La conversation prit soudainement fin lorsque le portable sonna. Ethan la laissa s’éloigner pour répondre à son petit-ami pendant qu’il se levait pour profiter de la vue sur la ville des Anges. A son retour, il reprit sa place dans le canapé et esquissa un sourire en coin à sa demande, répondant un « Compris maman ! ». Il savait que c’était pour son bien et il devait bien avouer que la douleur devenait difficile à gérer de toute manière, sur le long-terme. Alors oui, en rentrant, il risquait bien d’avaler quelques calmants, prendre une douche et rejoindre son lit. Sa question sur Tony sembla interloquer la jolie blonde. Il se passa une main dans les cheveux, quelque peu mal à l’aise avec tout cela. Tony savait qu’il avait passé la journée chez eux, sans savoir qu’il avait aussi couché avec sa petite-amie sur la table… Ce qu’elle ajouta le laissa interdit. Un type bien. Plus aucun sourire sur les lèvres du policier qui répondit « Un type bien. J’ai de gros doutes soudainement… ». Un type bien ne couchait pas avec une femme en couple. Un type bien ne jouait pas avec le feu durant des mois avec cette dernière. Elle avait été consentante, mais il aurait pu aussi dire stop. Il aurait pu garder son rôle d’officier instructeur. Pourtant, une partie de lui ne regrettait pas ce qui s’était passé avec Lizzy, à deux reprises. Cette partie-là se disait que ça devait arriver et que, de toute manière, c’était presque inéluctable. Une bonne partie du commissariat le pensait aussi. Et puis ça avait été bon, très bon même. Pour changer de sujet, le policier demanda un autre café, ne souhaitant plus penser à ce qu’ils avaient fait dans le dos de Tony alors que ce dernier le considérait comme un type bien…

Ethan décida de se concentrer davantage sur son équipière, sur son arrivée, encore récente, à la 12th. Un détail qu’il avait fini par complètement omettre avec le temps. Il pencha la tête sur le côté, en esquissant un petit sourire « Ça, c’est du pragmatisme à l’état pur ! » mais elle n’avait pas tort pour autant. C’était le job. Ils avaient signé pour ça. Il passa sa main dans le dos de cette dernière, en tentant de la rassurer sur l’avenir, alors que même lui, n’était jamais assuré que demain, serait meilleur. Ils prirent de nouveau place sur le canapé de la terrasse, lui tendant un morceau de cookie alors qu’il lui demanda si elle allait quitter la police après les évènements de la veille. Un petit rire qui lui tira un petit gémissement de douleur « Côtes à la con ! » et porta son regard brun sur elle « Tu as raison. Il ne faut pas tout laisser tomber pour quatre pauvres cons ». Il finit tout de même par avouer qu’il ne saurait pas faire grand-chose sans elle. Un petit hochement de tête, pas vraiment convaincu, et un petit rire qu’il réprima pour éviter de nouvelles douleurs « Je dois bien avouer, qu’à ton arrivée, je me suis demandé si tu allais la fermer un jour. Puis avec le temps, je m’y suis fait et pour les chewing-gums, c’est cadeau de la maison. Tu me paieras en gâteau » tout en portant son cookie à ses lèvres en souriant. Il souffla sur son café et en prit une gorgée. Tout en reposant sa tasse, il ajouta « Et non, je ne m’en sortais pas du tout avant ton arrivée. J’ai passé un mois de mise à pied après le décès de Jimmy et ma semaine avant ton arrivée, je me faisais emmerder par tout le 12th… ». Il lui donna un petit coup d’épaule « Donc bon… ». Super conclusion Ethan. Il termina son cookie, accompagné d’une gorgée de café « Je pense qu’on ne devrait plus coucher ensemble, au fait ». Il se sentait véritablement mal vis-à-vis de ce qu’avait dit Tony « Tu sais, on ne me le dit pas souvent que je suis un type bien et là, ce n’est pas du tout le cas… » et leva la tête vers le ciel, poussant un soupir « Dommage parce que c’est vraiment très bon » et baissa à peine la tête, pour poser son regard taquin sur la jolie blonde. Oui, il cherchait la merde, mais autant en rire un peu.

Un léger sourire. « -t’y es pour rien. C’est moi qui suis venu chez toi. » elle parlait de la première fois. Oui d’accord il l’avait embrassé mais s’était elle qui avait cédé, qui avait débarqué chez lui pour s’envoyer en l’air. A la base, il n’avait peut être pas pensé à ça. Il lui avait dit sur la plage, alors qu’elle s’éloignait, que ça n’était qu’un baiser. « -celle qui craint c’est moi. » de ne pas savoir dire stop, de ne pas avoir la force d’avouer à Tony la vérité, d’avoir été faible et incapable de simplement jouer. Et puis soudainement une question lui effleura l’esprit. Il lui avait pourtant dit qu’il avait déjà eut des aventures avec des femmes mariées ou en couple. Il ne s’était jamais considéré comme un sale type avant elle ? Mais elle préféra boire un peu de son thé pendant qu’il était chaud.

