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LE TEMPS D'UN RP

Licorne et groseille à maquereau [Calville]

Calville
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Calville
Sam 1 Avr - 15:03
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Geralt de Riv

Je suis vieux , surement bien plus que vous ne pensez  un peu partout, surtout sur les routes et dans les auberges . Dans la vie, je suis un Sorcelleur. Attention différent d’un satané Sorcier ou Magicien et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma situation, je suis occupé quelques soirs, après quelques bières et quelques pièces et je trouve ca  .. bien ?..




Licorne et groseille à maquereau [Calville] - Page 4 Mission-impossible-6-fallout-gif-5b8eb5c82df6e


@MaulCosplay// image@Calville


Une branche qui craque.
Une puanteur qui s’élève dans le vent naissant.
Un pas lourd devant lui.
Voilà les  signes qui auraient pu alerter Géralt avant l’attaque.

Pourtant tout avait plutôt bien commencé.

Il s’était éloigné du groupe faisant autant de bruit que possible. Bien sûr pas de cri, pas d’épée qui cogne contre un arbre, pas de monture qui hurle à la mort. Non. Il savait ce qui les suivait. Il savait aussi qu’aucune de ces créatures ne se laisserait abuser par un piège aussi grossier. Alors une trace de pas par ici, une trace de sang sur un tronc, une branche qui se brisait à son passage. De légères choses qui allaient attirer le Fiellon, puisqu’il n’avait aucun doute sur son ennemi. Il en avait combattu un, une fois, mais ils étaient trois sorcelleurs à l’époque à avoir mis un terme à ces séries de morts brutales dans une des forets bordant le village d’Aedd Gynvael à quelques centaines de lieux de Kaer Morhen. Un des siens n’avait pas revu l’aube suivante. Mais c’était ainsi. Ils avaient fait ce pour quoi ils existaient. Tuer les monstres. Ne diton pas que seuls d’autres monstres en sont capables ?

Cette capacité à tuer, Géralt l’avait. Mais seul ? C’était un suicide organisé. Les Fiellons, eux, n’étaient jamais seuls, il le savait mieux que quiconque. Et ce n’était pas toujours les plus gros monstres les plus dangereux. Les nécrophages qui suivaient ce sillage de morts, de muscle et de sang, avaient leur force dans leur nombre. S’il survivait à l’attaque du Fiellon, surement périrait-il dans une des nombreuses vagues qui suivraient ses traces. C’était aussi pour cela qu’il hâtait le pas à l’opposé du groupe qu’il voulait protéger. Ce n’était plus ici une histoire d’argent, mais de survie. Sa propre survie et celle de ses compagnons de voyage.
Mais pour l’instant, il devait s’attaquer à un problème à la fois.  Il sortit une fiole de la sacoche qu’il emportait n’importe où, et en rependit le contenu sur sa lame d’argent.  L’huile suinta quelques instants en un bleu lumineux avant de se fixer au métal. La lame d’argent seule n’aurait pas le dessus sur la Bete, mais peut-être qu’avec cette huile contre les Vestiges des anciens temps aurait-il une chance de s’en sortir. Puis il se releva, continuant un chemin vers … il ne savait trop où, mais plus loin le soleil semblait reprendre vigueur parmi les arbres, une clairière devait surement s’afficher peu après. Tout à la réflexion de sa stratégie à venir, il fit l’erreur de stopper sa marche.

L’attaque avait été extrêmement rapide sous un hurlement qui s’entendait à des lieux à la ronde. Le Fiellon était apparu juste devant lui de toute sa grandeur. On pourrait croire ces créatures empotées par leur poids ou leur taille, mais il n’en était rien. La force brute de ces monstres bousculait tout sur son passage. Ils étaient monstrueux, musculeux et rien ne semblait pouvoir arrêter ce train en marche lancé à plein vitesse.  Les arbres pliés sous la force de leur passage, les cornes prêtent à l’embrocher, la gueule bordée de crocs, aucun abri assez important pour reprendre des forces. Géralt n’en était pas encore là s’appuyant sur les arbres et leurs branches pour prendre de la hauteur et frapper le plus haut possible. Le toucher au sommet du crâne n’était pas aisé tant la Bête en imposait. Il lui faudrait trouver autre chose pour le vaincre .. le ventre ? oui ca pourrait le faire, mais comment arriver jusque là sans se faire piétiner. Il était seul. Et son adversaire ne le quittait pas de son regard menaçant.

Mais ce qui avantageait le Sorcelleur par ses prises, le désavantageait par les obstacles que cela formait sur son chemin.  Et notre Fiellon semblait avoir faim.  Tant pis pour la stratégie, il fallait le tuer rapidement sinon Géralt ne serait plus assez alerte pour en venir à bout. Il savait qu’il ne s’en sortirait pas indemne mais l’idée de se retrouver à bout de souffle ou de force lui donna le courage de retrouver le plancher des vaches pour courir vers le halo de lumière que constituait la clairière. Il prit autant de distance que possible écoutant derrière lui les arbres qui tombaient sous la force destructrice du monstre. Puis peu à peu ce bruit diminua, jusqu’à cesser. Géralt stoppa sa course en avant pour faire face à celui qui hurla à nouveau. Il détailla un peu plus la bete, remarqua sa patte pliée, surement la raison pour laquelle l’odieuse créature ne l’avait pas encore rattrapé.

Pour la première fois depuis son départ du groupe, Géralt sourit.
Il avait une chance.

Galvanisé par cette idée, il fonça droit sur le Fiellon, épée en avant en hurlant de toute la force qu’il lui était possible. Le combat à mort venait de débuter réellement. Il glissa entre ses pattes espérant ainsi toucher les parties plus molles de la bete, taillant son flan à son passage, mais son ventre fut hors de sa portée quand une patte racla le sol pour tenter de choper le sorcelleur. Il roula sur le sol, frappa avec force les parties griffues qui allaient l’éborgner avant de s’éloigner se mettant hors de portée de la Bete. Les coups d’épées fusaient aussi rapidement qu’il le pouvait. Droite, Gauche, il sautait, se dégageait, hurlait, revenait au combat, un signe d’Aard utilisé plus pour s’éloigner de la bete que pour le soulever réellement, un signe d’Ignii qui brula un de ses yeux. Mais malgré tous ses efforts, la bête était toujours debout. Son épée commençait à peser, le souffle était plus court et saccadé, sa magie plus compliquée à trouver. Le sourire avait disparu de son visage, la partie serait plus dure qu’il ne l’aurait cru. Malgré ses blessures la bête n’était pas à terre.  

Il allait attaquer de front à nouveau, mais un bruit le retient. Un Cheval qui arrivait à vive allure droit sur lui. Plutôt droit sur la bete et une Saskya qui revenait pour .. pour quoi au juste. Elle allait se faire massacrer ! Mais le massacre n’arriva pas aussi rapidement qu’il l’aurait cru. La Beauté venait de taillader la créature et .. un Signe ?    

C’était la seconde fois qu’il la voyait faire un Signe. Si il avait douté la première fois, le doute ici se dissipait. Saskya était une élève. Pas encore Sorcelleuse puisque encore humaine et il l’avait vu sous toutes les coutures, mais d’un niveau assez élevé pour que ses Signes aient un impact reel sur les créatures ou hommes qu’elle combattait. Et ses doutes revenaient sur sa mission originale. Conduire une femme à l’échafaud, pourquoi avoir besoin d’un Sorcelleur pour cela ? Et pourquoi Lui en particulier, car on était venu le chercher dans son auberge alors qu’il n’avait rien demandé.

Il avait été floué ! Et en beauté.

La colère le submergea en une vague que rien ne saurait arrêter. Elle avait du bien rire de le charmer de la sorte et de le voir tomber dans son piège. On ne l’y reprendrait plus. Il se jeta sur le Fiellon en des attaques violentes, enragées, meurtrières. La colère, l’adrénaline ou les deux épées , peut-être un peu de tout cela, eurent raison du Fiellon qui tomba bel et bien mort à leur pied.


« On doit vite se barrer avant que d'autres créatures n'arrivent. J'ai envoyé le groupe vers Belhaven, nous y serons en sécurité. »

Il éloigna son arme d’un coup d’épée sonnant pour se rapprocher d’elle, lui attrapant la chevelure qu’elle venait de repousser de son visage. Son regard félin d’une teinte orangée plus sombre, signe de tourments.

