Crédits : "Have you seen the Yellow Sign ?" Chambers
Univers fétiche : Fantastique, SF
Préférence de jeu : Homme
Houmous
Dim 14 Mar - 8:11
Artemision
J'ai 27 ans et je vis sur les chemins grecs. Dans la vie, je suis esclave qui s'est affranchi et je m'en sors mal.. - Muet de naissance - Suis une foi orphique - Accomplis les dernières volontés de ma génitrice
:copyright: Fred Rambaud
Musique:
Vivre en prison n’avait pas été un problème pour moi. En réalité, c’était comme vivre en tant qu’esclave mais sans le travail physique. Ca donnait plus de temps pour réfléchir et moins pour agir. Les rations de nourriture étaient pauvres mais j’en avais déjà l’habitude alors je n’avais pas vécu de privation réelle. En ce qui concerne la solitude, j’avais tenté de fuir dès que j’en avais eu l’occasion, à mon arrivée aux Thermopyles, mais n’avait pas rencontré un grand succès. A peine avais-je bousculé un garde pour m’enfuir en courant malgré mes chaines qu’un jeune garçon blond me fit un croche pied avant de disparaitre dans la foule. Son grand sourire à mon égard me mit mal à l’aise mais je n’eus pas le temps d’y penser longtemps. L’un de ceux que j’avais bousculé me fit manger la poussière à grand renfort de sandales. On me traina alors, me promettant les pires cellules et les pires repas… Je soupirai légèrement.
Ma première rencontre avec celui qui se fait appeler Arrabaïsos ne se fit pas sous les meilleurs augures. Le sot tenta de se débattre avec les deux gardes qui me trainaient vers ma cellule pour poursuivre sa fuite mais dans la lutte me frappa. Mon sang ne fit qu’un tour et, les dieux m’en soient témoins, je me vengeai des mauvais traitements que j’avais subis sur ce malheureux, le harcelant avec plus de hargne que les deux gardes. Ce coup de sang, je le regrettai plus tard, une fois enfermé avec lui. Ce qui me surprit était qu'il ne me tienne pas rigueur de la bataille dans laquelle nous avions été deux à perdre et qu'il était plutôt en train d'échafauder plan sur plan pour garantir une évasion dans les mois à venir. A vrai dire, si la cellule n’avait pas été fermée et que j'avais été seul, je me serais peut-être jeté dans le vide avant même d’être quis. Mon compagnon de cellule avait l’air d’être un aventurier ou un marin, peut-être un mercenaire d’ailleurs, mais pas quelqu’un de recommandable. Cette pensée s’en alla rapidement, me rendant compte que j’étais moi-même un esclave en cavale, un vagabond bandit. Au cours des quelques temps passés ensemble à ne rien faire sinon attendre que les jours s’étirent et sombrent, j’avais appris qu’il avait un navire et qu’il était pirate, également qu’il avait une sœur qui était enfermée en ces lieux. C’est fou ce que l’on peut apprendre en se taisant et en laissant parler !
La cellule s’ouvrit finalement sur deux matons dont l’un tenait les clés de notre liberté et l’autre une lance et un discours rempli de menaces mais aussi d’une promesse. Je n’avais plus le choix de les suivre car je serais abattu sans sommation si je tentais quoi que ce soit… Au final, ils se déchiraient sur le fait de savoir s’ils allaient prendre également une jeune femme avec nous ou s’ils allaient la laisser croupir pour le moment. Après un long moment de débats, ils la prirent aussi mais plus pour s’en protéger en la mettant le plus loin d'eux. Je ne la croisai que quelques instants mais sous ses apparats déliquescents de prisonnière, je remarquai un quelque chose d'intriguant et d'intimidant dans son regard, à la manière d'un oracle qui sait mais qui garde le silence. Mon œil observateur remarqua une ressemblance avec quelqu’un que j’avais déjà vu auparavant mais dont je ne parvins pas à me souvenir… Nous fûmes ensuite menés jusqu’à une partie moins crasseuse des geôles, dans des quartiers dont ne venaient et allaient que ceux qui étaient tout en armes. Malgré les regards suspicieux de leurs pairs, ceux qui nous menaient nous pressaient, invectivant et bousculant même.
C’est ainsi que je me suis retrouvé ici, dans ce bureau luxueux qui devait avoir l’une des meilleures vues sur la côte et la mer, face à ces bonnes gens. Là, un homme assis sur un klismos et voulant trôner se fait voler la vedette par une jeune femme bien plus imposante. Si je pouvais jusqu'ici me montrer fier par le fait d'être homme et suffisamment fort pour défendre ma vie, j'apprends face à elle qu'il y a d'autres manières d'accéder à la force et au pouvoir sur les autres. Je la regarde et suis captivé par ses mots comme jamais je ne l’ai été auparavant. Je me rappelle de mon maitre et des mots, qui n’étaient jamais assez élogieux à son goût, pour marquer son admiration pour Lycurgue, un jeune homme qu’il avait rencontré à Sparte. Il disait sans cesse quand on le lançait sur le sujet que les mots qu’il prononçait prenaient un sens nouveau et plus intense, que jamais il n’avait tant eu la sensation d’être mis au pied du mur concernant ses convictions qu’en débattant avec lui. Je comprends désormais ce qu’il voulait dire à écouter cette jeune femme de bonne famille qui m’explique que la seule liberté à laquelle je puisse aspirer se trouve être sous son giron, qu’elle nous offre un grand service et qu’il est naturel de vouloir la servir en retour. Elle revendique une mission divine à laquelle nous pourrions participer et une place qu’elle nous réserverait dans son propre panthéon. Ses mots ne sont pas seulement tournés vers les possibles gains pour nous, ils mettent également en perspective la noblesse de notre tâche et les faveurs que les dieux nous offriront dans cette existence et par-delà le voile. Pour achever de nous mettre face à l’évidence, elle nous propose un choix binaire : de la suivre vers la gloire ou de rester et croupir, abattu par la peste ou un gardien saoul.
Je regarde l’ensemble de l’auditoire et comme mes compagnons d’infortune, j’opine du chef car je ne peux prononcer le moindre mot. Bientôt, on nous libère de toutes nos chaines. Je suis surpris de la facilité avec laquelle je sors de ces lieux. Les dieux n'ont pas été cléments avec moi durant le début de mon existence mais toute la bonne fortune dont je n'ai pas su profiter jusqu'ici semble se concentrer dans ces derniers temps. Qui peut se targuer d'être libéré par une noble d'une geôle si écœurante ? Ma gratitude me pousse à faire preuve de bonne foi dans mon engagement et de me tourner vers elle pour recevoir ses premières directives.
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Préférence de jeu : Les deux
Jo'
Mar 30 Mar - 10:51
Caléoppe
J'ai 34 ans et je vis à Larissa, Thessalie, Grèce antique. Dans la vie, je suis influente par mes relations et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis la maîtresse de Ménon. _ Elle a bénéficié d'une éducation d'homme, elle a été l'élève de Gorgias et connaît donc les mathématiques, la géométrie, la musique, la poésie, la rhétorique, etc. : tout ce qui constituait le savoir institutionnel de l'époque.
"L'Eté" :copyright: Alfons Mucha
La mer houleuse se jette sur les pics des falaises creusées, courbées par l'érosion, et tonne aux prisonniers le murmure incessant - "Finis-en, finis-en" - ; il faut se pencher pour voir l'écume gifler la roche et s'éclater contre elle encore et encore, déterminée et stupide ; concours inlassable de la terre et des eaux qui se limitent l'une l'autre et se scindent, se rejoignant tantôt dans le fracas d'une vague colérique, tantôt dans la caresse d'une marée montante. Le vent balaie à mes chevilles le drapé de mon chiton et dérange la natte qui ramasse mes cheveux, emportant avec lui l'odeur du fond de l'horizon et nous délivrant du purin des geôles pour un instant. Le silence ponctué des voix marines est soudain bouleversé par un fracas.
Des matons apportent le produit de mon salaire, deux détenus que bientôt une prisonnière rejoint. Ils sont poings liés, encadrés par les épaules rustres des gardes mais surtout leurs armes, étriqués dans leur future liberté conditionnelle. Leur séjour carcéral a sans aucun doute laissé une marque sur leur vigueur évidente, lancinés sûrement par la faim, grignotés par les cachots, mais les voilà pourtant dignes, l'oeillade forte et droite perçant à travers moi pour se jeter dans l'horizon de leur délivrance, peut-être aussi une défiance ou une mutinerie magouillée derrière les prunelles - mais pas de larmes, pas de suppliques, pas d'insultes et pas plus de crachats envoyés à la noblesse qui pourtant les asservissent et les surveillent depuis leur naissance fangeuse. Je me méfie mais curieusement, je ne méprise pas tout à fait ces souillons de l'injustice qui s'avancent au supplice de m'écouter.