La question de laisser tomber ou non la police fut évoqué à nouveau. Lizzy en savait pas, elle n’avait pas envisagé ça. Enfin, elle ne savait plus vraiment. Mais comme elle lui confia, elle en avait chier pour en arrivée là, alors tout envoyé balader, c’était baisser les bras trop rapidement. Et puis ça ferait trop plaisir à son père. Donc non, elle allait continuer à avancer, à s’améliorer. Elle se mis à rire joyeusement : « -tu m’as adoré tout de suite ! » déclara Lizzy avec aplomb. « -oui enfin les gâteaux c’est seulement si j’ai des soucis, donc n’espère pas en avoir tous les jours. » elle pointa les abdos d’Ethan du doigt et reprit : « -et puis je voudrais pas que tu prennes un petit bourrelet, juste là. Parce que... » avec ses mains elle dessina dans l’air le V que représentait la musculature de son collègue, se mordant la lèvre inférieure avant de chasser tout ça d’une main : « -enfin bref… » avant de rire légèrement et de plonger le nez dans sa tasse de thé. Elle n’avait jamais évoqué ce qu’elle avait pu penser ou ressentir lorsqu’ils s’étaient envoyé en l’air. Seulement dit que c’était un bon coup.

« -donc je sui ton rayon de soleil, j’avais raison depuis le début ! » déclara la jeune femme avec fierté en lui rendant son coup d’épaule. Une gorgée de thé qu’elle fut à deux doigts de cracher en écoutant la déclaration suivante. « -je croyais que c’était limpide... » répondit la jeune femme presque amusée de cette phrase, sa tasse toujours près de son visage. Un sourire complice. Elle n’allait pas le contre dire. « -la connasse dans l’histoire c’est moi. Parce que je devrais trouver le courage de lui dire, de me faire plaquer comme une merde, de lui briser le coeur, et de ne plus être capable de me regarder dans le miroir. » elle soupira et ajouta en le regardant enfin : « -le pire c’est que j’arrive pas à avoir des regrets… parce que comme tu l’as dis, c’était carrément bon. » de toute manière, ils avaient un planning de merde sur trois semaines à venir. Enfin de merde ça voulait dire qu’ils n’étaient pas ensemble. Donc ça allait mettre un peu de distance. « -de tête on bosse pas ensemble avant un bon moment. Et je crois même que je me tape deux semaines de nuits… » elle en mourrait d’envie à l’avance. « -tu me tiendra au courant. De comment ça va, si t’es allée voir la psy, si je te manque... » un sourire taquin pour le fin de la phrase. Elle sentait la fatigue peu à peu prendre le dessus. De bas elle était fatiguée, mais la partie de jambes en l’air n’avait pas aider. « -tu devrais rentrer dormir un peu... » lui confia Lizzy. « -je vais en faire de même. Tu as épuisé mes dernières forces... » lâcha t elle en articulant bien ses mots, avant de se lever en souriant.

« Oui, enfin j’en avais tout autant envie que toi » rétorqua-t-il en lui jetant un rapide regard en coin, non sans sourire. Oui, Ethan l’avait tout autant désiré qu’elle ce moment. Et aujourd’hui, c’était lui qui avait frappé chez elle, qui avait prit possession de ses lèvres et lui avait fait l’amour sur la table. Un nouveau regard pour Lizzy, poussant un soupir alors qu’il posa son dos contre le dossier du canapé « Ne dis pas ça. Je t’ai cherché pendant des mois » et jusqu’à preuve du contraire, elle était tout aussi humaine que lui. A jouer avec le feu, on finissait par se brûler. Dans l’histoire, ils avaient merdé tous les deux. Ils finirent par changer de sujet car ce dernier devenait trop pesant, et cela finit par faire rire Ethan « Bien sûr ! Une blonde à forte poitrine qui cause toute la journée, le rêve pour un type comme moi qui aime le silence et les brunes latinos ». Quoique, il l’avait beaucoup aimé dans son lit la blonde à forte poitrine quelques jours auparavant, et encore il y a quelques heures. Mais ça, elle le savait. C’était l’exception au principe. Un nouveau sourire contre sa tasse « Tu pourrais en faire aussi quand tu es joyeuse, tu sais » puis fronça les sourcils en suivant son doigt sur son torse. Il releva son regard sur elle quand elle parla du V qui semblait faire sensation. Alors, pour jouer encore un peu, Ethan souleva sa chemise pour laisser apparaître son torse tuméfié, mais musclé « Ah ! Tu parles de ça… Je comprends » non sans esquisser un petit sourire taquin tout en rabaissant sa chemise. Ils devaient se calmer autant l’un que l’autre.

