« C’est ça… » rétorqua-t-il simplement, ou comment mettre fin à cette conversation qui avait à peine commencé. Ethan avait commis une erreur qui avait coûté la vie à son équipier, ça allait le poursuivre durant le restant de sa carrière. Ça a bien failli se reproduire avec Lizzy. Alors non, il n’avait pas envie d’en parler à voix haute. C’était sa pénitence. Il l’assumait. Alors il fut ravi de voir que le sujet dévia à l’arrivée de Gina « Non » avant de se moquer d’elle. Il mima une fermeture éclaire devant ses lèvres quand elle lui demanda de la fermer alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le commissariat « Comment ça tout le monde ?! »

« Je vois que tu as de la technique. Tu as triché aussi pour l’examen d’entré à l’Académie de police ? » tout en la taquinant un peu, ne croyant pas vraiment à sa version. Il leva les yeux sur le doigt de Lizzy « Les rides, c’est très sexy » tout en lui dégageant doucement son index de ses sourcils. Il apprécia le café qu’elle lui offrit et rejoignirent le poste « C’était un accident. Ça arrive tous les jours, même aux meilleurs d’entre-nous. Je te le dirais quand tu auras fait une véritable connerie Lizzy ». En arrivant au poste, Ethan fut quelque peu touché que la jeune femme ait parlé de lui à son copain. C’était qu’elle le considérait aussi comme un ami, d’une certaine manière. Il sourit à sa réponse et rentrèrent dans la brigade. Ethan la laissa regarder son rapport tout en mordant dans le donut qu’elle lui avait apporté « C’est ça, oui… Pas à l’aise… ». Comme s’il allait la croire après son entretien de la veille. Appuyé contre le dossier de sa chaise, il ne put s’empêcher de sourire taquin en la voyant faire. Son aller-retour en fauteuil l’amusait et il était hors de question de lui donner un coup de main, c’était bien trop amusant. Il trouva cela bien moins drôle quand elle se rendit dans le bureau de leur chef.

Pendant son absence, il ouvrit son tiroir et posa son regard sur la demande de mutation qu’il était en train de rédiger depuis quelques jours maintenant. Ce fut à ce moment-là que Gina se ramena, posant ses fesses tout contre son bureau, les bras croisés sous sa poitrine « Tu vas finir de la remplir ? ». A ces mots, il referma le tiroir hâtivement et leva son regard sur son équipière, un bras appuyé sur l’accoudoir « Je ne sais pas encore » « Elle va être triste ta blonde. Tu comptes lui en parler ? » « Non, je ne pense pas… Et elle va s’en remettre de toute manière. Regarde Bishop est au petit soin avec elle et puis tu es là » « Bishop est un con. Tu vas lui briser son petit cœur à la blondinette et tu vas aussi me faire perdre 200$ » alors qu’elle se redressa pour s’éloigner. Ethan la suivit du regard et ajouta « 200$ ?! ». Sans se retourner, elle leva la main comme pour acquiescer silencieusement. Il se mit à rire. 200$. C’était n’importe quoi ces paris. Un regard pour le tiroir fermé et se mit au travail. Enfin avant que Lizzy ne sorte du bureau. Il ne répondit pas à sa question car un collègue apporta une pile de dossier « Tu n’es pas punie. Ils te protègent de moi » tout en se levant de son siège, venant l’aider à essuyer les dossiers qu’elle venait de tremper et rangea les feuilles dans une autre pochette « Chacun son job de merde » alors qu’il se retrouva à faire équipe avec une nouvelle recrue.

Le soir venu, Ethan avait pris le soin de troquer son uniforme pour une tenue civile et avait rejoint la jolie blonde à son bureau. Un regard pour son tiroir. Il n’allait rien lui dire. Il posa ses fesses contre le bureau, ses bras croisés « Une petite bière avant que tu ne rentres ? »

« -nope… j’ai seulement montré mes nichons... » répondit Lizzy avec un grand sérieux, histoire de lui laisser le doute. Lorsqu’il retira son index de son visage elle ajouta : « -t’as pas besoin de ça. » avant de quitter la voiture pour aller acheter les donuts tant réclamé. Elle lui offrit un café, une sorte de merci secret et silencieux, avant de baisser les yeux sur ses mains. « -j’espère que tu n’aura jamais à me le dire... » oui vraiment, elle voulait bien faire. Devenir douée pour ce job, ne pas merder toutes les trois secondes. « -sinon je vais me ruiner en donuts ! » ajouta la jeune femme en riant doucement, histoire de pas trop avoir mal.

