacher cette violence et ce que tu vivais. Tu préférais t’occuper des autres, de ce qu’ils ressentaient. Tu préférais t’occuper du bonheur des autres, à défaut du tien. Tu voulais comprendre pourquoi est ce que Nolan se sentait seul. Tu te doutais bien qu’il devait avoir des amis, des personnes présentes pour lui. Tu ne connaissais pas ses amis ni quoique ce soit, tout comme lui. Tu souriais quand il disait que tu étais là pour lui. « Je suis sûre que non. » Tu lui disais en écoutant parler de son ex petite amie et ses potes. Tu te disais que tu aurais dû te taire concernant la copine. « Désolée.. » Tu lui soufflais, sincèrement même si le comportement de la femme te dégoûtait. Du moins, cela ne te serait jamais venue à l’idée de faire ça. Tout comme ses potes mais, sa copine, c’était pire. « Je suis désolée et c’est que ça n’était pas des amis c’est tout. Et elle, elle te méritait pas, ça ne devait pas être la bonne enfin.. si elle t’aimait elle serait restée. » Mais tu t’arrêtais de parler car tu avais peur d’aller trop loin ou de le froisser.
Tu rougissais encore une fois à ses mots, lorsqu’il te disait que tu étais charmante. Encore une fois, tu ne savais pas comment il le savait, du moins il t’avait juste toucher pour en déduire cela. « J’ai des amis et mes proches c’est vrai mais je veux dire, je suis quelqu’un de solitaire en général alors parfois je le suis. » Tu lui expliquais avant de virer pivoine une nouvelle fois. Tu ne comptais plus le nombre de fois où tu avais rougi aujourd’hui, à cause de lui et de ses dires. « Merci.. c’est gentil.. » Tu lui disais timidement.
Tu devais voir ton petit ami mais finalement, tu n’avais pas envie. Tu préférais passer du temps avec ton colocataire, sa présence t’était plus agréable. Tu n’avais pas envie de sortir mais.. il semblait vouloir aller à la plage ou au parc. Tu réfléchissais un moment puis, ça ne pourrait pas te faire du mal. « Bon d’accord, je préfère aller au parc, j’aime bien y aller pour lire en général. Si ça te va bien sûr ? » Tu lui demandais, tu préférais à la plage en tout cas. « Je vais prendre mes affaires pour qu’on y aille alors. » Tu récupérais une veste et ton sac à main où tu envoyais rapidement un message à James avant de ranger ton portable. « Je suis prête, tu as besoin d’aide ? » Tu ne voulais pas mal faire ni même trop faire à sa place. Tu ne savais juste pas comment il faisait en général. « Enfin.. tu as besoin que je te guide ? » Tu lui demandais, attentionnée.
Invité
Jeu 7 Fév - 5:18
Nolan Parker
J'ai 34 ans et je vis à Wellington, Nouvelle-Zélande. Dans la vie, je suis comptable en arrêt maladie ainsi que romancier amateur et je m'en sors moyenne ces derniers temps. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal puisque cette rupture, ayant fait suite à ma soudaine cécité, m'a fait perdre toute confiance en moi et aux femmes. Informations supplémentaires ici.
Sur le ton de la plaisanterie, Siloë me bouscula légèrement en argumentant que les sœurs étaient les plus adorables. Je n’étais pas contre l’idée de la croire sur parole, n’ayant jamais eu de sœur pour m’en faire une véritable idée. Cependant, je doutais qu’elles soient à l’origine d’une parfaite quiétude pour leurs frères aînés ; particulièrement à l’âge cruel de l’adolescence. Et pour cause : n’est pas précisément à cette période de l’existence que leurs corps se forment, que les esprits s’échauffent ? Assurément. Il serait donc parfaitement hypocrite de ma part de nier que les jeunes hommes ne sont pas spécifiquement intéressés par l’acte sexuel en leur compagnie. J’en savais quelque-chose, d’ailleurs. J’avais moi-même été un adolescent bourré d’hormones. Je savais donc par répercussion que je ne n’aurais certainement pas dormi sur mes deux oreilles, en sachant ma jeune sœur entourée de garçons comme je l’étais en ce temps là. Comment étais-je ? Obsédé. N’ayons pas peur du mot. Il fallait bien le reconnaître, qui plus est, que mon esprit était à quatre-vingt-dix pourcent occupé par des pensées sexuelles, pendant que les dix pourcent restant fantasmés sur mes camarades de classe. Nous étions très loin du gentil garçon innocent, n’est-ce pas ?