Ethan leva les yeux au ciel en l’entendant « On ne peut rien te dire à toi », mais au moins, ça la faisait sourire et peu à peu, ils oubliaient la journée de la veille, ainsi que Tony. Quoique, lorsque le beau brun déclara qu’ils ne devraient pas recoucher ensemble, il remarqua que la gorgée de thé avait bien failli finir dehors « Je voulais juste te dire que c’était clair pour moi aussi » en échangeant un regard complice, puis se mit à en expliquer la raison. Un nouveau regard sur elle « On est fautif tous les deux. Tu ne m’as pas violé, tu sais » son sourire s’agrandit et ajouta « Je suis pour la franchise, mais parfois, ça fait mal d’entendre la vérité. Ce qu’il ne sait, ne peut pas le blesser et puis de toute manière, on ne couche plus ensemble » tout en haussant les épaules, comme s’il avait résolu le souci en une seconde. Un nouveau regard pour elle, appréciant le compliment « Un peu trop même. Il y a un goût d’y reviens-y » puis avala une gorgée de café pour se faire taire.

Une petite grimace alors qu’il reposa sa tasse de café sur la table basse « Je vais te manquer tout ce temps. Tu vas survivre ? » et rétorqua « Ce changement de planning, c’est parce que je vais être à la cage, enfin l’armurerie le temps que mes blessures se calment ». Un hochement de tête « Je compte bien t’attendre devant le commissariat pour te raconter mes journées, qu’est-ce que tu crois ! » non sans sourire. Bon, à dire vrai, ce n’était pas plus mal ces trois semaines éloignés. Ça allait leur permettre d’apaiser cette tension sexuelle palpable, et puis surtout, permettre à Ethan de guérir au calme. Même si l’idée de rester enfermer, à nettoyer des armes toute la journée, ça ne l’enchantait pas vraiment. Un regard pour sa montre, termina sa tasse d’une gorgée et se leva « Et j’ai adoré ça » tout en se penchant pour lui voler un rapide baiser « Bisou magique. Allez, bonne nuit et reste sage » tout en la décoiffant en passant. Il se retourna en souriant, mima un baiser et quitta l’appartement.

« -oui enfin on va pas se renvoyer la balle de qui est le plus horrible des deux. Mais si mes souvenirs sont bons, tu as dis stop. » elle le pointa du doigt en clamant limite un ahah ! Toucher couler ! Et au lieu de culpabiliser et de partir, elle avait fait sa frustrée en colère. Et finalement aujourd’hui encore une fois elle n’avait pas été capable de dire non. Donc pour Lizzy la grande gagnante du concours des connasses, c’était elle. « -oh ba oui, comme si tu avais joué seul ! » s’exclama la jeune femme avec ironie, riant presque. Non stop, ça ne servait à rien de continuer ainsi. Ils étaient à blamer tous les deux vu que c’était à deux qu’ils avaient fait la connerie. Et deux fois !

« -pourquoi les latinos tu les aimes pas avec des gros seins ? » avait demandé la jeune femme avec un sourire espiègle. En fait, ils étaient incapable de stopper le jeu. Parce que c’était là dessus qu’ils avaient battit toute leur relation. Sans toutes ces conneries, ça n’était pas eux. « -ouais je sais, mais c’est rare. Pas que je sois joyeuse, que j’en fasse sans avoir pleins de questions en tête. C’est ça que je veux dire. » Puis elle se mis à rire en mettant la main devant ses yeux : « -cache moi ça ! La tentation est trop grande ! » avec un ton mélodrame de diva. « -enfin avec les bleus tout ça, c’est un peu moins attirant quand même… » souligna la jeune femme pour couper court à leur délire.

Fautif tous les deux. Voilà. Au moins ils étaient d’accord. « -c’est pas vraiment mon genre. » sourit Lizzy. Sans parlé de viol, elle n’était pas du genre dominante. Elle aimait quand son partenaire prenait les devant et… enfin elle réalisa que c’était certainement mieux de ne rien dire à Ethan là dessus. Il l’avait sans doute comprit de toute manière. Parce qu’il ajouta son collègue lui facilitait la tâche. Ils étaient d’accord, ne rien dire, continuer ainsi, enfin sans coucher ensemble bien sur. Elle se sentait soulagée en réalité. Qu’il ne développe pas de sentiment, qu’il ne lui demande pas de quitter Tony. Pour lui. « -de toute façon j’allais pas lui en parler. » ajouta Lizzy en regardant sa tasse, sur un ton neutre. « -oui ba c’est bon, t’es revenu. » conclue la jolie blonde avec un sourire en coin.

