Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Ven 2 Aoû - 2:47
Helena Bennet
J'ai 42 ans et je vis à Los Angeles, en Californie, USA. Dans la vie, je suis une pianiste renommée et je m'en sors extrêmement bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcée et un véritable cœur d'artichaut, ce que je vis très mal. elle vient d'une riche famille anglaise, mais n'y a jamais trouvé sa place. après avoir subi des persécutions psychologiques par sa famille durant des années, elle a fini par partir, a coupé les ponts avec eux, a changé de continent et a refait sa vie loin d'eux. artiste dans l'âme, Helena touche à tout mais c'est la musique qui la transporte réellement, et elle a donc décidé d'en faire son métier. tombant facilement amoureuse, elle s'est mariée trois fois mais toutes ses relations se sont soldées par un échec. elle préfère d'ailleurs ne pas garder contact avec ses ex, car elle est incapable de passer du stade de l'amour à celui de l'amitié. Au fond, elle les aime toujours un peu, quelque part dans son cœur trop grand pour ce monde cruel.
C’est de mauvaise grâce que la jeune fille donna son prénom et Helena ne sut comment réagir face à son attitude. L’espace d’un moment, ça la ramena à ce passé qu’elle tentait désespérément de fuir. Ce passé qui l’avait détruite et dont elle essayait encore aujourd’hui de recoller les morceaux. Pourtant, en une fraction de seconde, elle se sentit mal, tant la réaction de l’adolescente ressemblait à celle de sa famille. Autrement dit, un désintérêt total pour ce qu’elle pouvait dire ou penser. L’évidence qu’elle ne valait rien et qu’elle dérangeait. Tout le temps. En toute circonstance. Un ressenti qui ne fit que s’accroître lorsqu’un autre groupe arriva dans leur direction, et que la jeune fille se montra limite odieuse avec le barman. Ce dernier n’en prit guère ombrage et, finalement, tout le monde s’interrogea et interrogea les autres pour savoir si quelqu’un se souvenait de quoi que ce soit. Hélas, ce ne fut le cas de personne. Il y eut juste un des employés du bateau qui expliqua qu’il était impossible que le paquebot de plaisance ait pu couler au fond de l’océan si vite. L’homme parlait avec tellement d’assurance qu’il était plus qu’évident qu’il maitrisait le sujet. Pourtant, Helena ne pouvait faire autrement que nier cet état de fait. Parce que ça n’avait aucun sens. Parce que ce genre de choses n’existait pas dans la vraie vie. Qu’ils échouent sur une île après une tempête ou un problème technique, c’était une chose. Mais que quelques personnes, huit en l’occurrence, se retrouvent providentiellement sur une île sans aucun souvenir de ce qui avait pu se produire, là, c’était trop pour son côté rationnel. Et surtout pour son état mental fragilisé depuis l’enfance. Puis sa limite fut atteinte violemment par les paroles de Mary qui l’observa avec mépris tandis que, pour une raison inconnue, elle défendit l’homme occupé à retirer les morts de l’eau. Accusée de le juger alors qu’il était le seul à avoir commencer à prendre des initiatives, la pianiste se paralysa. Sa nature anxieuse avait parlé, une réflexion qu’elle s’était d’ailleurs posée à elle-même mais que l’adolescente avait entendue. Cherchant quoi répondre pour se défendre, ce fut finalement Joël qui entra en scène pour calmer le jeu avant que ça ne prenne une dimension disproportionnelle. Ce qui fit partir l’adolescente, apparemment en pleine crise existentielle. Blessée, Helena ne sut comment réagir devant cette situation qui la bouleversa. Sa santé mentale ne tenait qu’à un fil, un fil désormais tendu qui menaçait de rompre à tout moment.
