« Notre chambre ». Les deux mots s’amusent dans sa tête à faire des gros ping pong entre la conscience et l’inconscience. Oh. Oui. Leur chambre à aux. C’était bien ça aussi. En plus la devanture était déjà asiatique alors ils pouvaient continuer à le faire, non ? Elle se demande. Mais elle pense à une villa avec l’ouverture sur une plage. Avec des luminaires bleus qui font penser aux papillons … Mon Dieu, elle partait trop en live dans sa tête. Aussi… il ne l’aidait pas son amour à lui dire ce genre de chose sans qu’elle soit bien campée sur ses assises. Alors que Paul tourne les yeux, elle lui mord la joue avec douceur avant de murmurer un petit « vilain ». Mais elle pouvait comprendre. Elle voudrait simplement avoir quelque chose qui lui rappelle là-bas, même en étant ici. Elle allait passer la moitié du temps de son travail dehors … elle allait passer la moitié dans des faubourgs pour enlever des enfants, ou dans des procès pour les parents. Mais elle comprend. N’empêche que dans tout ça, elle avait bien entendu « notre chambre » et donc elle avait bien envie de le mordre pour lui rappeler de ne pas faire ça à son petit cœur fragile d’amour.

- Je t’aime, souffla-t-elle aussi avant de se concentrer sur la décoration, donc asiatique, mais vous n’avez pas peur que ça fasse trop « spécifique » ?

Elle regarde le mur, le mur incroyable que la jeune femme avait envie de remplir.

- Si on fait des photos avec toi, quelques unes, pas trop. Avec les enfants. Pour l’orphelinat, ça pourrait être bien.
- Donc, tu nous écoutais.
- Bien sûr que je vous écoutais. Donc, ça peut être bien, personne ne regarde jamais les photos avec attention de groupe, mais moi je le saurais.

Elle embrasse sa joue, là où elle l’avait mordu.

- Je suis un peu trop accro à toi.
- Et c’est là où je vous laisse, fit Paul.

Ils finirent par se séparer en trouvant le nom de plusieurs entreprises et des idées un peu plus précises. L’après-midi s’allongèrent et ils finissent par se séparer au bout de plusieurs heures. Letty n’avait pas été sûr si elle devait retourner avec James. Peut-être que c’était trop ? Peut-être que … Elle rentre alors que Paul était parti avant de sourire. Elle se plante devant James et le regarde avant de se pencher à nouveau pour lui faire un bisou sur le front.

- Tu sais, quand je parle des photos je parle pas que de toi, pour faire un mur à ta gloire, je voulais dire faire un mur avec nous, avec des sourires … je veux dire … je ne voulais pas te mettre mal à l’aise en le proposant, juste l’idée d’avoir ton visage … J’ai hâte de reprendre le travail, expliqua-t-elle en s’asseyant à nouveau sur ses jambes, mais je n’ai pas hâte de ce qu’on pourra pas faire. Les enfants qui auront déjà trop souffert, ceux qui ont perdu tout, ceux qui sont morts. On a souvent des cas, des enfants qui viennent de perdre leur mère à cause des coups de leur père … et on doit les laisser un temps avec ce monstre de violence… et … L’idée d’avoir ton visage me tranquillise. C’est pour ça que … j’insiste. Mais avec des gens, personne ne te verra. Pas comme l’idée de la statue qui était plus une blague en plus bien que cela ne m’aurait pas dérangé outre mesure…. Je sais que tu ne veux pas faire de photos, pour le moment et que tu n’aimes pas ça …. Mais je voulais te le dire.

Elle se cache dans son cou encore avant de soupirer.

- Et à chaque fois que tu diras quelque chose de bien trop rougissant pour mon cœur, je te mordrais la joue. Je t’aime James.

Elle ne sait même plus ce qu’elle voulait dire au début, mais il lui sembla qu’elle avait dit tout ce qu’elle avait pu. Vraiment.