« -ba je vais essayer. Je peux toujours te harceler de messages ! Et c’est pas plus mal qu’il te laisse le temps de guérir correctement. » ça allait aussi lui laisser du temps pour voir la psy. Enfin s’il tenait parole. « -ou lala ça va être cinq minutes passionnantes ! » nettoyer les armes ça n’était pas le truc le plus fun de la brigade. « -et si je suis de nuit, faut que je vérifie, on risque pas de se croiser. » ce qui était un mal pour un bien. Lizzy se contenta de lui sourire amusé de sa remarque avant d’ouvrir de grands yeux et de le pousser légèrement devant elle avec un : « -aller va t’en... » Un signe de la main et elle le regarda partir. Elle se sentait mieux. En tout cas par rapport à ce qui s’était passé la veille.

Au bout d’une semaine sans se voir, à seulement échanger des messages de temps à autre, Lizzy ne tenait plus. Elle voulait savoir comme il allait. Il fallait qu’elle le vois. Pour une fois elle fut presque contente que son repos tombe en même temps qu’une nuit de Tony. Ça lui permettait de pouvoir passer voir Ethan. Vers 19h elle souhaita bon courage à son petit ami pour la nuit, avant d’envoyer un message à son collègue.  -ce soir annule ta pouf, je ramène la bouffe. un second message : et t’as vu ça rime !, un troisième : je suis chez toi dans une demi heure. (ça te laisse le temps ranger tes pornos.) avec un emoji qui tirait la langue et faisait un clin d’oeil en même temps. Bon finalement c’était une heure plus tard qu’elle était arrivée, du temps ba de se faire belle tout simplement. A la base elle s’était dit qu’elle allait y aller comme ça, et puis finalement… Elle appela Ethan : « -je suis là, viens ouvrir ton portillon je suis pas douée. » non elle n’arrivait pas à ouvrir, et arriver jusqu’à la porte d’entrer.

Bon, le beau brun ne pouvait qu’abdiquer à sa réponse. En effet, il avait voulu tout arrêter avant de franchir le point de non-retour pour Lizzy. Puis elle s’était agacée, et il avait décidé de poursuivre où ils s’en étaient arrêtés. Donc, en réalité, ils étaient coupables tous les deux « Oui, mais pas longtemps ». Ce qu’elle ajouta, était vrai aussi. Ils avaient tous les deux jouer au jeu du chat de la souris. Le commissariat entier avait fini par prendre des paris sur eux deux. Donc il avoua, par ce seul sourire, qu’elle avait raison, une fois encore. Un froncement de sourcil quand elle parla des latinos à forte poitrine, puis se mit à rire « De quoi ?! Non, mais je me suis mal exprimé. J’apprécie les fortes poitrines chez les latinos aussi ». Finalement, ils ne pouvaient pas s’empêcher de plaisanter là-dessus, et Ethan aimait ça. Même s’ils avaient couché ensemble à deux reprises, ils continuaient de discuter comme si de rien n’était. Un hochement de tête « Je vois… Bon bah quand je voudrais des cookies, j’essaierai d’organiser une nouvelle prise d’otages ». Autant en rire. Il en avait marre d’en parler comme un traumatisme. Parce que, de toute manière, c’était un traumatisme, et que d’en parler en tant que tel, ne faisait qu’accentuer son mal être. Il en vint à soulever son haut et se mit à rire devant le ton employé par Lizzy « Je sais ! Je ne sais pas comment tu fais pour ne pas te ruer sur moi » et rabaissa son t-shirt sans se départir de son sourire « Au contraire, ça apporte à côté mauvais garçon et puis, tu ne t’en aie pas plein tout à l’heure » tout en se pinçant les lèvres avec envie en se rappelant de leur petite partie de jambe en l’air à quelques mètres d’ici.

Un nouveau sourire malgré le sérieux du sujet « J’ai pu m’en rendre compte » que la jolie blonde ne se classait pas vraiment dans les dominantes sur le plan sexuel. Il avait tenté de lui laisser les rennes la première fois, elle avait abdiqué qu’un bref moment. Et tout cela lui rappela leur première fois. Ce n’était pas ainsi qu’il allait se calmer et ne pas lui sauter dessus. Un nouveau hochement de tête, et se mit à sourire ensuite « Tu n’es pas drôle ! Même pas un petit coup pour la route ?! » alors qu’il porta sa tasse à ses lèvres sans la quitter du regard. Lizzy fut plus sage que lui et parla des semaines qui allaient suivre sans se voir « Je pense que la capitaine prend un malin plaisir à me foutre en cage » tout en haussant les paroles « Eh ! On ne se moque pas ! » en la pointant du doigt « Je peux te croiser à ton arrivée ». Il pouvait bien attendre qu’elle arrive, échanger quelques mots et rentrer chez lui. Un rapide baiser plus tard et voilà qu’il quitta l’appartement de Lizzy, non sans dernier regard pour elle et pour la table…