- Il va falloir que tu t’expliques Saskya

La voix était froide, furieuse, bouillante. Un mélange de colère et de fatigue. Un mélange empreint de tristesse et de déception. Il s’était affaibli, jamais avant une personne n’aurait pu atteindre un cœur qu’il ne devait montrer.  Ils avaient d’autres priorités pour l’instant, mais celle-ci serait bientôt sur le haut de sa liste. Il relâcha sa prise avant de monter sur Ablette sans plus un regard sur elle, et partirent au galop pour s’éloigner autant que possible du Fiellon.. Peut-être que cela lui vaudra une chanson de son ami à plume qui restera dans les mémoires collectives pendant des années. Il ne leur restait que quelques lieux avant Behaven. Ils avaient réussi à s’en sortir. … Presque.

Quelques gargouillis. Et des dizaines .. non des centaines de Nekkers apparurent devant eux, derrière eux.. partout. D’un regard sans autre signe, le couple sauta de sa monture pour faire face. La crainte du Sorcelleur venait de se réaliser. Les Nécrophages n’étaient jamais loin du Fiellon profitant des restes que ce dernier n’avalait pas. Mais cette fois ci il y en avait trop. Pourtant aucune des deux ne fit un pas pour fuir. Non seulement c’était inutile, mais aucun des deux ne mourrait ainsi.

Le combat reprit.. et les épées furent plus efficaces que prévu. Malgré le nombre, aucun des Nekkers ne put passer la barrière que formaient Saskya et Géralt. Comme si ils avaient toujours combattu ensemble, ils frappaient, se relayaient, se protégeaient mutuellement. Meme si la fatigue des deux combats coup sur coup se faisait sentir, aucun ne flanchait et meme ils gagnaient du terrain. Jusque ce que … soudainement une autre monture fit son apparition et un Jaskier en costume framboise ne se jete dans la bataille en hurlant . L’image aurait pu être amusante si ce n’était pas la chose la plus idiote qu’ait fait le barde . Il se retrouva le cul à terre après avoir été désarçonné et en plein milieu  d’un groupe bien décidé à en faire son prochain repas.

- Quel idiot ! grogna le sorcelleur avant de se précipiter vers lui, pour faire obstacle aux Nekkers en s’imposant entre eux et leur futur festin emplumé. A trois ils attaquèrent d’un esprit presque coordonnées, si deux d’entre eux eurent la tete coupée, le troisième échappa de peu au cisaillement pour se glisser sous sa garde et l’entailler profondément au niveau du ventre.  Un cri .. une douleur qui fuse en lui, le tétanisant l’espace d’un instant. Il est blessé .. gravement .. mortellement … Il le sait et le dernier regard qu’il porte sur son ami.  Les forces lui manquant alors qu’il cherche à reprendre une respiration perdue et puis... le noir.


Une douce chaleur se repend en lui. Agréable. Tendre.
L’air qui entre dans ses poumons, une grimace alors que son torse se soulève … Il a mal . Partout … Il vit encore.
Les paupières commencent à s’ouvrir. La Lumière lui fa
it mal aux yeux. On le secoue. Brusquement.
- Géralt ! Réveille-toi Crénom ! Géralt !
- C’est bon arrête de hurler.
- Par Melitele il est en vie
- Bien sûr que je suis en vie qu’est-ce que ..

Le Fiellon. La Bataille. Les Nekkers. Tout lui revient en tête en un coup. Plus brutalement qu’il ne l’aurait dû il se relève à moitié portant la main à son ventre. Il était mort .. l’est- il encore et Jaskier chargé de l’emmener vers une hypothétique lumière ? Non ça serait trop cruel. On a voulu le soigner .. Il souffle .. Souffre ….reprenant des esprits qui tentent de s’imaginer ce qui a pu se passer durant le laps de temps où il n’était plus là. Il n »aura pas le temps de poser la question que Jaskier semble envieux de déballer tout ce qui s‘est déroulé depuis l’heure précédent, encore sous le coup de l’adrénaline dans les veines.

- Saskya .. C’est Saskya, elle t’a soigné mais .. Elle ne va pas bien, je ne sais pas quoi faire Géralt.


La voix effrayée de son ami finit de le ramener parmi les vivants. Il jeta un œil circulaire sur les cadavres de Nekkers et sur un autre corps qui se tordait de douleurs. Il se traina sans réussir à se lever vers elle, la retournant sur le dos. Les veines du cou de la jeune femme avaient une teinte violacée, son visage pale ressemblait à un champ de bataille où se mêlaient douleurs et agonies. Le diagnostic était sans appel, Elle se mourrait.
- Mais qu’est-ce que tu as fait  .. Une main sur sa joue brulante.
- Elle a bu une de …
- Jask amène moi ma sacoche vite.

Le barde ne s’en fit pas prier et retourna au rocher où se trouvaient sacoche et armes pour la lui ramener . Le Loup en sortit une fiole blanche et une aux teintes grises qu’il déboucha en arracha le bouchon des dents.
- Saskya, boit ça. * La jeune femme semblait vouloir éloigner les fioles de sa bouche * - Non. Tu m’écoutes, tu bois ça. Maintenant.
A peine lui laissa-t-il le choix que l’embout des deux fioles se trouvèrent introduites au coin de ses lèvres – Boit. La question de vie ou de mort se lisait dans son regard orangé.

Behaven.

Le groupe était arrivé plus ou moins intact et avait attendu les trois aventuriers. Comment ceux-ci avaient-ils pu arriver en un seul morceau jusqu’à l’auberge cela restera un mystère pour les compagnons. Géralt tenait à peine sur Ablette, Saskya était portée à travers sa propre monture, c’était Jaskier le plus fringant des trois.


3 jours plus tard

- Bonjour Saskya. Jaskier était penché au-dessus d’elle et la regardait gravement. – Ne t’inquiète pas tu es hors de danger maintenant, il te faut juste du repos.
- Non .. Géralt n’est pas là .. Il t'a veillé deux jours et après … * un soupire * il a dit de te rendre ceci * le barde désigna un sac en toile. *- c’est l’argent qui nous a été donné pour t’amener a Métinna. Il a dit que tu saurais le rendre à qui de droit. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous, mais .. Mais je sais une chose. Je ne verrais plus mon ami pendant longtemps ;  et tu en es responsable.

(Merci à @Mioon pour sa patience)



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Mioon
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Mioon
Mer 24 Mai - 18:28

Saskya
J'ai XX ans et je vis à XX.
A venir

Informations supplémentaires ici.


Yennefer de Vengerberg :copyright: Mioon


« Bonjour Saskya. »

Dans un sommeil lourd et difficile, la Belle s’agitait sans fin, et ce fut une voix familière qui la ramena à la surface. Avec peine, elle s’accrocha à cette voix, à cette lumière qui filtrait sous ses paupières, et elle ouvrit les yeux comme une bulle qui vint crever la surface de l’eau. Ses poumons lui donnèrent l’impression de se déchirer, mais malgré cette horrible sensation, elle tenta aussitôt de se redresser.

« Ne t’inquiète pas tu es hors de danger maintenant, il te faut juste du repos.
- Geralt… comment va-t-il ? Je dois lui parler...
- Non .. Géralt n’est pas là .. Il t'a veillé deux jours et après … il a dit de te rendre ceci… c’est l’argent qui nous a été donné pour t’amener a Métinna. Il a dit que tu saurais le rendre à qui de droit. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous, mais .. Mais je sais une chose. Je ne verrais plus mon ami pendant longtemps ;  et tu en es responsable. »

À ces mots, la tête de Saskya retomba sur l’oreiller, un soupir lourd franchit la barrière de ses lèvres, et elle ferma les yeux comme pour se couper du monde. Geralt savait, c’était terminé. Quelque part, voir ce mensonge prendre fin la soulageait, mais malheureusement, cela avait aussi des conséquences qui pourraient s’avérer dramatiques. Pour elle, pour lui. Son cœur se serra, mais elle tâcha de repousser ces pensées-là afin d’être la plus pragmatique possible. Serrant les dents pour contrer la nausée qu’elle sentait ramper dans son estomac, la Belle repoussa les draps et se releva sans attendre, mais elle dut s’appuyer de tout son poids sur le bois de lit lorsque le monde se mit à tourner autour d’elle. Elle avait besoin de repos, elle le savait, mais le temps pressait.