_ Je te crois, Siloë. Je lui déclarais en riant, à mon tour. _ Cependant, tu ne m’ôteras pas de l’idée que votre manie à vouloir plaire aux hommes est source de stress pour vos frères.
J’en voulais pour preuve Connor, justement : sa sœur approchait la trentaine d’années, et pourtant il n’arrêtait pas de me parler d’elle lorsque nous étions seul tout les deux. Il ne me disait rien de bien spécifique sur sa personne, du reste, se contentant juste de parler de son petit-ami qu’il ne sentait pas à ces mots, mais son inquiétude le rongeait suffisamment pour que sa vie ne soit pas de tout repos sur le plan moral. Pour ma part, je préférai ne formuler aucun jugement sur cet homme. Je ne le connaissais pas. Je ne tenais pas particulièrement à le rencontrer non plus, du reste. Au contraire, j’estimais que la vie sentimentale de Siloë n’avait pas sa place au sein de notre colocation. Pourquoi je lui parlais de lui dans ce cas ? Parce qu’il me semblait que la jeune femme flottait dans des zones beaucoup trop troubles à mon goût, à son sujet. Elle avançait qu’elle ne lui cachait pas vraiment, mais quelque chose me disait qu’elle n’était pas totalement honnête envers moi. Et pour le coup, l’expression : il aurait fallut être aveugle pour ne pas le voir, ne prenait pas du tout son sens. C’était justement parce que je ne voyais rien, que je me fiais d’avantage aux ressentiments qui émanait de ma compagnie. Et ce que je ressentais, c’était de la gêne ainsi que de l’hésitation. Je ne savais pas laquelle des deux émotions primaient le plus chez ma colocataire, mais je savais qu’elle était incroyablement importante. Et bien qu’elle comprenait le sens de mes paroles, mes motivations à lui dire, elle l’empêchait d’accepter l’aveu totalement franc quant à notre nouvelle collaboration littéraire. Je ne comprenais pas la raison à cela. Pourquoi lui parlait de nous était une telle source de… détresse ? Elle me fit part d’une confiance qu’il devrait lui accorder, sans discuter. C’était vrai. Seulement, dans certain cas, il n’était pas évident de l’accorder à l’autre sans l’ombre d’un soupçon planant au dessus de nos têtes. Moi-même, avant aujourd’hui, je n’aurais pas pensé pouvoir le faire avec une quasi-inconnue, aussi charmante puisse-t-elle être. Il avait peut-être des raisons sous-jacentes l’encourageant à la remettre en doute sur sa fidélité, sans qu’elle n’en soit la responsable, et l’honnêteté restait selon moi la meilleure solution pour l’apaiser.
_ C’est préférable. Conclu-je à son aveu de lui dire clairement la situation, avec douceur. _ Ainsi il saura que nos rapports sont véritablement amicaux, professionnels, et tu te sentiras plus en paix avec toi-même au cours de nos sessions d’écritures.