Elle eut bien du mal à faire son rapport vu que toutes les trois secondes un collègue ramenait sa fraise pour dire merci pour les pâtisseries, lui demander comment allait sa tête, comment était le type, des détails… Qu’elle ne donna pas. Elle répondit par des sourires, jouant avec son stylo dans ses cheveux, parlant de tout et rien, mais surtout pas du dossier. Elle avait soupiré au moins mille fois, penchée sa tête en arrière pour voir l’inspiration venait du plafond. Et puis finalement elle avait terminée et rendu le dossier. Elle avait fait au mieux, sans pour autant tout gommer.

Et alors qu’elle pensait reprendre du service et pouvoir passer encore quelques heures avec Ethan en voiture, voilà qu’elle était assignée à la relecture des dossiers. Occupé à sauver les feuilles de la noyade, elle fronça cependant les sourcils à ce que venait de dire son collègue. Ça voulait dire quoi ça ? Elle jeta un regard à l’autre flic, avant de regarder Ethan et de lui dire : « -ça va aller, je t’ai fourni plein de sujet de conversation. Les masques aux concombres pour les cernes, les rides à éviter… il va forcement demandé à ne plus être avec toi ! » ce qui lui laissait la place rien que pour elle ! « -d’accord… je te l’accorde il est pas si sexy que moi... » un léger coup d’épaule avant qu’elle ne balance tout les papiers à la poubelle.

Lizzy cligna des yeux plusieurs fois, avant de se frotter les paupières. Elle n’en pouvait plus de ses papiers de merde. « -hey salut toi... » souffla t elle en posant son menton dans sa main, coude sur le bureau. « -j’ai aucune idée de l’heure… » un regard pour son pc et elle s’étira en levant les bras au plafond. « -si tu veux bien attendre que je me change, ça me va, enfin je prendrais un coca parce que j’ai pas le droit à l’alcool pendant encore cinq jours. » ajouta t elle en se levant, refermant le dossier qu’elle avait sous les yeux. Tony ne rentrait pas avant deux bonnes heures. Et elle avait une question à poser à Ethan. Elle fit vite, et le retrouva dans le hall. « -j’ai pas demandé : c’est moi qui dois payer ? » le taquina t elle. Lizzy passa son bras sous celui d’Ethan, juste parce que deux collègue passaient à côté d’eux et regardait d’un peu trop près. Une fois dehors, elle le lâcha, pour marcher jusqu’au bar : « -alors raconte ! Il est chiant à mourir ! Laisse moi deviner : il joue aux échecs, il vis chez sa maman, il t’a demandé de lui apprendre à draguer, et forcement il a finit par vouloir savoir si on avait couché ! » elle avait envie de le voir sourire. Elle aimait bien quand il souriait.

Ethan se mit à rire en entendant la réponse de la jolie blonde. Cette dernière lui avait dit cela avec tout le sérieux du monde, et même s’il savait qu’elle n’était pas ce genre de femmes, il n’avait aucun mal à imaginer la scène, et encore plus concernant la réaction du recruteur. Face à de tels arguments, il l’aurait sûrement laissé rentrer à l’Académie de Police. Quand il lui retira son doigt, il esquissa un sourire presque timide à ce qu’elle venait de répondre. Apparemment, elle le trouvait sexy sans la ride du lion. Il la laissa quitter la voiture pour récupérer ses beignets pendant qu’il observait les alentours. Il la remercia pour le café, appréciant le geste « Je l’espère aussi » tout en portant son gobelet à ses lèvres avant de prendre la route pour rentrer à la brigade. Un petit rire « Ils font des cartes de fidélités. Tu devrais te renseigner » tout en lui lançant un regard complice avant de se reconcentrer sur la route.

Alors que sa coéquipière tentait, tant bien que mal, de rédiger son rapport, Ethan pu assister à un véritable défilé de ses collègues à son bureau. Ils se souciaient d’elle, de son bien-être, comme si c’était une petite chose fragile. Ce n’était pas comme si elle avait été le sujet de plusieurs plaisanteries graveleuses durant ces dernières semaines… Il tenta d’ignorer les allés et venues de ses autres équipiers pour se concentrer sur son propre travail, et cela jusqu’à ce que Lizzy s’absente quelques minutes. Quelques minutes durant lesquelles, il échangea quelques mots avec Gina concernant son dossier de mutation dans une autre brigade, dans une autre ville. Là où personne ne le connaitrait comme étant le flic qui tue ses coéquipiers. Évidemment, en voyant la pile de dossier sur son bureau, Lizzy eut la nette impression d’être la coupable, punie à son bureau pour la semaine à venir. Alors qu’en réalité, c’était juste un moyen comme un autre de la garder éloignée de lui. Quant à lui, il allait avoir le droit de former une autre recrue. Un homme. Et ce n’était pas parce que le chef avait confiance en ses capacités de pédagogues, mais parce que le gamin avait épuisé plus d’un officier recruteur. Un sourire à l’attention de la jolie blonde « Je suis sa dernière chance à ce gosse » tout en posant sa main sur l’épaule de cette dernière « C’est parce que tu es la plus sexy de la 12th » et laissa glisser sa main pour rejoindre sa recrue.