« Rassemble tout de suite tes affaires, nous devons partir au plus vite. » déclara-t-elle d’une voix aussi affirmée que possible.
« Quoi ?! Est-ce que tu as entendu ce que je t’ai dit ? Geralt est...
- Écoute Jaskier, tu pourras m’en vouloir autant que tu veux lorsque tu seras en sécurité, mais ce n’est pas le cas. Alors tu te tais, tu remballes tes affaires, tu vas payer l’aubergiste et tu m’attends à l’écurie. Point. »

Malgré la fatigue et les cernes qui lui mangeaient le visage, son ton n’admettait pas d’opposition, et il n’y en eut pas. Comprenant certainement qu’il se passait quelque chose, Jaskier jugea plus opportun de se taire et d’obéir. Ouvrant la porte à la volée, Saskya retrouva les nains qui buvaient et discutaient au coin de la cheminée en compagnie du garde.

« Zoltan, toi et les tiens, rentrez immédiatement à Mahakam. Emmène aussi Otto avec toi, il sera plus en sécurité là-bas. Laissez passer quelques mois avant d’en ressortir, c’est compris ? »

Le nain le regarda un moment, but une longue gorgée, s’essuya sa barbe d’un revers de main puis hocha la tête avec gravité.

« Il s’passe quelque chose de grave, hein ? Baah, on avait prévu de rentrer dans pas longtemps d’toutes façons, c’est qu’on a aussi du boulot chez nous. Et Jaskier?
- Je vais l’emmener plus au nord, il sera en sécurité à Novigrad ou en Oxenfurt.
- Et toi ? Parce qu’arrête moi si j’me trompe, mais tout ça tourne autour de toi, hein ? »

Décidément, les racistes se trompaient lourdement en pensant que les nains étaient des abrutis, et la Belle lui adressa un sourire désolé.

« Je suis désolée pour le dérangement occasionné. Rassemblez vos affaires sans traîner, on se retrouve tous aux écuries. »

Zoltan approuva d’un signe de tête, apparemment pas surpris de ne pas avoir obtenu de réponse, et Saskya avait à peine fait volte-face que le petit groupe terminait déjà les chopes avant de rejoindre les chambres. Une demi-heure plus tard, ils étaient tous prêts. Une chaude odeur de foin planait dans l’écurie, les chevaux étaient tantôt scellés, tantôt harnachés. Dans sa chambre, la jeune femme avait coupé en deux la récompense de Nilfgaard, et elle tendit l’une des bourses de Zoltan. « Pour le dérangement occasionné. » précisa-t-elle en donnant l’autre à Jaskier. Le barde semblait bouder, mais il ne dit rien. Bientôt, le groupe partit enfin, chevaucha ensemble pendant plusieurs kilomètres, puis se sépara à son tour.

Sans perdre de temps, Saskya et Jaskier mirent bon train vers le nord, ne s’arrêtant que le minimum, comme s’ils avaient toutes les armées du monde à leurs trousses. Le barde s’en étonna plusieurs fois, râla contre cette avancée trop rapide et trop fatigante à son goût, mais il dut attendre d’arriver à Brugge pour que la Belle consentit à prendre un peu de repos dans une auberge. Depuis des jours qu’ils chevauchaient, Jaskier était totalement fourbu, et il mangea à peine qu’il alla aussitôt se coucher pour dormir près de vingt-quatre heures. Ce fut donc le second soir à Brugge qu’il réclama de nouveau des explications, et que la jeune femme les lui donna. Pas tout, mais une bonne partie.

Son passé d’apprentie Sorceleuse, la destruction de Sarda et le massacre des siens, sa survie, sa capture, sa longue détention puis le changement d’empereur. Ce soir-là, elle parla longuement, s’excusa à plusieurs reprises, puis informa le barde qu’elle comptait bien l’escorter jusqu’à Novigrad ou Oxenfurt, où il ferait mieux de rester pendant quelques mois. Après tout, il était le plus proche ami de Geralt, et il était évident que Nilfgaard serait prêt à tout pour capturer enfin sa proie. Elle mentionna également que si jamais il croisait le Sorceleur, il devrait l’informer du risque qui planait sur sa tête, et Jaskier approuva. La suite du voyage dura encore plusieurs jours, et Saskya accompagna le barde jusqu’aux portes de Novigrad avant de disparaître.


****


Île de Spikeroog – Trois mois plus tard

Une odeur épouvantable régnait sur le village dévasté. Des maisons éventrées par quelques griffes démesurées s’étaient effondrées sur elles-mêmes, des crevasses s’ouvraient dans la terre de certains chemins. À l’intérieur de la vaste demeure du Jarl, des dizaines et des dizaines de cadavres pourrissaient lentement. Certains étaient morts depuis des semaines, le dernier avait rendu l’âme ce matin. Un remugle ignoble de charogne, de déjection et de sang saturait l’atmosphère, et l’estomac de Olaf n’avait pas tenu. Penché sur le bord du fossé, il gerbait tripes et boyaux en geignant. Il avait pourtant tenu courageusement la main de la gamine qui avait agonisé en dernier, mais sitôt qu’elle avait rendu l’âme, il avait craqué et avait fuir dehors.

À l’intérieur, la haute silhouette d’un homme chauve et bien bâti inspecta longuement les corps, puis il sortit à son tour. Un tissu posé sur son nez avait filtré le pire de la puanteur, un médaillon à la forme de Griffon brillait sur son armure de cuir clouté. Dans son dos, ses deux épées étaient bien visibles, sans oublier la hache qui battait contre sa cuisse. Thorvald était un homme solide et un Sorceleur réputé, il n’était donc pas étonnant que ce fût vers lui que Olaf se fût tourné.

Retirant le linge de sur le bas de son visage, il rejoignit son client qui avait terminé de vomir et se rinçait la bouche à coup de bière tiède. Sitôt qu’il fut proche, il lui tendit aussitôt son outre, et Thorvald accepta, but une grande lampée, puis s’assit à côté de lui sur l’arrière de sa charrette.

« Parle, je t’écoute.
- On avait plus de nouvelles d’mon fils depuis trois bonnes semaines, alors j’suis monté voir si tout allait bien. Quand j’suis arrivé hier avec mon beau-frère, on a trouvé tout comme vous l’voyez maintenant. L’village détruit, tous les cadavres… j’ai envoyé mon beau-frère à Svorlag pour tâcher d’trouver un Sorceleur, et moi j’suis resté ici. Une gosse était encore vivante, j’voulais pas la laisser mourir toute seule…
- Elle a dit quelque chose sur ce qui s’est passé ici ?
- Elle avait d’la fièvre, elle délirait. Elle a parlait d’un monstre que personne avait jamais vu et qu’avait ravagé tout l’village, des blessures qui guérissaient pas, d’la fièvre qu’a contaminé tout l’monde… elle s’étouffait, c’était pas beau à voir… comme si elle s’noyait... »

D’un geste viril, Thorvald lui serra l’épaule, et le pauvre paysans but une nouvelle gorgée de bière. De la mousse lui coula le long du menton, il s’essuya d’un revers de manche tandis que le Sorceleur était reparti en direction de la demeure du Jarl avant de s’arrêter.

« Je vais effectuer quelques prélèvements mais ensuite, il faudra brûler la maison et tous les corps avec. Tu pourras t’en occuper ?
- Les brûler ? Mais… pourquoi ? On devrait pas plutôt les enterrer, c’est plus respectueux…
- On ne sait pas du tout quelle créature a provoqué ce carnage, ni si la fièvre qui a tué tout le monde est contagieuse. Dans le doute, mieux vaut tout brûler.
- Euh… d’accord maître Sorceleur, j’vais aller demander de l’aide à Svorlag et on s’en occupera. Et… merci... »

Thorvald se contenta d’un signe de tête pour toute réponse, puis il entra à nouveau dans la vaste maison.


