La nuit tombe rapidement sur New-York en cette fin d'année. La ville a beau être illuminée de je ne sais combien de lumières , de guirlandes , et de décorations stupides, j'ai l'impression d'être dans le noir constamment.
Drôle de sensation , sans doute un peu débile aussi , alors que je laisse Lucky faire le fou avec un autre chien , ne tenant que distraitement sa laisse , les yeux fixés sur le lieu de mon dernier affrontement.

Celui que je souhaiterai oublier à tout prix. Les souvenirs que je n'arrive pas à faire disparaître de mon esprit.

Avec un soupire , je rappelle Lucky et prends la direction de mon nouvel appartement (espérons qu'il ne finira pas en fumée celui-ci). En cette fin d'année , seule chez moi je ne peux pas m'empêcher de penser à ma mère. Elle m'a régulièrement écrit de sa prison , mais...Mes réponses n'ont été que succintes , juste histoire de dire "ouais je vais bien". Hors de question de lui donner des détails sur ma vie ou je ne sais quoi...Encore aujourd'hui , j'ai du mal à pardonner ce qu'elle a osé faire , et simplement couper les ponts semblait plus facile que de jouer un rôle dans lequel je ne me voyais plus.

Je somnole à moitié en regardant les informations sur mon téléphone quand j'entends frapper à la porte. Je retiens un long soupire , et décide d'ignorer le bruit. Ce n'est sûrement rien d'important...Pourtant ça insiste.

"Je suis pas là..." , je marmonne avant de me lever pour ouvrir la porte. J'ai un mouvement de recul instinctif en découvrant le visage de la blonde derrière la porte. "Euh...Yelena ? Salut je suppose ?" , je la considère d'un air soupconneux. Je n'ai étonamment pas vraiment confiance en elle. Encore moins depuis que Clint avait accepté de me parler plus en détails de ce que subissait les veuves noires. "J'ai comme l'intuition que tu vas pas m'écouter si je te demande de dégager..." , je finis par lâcher ironiquement, puis je retourne dans mon appartement laissant la porte ouverte derrière moi. La Russe fait de toute façon ce qu'elle veut , n'est-ce pas ?

"Quel charmant vent t'amène dans le coin cette fois-ci ? C'est sympa d'avoir pensé à frapper et de pas avoir défoncer ma porte une nouvelle fois..."

Tu avais installé le dernier détail ce matin. Un grand miroir dans le couloir de ton nouvel appartement à New York. Six mois étaient maintenant passés depuis ta rencontre avec le faucon. Après cela, le SHIELD est venu vers toi, t’as proposé un contrat. Tu l’as signé, et en attendant ta prise de fonction, ils t’ont accordé de longs congés payés. De quoi te permettre de faire ton deuil, découvrir la vie que tu as ratée pendant toutes ces années, d’abord à cause du snap, puis de tout ce temps sous l’emprise de Dreykov. Tu avais tant à découvrir, vivre. Alors tu ne t’es pas faite prier pour commencer à claquer cette immense somme d’argent que le SHIELD t’as généreusement offert pour te mettre en place confortablement près d’eux. Tu t’es trouvé un grand appartement en ville, très moderne dans une grande tour. Tu as également acheté une voiture, une BMW m8 noire. On pouvait dire que tu vivais bien. Même si à côté de cela, il y avait les mauvais côtés à supporter. Les traumatismes, les cauchemars, le deuil. Tu avais également quelques démons à affronter, mais tu ne te laissais pas abattre, tu étais bien trop solide pour ça, et puis, le monde avait tellement à t’offrir. Tu faisais énormément de sport d’ailleurs pour palier avec la tonne de fast-food que tu ingurgitais, toi qui voulais tous les découvrir - et on sait à quel point l’Amérique en contient. En ces quelques mois, tu as pu visiter la ville et même ses quartiers les plus malfamés. Faire du shopping aussi pour avoir autre chose que ta combinaison noire de combat. Tu as tenté les musées aussi, mais à vrai dire Dreykov avait déjà assez bourré ton crâne d’informations sur les divers pays de ce monde et tu n’en avais rien à cirer du reste. Tu as regardé des films. Des tas et des tas de films ainsi que de séries, le monde du cinéma était si grand ! Tous les soirs tu tentais un classique ou une nouveauté, te découvrant une préférence pour l’horreur et aussi un peu les romances. Les romances d’ailleurs… C’était tout un nœud dans ta tête. Tout doucement, tu t’étais d’abord découverte une préférence pour les femmes, ça c’était sûr. La pilosité, l’imbécilité, l’inutilité et les traits carrés des hommes ne t’attiraient pas plus que ça. Mais tu n’as pas eu l’occasion d’approcher une femme jusqu’à maintenant. Parce que ce n’était pas ta priorité et tu te disais qu’un coup de cœur viendrait tout seul. Oui il faut croire que tu avais développé un côté romantique. Il faut dire aussi que tu étais une grande timide. L’idée d’aller dans une bar gay à la recherche d’une rencontre ne te mettait pas trop à l’aise, toi qui apprenait seulement à sociabiliser et laisser tes réflexes de militaire russe de côté, c’était un niveau trop haut pour toi pour le moment.