Je reconnais celle qui déjà m'avait interpelée dans les couloirs languissants des geôles, chevelure impétueuse cascadant dérangée sur ses épaules raidies, encadrant la sauvagerie de son regard indompté. Sa peau se décore de parures d'apparence tribale qu'on n'aura probablement pas réussi à lui retirer : un pinçon doré niché sous sa lèvre, un large plastron à son lobe et quelques anneaux le long de son cartilage lui donnent l'air charlatan d'une sorcière, et pourtant sa retenue contraste en intelligence. Elle imprime sur moi une moue d'analyse, toute en attention crispée, peut-être plus âgée que je ne le suis mais surtout plus éprouvée, la peau battue par les vents salés et la vie d'extérieur.
Les deux hommes sont plus similaires, quoique leur différence d'âge ne fait plus doute même sous la couche crasse qui les défigure. La virilité de leur mâchoire est complimentée par leur visage émacié de faim, dévoré par leur barbe, sur un port de tête sûr. L'un est d'une carnation plus mielleuse, l'autre plus boisée, mais leurs arcades concentrées se froncent un peu de la même manière au pied de la droiture de leurs nez. Le plus vieux porte une cicatrice au front qui saigne son sourcil à blanc, le second des cernes aux reflets cuivrés, paupières plissées sur des yeux lointains. Les cales sur leurs mains attestent là encore que, nés sous le même ciels, nous n'avons pas tous le même destin.
Il s'agira de convaincre ces gens avec qui je ne partage rien. Mais ils paraissent forts et déterminés et je n'ai pas grand choix, impossible d'engager moi-même des mercenaires, et sans trouver quelqu'un pour le faire à ma place. Je cherche mes mots, les détaillant encore davantage.
"Rassurez-vous, je ne paie pas les matons pour vous acheter. Vous êtes pleinement libres. Mais avant qu'on vous retire ces liens, j'ai quelque chose à vous proposer."
Un instant de réflexion encore, pour me mettre à leur place.
"J'ignore si vous savez lire mais vous devez savoir compter. Certainement cette entrave est une erreur de calcul qui vous a tout à fait dépossédés : plus de navire, plus d'équipage, plus de trésor ..."
Je regarde regarde ceux dont on m'avait informé de la piraterie.
"... et que vous cherchiez la liberté pour ce qu'elle peut vous apporter, ou pour elle-même ..."
Cette fois, mes yeux vont au troisième dont je ne sais rien.
"... vous n'en n'aurez pas beaucoup si vous êtes mendiants et recherchés. J'ai donc un marché à vous proposer. Je suis assise sur des tálanton de statères que je suis prête à mettre à votre disposition."
J'y compte en réalité la fortune des Aleuades et celle de ma propre famille auxquelles je n'ai pas accès direct. Mais cette assertion n'est pas tout à fait mensongère, puisque Ménon a l'habitude de conclure ce genre d'arrangements avec les petites frappes, et que leurs ambitions, étant donnée l'altitude d'où elles s'envolent, ne pourront pas être trop dispendieuses pour qu'il me les refuse a posteriori.
"La chose est simple : vous m'escortez jusqu'à Sparte, et en échange, je vous garantis l'impunité, la prospérité, et même le salut divin à vie. Une liberté totale et incompromise jusque dans votre postérité, pas même entravée par la faim, et une lucarne politique si vous le souhaitez."
Si la démocratie est menacée, le mécénat permettra toujours aux sauvageons d'avoir leur mot à dire. Financer des vandales pour s'en protéger, voilà qui est très souvent arrangé - entre hommes généralement -, et le contrat est alléchant a fortiori dans la précarité de leur situation.
"Vous n'avez cependant aucune raison de me croire pour l'instant. Quand vous sortirez de cette prison et que le soir sera là, prenez sur votre gauche et descendez le long de la roche. Vous y trouverez un foyer apprêté pour vous recevoir, avec banquet et bains. Je me suis laissée dire que vous étiez nourris hasardeusement, aussi pourrez-vous vous rebâtir, et vous verrez par la même dans quels milieux je gravite pour vous faire pareille offre. Prenez le temps de la réflexion, quoi qu'il en soit je vous libère, c'est une proposition et non une sommation."
M'apprêtant à les dépasser pour quitter la nausée de cet endroit, je leur glisse sous un ton plus confidentiel.
"Vous pourriez décider d'accepter ce marché et d'en profiter pour me tuer ou m'enlever. Mais de la même façon que je suis capable de faire de votre vie une grandiosité, ma disparition peut vous la gâter à tout jamais. Ce sont les dieux qui me dépêchent, alors eussé-je été vous, j'aurais choisi le refus plutôt que la manigance."
Et je quitte ainsi la prison, d'un mouvement de poignet désinvolte qui intime aux gardes que la faute des dévoyés est essuyée. A l'extérieur, Prodicos me rattrape, une lumière piquée dans le regard.
"Tu ne supportes décidément par la résistance ! Tu veux te protéger avec des voyous ? - Il me l'a bien fallut puisque vous avez refusé de m'engager des mercenaires. S'il m'arrive quelque chose, vous en découdrez auprès de qui de droit."
Une anxiété dans sa posture.
"Je ne peux pas entreprendre pareille chose sur ton seul bon vouloir, tu le sais bien. Si tu t'opposes à quelqu'un de chez toi sans m'en parler, alors tout me reviendra, or j'aspire à l'ataraxie maintenant que je vieillis."
Mais il affectionne ce jeu de pouvoir inégalitaire où la femme, privée d'un sexe apparent, est aussi privée de son autonomie - et toujours cherche-t-il que j'y gagne, ainsi va-t-il de notre amitié tendue entre son idylle et mes refus, tissée dans le respect mutuel de notre érudition respective. Néanmoins, je ne peux me défaire de le savoir rivé aux camps des plus flatteurs, des meilleurs salaires et des douceurs législatives.
"Ce soir, j'aurai besoin de votre hospitalité. - Naturellement. - Trois invités se joindrons peut-être à nous. - J'aime mieux ne pas savoir."
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Univers fétiche : Silent Hill/ Horreur
Préférence de jeu : Les deux
Pyramid Rouge
Ven 9 Avr - 23:39
Arrabaïsos
J'ai 39 ans et je vis sur La chimère. Dans la vie, je suis capitaine d’une petite flotte de pirates. Sinon, grâce à mon charisme et mon courage, je suis maître de ma vie .. Aketa J'ai 39 ans et je vis sur La chimère. Dans la vie, je suis second d’une petite flotte de pirates. Sinon, grâce à mon calme et ma clairevoyance, je suis libre.
moi-même
.
Durant ces nombreux jours de famine, que peu de soleil n’avait parcouru la geôle froide des deux gaillards. Si il avait lancé son coup par erreur sur le pauvre homme pris en joue, il avait aussitôt sentit sa vengeance lui briser les cotes avec les deux gardiens. La lumière était basse et tout ce qu’il avait entre aperçu c’était ses yeux bleus comme l’océan à ce moment. La vengeance des soldats ayant perdu un des leurs assouvit comme celle du jeune homme frappé par erreur le pirate vieillissant se tenait les cotes en grimaçant comme un vieux chien. Que la vie était injuste parfois. Enfermé là entre ses quatre murs, blessé son désespoir hurlait à la réflexion et plus les jours passait plus il pensait à ce qu’il avait perdu en si peu de jours. Pendant plusieurs jours il était resté dans son coin à ne considérer rien d’autre que le bruit des vagues claquant la pierre de la prison, la lumière du soleil et celle de la lune. Puis après ces réflexions semblable à un deuil pour une de ses vies, il reprit son esprit de conquête rustre de centaure. Se tournant après des jours vers son compagnon de cellule il avait compris, en se réveillant dans cette cellule qu’avec lui la discussion de vive voix était impossible. Tourné vers lui, il l’avait longtemps observé. Il n’avait pas l’air mauvais et depuis le début pour l’instant c’était tenu tranquille.
-Tu sais, l’autre jour… Ce n’est pas toi que je voulais frapper.