Elles ne seraient pas nombreuses, d’ailleurs. Au delà de l’envie seule d’être le plus possible à son contact, je m’assurerai qu’elle accorde aussi suffisamment de temps à son petit-ami. Je l’admets, vu sous cet angle, nous pourrions croire que je la maternais comme son propre frère. Or, ce n’était pas le cas. Je m’assurais uniquement de son bonheur, y compris avec cet homme. D’ailleurs, j’aurai aimé la convaincre d’aller le rejoindre comme il l’était convenu, et si c’était convenu, mais la jeune femme me coupa l’herbe sous le pied en me parlant de ma propre solitude. Il est vrai que j’étais l’unique responsable de cet aveu spontané, comme ceux l’ayant précédé, alors je répondais à ces questions avec sincérité. J’avouais que je n’avais plus que Connor ainsi qu’elle, mais la jeune femme refusait de le croire. Et pourtant, la suite de mon discours suffisait à l’en convaincre. Sitôt, Siloë s’excusa de ma situation. Il ne fallait pas. Comme elle le déduisait d’elle-même à la suite, ces gens n’étaient pas des amis, ni un véritable amour. Ils ne méritaient pas de rester dans mon cercle de connaissances, et je vivais bien leur absence. Je ne dirai pas que cela a toujours était le cas, que je n’ai pas pleuré mon histoire terminée. Mais je ne dirai pas non plus que cela m’affecte encore véritablement aujourd’hui. Non. J’avais avancé, et désormais j’apprenais à vivre avec ce manque de confiance qui me caractérisait, ainsi que l’absence d’envie de m’ouvrir aux autres. A quoi cela me servervait-il, d’ailleurs ? Ma vue n’allait pas revenir d’un claquement de doigt. Je n’avais donc toujours rien de bon à offrir à une femme, ou à des amis. Je restais le fardeau que l’on laissait le bord du chemin de la vie, pour ne pas s’en encombrer.
_ Je ne lui en veux pas, Siloë. L’informais-je avec douceur, un sourire rassurant au visage. _ Être la compagne d’un aveugle ce n’est pas facile. Ce sont des tas de changements, des tas d’adaptation. Je ne pouvais plus lui offrir la vie à laquelle je l’avais habitué, et je comprends qu’elle ne voulait pas s’en priver éternellement.
Brave Nolan, je vous entends dire d’ici. Toujours là où les imbéciles le rejette, sans se plaindre. Oui. J’y étais parce que la plus belle réponse que l’on donnait aux imbéciles c’était le silence, justement. En pardonnant ces gens, j’avais fais la paix avec cette partie de mon existence. A présent, je pouvais me concentrer sur l’écriture de celle-ci. Et tant que nous étions à parler de solitude, j’interrogeais Siloë sur celle dont elle m’avait fait part précédemment. Comment une femme aussi charmante pouvait-elle être aussi seule que je ne l’étais ? Selon elle, son côté solitaire l’encourageait à l’être malgré ses amis et ses proches.
_ Je préfère les choses ainsi. Lui assurais-je souriant, toujours plein de douceur. _ Je n’aurai pas aimé te savoir aussi isolée que moi sans que cela ne soit de ton propre chef.
Je voulais être l’unique de nous deux à vivre l’ennui d’une vie exempt de connaissances, de sorties. Je voulais être l’unique de nous deux que l’on prenne en pitié, en charge. Elle était certainement plus belle lorsqu’elle rayonnait à la lumière du bonheur que lui procurait les autres ; il ne fallait donc pas qu’elle vienne se terrer dans l’ombre dans lequel je me retrouvais. Voilà bien là une raison de ne pas la charmer, de ne pas la souffler à son petit-ami, n’est-ce pas ? Acceptant qu’elle annule ses projets pour moi, je lui soumettais la condition de travailler en extérieur. Je pensais que rester dans ma chambre encore d’avantage me pousse à la faute alors, lui laissant le loisir de réfléchir à ma proposition, je fus satisfait qu’elle accepte de se rendre au parc en ma compagnie. Enfin, si le parc me convenait, bien entendu.
_ Oui, le parc c’est parfait. Je lui assurais, me promettant de demander à Connor de m’emmener à la plage un jour prochain. _ Je te laisse prendre tes affaires, je me prépare rapidement.
Ce que je fis. Je m’asseyais aussitôt sur le rebord de mon lit, pour enfiler mes baskets qui traînaient non loin. Puis, je les nouais solidement pour ne pas me prendre les pieds dans les lacets plus tard. Une fois que cela fut fait, je me relevais pour me diriger jusque dans l’embrassure de la porte, où je manquais de percuter ma colocataire qui s’enquerra de son éventuel aide à mon propos.
_ Si tu peux juste m’avancer ma veste, cela m’arrangerait.