Alors tu avais laissé ça de côté pendant ces six mois. Te concentrant sur l’aménagement de ton nouvel appartement, ta garde-robe et ta vie sociale. Et aujourd’hui, le premier point de cette nouvelle vie était terminé. Tout était prêt : chambre, salon, cuisine, salle de bain, et enfin, le couloir. C’était parfait, à ton goût, à ton image. La touche finale était arrivée de bonne heure ce matin par le livreur et vite installée par tes soins, quelle satisfaction. Et maintenant que la journée avait commencée, autant la continuer plutôt que d’aller te recoucher. Tu avais fait une bonne séance de sport dans la salle du coin, puis une fois retourné dans ton beau chez-toi, tu avais pris soin de ton corps avec une bonne douche et une séance d’essai des produits que tu avais acheté. Mais durant tout cela, il y avait quelque chose dans ta tête qui s’était faufilée dans tes pensées et ne te quittait plus. Ou plutôt quelqu’un. Ce matin, le livreur qui t’a apporté ton miroir avait un petit bonhomme qui pendait du rétroviseur de sa camionnette. Un petit bonhomme violet, blond, armé de son arc. Un fan d’Hawkeye. Mais ce n’est pas l’ancien ami de ta sœur qui t’as marqué sur le coup mais… Kate Bishop. Qu’est-ce qu’elle a bien pu devenir ? Qu’est-ce qu’elle fait maintenant ? Tu n’as pas réussi à faire sortir ces questions de ta tête de toute la matinée ainsi que son visage. Du peu que tu l’avais vu, elle t’avait laissé une bonne impression. Belle, courageuse, avec ce côté maladroit qui la rendait adorable et drôle. Hm… Ça te dirait bien de la revoir. Mais pas pour se battre dans un ascenseur avec elle cette fois-ci.
Alors, ton après-midi avait été occupée par une mission. Celle de retrouver Kate Bishop. En tant que bonne espionne, il ne t’a suffit que d’un ordinateur et de quelques recherches pour d’abord en apprendre plus sur elle. Sa mère, étant de grande fortune, avait été arrêtée peu avant Noël. Pas facile, ça. Tu es également tombé sur les divers prix qu’elle avait gagnés dans des concours de tir à l’arc. Douée. Puis quelques photos d’elle aux côtés de Hawkeye. Cool. Et après une bonne heure à fouiller internet et pirater quelques dossiers, bingo. Une adresse. Pas si loin en plus. Il était temps de se préparer pour ce soir !

Tu étais bien habillée, maquillée, coiffée. Un manteau gris, un pull à col roulé noir, un jean de même couleur, pas d'extravagances pour ce soir. Même tes bagues et ta montre étaient en argent, sans oublier tes piercings aux oreilles. Une fois garée devant l'immeuble, tu as vérifié que la boite aux lettres portait le bon nom. Parfait. Alors tu prenais les trois pizzas posées sur le siège passager et tu te dirigeais vers la porte. Tu prenais une grande inspiration avant de frapper. Tu étais nerveuse ?
Lorsque la porte s’ouvrait, tu esquissais un grand sourire. « Hey ! Bonsoir, Kate Bishop! Comment tu vas? » Toujours ton fort accent russe à couper au couteau. Et la jeune femme ne portait visiblement pas le même sourire que toi. Pas très joyeuse de te retrouver on dirait. Tu pouvais comprendre vu les circonstances de votre rencontre, alors tu prenais tes gros sabots, rentrant dans l'appartement sans te faire prier lorsqu'elle t'ouvrait la porte. « Oh c’est mignon chez toi ! Alors, quoi de neuf, Kate Bishop ? Ca fait tellement longtemps ! » Tu avais un grand sourire aux lèvres et tu la regardais. Elle n’avait pas changé, toujours aussi belle. A sa question, tu riais. « Je viens te rendre visite, bien sûr! En plus regarde, j'ai ramené repas : pizzas pour toi, moi, et chien! » Tu faisais encore des petites fautes d'anglais de temps à autre, tu apprenais comme tu pouvais.

Je ne sais pas trop quoi penser du sourire de la Russe. Est-ce sincère ou une de ses fameuses expressions un peu ironiques , flippantes ?
Ces moments où je me rappelle qu'elle a faillit me tuer lors de notre première rencontre , et qu'elle m'a dit qu'elle pourrait facilement le faire dans mon appartement , avec ce même genre de sourire lumineux.

Aucune raison de me sentir prise au piège , hein ? Il ne s'agit que d'une assassine sur-entraînée.
Aucun risque.

Et putain de bordel de merde , pourquoi est-ce qu'elle se pointe chez moi si bien habillée , maquillée , alors qu'on dirait que moi , je sors d'un enterrement ? C'est pas juste.
Et emmerdant surtout. Parce que j'ai un mal fou à la quitter des yeux , et que ça en devient ridicule. Mes yeux passent de son visage à n'importe quel coin de la pièce avant de revenir à elle , et ainsi de suite.

Me calmer , je dois me calmer.
Respire Kate. Tout va bien.

"Tu vas continuer à dire mon nom en entier encore longtemps ?" , je lève les yeux au ciel en soupirant , avant de sortir deux verres d'un placard. Ouais , j'ai suivi ses conseils , et augmenter un peu le nombre de mes outils de cuisine. Sauf que je m'en sers pas davantage. "Je pète la forme." , je marmonne dans le vague , ma mère toujours à l'esprit. "Tu veux boire quelque chose ?" , je n'ai aucune idée de ses goûts. On a jamais pris ce fameux verre , finalemnt. La vodka se serait terriblement ciché non ? Quoique , on dit souvent que les clichés ont une grande part de vérité. "Merci. J'essaie de me créer un petit cocon. Tu redébarque souvent dans la vie des gens 1 an après , sans prévenir ?" , je ne peux pas m'empêcher de lui balancer ça à la figure. Parce que ça a l'air normal pour elle , mais...Bordel , ça l'est pas. Même pour quelqu'un qui a grandit dans les pires abus possibles. "Le chien s'appelle Lucky." , je précise bien que je me sente toujours autant charmée , et effrayée par son accent de l'Est. "Je rêve ou tu lui as ramené une pizza entière ?" , mon compagnon à quatre pattes semble en être ravi...

Je soupire avant de tirer une chaise pour m'assoir. Notre première conversation avait été curieuse , et terriblement flippante. Je ne sais pas comment aborder celle-ci. Je ne me sens pas beaucoup plus à l'aise. Parce que je ne la crois pas quand elle dit qu'elle vient seulement pour le plaisir. Quoique...Elle n'était pas si bien apprêtée la première fois qu'elle a débarqué chez moi. Ce soir , elle est davantage une beauté fatale , à l'image de nombreuses veuves d'après ce que m'a appris Clint...Je refuse de baisser ma garde , quand bien même la regarder est loin d'être désagréable. "Et toi , Yelena ? Comment vas-tu ? Pour être honnête , je ne pensais pas que nos chemins se recroiseraient un jour."

