- Je suis riche, lui avait-il répondu les deux fois où elle avait énoncé le fait qu’elle avait l’impression d’être riche.

Si Warren était riche depuis « peu », il avait bien su s’en accommoder. Après, il était assez facile de s’habituer au luxe. S’il était resté le même dans son fort intérieur, il aimait les choses qu’il pouvait avoir, et offrir à ses amis, en tant que riche. Il était heureux, ainsi, d’avoir Brotherhood pour le présenter à la jeune femme. C’était une partie de lui. Ici qu’il cachait ses aquarelles. C’était ici qu’il partait quand il sentait qu’il ne pouvait plus respirer et qu’il avait besoin de s’évader autrement que par le football. Parce que Gordon était lié au football.

- Un bon pirate alors, fit-il en donnant un coup sur le verre de la jeune femme avant d’en boire une petite gorgée. Je te suis.

Et il le fit. Elle était une sirène tentatrice qu’il venait d’inviter sur son bateau. Elle était une charmante tentation qui pouvait lui faire tout donner, tout offrir. Il la suivit et l’écouta. Il essayait de comprendre où elle voulait en venir. Il comprit doucement alors qu’il s’approcha d’elle, collant sa jambe à la sienne pour lui donner du réconfort. Il sourit.

- Être à la poursuite de Bungie Gum … mais la question que je me pose c’est, est-ce que tu as fini par faire un tour sur cette planète ? Certes ton père s’est trompé, mais la fois suivante, il connaissait son erreur, n’est-ce pas ? Alors il a pu l’atteindre du premier coup. La fois d’après.

Ou en tout cas, si le père de la jeune femme avait eu envie de se retrouver à nouveau là-bas. Il ne faisait pas réellement le même lien que la jeune femme avec Trixie. C’était plus le fait d’avoir le droit au bonheur amoureux et romantique. Elle avait échoué une fois, lui aussi avait échoué plusieurs fois. Mais les erreurs et les expériences font avancées. Doucement, mais surement. C’est ainsi que le monde avance. Il resta sa hanche et sa jambe collé à la jeune femme avant de tourner la tête vers elle, au lieu d’observer l’océan de ce bleu si ressemblant à la couleur de sa peau.

- S’il y a bien quelque chose que j’ai appris c’est que chaque chose nous permet d’avancer un peu plus. Le temps, la souffrance, la joie, les rencontres. Une fois que ton père a compris son erreur, il a appris. Et je doute qu’il voit cette expérience d’un mauvaise œil. Parce qu’il ne la fera plus.

Il essayait de trouver comment dire les choses. Comment les exprimer pour que la jeune femme déverse son cœur, ses larmes et sa tristesse dans l’immensité de l’océan. Il donne un petit coup de hanche à la jeune femme.

- Peut-être que si ton père avait réussi à avoir cette planète du premier coup, on ne se serait jamais rencontré.

Et là, oui, il parlait un peu de Trixie. Il ne disait pas remplacer la planète. Il ne mettait toujours pas de nom sur leur relation. Mais c’était un fait. La jeune femme et lui. Maintenant. En cet instant. C’était quelque chose de puissant et nouveau. Et cela découle d’une manière étrange de cette planète inatteignable. Et alors ? Warren ne ressentait aucune rancœur, aucun regret, aucun remord. Le moment était arrivé. Il avait eu le droit d’exister. Et il avait existé. Que cela s’arrête demain ou ce soir. Que cela ne soit qu’un souvenir agréable à se souvenir. Cela reste la même chose. Le moment existe. C’est tout ce qui compte pour lui.