J'étais rassuré de voir qu'elle était partante pour l'idée du mur de photos collectif, avec les enfants, pas juste avec moi. Ca aurait été une idée détestable que de faire un mur sur moi. Ce n'était pas un endroit à ma gloire. Si on était dans un studio privatif et qu'il y avait des photos du groupe partout sur les murs, là j'aurais trouvé ça logique. Et encore ça aurait été le groupe, pas juste moi. Je n'étais pas un chanteur soliste. Je n'étais pas du genre à me mettre en avant. Dans les groupes nous avions tous notre importance, ce n'était pas parce que j'étais le chanteur que j'en avais plus que les autres. Et dans cette entreprise qu'elle était entrain de monter, j'étais certainement celui qui avait le moins d'importance. Moi j'espérais surtout voir des photos de Letty souriante aux côtés des enfants sur ce mur.

L'après midi se termina. Il était temps pour nous de rentrer. J'espérais bien qu'elle allait passer la soirée avec moi. Et même la nuit. J'avais du mal à attendre le jour où je pourrais prendre un appartement ou une maison rien qu'à nous.

Je la serrais doucement dans mes bras alors qu'elle venait s'installer sur mes genoux. Je l'écoutais parler avec intention, souriant légèrement alors qu'elle venait ronchonner à la fin.

- Je pensais que tu pourrais avoir une photo de nous sur ton bureau. Il n'y aura que toi pour la voir mais chaque que tu t'y installerais tu me verrais. Et je suis d'accord pour faire des photos maintenant. Bon ne me demande pas de poser en maillot de bain mais je veux bien qu'on fasse quelques selfies ensemble.

Tant que ça se limitait plus ou moins à mon visage ça m'allait. Je n'étais plus le légume que j'avais pu être autrefois. Ce n'était toujours pas ça mais je me sentais déjà un peu mieux, assez pour lui donner les souvenirs qu'elle voulait.

- Et pour ce qui est de te faire rougir, je n'y peux rien moi. Il me semblait que c'était acté qu'on prendrait bientôt un chez nous. Je pense que dés que j'aurais quitté ce fauteuil pour un plus léger, plus traditionnel, on pourrait se mettre à la recherche d'une maison à nous. Et s'il te plait ne me mords pas!!

Elle était sur ses genoux, bien trop bien alors qu’elle le regarde avec joie et excitation (non sexuelle) mêlé … Il avait dit oui pour des photos selfies ? Il avait dit oui pour des photos « Maintenant ». C’était clairement pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Elle avait trèèès trèèèès trèèèèèèèèès bien entendue que l’homme l’avait autorisé à ce qu’ils se prennent en photo ensemble. Elle l’avait bien entendu, hein ? Oui oui. Alors elle lui fit un sourire qui voulait dire que c’était acté. Elle allait voir une photo d’eux, avec lui plus tout de même, sur son téléphone. Ce soir. Bientôt. Tout de suite. Elle le regarde et rougit encore alors qu’il reparle de leur maison. « à nous ». Cela non plus ça ne tomber pas dans l’oreille d’une sourde. Elle était si contente, mais elle rougissait. Elle rapprocha sa main de son visage pour cacher son état.

- C’est acté. Qu’on … Qu’on sera ensemble… mais … j’ai … Je ne sais pas… C’est …

Elle rougit. Même quand elle était avec Gordon…. Elle était sa copine et elle était venue vivre avec lui. Dans son appartement, à lui. Dans sa chambre, à lui. Il avait fait de la place pour elle. Mais ce n’était pas à eux. Il n’y avait jamais eu d’ « à eux ». Et ça ne la dérangeait pas tant que ça. Parce qu’elle n’avait pas besoin d’un endroit à elle tant qu’elle n’avait pas un enfant. Un enfant…. Dans une maison avec James. A eux. Elle se courbe encore et vient se cacher.