Tu te doutais bien que la jeune femme était perdue et sûrement déroutée de ton arrivée. Elle était très méfiante, tendue. Le vieux blondinet n’a sûrement pas raconté de belles choses sur toi. Pas surprenant pour un vieux grincheux qui se bat avec une arme du moyen-âge. Elle ne pouvait pas plutôt trouver idole au Wakanda ? Ils sont cools eux au moins.
Son regard est fuyant, elle gigote, mal à l’aise. Tu essayes de la détendre même si c’est comme regarder le grand méchant loup sourire avec sa gueule pleine de crocs flamboyants, sûrement. Mais tu n’as vraiment plus de raison de lui faire du mal, et c’est ce que tu tentais de lui communiquer. Cependant, on ne t’a pas bien appris les interactions sociales dans la Red Room alors tu faisais avec ce que tu avais. Depuis ta prise de congé sabbatique, tu as eu le temps de visionner des tas de films et séries, de quoi t’apprendre un petit peu même si Negan de Walking Dead et Edward aux mains d’argent ne sont pas spécialement les meilleurs exemples…

Tu lui souriais. « Ah ? Je peux dire juste ton prénom ? On est amies alors toi et moi ? » Tu faisais un geste de l’index te pointant toi puis elle. « Aaahhh cool ! J’aime bien ! » Tu riais puis allais poser les trois cartons au bon parfum sur la première table que tu croisais. Tu la regardais faire, puis tu voyais les couverts. « Tiens tiens regardez-moi ça ! Tu as suivi mon conseil, bien bien.. ! » Tu entendais sa réponse à ta question sur son moral, elle n’avait pas l’air très positive. Tu préférais ne pas relever. Tu savais pour sa mère, et le but de ta venue n’était pas de remuer le couteau dans la plaie. Même moralement, aujourd’hui, tu ne voulais pas lui faire de mal. « Je veux bien oui ! J’ai découvert soda que j’aime beaucoup. Hm… Dr Popper ? Pepper ? Tu connais ? Très très bon ça ! Tu as ? » Sinon il y avait la vodka mais tu n’allais tout de même pas la souler le premier soir. Tu retirais ton manteau, t’installais sereinement. Tu le posais sur le dos de ta chaise avant de t’y asseoir tout en l’écoutant. « Hm… Non, tu es seule. Tu es fille cool et j’ai bien aimé combattre avec toi, tu es forte, agile, même si pas trop maline. Je me suis dit que peut-être conversation est cool avec toi aussi ? Et puis je… Oooohh bonjour Chien !! » Le canidé, lui, était beaucoup moins méfiant, venant directement te demander des caresses que tu lui offrais avec plaisir. « J’adore les chiens ! J’en ai une aussi, ma mère s’occupe d’elle pour l’instant, elle a grande ferme. » En apprenant son nom, tu lui parlais « Luckyyy ! Tu es beau ! » Tu ne calculais même pas son œil borgne. Tu aimais les animaux, peu importe leurs défauts. « Bien sûr, il faut le gâter ! C’est gentil chien ! Mais je pense qu’il sera d’accord de partager avec toi si tu as grande faim. N’est-ce pas, Sobachka* ? »

Finalement, la jeune femme vient te rejoindre à table. Tu la regardes, l’observes. Manière, expressions faciales, tics…. Un reste de ton apprentissage de veuve noire. Elle est sur ses gardes, tu comprends. Tu posais tes deux mains sur la table, de quoi rassurer son inconscient que tu n’es pas menaçante. Tu croisais également les jambes, car tu ne comptais pas bondir pour attaquer. La question "comment vas-tu" n’était pas non plus la plus facile pour toi. Tu apprenais à retirer ton masque maintenant que tu n’étais plus une arme humaine. La voix un peu plus basse, tu ne voulais pas trop en dire pour le moment : « Hm… Ca va. » Puis tu souriais avec douceur. « Je n’y pensais pas au début, j’avoue. Beaucoup de choses à faire maintenant que Russie n’est plus ma maison. Appartement, et pfiou… Tous ces papiers, quelle plaie ! Maintenant que je suis tranquille, tu es revenue dans mon esprit et j’ai eu envie de te revoir. » Tu regardais ailleurs un instant. Toute cette plaisanterie et voix haute avaient disparu un instant, laissant place à un peu de sérieux. « Mais… Si tu veux que je reparte, je comprendrai. En tout cas… Je viens pas pour faire du mal, promis. Clint m’a parlé pour Natasha et … Vous n’y êtes pour rien. Je n’ai pas raison de vous faire du mal. Je… Suis désolée, pour le début de notre rencontre. » Tu serrais les dents. Penser à ta sœur n’était jamais quelque chose d’agréable. Ça pinçait ton cœur. Mais tu devais laisser les plaisanteries de côté au moins un petit moment, pour que Kate comprenne. Ta venue était également pour ça : t’excuser.

Je me sens prise au piège. Pas autant que lors de notre première rencontre , mais un petit peu quand même , parce que je n'ai pas eu le cran de la foutre dehors.
La première fois , elle m'a dit droit dans les yeux qu'elle aurait pu me tuer avant même que je n'ai fait un pas dans l'appartement , et disons que c'est le genre de chose dont on se souvient , quand bien même je n'ai jamai pu m'empêcher de l'apprécier.

Discuter avec elle , bien qu'elle semble encore plus bornée que moi , avait eu l'air simple. Sous cette couverture d'assassine sans coeur , se cachait quelque chose de plus , je l'ai très vite compris.
Un attachement profond pour celle qu'elle considérait comme sa soeur...C'est beau. Même si je ne peux pas comprendre étant enfant unique.

Mais , j'ai perdu mon père jeune , alors je sais ce que ça fait que de perdre quelqu'un qu'on aime , je sais la douleur que ça représente quant t'es même plus capable de penser à autre chose pendant toute une putain de journée...

Et , je sais aussi ce que la culpabilité signifie , dans toute sa pleine mesure.

"Amies ?" , je répète alors qu'elle nous désigne du doigts , encore une fois avec ce rire que j'ai du mal à décoder. Façon , j'ai l'impression qu'elle se fiche de moi , même si je crois que j'ai pigé le truc. "C'est peut-être un peu tôt pour parler d'amitié. Mais , si t'essaie pas de me tuer à nouveau , ça arrivera sûrement. Dire les noms de familles , c'est habituel chez toi , c'est ça ? Ici , c'est plutôt étrange." , je me rappelle des fois où ma mère disait mon nom en entier , c'est à dire à chaque fois que je faisais une connerie. Autant dire que c'est arrivé pas mal de fois , et entendre Yelena utiliser cette expression est franchement déroutant , même un brin agaçant.

Je la regarde du coin de l'oeil poser les pizzas. Je dois avouer que l'odeur donne envie. Je sors ce qu'il faut , ainsi que des verres. Assez naturellement , je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire à la remarque de la blonde.