Ethan venait de quitter la douche quand son portable sonna. Un premier message. Un second message. Il entoura sa taille de la serviette, le corps encore humide et prit le temps de lui répondre : Et tu trouves ça drôle... Pas de pouffe ce soir, elle n’était pas dispo. Et ça tombe bien que tu parles de porno, j’ai trouvé ton film. Il s’amusait de sa propre connerie et croisa son regard dans le miroir. Ses plaies allaient mieux. Certains hématomes commençaient lentement à disparaitre. La douleur de ses côtes étaient anesthésiées par les antidouleurs, se limitant sur la dose pour ne pas devenir dépendant. Il avait bien assez de son père alcoolique, pas besoin d’un drogué dans la famille. Ethan termina de s’essuyer, enfila un boxer et devant sa penderie, décida de faire un petit effort vestimentaire. Sans savoir vraiment pourquoi. Il enfila une chemise blanche qu’il retroussa aux manches, le col ouvert, ainsi qu’un pantalon de costume. Il avait l’impression d’aller à un entretien d’embauche. Il termina la tenue avec une paire de basket blanche pour décontracter le tout et jeta un regard à son salon. Il se mit à ranger le peu de désordre qui s’y trouvait lorsque son téléphone sonna « J’arrive ». Il jeta l’éponge dans l’évier. Tout était propre et quitta sa maison pour rejoindre la jeune femme. Il ouvrit le portail et la laissa entrer, sifflant devant sa tenue « Jolie ! » et glissa sa main dans son dos, la conduisant jusqu’à chez lui « Fait comme chez toi » et s’approcha du frigo pour sortir deux bières qu’il décapsula contre le comptoir et en tendit une à la jeune femme « Je te manquais trop ?! Alors, ces patrouilles de nuit ? ».

Ethan n’était pas bavard de base, alors par message c’était encore pire. Ils s’étaient envoyé quelques sms, mais elle voulait plus de détails, et vraiment être sur qu’il allait bien. Et le voir. Voilà juste le voir. Parce qu’ils ne s’étaient pas croisés, donc pas parlé. Lizzy passait ses nuits à supporter l’un ou l’autre de leurs collègues, et elle n’en pouvait déjà plus. Elle se faisait chier comme un rat. Elle avait besoin de rire et qui de mieux qu’Ethan pour lui raconter des conneries. Pas de pouffe ! Pauvre chou heureusement ton rayon de soleil arrive ! Elle avait sourit comme une conne en écrivant ça. Trop contente de le voir !

Une fois devant chez lui, un sac de bouffe dans les bras, elle galéra à ouvrir le petit portail qui menait à la maison. Un genou sous le paquet, son téléphone contre l’oreille, ses lunettes de soleil sur le nez, elle appela Ethan pour éviter de tout faire tomber ou de devoir enjamber la barrière comme une voleuse.  Elle reposa son pied au sol, glissant son portable dans sa poche, avant de faire glisser ses lunettes sur le bout de son nez pour mater l’homme qui arrivait vers elle. « -salut beau gosse ! » lança la jeune femme en souriant, heureuse de le voir. Visiblement il n’y avait pas quelle qui avait fait un petit effort vestimentaire. Elle le trouvait super canon. Ou c’était peut être parce qu’elle l’avait pas vu depuis une semaine et que les bleus avaient peu à peu disparu. « -comme toujours... » répondit Lizzy en tournant la tête vers lui, tout en marchant. Même son parfum lui avait manqué.

« -ok ça marche, salon ou jardin ? Jardin ! Jardin ! J’ai besoin d’air. » à force de passé son temps en voiture, elle avait besoin d’être dehors. « -carrément, et tu sais quoi je suis passé à notre cantine, et j’t’ai pris frites burger. » il passait son temps au poste, alors il ne devait peut être pas aller manger à l’extérieur tous les jours. Enfin elle en savait rien, mais elle avait eut envie de ça. « -putain j’en peux plus ! T’as vu mes cernes ?! Je suis crevée et j’dois encore tenir une semaine ! Et je supporte plus Bishop j’ai envie de le taper à longueur de temps ! Et on se fait chier ! y’a jamais une intervention intéressante. » elle avala une gorgée de bière, et sortie dans le jardin avant de reprendre : « -et toi ça va ? Tu pourrais être plus bavard par message quand même ! Parce que oui ça va, c’est pas hyper explicite ! T’as moins mal ? Je peux te faire marrer ou tu va encore te plaindre comme un bébé ? » elle se retourna vers lui et dit : « -tu sais ce qui me manque le plus : tes satanés chewing-gum ! » elle la ferma enfin et regarda Ethan avant de froncer les sourcils et demander : « -j’espère que t’as faim. Parce que moi oui. » et elle ouvrit le sac et commença à en sortir la bouffe.  