****


Kaer Morhen – Neuf mois plus tard

Dans la froideur matinale, les vieux os de Vesemir grinçaient désagréablement. Le Sorceleur n’était plus tout jeune, mais il demeurait toutefois en parfaite forme. Aussi parfaite que possible en tout cas. Ce qui n’était pas le cas de Geralt qui, depuis son retour à Kaer Morhen, s’était enfermé dans le mutisme et la solitude. Au début, l’ancêtre avait respecté son besoin d’isolement et l’avait laissé tranquille, mais après près d’un an à ce régime, il en avait assez. Geralt devait se reprendre, et s’il devait le traîner par le fond de son pantalon pour ça, il le ferait, foi de vieux loups !

En armure, les deux lames impeccablement entretenues dormant dans leurs fourreaux, il se mit ainsi en quête de son ‘’fils’’ dès les premières lueurs du jour. Sans surprise aucune, il le retrouva près d’une des tours effondrée de la forteresse, là où il passait le plus clair de son temps depuis son retour, et il se flanqua devant lui en se raclant la gorge.

« À la bonne heure Geralt, tu es déjà levé et tu as l’air en forme. Je pars en chasse et tu viens avec moi, alors dépêche-toi de te préparer. »

De sa voix rauque et usée par les années, Vesemir avait légèrement insisté sur le ‘’tu viens avec moi’’, lui signalant ainsi qu’il s’agissait d’un ordre et que son opinion n’était pas demandée. Bras croisés sur son torse, il attendait, un air déterminé plaqué sur son visage ridé.



Licorne et groseille à maquereau [Calville] - Page 4 Me3t

"Une nouvelle terreur a émergé de la mort, une nouvelle superstition a conquis la forteresse inexpugnable de l'éternité.
Je suis une légende."

R. Matheson
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Lun 19 Juin - 19:04
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Geralt de Riv

Je suis vieux , surement bien plus que vous ne pensez  un peu partout, surtout sur les routes et dans les auberges . Dans la vie, je suis un Sorcelleur. Attention différent d’un satané Sorcier ou Magicien et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma situation, je suis occupé quelques soirs, après quelques bières et quelques pièces et je trouve ca  .. bien ?..




Licorne et groseille à maquereau [Calville] - Page 4 Mission-impossible-6-fallout-gif-5b8eb5c82df6e


@MaulCosplay// image@Calville


Il avait saisi. Tout ce qui s’était tramé pour que Saskya arrive jusqu’à lui. On voulait quelque chose de lui, et si il en ignorait encore les raisons obscures,  une chose semblait certaine dans son esprit, il avait été floué. Dans les sentiments intenses qu’il avait ressentis pour Saskya, dans la mission qu’on lui avait confiée, il en venait même à douter des amis nains qui avaient partagé leur voyage. Ce qui au plus loin de ce qu’il pouvait se rappeler était une première.

Prenant toujours soin d’oublier qu’il était encore humain, Il gardait les gens à une distance raisonnable d’un cœur qu’il tentait d’oublier. Son physique aidait beaucoup en cela, sa réputation de Boucher De Blaviken encore plus. Ici, il avait été imprudent, plus que cela même, suicidaire et il en pairait le prix.


Quittant l’auberge sans un regard en arrière, pas même pour Jaskier qui avait refusé de laisser la jeune femme s’éveiller seule,  il laissa Ablette choisir son chemin simplement juchée sur elle. Pendant près d’une semaine, il ne dormit presque pas, mangea encore moins, n’ouvrit pas la bouche ; n’observa même pas le paysage qui le menait plus au nord. Inerte dans un corps en mouvement. Peu lui importait le froid, les gens qui l’observaient d’un œil méfiant, d’autres qui crachaient sur son passage. Son réveil se fit dans une des forets de Ellander, réputée pour les monstres qu’elle abritait. Il s’y enfonça sans hésitation, un monstre de plus, qu’est-ce que cela changerait ?  

Six mois plus tard

- Bouhhhh... Ahhhhh.... Bouuhhhh... Ahhhhh

Tantôt cachée, tantôt pas.
La jeune fille blonde prénommée Manon était l’ainée des sœurs à 15 ans et se devait de prendre soin des petites après avoir longuement travaillé et pendant que leurs parents étaient encore dans les champs avec Richard et Enguerrand respectivement 13 et 11 ans. Elle avait choisi d’aller près de la rivière avec Marie 6 ans, et Ange, presque un an. C’est cette dernière qui riait à gorge déployée devant ce « bouhhhh ahhh » de sa grande sœur qui se cachait les yeux avec ses mains dans les « bouh » pour les ouvrir en grand et chatouiller la petite dans les « Ahh ».


 L’après-midi avait été étouffant de chaleur, et se trouver près de l’onde tranquille leur permettait de prendre un peu de fraicheur. S’en suivrait surement un bain dans la rivière avec ses frères si ils arrivaient rapidement, sinon tant pis pour eux. Encore dix minutes, et elle n'attendrait plus. Le rire de sa petite sœur était un hymne chantant à la vie, et plus elle passait du temps au « bouhhhh » plus le rire était intense. Une idée. Autour d’elle Marie courrait après un papillon en riant tout autant. L’idée de lui faire des chatouilles pendant au moins une minute la traversa, mais il fallait préparer avec un bouuhhh interminable ! Prise de respiration et Bouuuhhhhhhhhhhh quelques secondes, une dizaine de seconde, deux dizaines de secondes.

Ce qui la surprit fut le silence de sa petite sœur. D’habitude celle-ci riait aux éclats, mais pas là. Peut-etre venait-elle de lui faire peur ?  – c’était juste une bla … Elle s’interrompit après s’être découvert les yeux. Devant elle, il n’y avait plus de sœur, juste l’herbe quelque peu tassée là où se trouvait Ange et un étrange liquide rouge et violet. – Marie ! je vais le dire à maman que tu as porté Ange ! elle t’a dit que tu étais trop petite ! Parfois il fallait savoir faire peur avec les parents sinon elle ne s’en sortirait pas !

Un frisson qui la traverse, le soleil semblait caché par un nuage juste derrière elle. Elle se releva regardant droit devant elle si elle n'apercevait pas une tête blonde au dessus des herbes hautes, puis commença à faire un tour sur elle-même – Mar… Une goulée d’air est avalée retenant la dernière syllabe du prénom de sa sœur. Un cri déformé par la peur s’en suivit, puis le silence.

Trois semaines plus tard, Armand était venu voir Rudolpf, ce dernier lui devait quelques bottes de blé et l’automne ne tarderait pas. Il faudrait encore sécher le tout, battre le blé et garder le fourrage pour ses trois vaches. On n’avait pas vu le père de famille au marché depuis presque un mois, et l’idée qu’il se cache pour ne pas payer ses dettes vient à l’esprit d’Armand. C’est pour ca que le paysan arrivait avec sa charrette près des champs de son débiteur, ça ne se passerait pas comme ça. Crénom ! En parlant de champ, ils ne semblaient pas moissonnés et même en piteux état, les épois étaient à moitié ecrasé et une horde de corbeaux faisaient un festin! Oh ca, ca voulait dire on ne te paiera pas, un de mes enfants est malade je n’ai pas pu récolter le blé. De gré ou de force, Rudolf le dédommagerait. Un renard passa en trombe devant la charrette avec un bout de viande légèrement violacée dans la gueule.
Un frisson en regardant le champ et ses occupants à poils et à plume ... Une mauvaise impression. Et un cri d’horreur en trouvant un des cadavres, aux trois quarts dévoré.


Quelques mois de plus, Kaer Morhen

Le souffle froid sortait à peine de ses lèvres. Concentré sur sa respiration, concentré sur son entrainement, il faisait abstraction des autres sorcelleurs qui bataillaient en duel d’entrainement autant que du froid qui l’agressait de ses morsures sur son torse dénudé. Ouvrant les yeux qui pétillèrent à l'aube naissante, il sauta sur sa proie, en deux secondes, plusieurs coups mortels lui furent portés, dont un à la gorge que Géralt avait ouvert de part en part. Le mannequin laissa s’échapper sa paille et finit par tomber lamentablement au sol, vidé de tout côté de sa substance. Une cible bien trop facile. Mais ca lui faisait au moins un vague entrainement.