Ses cotes droite cassé avait laissé tuméfiée son torse nue, musclé et pleins de cicatrices plus anciennes. Évidemment il ne reçu aucune réponse mais il n’en avait pas besoin. Il voulait juste qu’il le sache. Les jours de silence passait et il était dur de survivre dur de supporter la faim. Sur le bateau, en mer on ne mangeait jamais beaucoup mais grand amoureux des plaisirs gustatifs de Dionysos la prison était une pente abrupte. Plus les jours avançait plus le jeune homme pouvait comprendre qu’Arrabaïssos était bavard. Effectivement il aimait raconter ses souvenirs pour les revivre un peu et éviter peut-être de penser à la tristesse de cet endroit. Sans trop en dire non plus la curiosité de connaître le nom et le statut de son compagnon d’infortune, il eu l’idée de lui faire épeler son nom en lui demandant de lever la main droite à chaque lettre de l’alphabet qu’il prononçait qui était bonne et la gauche pour celle qui ne l’était pas pour chaque lettre de son prénom. Ce jeu avait été assez amusant pour Arrabaïssos qui ne semblait ressentir pour l’instant qu’une certaine sympathie a l’égard de ce jeune homme. Il espérait que son intérêt à son égard lui ferait autant plaisir qu’à lui.
-Tu t’appelle donc Artemision… Comme le cap c’est intéressant. Tu savais qu’il y avait un cap qui portait ce nom ? La mer me manque tellement. Ne soit pas effrayé, mais ça me fait du bien de voir tes yeux bleus, ça me la rappelle un peu.
Demi assis contre un mur les mains derrière la tête il était pensif et souriant face à cette nouvelle information intéressante. Le regardant pour discerner sa réponse par un geste il répondit.
-Je t’y guiderais un jour mon ami si tu le souhaite. Ton mutisme embrase ma curiosité, tu as dû voir tant de choses… Je n’aurais pas cru que ta compagnie serait si agréable.
Souriant et solaire le vieux pirate était d’un charisme charmeur et culotté lui permettant de faire de n’importe qui qu’il souhaitait un ami. En tout cas ce jeune homme l’intriguait vraiment et attirait autant sa curiosité que sa sympathie. Restant vigilent malgré tout il l’avait mal jugé.
Sortie par un miracle divin peut-être de la cellule ils furent bientôt libres et revoir sa sœur et savoir qu’il repartirait avec elle apaisait son cœur meurtris de honte d’avoir été un piètre capitaine l’espace d’une décision… Il aurait aimé la serrer dans ses bras mais il faudrait profiter de l’opportunité qu’on ne connaisse pas leur lien familiale. Restant souriant et impétueux. Il voulait se montrer indomptable. Même si il était amaigris et sale rien ne le soumettrais pas même cette bourgeoise. La détaillant il l’écoutait et son discours piqua aussi bien son égo que la douleur encore béante de ses erreurs. Autrefois il l’aurait bêtement occis, mais avec le temps il avait compris que la douleur ne venait que de ce qui était vrai. Même si il savait approximativement lire et écrire, il avait failli et perdu beaucoup. Il ne savait pas ce qui lui manquerait le plus… Son bateau, sa Chimère, fruit de ses efforts ou ses fiers compagnons de mer devenu une famille du même type que le nom de leur bateau pour lui. L’écoutant les bras croisé après s’être dégourdi les poignets il la regardait d’un œil bien plus sombre.
Aketa n’avait pas la même attitude solaire que son frère. Si lui était le soleil elle était la lune. Discrète sombre et lumineuse a sa façon toujours dans l’ombre du soleil. Fatiguée si c’était la faim qui bouffait son jumeau pour elle s’était la saleté qu’elle ne supportait plus. Son séjour ici avait était moins semé de moments plus agréable que d’autres… Non ils avaient tous était affreux seulement un poil moins pire que le dernier joue dont elle avait été victime. Le cœur dur comme une pierre l’espoir n’était pour elle qu’un chant de sirène ne poussant à rien d’autre qu’à la mort ou la perte ; Écoutant la femme, elle n’aimait pas ses manières et si son marché semblait intéressant, il lui semblait fou. Silencieuse, enfin libre elle s’était plus a effrayé le gardien d’un mouvement de tête qui lui arracha un sourire carnassier. Soupirant elle regarda son frère et ils se comprirent.
Le soir venu ils se rendirent docilement au lieu qu’elle leur avait suggéré. Profitant des biens et services qui leurs étaient offerts les jumeaux firent mine de ne pas se connaître. Aketa se lava et remit de l’ordre dans ses cheveux se vêtit de ce qui lui semblait le plus pratique et confortable. Arrabaïsos mangea avant tout et se remit également sur pied pendant que sa sœur mangeait puis profitant du moment ou Artemision avait quitté la pièce de pitance pour la pièce des bains ils se rejoignirent cote a cote en train de manger l’air de rien si quelqu’un les surprenait.
-Que pense-tu de l’offre ?
-Je ne l’aime pas. La femme. Son marché ne nous apportera que de la peine. Nous ne serons que ses boucliers. C’est simple quand on est née avec une cuillère d'or dans la bouche de proposer de l’or à ceux qui n’ont plus rien contre la protection de leurs corps forgé par la douleur de la vie de misère.
Elle eu un petit sourire mauvais en coin.
-Si elle est ce qu’elle dit. Elle va nous foutre dans une merde encore plus noir que la prison. On sera mille fois torturés ou fouettés à chair et à sang pour l’avoir aidée si on nous arrête. On ne reverra jamais notre chimère et on mourra sur la terre comme des chiens... Les gens comme elle j'aimerais qu'on leurs arrache les dents pour qu'ils comprennent ce que c'est que la vie de notre époque.
Écoutant sa sœur il la regardait sans qu’elle ne regarde autre chose que la grappe de raisin qu’elle épluchait et détruisait entre deux bouchées. Comme lorsqu’il l’avait récupérée des griffes d’indigènes féroce autrefois, Aketa était aussi tranchante qu’un canif… Il était inquiet et la serra un peu contre lui. Au début elle ne lui rendit pas son étreinte mais finalement elle le fit au bout d’un moment. Il la serrait fort contre son cœur de sa grande taille. Puis venant lui caresser le visage il cherchait son regard qu’elle gardait bas. Elle avait toujours plus souffert.
-Pourtant elle nous à sauvé, Aketa. Tout ira bien. Que les dieux soient remerciés nous sommes ensembles. Je te promet qu’il ne t’arrivera rien tant que je serais vivant. Regarde moi. Elle ne le regardait pas l’air crispée et froide.Regarde moi, Regarde moi, Aketa.Elle le regarde enfin.J’ai failli et je m’en excuse mais tu es la seule chose précieuse qui ne m’ait jamais resté… tu ne souffrira plus.La serrant de nouveau il lui chuchote.Si tu ne veux pas qu’on l’aide nous nous enfuirons quand ça deviendra chaud. Peut-être que cela peut-être une bonne opportunité...
Souriant un peu elle le repousse gentiment en veillant d’un balayage de regard dans la pièce que personne ne les a vus.
-Tu ne m'écoute pas... comme sur le bateau et maintenant on ne le reverra plus... Éloigne toi… au cas ou elle nous voit… ou l’autre gars...
Il le fit et alla à la fenêtre humer l’air de la liberté qui pourtant était un peu remise en question encore. Il avait eu envie de l’aider, lui, cette fille, même si elle l’agaçait un peu pour l’instant... Il restait pensif et sa curiosité sans failles l’emmènerait n’importe où alors il soupira. Les mots d'Aketa lui avait fait mal de leur vérité...
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Houmous
Sam 24 Avr - 16:48
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J'ai 27 ans et je vis sur les chemins grecs. Dans la vie, je suis esclave qui s'est affranchi et je m'en sors mal.. - Muet de naissance - Suis une foi orphique - Accomplis les dernières volontés de ma génitrice
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J’avais été libéré pour des raisons pour le moins… aléatoires… J’avais encore du mal à croire en cette histoire d’escorte et de mission divine mais le simple fait de pouvoir sortir vivant et libre des prisons des Thermopyles était déjà un miracle en soit. Cette jeune femme qui nous toisait largement de son statut devait avoir tout autant besoin de nous pour pouvoir s’extraire de sa propre existence que nous avions eu besoin d’elle dans nos geôles. Probablement était-ce cela qui rendait réticente la femme qui nous avait rejoint et qui faisait hésiter mon compagnon de cellule. Dans quel contexte une noble pouvait-elle bien en venir à se servir de prisonniers pour en faire l’intégralité de sa garde personnelle ? Les récents événements m’avaient bien appris que se frotter à la haute caste pouvait être dangereux mais surtout qu’il fallait que je sois plus prudent que je ne l’avais été.