Appuyé contre son bureau en tenue civile, il sourit en la voyant épuisée face à sa paperasse « Ça va ? » et jeta un coup d’œil à sa montre « 18 heures » avant de l’inviter à prendre un verre en sa compagnie. Un hochement de tête « Pas de soucis et je boirais pour nous deux » en haussant les épaules. Il la laissa se rendre au vestiaire, et en profita pour récupérer son dossier qu’il rangea dans son sac. Il l’attendit patiemment dans le hall et sourit « Je suis d’humeur charitable ce soir. C’est moi qui paye » alors qu’il la laissa placer son bras sous le sien, ne comprenant pas, sur l’instant, la raison. Puis il aperçut leurs collègues et comprit. Ethan porta son sac sur l’épaule tout en marchant jusqu’au bar « Il a surtout épuisé tous ses formateurs en faisant connerie sur connerie. Je suis sa dernière chance… Il vit chez ses parents, sort avec une petite-amie qui vit en Pologne. Il l’a rencontré sur un jeu en ligne. Je n’ai pas trop compris… Il est flic parce que beau-papa est l’actuel adjoint au maire et que ce dernier a fait une première carrière dans la police et oui, ils pensent que nous sommes ensembles. Je l’ai laissé croire pour éviter qu’il te drague car il est, d’après lui, très intéressé ». Il passa une main lasse sur son visage « Je ne pensais pas que c’était possible qu’il puisse parler plus que toi ». Et évidemment, Ethan n’était pas un bavard de nature, sauf peut-être avec Lizzy qui l’avait contaminé. Sinon, il parlait le moins possible et souvent, un regard suffisait pour signifier qu’il était temps de se taire.

Ethan ouvrit la porte de chez Joe et la laissa entrer en premier, prenant place à la même table que la fois dernière. Il commanda un soda et une bière « Si je ne me fais pas tuer par sa faute à la fin de la semaine, c’est que je l’aurais tué avant » et enfoui son visage entre ses mains, ses coudes appuyés sur la table. Il était épuisé.

« -ça va... » avait elle seulement répondu. Que dire d’autre. Au jeu de qui avait passé la plus pourrie des journées, c’était sans doute lui qui gagnait ! Un sourire, un hochement de tête et elle le laissa quelques minutes, le temps de troquer l’uniforme contre une tenue de ville. Bien moins sexy que lors de leur dernier tête à tête au bar. En passant son bras sous le sien, Lizzy aurait pu pousser le truc jusqu’à rire bêtement, comme s’il venait de lui raconter une bonne blague. Rien que pour faire enfler les rumeurs. Mais elle se dit que ce simple geste suffirait.

« -ba du coup il va s’en sortir. » répondit la jeune femme même si elle avait capté l’ironie des mots d’Ethan. « -on peut dire sortir avec quelqu’un avec toute cette distance ? » demanda t elle en plissant le nez. « -roh le pistonné, enfin on peut pas tous montrer nos nichons. » puis une belle grimace : « -t’es sérieux ? Et la Pologne alors il en fait quoi ? » puis elle déclara : « -c’était plus drôle de lui faire croire qu’on s’envoyait en l’air dans la voiture que de lui dire la vérité ? » s’amusa la jeune femme avant d’ouvrir de grands yeux : « -non tu déconnes ? Hé mais c’est moi ta chieuse en titre ! Hors de question qu’il soit capable de plus te les briser que moi ! » elle était limite révoltée : « -non mais foutre à la paperasse, comme si c’était une petite chose fragile, je trouve ça super sexiste ! Et en plus on forme une bonne équipe toi et moi ! Je laisse passer deux jours et je vais me plaindre, c’est hors de question que je passe autant de temps devant mon pc ! Non corriger les fautes de frappes des autres merci bien ! Queens sais pas se servir d’un ordi alors je te raconte pas le dégat ! Et Phelps se la raconte tout le temps ! Merci pour la porte, j’avais pas l’impression que c’était si proche l’autre fois. Et... » elle se mordit les lèvres. Oui, elle parlait trop.