"Ouais , je t'ai écouté. Je me suis dit que ça pourrait être utile un jour." , sait-on jamais , que je passerai une vraie soirée avec quelqu'un. Malheureusement , je suis toujours aussi seule qu'il y 1 an depuis que j'ai quitté les Barton. Clint et Laura m'appellent régulièrement ce n'est pas le problème. Néanmoins , j'ai pas de compagnie si ce n'est Lucky. Et , je ne parlerai même pas du néant que constitue ma vie amoureuse , encore plus depuis que mon idole m'a fait comprendre les risques de mêler une tierce personne à ma vie. "Du Dr Pepper ? Ouais , j'ai ça. Un classique." , j'ouvre le frigo pour sortir d'une bouteille du dit soda , et la pose sur la table. "Sers-toi." , je lui adresse cette fois-ci un vrai sourire. Bon ok ce qu'elle dit ensuite me donne ensuite plus trop envie de rire , mais bon , je crois que je commence à la cerner la Russe.
Elle a un égo surdimentionné.

Et un accent sexy.
Non , c'est faux , j'ai pas du tout pensé ça , pas une seconde.

"Pas très maligne ? Merci. Je vais rester sur les compliments. Avoue que je t'en ait bien fait chier quand même , hein ? Tu serais pas revenue , sinon." , je ne peux me retenir d'ajouter , petite provocation avec un sourire en coin. Je sais que je n'ai jamais eu le dessus sur elle en combat , j'ai peut-être fait un temps jeu égal mais guère plus. J'imagine que ma propension à foncer dans le tas lui a sauté aux yeux.

Je regarde Yelena caresser Lucky en souriant , avant de rejoindre la table. Si le chien l'aime bien , c'est qu'il n'y a rien à craindre , non ? Je reste toutefois encore sur mes gardes.

Lucky n'aura clairement pas une pizza entière.

Je me sers un verre de Dr Pepper également , juste parce que j'ai la flemme de sortir autre chose , et qu'un peu de sucre ne peut pas me faire de mal. Guère original , mais c'est bon comme cochonnerie.

Mes yeux se fixent immédiatement sur ses mains qu'elle a posé sur la table. Quand bien même , elle n'a pas d'armes...Putain , faut vraiment que j'arrive à me détendre , mais après tout ce qui s'est passé cette année , ce sera compliqué.

"Pourquoi tu me fixe comme ça ?" , je lâche finalement , ne pouvant contrôler un tic nerveux sur mon visage. Je me fait sûrement des films , mais ça reste perturbant. Son doux sourire me détend un bref instant , et je dois détourner mon regard de ses lèvres , pour ne pas perdre mon attention sur ce qu'elle est en train de raconter de sa voix grave. "Hum. Alors comme ça , tu es venue d'installer à New-York ? Ca te donnera l'occasion de visiter ce que tu n'as pas pu voir la dernière fois." , à deux doigts de lui proposer de passer du temps ensemble , mais c'est con. Yelena est venue me revoir sur un coup de tête passager , rien de plus. Je la vois se tendre en mentionnant sa soeur , notre passé commun , et je sens une boule se former dans ma gorge , et je me détend enfin.
Un peu.

"Nan , tu peux rester bien sûr. C'est juste que..." , je soupire. "J'ai jamais su sur quel pied danser avec toi. Et , t'as disparu si vite..." , j'ai toujours regretté qu'on ne puisse pas parler une dernière fois après qu'elle ai vu Clint , et décider de lui pardonner. "Il n'y a pas de mal , Yelena. Vraiment." , je commence d'une voix plus douce , sachant qu'elle n'a jamais vraiment essayé de me blesser , alors qu'elle en aurait eu tant de fois l'occasion pour se débarasser de moi. "T'étais en colère. J'espère juste que tu es apaisée par rapport à tout ça désormais. Que tu as pu faire la paix avec toi-même. Je sais combien ça peut être dur de pleurer quelqu'un qu'on aime. Je ne t'en veux pas , si c'est ce qui t'inquiètes." , je lui adresse un sourire sincère , hésitant même à poser une main sur la sienne mais je renonce , avant de prendre l'un des cartons de pizza au hasard.

"Bon , tu n'es pas venue pour déprimer , j'imagine. Goûtons donc ce que tu as ramené." , j'ouvre le carton de celle qui semble être au fromage , avant de prendre une part et d'en tendre une autre à Yelena. "Tu as des projets ?"

Elle était si méfiante, tendue. Ca t’amusait d’une certaine manière, sadisme de veuve noire de voir la peur dans les yeux des autres. Peut-être un peu de ton égo aussi. Cependant, tu voulais faire de ton mieux pour la rassurer car lui faire peur n’était pas ton but, plus maintenant. A croire que la jeune femme était traumatisée de votre première rencontre car elle était si crispée, en alerte et les yeux partout sur toi. Mains, jambes, yeux… Lèvres ? C’est toi ou tu as cru voir la brune poser ses yeux sur tes lèvres ? Pour quoi faire ? Ce genre de signes, tu n’avais aucune connaissance dessus. A part la menace, la peur, la manipulation… Tu as été veuve noire, pas moineau, alors les signes de charme, c’était zéro pointé pour toi.

Tu l’écoutais, hochait la tête à son explication toujours aussi centré sur la menace que tu as été pour elle il y a quelque temps. « Hm… D’accord ! » Tu haussais les épaules. « C’est habitude que j’ai pris oui, mais Kate ça me va bien aussi. C’est joli prénom d’ailleurs ! » Tu secouais ton index en l’air pour bien notifier cela, tout en lui souriant avant de te remettre à rire à propos des couverts. « C’est parce que tu t’attendais à mon retour pour m’inviter, hein ? J’apprécie le geste ! » Tu la taquinais, tu commençais à adorer ça car la jeune femme avait le don de sauter les deux pieds dans ton jeu. Tu te demandais également si elle voyait du monde vu le ton de sa réponse. Les liens familiaux et amicaux pouvaient être compliqués à gérer pour certains, alors tu retenais ta question là-dessus, tu ne voulais pas la blesser si sa réponse devait être dans la négation. Par contre, toi… « Bon réflexe ! J’ai pas trop amis moi pour instant. Mais j’ai préparé couverts, assiettes et verres en plus au cas où ! Je pourrais t’inviter si tu veux ! » Tu ne savais pas du tout recevoir mis à a part savoir qu’il fallait de la vaisselle en plus et de quoi boire, mais bon, tu feras au mieux si ça devait arriver. Encore une nouvelle question à poser à Google : « Quoi faire quand on reçoit des gens à la maison ».