Les premiers pas à l’extérieur de la prison se faisaient dans la douleur car je n’avais plus l’habitude de la lumière du Soleil. Pourtant, la course d’Hélios touchait déjà à sa fin et c’est en cela que je compris ce que j’avais perdu durant ces semaines d’enfermement. J’avais toujours vécu en étant moins qu’un homme mais maintenant je n’étais guère plus qu’une vermine craignant le jour et se repliant dans les recoins les plus obscurs. Nous empruntâmes le chemin vers la demeure qui nous avait été indiqué car, après tout, avait-on réellement le choix ? Nous devions mettre la main sur de nouveaux vêtements et de quoi se protéger pour reprendre la route en toute liberté, chacun, et quelle meilleure offre que cela gratuitement ? Le chemin en corniche s’avérait être bien entretenu. C’était une manière très voire même trop prétentieuse pour l’occupant de cette demeure qui dominait un petit golfe que de nous la présenter ainsi, au loin, et de faire en sorte que l’on soit obligé de la contempler avant d’y mettre les pieds. Tout ce que j’y voyais, c’était les nuées d’esclaves qui s’afféraient autour à faire en sorte que le moindre arbuste soit entretenu parfaitement, que le moindre mur soit immaculé et que les pierres qui pavent le chemin soient en bon état pour pouvoir guider les visiteurs.
La devanture, comme l’intérieur, était décorée à la mode du moment. Les architectes qui avaient été chargés de travailler sur la construction n’étaient clairement pas des artistes et cela s’en ressentait dans la démarche gauche du personnage représenté sur la mosaïque, au sol de l’atrium. Malgré la faible rigueur de l’ouvrage, j’y retrouvais quelque chose tout de même qui attirait mon œil. Le champion qui triomphait d’un centaure en lui brisant la nuque à mains nues attirait inlassablement mon œil… J’avais entendu parler d’Ulysse, de Jason, de Persée et même d’Hercule par mes camarades, lorsque je vivais encore sous la domination de mes maitres, mais ce héros ne me rappelait aucune histoire en réalité. J’aurais aimé attirer l’attention de notre guide, un jeune esclave à la beauté androgyne, mais je ne savais comment lui indiquer que je souhaitais en savoir plus. Bien vite, je fus mis entre les mains expertes d’une cohorte de femmes. Elles me poussèrent dans un bain généreusement arrosé d’essences de fleurs. De toute ma petite vie, je n’avais pas connu pareil luxe ou attention. Cela me mit mal à l’aise dans la mesure où je compris bien vite qu’elles entretenaient un climat d’hospitalité parfaitement illusoire. Elles étaient esclaves et j’étais invité, ce qui nous plaçait dans cette position où, ni elles, ni moi, ne nous sentions à l’aise car nous savions mais ne pouvions le dire.
Bientôt de retour auprès d’Arrabaïsos, je profitai de l’air pur et frais à l’extérieur des festivités. Des danseuses divertissaient d’autres invités de notre hôte mais nous ne nous sentions pas réellement concernés. Il semblait ailleurs, probablement toujours à ruminer sa vengeance envers l’homme qui lui avait fait tout perdre. Je l’avais entendu se fustiger de son incompétence quand il avait évoqué son histoire et les raisons qui l’avaient mené à hanter notre geôle commune. A titre personnel, j’étais toujours fasciné par cet étrange dallage et ce qu’il représentait. Le grand homme victorieux qui terrassait un centaure me rendait une impression de familiarité comme je pouvais en avoir en repensant à l’île sur laquelle j’étais né.
Je n’avais que peu de souvenirs de Thasos… Tout jeune, quand ma mère évoquait les plages de petits galets blancs, les vignes à flanc de falaise et le grand port, placé sous la protection de Poséidon. Elle était remplie d’enthousiasme en évoquant tous ses souvenirs et j’hochais alors de la tête comme si je voyais toutes ces choses aussi clairement qu’elle mais il n’en était rien. Je n’avais aucun souvenir de la terre qui m’avait engendré et connaissais bien mieux le domaine auquel j’étais restreint. L’idée que, maintenant que j’étais libre, j’avais droit de naitre à nouveau et mener une nouvelle vie s’était de plus en plus imposée d’elle-même à mon esprit. Mais en homme qui découvrait la liberté, je craignais de n’avoir envie que de revenir sur mes pas pour passer le reste de mon existence à mon exact point de départ une fois que je me serais fait raison sur l’existence de mon père et mes chances de le retrouver. Je réservai donc un accueil froid à l’impression que ce héros, familier, me rappelle Thasos. J’espérais ne pas avoir à retourner sur cette terre lointaine.
Alors que la prisonnière qui nous avait rejoints sortait de la salle des ablutions, apprêtée convenablement pour un banquet de cet ordre, mais toujours avec son aspect ésotérique, mon camarade de cellule s’en alla à son tour se faire récurer. Je voulus aller à sa rencontre pour faire sa connaissance mais elle m’ignora simplement et partit prendre de quoi étancher sa soif. Je remarquais alors que je me tenais là, seul, au milieu de cette mosaïque, nimbé de faibles reflets de la Lune qui tombaient pile en cet endroit. Dans mon esprit, il semblât qu’il ne pouvait y avoir de hasard et que j’aurais à retourner sur mon île, un jour, pour tirer au clair ce message divin.
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Préférence de jeu : Les deux
Jo'
Mer 28 Avr - 14:04
Caléoppe
J'ai 34 ans et je vis à Larissa, Thessalie, Grèce antique. Dans la vie, je suis influente par mes relations et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis la maîtresse de Ménon. _ Elle a bénéficié d'une éducation d'homme, elle a été l'élève de Gorgias et connaît donc les mathématiques, la géométrie, la musique, la poésie, la rhétorique, etc. : tout ce qui constituait le savoir institutionnel de l'époque. _ Elle a été mariée à 14 ans à un général rustre aux mains souillées par les crimes de guerre, mais assassiné depuis, elle est veuve - c'est ce concours de circonstances qui lui garantit cette indépendance étonnante pour l'Antiquité.
"L'Eté" :copyright: Alfons Mucha
La richesse en Grèce se chante, se boit, se dévore et se dénude ; les possessions, les terres, les relations ne sont là que pour s'offrir à la contemplation grisée d'un soir festif. Les hommes (car ce sont toujours des hommes) riches reçoivent leurs pairs et chacun s'adonne aux plaisirs de la chère, de la chair aussi. A part moi, les seules femmes sont des bonnes ou des nymphettes au bord du bassin (une mode Sybarite appréciée de Prodicos), chacune offrant leurs corps au labeur à leur façon. Moi-même bien née, bien mariée fut-il un temps, je ne suis pas plus noble qu'elles aux yeux lubriques des invités du grammairien.
"Pourquoi avoir invité ces gens ? - Voulais-tu que nous recevions tes vandales en petit comité ? Autant qu'ils se fondent dans la masse, si on me voit les recevoir alors que quelque chose se passe mal, je pourrai dédouaner ma responsabilité sur n'importe qui ici. Il y en a quelques uns qu'il ne me ferait pas de mal d'évincer un moment."
Je plisse les yeux non sans m'imaginer que je pourrais, moi, et à raison, être tenue responsable si mes sauvages décidaient d'imploser en pleine réception - je contiens un soupir bref pour conjurer la ridule nerveuse barrant mon front.
"Gardez vos invités dans vos jardins, Prodicos. Si les prisonniers font couler le sang, il vaut mieux que ce ne soit pas sous votre toit."
Le meurtre dans un foyer, c'est le déshonneur pour notre caste. Je me rappelle nos esclaves agenouillées dans le sang lourd, épongeant en vain l'immensité de la marre funeste qui barrait notre andrôn, Epiméthos sali en même temps que mon rang. Je me souviens l'incompréhension, mes yeux jeunes-si-jeunes d'adolescente encore, braqués sur mon époux d'alors, cinglé d'une gerbe sanguine au milieu de son torse - le sang de notre invité de la veille, convié pour être tué. J'ai su avoir besoin d'un précepteur ce jour où la brute profane dont je partageais la couche me lança dédaigneux, "Tu ne peux pas comprendre."
Epiméthos a été assassiné quelques mois plus tard. Et j'ai depuis toujours tout compris.
Si l'anxiété éveille en moi les cauchemars d'une autre vie, je ne perds pas de vue l'objectif de cette soirée : achever de convaincre les bandits pour les ranger sous ma bannière. Ils s'apprêtent à l'instant pour se mêler à cette masse effervescente qui bouscule les plats de fruits, de viandes, de fromages de caprinés ; les carafes de vins âpres et eaux-de-vie saisissantes ; les volutes légères des femmes de joie. Ca remue dans la cours intérieure, autour de l'onde miroitante du bassin, sous les arcades décorées de victuailles. Les voix forment toute une musique, ici un rire s'élève parmi d'autres, plus gras ou plus coffré ; là c'est un murmure tendancieux ; ailleurs encore le gloussement faux d'une danseuse adressé à quelques regards insistants. Un son cuivré de la vaisselle en terre cuite s'entrechoquant rythme les lyrismes d'une conversation appliquée, quelques choppes ferreuses tonnent la camaraderie, et bien sûr une poignée de musiciens improvisés disent leurs poèmes aventureux.