- J’aime bien te mordre, souffla-t-elle dans son cou avant d’aller mordre très très doucement la peau de James, plus un baiser qu'une morsure

Elle avait lu que c’était quelque chose que les hommes aimaient. Oui, elle avait encore lu plein de choses stupides sur le sexe. Et, si elle ne l’avait pas mordu pour ça la première fois, cette fois c’était clairement dans l’idée de faire plaisir à James. Sauf qu’elle n’assuma pas du tout, et elle finit par entourer ses bras dans son cou pour se cacher clairement.

- Je suis nulle, pardon. Tu sais … tu es le premier homme … la première personne à vouloir de moi comme ça. Alors, parfois j’oublie que tu me comptes. Ce n’est pas que je ne crois pas à ton amour, c’est juste que je n’ai pas l’habitude qu’on … qu’on me compte. Réellement, comme tu le fais à chaque fois.

Son cerveau avait toujours du mal. Même là, s’il lui disait qu’il veut un enfant avec elle, elle aurait la même réaction que la première fois, elle se mettrait à pleurer et à rougir en réalisant, à nouveau, que James la veut. Oui, ils étaient en couple mais il la compte. Elle n’était pas que « sa petite amie ». Elle était son second, lié à lui. Pas que sa possession mais un peu plus. Elle recula la tête.

- Je t’ai mordu, et tu le méritais, dit-elle en rougissant.

- Tu m'as mordu et je ne le méritais pas!

Parce que me mordre par plaisir c'était une chose, on en parlerait plus tard. Mais me mordre pour me punir parce que je disais ce que je pensais ça non. J'entendais bien que c'était nouveau pour elle tout ça, mais je n'allais pas changer pour m'aligner à des connards. Et il allait falloir qu'elle s'habitue à ça.

- Tu comptes pour moi. Je veux faire ma vie avec toi. Je suis sincère quand je le dis. Et j'aimerais que tu me crois. Pas que tu me mordes.

Je caressais doucement sa cuisse, pour tenter d'adoucir un peu mes propos. Ca restait blessant qu'elle ne le comprenne pas, qu'elle soit encore surprise que je parle de faire ma vie avec elle. C'était comme si elle ne me croyait pas, qu'elle ne me faisait pas confiance, qu'elle s'attendait qu'à tout moment j'agisse comme eux.

- C'est nouveau pour moi aussi tu le sais. Je n'ai jamais eu de vraie petite amie, que des aventures. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un avec qui je pourrais avoir envie de construire une vie à deux. Mais j'ai trouvé tout ça avec toi. J'aimerais vraiment qu'on fasse des projets ensemble et pas que tu te sentes mal chaque fois que j'en parle.

Ce n'était pas le but non plus. Elle ne pouvait pas agir comme ça indéfiniment. Il allait falloir qu'elle admette à un moment donné que c'était bien réel, qu'on allait avancer ensemble dans la vie désormais. Je ne comptais pas partir.

- Mais par contre si tu me mordilles le cou comme tu l'as fait, pour me faire plaisir et pas pour me punir, là je ne dis pas non par contre...

Je lui fis un petit sourire malicieux en disant ça. Je n'étais qu'un homme après tout. J'avais des besoins et des envies moi aussi. Alors si elle s'amusait à m'aguicher comme ça, je n'allais pas résister bien longtemps.

- Et si je crois, et que je te mords parce que ça me plait ? demanda-t-elle presque innocemment.

Parce que pour dire la vérité, et ça c’était marqué que son visage qu’elle tordait dans une moue pleine de réflexion, ça l’amusait beaucoup de le mordre. On pouvait plus dire mordiller. On pouvait même dire que c’était encore plus petit. Mais elle ne croit pas que des mots existent pour parler de plus petit que mordiller. Ce n’était pas vraiment des morsures, mais elle aimait bien. C’était bizarre ? Elle sourit doucement. Elle ne peut pas expliquer ce qu’il se passe dans sa tête. C’était comme si sa tête ne voulait pas suivre ce qu’il se passer. Que la logique faisait un peu sa vie.