Depuis son retour à Kaer Morhen quelques semaines plus tôt, Il s’était fait un devoir d’améliorer sa passe d’armes, même si cette dernière était déjà mortelle pour celle et eux se trouvant être sur son chemin. Les heures et les heures d’entrainements journaliers ne suffisaient cependant pas. Malgré ses blessures diverses marquant son corps, la plus grande était invisible. Vésémir était le seul au courant de l’histoire complète. Une seule fois Geralt s’était confié à son ami, puis il avait tenu le silence presque total. Il avait passé ces derniers mois dans la Foret d’Ellender, se créant une zone sure au plus profond de celle-ci. Quelques monstres avaient bien tenté de faire du Sorcelleur son repas, mais ils avaient regretté cette témérité gustative. Après avoir tué une Kikimorrhe,  et quelques loups garous, la zone où il demeurait était esquivée par ce qui restait des monstres du coin. Il avait vécu sans voir d’humains ou d’humanoïdes pendant quelques mois, sans parler sauf à sa monture pour la rassurer, vivant dans une grotte spartiate, jusqu’à l’arrivée de l’Hiver.

Plus pour la fidèle Ablette que pour lui, il retourna à Kaer morhen, permettant à sa monture de retrouver une etable digne de ce nom. Son épée se leva au dessus du mannequin battu pour l’assaillir de coups, brisant les derniers bouts de bois qui tentaient de maintenir une forme humanoïde à ce mannequin. A l’arrivée de Vésémir le pauvre n’était plus qu’un amas de bois et de paille ne ressemblant plus à rien..

« À la bonne heure Geralt, tu es déjà levé et tu as l’air en forme. Je pars en chasse et tu viens avec moi, alors dépêche-toi de te préparer. »


Un long soupir qu’il ne retient pas. Vésémir l’emmerdait à vouloir le sortir de la Citadelle. Il n’était pas revenu ici pour retrouver une vie normale, des compagnons d’armes ou des amis, non, il voulait quelques mois de calme avant de repartir en exil volontaire.  Mais son vieil ami s’était fait une obligation de vouloir l’occuper et lui changer les idées.  Un « non merci » lui vient naturellement à l’esprit pour toute réponse.  Mais il savait qu’il s’engageait dans une discussion sans fin qui finirait par son abdication devant le coté bourrique têtu du vieux sorcelleur . Son épée plantée au sol il observa celui qui pouvait se rapprocher le plus d’un père. Autre soupir. Avant de saisir la garde de son arme et  l’enfuir dans son fourreau.
Il avait perdu sans même vouloir discuter
.

Et puis si ils chassaient un bon gibier, Géralt se voyait bien lui fourrer la bouche avec une entrecôte fraiche et saignante. Quelques heures au calme en prévision. Sans un mot de consentement,  il se retourna et partit à la citadelle pour se vêtir. Son éternelle cote de maille fut agrémentée d’une lourde cape sertie de fourrure. Ses épées dans le dos, une arbalète pour la chasse à la gallinette cendrée ou pour un gibier plus gros. Ce dont il ne doutait pas, Vésémir aimait chasser imposant et dangereux malgré son âge et il ne l’entrainerait pas pour rien. Et derrière l'excuse de la chasse surement un sermon sur son comportement vis à vis de ce qu'il s'était passé voici presque un an de cela.

Un demi journée plus tard.

Il n'y avait pas eu un seul mot entre les deux, une tentative de sermon du vieux sorcelleur s'etait soldée par un grognement du Riv. Non il n'était pas d'humeur, encore moins aujourd'hui alors que le froid les tenaillait.. ainsi que le souvenir d'une certaine nuit sous quelques fourrures ... Double grognement. Et le silence seulement contrarié par les sabots sur le sol gelé. Ce fut de Riv qui stoppa sa monture pour se fixer devant Vésémir.


- Vésémir, vas-tu me dire où nous allons ? Nous sommes passés devant les trois spots de chasses les plus prolifiques. Quoique tu veuilles me faire faire, c'est NON.

C’était un reproche sans meme le cacher. Depuis que Vésémir s’était pris à l’idée de le sortir de sa torpeur silencieuse, ca devenait presque un jeu pour lui de le mener n'importe où, pour n'importe quoi.



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Mar 12 Sep - 17:42

Saskya
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Durant toute une partie de la journée, les deux Sorceleurs avaient chevauché sans un mot. Au pas, au trot et au galop, Vesemir avait mené leur duo jusqu’à former une large boucle autour de Kaer Morhen, il s’était stoppé plusieurs fois afin de vérifier quelques traces et ramasser quelques herbes, mais il n’avait pas jugé bon de s’expliquer sur ses raisons. Deux mètres derrière lui, Geralt ne semblait de toutes façons pas disposer à discuter. Son visage était grave, fermé. Cette histoire avec la jeune femme qu’il devait escorter le hantait toujours, pas besoin d’être spécialiste des plaies de l’âme pour s’en douter. Autant ne pas le nier, le vieux Sorceleur en avait assez de cette situation, et lorsque son ‘’fils’’ vint se placer devant lui afin de le contraindre à s’arrêter, un grognement lui échappa. Manifestement, cette manière de s’exprimer était une mauvaise habitude passée de l’un à l’autre…

« Nous ne chassons ni l’élan ni le griffon, il n’était donc pas utile de se stopper là. »

D’un léger coup de talon, il éperonna sa monture, mais Ablette n’avait pas bougé d’un centimètre. L’autre tête de bourrique n’avait manifestement pas l’intention de continuer cette balade sans une bonne explication, et Vesemir grommela de manière plus appuyée.

« Rha Geralt, pousse-toi, veux-tu ? Je peux comprendre que cette histoire t’ait affecté, mais il est plus que temps que tu te reprennes. Ta masse musculaire a fondu depuis que tu as décidé de t’encroûter à Kaer Morhen, et tu es tellement discret que tu n’as même pas remarqué que quelque chose se tramait. Tu te ramollis. »

Et fort de cette constatation, le vieux Sorceleur traça un signe discret, et Ablette lui céda le passage avant de se positionner à côté de lui pour reprendre une avancée tranquille. Vesemir n’aimait pas user de Magie contre les bêtes, mais il n’avait pas non plus envie de s’engueuler avec Geralt. Depuis que celui-ci avait fuit sa mission, il était devenu plus sauvage, ce qui ne manquait pas d’inquiéter son aîné. Son séjour prolongé dans la forêt d’Ellender l’avait ramené amaigri à la citadelle, il donnait l’impression de ne pas être au meilleur de sa forme malgré ses entraînements. Ou plutôt, il donnait l’impression de s’entraîner jusqu’à l’épuisement, ce qui n’était bon ni pour le corps ni pour l’esprit…

Maintenant tous les deux à la même hauteur, parler était plus aisé, et Vesemir posa une main ferme pour lui serrer l’épaule.

« Une nouvelle menace nous arrive dessus, et je redoute que tu ne sois pas prêt. J’ai envoyé Lambert entrer en contact avec d’autres Sorceleurs il y a une semaine mais il n’est toujours pas rentré, j’espère qu’il le fera bientôt. Herbert de l’école du chat devrait normalement arriver avec Karinna de l’école de l’Ours ce soir. »

La voix du vieil homme s’était radoucie, et il laissa passer quelques instants de silence afin que Geralt ait le temps de digérer ces informations. Les réunions de Sorceleur étaient rarissimes, ce qui suffisait à attester de la gravité de la situation. Mais alors qu’il s’apprêtait à reprendre la parole, son nez se fronça, et les deux chevaux se stoppèrent en même temps. Quelqu’un se trouvait non loin, il avait senti un parfum discret mais néanmoins bien présent.

« Pas ce soir finalement… je connais deux emmerdeurs pressés d’arriver !
- Eh, je ne te permets pas, Vesemir ! »

Une voix féminine et haut perchée venait de se faire entendre, et deux silhouettes sortirent du bois. La première était celle d’une grande femme blonde, si carrée d’épaules et musclée qu’on aurait aisément pu la prendre pour un homme sans son opulente chevelure d’or. Le second était un homme qui paraissait presque fluet à côté d’elle. Ses cheveux gris coiffés en catogan, le visage parcouru de rides, il était sans doute aussi vieux que Vesemir, si ce n’était davantage.