Perdue au milieu de ces inconnus, ses angoisses prenant le pas sur le peu de raison qu’il lui restait, Helena finit par tourner le dos au groupe avant d’aller s’asseoir dans le sable à plus d’une dizaine de mètres de là. Elle avait le besoin impératif de se calmer, de gérer son souffle et d’arrêter ses pensées sur des moments rassurants afin d’espérer retrouver un minimum d’optimisme et, avec lui, une certaine stabilité émotionnelle. Une fois assise, son regard se porta au loin, sur l’horizon, avant de se perdre dans le vide. Sur cette plage, seul le clapotis des vagues venait briser le silence. Inspirer, expirer... Helena ferma les yeux et se concentrer sur sa respiration, utilisant des techniques de sophrologie. Elle fut cependant dérangée par l’arrivée du mécanicien du navire qui avait, par ses propos, jeté encore plus de confusion à une situation déjà complexe et mystérieuse. Étonnée que quelqu’un vienne la voir, elle se raidit, ne sachant à quoi s’attendre. Une autre réplique cinglante ? Une demande de venir les aider alors qu’elle n’avait qu’une envie, celle de s’effondrer et de s’endormir pour les prochaines heures ? Savoir comment elle allait ? Silencieuse, elle resta immobile. Peut-être qu’en se murant dans le mutisme, on la laisserait tranquille ? Le mécanicien s’installa à ses côtés sans dire un mot. Il fixa l’horizon à son tour puis après un certain temps, il brisa le silence en lui demandant comment elle se sentait. Que pouvait-elle répondre à cela ? Helena n’avait aucune envie de passer pour le maillon faible ou d’être un poids pour le groupe. Sinon, ils la laisseraient sans doute à la première occasion et elle se retrouverait seule. Elle n’aurait plus qu’à tenter de se débattre avec ses démons, avant d’abandonner. Alors au prix d’un grand effort, elle se tourna vers le mécanicien et tenta un sourire de façade qu’elle espéra le plus naturel et le plus convaincant possible. « Ça va. C’est juste que tout ça... ça fait beaucoup de choses à intégrer. » Surtout quand dès le commencement, le petit groupe de survivants paraissait déjà à se scinder en deux, à cause de caractères manifestement incompatibles. Même si, dans le fond, Helena comprenait la réaction de Mary. Elle devait aussi être stressée par la situation, et faire quelque chose, n’importe quoi, lui donnait certainement l’illusion de travailler à leur survie et d’ainsi éviter de penser à l’incompréhension générale. Néanmoins, elle ne s’était pas attendue à autant de virulence, et son équilibre précaire n’avait pas aidé. Heureusement, Joël s’était rapidement interposé pour mettre fin à ce début de prise à partie. « Vous avez pas besoin de moi ? » se risqua-elle à demander tout en priant pour qu’il refuse, puisqu’elle ne se sentait nullement le courage de bouger de là pendant au moins la prochaine demi-heure. Travis dut le sentir, car il secoua la tête. « Non, on va juste aller repêcher ce qu’on peut et, pour la suite, je suppose qu’on improvisera. » Helena hocha la tête. « D’accord. Si jamais vous avez besoin de bras supplémentaires, je serais là. » fit-elle doucement, tandis qu’elle sentait toute force l’abandonnée.
A nouveau seule, la pianiste se referma sur elle, et se laissa aller dans l’introspection. Elle devait absolument prendre ses distances avec son stress et ses angoisses, rééquilibrer ses émotions et retrouver un semblant d’optimiste pour donner le change. Si elle y croyait suffisamment, ça fonctionnerait peut-être ? Finissant par se retourner en entendant plusieurs voix s’élever, elle aperçut le groupe au complet, en dehors de l’adolescente et de cet homme dont personne ne connaissait le nom. Helena les regarda longuement, ne sachant absolument quel comportement adopté. Mais au final, elle se releva et revint vers le groupe sans dire un mot. Sa peur de la solitude avait primé sur sa peur du jugement des autres. Assise aux côtés de la jeune adolescente blessée, elle s’enquit de son état, compatissante et rassurante. Vu qu’elle n’avait pas aidé à rassembler des vivres, veiller au moral de la jeune fille lui paraissait être le moins qu’elle puisse faire. Une fois fait, elle se mura à nouveau dans le silence, uniquement attentive à ce qu’il se disait autour d’elle. Quant elle sentit une main se poser sur son genou. Par réflexe, elle sursauta, sur la défensive, avant de croiser le regard plein de sympathie du cinquantenaire. Elle se rasséréna en croisant son regard, et lui fut reconnaissante de ses mots doux et encourageants. Affichant un sourire timide dans lequel se lisait sa gratitude, Helena hocha la tête. « Oui, cette situation abracadabrante met les nerfs à vif de tout le monde... Et il est possible que j’aie surréagit... » ajouta-elle pour ne pas paraître fragile et facilement émotive, ce qui était sans doute déjà trop tard. La pianiste allait réellement devoir s’endurcir et cet... évènement (?) serait probablement sa chance de la faire. Ou la mener inexorablement à la folie...
A l’annonce du whisky trouvé, tout le monde sembla heureux. Mais la seule chose à laquelle pensa Helena, c’est qu’il n’y en aurait pas assez pour tout le monde. Car si elle n’appréciait pas spécialement le goût de l’alcool, c’était en revanche un excellent moyen de se détendre... et de s’enivrer pour oublier les tracas actuels. Autant dire que la quarantenaire avait très envie de se l’avaler toute seule. Néanmoins, elle doutait qu’on la laisse faire. Quand soudain, sans savoir pourquoi, une question lui vint en tête. Inconsciemment, son esprit qui ne s’arrêtait jamais de tourner émit une hypothèse complètement tirée par les cheveux. Et en même temps, au vu des circonstances, l’était-ce réellement. « Je n’en suis pas sûre mais, est-ce que le trajet ne devait pas nous faire traverser par le triangle des Bermudes pour se rendre aux Bahamas ? » souffla-t-elle plus qu’elle ne le déclarât à voix haute. Elle n’avait jamais vraiment cru à toutes ces histoires. Pourtant, il fallait bien se rendre à l’évidence que c’était peut-être un début de piste. Où alors, elle était déjà en train de virer paranoïaque et, dans ce cas, elle pourrait sûrement utiliser la corde trouvée par Joël pour aller se prendre dans le premier arbre qu’elle rencontrerait...
« Be Here»
I'm saddened once again, can't you see ? I don't wanna live this way, I don't wanna be here anymore. I can't live with this pain, I just wanna feel something more.