« Aaahh tu es vraie américaine alors ! » Dis-tu en voyant la bouteille de soda arrivée. Cette boisson était tellement connue que tu la voyais partout ce qui t’as fait comprendre que ce produit était comme la vodka d’un russe.  « Merci ! » Tu te servais tout en l’écoutant, prenant ensuite une grande gorgée du formidable breuvage rempli de sucre. « Honnêteté c’est bonne chose, non ? Moi je veux être honnête , Kate Bi-… Kate ! » A condition de mettre des moufles mais bon, c’était une recherche à approfondir et à exercer avec le temps. Tu riais. « Hm… Tu as été bonne adversaire mais j’ai un peu joué aussi. Combat c’est comme danse, on aime bien quand la chanson est plus longue. » Ne lui dit pas que tu aurais pu l’achever dès la première minute sinon tu vas la tendre encore plus qu’elle ne l’est déjà. Bien, tu intègres tout de même le fait de porter des moufles. Cependant, tu as bien aimé sa tentative de provocation et son sourire certain, c’était mignon.

Elle s’installe à table avec toi pendant que tu cajoles le petit poilu. Elle tique tout de même sur ta façon de la regarder par la suite. Tiens, encore ses yeux sur tes lèvres. Tu fronçais les sourcils d’interrogation par cela et sa question en même temps : « Mais non, c’est toi qui me fixes. » Tu reprends une longue gorgée de ton verre. « Oui, je suis pas loin ! J’ai bien aimée cette ville. Exact, j’ai plein de choses à voir ! » Pourquoi cette fois-ci tu te retenais de lui demander qu’elle te fasses visiter ?

Ah enfin, tu remarques qu’elle se détend. Ses épaules sont moins crispées en tout cas. Le fait de confier quelque chose à quelqu’un provoquait des réactions de l’autre, tu remarquais. Il n’y avait que ta mère qui était trop froide et ton père qui en faisait trop quand il daignait t’écouter. Tu m’étonnes que tu étais handicapée socialement.

Tu l’écoutes, attentivement. Sa voix est plus basse et sérieuse et ce qu’elle te dit n’est plus de la plaisanterie. Tu ne comprenais pas vraiment ce qu’elle disait et où elle voulait en venir mais tu comprenais le bon fond. « Merci. » Avais-tu simplement répondu avec un doux sourire en coin. Parfois, de longues phrases ne servaient à rien et un simple mot aussi efficace suffisait. Elle poursuivait, au sujet de ta colère, ton deuil, puis te rassurait qu’elle ne t’en voulait pas. « Tu peux m’en vouloir, je comprendrais. J’ai mal à gérer mes sentiments depuis que je suis plus veuve, j’apprends à gérer problèmes du passé et présent, c’est compliqué… Mais hm ça va mieux aujourd’hui. La douleur est là, mais moins vive. Quand tu m’as rencontré… Je venais de disparaitre pendant 5ans, monde entier avait changé alors que je venais juste de me libérer de Dreykov. Dans ma tête, c’était… Chaos. Je soigne encore tout ça. » Et il y a eu de l’évolution en tout cas vis-à-vis de ta paix, comme le dit Kate. Ce voile rouge de colère et de vengeance avait disparu de ta vision, c’était déjà le plus important.
Ca te faisait du bien d’en parler avec elle.

Ton sourire réapparaissait à l’appel de la pizza. « Ca va être régal ! Tu verras, elles sont très bonnes ! » Tu prends la part qu’elle te tends, prend une bouchée et laisse échapper ce « hmmm…. » de plaisir gustatif. Depuis que tu es arrivée à New York, tu as dû redoubler de sport vu le gras que tu découvres et que tu ingurgites dans ce nouveau pays où les légumes sont plus chers qu’un menu de fast-food. « J’ai oui ! J’aimerais construire surtout ma vie, quelque chose de normal. Appartement, voiture… Découvrir et faire trucs simples de la vie. Avoir des amis, sortir au cinéma, faire du vélo, avoir une petite copine… » Bien sûr que tu le sors tout naturellement que 1. Tu pensais à l’amour et 2. Tu étais homosexuelle. Ça avait été logique pour toi et tu n’as pas la notion de coming-out, le tabou, le moule social etc…. Tu sais juste que c’est condamné en Russie mais qu’aux US, ça va. Il y a même des chanteurs qui parlent de ça dans leur chansons et des acteurs qui filment leur mariages ici. « C’est pas fou comme but pour sœur d’Avenger hein ? » Tu riais. Tu as toujours été une fille qui ne demandait que le bonheur, déjà petite. Cette enfant revenait maintenant que la machine n’avait pu lieu d’être. « Je veux juste penser à moi maintenant, faire ma vie. » Tu prenais une nouvelle part de pizza, le chien posait alors sa tête sur ta cuisse. Tu prenais un bout de ta pointe et lui donnait. « Et toi alors, Kate ? Tu deviens quoi, tu fais quoi ? Tu as petite copain toi ? » Et allez continuons de tendre la jeune femme, tiens.

Comme une gamine un peu bête , je me surprend à rougir lorsque Yelena dit simplement que mon prénom est joli. Putain.
Évidémment , c'est encore pire quand j'essaie de le contrôler. Ridicule.
Ce n'est même pas un vrai compliment , juste une phrase banale.

"Euh...Merci." , je marmonne perturbée. Maman m'a toujours dit que c'était mon père qui avait choisi mon prénom , à savoir Katherine en réalité , mais qu'ils avaient toujours préféré me surnommer Kate , ce qui est resté. Je ne demande à personne de m'appeler Katherine , ça serait étrange. Je lâche un petit rire à sa réaction lorsqu'elle voit les fourchettes. "Qui sait ? Je me disais effectivement que tu pouvais réapparaître." , heureusement pour mon palpitant , elle avait choisit de toquer cette fois-ci , et de ne pas s'inviter dans l'appartement pendant mon absence. Je dois admettre que ça me fait rire quand elle avoue ne pas avoir beaucoup d'amis, on se demande pourquoi...Ok , c'est ironique , parce qu'on peut pas dire que j'en ai davantage , n'ayant presque plus de contats avec mes potes de la fac. "Tu m'inviterais vraiment ?"