« C’est un fait Karinna, tu es une fieffée emmerdeuse et j’aurais préféré voyager avec un loup-garou plutôt qu’avec toi.
- J’en ai autant pour ton service, Herbert ! Je ne comprends d’ailleurs même pas pourquoi Vesemir t’a invité : un vieillard dans une équipe, c’est largement suffisant, pas besoin de s’en coltiner deux ! »

Les deux vieillards en question grognèrent, et Vesemir mit pied à terre afin d’offrir une solide accolade à leurs visiteurs. Aussitôt, les visages s’animèrent de sourires sincères, et Karinna se colla face à Geralt, poings sur les hanches. Même le Loup Blanc paraissait petit à côté d’elle, elle lui rendait facilement deux têtes !

« Geralt ! Mon dieu, que tu as grandi ! La dernière fois que je t’ai vu, tu étais encore un gamin, c’était avant l’attaque de Kaer Morhen ! »

Elle en profita d’ailleurs pour lui coller une grande claque amicale dans le dos, de quoi briser toutes les vertèbres d’un humain normal. De leur côté, les deux aînés affichaient tous les deux le même air inquiet.

« Alors, ton minot est revenu avec les autres ou pas encore ?
- Pas encore, mais il devait se rendre à Novigrad pour y récupérer plusieurs Sorceleurs de Skellige, alors ce n’est pas impossible qu’ils aient un peu de retard. Nous venons d’effectuer une large ronde avec Geralt et je n’ai détecté aucune trace autour de Kaer Morhen, nous sommes donc tranquilles pour quelques jours.
- Qui as-tu de présent actuellement ?
- Geralt, Eskel et Coën. Il y a aussi Léo mais il n’a pas passé l’Épreuve des Herbes. »

Herbert acquiesça d’un signe de tête. Tout naturellement, les quatre s’étaient réunis en un cercle pour pouvoir parler plus aisément, et un instant de silence passa avant que Vesemir ne s’ébroua.

« Bien, nous ferions mieux de rentrer dans ce cas, la nuit ne devrait plus tarder à tomber.
- Passez devant les ancêtres, je reste en arrière avec Geralt pour essayer d’attraper le repas de ce soir ! »

Les ancêtres la toisèrent d’un nouveau regard blasé, et tout le monde remonta en selle. Karinna en profita pour tirer une arbalète plus grande que la normale d’une poche de sa selle, encocha une flèche, puis se tourna vers le Loup Blanc.

« Alors gamin, ces fameux spots de chasse ?! »

Sans attendre, Vesemir et Herbert partaient déjà en direction de la citadelle, laissant aux deux autres le soin de capturer une beau gibier pour pouvoir se remplir la panse de viande ce soir.



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Calville
Mar 30 Avr - 20:49

Geralt de Riv

Je suis vieux , surement bien plus que vous ne pensez  un peu partout, surtout sur les routes et dans les auberges . Dans la vie, je suis un Sorcelleur. Attention différent d’un satané Sorcier ou Magicien et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma situation, je suis occupé quelques soirs, après quelques bières et quelques pièces et je trouve ca  .. bien ?..


 

Licorne et groseille à maquereau [Calville] - Page 4 Mission-impossible-6-fallout-gif-5b8eb5c82df6e


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C’était de ces moments interminables où il sentait qu’il n’allait pas aimer la suite. Appelez cela intuition de sorcelleur, ou « je-connais-ton-discours-vieux-râleur ». Vésémir était un vieux radoteur et de très loin, Géralt sentait venir le sermon sur son comportement des derniers mois. C’est vrai qu’il s’était déshumanisé au maximum, trouvant dans la solitude le moyen d’oublier qu’il avait pu avoir des sentiments. Mais, et c’était un « mais » important, Géralt n’avait rien demandé à personne sauf de lui foutre une paix royale, il en avait besoin, comme d’autres ont besoin de respirer. Il mangeait seul, vivait seul, s’entrainait seul. Au retour du printemps il repartirait vers son asile en forêt et on ne le reverrait plus durant un long moment, étais-ce trop demander que ces mois à la citadelle d’hiver soit le moins embêtant possible pour lui ? Qu’il puisse redevenir l’animal et le monstre dont on parlait au coin du feu pour faire peur aux enfants. « Fais attention sinon le vilain mutant va venir te chercher »
Visiblement Oui. C’était trop demander.


Car Vésémir dévoilait enfin son jeu sous le regard appuyé d’un Géralt mécontent. Des grognements en étaient la preuve la plus irréfutable que le Sorcelleur était de piètre humeur pour supporter les mots qui suivaient. S’encrouter ? Il n’avait pas vu les entrainements jour et nuit ce vieux briscard ? Et une musculature qui ferait frémir d’envie les donzelles des villages voisins, même sans aucune potion ?  Et encore ce sermon sur Saskya. Non il n’allait pas mieux quand il pensait à elle, alors il faisait tout pour ne pas y penser. Il détruisait soupir après soupir le souvenir de la seule femme qu’il eut aimé un jour. La seule qu’il voulait aujourd’hui oublier à jamais, la seule qu’il n’arriverait jamais à oublier.  

Mais non Vésémir remuait le couteau dans la plaie béante d’un cœur meurtri. Le visage de la belle brune, son parfum volant dans l’air, ainsi que ses sentiments s’étiolaient quelque peu sous le froid et la faim qu’il s’infligeait sans jamais disparaitre. Souffrir physiquement était le seul moyen qu’il avait trouvé pour atténuer les douleurs pires que sa mutation.

– Je te mets à terre quand je veux Le Vieux. Grogna Géralt .

Un vieux qui sonnait comme un reproche. Il n’avait rien demandé du tout.
Un autre grognement quand Vésémir usa d’un signe sur Albette, qui exprima le même mécontentement que son cavalier d’avoir été soumise de cette façon. Geralt flatta un peu son encolure pour la calmer et reprendre la route auprès du Vieux Frère de cœur. Il n’était pas heureux de la tournure de la conversation mais continuait quand même ses déambulations auprès de son Frère d’armes. Sans l’avouer, il savait que Vésémir avait raison. Il devait se reprendre, ne plus penser à son passé même récent, et redevenir le Loup qu’il avait toujours été. Ils avaient tous deux la même envie, mais pas les mêmes moyens d’y parvenir.


Vésémir commença à lui parler du monde les entourant, et des soucis de celui-ci. Bien sur qu’il avait remarqué quelque chose. L’air était plus vicié, les forets un peu plus sombres, il y avait un Mal dans ce monde qui croissait à la vitesse d’un levant. Les murmures et échos divers lui parvenaient, il n’en tenait juste pas compte. Il y avait bien assez de sorcelleurs dans le monde pour s’occuper du problème. Lui était en retrait et le resterait.

- Je me moque de ce qu’il se trame dans le monde. Ça n’est plus mon souci

Voilà ce que donne un sorcelleur ronchon, et de bien mauvaise foi. Vésémir semblait ne tenir aucun compte de ses humeurs, les connaissant par cœur, il savait au fond de lui que si on donnait une mission au Loup, il l’accomplirait de la meilleure des façons. Il continua simplement son discours l’informant de l’arrivée des renforts.

- Si le Chat et L’Ours viennent tu n’auras pas besoin de moi.

Tel est pris qui croyait prendre. Il n’avait aucune envie de se coltiner … Une inspiration stoppa sa réflexion amusée. Plutôt un reniflement animal. Le regard perçant sondant la forêt alentour. Les deux hommes stoppèrent leur monture dans un seul geste.

Quelqu’un n’était pas loin. Il le sentait en bon limier qu’il était. Vésémir était autant aux aguets. On aurait pu voir naitre un coin de sourire à ses lèvres quand la voix s’éleva des bois. Une voix reconnaissable et reconnue, suivie d’une seconde, et la main quitta le pommeau de son épée qu’il avait saisi d’instinct.


- J’suis d’accord, un seul vieux radoteur ça suffit, ajouta-t-il.
Il croisa le regard de Vésémir, et mit pied à terre et salua Herbert d’une franche accolade, puis fut presque soulevé par Karinna qui lui claqua la main dans le dos, il sentit son corps trembler avant de se reprendre. Cette dernière n’avait rien perdu de sa force et de sa taille. Même lui faisait minot face à la blonde. Gamin ? ca faisait des années, des dizaines d’années même qu’on l’avait pas appelé comme ca


- Et oui, on vieillit tous.
- Je vois que tu souris toujours autant, il y a des choses qui ne changent pas.