- Ce n’est pas que je me sens mal, essaya-t-elle de vocaliser, c’est que ça me surprends. Tu sais, tout ça, c’est nouveau… et j’avoue que ça me rassure … Beaucoup, de savoir que c’est nouveau pour toi aussi. Et quand tu me le rappelles, le répète, mon cœur il explose de bonheur et je n’arrive pas à le contenir. J’ai envie de danser, ou de crier, ou de t’embrasser, ou de te mordre.

C’était juste qu’elle ait besoin de sortir son bonheur, d’une manière ou d’une autre. Elle avait besoin de … l’exprimer. Mais elle ne savait pas comment faire. Elle caresse la joue de James avec douceur. Elle lui caresse la joue et le regard de se mélange d’amour et de tendresse qui la caractérise. Elle ne doutait pas de son amour. Pas une seule seconde. Et elle n’avait jamais pas douté. Pire, avant elle se fichait complètement de savoir si oui ou non, l’homme avec qui elle l’était l’aimer réellement. Ils pouvaient la tromper que la seule réaction était l’agacement. Pas la trahison. Elle le regarde avec des yeux tendre, caresse cette joue qu’elle aime tant, embrasse doucement cette bouche qu’elle aime tant, se penche pour frotter cette machoîre qu’elle aime tant de ses lèvres, jusqu’à arriver dans son cou.

- Tu sais, dit-elle alors que le rouge était toujours dans ses lèvres, j’ai lu plein de choses.

Elle embrassa son cou avant de venir le mordouner. C’était mieux. Elle inventait un mort pour ce qu’elle faisait. Elle mordounait son cou avec délicatesse avant de revenir vers ses lèvres. Elle avait le rire aux lèvres de cette bêtise, et décida de le partager avec James, même si ça devait paraître un peu idiot.

- Je te mordoune. C’est comme être mordu, mais c’est beaucoup plus doux.

Elle avait compris quelque chose en faisant des recherches. Elle avait cru le comprendre en tout cas. Elle avait essayé de comprendre comme elle pouvait ne pas vouloir coucher avec James, et ensuite appréciait ce qu’ils faisaient ensemble. Même si cela n’avait été qu’une fois. Elle croit qu’elle a comprit. Dans la sexualité, il y avait un grand nombre de personne. Très grand nombre. Et il y a une catégorie de personne, bien que Letty avait dû mal avec les étiquettes, ça lui permettait de ne pas se sentir seule, qui se définissait comme « demi-sexuel ». La demi sexualité, elle l’avait appris, explique qu’on ne peut avoir de l’attirance sexuelle qu’après avoir formé un lien émotionnel. Elle croit en tout cas. Cela expliquerait pourquoi elle était attirée par lui. Il fallait qu’elle lui en parle de sa théorie, mais puis … et après ? Ce qu’il compte c’était qu’elle ressentait véritablement des choses pour lui, des choses inédites. Elle le regarde à nouveau caressant sa joue avec la même douceur. Elle n’aurait jamais pu vivre sans lui.

- James Baker, je t’aime de tout mon cœur. Et je compte bien faire ma vie avec toi. Vivre ensemble, vieillir ensemble, et …

Elle sent son cœur se serrer à l’idée… elle sent les larmes revenir dans ses yeux … Et elle sait qu’il l’a dit mais … C’était plus difficile à croire, ou juste plus incroyable.

- Et je veux que tu sois le père de mes enfants.

Elle se penche à nouveau et l’embrasse. Elle le voulait tellement. Et son corps était toujours détruit. Elle détestait toujours son corps, ça ne changerait pas. Mais savoir qu’elle allait pouvoir être mère, sans avoir besoin de son corps, ça enlever un poids de ses épaules. Savoir qu’elle allait être mère, réellement. Pour de vrai. Dans la vraie vie. Et quelque part, au fond d’elle, elle sait qu’elle était heureuse de pouvoir l’être avec James. Elle n’avait jamais voulu que ses ex soient les pères de ses enfants. Pas dans le sens le plus profond du terme. Ouais…elle voulait des enfants, fallait coucher… Mais, là, cette demande n’avait rien à voir avec celles qu’elle avait pu faire. Et son envie d’être touché par James n’avait rien à voir avec le fait de faire des enfants.