J'ai un tas de boisson sucrées pas bon pour la santé dans mon frigo. Plus que de l'alcool faut le dire , avec mes activités , mieux avoir l'esprit clair, et non pas arrosé. Malgré moi , les apéritifs et autres boissons alcoolisées me rappellent les petites habitudes de ma mère , et ça me serre le coeur à chaque fois.
Je n'arrive pas à me séparer de la culpabilité de l'avoir jeté en prison.

"J'ai grandi ici , je te rappelle. Je connais mes clasiques." , je réplique avec un sourire en coin quand Yelena me qualifie de vraie américaine. Je hausse un sourcil à la suite de la conversation , levant les yeux au ciel. Agacée , amusée ? Un peu des deux sûrement. Ou beaucoup. "Honnêteté d'accord , mais tu aurais pu me laisser dans le déni de croire que je pouvais te battre. T'sais pour le moral , tout ça. Me sous-estime pas du reste , j'ai progressé." , je fais mine d'être énervée puis la regarde avec un sourire en coin , ma tension se libérant un peu , petit à petit.

Le temps se fige , et faut que je reprenne mes esprits , sinon elle va finir par remarquer mes regards insistants sur ses lèvres , totalement involontaires , bien entendu.
Surtout que je trouve qu'elle aussi , a une tendance à me fixer , ce que je lui fais remarquer.
Et , elle nie.
Génial.
Honnêteté vite partie en fumée.

"Je te fixe pas...Oh et puis merde." , je marmonne en l'observant caresser Lucky. Ainsi , elle n'habite pas loin. "Cool." , réponse brève , je ne vois pas quoi ajouter , ne sachant toujous pas vraiment comment me comporter avec elle , une tension de tous les instants , l'envie de lâcher prise sans oser le faire.

Parler de nos proches , ça crée un lien forcément. Je ne peux qu'imaginer ce que Yelena a ressenti en perdant sa soeur. Clint m'a dit qu'elles étaient proches , mais il n'aime pas parler de Natasha non plus. Je ne suis pas certaine qu'il ait réussi à faire son deuil , en réalité. Il a souvent le regard dans la vague quand le sujet est évoqué , et il passe vite à autre chose.

"Je ne suis pas rancunière. Même si ok , je te l'avoue , t'étais super flippante cette nuit-là , dans mon ancien appartement...Un brin trop menacante , hein." , je lâche un petit rire , me sentant enfin à l'aise , malgré les durs sujets évoqués. "J'ai pas été prise dans le snap , donc je peux pas comprendre mais...Je veux dire , c'est normal que tu ai réagi comme ça , tu avais ton objectif , tu essayais de te remettre du choc et...Ok , je parle trop c'est ça ? Désolée. Mais , je t'assure ça va. C'est oublié. Tu ne m'as jamis fait de mal , dans le fond." , je m'embrouille , je stresse un peu , néanmoins j'énonce une vérité : Yelena ne m'a pas causé de tord irréparable. "Je...Enfin t'en as sûrement pas envie , mais si tu veux un jour parler de...de tout ça , de comment tu te sens , que ce soit par rapport à ta soeur ou à ton passé...Je sais écouter , même si on dirait pas comme ça." , je souris , encore un peu gênée avant de reprendre rapidement , trop de blabla encore une fois : "Ce Dreykov dont tu parles...Il est mort ?" , curieusement je n'aime pas l'idée de la savoir poursivie par son passé , ou en danger.

Je sors les pizzas , l'odeur et le goût donnent raison aux choix de la Russe. C'est quand je croque à mon tour dans ma part que je me rend compte que je suis affamée, mais je n'avais même pas pensé à me faire à manger avant qu'elle n'arrive. "Parfaites. Merci." , une bonne pizza bien grasse y'a que cela pour remonter un moral dans les chaussettes. Bon , la présence de Yelena me fait du bien aussi , je dis pas le contraire , maintenant que la peur et l'angoisse sont passés.

Je la questionne donc sur ses éventuels projets , et c'est qu'elle en a la belle blonde. Évidémment , tout me semblait normal , jusqu'à ce qu'elle évoque le sujet d'une petite amie. Non pas franchement parce qu'elle est sûrement lesbienne , ça je m'en fiche , je ne la voyais juste pas...penser à l'amour en fait.

"Euh...Si si , c'est très bien. Je veux dire...t'es pas obligée de ressembler à ta soeur. Tu fais tes propres choix , ta propre vie. Avec ce que tu as vécu , personne ne pourrait te reprocher de vouloir te poser. Je suis juste surprise que mon assassin sanglant préférée ait un coeur penché vers le romantisme. C'est mignon." , je réplique avec un sourire en coin , un poil suggestif , faut croire. Son rire réchauffe encore une fois l'ambiance.

Je manque de m'étrangler avec ma pizza quand elle me retourne la question. C'est con , j'aurai dû m'y attendre , surtout venant d'elle. Le stress qui remonte un peu , je dois me canaliser. Compter jusqu'à trois...

"Euh...j'ai d'abord dû gérer la merde laissée par ma mère , surtout au niveau de l'entreprise. Je n'ai pas voulu en reprendre la direction , surtout avec cette magnifique pub qu'on a eu mais...J'ai dû m'en occuper jusqu'à la nomination du nouveau PDG. Puis , j'ai hérité. Pour le reste..." , j'hausse les épaules , un sourire timide aux lèvres. "Je joue avec mon arc la nuit. Je coince des méchants. Je fais souvent équipe avec un type en costume d'araignée. T'as dû entendre parler de lui ? C'est un Avengers , mais personne connaît son identité." , j'hésite avant de répondre à la question sur un éventuel petit copain. Je ne vais quand même pas me dégonfler , hein ? Je la fixe à nouveau droit dans les yeux. "Et pour te répondre , non je n'ai pas de copain. Ni de copine." , j'insiste sur le dernier mot. En fait , je n'ai jamais voulu me mettre dans une case , mais je sais depuis longtemps que je peux tomber amoureux des deux genres. Ça ne fait pas de différence pour moi. "Je n'ai pas le temps pour ça. Et...toi , tu as déjà quelqu'un en vue ?" , bonne question , mais vu que je suis conne , je rougis en même temps.

Discret.
Génial.
Façon , vu son physique , elle doit avoir du succès...

La jeune femme avait l’air agréablement surprise de ton invitation. Tu avais beau commencer cette nouvelle vie à partir de rien, tu savais que tu n’étais pas quelqu’un d’asociale, alors c’était avec plaisir que tu l’invitais chez toi et que tu prévoyais déjà quelques plans pour vous. « Bien sûr ! Comme ça tu visites chez moi et puis… Oh ! Il faut que tu goûtes petit food truck dans ma rue, il fait très bon hot-dog ! Pardon, Lucky… » Tu caressais sa tête en disant cela. « Je comprends pas ce nom de plat étrange. C’est même pas chien et ça ressemble pas. » Tu riais à sa réponse sur le DrPepper avant de prendre une gorgée. Tu aimais bien son humour. Puis elle semblait moins amusée par la suite de la conversation. Kate était encore novice dans son rôle de super-héro, donc comme tout petit chiot, son égo prenait un coup quand elle apprenait qu’elle n’était pas si bonne que ça. Surtout venant d’une ex-ennemie. S’en était attendrissant. Tu penchais la tête sur le côté et la regardais d’un air peinée « Oooh je suis désolée. » Tu souriais à nouveau, la pointant du doigt. « Ca fait longtemps qu’on s’est pas vu, tu as progressé c’est sûr, tu es quand même douée, Kate ! Je serais curieuse de voir ça ! » Contre toi ou en simple spectateur de la voir contre quelqu’un, l’idée de la revoir combattre te plaisait bien. Tu n’étais pas du genre pacifiste à éviter le combat, pas du tout. Te battre, sentir l’adrénaline monter, voir les yeux de l’adversaire scintiller face à toi, ça t’excitait toujours autant. Alors, quand il y a un peu de challenge comme tu as pu rencontrer avec Kate, c’est encore mieux.

Elle a l’air de se détendre en tout cas, elle plaisante avec toi, te sourit… Ca te réchauffe le cœur, bizarrement. Elle nie également lorsque tu l’accuses à ton tour de te fixer. Tu fais un sourire en coin et tu hoches simplement la tête « Hm-Hmm… » Suffisait comme réponse. De ton côté, ce n’était pas un manque d’honnêteté, mais plutôt que tu ne te rendais pas compte de tes actes. Tu avais beau comprendre et parler le langage corporel lorsqu’il s’agissait de menace ou non et de manipulation, le charme ne faisait pas partie de ton dictionnaire, autant de ton interlocuteur que de toi-même. Tu as juste appris récemment que dire "poupée" à une fille n’était pas si bien vu, car le dernier qui a appelé une inconnue comme ça dans la rue, tu l’as vu se prendre une jolie beigne par la fille.
Vous parliez, pour de vrai. Loin des piques et des plaisanteries, tu t’ouvrais un peu à Kate. Ca te faisait bizarre de parler d’ailleurs, à quelqu’un d’autre que le Shield qui faisait des éloges sur ta sœur et te regardait avec pitié. C’était comme… Parler à quelqu’un de normal. Peut-être parce que Kate n’avait jamais connu Natasha ? Ou simplement parce qu’elle avait un cœur plus vrai ? Pour elle, tu n’étais pas seulement "la sœur de Natasha". Elle t’écoutait vraiment. Tu souriais sincèrement, baissant un peu les yeux de culpabilité. « Désolée, je… J’étais aveuglée par haine et je peux être très très méchante quand mes proches sont touchés… » C’est pourquoi tu faisais de ton mieux pour lui montrer ce meilleur côté de toi, elle qui a déjà connu le pire. Tu ne pouvais t’empêcher de rire un petit peu lorsque la jeune femme s’excuser de trop parler. « Mais non ne t’excuse pas ! On est là pour discuter, non ? » Et tu adorais l’écouter. Tu hochais la tête : « Je suis contente si ça va pour toi. » Et ce qu’elle disait par la suite te faisait ressentir un frisson, tu serrais ta mâchoire. Personne ne t’a jamais proposé ça. Depuis Natasha, personne ne t’a jamais vraiment écouté. Il y avait encore beaucoup de travail avec ta mère et ton père… Était juste une grosse brute idiote et qui aimait s’écouter parler. Alors, cette proposition de Kate touchait directement ton cœur. « Merci. Beaucoup. » Heureusement, elle changeait de sujet peu de temps après, te faisant retenir un soupir de soulagement. Tu n’avais pas envie de pleurer ce soir. « Oui, mort de chez mort ! Natasha et moi on s’en est occupée. Puis j’ai libéré autres veuves encore hypnotisées dans le monde. Son mal est terminé. » Enfin, en partie. Car ton passé hantait encore tes cauchemars.

Tu attaques ta troisième part de pizza tout en écoutant la jeune femme. Ton verre est presque terminé d’ailleurs. Ca change de manger seule devant sa télé et puis les dialogues et les acteurs étaient bien plus intéressants. Tu riais à sa surprise. « Il faut, non ?! C’est très important l’amour ! Ca rend les gens heureux, bêtes, courageux… Tellement de choses ! Je suis très curieuse de ressentir tout ça ! Même chagrin d’amour peut-être ! » Tu voulais tout découvrir de la vie, même ses mauvais côtés. Et puis, ta dernière question avait l’air d’avoir totalement décontenancé Kate. Elle s’est soudainement mise à gigoter, parler vite et bégayer. Étrange. Ce n’est pas la première fois que tu remarques que ce genre de question ne met pas à l’aise les autres, mais Kate avait une réaction bien plus forte. Il serait temps que tu te rendes compte que cette question est à bannir au début d’une relation quelconque.
Tu l’écoutais attentivement tout en mangeant une nouvelle part. En effet, sa vie a dû être compliquée après qu’elle ait commencé à porter son costume. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Hein ? D’où elle te sort cette expression ? Tu souris en l’écoutant te parler de ses petites activités nocturnes. « Homme araignée ? Bizarre ça. Non je connais pas du tout. Il jette toiles ? » Avec son… ? Tu retenais cette question. « Il est gentil avec toi au moins ? » Tiens, un petit instinct de protection envers la petite archère ?