"Oui on y est allé le lendemain. Après avoir fait le plein sur Cyclopia. Et s'être remis de l'humiliation …"

Maki pouffe doucement. Son père, ce boulet. C'est pour ça qu'elle l'aime autant. Entre tant d'autres choses. C'est une drôle de bête, son père. A vrai dire, il partageait pas mal de points communs avec Trixie. Cette façon d'être qui il est tout simplement, en composant naturellement avec le ridicule. De foncer droit devant, de se prendre les pieds dans le tapis, et de continuer à courir en boitillant avec le tapis enroulé autour de ses chevilles … Maki, elle est comme sa mère, elle s'arrête, elle enlève le tapis, et elle reprend la course ensuite. C'est le moment de le faire d'ailleurs. S'arrêter et prendre le temps de se débarrasser de ce qui l'empêche d'avancer.

"Oooh mon père ne voit absolument rien d'un mauvais œil. Il est effroyablement optimiste …"

Stupide. L'aurait corrigé sa mère. "Stupide. Le mot justement stupide". Elle sourit toute seule, Maki, sachant très bien ce qu'aurait répondu maman Noi juste pour enquiquiner son cher et tendre époux. Bon, elle sait que ce n'est pas tout à fait de ça dont Warren parle, mais c'est plus facile de causer de son père que de dire que oui, oui, avoir aimer Trixie unilatéralement pendant tant de temps c'est pas si mal.

Warren tire un petit sourire à la jeune femme en supposant que cet échec un peu stupide la menée jusque sur son yacht. Mais Maki croit au destin. Depuis qu'elle est tombée sur la rose, elle croit que rien n'est dû au hasard. Ou alors que le hasard fait bien les choses. Ce qui en revient au même à vrai dire. Mais être ici auprès du lightning ne fait que confirmer ses croyances.

"Peut-être …"

Maki répond tout doucement. Pas faiblement non, mais avec une grande douceur en relevant les yeux vers Warren. S'il y a une chose de parfaitement claire dans sa relation avec le lightning, c'est qu'elle est en est heureuse. Peu importe ce que c'est. Peu importe de quelle façon elle tient à lui et de quelle façon il tient à elle. Il est là, auprès d'elle, et c'est tout ce qui compte

"Promets moi quelque chose, Warren …"

Elle commence très sérieusement, en le regardant encore un peu avant de tourner le regard vers l'océan et pointe un doigt vers les flots.

"... ne plonge pas là-dedans. Vu ta couleur je suis pas certaine de te retrouver."

Elle pouffe doucement et fait tourner son index dans l'air avant de le poser sur la joue de Warren. Elle le fait glisser doucement sur sa peau dans une caresse qui s'arrête sous son menton. Et Maki l'attire ainsi pour lui voler un léger baiser. Et puis elle passe un bras autour du sien pour s'aggraver à lui et installer sa tête contre son épaule.

"Si toi aussi tu disparais … là je vais être vraiment très triste. Même sur un bateau de bourgeois, avec du bon rhum."

Elle porte son verre à ses lèvres et ignore les petites larmes silencieuses qui se sont remises à couler sur ses joues. C'est débile, mais cette blague stupide vient de faire remonter sa peine. Maki soupire et se tait en fixant l'étendue bleue devant eux.

- Alors, c’est que l’expérience lui a été utile, ce n’était pas perdu. Je crois que j’aime beaucoup ton père.

Il voyait plus de la force en cet homme que des raisons de l’humilier. Les erreurs étaient humaines, tout le monde pouvait en faire … Mais savoir revenir, le lendemain, pour rattraper son erreur, c’était fort. C’était être courageux et remplit. Warren se sentait emplit de respect pour cet homme dont il ne connaissait rien qu’une erreur… et sa réaction. Il voulait faire ça pour faire plaisir à sa fille en plus… Et Warren remarqua qu’il ferait aussi n’importe quoi pour Maki à l’heure actuelle, même courir après une planète bubble gum. Optimiste et remontant en selle rapidement. L’homme serait un lighning, et là il parle de l’équipe de football, parfait et redoutable.

Il la regarde, cette femme incroyable, la déesse qui ignore l’être. Il la regarde et sourit doucement vers elle. Avec tendresse. Il ne pensait pas que c’était un peut-être. Il était sûr que sa propre planète difficile à atteindre, Trixie, l’avait conduit ici. Parce que lui, il était la planète le second jour. D’une manière étrange, cette histoire avait une comparaison étrange avec leur histoire. Et il aimait ça, Warren. Savoir qu’il pouvait être sa deuxième chance, d’une manière un peu étrange.