Lizzy déposa son sac à côté d’elle, avant de sourire à Ethan. Mais elle se mordit bien vite la joue en le voyant cacher son visage entre ses mains. « -tu va pas pleurer hein… Non parce que je te l’ai déjà dis, je suis nulle pour remonter le moral... » elle posa ses deux mains sur la table, avant d’y poser le menton, la tête légèrement sur le côté : « -non mais on va bosser à nouveau ensemble. Faut pas déprimer pour ça chéri. Aller fait moi ton sourire charmeur qui fait craquer toute les latines. »

Intérieurement, Ethan salua l’élégance de la jolie blonde qui se pendit à son bras devant leurs collègues. Rien de tel pour faire parler encore un peu plus d’eux au sein de la brigade. Ce qui ne le dérangea pas vraiment. Après tout, ça l’amusait même de jouer ce petit jeu avec elle pour faire monter les enchères. Il la laissa s’éloigner quelque peu de lui et se mit à sourire « Ça va dépendre de son comportement sur le terrain ». Après tout, il n’allait pas laisser une recrue dangereuse dans la brigade et qu’il risque de faire tuer quelqu’un. « C’est surtout que ça rend moins bien si on sort notre queue devant un recruteur hétéro » tout en faisant une petite grimace. Un petit rire suivit « Je ne pense pas que ça s’appelle sortir si c’est par le biais d’un jeu vidéo ». Un petit haussement d’épaule « Il veut peut-être l’envahir, mais il n’est pas équipé pour. Je n’en sais rien moi » et sourit tout en penchant la tête brièvement sur le côté « Je trouvais ça plus drôle de le laisser penser qu’on s’envoie en l’air tous les jours dans la voiture avant de partir en intervention. Et puis, au moins, tu seras tranquille » parce qu’il n’était pas sûr que le jeune homme tente quoique ce soit en sachant que c’était lui qui sortait avec la jolie blonde.

Tout en continuant de marcher dans la rue, Ethan se mit à hausser les sourcils avant de rire de bon cœur devant son air offusqué. Oui, il avait trouvé plus bavard et intenable que sa chère coéquipière « Il faudra que tu lui dises deux mois parce que malgré mon silence de plomb, il ne m’a pas lâché de la journée ! » et ça avait été long pour lui. Très long même. Et puis les fils à papa, il n’appréciait pas vraiment cela.

Et voilà que la jolie blonde se mit à déblatérer. Etonnement, cela le fit sourire en coin alors qu’il posa un regard doux sur elle. Ça lui avait manqué tout fin de compte et c’était plus appréciable que d’entendre l’autre parler de sa copine inexistante en Pologne. Il lui ouvrit la porte en restant silencieux et tout en gardant son sourire, répondit un « Ce n’est pas sexiste ou parce que tu es fragile. C’est plus compliqué que ça. Mais d’ici une semaine, tu retourneras sur le terrain sans soucis. Il faut juste t’armer de patience » alors qu’il prenait place à leur table. Le visage enfoui entre ses mains, il se mit à rire tout en les laissant glisser pour tomber sur la table en bois « Je sais et non, je ne pleure pas » tout en remerciant le barman et porta sa bière à ses lèvres et se mit à sourire, la regardant comme s’il allait la séduire avant de se mettre à rire « C’est bon, je ne vais pas pleurer » et reporta de nouveau sa bière à ses lèvres. Il pencha la tête en arrière, passant ses mains dans ses cheveux courts et poussa un long soupir avant de redresser la tête « Je pense que ce soir aussi, je vais rentrer seul pour dormir un peu » et se frotta les yeux, puis fit de nouveau signe au barman pour leur apporter une assiette de frites « J’ai un petit creux, pas toi ? » et ajouta « Comment tu te sens au fait, ça va mieux ? ».

Lizzy avait imaginé la scène, et elle s’était mise à rire avant de gémir sous la douleur de son côté, en posant une main sur le bras d’Ethan comme si cela pouvait aider. Elle fronça les sourcils en écoutant la suite. Il avait choisi cette histoire pour qu’elle soit tranquille ? Elle ne savait pas si elle devrait trouver ça mignon ou non. « -t’as eu peur que je lui brise son petit coeur ? » s’amusa alors la jeune femme avec ironie. « -c’est certain que c’est bien plus vendeur toi et moi dans une voiture plein de buée, plutôt que lui et moi… Si on veut que les paris grimpent encore, faut poursuivre dans ce sens. » et puis « -proposes lui ton thermomètre perso, c’est une bonne façon de le faire taire... » souffla la jolie blonde avec un grand sourire. Lizzy enchaîna ensuite les phrases encore et encore jusqu’à l’entrer du bar.