Nonobstant aucun des voyous, que j'observe d'une œillade distraite tout en faisant mine de prendre part à la sophistique des invités, ne semble daigner se mélanger. La femme, que je repère à ses larges boucles qu'elle ne noue pas, rattrape ses semaines de disette la main plongée dans les raisins ; je n'aperçois pas de suite le plus vieux des deux hommes et le troisième libéré se tient en solitaire sur les dalles de l'atrium, à l'intérieur. J'aime peut-être mieux cela. Qu'auraient-ils à se dire, ces gens que rien ne rassemble ? Et moi, qu'ai-je à leur dire pour les rassembler ?
Je m'excuse auprès d'un groupe d'hommes qui me réclame de réciter tout Parménide comme une bête de foire, et entame d'empoigner cette équipe branlante dont j'ai décidé de m'entourer. Je m'approche d'abord de l'homme aux yeux cuivrés à l'écart du brouhaha chantant, que l'isolement me rend plus accessible - son regard est perdu dans la grossièreté du motif au sol, un homme dépeint d'une façon quelconque triomphant sur un centaure. Je détaille son dos lacéré de cicatrices vives témoignant d'un passé d'esclave, les épaules rondes et trapues, tassées par les charges et le travail du sol, la peau tannée par Hélios. Il a quelque chose de brut et sensible jusque dans sa respiration perdue entre les rayons de lune, et il paraît soudain plus raffiné que le tape-à-l'œil qui l'environne. Je n'ai presque pas envie de l'interrompre, tant ce premier pas dans son esprit d'homme désormais libre m'engage fermement dans une entreprise houleuse.
"J'imagine que c'est Héraclès, lui dis-je pour percer le mystère qu'il a l'air de vouloir sonder sur les dalles. Au cours d'une chasse, il s'abrite chez un centaure nommé Pholos dont il veut boire le vin. Pholos accepte, mais d'autres centaures protestent."
J'approche de quelques pas pour rejoindre ses côtés, moi-même penchée sur le motif.
"Héraclès les a tués et pourchassés."
Je doute de mon interprétation, le héros présenté ici sous des traits différents que sur les amulettes protectrices dont on s'affuble parfois. Le jeune homme reste mutique sur mon hésitation.
"Je me prénomme Caléoppe."
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Mer 5 Mai - 11:42
Arrabaïsos
J'ai 39 ans et je vis sur La chimère. Dans la vie, je suis capitaine d’une petite flotte de pirates. Sinon, grâce à mon charisme et mon courage, je suis maître de ma vie .. Aketa J'ai 39 ans et je vis sur La chimère. Dans la vie, je suis second d’une petite flotte de pirates. Sinon, grâce à mon calme et ma clairevoyance, je suis libre.
moi-même
.
Le cœur lourd, l’ancien capitaine devenu seul responsable de la chute de sa petite flotte festive se souviens tous les trésors qu’il à laissé dans sa cale de bateau. La chimère, qu’est-ce qu’elle lui manque. Il la retrouverait, il la retrouverait un jour avec Aketa et il l’emmènerais loin, loin pour qu’elle ne souffre plus jamais. Les mets avec lesquels il s’était jusqu’ici goinfré lui remontait en d’acides liqueurs de fond de gorge et lui torturait l’estomac. En regardant l’horizon il soupire et se rend compte de sa liberté toute relative. Que peut-il faire ? Le voleur en lui, lui hurle de prendre tout ce qu’il peut pour s’enfuir et rejoindre son bateau. L’homme d’honneur en lui le retiens ardemment et le supplique de rester discret et droit pour se racheter. Le frère en lui, lui suggère d’écouter sa jumelle. Un peu à l’écart des festivités ou s’affaire un bon nombre d’esclave qui peine le cœur courageux du vieux capitaine, il en profite pour aller aux bains rapidement. En lavant son corps douloureux, il se rend compte a quel point il a maigri et le déplore, comment repousser les épreuves, relever les défis avec si peu de muscles… ?
Quelques temps plus tard, la nuit est bien là et l’ambiance des festivités est agréablement douce pour la plupart des participants, Aketa ombre planant sur cette soirée se terre dans des coins d’ombre à l’écart de tous et observe sur ses garde car quelque chose est là. Une chose qui monte en puissance, une chose qui ne cherche qu’à être ouverte et il ne faut pas, non. Le danger harcèle sa clairvoyance et elle n’arrive pas à trouver d’explications. En revenant proprement vêtu, Arrabaïssos ne manque pas de faire tourner le regard de ces dames car il serait mentir que de ne pas avouer un certains esthétisme. Bien flatté de cela il ne manquera pas de saisir l’occasion qui ne se représentera peut-être plus d’un moment. Mais il doit bien choisir car s’arracher les plaisirs de sa compagnie intime n’était pas quelque chose de si simple. Se pavanant comme un lions auprès de ces dames il ne manque pas de raconter ses plus belles aventures pour les faire rêver un peu…
L’observant d’un œil, elle constata qu’il y en avait un qui semblait bien décider de profiter de ses privilèges de faux noble un instant. Il était comme un caméléon il se fondait n’importe ou. Soufflant du nez en le voyant s’acoquiner d’une brune, elle observe le muet et la dame qui dans un autre coin semble s’affairer apprécier s’arrêter sur les motifs des dalles. Elle rigole un peu de l’ignorance de la femme les ayant recrutés, elle ne semblait pas savoir qu’il était muet... D’ailleurs, comment se nomme t-elle ? Ils ne le savent même pas en cas de danger ou d’interrogation sur leur présence ici. Une raison supplémentaire pour ne pas lui prêter sa confiance. Restant à l’écart, même dans l’ombre on la regarde et elle ne le supporte pas. Est-elle si affreusement différente ? Est-elle une sorcière ? Peut-être un peu les deux… Démunis face à eux, que pouvait-elle faire ? Ce n’est que lorsqu’un homme la taquine d’une demande de prédiction qu’elle s’enfuie dans le noirs des sombres couloirs de la maison. Dans le noir au moins elle était invisible et tranquille. Se cachant dans une chambre elle entend bientôt deux hommes discuter et s’approcher. La chance ne semblant pas de son coté ils arrivent là ou elle est et avant qu’ils entre elle se cache sous le lit.
-Phormos, que voulez vous me dire bon sang ?
En entendant ce nom et la voix qui suivait Aketa sentit ses yeux s’écarquiller. Le vieil homme qui portait le nom de Phormos… Le vieil homme responsable de beaucoup de choses.
-Selagus écoutez-moi. Nous ne sommes pas en sécurité ici. Vous devez me faire confiance… Le destin est de notre coté ce soir.
-De quoi parlez vous ? Vous avez l’air insensé...
-Votre fille, ma chère belle fille. Je l’ai vu sembler s’éprendre du meurtrier de mon fils, son beau frère… quel ironie vous ne trouvez pas ? Comment l’avez vous élevée ?
-Phormos mais… que dites vous ? Le meurtrier de votre fils est en prison à deux pas d’ici… Pour ce qui en est de ma fille… elle ne ferait jamais une telle chose. Je l’ai éduquée, vous m’insultez avec vos accusations fantasques !
-Cessez de vous agacer je sais ce que j’ai vu. Je suis vieux, je ne suis point fou ! Je suis prêt à pardonner cet odieux écart de votre part si vous m’aider à faire tuer ce soir le meurtrier de mon fils et son odieuse blasphématrice… Mais si vous refusez…
Un silence lourd planait et de la ou elle était elle ne pouvait pas voir les deux hommes aux risques de se faire voir. Se terrant sous le lit elle ferma les yeux priant pour qu’aucune goutte de sang ne soit versé. La voix de l’interlocuteur devient tremblante…
-Vous êtes fou Phormos. La perte de votre fils à accompagné votre propre perte.
Sur ces mots, le souffle coupé, Aketa retenais sa respiration la tête au niveau du bout du lit elle sursauta au face à face brutal qu’elle du entretenir avec le dit Selagus. Poignardé au sol il était tombé nez à nez avec elle et pas totalement mort fut tout aussi surpris qu’elle. Tremblant de toutes parts elle ne bougeait pas et le vit essayer de prévenir Phormos de sa présence cependant lorsqu’il ouvrit la bouche ce n’est qu’une bulle épaisse et grasse de sang qui s’écoula avant que l’âme du pauvre homme à la chevelure grise naissante ne finisse par quitter son corps. Tendus Aketa devait prévenir Arrabaïsos.