Je savais où elle était, en réalité. Je cherchais uniquement à éviter de la frôler en la contournant pour m’en accaparer moi-même. L’enfilant sur moi lorsque je la sentis dans mes mains, j’indiquais la marche à suivre à celle qui allait devenir mes yeux.
_ Bien, a partir de maintenant, tes yeux vont devenir les miens. Il va falloir que tu fasses preuve d’une grande vigilance à tout instant, et que tu me dises le moindre obstacle que nous rencontrerons. Ainsi, nous éviterons les accidents. Je tendais mon bras en sa direction, plus qu’approximative. _ Enroule ton bras autour du mien, s’il te plait. Tu vas être mon guide. Je lui offrais un clin d’œil complice, suivi d’un sourire charmant. _ Je connais relativement bien l’immeuble, j’ai des souvenirs visuels de lui, mais indique moi toujours les premières marches d’escaliers malgré tout.
Cela nous éviterait une belle cascade dans ces derniers, un plus non négligeable. Une fois que nous étions prêt à partir, nous quittions l’appartement. Je laissais à Siloë le soin de verrouiller la porte, avant que nous descendions les quelques étages qui nous séparaient de la rue. Mentalement, je comptais les marches pour me repérer, dans le cadre d’une sortie en solitaire à l’avenir. Mettre le nez à l’extérieur me faisait un bien considérable. J’appréciais sentir l’air doux de la saison sur mon visage. Et je suivais ma colocataire jusqu’au parc, un sourire ravie sur mon visage. Je ne pensais à rien, d’ailleurs. A rien que le plaisir d’être en charmante compagnie, à l’extérieur de cette chambre que j’associais souvent à une cellule de prison. Arrivant au parc quelques instants plus tard, peut-être une demi-heure, je constatais un oubli important de me part : l’ordinateur. Bien embarrassé, j’en informais ma colocataire sur le champ, une fois que je fus assis sur un banc.
_ Siloë, je vais t’en annoncer une bien bonne. Entamais-je en commençant à rire, nerveusement. _ J’ai comme qui dirait oublier l’objet principal de notre sortie, et mon ordinateur se trouve présentement sur le bureau de ma chambre à l’appartement.
J’en riais. C’était con, hein ? Mais j’en riais à gorge déployé tant je trouvais ma connerie fortement amusante. Qu’allions-nous bien pouvoir faire sans mon outil de travail, à présent ? Je l’ignorais. Tout dépendait des attentes de Siloë, je présumais.
J'ai vingt huit ans et je vis à Wellington, Nouvelle Zélande. Dans la vie, je suis éditrice et je m'en sors moyennement bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple depuis deux ans et je le vis plutôt pas bien depuis quelques semaines.. née à Wellington et a un frère plus âgé qu'elle ○ en couple depuis deux ans mais se fait battre par son petit ami ○ travaille comme secrétaire d'édition depuis quelques semaines ○ émotive, parfois fleur bleue, croit au grand amour ○ est très proche de son grand frère, la famille est ce qu'il y a de plus important pour elle ○ toujours été brillante dans sa scolarité ○ adore le café, les séries et la glace ○ est inscrite à une salle de sport ○ ne fume pas, ne mange pas de poisson ○ adore lire et les animaux.
Il était vrai que tu avais déjà eu des mésententes avec ton frère. Ce n’était pas méchant, parfois, vous ne faisiez que vous taquiner tous les deux. Parfois c’était plus dur et vous étiez fâchés. Seulement, ton frère savait très bien que tu ne pouvais pas rester fâcher très longtemps avec lui et, c’était pareil de son côté. Tu n’aimais pas lui faire la tête car tu étais triste sans ton frère. Tu avais besoin de lui, tout simplement. Tu savais que tout n’avait pas toujours été rose. Tu avais pu te montrer agaçante, sûrement lors de ton adolescence. Tu le savais mais tu n’y pouvais rien si les hommes te regardaient à cet âge-là. Ils étaient jeunes, tout comme toi. Ton frère aussi avait dû regarder des filles, ce que tu lui avais dit d’ailleurs, seulement, ce n’était pas pareil. « C’est vrai mais.. je ne le faisais pas exprès et puis de mon souvenir, c’était un dragueur également. » Tu t’en souvenais oui, de Connor, ce charmeur avec les filles. Tu l’avais mis en garde d’ailleurs qu’il allait faire souffrir des filles mais il n’avait pas voulu t’écouter. Tu te doutais d’ailleurs qu’il avait dû en blesser quelques unes.
De ton côté, tu étais plus calme. Tu n’étais pas de celles à draguer les hommes, à vrai dire, tu ne faisais pas forcément exprès de séduire. Tu avais tenté de le dire à Connor mais il se montrait têtu. On avait voulu te séduire mais tu étais plutôt sage, tu avais refusé quelques avances. Cela ne t’intéressait pas. Tu étais plutôt studieuse, non pas que tu n’étais jamais tombé amoureuse, bien sûr que si. Seulement, tu étais plutôt de celles à tomber amoureuse du mauvais garçon. Ta relation actuelle en était la parfaite illustration. Tu hochais la tête aux mots de Nolan, bien qu’il ne pouvait te voir. « Oui bien sûr, nos rapports le seront. » Tu concluais à ce sujet.
Nolan te racontait son histoire avec son ex alors que tu ne comprenais pas. Tu n’arrivais pas à saisir pourquoi cette femme l’avait laissé tomber. Oui, car il était infirme mais et alors ? Tu n’aurais pas fait une chose pareille. D’accord, tu n’étais pas à sa place mais tu trouvais qu’elle avait pris la facilité. Tu ne devais pas la juger car tu ne la connaissais pas. Seulement, tu ne pouvais pas t’en empêcher, juste un peu. Tu levais les yeux au ciel à ses mots, contente qu’il ne te voit pas. « Je suis d’accord, ce n’est sûrement pas facile et ça a dû être un changement pour elle mais.. et pour toi alors ? Cela a du l’être d’autant plus. » Il devait penser à lui également, chose qu’il n’avait pas l’air de faire, pensant au bonheur de son ex petite amie plutôt que le sien. « Votre vie aurait été différente mais je suis sûre que tu avais des choses à lui offrir quand même. » Juste qu’il avait la vue en moins. Il n’était pas non plus en fauteuil roulant où ça aurait été plus difficile. Et encore, ce n’était pas une juste raison à tes yeux pour quitter une personne.
Tu n’ajoutais rien quant au sujet de la solitude. Tu te sentais parfois seule mais, tu n’avais pas besoin de le dire. Tu préférais te préparer pour partir avec Nolan en direction du parc pour pouvoir écrire un peu. C’est vrai que c’était plus agréable de sortir pour écrire ou lire plutôt que rester enfermer dans un bureau. Tu le faisais déjà quotidiennement de ton côté. Tu récupérais tes affaires, enfilant tes chaussures aussi. « Oui bien sûr. » Tu récupérais sa veste pour pouvoir lui donner, du moins l’aider à l’enfiler. Tu avais déjà enfilé la tienne et pris ton sac. Tu attrapais son bras, ce qui devait sûrement être plus simple pour lui de sentir une présence. C’était comme un enfant à qui on donnait la main, il se sentait sûrement plus rassuré. « Oui je comprends, je vais essayer enfin.. n’hésites pas à me dire si ce n’est pas comme ça enfin, c’est nouveau pour moi. » Tu ne savais pas t’y prendre mais il devait le savoir. Tu voulais quand même faire bien pour éviter qu’il ne se prenne quelque chose ou ne tombe, bien que tu pouvais le rattraper. Seulement voilà, tu n’avais pas la même force que lui. Tu marchais à ses côtés, lui indiquant les lieux, les obstacles avant d’arriver jusqu’au parc. Vous n’étiez pas très loin mais tu y allais plus doucement que lui. Vous arriviez près d’un banc où tu l’aidais à s’installer. Tu t’installais à ses côtés, déposant ton sac à tes côtés. « Quoi ? » Tu lui disais avant de rigoler également. Vous n’étiez pas doué pour le coup car vous aviez oublié l’outil essentiel. « Bon.. ça ne sert à rien de retourner le chercher et revenir je pense ? On a qu’à faire ça une autre fois ? » Tu avais bien un bloc avec un stylo mais cela ne servait à rien s’il ne pouvait pas voir. Tu regardais autour de toi. Tu remarquais finalement un camion qui vendait des glaces mais également des gaufres ou des crêpes. « Il y a un marchand de glace, tu en veux une ? » Tu lui proposais alors. « Ou bien, tu as envie de faire quelque chose en particulier ? » Tu ne savais pas trop ce qu’il faisait, ses hobbies ou bien ce qu’il aimait alors, tu préférais le lui demander.
Invité
Jeu 7 Fév - 22:12
Nolan Parker
J'ai 34 ans et je vis à Wellington, Nouvelle-Zélande. Dans la vie, je suis comptable en arrêt maladie ainsi que romancier amateur et je m'en sors moyenne ces derniers temps. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt mal puisque cette rupture, ayant fait suite à ma soudaine cécité, m'a fait perdre toute confiance en moi et aux femmes. Informations supplémentaires ici.
Elle ne le faisait pas intentionnellement, bien entendu. Jamais il ne me serait venu à l’esprit de croire Siloë capable de fréquenter des garçons, uniquement dans le but de stresser son frère. Bien au contraire, j’imaginais surtout Connor protecteur parce que, telle que je la découvrais, la jeune femme était un être fragile qu’il fallait protéger. Quant à son frère, je ne doutais pas un instant qu’il eut été dragueur en son jeune temps. Je connaissais suffisamment mon meilleur ami pour savoir de lui qu’il ne voulait pas se contenter de mordre dans une seule pêche. Enfin, peut-être balançais-je une généralité comme l’on balançait un stéréotype, trop facilement ? L’espèce humaine n’était jamais là où on la présumait, l’y attendait. De ce fait, il n’était donc pas impossible que mon meilleur ami puisse avoir été en son temps un adolescent réservé, avant de devenir le coureur de jupon que je le connaissais. Ce n’était pas un terme péjoratif que de l’associer à ces Donjuan, d’ailleurs. Connor restait un homme respectueux vis-à-vis de la gente féminine, et j’appréciais cela. J’appréciais également ses qualités de frère ainé, remarquables. En se montrant aussi protecteur envers notre récente nouvelle colocataire, Connor démontrait son amour fraternel vis-à-vis de celle-ci. C’était beau. Et désormais que je la découvrais véritablement à mon tour, je me sentais enclin à l’aider dans sa tâche de lui épargner bien des malheurs. Cela ne serait pas facile, tant elle m’apparaissait têtue au premier abord ; mais elle faisait preuve d’un bon sens encourageant, en contrepartie. Elle acceptait les conseils que je lui donnais quant à l’honnêteté dans son couple, ne les rechignant pas plus que de raison, et j’étais soulagé d’être parvenu à lui faire entendre raison. C’était important dans notre situation, notre relation. Si elle désirait que les choses se passent bien, il fallait qu’elle informe son partenaire de notre collaboration. Et naïf que je l’étais, à cet instant là, j’étais loin d’imaginer que cela ne se passerait pas en douceur. Le sujet étant dorénavant clos, nous pouvions établir le programme de notre fin de journée ensemble. Je tenais à ce que siloë ne bouscule pas ces projets pour moi, mais la jeune femme tenait à me tenir compagnie. Qui étais-je pour refuser la présence d’une aussi charmante femme en ce samedi ? Sans doute un imbécile qui avait eu tort de l’éviter jusqu’à présent. Celle-ci ne comprenait pas, d’ailleurs, comment je pouvais accepter aussi facilement que Clarisse m’ait quittée pour mon infirmité. Il est vrai que ce n’était pas une raison valable, acceptable, mais je ne pouvais pas contraindre mon ex à mener une existence qui ne lui sciait plus. Je ne pouvais plus faire la majorité des choses que je faisais autrefois. Je ne touchais plus autant d’argent que lorsque je travaillais à temps-plein. C’était énormément de sacrifices que je ne voulais, de toute façon, imposer à personne d’autre que moi-même.
_ Cela l’a été, oui. Je confirmais à ma colocataire quant à la difficulté rencontré à ce moment là, sincère. _ Mais les choses l’auraient été encore plus si je ne l’avais pas senti pleinement heureuse à mon contact.
Cela aurait égoïste de vouloir la garder farouchement pour moi, qu’en pensait Siloë. Siloë qui me touchait beaucoup, émotionnellement, en affirmant que j’avais certainement des choses à offrir à Candice.
_ Des tas de choses, effectivement. Je lui avouais charmant, un sourire tendre au visage. _ Et je les offrirai à celle qui aura une aussi grande beauté du cœur que toi.
C’était rare de rencontrer une femme qui pouvait voir au delà d’un physique, d’un handicape. C’était également rare d’être confronté à un homme qui y accordait une vraie valeur. Je souhaitais donc un jour avoir l’honneur d’ouvrir mon cœur à une personne comme elle, à défaut de pouvoir l’aimer elle en personne. L’invitation à aller travailler en extérieur étant acceptée par Siloë, nous nous préparions aussitôt à rejoindre le parc. Toujours pleine d’attention à mon égard, la jeune femme s’assura de pouvoir m’aider dans mon déplacement en extérieur, et enroula son bras à ma demande pour bien ce faire. Lorsque les indications de bases furent énoncées, nous prîmes la route en direction du parc. Siloë avait eu tort, d’ailleurs, de douter d’elle : elle me dirigea comme un chef, et m’indiqua bien tout éventuel obstacle sur ma trajectoire. C’était plaisant de pouvoir me promener en sa compagnie, sans m’inquiéter plus que cela de mes pas. C’était tellement plaisant que je n’en avais oublié que je n’avais pas pris mon ordinateur portable dans ma chambre. Un peu embarrassé, j’annonçais la nouvelle à la jeune femme qui se mit à en rire de bon cœur à ma bêtise. Quelle bande de beaux idiots étions-nous à présent, je suppose. Mais qu’importe. Ma colocataire avait parfaitement raison sur un point : cela ne servait à rien d’aller le chercher pour ensuite revenir avec. Cela serait une perte de temps considérable, et le jeu n’en valait sûrement pas la chandelle. Et pour cause, je ne savais même plus où mon histoire c’était interrompu. Il faudrait que ma compagnie me rafraichisse la mémoire, avant que la suite ne revienne naturellement à mon esprit. C’est que je l’avais enfoui tout au fond de mon crâne, finalement. D’ailleurs, je m’interrogeais sur le bien fondé de garder les quelques scènes sexuelles dans ma rédaction future. C’était une ouverture indirecte sur ma vision des relations intimes, ma façon de faire l’amour. Je craignais que cela soit trop intime pour la relation que j’entretenais avec la jeune femme. Cherchant ce que nous pourrions faire à la place, Siloë me signala la présence d’un marchand de glace non loin de nous.
_ Quel délicieuse idée. Je m’exclamais, enjoué. _ Commande moi une glace au chocolat et… Je sortais mon portefeuille de ma veste pour me saisir d’un billet à l’intérieur. _ Si il y a bien plus de cinq dollars, offre-toi une glace à la saveur de ton choix.
Je lui tendais l’argent, incapable de savoir la somme que je lui donnais. Je tenais à lui payer cette collation imprévue, pour me faire pardonner mon oubli précédent. En attendant qu’elle me revienne avec les glaces, je réfléchissais à ce que nous pourrions faire ensemble. De part mon état, pas grand-chose malheureusement. Mais nous pourrions saisir l’occasion de continuer à faire de plus amples connaissances, n’est-ce pas ? J’étais curieux de connaître d’où venait sa passion pour la littérature, le pourquoi elle avait préféré la collocation avec son frère à l’emménagement avec son petit-ami. Bref, des interrogations qui me semblaient essentielles pour mieux cerner son tempérament.