Bon les arguments sexiste et petite chose fragile venaient d’être réfuté. Elle devait donc lui en parler plus que ça. Mais pour le moment elle voulait le voir sourire, d’un vrai sourire charmeur. Il ne semblait pas avoir le moral au beau fixe, alors c’était son rôle de gérer ça non ?! Lizzy toucha le bout des doigts d’Ethan quand il posa ses mains sur la tables, avant de remettre ses mains sous son menton. « -ouf… me voilà totalement rassurée... » lui souffla t elle avant de lever les yeux vers le barman, sans changer de position. Elle se mordit les lèvres avant de faire quelques haussements de sourcils en réponse à son regard et son sourire de charmeur. « -c’est très con comme idée. » répondit la jeune femme en se redressant. « -y’en a pas une qui sais faire des massages ? Un coup vite fait et puis tu lui demandes un massage histoire de te détendre. » un rire, une grimace et elle ajouta : « -tu fais que bouffer ! » puis elle prit une gorgée de soda avant de répondre : « -j’ai les yeux explosés et un léger mal de tête qui se pointe. Mais sinon ça va. » un haussement d’épaules, une nouvelle gorgée.

« -tu dors mal à cause de moi ? » un petit sourire en coin tout en regardant son verre : « -laisses ton esprit pervers de côté tu veux. » non elle ne voulait pas parlé de rêve érotique. « -tu voulais dire quoi tout à l’heure par te protéger de moi ? » la question était simple, elle se doutait bien sur de la réponse. Alors sans attendre elle enchaina pour le détromper : « -il ne nous aurait pas coller ensemble la plus part du temps si il doutait de toi Ethan. Il t’aurai mis avec un vieux de la vieille plus vieux que toi, ou à la circulation. Pas en binome avec une blonde pour la former ! » elle voulait qu’il crache le morceau. Parce que c’était sans doute un des trucs qui le minait. « -tu fais chier avec tes frites, ça sens trop bon... » ajouta Lizzy en se servant.

Le regard rivé sur le trottoir qu’ils arpentaient pour rejoindre le bar, Ethan émit un petit rire et répondit un simple « Non ». Non, il n’avait pas peur qu’elle brise le cœur de la jeune recrue. Ce n’était pas une manière de la garder uniquement pour lui, mais il ne voulait pas qu’elle se fasse emmerder par le jeune homme qui pourrait s’avérer être un vrai pot-de-colle. Il en avait fait les frais toute la journée… Ethan releva son regard brun sur elle tout en esquissant un petit sourire en coin « Oui, bien plus vendeur » et ajouta un « On fait grimper la température pour faire grimper les enchères. Intéressant » avant de rire sur ce qu’elle ajouta « Je choisi mes patients ». En effet, il ne proposait pas son thermomètre à n’importe qui, et encore moins à des hommes.

Installés à leur table attitrée, une bière pour lui et un soda pour elle, ils poursuivirent leur conversation malgré le bruit ambiant qui était un mélange de musique, de conversation et des boules de billards qui se cognaient entre elles. Un bref regard sur les doigts de Lizzie qui se posèrent sur ses mains et sourit en la voyant reposer son menton « Je ne suis pas le genre de mec qui pleure ». Loin de là. Il préférait donner un coup dans un mur, se renfermer dans son mutisme ou disparaitre quelques temps pour encaisser les évènements, plutôt que de pleurer. Elle réussit à le faire sourire avant de prendre une gorgée de sa bière. Un haussement de sourcil alors qu’il gardait sa bière en bouche, puis l’avala lorsqu’elle se justifia, souriant, amusé par l’idée « Je suis trop fatigué pour tirer un coup ce soir et je n’ai pas le genre de nana qui me ferait juste un massage, à la maison. Et puis je n’ai pas spécialement envie d’avoir quelqu’un chez moi ce soir » tout en haussant les épaules. Il n’avait pas vraiment la tête à ça. Il commanda une assiette de frite avant de poser son regard sur Lizzy « Oui ». C’était simple et concis. Il aimait manger. Un hochement de tête alors qu’il faisait tourner sa bière entre ses doigts « Après une bonne nuit de sommeil dans ton lit, ça devrait aller ».