Il nous faudrait certainement du temps pour nous y faire tous les deux. C'était nouveau, d'être en couple comme ça. Et je voyais à quel point elle avait pu être détruite par ses exs. Je ferais tout mon possible pour panser ses blessures. Je voulais qu'elle comprenne qu'elle méritait d'être aimée, qu'elle comptait et qu'elle comptait même énormément. Je voulais qu'elle voit à quel point je la trouvais belle et excitante. Je voulais qu'elle puisse ressentir du désir, du plaisir même sans croire que le sexe devait juste être douloureux. Ca serait difficile, mais je voulais la voir rayonnante, parce qu'elle avait illuminée ma vie.

Je lâchais un léger gémissement alors que je la sentais venir "mordouner" mon cou comme elle le disait si bien. Elle se rendait compte de ce qu'elle faisait? Non parce qu'elle était installée sur mes genoux, juste au dessus de la zone sensible, ses fesses posées dessus... elle me mordillait, pardon, mordounait le cou... et moi je n'étais qu'un homme. Un homme qui commençait à se sentir de plus en plus à l'étroit là maintenant. Elle allait forcément finir par sentir mon problème. Mais est ce qu'elle se rendait compte, en faisant tout ça, qu'elle allait provoquer un problème de ce genre chez moi? J'en doutais. A mon avis, ça lui plaisait d'être dans mes bras, ça l'amusait de me mourdoner et rien de plus. Je ne pensais pas qu'elle avait conscience que ses gestes pouvaient m'exciter.

Je lui souris doucement alors qu'elle me faisait sa déclaration. Je me penchais vers elle pour venir l'embrasser doucement.

- Je t'aime aussi. Et je te promets qu'un jour on deviendra parents toi et moi. Qu'on gâtera beaucoup trop nos enfants, qu'on les aimera trop aussi. Mais pour le moment il faut qu'on rentre.

Je la poussais doucement de mes genoux. J'avais réussi à rester plus ou moins calme. Elle n'avait certainement rien remarqué.

Je m'en allais avec elle et décidais de l'emmener au restaurant, histoire de fêter l'acquisition de son nouveau local. Je n'avais plus honte d'aller au restaurant désormais. Je détestais être vu en public en train de me faire donné à manger par quelqu'un d'autre. J'étais certes encore en fauteuil mais je pouvais au moins manger seul. On se rendit dans un petit restaurant discret. J'avais mis mes lunettes de soleil pour me cacher. Les gens ne savaient pas que j'étais en fauteuil roulant, ils n'arriveraient pas à faire le rapprochement ensuite. Je profitais de ce repas avec elle, discutant de tout et de rien. Je finis par rentrer chez moi avec elle. J'entrais dans la maison et la regardais en souriant.

- Tu viens au lit avec moi? Tu peux aller me piquer un tee shirt pour pyjama. Je sais que tu adores ça.

J'en avais même mis un tout prêt sur mon lit, rien que pour elle.

Elle n’avait pas conscience que ses actes pouvaient exciter. Aussi ne se trouvait-elle pas si attirante que ça. Elle se disait que pour donner envie, il fallait plus. Ou différent. Elle n’en savait rien en faite. Mais elle s’amusait juste, et elle aimait tellement être dans ses bras. Contre lui, l’embrasser, être avec lui. Elle se demandait comment elle avait fait pour vivre sans lui. Elle avait l’impression que James avait été sa bouée de sauvetage dans la marée de tristesse qui l’avait noyé. Elle avait l’impression qu’il y avait un avant / après James. Mais le moment entre le après son incapacité à avoir un avant et le après James n’existait plus. Quand elle était comme ça, avec lui… Elle avait l’impression qu’elle n’avait plus aucune raison d’être triste. Avait-elle réellement encore une raison de l’être ? Elle ne croit pas. Elle avait toutes les raisons d’être heureuse. Elle avait toutes les raisons d’oublier ce passé. Oh, il fera toujours parti d’elle. Parce que les marques seront toujours sur son corps. Et que James et elle s’étaient rencontrés grâce à elle, très indirectement… Mais ça ne serait plus dans ses pensées. C’était dans le passé. C’était acté. Elle n’avait rien remarqué de son trouble.

Au restaurant, elle parla beaucoup. Comme toujours. Elle était contente de pouvoir sortir avec lui. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il avait si peur de se faire remarquer. Mais elle se souvenait toujours un peu après coup que tout le monde n’était pas comme elle. Elle, n’importe qui pourrait se mettre devant ses yeux qu’elle ne le reconnaîtrait pas. Elle aurait peut-être l’impression de déjà vue pour certaines personnes, comme Elvis qui était le chanteur préféré de son grand-père, mais passer ce doute… Pas physionomiste et en plus, elle n’allait pas venir parler à une personne sans la connaître… Cela ne se faisait tout simplement pas. Une fois à la maison, elle sourit avec toutes ses dents quand James lui proposa de rester ET de prendre un t-shirt comme pyjama. Elle se penche et embrasse sa joue.

- Toi, tu sais comment me parler, fit-elle avec un rire alors qu’elle se rend dans la chambre.

Elle prend le t-shirt et sent la lessive. Même s’il avait été lavé, il sentait James et elle adorait ça. Elle adorait pouvoir sentir l’odeur de James sur elle. Ça lui plait, beaucoup. Elle regarde le t-shirt avant de lancer un regard vers James. Elle réfléchit, ça pouvait se voir. La dernière fois qu’ils avaient dormi ensemble, ça avait commencé par des actes de tendresses inattendues. Pas désagréable mais très nouveau pour elle. Elle rougit doucement en regardant ailleurs. Elle était en train de se poser deux questions. Premièrement, est-ce qu’elle avait une jolie culotte cette fois ? La dernière fois, c’était une espèce d’horrible culotte de grand-mère. Super confortable mais très peu mignon. La deuxième question c’était de savoir s’ils allaient refaire ça ? Elle se sent d’autant plus rouge alors que son corps réagit bizarrement à cette idée. Entre le « elle le veut » et le « pitié je vais mourir de honte ».

- Je dois vérifier quelque chose, prépare toi j’arrive !

Elle part dans la salle de bain et elle fait une petite prière pour ne pas être mal habillé… fin si on pouvait parler d’habillement. Elle enlève son haut, regarde son corps dans le miroir. Elle ne voit que ses cicatrices, elle ne voit que ça. En plus, elles sont rougies par les frottements de stress des derniers jours. Super. Bon, elle enlève son soutien gorge. Et elle baisse son pantalon avec une nouvelle petite prière. Elle vérifie sa culotte. Elle n’était pas super jolie, mais elle n’était pas non plus de mamie. Pourquoi s’était important ? Cela l’était. C’était une culotte turquoise avec les côtés transparents en dentelles. Elle mit le t-shirt de James et revient pour se mettre directement sur ses jambes. L’idée était de se mettre sur ses genoux, l’embrasser, et se laisser tomber sur le côté. Cependant, quand elle l’embrasse, elle se mit à rire.

- Tu me rends folle. Je viens de faire des prières à la déesse Aphrodite pour me laisser avoir mis une jolie culotte. Je ne sais même pas pourquoi c’est important.

Le sexe, c’était sans habits. Et ce qu’ils faisaient ensemble aussi. Alors elle n’avait pas besoin d’être bien habillé. Elle secoue la tête en rigolant d’elle-même comme si elle était stupide. Elle se sentait stupide. Elle finit par mettre ses bras de chaque côté de James avec un sourire.