Ses cheveux blancs, sa mutation, visage et corps marqués, n’avaient en rien aidé. Il ne répliqua pas alors qu’un coin d’oreille il écouta Herbet et Vésémir, le ton entre les deux ne lui plaisait pas, une inquiétude sincère pour Lambert, toujours absent, et même si le voyage était long, l’urgence de la situation aurait dû le faire revenir depuis déjà quelques jours. Une inquiétude également pour faire se rassembler des sorcelleurs au même endroit, cela n’était plus arrivé depuis si longtemps. En un cercle presque parfait, les 4 discutèrent encore un peu avant que Vésémir ne lance le départ vers la citadelle. Mais Karinna décida qu’elle-même et Geralt resteraient en retrait pour chasser, il n’eut pas le choix que de sortir à son tour son arbalète, déjà de bonne taille mais semblant bien petite par rapport à celle de Karinna.  

« Alors gamin, ces fameux spots de chasse ?! 
»

D’un geste du menton il désigna le nord, et les deux s’enfoncèrent dans les bois. Ils marchèrent une bonne heure avant de trouver le coin pour s’embusquer. Enfin si « embusquer « était le mot. Karinna lui racontait les dernières années en un condensé d’histoires qui lui donnèrent le tournis, il n’aimait pas parler, et presque autant moins écouter les autres. Il n’y avait que Jaskier qu’il réussissait à écouter, Pauvre Jaskier, son ami lui manquait, beaucoup. Cela faisait presque un an qu’il n’avait pas revu le barde coloré. Il l’avait planté en pleine campagne avec Saskya et n’était plus réapparu face à son ami. Sa main se plaqua sur la bouche de la grande blonde. Un bruit venait d’attirer son attention. Derrière eux, un cerf venait de faire son apparition à l’orée de la clairière. Il ferait un bon repas pour le groupe de sorcelleurs. Ca, du vin vieillit, et si le début de conversation serait pour les affaires, le reste de la nuit verrait quelques sorcelleurs avinés.

Les deux chasseurs attendirent quelques minutes. Le cerf d’abord aux aguets se détendait, et il commençait à arracher quelques herbes pour lui manger. Un regard entre Karinna et lui, et ils se levèrent aussi silencieusement qu’un chat face à sa proie. Les arbalètes pointant leurs flèches vers le cou de l’animal. Sans se concerter, ils attendaient. Puis d’un coup, deux flèches sifflèrent déchirant le silence du début de soirée et se fichèrent dans le cou de l’animal qui n’eut même pas le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait. Il tomba d’un seul tenant sur son flanc droit expirant un dernier souffle quand les chasseurs arrivèrent près de lui.

Géralt frappa deux coups sur l’épaule de Karinna,
- A toi l’honneur m’zelle. Un grognement féminin d'oursonne peu ravie répondit à sa phrase. Puis s’en retourna aux montures pour les amener près du cadavre du cerf. Ils hissèrent l’animal sur le cheval de la chasseresse, bien plus costaud qu’Ablette, et ils retournèrent à la citadelle dans un relatif silence.

La citadelle était en effervescence, plusieurs petits groupes venaient d’arriver de tout le continent. Il reconnut quelques-uns d’entre eux, un vague hochement de tête en signe de bonjour, alors qu’il descendait le cerf du cheval, aidé par Karinna. Ils déposèrent l’animal au centre de la place de la citadelle, qui verrait un feu de joie allumé sous peu. Des mains sont serrées, des présentations avant de se diriger vers la salle du conseil où allait se tenir la réunion qui les avaient tous amené à se retrouver. Un Evènement. Il entra se positionnant derrière les groupes, les bras croisés, adossé contre le mur. Il ne prendrait pas part à la discussion, mais il savait que de toute façon il serait enrôlé pour combattre ce danger qui semblait tous les préoccuper. C’était un tueur né, et il était plutôt bon dans ce qu’il faisait.

Des voix s’élevaient de part et d’autre de la salle, créant un brouhaha de petites conversations sur les divers groupes, chacun donnant les nouvelles qu’l avait. Quand quelque chose d’autre sembla troubler le Sorcelleur, L’oreille aux aguets. Le nez encore plus. Un parfum. Son parfum. Il huma l’air, se détacha du mur suivant son adorât jusqu’à un groupe et là. Il la reconnut malgré le fait qu’il ne vit pas son visage caché par une longue capuche. Sa main se porta directement à sa gorge, la soulevant d’un bon trente centimètres du sol pour la plaquer contre le mur. Sans y réfléchir ou bien ayant déjà imaginé comment il pourrait en finir avec elle s’il la revoyait, la dague était déjà sous sa gorge, prête à accomplir son macabre destin, quand un bras le ramena en arrière, puis un autre.

- Geralt, arrête tu es fou !

Mais il n’écoutait pas forçant sur ses bras immobilisés, prêt à déchirer chaque muscle de ses épaules pour arriver à en finir avec elle, la colère brisant son visage. Les bras puissants de Karinna s’enroulèrent autour de son torse, et le soulevèrent du sol, le trainant ou le portant, selon le point de vue, hors de la salle, ce n’est qu’en passant les portes qu’Herbet put lui retirer la dague des mains.

Vésémir regarda la jeune femme qui avait failli suffoquer ou se faire ouvrir la gorge. Lui proposa une main pour l’aider à se relever.


- Saskya c’est ça ? Le vieux n’était pas con, il n’y avait qu’une personne pouvant mettre le Loup Blanc dans une colère aussi violente, précise et implacable. La seule personne lui ayant brisé le cœur.. – Je crois qu’il vous en veut encore. Dit-il d’un ton ironique. Puis vers les autres – L’incident est terminé, nous reprendrons dans quelques minutes.



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Mar 7 Mai - 18:04

Saskya
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La Citadelle de Kaer Morhen se dressait de toute sa masse face à elle, et Saskya n’était plus très sûre de vouloir en franchir la porte. Ou plutôt, elle était absolument sûre qu’elle ne devrait pas se trouver ici. Elle l’avait d’ailleurs dit et répété à plusieurs reprises, mais Thorvald avait refusé de céder. Aucun de ses arguments n’avait atteint le Sorceleur de l’école du Griffon, et elle avait donc dû se soumettre à ses ordres. Pas qu’elle se considérât réellement comme affiliée à lui d’ailleurs mais… les choses étaient compliquées. À croire qu’elles étaient toujours compliquées lorsque la jeune femme se trouvait là…

Après avoir ramené Jaskier jusqu’à Novigrad, elle était restée là quelques jours afin de surveiller que rien n’arrivait au barde, puis elle avait choisi de redescendre un peu plus au sud. Pas très loin. Elle s’était installée en bordure d’Oxenfurt en espérant pouvoir enfin se poser pour réfléchir un peu, mais elle n’en avait pas eu l’occasion. Nilfegaard lui était rapidement tombé dessus, elle avait bien failli se faire capturer. L’Empereur était apparemment fort mécontent de son échec, à moins qu’il ne s’agît d’une trahison ? L’homme chargé de la retrouver lui avait sadiquement précisé que leur dirigeant n’avait pas encore tranché quant à l’accusation qui serait retenue et la sanction qui en découlerait. La pendaison ? L’écartèlement ? Le bûcher ? Avec ou sans torture pour faire office de préliminaire ? Il lui avait énuméré tout cela à l’oreille en se délectant déjà de sa mise à mort. On ne contrariait pas l’Empereur du Nilfgaard, jamais. Elle allait devoir en payer le prix.

De cette rencontre, Saskya s’était échappé de justesse, emportant avec elle de nouvelles cicatrices, dont une longue estafilade qui lui traversait l’œil et la joue, comme une rémanence de celle de Geralt. Elle la détestait. Elle se détestait aussi. Mais forte de ces informations, elle avait réagi aussitôt et fuit vers les Îles de Skellige en se glissant furtivement sur un bateau acheminant des matériaux. Les Skelligiens étaient forts et fiers, de braves guerriers refusant l’invasion du Nilfgaard qui de toutes manières ne s’y risquerait pas. Elle serait donc ici en sécurité. Une sécurité qui malheureusement ne la nourrirait pas, aussi avait-elle décidé de parcourir la plus grande île – Ard Skellige – dans l’espoir de pouvoir se dégoter quelques contrats.