Un nouveau message alors qu’il terminait de se préparer et un sourire s’afficha presque aussitôt sur son visage. Il allait en entendre parler longtemps de ce rayon de soleil. Il ne prit pas le temps de répondre, craignant d’être à labour lorsqu’elle arriverait. Il prit soin de se vêtir correctement, loin de ses habituels t-shirt et jeans qu’il trainait continuellement. Une main sur sa barbe naissante, il passa un coup de gel dans ses cheveux et après quelques gouttes de parfum, se hâte de ranger son humble demeure. Ils étaient synchros. Ethan se hâte jusqu’à la barrière pour lui ouvrir « Salut ! » sans renchérir concernant le compliment sur son apparence, préférant le faire à son tour. Elle était jolie dans cette petite combinaison en jean « J’avoue » fut sa seule réponse alors qu’il glissait sa main dans son dos jusqu’à chez lui « Bon, eh bien jardin alors ». Il se frotta les mains « Tu es un amour ! » parce que ça faisait un moment qu’il n’avait pas mis les pieds dans ce petit fast-food, mangeant des hot-dogs du type sur le trottoir d’en face de la 12th.

Une gorgée de bière alors qu’il la suivit jusqu’au jardin, déposant sa bouteille sur la table du jardin tout en l’écoutant parler de sa semaine. Un petit regard pour la jeune femme en souriant « Tu es toujours aussi sexy, même avec les cernes » puis ajouta « Il y a des nuits comme ça, où si tu tournes sur le mauvais quartiers, tu te tapes la merde. Un peu comme Bishop ». Oui, Ethan ne pouvait pas blairer cet abruti qui ne cessait de le faire chier à longueur de journée depuis son arrivée à la brigade. C’était physique entre eux. Lorsqu’ils se voyaient, ils avaient envie de se foutre sur la gueule. Une nouvelle gorgée de bière en se laissant tomber sur une chaise, souriant contre le goulot de sa bière quand elle lui demanda de lui parler plus par message « Je ne suis pas un mec très loquace » puis plissa les yeux « Ce n’est pas gentil ça ! Mais oui, je prends mes médicaments. Tu peux faire ce que tu veux de ma personne ce soir » en laissant son regard parler pour lui. Bon, il devait se calmer. Ils avaient dit que c’était terminé entre eux sur le plan sexuel. Il se redressa donc sur sa chaise et se mit à rire. Bon, la douleur était toujours présente, mais c’était bien mieux « Je t’en donnerai un paquet avant de partir ».  Il resta interdit devant sa question « J’ai toujours faim ! Toi, faut que tu arrêtes de trainer avec Bishop ! » puis leva son doigt pour lui demander de patienter une seconde et s’éclipsa jusqu’à chez lui. Hors de question de passer la soirée sans musique. Il ramena l’enceinte Bluetooth dans le jardin et lança Best Day of My Life, prenant le soin de baisser un peu le son. Le but, c’était de rajouter une ambiance, pas de transformer son jardin en discothèque.

Ethan prit place sur sa chaise et huma l’odeur de la mal bouffe « Tu fais de moi le plus heureux des mecs en me ramenant ce genre de bouffe ! » et prit un croc dans son burger « La mal bouffe, il n’y a que ça de vrai ! » et s’essuya la bouche avec la serviette, puis posa son dos contre le dossier de la chaise, sa bière en main, posée sur l’accoudoir « Et oui, je vais bien. J’ai vu la psy il y a deux jours. On a parlé un moment et tu avais raison, ça m’a fait du bien. Je la revois une fois par semaine » et porta sa bière à ses lèvres, puis ajouta « Mariée et deux enfants, donc je ne connaitrais pas la chaleur de son vagin » tout en esquissant un sourire en coin, et ajouta avec plus de sérieux « Et toi… Comment tu te sens ? ».

« -encore une fois : comme toujours ! » répliqua Lizzy en faisant une sorte de révérence. Bien sur qu’elle était un amour ! Et elle le connaissait assez pour savoir que ça allait lui faire plaisir. Lizzy eut l’impression de parler parler et encore parler, comme si ça faisait bien trop longtemps qu’elle ne l’avait pas saouler ! Et en l’espace de quelques secondes, elle se sentit déjà mieux. « -non pas que j’ai envi d’action, mais bon les tests d’alcoolémie, les mecs bourrés qui louchent sur mes seins, et qui pense qu’une haleine de chiotte me donne une envie folle de jouer à la flic cochonne une fois qu’ils ont les menottes. J’en au un peu marre. » et puis plus elle était fatiguée, plus elle avait du mal à trouver ça drôle. « -je suis pas toujours avec lui, j’ai eu deux soirées avec Gina, c’était génial ! Soirée potin entre filles ! » ouais elle en avait appris de pas mal sur leur collègues, et elle s’était bien marré. « -d’ailleurs elle veut savoir jusqu’où on va faire monter la cagnotte. » un sourire en coin avant de prendre une gorgée de bière.