- Je peux te mordouner encore ? demanda-t-elle doucement parce qu’elle en avait diablement envie. J’ai lu qu’on pouvait commencer à embrasser en mordant la lèvre inférieure, j’ai envie d’essayer.

Mais elle voulait qu’il soit consentant. Même si elle l’avait mordu sans son consentement. Non. Bref. Ce n’était pas le moment de penser à ça tout de suite alors qu’elle reste fixé sur le regard de James.

- Prends tout ton temps.

Je lui souris alors qu'elle allait s'enfermer dans la salle de bain. J'en profitais pour aller me mettre en tee shirt et boxer et m'installer dans le lit. Je préférais qu'elle ne me voit pas encore me déshabiller. Je n'avais pas envie qu'elle voit la poche sur mon ventre, qu'elle sente son contact désagréable contre elle. J'attendrais de l'avoir enlevée pour me dévoiler un peu plus devant elle, pour le moment c'était trop tôt.

Je la serrais dans mes bras alors qu'elle venait s'installer sur mes genoux. Je souris en voyant qu'elle s'était inquiétée de savoir si elle avait une jolie petite culotte ou pas. Il y avait un réel changement déjà par rapport au début. Elle voulait faire en sorte de me plaire. C'était inutile. Je la trouvais toujours belle et sexy, même avec la culotte de la dernière fois.

- C'est important de se sentir désirable pour la personne qu'on aime. C'est pour ça que je ne veux pas encore que tu me vois torse nu. Mais je te rassure...

Je levais un peu son tee shirt pour dévoiler sa petite culotte.

- Elle est vraiment très jolie. Elle te va à merveille.

Je laissais retomber le tee shirt alors que j'allais poser mes mains sur ses fesses. Je l'avais déjà touché un peu partout. Je n'allais plus me limiter désormais. Je voulais même tenter d'aller un peu plus loin, de la toucher, de la goûter même, plus intimement encore.

- Tu peux. Et tu peux me mordouner la lèvre si tu en as envie.

Je la serrais un peu plus contre moi, la laissant faire. Je lâchais un petit gémissement de plaisir en la sentant me mordouner. C'était bon, un peu excitant également. Je remontais mes mains dans son dos, profitant d'enlever son tee shirt. Je passais mes mains devant elle pour aller caresser ses seins, tandis qu'elle continuait de s'occuper de mon cou.

- Tu sais... ça me fait beaucoup trop d'effet quand tu fais ça.

Parce que j'étais certain qu'elle n'en avait pas conscience. Elle ne se rendait pas compte à quel point elle pouvait être belle et excitante, comment elle pouvait me faire perdre la tête. Et pourtant... j'étais complètement fou de cette femme.

Elle rougit. Elle avait bien compris que James voulait qu’elle le désire. Ce qui était le cas. Elle le désire mais d’une manière bien différente que ce qu’il semble la désiré. Quand il regarde sa culotte, elle rougit, donc. Parce que ça ne reste pas quelque chose de si sexy. Même s’il semble l’apprécier. Elle fait un signe de la tête pour dire que la taille lui allait. Elle ne faisait pas de marque sur ses jambes, elle ne tombait pas ou ne rentrait pas dans ses fesses. Il valait mieux réfléchir et parler de culottes que de penser à autre chose. Quand il lui donne l’autorisation de mordouner, ce mot était validé elle le trouvait encore plus mignon entre les lèvres de James. Elle le fait donc. Elle approche ses lèvres de celle inférieure de James avant de prendre la chair entre ses lèvres pour tirer à peine dessus. Cela permettait de faire ouvrir la bouche de la personne pour y faire un baiser plus profond. Elle aimait bien cette idée. Alors, elle le fait. Puis, elle descend et s’occupe de son cou. Elle rit un peu quand il lui enlève, déjà, son haut. L’intérêt de le mettre se perdait elle trouve. Il touche sa poitrine et elle frisonne. Elle ne sait pas, c’était étrange, nouveau, clairement … Inédit, alors même qu’il l’avait déjà touché. C’est juste que ce fût plus. Son cœur tape dans sa poitrine alors que ses oreilles se mettent à suivre l’écho du tambour. Elle rougit et sourit. Elle fit les deux en se décalant un peu pour regarder ses yeux.