-C’est dommage… J’étais prêt à vous pardonner cela mais mort vous m’êtes aussi utile que vivant… Au moins maintenant, les gardes auront une bonne raison de tuer le malfrat et sa sorcière et je récupèrerais vos terres...
L’homme quitta la pièce alors qu’Aketa devait redoubler d’ingéniosité pour éviter de rentrer en contact avec la flaque de sang qui au sol prenait une ampleur qui se rapprochait d’elle. Roulant au sol pour sortir de dessous le lit elle se leva et commença a parcourir les dédales des couloirs inquiète et stressée. Elle le présentait. Le malheur. Le drame. Mais personne ne l’écoutait. Se perdant dans les couloirs elle surpris plusieurs scènes de chairs sauf celle de son frère ce qui l’horripilait.
Mais quand elle arriva enfin c’était trop tard. Arrabaïsos aussitôt sortit de son idylle de charme fut accueillit par plusieurs garde tandis que Phormos se tenait derrière eux.
-Prodicos, Oh, Prodicos, comment avez vous pu ?! Comment ?! Cet homme n’est qu’un voyou un malfrat un meurtrier ! Comment avez vous pu le libérer ?! Pourquoi est-il ici ?! Le voilà à souiller ma chère belle fille alors qu’il viens de tuer son père ici même !
C’est faux et devant un tel spectacle tout le monde est ébahit sans rien n’y comprendre et le pouvoir de celui qui accuse au milieu d’ignorants de la vérité prend l’avantage. Les mains en l'air, Arrabaïsos cherche de l'aide du regard et ne comprend pas bien ce qui lui arrive. Seulement qu'il va mourir si rien ne se passe. Aketa en tournant le regard voit leur libératrice aux cotés du jeune muet. Se mettant à ses genoux, elle empoigne sa toge blanche au niveau de ses cuisses.
-Si tu es bien notre libératrice...si tes mots de promesses étaient bien sincères… si tu as besoin de notre protection, nous sommes dans le même bateau... Levant les yeux alors qu’elle tenait avec désespoir sa toge. Ses yeux étaient emprisonnés de larmes de sincérité. Alors viens lui en aide je t’en supplie à genou ...Je te promet ma fidélité absolue. Il est innocent, j’ai vu le meurtrier… et ce n’est pas lui...
Son regard cherche le sien et Aketa en cette instant n’a jamais eu aussi peur de perdre son frère qui n’avait aucune défense alors qu’un brou-ah de chuchotement s’interrogeant se formait. Les gardes se rapprochant du pirates il ne comptait pas se laisser faire et la tension montait tandis que la dites fille semblait vouloir protéger celui avec lequel elle venait de danser.
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Jo'
Mer 5 Mai - 16:04
Caléoppe
J'ai 34 ans et je vis à Larissa, Thessalie, Grèce antique. Dans la vie, je suis influente par mes relations et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis la maîtresse de Ménon. _ Elle a bénéficié d'une éducation d'homme, elle a été l'élève de Gorgias et connaît donc les mathématiques, la géométrie, la musique, la poésie, la rhétorique, etc. : tout ce qui constituait le savoir institutionnel de l'époque. _ Elle a été mariée à 14 ans à un général rustre aux mains souillées par les crimes de guerre, mais assassiné depuis, elle est veuve - c'est ce concours de circonstances qui lui garantit cette indépendance étonnante pour l'Antiquité.
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Il a fallut comprendre et agir rapidement. Un imbroglio dans la cour intérieure et un autre à mes pieds chantent deux sons cacophoniques que j'ai du mal à décomposer. Phormos, un nobliaud acculé par la détresse depuis l'assassinat de son fils, accuse un de mes prisonniers d'avoir commis un meurtre dans la villa - il invoque ici quelques gardes, et se voit rejoint par Prodicos qui tente de comprendre l'outrage qui touche son foyer confusément. Au sol, la sauvageonne suspendue à ma toge comme à mes cils implore d'aider son comparse en clamant son innocence. Evidemment, je ne la crois pas, et suis convaincue comme chacun ici que la parole d'un voyou ne vaut rien. Cependant, il demeure dans mon intérêt de calmer le jeu et sauver la réputation du mielleux navigateur : pas tant pour respecter ma promesse que pour m'assurer d'arriver à Sparte escortée en effet, et pour m'épargner toute complicité. Je ne réponds pas à l'éplorée au sol pour prévenir d'une nouvelle esclandre et m'approche du brouhaha inquisiteur qui entoure le présumé coupable.
Pour vérifier les dires de Phormos en premier lieu, deux gardes et le maître de maison lui-même constatent le meurtre de leurs yeux. A l'extérieur, les esprits continuent à s'échauffer dans l'impatience crasse du noble qui s'anime intensément, suintant des vociférations par tous les pores. Plusieurs camps se dressent et je me tiens en retrait avant d'avoir la confirmation du meurtre - au retour des forces de l'ordre faisant silence tendu, le verdict n'a pas besoin d'être donné que le visage de mon ami Prodicos annonce la couleur. Il tient un regard qui me soulève d'une culpabilité bouillonnante, qui raconte la douleur de sa déception, l'immensité de sa honte et le fracas terrible d'un tel outrage. Aussi étrangère que lui à la vérité de la situation, je me figure responsable d'avoir fait entrer le parjure dans ses murs, et notre échange discret d'oeillades exprime tout son abattement comme toute ma peine - digne, il regagne ses appartements pour s'endeuiller de son honneur perdu, comme je ferme les paupières sur les remords.
Mais il n'est pas temps pour les états d'âme. Dans le respect de la pudeur de l'hôte sali, les débats ne reprennent qu'après qu'il ai refermé la porte derrière lui sur les regards extérieurs. C'est donc affectée de son malheur mais dans l'urgence de sortir les bandits de leur situation qu'il m'incombe de faire pencher l'arrestation en défaveur du pirate. Il est facile pour les invités de pointer du doigt celui que l'on dit libéré de prison, déjà meurtrier par le passé, voleur émérite, et chacun y va de son faux témoignage pour le faire écrouer à nouveau. J'interviens.
"Phormos, comment avez-vous su que quelqu'un venait d'être tué, puisque son corps était étendu dans les parties privées de la villa ? Qu'y faisiez-vous ? - J'ai entendu du bruit ! - Mais nous avons vu cet homme danser avec votre belle-fille tout au long de la soirée, quand serait-il allé commettre le meurtre ?"
Et la jeune fille en question de confirmer - le problème étant que ni elle ni moi ne sommes légitimes à la parole. Toutes deux parce que nous sommes des femmes dans une réunion masculine, et toutes deux parce que nous nous présentons en notre nom et non pas en celui de notre kyrios, a fortiori dans un tel drame ; d'autant que je ne suis pas sûre moi-même que mon détenu soit innocent. Une voix s'élève à mon encontre, un disciple de Prodicos.
"Mais, je t'ai vue attendre devant la prison plus tôt aujourd'hui ! Tu es venue voir le maître !"
Le soldat, qui sans doutes a mieux à faire que d'atteindre justice pour une hétaïre (ce pour quoi je passe depuis mon veuvage) et quelques libérés, surtout au milieu de toute une noblesse qui devait le gratifier de pots-de-vin charnus régulièrement, décide de tirer conclusion hâtive.
"La prison, mh ? Donc c'est vous qui les avez libérés. Il va falloir mieux vous questionner."
Et c'est alors qu'il me saisit par le poignet pour m'arrêter, moi qui si loin de Ménon perd de ma force politique, que son équipe se plie à tenter de nous capturer tous les quatre.
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Houmous
Lun 17 Mai - 17:52
Artemision
J'ai 27 ans et je vis sur les chemins grecs. Dans la vie, je suis esclave qui s'est affranchi et je m'en sors mal.. - Muet de naissance - Suis une foi orphique - Accomplis les dernières volontés de ma génitrice
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Alors que la situation tournait encore une fois pour le pire, j’eus le sentiment de voir la scène se rejouer en boucle. Un crime douteux, une accusation fallacieuse et un statut qui s’imposaient encore et toujours sur mes épaules comme la charge dans mon esclavage. Jamais ne serais-je libre ? songeai-je alors, désespéré. Ne serais-je plus jamais que la victime des errements de la politique et de la justice, dans cet ordre ? Je soupirai, la mort dans l’âme, voyant approcher un garde dans une lenteur qui dénonçait sa cueillette de l’instant. De quoi étais-je coupable après tout, sinon d’être mal né et de me retrouver chaque fois au mauvais endroit et au mauvais moment ?