Ethan porta sa bière à ses lèvres, avala lentement sa gorgée, une fois encore et reposa sa bière sur la table, son regard fixé sur la bouteille qu’il faisait tourner. Un petit rire quand elle évoqua son esprit pervers, puis répondit un simple « Non » et releva ses yeux bruns sur elle, sans sourire. Neutre. Puis une nouvelle question suivit et reporta son regard sur la bouteille de bière avec laquelle, il continuait de jouer. Un petit rire ironique quand elle évoqua la confiance que son chef avait en lui, sans pour autant répondre, levant seulement son regard sur les frites « Sers-toi ». Il avala une grande gorgée de bière avant de la reposer sur la table. Il se redressa sur sa chaise, posa ses bras sur le rebord de la table « Ils ont fait ça pour me faire chier. Je n’aime pas former les recrues parce qu’ils font des conneries et qu’il faut continuellement les surveiller. Je sors du groupe d’intervention. Je suis habitué à travailler avec des personnels formés et avec de l’expérience. Chacun sait ce qu’il doit faire et le travail est fait et bien fait » et posa ses yeux sur elle « Malheureusement pour le Chef, on s’entend bien. La belle blonde n’a pas eu raison de ma patience et ça, ça le fait chier ! ». Il prit une gorgée de bière et poursuivit « Il a tenté de me faire porter le chapeau pour l’intervention d’avant-hier, et ça, tu dois le savoir » tout en esquissant un sourire pour lui faire comprendre qu’il n’était pas con, qu’il savait bien ce que leur supérieur lui avait dit « Il pense que si tu es avec moi, tu vas te faire descendre, comme Jimmy. Pour me punir, il m’a fait nettoyer les bagnoles hier et aujourd’hui, je me suis coltiné l’autre abruti de Jefferson. Et toi, il te protège en te gardant à ton bureau en attendant qu’il revoie les plannings et que tu roules avec un autre officier instructeur ». Une nouvelle gorgée et s’appuya contre le dossier sa chaise « Et tout cette merde, tous ses souvenirs… Bah ça m’empêche de dormir ».

« -je sais... » oui même sans le connaître sur toute la longueur, elle se doutait bien qu’il n’était pas le genre de mec qui se laissait aller à pleurer. Elle l’imaginait plutôt rageur dans ces cas là. Pas un mot, la tronche pendant trois semaines si nécessaire. Pourtant ça faisait du bien de pleurer un coup. Mais c’était plus un truc de fille. Enfin suivant les critères de la société. Pas la peine de lui dire qu’il pouvait se laisser aller en sa présence. Elle savait d’avance que c’était peine perdue. Et puis, vraiment elle n’avait pas envie d’être la consolatrice. Elle lui avait dit la vérité, elle n’était pas douée pour ça. « -ba faudra t’en trouver une. » répondit Lizzy du tac au tac. Parfois discuter et de simples caresses, c’était tout aussi agréable que deux corps qui transpires l’un contre l’autre. Pas envie d’avoir quelqu’un chez lui ce soir. Cela appuyait l’hypothèse du type qui fait la gueule au monde entier.

Elle trouva ça gentil qu’il lui demande comment elle allait. Il n’y avait pas grand-chose à dire. La fatigue était là, mais ça n’était pas de la bonne fatigue, comme elle se plaisait à l’appeler. Une nuit de sommeil dans les bras de Tony et ça irait mieux. Elle prit une frite, mordit une fois dedans avant qu’il n’ouvre la bouche pour lui répondre. Elle la garda près de ses lèvres en l’écoutant, s’étant redresser doucement dans le dossier de la banquette en cuir. Elle avala lentement, le regard baisser. Ce qu’il dit pour les recrues, elle le prit pour elle. Boulot mal fait, connerie sur connerie. Mais il fallait bien apprendre ! Il avait bien été dans son cas un jour ! Puis elle le regarda l’espèce d’une ou deux secondes et chassa ces pensées. Oui, ils s’entendaient bien et elle en était plus que ravie ! Grâce à lui, elle avait l’impression de pouvoir s’améliorer, de ne pas être seulement la blonde de service. Elle avala le reste de la frite lorsqu’il sous entendit qu’elle savait très bien qu’on l’accusait lui pour le merdier dont elle était responsable. Elle baissa le visage sur le table, soupirant lentement.

« -il a raison. Il aurait mieux fait de me foutre avec quelqu’un d’autre. » lâcha la jeune femme sans pour autant regarder Ethan. « -si tu avais été avec un autre agent, rien de tout ce bordel ne serait arrivé et tu serais pas le bouc émissaire de service par ma faute. » ça elle l’avait dit en le regardant droit dans les yeux. Un regard pour son verre avant de poursuivre : « -sans compter que du coup, tu dors plus... » ouais, le bilan était bien là. La fautive c’était elle. Quoi qu’il dise, ça ne changerait rien. « -je vais rentrer. » en disant cela, elle se leva, saisissant son sac à main au passage. Une fois debout elle ajouta : « -dans mon rapport j’ai insisté sur le fait que c’était ma faute. Pas la tienne. Et s’il le faut, j’irai parlé au chef. Le problème c’est moi, pas toi. » un regard pour ses talons cette fois ci, et elle ajouta avant de partir : « -essai de dormir… à demain... » elle déposa rapidement ses lèvres contre la joue mal rasée d’Ethan, avant de quitter le bar.