« -oui ba je le sais ça mais merde on se vois jamais tu pourrais donner de vraies nouvelles. » c’était un constat, une demande simple. « -qui a dis que j’étais une gentille fille ? » oh bordel ça lui avait trop manqué tout ça ! « -c’est bien. » puis elle se marra et ajouta : « -ah merde t’as cru que j’allais remplacer ta pouffe. Je suis juste venue manger. Désolée… Oh pire je borderais. » un sourire en coin avec une gorgée de bière. « -trop charitable ! » elle allait prendre un malin plaisir à mâcher en faisant du bruit pour faire chier les autres. Puis elle éclata de rire devant son intonation en le laissant retourner à la maison.

Elle disposa les frites et les burgers, avant de rire à nouveau. « -je savais que ça allait te plaire. » Lizzy se mis à manger aussi, tout en l’écoutant « -et tu m’as rien dis ! Je me sens trahis ! » dramatisa la jeune femme en posant une main sur son coeur. « -oh attends va s’y redis le : tu avais raison… » elle prit le temps d’avaler une boucher avant de dire : « -je suis contente si ça t’aide. » puis elle se marra derrière sa bière et répondit : « -tu te trompes, t’as peut être encore plus tes chances ! » juste pour le faire chier elle répondit : « -en manque de toi. » avec de sourire joyeusement. « -non ça va. Je suis juste fatiguée parce que dormir c’est sacrée et qu’en journée les mioches de la voisine font un peu trop de bruit à mon goût. » elle montra un petit écart entre son pouce et son index avant d’ajouter : « -on m’a pas collé la même psy qu’à toi, parce que j’ai posé la question et elle voyait pas tu étais. Quoi ?! Tu m’as rien dis j’avais le droit de me renseigner non ?! » s’exclama Lizzy en ouvrant des grands yeux, en essuyant du bout du doigt un peu de sauce au coin gauche de ses lèvres. « -je l’a vois une fois par semaine aussi. Je lui ai pas demandé si elle était celibataire... » réfléchit la jeune femme durant quelques secondes, « -quoi qu’elle pourrait trouver ça louche non ? » un sourire en coin avant d’ajouter avec un peu plus de sérieux : « -non franchement ça va. Je crois qu’être de nuit c’est pas plus mal, dormir peu m’évites des rêves de merde. » elle parlait autant de ce qu’ils avaient vécu dans la banque, que de ce qui s’était passé ici ou à son appartement.

Une semaine et pourtant, Ethan avait l’impression que cela faisait une éternité qu’il n’avait pas entendu sa voix, qu’il ne l’avait pas entendu plaisanter de cette manière. Alors, intérieurement, il la remerciait d’avoir décidé de passer la soirée en sa compagnie. Ça lui faisait du bien, et il malgré le temps qui avait pu s’écouler, les bonnes habitudes revinrent rapidement au galop « Je vois… La semaine de nuit ne t’a pas assez épuisé ! », mais ça lui faisait du bien de l’entendre parler autant. Il avait ainsi, pas l’impression d’avoir été mis au rebus, enfermé dans cette cage à l’armement « En parlant de ça, j’espère que tu as ramené tes menottes ! » tout en la désignant du doigt, avec sérieux « Parce que j’ai une folle envie de jouer au flic cochon ! » tout en se moquant gentiment d’elle et des mecs lourds qu’elle pouvait rencontrer à la nuit tombée. Un haussement de sourcil quand il apprit que Gina y aller de son grain de sel dans les ragots de la brigade « Et moi qui la percevait comme la sage du 12th ! ». Un petit sourire en coin, un haussement d’épaule et un regard derrière sa bière qui en disait long sur ce qu’elle ajouta « On va encore jouer un peu, puis leur dire qu’on n’a jamais couché ensemble pour récupérer toute la tune. Je te dois un restaurant en plus ». Non, il n’avait pas oublié ce petit restaurant où il devait l’emmener, et il comptait bien l’y emmener.