J’observai d’un coin d’œil ceux qui devaient devenir pour moi des compagnons de route et de vie pour quelques temps se faire emmener avant moi. Même la jeune oratrice qui nous avait arrachés à ces maudites geôles était éclaboussée, salie de notre peu de statut. Je sentis mon sang bouillir rapidement dans mes tempes, plus vite que je n’étais capable de le refroidir. D’une oreille, Arès me chantait la gloire de la libération de mes plus basses passions, et de l’autre, Athéna en appelait à mon calme. Face à ce nœud sans fin apparente, deux solutions s’offraient à moi pour faire face. Celle du Dieu du sang et de la guerre était de me montrer plus fort et dur que ce monde ne l’était envers moi et de trancher pour nous libérer de ce coup du sort. La Chouette, quant à elle, attendait de moi que je trouve le début du nœud pour le défaire et de ne frapper qu’en dernier recours. Après tout, il serait peut-être possible de défaire les fils qui nous retenaient dans cette mauvaise passe sans avoir à briser le monde qui nous entourait.
C’est uniquement une fois que mon bras avait agi que je réalisai que mon choix s’était déjà fait, sans que je n’aie à y penser plus longtemps. Le soldat qui me faisait face était plus surpris que je ne l’étais, portant sa main à sa gorge pour sentir son âme s’en échapper, le visage crispé mais pas endolori. Je me pris plusieurs jets de vermeil au visage et en écartait de mes yeux à l’aide de la main qui ne tenait pas mon glaive. Le temps qui passa entre la chute de l’homme qui me faisait face et la montée des premiers cris me parut une éternité tant l’attente de la punition pour mon acte se faisait pressante. J’avais tranché le nœud gordien et devais en subir les conséquences, armé de mon crime et porteur de son masque. Surprenamment, à chaque pas que je faisais, un calme olympien emplissait plus encore mon cœur. L’inspiration que je ressens alors que je combats férocement, me permet de mettre en déroute quelques gardes, blessés plus ou moins gravement. Mes attaques se font toujours plus lourdes et rapides, et dans chaque frappe, je compense ma faible expérience par une volonté absolue de tout abandonner à cette libération. Tout muet que je suis, un râle guttural surgit de ma gorge, comme un cri de guerre trahissant mes origines thraces, et secoue mes adversaires. Je ne remarque même pas le mouvement de panique absolu que je génère par ma violence décomplexée et quelques gardes préfèrent protéger la foule des convives dans leur retraite que de tenter de me faire face.
Je pus libérer, au prix d’une lutte sanglante, mes compagnons et reculer avec eux pour pouvoir prendre la fuite comme nous le pouvions dans un chemin de berger, à flanc de falaise. Je n’avais aucune idée d’où je fuyais ni même de si j’ai reçu des blessures durant cet affligeant épisode mais je me devais bien de me rendre compte que j’avais apprécié combattre. Cette sensation de tout donner pour avoir le droit de protéger ce que l’on avait n’était pas désagréable. Un rire silencieux s’échappait de mon cœur alors que je me tournai pour regarder mes camarades et voir s’ils arrivaient à me suivre sur le chemin escarpé que nous arpentions. Je n’eus que le temps de voir les yeux d’Arrabaïsos s’écarquiller et une de ses mains se relever avant de me sentir perdre l’équilibre, me prendre un rocher sur l’épaule et de sentir le froid m’entourer. Alors que je me débattais tant bien que mal pour garder la tête sortie de l’eau, l’océan m’avalait lentement et je perdais conscience…
Lorsque je rouvrais les yeux, le ciel commençait à poindre à l’horizon comme la douleur dans mon épaule meurtrie. J’étais sur une fine plage, dans une crique, entouré de mes compagnons. Je voulais leur demander ce qu’il s’était passé mais j’avais quelques réminiscences qui me venaient à mesure que j’y repensais. Je me relevai et les regardai, découvrant les lieux dans lesquels nous étions. Apparemment, ils avaient réussi à descendre à flanc de falaise, grâce à des grandes marches formées naturellement par le passage constant de l’eau aux alentours. Je remarquai une grotte, à la base des rochers, qui semblait fort intéresser notre hôtesse, la Dame de bonne famille que j’avais arrachée aux mains de ces soldats. Je m’approchai donc pour venir à mon tour contempler l’abysse. Je ressentis un étrange mélange entre un froid glaçant et une chaleur réconfortante provenant de ces cavernes et décidai de m’en approcher plus encore, ne prêtant pas plus attention aux cris des soldats que je pouvais entendre au loin...
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Mer 26 Mai - 12:15
Arrabaïsos
J'ai 39 ans et je vis sur La chimère. Dans la vie, je suis capitaine d’une petite flotte de pirates. Sinon, grâce à mon charisme et mon courage, je suis maître de ma vie .. Aketa J'ai 39 ans et je vis sur La chimère. Dans la vie, je suis second d’une petite flotte de pirates. Sinon, grâce à mon calme et ma clairevoyance, je suis libre.
moi-même
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Que dit-on ? Les absents ont toujours tord ? Malheureusement, même bien présent, ils avaient tords. Ils n’étaient tous que pour cette populace guindée de dangereux Hommes bagnards de prison et rien d’autre. A la réaction de la Dame Aketa s’assombrit et regrette aussitôt son geste d’humble demande. Se relevant pour retourner dans l’ombre de la pièce la pointe d’un soldat la ramène dans la lumière, tout proche d’elle, d’âme bouillonnante d’avoir eu raison sur le compte de cette traîtresse riche. Elle mentait. Dans ses yeux Aketa voyait qu’elle ne croyait en rien la vérité qu’elle avait pourtant prononcé. Ses mots tentèrent d’aider son frère et elle le remarqua, mais le mal avait été vu à l’ignorance fière face à la requête. Regardant son frère une dernière fois, lorsque les soldats sont trop proche de lui et commence à l’agresser, comme un animal acculé il grogne et s’agite pour les repousser sans haine que de la peur de mourir pour un crime qu’il n’avait pas commis. Son agitation comme les paroles de la Dame viennent sceller leur destin.
On attrape Aketa et même si elle ne se laisse aucunement faire, l’agitation est palpable et devant des évènements si rapides, on en oubli l’homme muet. Et c’est en cela sa puissance , son handicap le rendant plus fragile dans les yeux de tous, lorsqu’il s’élança dans la lutte pour libérer ses comparses Arrabaïssos le regarda avec une certaine fierté, lui qui l’avait vu affaiblit ne voulant rien de mal, avait eu la force d’agir. Ce geste galvanisa le vieux marin qui déchaîna sa fureur sur tous ceux qui voudrait le priver de sa liberté, qu’il meurt ou non ne l’inquiétait pas même si combattant a mains nues qu’il était on aurait pu le penser moins dangereux, ce n’était pas plus vrais… La mêlé se déséquilibrant, Aketa commence la fuite, Arrabaïssos repoussant les gardes de façon toujours plus incongrus, s’enquiert d’aller récupérer la douce femme. La tenant par le bras il repousse d’un coup de poing en pleine gorge son adversaire qui s’écroule en lâchant la jeune femme. La regardant il essaye de lui donner confiance et hoche la tête comme pour lui intimer que la fuite et la seule option et qu’il va l’aider.
Tirant son bras pour courir et s’enfuir loin, Aketa attend et ne suit pas Artemision dans un premier temps, puis voyant Arrabaïssos arriver avec l’autre femme elle cours. Courant sur quelques mètres ce n’est que lorsque le danger est presque hors de porté qu’il lâche la jeune femme pour la laisser courir plus à son rythme. Rattrapant presque Artemision avec un sourire il aurait voulu le félicité pour sa vaillance au combat et son courage, et le remercier. Mais alors qu’il prenais la direction d’un chemin de falaise abrupte, la course serait plus serrée et délicate et le voyant se retourner un sourire aux lèvres il tendit le bras en voyant qu’il allait glisser sur une pierre. Trop loin de lui il ne réussi pas a rattraper sa chute et sentit son cœur sursauter d’un grand coup. Le suspens de l’issue de cette chute étant palpable pour la marin qui s’était attaché à ce garçon sentit son cœur lourd. Se souciant d’un léger regard de la présence des filles, il observa le point de chute. Voyant l’écume de l’eau former un cercle il fut soulager car cela signifiait qu’il n’était pas mort, et il n’hésita pas une seconde à sauter. Regardant une dernière fois Aketa il brama d’une voix puissante et très sérieuse.