- Tout ce que tu veux, dit-il en regardant l’horizon avant de rigoler un peu, je reviendrais toujours. Il suffira d’attendre.

Il la prise dans ses bras, doucement. Il caressa son dos pour lui donner de la tendresse et de la douceur. Elle méritait tellement qu’il se met à genoux devant elle, qu’il lui promette la lune et le soleil. Qu’il lui promet absolument tout ce qui existe sur Terre. Alors, pour le moment, il lui offrit simplement l’étreinte qui semblait lui manquer. Il sourit.

- Je ne vais pas disparaître, fit-il doucement en la lâchant. Parce que j’ai une très bonne raison de rester dans l’horizon de ton regard.

Il essuie les larmes de la jeune femme d’une main et sourit en la regardant.

- Maki, rien de ce que tu feras, diras, penseras, ne pourra me blesser ou me faire disparaître. Tu peux pleurer, si tu en ressens le besoin, mais pas à cause de la peur de mon départ ou ma disparition. Et puis, je suis sur mon bateau.

Il se recula un peu, mit son verre sur la rambarde avant de le faire glisser le long du bord vers l’océan. Eyes s’alluma et une plaque transparente ramena le verre vers l’intérieur du bateau. Eyes s’éteignit avant que Warren se rapproche de Maki pour lui faire une fausse confidence.

- Eyes n’aime pas réellement perdre son propriétaire.
- Cela est faux, fit Eyes, je n’aime simplement pas la paperasse expliquant votre disparition.
- Dois-je craindre de disparaître ? répliqua-t-il en relevant la voix.
- Non. Mon système de localisation sophistiqué me permet de sonder les océans. De plus, connaissant vos donnés biométriques, je pourrais vous retrouvez n’importe où.

Warren s’approche de la jeune femme et prends son téléphone dans sa poche avant de le monter à Eyes.

- Eyes, rajoute-toi dans le téléphone de Maki.
- Je ne sais pas qui est Maki.
- Eyes, fit-il en souriant, rajoute-toi dans le téléphone de Ma déesse.
- Mon application a été rajoutée. Dois-je téléchargé le tutoriel pour Ma déesse ?
- Oui.

Et il rit encore en s’approchant de la jeune femme pour lui parler vers ses oreilles.

- Tu vois, je ne suis pas le seul à penser que tu es une déesse. Nous sommes deux. Dont une qui a littéralement la science infuse.

Il caressa sa joue des lèvres avant de mettre son front contre le front de la jeune femme.

- L’application te permettra de lui demander tout ce que tu veux, où je suis, le temps qu’il fait, un endroit beau sur ma planète, et des informations autre aussi. Il doit aussi y avoir mes fichiers secrets si tu en as envie. On pourrait même faire un dossier pour nos photos. Je compte t’en envoyer encore.

Et il fit un clin d’œil avec humour et joie.

Citation :

Au cas où tu te demandes, non j'ai pas fait les autres rps que j'ai dis que je ferais

Elle lui a demandé de ne pas se jeter dans l’eau pour ne pas disparaître, visuellement. Mais ce n’est pas tout à fait ça qu’elle demande. Même si Makine s’en rend pas compte parce qu’elle l’a dissimulé sous le ton de l’humour. Et puis parce qu’elle pense que les larmes viennent de la “perte définitive” de sa petite rose. Mais se trouver face au fait d’avoir perdu Trixie, et à la perspective de le perdre lui aussi, pour une raison ou une autre … ça la terrifie. Profondément et viscéralement. Mais ça, elle n'en est pas encore consciente. Elle sait que l’avoir contre elle la rassure, que ses bras autour d’elle l’apaise, et elle se contente de laisser couler les larmes sur ses joues. En se disant que c’est juste une pensée stupide. