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LE TEMPS D'UN RP

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Lun 11 Fév - 21:41
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
Joseph n'a pas revu Aubrey depuis longtemps. Il pense qu'elle vit son idylle interdit dans les bras de Liam, un ex mafieux qui n'a jamais attiré sa confiance. Pourtant, un matin, il se réveille et son visage lui apparaît comme dans un rêve. Il pense à elle, se questionne, doute. Alors, il décide de faire un détour par chez-elle pour prendre de ses nouvelles. Malheureusement, ce n'est pas elle qu'il rencontre en premier, mais bien son mari nouvellement veuf.

Contexte provenant d'un autre forum.


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Lun 11 Fév - 21:47

Joseph
Keegan

J'ai 35 ans et je vis à Brisbane, Australie. Dans la vie, je suis ex taulard en réhabilitation et je m'en sors aussi bien qu'un ex taulard en réhabilitation. Sinon, grâce à ma chance étrange, je suis en relation étroite avec ma meilleure amie et je le vis plutôt bien.

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Sebastian Stan ©️ Captain Rogers.
Février. Les choses ont fleuri en ta faveur, ces derniers temps. Ta relation avec Lexie s’est nourrit d’un amour incompréhensible, les choses ont changé mais tu ne t’es pas posé davantage de questions. Tu es bien celui qui avance dans la vie sans interroger tes choix, non ? Alors, peu importe ce qui est né entre toi et ta meilleure amie, tu le laisses prendre racines sans l’interrompre. Ce ne serait pas ton genre de t’interposer dans tes propres décisions. Ce matin, un visage t’est venu en tête quand tu as ouvert les yeux. Ce n’était pas celui de Lexie, qui dormait paisiblement à ta droite. C’était celui d’Aubrey, cette psychologue seule que tu n’as pas revue depuis longtemps, la croyant vivre un amour avec un démon. En te redressant dans le lit, tu te frottes les yeux, tu avales de travers ta salive asséchée par le sommeil et tu poses tes deux pieds à plat sur le sol, le regard perdu vers le mur, l’air fatigué. Il faut dire que, hier soir, tu t’es amusé un peu trop tard avec ta meilleure amie. Se coucher à trois heures du matin n’est jamais une bonne idée lorsqu’on doit se lever assez tôt pour rentrer au boulot. Après avoir embrassé le front de Lexie, toujours endormie, tu te lèves enfin, tu t’habilles, tu te brosses les dents sans manger parce que ton appétit n’est jamais très fort le matin. Et tu pars, en fermant discrètement la porte pour ne pas brimer le sommeil récupérateur de la jeune femme encore roulée sous les couvertures.

Le visage d’Aubrey, tu le revoies plusieurs fois pendant la journée, entre chaque client. Tu as l’impression que tu vas bientôt la voir entrer dans la sandwicherie mais cette impression ne se réalise jamais. Elle n’est pas du genre à s’acheter ce genre de nourriture, de toute façon. Lorsque la journée se termine, tu comptes le pourboire et tu le sépares en trois, enfonçant ta part dans ta poche. Tu salues, sans intérêt, tes deux collègues puis tu sors de l’édifice à dix-sept heures. Et, c’est à dix-sept heures quinze que tu prends la décision de te diriger chez Aubrey, pour prendre de ses nouvelles ou pour simplement l’espionner au travers sa fenêtre. Le trajet en bus ne s’éternise pas, tu arrives rapidement dans la rue des bourgeois et tu entrevois la maison de la psychologue au coin de la rue. Pourtant, quelque chose cloche. Une deuxième voiture est garée dans le parking et un homme empile des boîtes, les enfoncent dans les fesses de sa bagnole. Tu fronces les sourcils, ne reconnaissant pas cet homme, puis tu te décides de l’approcher davantage pour mieux observer son visage. À quelques mètres de lui, ton regard se balade entre l’inconnu et la maison. Ta curiosité te force à tendre le cou pour mieux observer à travers les vitres mais tu ne vois personne. Étrange. Au moins, ce qui te rassure, c’est la Audi noire d’Aubrey qui est toujours parquée à sa place habituelle. D’un pas très peu rassuré, tu te diriges vers l’homme occupé avec ses boîtes et, à quelques centimètres de lui, tu plisses le regard et tu l’interroges :

- Salut, mec.

Ce n’est pas son âge plus avancé que le tien qui t’empêchera de l’aborder comme s’il était un de tes vieux potes.

- On s’connait pas mais t’as l’air d’connaître Aubrey. Tu sais où j’peux la trouver ?

Ton cerveau ne veut absolument pas faire le lien entre les boîtes et un déménagement futur. Ces boîtes, tu les as déjà vues. Elles appartiennent à ton amie. Peut-être a-t-elle demandé l’aide d’un pote pour… Hum… Tu ne sais pas, en fait. Pourquoi aurait-elle demandé l’aide d’un pote pour sortir les boîtes de sa maison ?    
   



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Mar 12 Fév - 5:49

Jon Kruger
J'ai 41 ans et je vis à Brisbane, Australie. Dans la vie, je suis co-directeur d'une entreprise financière et je m'en sors plus qu'aisément. Sinon, grâce à ma dévorante passion pour ma carrière professionnelle, je suis veuf depuis peu et je le vis plutôt très mal, tant j'ai conscience d'être à l'origine du geste désespéré de ma femme.

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milo ventimiglia ©️ loudsilencecreations
La décision avait été prise, assez radicalement du reste : je ne restais pas vivre une semaine de plus dans ce loft de Brisbane sans sa présence à mes côtés. Je ne le pouvais pas. Je ne le pouvais plus parce que tout cet endroit respirait son parfum, sa présence. Et cela m’était insupportable. Je ne pouvais pas vivre avec le sentiment d’être en permanence avec son fantôme. J’avais besoin d’aller de l’avant, même si je savais que je ne me remettrais jamais de l’avoir perdue définitivement. Assis sur le canapé du vaste salon, je relisais d’ailleurs pour la énième fois les lettres qu’elle avait écrite avant de se donner la mort. Des lettres destinées à trois hommes différents, moi inclus. Elle y écrivait sur chacune d’elle les sentiments qu’elle avait eus pour nous, le chagrin qu’elle avait ressentie qu’ils ne soient pas ou plus partagé. Pire : elle nous avouait que nous avions tous pris part à son geste désespéré, même si nos mains ne tenaient pas la lame qui avait fait couler son sang. C’était insupportable. Sans doute bien plus que de découvrir qu’elle avait eu des relations intimes avec chacun des deux autres. De son vivant, il ne me faisait nul doute que je lui aurais tenu rancune d’avoir donner des coups de couteaux dans notre contrat matrimonial par désintérêt de ma part mais… Maintenant qu’elle s’était éteinte à tout jamais, j’acceptais de reconnaître ma totale responsabilité dans sa vie récemment volage. J’avais trop consacré de temps à mon travail, malgré le fossé qui nous éloignait. Je ne pouvais pas m’étonner qu’elle ait eu besoin de tendresse dans les bras d’autres hommes. Liam Weiss, pour commencer : un patient qui avait volé le cœur de cette femme, comme aucun autre à part moi n’était parvenu à le faire, et qui l’avait laissé tomber presque aussitôt lui avoir fait croire qu’il partageait ses sentiments. Et Joseph Keegan, par la suite : un S.D.F en qui elle avait portée toute son affection, lui offrant le gîte et le couvert, avant de se volatiliser sans prendre la peine de lui dire merci. Comment avait-elle pu s’éprendre de tels monstres ? Je ne comprenais pas. Et je ne comprendrais certainement jamais, tant je n’avais pas l’intention de chercher ces hommes pour leur remettre ses missives. Ils ne les méritaient pas. Il ne méritait pas non plus qu’elle meure pour eux. Non. Celui qui devait porter ce fardeau était moi seul, et je comptais bien le faire à Sydney, où je règlerai quelques détails, avant de quitter définitivement l’Australie. Me saisissant d’une boîte où étaient renfermés ses plus précieux souvenirs de nous, je quittais le loft pour commencer à charger ma voiture. Je laissais le plus gros des meubles et autres décorations à une œuvre de charité, préférant ne garder que ce qui lui appartenait véritablement. Alors que je disposais les boîtes convenablement dans le coffre de mon véhicule, je fus abordé par un type ne collant pas au style du voisinage. Joseph ? Je le supposais. Il correspondait bien à l’image qu’elle faisait de son « ami » sans un sou en poche.

_ Effectivement, on ne se connaît pas. Affirmais-je à sa juste supposition, appréciant que cela ne soit pas le cas, tant je pouvais le mépriser s’il était bien le fameux Joseph. _ Oui. Repris-je à son interrogation quant à la localisation de ma très chère épouse, le cœur serré. _ L’urne sur le siège avant de mon véhicule.

Je n’arrivais pas à être plus précis que ça, pour le moment. La simple image que j’avais encore d’elle dans son bain, remplie d’eau teintée de son sang, la peau effroyablement blafarde pour la croire encore vivante, m’étranglait complètement.


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Mar 12 Fév - 5:50

Joseph
Keegan

J'ai 35 ans et je vis à Brisbane, Australie. Dans la vie, je suis ex taulard en réhabilitation et je m'en sors aussi bien qu'un ex taulard en réhabilitation. Sinon, grâce à ma chance étrange, je suis en relation étroite avec ma meilleure amie et je le vis plutôt bien.

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Sebastian Stan ©️ Captain Rogers.
La journée est belle, trop belle pour te permettre d’imaginer le pire. C’est un soleil orangé qui se cache lentement derrière les montagnes. Tu es heureux, du moins, jusqu’à présent. Il n’a pas plu depuis plusieurs jours et c’est probablement cette abondance de bon temps qui t’a donné envie de prendre des nouvelles de celle que tu n’as plus vue depuis Noël. Celle qui, selon toi, a préféré fêter la naissance de Jésus en présence de son premier amant. Comment aurais-tu pu douter d’une tournure de situation aussi dramatique ? Tes conditions de vie s’amélioraient, celles d’Aubrey devaient suivre cette équation elle aussi. Comme tu peux être égoïste, parfois. Cet homme que tu ne connais pas garde un air neutre en t’apercevant. Il ne semble ni surpris, ni intéressé de te voir, comme si tu n’étais qu’un passant parmi tant d’autres. Pourtant, tu sens que quelque chose ne tourne pas rond. Ses yeux plissés par la tristesse, le ton de sa voix aussi sec que la farine. Non. Quelque chose s’est passé, tu en es maintenant certain. L’homme confirme que, effectivement, jamais vous ne vous êtes rencontrés. Pourtant, Aubrey t’a bien dit qu’elle ne connaissait personne excepté Liam et… son mari. Bingo. Lorsqu’il t’offre une réponse positive concernant l’endroit où tu pourras trouver ton amie, tu détends tes muscles et tu attends sagement la suite des événements. Toutefois, lorsque ses mots cassant s’élèvent dans la soirée imminente, tes tympans refusent de comprendre le sens de ses paroles. C’est un sourire nerveux qui redresse tes lèvres puis tu secoues la tête, incapable de croire à sa franchise déconcertante.

- Non.

Et tes jambes s’animent d’elles-mêmes. Sans que tu le veuilles, tu te diriges vers l’avant de la voiture de cet étranger dont tu as déjà volé l’identité dans une chambre d’hôpital. Jon Kruger. Tu es presque certain, maintenant. Devant la vitre teintée de la portière de la bagnole, tu restes insatisfait. C’est lorsque tu colles ton front dessus que ton cœur se décroche de ta poitrine. Un haut le cœur te bouscule, tu recules instantanément pour t’épargner la vision d’une urne aux formes arrondies. Tu secoues la tête de droite à gauche, incapable d’avaler cette réalité. De nouveau, c’est ta nervosité qui prend le dessus et tu ris, mollement.

- Très drôle.

C’est une plaisanterie, c’est certain. La mort n’a pas pu la happer. Pas elle. Même si Lexie t’a appris que le destin ne décide pas de ses proies, il t’est impossible d’accepter les faits. Aubrey n’a pas pu mourir, elle était belle, avait bien bâti sa vie et t’offrait son aide, à toi, sans jamais rien demander en retour. Ta gorge s’assèche même si tu arrives toujours à te convaincre que son mari veut simplement se venger. Il doit savoir qu’Aubrey et toi avez échangé plus que de l’amitié. Il veut te faire souffrir, c’est ça ? Ça ne marchera pas. La Audi noire est encore parquée devant sa maison. Sa propriétaire ne doit pas être loin. C’est bien la logique de quelqu’un qui n’accepte pas de faire un deuil. Tu te rapproches de Jon, inébranlable, et tu souffles :

- J’ai pas demandé à voir l’urne de ta grand-mère. C’est à Aubrey que j’veux parler, merde.  
   



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Mar 12 Fév - 6:49

Jon Kruger
J'ai 41 ans et je vis à Brisbane, Australie. Dans la vie, je suis co-directeur d'une entreprise financière et je m'en sors plus qu'aisément. Sinon, grâce à ma dévorante passion pour ma carrière professionnelle, je suis veuf depuis peu et je le vis plutôt très mal, tant j'ai conscience d'être à l'origine du geste désespéré de ma femme.

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Il n’y croyait pas. Moi non plus, au début. Quand je l’ai retrouvée la peau très blanche, mollement étendue dans l’eau froide du bain d’un rouge qui me glaçait encore le sang, je refusais de croire qu’elle n’était plus là. Mais forcer de constater qu’elle n’avait plus de pouls, que son sang s’était échappé de cette veine coupée, je ne pouvais plus nier les évidences : Aubrey était morte. Et derrière elle, elle laissait deux parents effondrés, et trois hommes dont sa vie ne prendraient de l’importance que lorsqu’elle était éteinte. Je me méprisais souvent, depuis. Je me méprisais parce que je réalisais que je m’occupais convenablement de ma femme que lorsqu’elle était étendue dans cette chambre mortuaire, vêtue de la plus belle robe qu’elle possédait dans son dressing. Je ne savais pas qu’elle était sa préférée. Je ne savais même pas ce qu’elle voulait pour ses obsèques non plus, d’ailleurs. Nous n’en avions jamais discutés durant nos vingt années de vie commune, et je me retrouvais à devoir choisir à sa place. J’avais naturellement opté pour le crématoire quand je su que je voulais l’emporter partout avec moi. Plus jamais seul. Lui avais-je soufflé à ses lèvres glacé, avant que le cercueil blanc ne soit définitivement scellé. Une promesse que je lui avais faite trop tard, mais a laquelle je comptais bien me tenir. Je soupirais fortement au comportement de l’homme que je connaissais bien malgré moi. Il avait fuit celle qui lui avait tendu la main sans rien attendre qu’une amitié en retour, et il se permettait de bafouer sa mémoire en refusant de reconnaître cette urne comme étant la sienne ? Cela m’était intolérable. Tellement intolérable que, sortant de mes gonds, je m’approchais de lui pour le saisir par le col avec brutalité.

_ Tu arrives bien trop tard, connard. Lui grognais-je en ressentant l’étrange envie de lui casser sa petite gueule de vaurien prétentieux. _ Aubrey s’est ouvert les veines dans la salle de bain il y a plus d’une semaine, et ce sont bien ces cendres qui reposent dans l’urne que tu as vu à l’avant de la voiture. Alors à partir de maintenant je te prierai de lui apporter le respect que tu n’as pas eu la décence de lui offrir de son vivant, avant que je ne me laisse aller à te péter la gueule pour le mal que tu lui as fais. J’espère être assez clair.

C’était des menaces très sérieuses. J’étais totalement dévoué à lui démonter le portrait s’il la traitait encore de cette façon. Néanmoins, je savais paradoxalement que ce n’était que des menaces encouragées par le chagrin qui faisait briller mes yeux. Je le relâchais donc à la suite, avant de retourner au coffre de ma voiture. Je ne lui faisais pas la charité, oh que non. Je le faisais en l’honneur de cette affection incompréhensible que ma femme avait eu pour ce crève-la-faim, méprisable.

_ Tu es Joseph Keegan, je présume. Repris-je plus calmement, ouvrant la boîte où je conservais ces lettres. _ Elle a laissé ça pour toi.

Je lui tendais la sienne, décachetée. Je savais que j’avais fait preuve d’indiscrétion en lisant celle qui lui était adressée mais je devais savoir. Je devais comprendre qui il était pour mieux déterminer la raison de cette missive à son attention. Et le moins que l’on puisse dire, c’était que mon épouse savait rester énigmatique. Je ne savais rien de concret sur lui, sur eux. Je savais uniquement qu’ils avaient été à ses proches pour que, cela se confirmait, sa mort lui soit éprouvante.

Lettre d'Aubrey à Joseph:


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Mar 12 Fév - 7:28

Joseph
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Sebastian Stan ©️ Captain Rogers.
La journée est laide, trop laide pour te permettre d’imaginer le meilleur. Cette urne que tu as eu le malheur d’apercevoir t’a tiré en plein dans les tripes, et la balle s’est blottit dans ta chair pour ne jamais en sortir. Mais c’est le dénie qui te contrôle, qui te force à refuser la réalité. Une réalité qui te ferait bien trop mal. Quand tu t’imaginais Aubrey, tu la voyais heureuse avec un autre homme. Tu l’as voyais rire derrière un mauvais programme télévisé, tu la voyais préparer le dîner en remuant les hanches, en joignant la chorale de la radio. Peut-être essayais-tu simplement de te rassurer de n’être plus jamais allé à sa rencontre. Tu t’es aveuglé, t’obligeant à imaginer le bon scénario, celui qui créer les fins heureuses dans les films. Tu t’es installé devant une projection paradisiaque sans jamais te retourner pour voir le visage démuni d’Aubrey derrière la bande-roulante. Non. Non ! Putain, dis-moi que c’est une plaisanterie. Dis-moi où est réellement mon amie. Malheureusement, tu ne peux pas obtenir tout ce que tu désires. Les deux mains immenses de Jon s’emparent de ton col et tu te fais tirer vers le haut comme une minable petite truite appâtée par un ver. Ton corps répond comme il l’a toujours fait devant la menace : il se replie instantanément, se cambre. L’homme te gifle de ses mots, te révélant la cause de la mort d’Aubrey. Ton cœur se gonfle d’un sentiment de remords mais tu tiens le coup, les paupières aussi brûlantes que l’incendie dans ton estomac qui te donne envie de vomir. Lorsqu’il te relâche enfin, tu te plies vers l’avant, les deux mains sur les genoux, retenant la bile qui te chatouille le fond de la langue. Tu as envie de cracher les mots les plus obscènes que tu connaisses, ceux qui feraient pleurer le petit Jésus. Mais rien ne sort, seul ton souffle s’échappe de ta bouche entrouverte. Tu secoues la tête pour replacer tes idées, le cœur affolé. Tu es pris d’un vertige attendu mais tu réussis à rester sur tes deux jambes. C’est l’image des poignets coupés d’Aubrey qui te percute la tête, un moment auquel tu n’as pas assisté mais qui restera gravé dans cette boîte informatique que tu appelles mémoire. Jon te nomme, tu redresses la tête, le teint pâle, cadavérique. Il t’apprend qu’une lettre t’est dédiée mais ta réponse première est de refuser de l’accepter. Pourtant, lorsqu’il te la tend, tes doigts s’empressent de lui arracher des mains. Tu remarques évidemment qu’elle a déjà été ouverte mais tu n’en touches pas mot. Tu remarques premièrement le poids de l’enveloppe avant de découvrir les clefs de sa audi nichés au fond de celle-ci. Nouveau haut le cœur. Tu lis les premiers mots, tu t’arrêtes en sentant ton corps te lâcher. Tu avales de travers un goût amer et tu reprends la lecture, le cœur gonflé de peine.

- Non, putain, Aubrey.

Putain. Putain. Putain. Ce simple mot roule en boucle dans ta tête. Ce n’est que lorsque tu termines la lecture de la missive que tu remarques cette barrière de larmes qui te bloque la vue. Tu fermes les paupières, un ruisseau salé s’écoule sur tes joues pâles. Tu gardes le silence de longues secondes, incapable de relever tes yeux vers ce Jon qui attend probablement ta réaction. Il veut sentir les regrets de ronger et il est servi. Il s’attend peut-être à ce que tu plies la lettre, que tu l’enfonces dans ta poche et que tu gardes les clefs comme le petit délinquant qu’il croit que tu es. Mais, ce n’est pas ce spectacle que tu lui offres. Tu redresses enfin la tête, le feu rongeant tes yeux.

- Et tu penses que c’est ma faute ? TU PENSES QUE C’EST MA PUTAIN D’FAUTE ?

Tu t’approches de lui, plantant ton regard dans le sien, noir, dur.