-Suivez le chemin jusqu’à la creek. Soyez prudente.
Aketa tente d’attraper Arrabaïssos mais sans hésitation aucune il s’était jeté à l’eau pour rendre la pareil a celui qui les avaient sauvés.
-Baïssos NON !
La respiration haletante elle vit les deux points d’entré dans l’eau des deux hommes. Remettant ses cheveux elle lança un regard à l’autre femme dont la richesse semblait s’être évanoui alors que la poussière et l’agitation l’avait un peu recouverte. Soufflant du nez, elle descendit a la creek avec elle doucement, prenant attention qu’elle ne glisse pas. L’aidant même malgré elle le regard toujours ailleurs à chaque fois que le passage se resserrait un peu plus, elle ne pouvait s’empêcher de la mépriser. Une fois en bas Aketa observa le large pour apercevoir son frère revenir avec Artemison inconscient. Le tenant sur ses épaules lorsqu’il sortit de l’eau, trempé il montra la petite grotte de la creek.
-Allez ici ! Qu’on ne nous vois pas de loin !
Se mettant en mode survit Arrabaïssos se sentais responsable d’eux et ne voulait pas les perdre, aucun d’entre eux. Ce ne serait qu’un nouvel échec. Allongeant Artemision sur le sable de la grotte a l’abris des regard il vérifia qu’il respirait et l’allongea ensuite sur le coté gardant sa main sur son ventre pour être sur qu’il respirait. Il avait un air concentré, presque sévère prouvant sa détermination à ce que le jeune homme reste vivant. Celui-ci recrachant bientôt de l’eau il souffla de soulagement et fut interrogé de les voir attiré par une caverne voisine dont semblait émaner une lumière étrange. Moins sensible au surnaturel le marin reste sur les gardes et observateur pour s’assurer que personne ne remarquera leur présence ici… Aketa, tout comme eux était comme aspiré par cette lumière qui émanait de la petite caverne...
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Jo'
Ven 28 Mai - 8:22
Caléoppe
J'ai 34 ans et je vis à Larissa, Thessalie, Grèce antique. Dans la vie, je suis influente par mes relations et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis la maîtresse de Ménon. _ Elle a bénéficié d'une éducation d'homme, elle a été l'élève de Gorgias et connaît donc les mathématiques, la géométrie, la musique, la poésie, la rhétorique, etc. : tout ce qui constituait le savoir institutionnel de l'époque. _ Elle a été mariée à 14 ans à un général rustre aux mains souillées par les crimes de guerre, mais assassiné depuis, elle est veuve - c'est ce concours de circonstances qui lui garantit cette indépendance étonnante pour l'Antiquité.
"L'Eté" :copyright: Alfons Mucha
Spoiler:
Le fer des soldats me serre avec autorité, leurs poignes sur mes bras entendant me soumettre à l'injustice des geôles croupissantes, et je ne me débats pas réellement. Soyons honnêtes, mon corps amolli par les lettres, la politique et les figues ne me permets pas d'espérer une chance d'escampette - et protester m'expose à la honte des liens. Je peste en mon for intérieur contre Prodicos qui aurait dû me couvrir et qui dans son abattement laissa faire, mitigée entre l'acceptation d'un sort ardu - jusqu'à ce que ce traitement parvienne aux oreilles de Ménon - et la rage d'être condamnée parce que, manifestement, ma poitrine seule me rend moins convaincante que n'importe quel mâle ici.
Je jette un oeil opportuniste à mes comparses malappris qui tentent d'éviter l'affront en vain. La garde les accule et, ainsi que je m'y attends, ils ne sont pas décidés à se laisser renfermer - je m'en félicite un peu, m'imaginant qu'alors si tout s'était passé comme prévu ils m'auraient en effet accompagnée à Sparte, par amour pour la promesse d'indépendance qui leur était accordée. Mais je ne m'imagine pas d'aide providentielle, convaincue comme mes contemporains qu'un esclave et des pirates ne pourraient d'avoir d'humain que le nom, et me résigne à les voir s'échapper me laissant en pâture, comme ces peuplades mercenaires qui ravalent leurs contrats si leur vie est menacée.
Mais bien m'en a pris, car tandis que le plus jeune de l'équipe par sa force inattendue parvient à arracher le souffle de plusieurs soldats nous octroyant ce début d'avantage, le plus âgé me vient en aide neutralisant la sentinelle qui pressait ses poings à mon foie. La rude main du pirate aux rayons de miel me tracte avec lui et dans ses foulées puissante, formidablement agiles, m'emporte loin de la cohue martiale par un sourire repus. L'autre femme, étonnante, désormais tout à fait sûre d'elle nous rejoint aussi. Ces individus sont dans leur élément et m'estomaquent par leur savoir-faire incroyable. Plus encore, ils m'intègrent à leur fuite et, quoique je ne sois pas sûre que prendre la fuite soit le meilleur témoin de mon innocence, respectent néanmoins bon gré mal gré leur part du contrat. Je reconsidère trop longtemps mon jugement sur cette pègre intègre alors que nous courrons le longs de flancs escarpés.
Les falaises nous accueillent comme elles nous repoussent, et les soldats trop équipés si bien que leurs chevaux quadrupèdes malhabiles parviennent difficilement à nous y seconder. Nous pressons le pas sur des escarpements toujours plus étroits, harassés désormais par des flèches dont la nuit épaisse tente de nous couvrir, et il aurait fallut être un dahu pour s'en sortir tous les quatre. Celui qui ouvre la marche, jeune esclave au teint halé, est percuté d'une roche détachée plus haut par les sabots nerveux d'un canasson de malheur. Je suis à nouveau témoin d'une bravoure que j'ignorais aux bâtards lorsque l'héroïque arrogance du plus âgé se jette à sa suite dans les remous furieux qui frappent la roche. Tentée de me pencher pour observer leur hypothétique survie, c'est l'ésotérique équipière qui me prend sous son aile pour que nous focalisions sur ce qui peut encore survivre - nous deux , à croire.
Nous arrivons dans la panique au refuge d'une anse de sable clair perdue au mystère d'une calanque ignorée. Etat des lieux. Nous sommes en vie et les râles belliqueux des soldats en chasse à l'homme se découragent, pensant peut-être que nous avons été tués par l'indifférence des pierres. Nous sommes rejoins par les deux hommes trempés de torrents dont le blessé parvient difficilement à l'éveil, mais nous sommes tous en vie. Parlons là d'un miracle. "Tu rencontreras ton destin dans ta route vers le Sud." passer pour une hors-la-loi, mon destin ? Plus il en va, plus j'ai le sentiment d'avoir été propulsée ça, dans cette crique. Depuis l'azur de mon départ qui me toisait sourire aux lèvres.
*
Une lueur nous appela tous, là, nichée dans le ventre des roches qui nous murmurent déjà qu'il est temps de se cacher des soldats qui, assurément, iraient fouiller les sentiers l'esprit reposé. La lueur doucereuse émane tranquille du fond des assemblages millénaires de l'édifice pétré. Tranquille encore, elle parle en nous une langue maternelle qui nous intime de nous approcher. Au fond de l'obscurité conciliante, cette lumière est ... une fenêtre. Une faille. Une ouverture qui donne sur quelque chose, là, entre les grosses rocheuses. Je m'approche, attisée de curiosité et bien inutile à autre chose.
Un animal est là derrière, chimère, créature. Petit faon les pattes repliées sous lui, chétif et craintif, il tremble. Mais sa tête est un visage. Son encolure est un torse. Un torse d'enfant aux yeux effrayés qui ne nous voit pas. Cette vision a la réalité d'un délire et je crois être en effet morte de notre escapade. Les roches sont ouvertes sur un nouveau monde dans lequel un bébé centaure tremble pour sa vie en silence.
"J’ai reçu la naissance dans les antres de ces montagnes. Comme le fleuve de cette vallée dont les gouttes primitives coulent de quelque roche qui pleure dans une grotte profonde, le premier instant de ma vie tomba dans les ténèbres d’un séjour reculé et sans troubler son silence. Quand nos mères approchent de leur délivrance, elles s’écartent vers les cavernes, et dans le fond des plus sauvages, au plus épais de l’ombre, elles enfantent, sans élever une plainte, des fruits silencieux comme elles-mêmes." - Le Centaure ; Maurice de Guérin.
Suspendus à l'incroyable de cette découverte, nous sommes saignés dans notre attention par une flèche meurtrière qui perce le corps de l'animal-humain. Je pense alors Héraclès qui tua tous ces centaures. Puis je pense à ce héros que je n'ai pas reconnu dans la demeure de Prodicos.