Comme si le fait d’avoir perdu son plus proche ami dans cette intervention ne suffisait pas, voilà que son nouveau capitaine faisait de sa vie, un enfer depuis son arrivée au sein de la 12th. Et alors qu’il entrevoyait le bout du tunnel avec Lizzy, voilà que leur dernière intervention se déroule mal et la conduit directement à l’hôpital. Alors oui, Ethan ne dormait plus vraiment depuis trois jours. Et ce qui le foutait encore plus en rogne, c’était que Lizzy en pâtissait les conséquences en se retrouvant assignée à un bureau pour une semaine. Elle n’avait pas signé pour ça…

Son regard rivé sur sa bouteille de bière pratiquement vide et qu’il faisait tourner sur la table en bois, il releva lentement son regard sur son équipière. Un froncement de sourcil, ne comprenant pas vraiment là où elle voulait en venir. Est-ce qu’elle regrettait de faire équipe avec lui ?! Qu’il soit devenu son instructeur ? Renfermé dans son mutisme, il tentait d’assimiler toutes les informations. Elle se pensait responsable de tout ce qu’il endurait ?! Il la suivit du regard alors qu’elle se levait de table. Les sourcils froncés, il ferma les yeux en sentant ses lèvres sur sa joue et ne les réouvrirent alors qu’elle était près de la porte. Un long soupir, une gorgée de bière et il lâcha un « Et fait chier ! » tout en se levant. Il fit signe à Jo « Tu met ça sur ma note » « Pas de soucis. Bonne soirée ». Il leva la main tout en prenant son sac de l’autre et se précipita hors du bar pour rattraper la jolie blonde.

Ethan se saisit de son poignet pour l’arrêter et la faire tourner vers lui « Lizzy… ». Sa main tenant toujours son poignet, il poursuivit « Ce n’est pas ta faute. Arrête de penser cela. Ça arrive de se retrouver dans une embuscade, de devoir tuer un type dans une ruelle. C’est le métier. Si les rôles avaient été inversés, je n’aurais pas culpabilisé parce que je me suis fait prendre par surprise par un type sous emphet’ et qui avait envie de se faire la tête d’un flic ». Il détourna un instant le regard, puis le reporta sur elle « Si le capitaine est un con, c’est la faute de personne. Depuis que j’ai mis les pieds à la 12th, j’ai une cible dessinée dans le dos. A la moindre erreur, qu’elle soit de mon fait ou non, je me prends un rapport. Il veut me dégager de la brigade, c’est tout. C’est un trou du cul et rien ne pourra rien y changer ! ». Un soupir et il lâcha le poignet de la jeune femme en douceur pour se passer une main lasse sur le visage, fatigué de tout ça « Alors arrête de penser qu’un autre équipier aurait changé les choses. Un autre équipier se serait peut-être fait tuer dans cette ruelle parce que j’aurais été moins attentif, ou peut-être que ça aurait été moi qui me serait fait tuer parce qu’il serait allé draguer la toxico ». Une main dans ses cheveux « Tout ça pour dire, arrête de culpabiliser. Je paie juste le prix de mes conneries du SWAT ». Un haussement de sourcil « Finalement, je peux parler autant que toi quand je le veux bien… Et ne t’inquiète pas pour mes insomnies, ça m’arrive régulièrement. Il suffit d’un rien parfois. C’est pour ça que j’occupe la majorité de ma nuit à m’envoyer en l’air » tout en lui faisant un clin d’œil.

Ethan se mit à sourire et posa sa main sur sa joue « Allez, arrête de penser que tu es responsable de tout ça, d’accord ?! » et déposa un baiser sur sa joue « Bonne nuit, à demain ».

La discussion légère et agréable avait laissé place à un sujet bien plus sérieux. Celui pour lequel, Lizzy avait accepté de venir boire un verre. Mal aise, regards fuyants, elle n’aimait pas quand ils étaient ainsi. C’était naze ! Ce qu’elle adorait c’était rire et déconner, pas se prendre la tête. Sauf que là, il y avait de quoi. Malheureusement. Entendre Ethan parler ainsi des nouveaux tout juste sortie de l’école de police, froissa quelque peu son égo. Il parlait comme un vieux con encore une fois. Selon elle. Lizzy fut sincère dans ses réponses. Mais c’était sans doute mieux qu’elle rentre. Ils étaient fatigué l’un comme l’autre, elle n’avait pas envie de se prendre la tête avec lui. Parce qu’ils étaient plus fort en restant solidaire. Un baiser sur la joue et elle avait quitté le bar.