Durant de longs mois, elle avait vécu ainsi sur les routes, tuant ici un monstre, travaillant là dans les champs. Les bras supplémentaires étaient toujours accueillis avec reconnaissance dans les coins les plus isolés, et même si cette vie était bien éloignée de ce qu’elle aurait souhaité, c’était une bonne vie. Laborieuse mais honnête. Difficile mais honorable. Oui, elle aurait pu continuer ainsi, en tout cas si elle n’était pas tombée par hasard sur Thorvald, durant une chasse au Cocatrix. La vieille bête tourmentait tout un village paumé, et si Saskya avait accepté le contrat, elle avait eu la désagréable surprise de constater que l’homme aussi avait été engagé. Un Sorceleur, par-dessus le marché ! Tant pis pour la prime, la Belle avait préféré se retirer pour ne pas avoir à le croiser, mais Thorvald ne l’avait pas entendu de cette oreille. Ils avaient finalement partagé cette chasse. De fil en aiguille, ils en avaient même partagé d’autres.

Contre son grès, Saskya avait également rencontré deux autres Sorceleurs de l’école du Griffon, et les attaques mystérieuses les avaient poussé à travailler ensemble dans l’espoir d’identifier le monstre. Peine perdue. À peine avaient-ils eu le temps de tester quelques théories lorsque Lambert avait débarqué pour sonner le rassemblement à Kaer Morhen. Rien qu’à l’entente de ce nom, la Belle avait refusé tout net, mais Thorvald avait insisté. Elle était humaine, elle sentait l’humaine. D’après lui, le monstre savait capter et différencier l’odeur particulière des Sorceleurs, raison pour laquelle elle leur échappait encore et encore, aussi avoir sous la main une ‘’proie consentante et apte à se battre’’ pourrait se révéler crucial. Et même si Lambert avait avancé que Léo était également entraîné comme un Sorceleur tout en ayant pas subi l’Épreuve des Herbes, Thorvald s’était quand même entêté. Il avait refusé de lâcher Saskya, il la voulait à tout prix avec eux !

Pourquoi ? Nul ne paraissait le savoir à part lui. Sous le coup de l’urgence de la situation, la Belle avait donc dû se plier à sa décision malgré sa culpabilité et son angoisse à l’idée de revoir Geralt. Jusqu’à se retrouver, ici même, devant les portes de la Citadelle. La gorge nouée et l’inquiétude tournant en boucle sous son crâne. Sans compter que se retrouver au milieu d’un rassemblement de Sorceleurs ne lui plaisait pas. Elle n’en était pas une, elle n’en serait jamais une. Elle vivait avec cette rancœur depuis des années, au point d’avoir trahi le Loup Blanc dans l’espoir de… mais de quoi, au juste ? Elle se sentait pitoyable. Coupable et pitoyable. Détonnant mélange tandis que la Belle avait choisi de rester discrète et silencieuse.

Dans l’ombre de Thorvald, elle avait ainsi suivi les trois Griffons sans un mot, se contentant d’être là. Régulièrement, son regard balayait la salle afin d’observer les visages, tandis qu’elle avait préféré conserver le sien dissimulé sous sa capuche. Geralt ne se trouvait pas ici. De groupes en groupes, elle avait d’ailleurs constaté que quelques Sorceleurs tardaient encore à arriver. De toutes façons, elle n’avait franchement pas hâte de le croiser. Au contraire, elle…

Soudainement, elle fut attrapée par la gorge et brutalement plaquée contre un mur, et un gémissement sourd lui échappa. Son regard croisa les pupilles brûlantes de haine du Loup Blanc tandis qu’elle réagissait déjà. L’une de ses mains se crispa sur le poignet qui la soulevait de terre, l’autre essaya de retenir le bras armé. En vain. Geralt était plus fort physiquement d’elle, et la dague vint mordre la peau de son cou lorsque plusieurs personnes s’interposèrent. Mais même ceinturé par Karinna, l’homme forçait pour l’égorger, en proie à une rage hors du commun. Finalement, la grande blonde le traîna hors de la pièce tandis que d’autres Sorceleurs suivirent, et Saskya retomba sans force à terre. Haletante. Crispée. D’une main, elle se massait la gorge, étalant sans le vouloir le sang de la plaie toute fraîche. De l’autre, elle accepta son aide et se releva sans répondre à ses questions ni à sa remarque ironique.

Plus que jamais, elle voulait fuir, aussi se dirigea-t-elle vers une autre porte sans attendre. Et lorsque Thorvald se dressa devant elle, elle se contenta de lui adresser un « Je l’avais bien dit, c’était une très mauvaise idée de me faire venir ici. » avant de se faufiler dans un couloir sombre. Elle ne savait pas où elle se dirigeait, elle savait juste qui elle fuyait. Bientôt, elle déboucha sur une nouvelle porte qui semblait mener dehors, et elle la poussa sans attendre. Un vent frais la saisit aussitôt, un frisson lui secoua l’échine. Son refuge provisoire ressemblait à l’une des tours effondrées qu’elle avait pu entrevoir en arrivant, et elle se laissa lourdement asseoir au creux d’un créneau.

Elle n’avait pas pu s’empêcher d’imaginer bien des retrouvailles avec le Loup Blanc, mais jamais elle n’aurait pensé que lui aussi en voudrait à sa vie. Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, mais ça ne l’empêchait pas de souffrir. Un bourreau lui aurait peler le cœur à vif comme une orange qu’elle ne s’en serait pas sentie plus mal…

Ailleurs dans Kaer Morhen, Karinna avait lâché Geralt une fois sortis de la salle, mais elle ne le quittait pas des yeux, prête à intervenir de nouveau si jamais il tentait d’attaquer de nouveau cette femme. Celle-ci avait de toutes façons eu la bonne idée de quitter les lieux. À côté d’elle, Herbert avait récupéré la dague avant de s’éloigner lorsque Lambert arriva pour se planter face à Geralt.

« Et ben alors, vieux frère, qu’est-ce qui se passe ? Tu connais cette femme ? Thorvald a insisté pour qu’on l’embarque aussi, il prétend qu’elle pourrait nous être utile. »

Visiblement inquiet pour Geralt, Lambert lui offrit une accolade chaleureuse avant de saluer Katrinna.

« Mazette, elles poussent où les grandes perches dans ton genre ?!
- Vers Kagen ! C’est pas loin de Mahakam donc pile ce qu’il faut pour faire chier ces braves nains ! »

Décidément, Lambert n’en loupait pas une, et Katrinna avait l’air amusée par cette entrée en matière. Amusée mais aussi inquiète au vu de ce qui venait de se passer.

« Ceci dit et sans vouloir me mêler de ce qui me concerne pas, j’approuve quand même la question du p’tiot : c’est qui cette donzelle ? Thorvald a quelque fois de sacrées idées à la con, alors on doit se méfier de ce qu’ils vont nous pondre ou pas ? »

La géante blonde se devait d’être pragmatique, et la question d’embrouilles à venir se posait donc.

« Surtout que Eskel est en train de te fixer Geralt, il a l’air pas mal inquiet pour toi… ou pour sa chèvre, j’sais jamais trop bien… elle est encore ici sa chèvre, d’ailleurs, ou alors vous l’avez enfin bouffée ?
- Sa chèvre ? Vous êtes devenus fermiers à Kaer Morhen ou quoi ?
- Non, juste Eskel qui est pas mal doué côté idées à la con aussi. Et tant que j’y pense, moi c’est Lambert ! »

Déjà, les deux étaient partis dans une explication compliquée concernant la chèvre d’Eskel, sans doute à dessein d’ailleurs. Il était évident qu’ils ne voulaient pas presser le Loup Blanc de questions, et ce même s’ils s’interrogeaient tout deux sur qui était cette femme mystérieuse.



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"Une nouvelle terreur a émergé de la mort, une nouvelle superstition a conquis la forteresse inexpugnable de l'éternité.
Je suis une légende."

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