- Elle m’a parlé d’toi, Aubrey. J’sais qui tu es, fais pas l’malin. Si y’a quelqu’un qui devait être avec elle, c’est toi sale fils de pute. Elle portait ton alliance à son doigt. TA PUTAIN D’ALLIANCE !


Tu le pousses vivement, témoignant d’une force brute que tu n’as connue qu’à de rares occasions dans ta vie. Tes yeux sont brillants de larmes, de colère.

- Ne viens pas mettre le blâme sur celui qui était là pour lui faire oublier la solitude que TU lui as imposée !      




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Mar 12 Fév - 21:48

Jon Kruger
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Il refusa la lettre de prime abord, affirmant par ce geste le total désintérêt qu’il pouvait avoir au sujet de ma femme. Or, il s’avérait que je ne lui en laissais pas le choix. Aubrey avait fait en sorte de lui accorder un dernier adieu, et il allait le lire en son respect. Je refusais qu’il puisse s’en soulager pour mieux s’ôter le poids de sa mort. Car c’était en partie à cause de lui aussi qu’elle s’était donnée la mort, quoiqu’il puisse en penser. Il allait donc y faire face, comme je l’avais fais moi-même auparavant. Liam aussi, du reste, si par chance il s’avérait qu’il le connaissait. S’y résignant finalement, l’homme m’arracha l’enveloppe des mains sans me reprocher de l’avoir ouverte, avant de sortir la lettre de celle-ci. Je suivais toute la scène avec une grande attention. Je me repaitrais de sa souffrance avec jubilation, même. Et c’était plaisant de le voir hanté par cette image d’elle, les veines ouvertes, alors qu’elle n’attendait rien de plus que son amitié. Lui avait-elle trop demandée ? Non. Je ne le croyais pas. Cependant, je reconnaissais que pour un vaurien comme lui, sans attache, sans reconnaissance, c’était comme lui décrocher la lune. Et désormais il payait le prix de ne pas avoir juste essayée. Des femmes comme Aubrey, il n’en existait pas des centaines. Il n’en existait qu’une sur des milliers, et elle nous avait quittée tout les trois, souffrant du trop cœur à moitié vide qu’elle portait en elle. Je l’avais aimé comme ça, pour ça, parce qu’elle était dévouée à tendre la main à toute âme qui franchissait son bureau, qui croisait sa route. Et je découvrais à quel point cette trop grande générosité l’avait rongée mortellement de l’intérieur. Si je l’avais su avant qu’il ne soit trop tard, je sais que je lui aurais donné cet enfant qu’elle me demandait à l’occasion, de sorte qu’elle se dévoue à lui pleinement. Il aurait été la plus belle raison pour elle vivre, et de mettre entre parenthèse cette carrière qui l’avait consumée pleinement. Alors que la lecture de la lettre arrivait à son terme, Joseph eut un haut le cœur. Que se passait-il : monsieur se dégoutait-il trop lui-même pour conserver le contenu de son estomac ? Il semblerait. Et je le comprenais. Même moi il me donnait la gerbe tant il était un être abject.

_ Tu as eu ce que tu voulais. Annonçais-je froidement en le regardant de haut, sans sourciller. _ À présent tu peux te tirer. Je ne te retiens pas.

Aubrey avait fait le choix de lui laisser son Audi. J’estimais qu’il pouvait s’en aller avec elle, puisqu’il avait gagné le « jackpot ». Cependant, la réaction du sans-abri ne fut pas celle que j’attendais. Au contraire. Se redressant vivement, il me demanda avec rage si je pensais que c’était de sa faute. Il me le hurlait, même. Bien sur que cela l’était. Ma femme vivait très bien sa vie faite de son travail avant qu’ils ne viennent lui roder autour, lui et son ami, pour obtenir ces faveurs. De ce fait, je refusais qu’il se blanchisse parce que soi-disant, oui, il connaissait ma part de responsabilité dans son suicide. Je ne le niais pas, d’ailleurs. Je refusais uniquement de me justifier devant un tel incapable, profitant sans vergogne de la charité des autres. A combien de femmes fragiles et esseulées faisait-il son grand numéro de charme ? Je savais ce qu’il s’était passé dans cet hôpital, entre elle et lui. Je savais que l’assurance avait couvert mon hospitalisation pour malnutrition de plus de trois mois, ou dans ses eaux-là. Et c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase qu’il ose me bousculer pour mieux me souligner qu’il s’était dévoué auprès d’elle à soulager la solitude que je lui imposais. Je ne me retenais plus. Je l’empoignais à nouveau pour le plaquer contre la carrosserie de mon véhicule, violemment, bien décidé à lui démonter sa jolie petite gueule de beau-parleur.

_ Tu voudrais que je te remercie de lui avoir lécher la chatte à l’hôpital en me volant mon identité, c'est ça ? Lui grognais-je le souffle saccadé, plein de férocité. _ N’y compte pas espèce d’enfoiré. Tu crevais la dalle. Tu ne savais pas chez qui squatter. Tu as profité de sa trop grande gentillesse pour l’amener à écarter les cuisses devant toi. Mais la question qui me turlupine depuis que je sais tout ça c’est : que lui avais-tu promis pour qu’elle te demande de lui garder une place dans son cœur ? DIS-MOI ! Tu lui avais promis d’être toujours là pour elle ? Ou d’assurer là où j’étais trop absent pour le faire moi-même, peut-être ? RÉPONDS ESPÈCE DE VAURIEN ! POURQUOI TU T’ES TIRÉ DU JOUR AU LENDEMAIN SI TU ÉTAIS DÉVOUÉ À COMBLER LA SOLITUDE QUE JE LUI IMPOSAIS ?

Elle n’avait pas eu la réponse, ne sachant sûrement pas où le retrouver, mais moi j’allais l’obtenir. Il ne partirait pas d’ici sans m’avouer la raison qui l’avait encouragé à la laisser tomber après l’avoir salement utilisé pour se refaire une santé.


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Sebastian Stan ©️ Captain Rogers.
Il te propose de t’en aller, ce que tu aurais fait si tu n’avais pas ce besoin naissant de te défendre. Car, même si tu sais que tu as une part de responsabilité dans le suicide d’Aubrey, tu sais aussi que tu n’es pas le seul à avoir pris une part du gâteau. Ce Jon, devant toi, misérable bourgeois qui te rappelle tout ces connards que tu as pu croiser dans les soirées mondaines en compagnie de Lexie. Tu as envie de lui faire regretter d’avoir opté pour une vie de géant sur sa tour. Tu pourrais simplement entrer dans la Audi noire, démarrer son moteur en te basant sur les quelques connaissances en automobile que tu connais puis partir comme si cette simple bagnole avait été tout ce que tu as espéré recevoir de la part d’Aubrey. Mais ce n’est pas le cas. Tu n’as jamais été matérialiste. L’argent ne te fait rêver, il ne t’aveugle pas. S’il y a une seule chose qui t’aide à te réveiller le matin, c’est le contact humain. Le simple fait de savoir que tu as une épaule sur laquelle te poser lorsque ton cœur n’est pas à la fête. Et, Aubrey… C’est ce dont elle avait besoin elle aussi. Liam ? Où est-il ? Il a décampé lui aussi ? Tu aurais envie de le retrouver, là, tout de suite, lui faire avaler ses dents mais la seule personne sur laquelle tu pourras te défouler aujourd’hui, c’est bien Jon. Tu continues de croire qu’il a pris la plus grosse part du gâteau en mariant cette femme et en la laissant vivre à des kilomètres de lui, bien trop préoccupé par ce désir empoisonné de gagner du pognon. S’il y a le diable parmi vous, c’est bien lui. Alors tu lui craches au visage les insultes qui bouillent dans ta gorge depuis que ta tête a cessé de nier la mort de ton amie. Tu ne t’es jamais retenu de dire ce que tu penses et ce n’est pas aujourd’hui que les choses changeront. La brute te plaque contre la carrosserie de la bagnole qu’il engrossait quelques secondes plus tard et ton dos absorbe le choc. Tu sens tes os craquer sous la prise féroce de ton interlocuteur et il vomi à son tour un texte qu’il semble avoir appris par cœur. Comment sait-il tout cela ? Comment peut-il être au courant pour cette aventure charnelle à l’hôpital, pour ton statut plus qu’humiliant ? Aubrey lui-a-t-il tout révélé ? Pourquoi ? Les ongles enfoncés dans ces mains qui te maintiennent contre la bagnole, tu grognes, les dents craquantes, le teint à la fois pâle et rougit par la colère.

- T’as aucune idée de qui j’suis, connard. T’es exactement comme tous ces bourgeois bien installés dans le haut de leur tour. Incapable de regarder en bas, bien trop dégoûtés par ce qu’ils ont peur de voir.

Tu marques une pause, reprenant ton souffle, les yeux de nouveau noyés dans cet océan de remords. Tu te débats légèrement mais sa prise t’impose l’immobilité.

- C’est sur son véritable amant que tu devrais t’défouler. J’pensais qu’elle était partie avec lui. J’pensais qu’elle n’avait plus b’soin d’moi !

Tu enfonces davantage tes ongles dans la peau de ses doigts qui te collent contre la voiture. Tu gardes tes deux yeux plongés dans les siens avant de souffler :

- Je ne lui ai jamais rien promis. Je lui ai simplement offert une amitié dont je croyais qu’elle n’avait plus besoin !

Tu te trémousses une énième fois, tentant en vain de pousser sa masse bien trop importante.

- Lâche-moi ou j’t’assure que j’aurai un autre motif d’retourner en prison.  




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Anonymous
Invité
Mer 13 Fév - 0:48

Jon Kruger
J'ai 41 ans et je vis à Brisbane, Australie. Dans la vie, je suis co-directeur d'une entreprise financière et je m'en sors plus qu'aisément. Sinon, grâce à ma dévorante passion pour ma carrière professionnelle, je suis veuf depuis peu et je le vis plutôt très mal, tant j'ai conscience d'être à l'origine du geste désespéré de ma femme.

Informations supplémentaires ici.


milo ventimiglia ©️ loudsilencecreations
Effectivement. Je n’avais aucune idée de qui il était réellement. Je ne possédais de lui que quelques informations succinctes sur une lettre d’adieu écrite par ma femme, ainsi que des descriptions faites par le personnel de l’hôpital qui avait pu le croiser. Et le moins que l’on puisse dire : c’était que cet imbécile ne s’était pas priver de crier haut et fort à qui voulait bien l’entendre, qu’il avait fait jouir sa femme donc la mienne. Une information qui gênait considérablement les témoins présents à cette période, surtout lorsqu’ils découvraient que j’étais le véritable Jon Kruger. Car oui, je ne pouvais pas me contenter de quelques notes étranges sur un quelconque relevé d’assurance. J’avais besoin de savoir où se situait la méprise quant à mon hospitalisation à Brisbane, alors que je vivais encore à Sydney pour la vente de ma villa sur place. J’avais donc décidé de mener ma petite enquête, bien loin de deviner la découverte que j’allais y faire. Naïf. Voilà ce que j’avais été. J’avais envisagé un simple homonyme que l’hôpital avait associé à mes données médicales, et je m’étais découvert cocu par ma femme que je croyais parfaitement innocente. Je ne lui en avais pas touché mot, du reste. Je voulais croire qu’il était sa seule incartade, et que cela ne mènerait à rien de briser notre ménage pour une simple erreur de parcourt. Naïf, oui. Cela se confirmait. Toutefois, il en était terminé du gentil Jon qui fermait sa gueule, qui gardait ses œillères. Je tenais l’un des deux salopards qui avait brisé ma femme, et je comptais bien lui faire regretter son erreur. Quant à l’image qu’il se faisait de moi, je n’en avais que faire. Je n’étais pas ce qu’il croyait. Je n’étais pas un bourgeois bien installé dans le haut de ma tour, et refusant de voir le monde d’en bas. J’étais un gars comme lui, sans rien. J’étais un gars qui avait bossé dur surtout, comme un malade, uniquement pour offrir une vie confortable à ma femme. Et j’y étais parvenu, tel que je l’avais promis à son père quand il m’avait accordé sa main. Son père qui me méprisait de l’avoir laissé mourir, toute seule.

_ Tu as la bouche aussi remplie de stéréotypes que je peux l’avoir, petit con. Je lui sifflais avec colère. _ Alors tourne sept fois la langue dans ta poche avant de faire le malin.

Je pouvais le fracasser, si je le voulais : ma colère décuplait ma force ascendante sur la sienne. Cependant, je me retenais de le faire tandis qu’il s’agitait en vain pour se défaire de mon emprise. Je me retenais de le faire parce qu’il soulevait un point intéressant, dans sa soudaine répartie. Si je voulais me défouler, c’était sur son véritable amant que je devais le faire. Intéressant. Cela sous-entendait donc qu’il le connaissait lui également. Et j’en voulais pour preuve le simple fait que je ne l’avais pas abordé devant lui.

_ Alors ça se confirme. Je repris avec un ton glacial, mais plus tempéré. _ Tu le connais aussi, ce type. Qu’est-ce que tu sais de cet enfoiré ? RÉPOND !

Il pensait qu’elle était partie avec ce Liam Weiss. Il pensait qu’elle n’avait plus besoin de lui. Il ne pouvait pas avancer de telle propos s’il ne le connaissait pas personnellement, ne serait-ce qu’un peu. Et je ne consentirais pas à le libérer de ma poigne tant qu’il ne m’aurait pas donné toutes les informations sur ce fils de pute. Il avançait ensuite qu’il ne lui avait rien promis. Je n’en croyais rien. Il avait certainement dû lui faire imaginer quelque chose entre eux, même inconsciemment. Les manipulateurs dans son genre sont tellement forts dans ce domaine.

_ Tu offres une amitié à une femme seule, et tu arrives à te convaincre qu’elle n’en voudra plus parce qu’un autre homme se la fait ? Je ricanais, mauvais. _ Mais à quel catégorie d’abrutis tu appartiens ? C’est comme si je te disais que parce qu’elle tenait à toi, à lui, ma raison d’être auprès d’elle n’avait plus lieu d’exciter. C’est stupide ! Elle t’aimait, tu m’entends ?! Elle t’aimait autant qu’elle l'aimait aussi et... comme elle m'avait aimée, en son temps.

Je terminais dans un souffle, bouleversé. Oui, elle les aimait. Et même si les raisons me dépassaient de très loin, je ne pouvais pas en faire abstraction. Je t’en prie, Jon, ne leur fait aucun mal. Ils n’y sont plus rien s’ils ont conquis le cœur de la mauvaise femme, la tienne. Alors par respect pour moi, ne leur fait pas payer le prix de mes propres choix conscients et délibérés. Je consentais à le relâcher. Mais plus pour elle que lui, véritablement. Lui, je savais que je le métriserais bien avant qu’il tente de me tuer.

_ Ne tente pas de t’en aller. Je lui soufflais en relâchant doucement la pression sur son col. _ Car je peux t’assurer que je te retrouverais, le cas échéant.

Ensuite, je le libérais totalement, m'éloignant de lui. Je voulais qu’il me parle de lui, de eux. Je voulais qu’il me raconte comment elle était à son contact.

_ Je sais que boire un verre avec le mari d’Aubrey était loin d’être dans tes projets de vie mais, visiblement tu en sais plus sur ma femme que moi-même, et j’aimerais que tu acceptes de me parler de votre relation. Alors, accepterais-tu de... ?

Je pointais le loft de la main, brièvement. Cela ne serait que le temps de quelques minutes, d'ailleurs. Juste le temps de me partager les moments où il l'avait rendu heureuse, durant mon absence.