Elle ne fut pas surprise qu’il la rattrape. Ethan était le genre de mec qui aime terminer une conversation. Avoir le dernier mot. Lui faisant face, elle posa un regard quelque peu las sur lui. Ça la gonflait tout ça. Parce que ça la dépassait, parce qu’elle n’était pas au courant de tout, et surtout parce que c’était des gamineries de bac à sable ! « -je culpabilise si je veux... » répondit la jeune femme en détournant les yeux. « -t’as pas fais de connerie. Ton équipier savait parfaitement ce qu’il faisait. Il était autant entraîné que toi. t’as pas à payer pour ça aujourd’hui. » tout ça il le savait, et elle se dit qu’elle se mêlait peut être d’un truc qui ne la regardait pas. Elle esquissa un léger sourire en baissant les yeux quand il se qualifia de bavard pour une fois. « -ouais mais dormir c’est bien aussi. » ajouta t elle en se disait que pour une fois c’était elle qui jouait le rôle des parents.

Un soupire lorsqu’il posa sa main sur sa joue, un léger sourire quand il déposa ses lèvres contre sa peau. Mais elle lui prit la main avant qu’il ne la quitte et le serra dans ses bras. Lizzy se considérait chanceuse d’être tombé sur lui. « -merci... » lui souffla la jeune femme à l’oreille avant de relâcher son emprise, sentant bien qu’il n’était pas vraiment à l’aise avec ça. Elle lui donna un léger coup de poing, et souffla : « -bonne nuit... » avant de cette fois ci de rentrer chez elle. Quand Tony rentra à son tour, ils passèrent le reste de la soirée à discuter tout en manger ce qu’elle avait cuisiner rapidement. Elle lui expliqua ses soucis, et il lui conseilla de ne pas s’en mêler. Elle débutait seulement sa carrière, elle aurait d’autres collègues, pas la peine de se griller au bout de quelques mois. Il souleva l’idée qu’Ethan ne resterait peut être pas encore longtemps dans cette brigade, qu’elle devait se faire d’autre alliés. Lizzy resta pensive durant deux bonnes heures une fois couchée. Le reste de la nuit fut calme, le sommeil réparateur. Elle en avait bien besoin.

Quelques semaines plus tard, tout ce merdier était un mauvais souvenir. Elle avait reprit du service, comme l’avait prédit Ethan on l’avait mis avec d’autres agents durant un temps. Sauf qu’ils n’eurent pas la patience de l’Irlandais. Lizzy avait réussit son coup et elle vit à nouveau leur super équipe sur les plannings. Reprise de la routine à deux, des discussions sans fondement, des conneries, des sous entendus. Gina la tenait au courant des enchères. C’était amusant. Venir bosser en sachant qu’elle était avec Ethan l’aidait à sortir du lit le matin, alors qu’elle ne faisait que croiser Tony. C’était de pire en pire. C’était lourd. Compliqué.

Et puis une nuit, alors qu’ils étaient de gardes, on appela pour un animal en fuite. Pas plus de précision que ça. Un regard, un ok on y va à la radio et voilà qu’ils se garaient devant un immeuble. Six étages sans ascenseur. Une fois en haut, elle prit trois secondes pour reprendre son souffle. « -il pouvait pas nous attendre en bas le type ? C’est dehors qu’il faut le chercher son chien non ? » enfin, si c’était un chien. Ethan frappa, les présenta. Le type en question avait un look bien à lui. L’odeur de friture, de transpiration et d’animaux qui régnait dans l’appartement donna bien vite la nausée à Lizzy. Alors qu’Ethan interrogeait le mec elle fit quelques pas pour avancer vers le salon. Et là, elle resta figée sur place. Un immense vivarium… Non en fait trois ! Dans l’un deux se trouvait des araignées plus grosses que les mains de la belle blondes. Dans l’autre ce qui devait être des iguanes et le troisième… Lizzy leva les yeux sur Ethan en sentant sa peau se couvrir de frisson. « -c’est quoi comme animal exactement ? » demanda la jeune femme en ayant déjà peur de la réponse. On entendant deux chiens dans la chambre, trois chats se trouvaient sur le haut des placards de la cuisine.