Et puis elle répond à ta dernière question. Sans vraiment te contrôler, tu souriais. « Aaah.. ! Alors c’est soirée célibataire ce soir ! » Disais-tu, tout en répondant à sa question. « Je n’ai pas vraiment eu le temps de m’y intéresser. Ca a tellement bougé entre papiers, maison, tout ça… Mais l’idée de me trouver quelqu’un me plairait bien. » Tu prenais une nouvelle part de ta pizza, et c’est alors qu’en la regardant, tu remarquais ses joues rouges. « Hmm ! J’ai dit quelque chose qu’il faut pas ? » Demandais-tu la bouche pleine, tu mâchais en vitesse pour avaler et poursuivre. « Je suis désolée si je manque de … Tract ? Tact. J’apprends encore des trucs très très basiques… » Tu baissais un peu les yeux. Une femme de ton âge qui devait encore apprendre les codes sociaux car cette éducation lui a été stoppée net si jeune. A la place, c’était apprendre à nettoyer son arme, se battre, tuer discrètement… Tu aurais donné cher pour que toi et ta sœur ne restent que deux jeunes femmes dans cette petite ville, avec une mère qui élève des cochons et un père qui se bat pour son pays avec un uniforme kaki. Une vie bien plus normale. Mais le destin n’en a pas décidé ainsi, et aujourd’hui, tu ramassais ses milliers de pots cassés.

Yelena semble tellement à l'aise que c'en est étrange. Ca n'a rien à voir avec cette soirée qu'elle a passé chez moi il y a un an. A l'époque elle était menaçante , du genre glaciale , et j'ai retenu ma respiration tout le long qu'elle me parlait. Comme si j'allais finir avec un pic coincé dans la gorge , ce qui venant d'une assassin sanguinaire aurait été plutôt logique , pas vrai ? Ce soir , elle n'a pas l'air d'une meurtrière juste...normale ? A faire des blagues.
Dire qu'elle m'inviterait même si je ne suis pas convaincu.

"Qui t'a dis que c'était pas du chien dans le hot-dog ?" , je réplique pour la taquiner. Revient sur le tapis mes piètres performances face à elle en combat , je lui fais remarquer qu'elle aurait pu continuer de me laisser espérer surtout que j'ai beaucoup progressé. "J'imagine qu'avec nos...emplois respectifs t'auras sûrement l'occasion de constater mes progrès."

Ayant déjà eu à faire au SHIELD il y a quelques semaines , cela me paraît probable , bien que Clint m'ai recomandé au bas mot 45 fois de ne pas trop fricoter avec eux.
Et merde.
Qu'est-ce qu'il va penser quand je vais lui dire que j'ai revu Yelena d'ailleurs ?

J'entends déjà le son de l'agacement dans sa voix...Je doute qu'il ai envie de recroiser la blonde , même si elle reste la soeur de sa défunte amie. Je me contente d'acquiescer quand la russe s'excuse à nouveau. Je ne doute pas qu'elle soit méchante en ce qui concerne ses proches...Je l'ai constaté mais c'est de l'histoire ancienne. Je parle beaucoup trop , heureusement ça ne l'a dérange pas...Je me retrouve même à lui dire que si elle avait besoin de parler je serai là. J'vois bien que ça l'a tends je ne suis pas aveugle. Alors , je me contente de sourire quand elle me remercie et de passer à autre chose. Je comprends qu'il vaut mieux éviter de s'attarder sur le sujet du deuil de Natasha. Yelena me confirme que le type qui gérait les Red Rooms est bien mort. Et qu'elle a libéré les autres veuves...Wahou...Mes yeux brillent d'admiration malgré moi , mais j'ai la décence de me retenir de lui dire que c'est trop cool parce que...euh je crois que ça ne serait pas franchement bienvenue.

Voir une femme qui est capable de vous tuer d'un claquement de doigts dire qu'elle s'intéresse à l'amour...C'est original. Je ne peux pas m'empêcher de lui faire part de ma surprise , ce qui heureusement ne l'a vexe pas. La conversation se déroule naturellement , malgré mon côté ridicule qui ressort bien trop souvent à mon goût.

"T'as raison mais...Si je peux me permettre Yelena , t'as aucune envie de connaître un chagrin d'amour , un coeur brisé...sérieusement le souhaite pas. Conseil d'amie." , je lui réplique avec un petit rire. Nan sérieusement , qui aurait envie de chialer pendant des heures sur son canapé en train de vider d'énormes pots de glace au chocolat pour espérer se sentir mieux ? Si ça m'est arrivé ? Ouais. J'étais pas belle à voir , au point que ma mère m'appelait trois fois par jour , ce qui n'est jamais plus arrivé depuis et maintenant...bref.

Sa prochaine question est affreusement gênante et je redeviens Kate tête de fraise qui bégaie et rougit...Mon dieu. Heureusement que la discussion vire sur mes acitvités nocturnes totalement chastes..."Ouais , il a un costume d'araignée , il jette des toiles avec ses poignets , il peut s'accrocher aux murs...Il est complètement fou à se jeter des buildings comme ça et...quoi ? Bien sûr qu'il est gentil ! C'est un type adorable. On fait équipe." , même si je ne l'ai jamais aperçu sans son masque...Le fait que je sois célibataire semble réjouir Yelena , allez savoir pourquoi et son sourire s'en trouve contagieux...

"C'est ça. Soirée de célibataire , de paumées de l'amour , appelle ça comme tu veux..." , je souffle en mangeant une nouvelle part de pizzas. La blonde fait de même , mais me redit qu'effectivement elle cherche quelqu'un. Personne en vue. Ca me fait rougir comme une lycéenne. Oh putain Kate. Se calmer. Oublie pas que même si elle est franchement sexy , c'est une assassine Russe , et qu'elle le reste , même si elle bosse pour le SHIELD à présent. "Quoi ? Nan nan c'est juste...euh...je m'attendais pas à ce que tu abordes les choses aussi directement mais y'a aucun problèmes." , je bois une gorgée de mon verre espérant vainement que la fraîcheur du soda fera disparaître le rose de mes joues. "Si ça te rassures...t'auras sans doute aucun mal à trouver quelqu'un , malgré ton manque de tact..." , continue de t'enfoncer Kate c'est très très bien. "Mais...comme dirait mon cher mentor , évites de trop les mêler à ton métier." , l'avertissement de Clint résonne encore à mes oreilles alors que je lui avais dit qu'un gars me plaisait bien y'a quelques mois. Curieusement , ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde , surtout après que j'ai dû tuer un type à bout portant pour sauver ma propre peau.