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Mer 13 Fév - 2:32

Joseph
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J'ai 35 ans et je vis à Brisbane, Australie. Dans la vie, je suis ex taulard en réhabilitation et je m'en sors aussi bien qu'un ex taulard en réhabilitation. Sinon, grâce à ma chance étrange, je suis en relation étroite avec ma meilleure amie et je le vis plutôt bien.

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Sebastian Stan ©️ Captain Rogers.
Il te dit exactement ce qu’Aubrey t’a dit le premier jour de votre rencontre. Si les bourgeois peuvent regarder de haut les délinquants, cela n’empêche pas les délinquants de cracher sur les bourgeois. Ces deux groupes n’ont jamais été faits pour se côtoyer. Alors, pour être certains de ne jamais approcher l’un de l’autre, ils se sont construit des stéréotypes. Ils ont créé une image sale de l’autre, probablement pour se sentir mieux, pour enterrer cette jalousie que chacun sentait croître au fond de lui-même. Bien évidemment que tu la vie luxueuse t’a déjà fait rêver. Tu as quitté le foyer familial dans l’intention de donner tort à tes parents en devenant une personne d’importance, un génie électrique, ou physique, tu n’avais pas encore décidé avant de lâcher les cours. Et, tu serais prêt à parier que le plus riche des hommes d’affaires s’imagine quelque fois dans une autre vie. Dans une vie dans laquelle il ne se lève pas le lundi matin en maudissant les quarante heures de travail qu’il accomplies chaque semaine. Jon te conseille de réfléchir avant de lancer des balivernes et, ton réflexe est de glousser parce que tu sais que jamais tu ne réussiras à te débarrasser de ce défaut qui te suit depuis que tu es qu’un enfant. Tu parles et seulement ensuite tu réfléchis sur le sens de tes paroles. Tu décides de garder le silence car c’est le seul moyen que tu as trouvé pour arrêter de dire des conneries dans les situations où tu ne peux plus faire de faux pas. Ses muscles sont plus bandés de colère que les tiens. C’est encore la tristesse qui te ronge, tu n’as pas la force de te défendre. Tous tes membres sont mous de peine. C’est la première fois que la mort passe si prêt de toi. Pourquoi a-t-elle choisi Aubrey ? Putain, putain, putain. Tu te mords la lèvre inférieure pour t’empêcher de sangloter même si c’est ce que tu as envie de faire depuis que tu as vu l’urne sur le siège avant de la bagnole. Pour détourner la colère de Jon, tu abordes le sujet de cet autre amant, celui qui s’est glissé dans la vie d’Aubrey – et entre ses cuisses – avant que tu n’aies le temps de le faire. Le costaud t’interroge et ce n’est pas la patience qui dicte ses mots.

- Liam. (tu ne le dis pas assez fort, il te bouscule) Liam ! Tu savais déjà son prénom, c’est certain !

Tu marques une pause, le regard effrayé, la bouche entrouverte. Tu ne peux rien dire de lui, tu n’es pas encore à l’abris de représailles du Club.

- Un type comme moi, de mon âge, je crois. Un peu bizarre, un peu fou, j’sais pas trop ! Je l’ai croisé qu’une fois.

Machinalement, tu secoues la tête à ses prochaines paroles, incapable de te justifier sans trahir la promesse que tu as fait en posant un pied dans le travail au noir. Il croira que tu es un idiot, que tu n’avais pas de réelles raisons de la laisser avec Liam. Tu ne peux pas lui dire que ce dernier t’avait déjà menacé et que, s’il apprenait que tu t’étais lié de sa préférée, il ne se gênerait pas pour terminer ce qu’il a commencé.

- J’en sais rien ! J’ai pas voulu faire d’compétition ?

Même toi tu ne crois pas à cette excuse de merde. La pression sur tes épaules est bien trop grande pour que tu arrives à te concentrer sur tes mensonges. Ce mélange de colère, de regrets et de peine t’empêche de classer correctement les informations dans ton cerveau. Jon continue, affirme qu’Aubrey t’aimait et tes lèvres se mettent à trembler. Ça y est, tu as encore envie d’exploser en larmes. Tu l’as abandonné, Jon a raison. Mais tu ne peux pas l’admettre si tu n’as pas envie de rejoindre l’urne.

- Non. Elle pensait m’aimer car la présence de son mari lui manquait. Le cœur des femmes comme elle ne s’attache pas aux mecs comme moi.

Il relâche doucement sa prise, tu en profites pour inspirer profondément, le souffle court. Il te lance une menace totalement inutile : tu sais bien que tu es le pire coureur. Malgré son âge plus avancé, il te rattraperait en deux coups de jambes. Il te relâche enfin, tu te cambres légèrement vers l’avant, te rappelant cette nausée qui t’habite depuis plusieurs minutes. Tu pensais que c’était terminé, que la page tournerait pour la dixième fois mais le ton de Jon change et il te fait une proposition qui te déconcerte. La gorge serrée, tu redresses la tête pour le dévisager. Il t’indique le loft d’Aubrey, comme s’il t’invitait à y entrer. Tu souffles :

- Comme ça tu pourras m’buter sous l’regard d’aucun témoin ? T’as songé à ton arme avant d’refermer la porte derrière moi ?




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