« Maintenant que je sais que tu vas venir si je ne te donne pas de nouvelles, je ne risque pas de répondre aux prochains messages » en souriant en piquant une frite à la jeune femme. Il pencha la tête sur le côté « Tu vas t’en remettre » et commença à manger lui aussi. De nouveau, il pencha la tête sur le côté « Non, je crois qu’une seule fois, ça suffit amplement. Mange » tout en désignant la bouffe de Lizzy devant elle. Mais oui, elle avait raison et ça lui faisait du bien de parler à quelqu’un de tout cela. Un sourire pour seule réponse, et se mit à rire « Je m’autorise qu’une seule femme en couple par an. Ça sera pour une prochaine fois » tout en lui lançant un petit regard taquin alors qu’il mordit dans son burger. Il répondit un « Viens dormir ici la journée, si tu veux. Je ne suis pas là de toute manière ». C’était une proposition en toute amitié qu’il venait de lui faire, sans arrière-pensées. Il savait ce que c’était que de bosser la nuit et la fatigue qui s’accumulait. La patience finissait par se faire rare au fur et à mesure et c’était là qu’il y avait des bavures. Un froncement de sourcil à ce qu’elle ajouta « Tu aurais pu attendre que l’on se voit ! » tout en piquant de la sauce à la jolie blonde. Cette fois-ci, il haussa les sourcils « Tu te mets aux femmes maintenant ? Ou tu tentes seulement de me caser pour que l’on ne recouche plus ensemble ? » en s’appuyant contre le dossier de sa chaise, assez fier de sa question pertinente. Un petit rire « Ah ! Tu crois ?! Non, je pense qu’elle a plein de nanas qui lui demande son statut marital pour un copain ». Bon, il se foutait de sa gueule, mais ça lui faisait du bien. Il se rapprocha du rebord de sa chaise pour continuer de manger « Je sais comment occuper tes nuits sinon, si tu as vraiment peur de faire des cauchemars » puis leva les mains en l’air « Ok ! Ok ! Je me tais » et continua de manger « Tu vas réussir à tenir deux semaines sans moi encore ? Ou tu veux que je demande au capitaine pour reprendre du service actif plus vite ? ».

« -oh non merde ! Je me disais bien que j’avais oublié un truc ! » lança la jeune femme au sujet de menotte. En soit, ça n’était pas un truc qui la tentait. Ça lui faisait du bien d’entendre toutes ses conneries. Il lui avait vraiment manqué. Elle se demandait encore comment c’était possible mais c’était vrai. Un petit rire au sujet de Gina : « -elle est sur et certaine qu’on a pas coucher ensemble. Parce que tu es un… comment elle m’a dit ça… un type droit dans ses bottes et que tous les pauvres mecs de cette brigade se trompe sur mon compte en pensant que c’est facile de m’avoir. Ouais voilà, c’est ce qu’elle a dit. » elle avala deux frites et ajouta : « -mais j’lai joué super crédible ! Et puis je me voyais pas lui dire que si, on avait baisé. » elle savait qu’il ne se familiariserait pas pour son langage, ayant l’habitude. Et puis faire l’amour c’était quand on avait des sentiments. Ça n’était pas leur cas. Donc techniquement : ils avaient baisé. Lizzy fronça les sourcils et réfléchit un moment. Oh oui le resto ! « -ba faudra que je regarde les plannings de Tony, parce que je suis pas certaine qu’il trouve ça normal que mon collègue m’invite dans un resto où il ne m’a jamais emmené lui même. » ouais c’était sans doute mieux que ça tombe sur une soirée où son copain bosse ou soit pas dans le coin. Elle s’essuya la bouche avec lenteur en se disant que voilà, elle était devenue une de ses femmes qui mentent à leur mec. Pourtant un resto c’était rien dans le fond. « -non en fait je lui dirai. » ajouta Lizzy pour se rassurer elle même.

Elle ouvrit la bouche pour répondre au sujet des sms trop peu nombreux à son goût, mais elle recula le visage en souriant : « -tu pouvais aussi m’inviter tu sais si t’avais envie de me voir. Ou juste me dire que tu avais envie de me voir. » comment faire autrement que de parler ainsi avec lui. C’était impossible de faire autrement. Elle lui tira la langue lorsqu’il lui ordonna de manger avant de marmonner : « -c’est pas ce que tu disais la dernière fois... » un petit haussement de sourcils en mangeant les yeux baissés sur ses frites. Elle leva les yeux au ciel à la réflexion suivante. « -c’est gentil mais je vais simplement acheter des boule quies et ça ira. » comment voulait il qu’elle soit capable de dormir ici ?! Un pieds dans sa chambre et ça allait être souvenirs souvenirs ! En plein dans ta face ! « -ba c’est ta faute, fallait m’en parler ! » répliqua Lizzy comme une gamine. « -de un j’essaie pas de te caser. De deux : on était d’accord pour plus coucher ensemble. C’est juste qu’elle te plairait j’en suis certaine. » ouais une belle brune latine comme il les adorait. « -bon ok elle est psy, mais au lit elle dois pas psychanalyser les gens… enfin bref... » elle balaya tout ça d’un geste de la main et avala la fin de son burger.

« -aucun souci pour jouer à la console ! » répliqua Lizzy pour couper court aux sous entendus d’Ethan. « -non mais ça va je vais survivre ! Et puis tant que tu as encore mal, je préfère que tu reste tranquille. Au boulot en tout cas. » elle pencha la tête sur le côté, voulant bien entendu parlé des femmes qu’ils avaient du voir dans la semaine. « après à côté tu fais bien ce que tu veux."