- Tu veux dire que … mh … elle s’humecta les lèvres en réfléchissant à comment poser la question alors que les mains de James la déconcentre très clairement, « trop d’effet », c’est bien non ?

Et trop d’effet, ça veut dire que le mordre, ça pouvait aussi lui faire de l’effet … quand ce n’était pas le moment ? Il valait mieux qu’elle le morde quand ils étaient tous les deux, à l’abri et à l’intimité dans cette chambre. Et plus tard dans leur chambre. Elle se pose un peu plus proche de lui, son corps clairement contre une zone sensible alors qu’elle le regarde.

- J’aime bien… Cette idée que je peux te faire trop d’effet. Que je ne sois pas la seule dont la tête devienne pleine de pensée qu’elle ne peut pas contrôler.

Et elle se rapproche de lui, colle sa poitrine à son buste, passe ses mains derrière son cou, mélange ses doigts à ses cheveux et elle l’embrasse. Pas le genre de baiser sensuel. C’était un baiser romantique, doux plein de promesse et de tendresse. Mais elle ne savait faire que ça. Et elle était ainsi. Il l’aimait pour ce qu’elle était, et c’était tout ce qu’elle avait en elle.

- C'est très bien trop d'effet. Tu me fais de l'effet tout le temps. J'ai la tête remplie de tout un tas de choses, de tout ce que j'ai envie de te faire. J'avais hâte de rentrer à la maison et de pouvoir passer au lit avec toi.

Et j'avais hâte de perdre ce détail disgracieux qui restait encore sur mon ventre. Ce serait tellement mieux quand je ne l'aurais plus. Je me sentirais mieux, assez à l'aise avec mon corps pour lui donner tout ce que je rêvais de lui donner. Mais ça viendrait plus tard. Pour le moment je voulais me concentrer sur elle, sur tout le plaisir que je voulais lui faire ressentir. Je répondis avec envie à son baiser.

Je lâchais ses seins pour la serrer contre moi. Je la fis basculer lentement sur le lit et allais me mettre sur elle. Je m'allongeais sur elle, me glissant entre ses cuisses. J'ondulais contre elle, frottant mon érection contre elle. Je gémissais de plaisir. J'avais déjà tellement envie d'elle. Mais je ne pouvais pas, pas encore. Je n'étais pas certain de pouvoir tenir le rythme encore. Ca serait très probablement trop pour moi.

Je me contentais de descendre lentement allant embrasser ses seins. Je refis la même chose que la dernière fois. J'avais déjà retenu ce qui lui plaisait, ce qui avait le don de la faire gémir plus fort. Je commençais à la connaitre, à connaitre ses points sensibles. Je jouais avec, avec plaisir. J'aimais lui faire perdre complètement la tête.

Je descendis plus bas cette fois. Je posais mes mains sur ses fesses, les caressant légèrement alors que j'embrassais ses cicatrices. Je voulais lui faire comprendre que je ne les trouvais pas laides. Elles faisaient partie d'elle et je l'aimais tout entière.

Je passais ensuite mes mains sur sa culotte avant de la lui retirer. Je l'admirais un instant avant de lui demander.

- Letty... est ce que... est ce que je peux t'embrasser là?

Je savais qu'elle risquait de trouver ça dégoutant. Je la connaissais bien. Ca ne l'était pas pour moi. J'avais envie de la goûter entièrement, de la faire venir ainsi. Mais je voulais qu'elle soit pleinement d'accord avec l'idée.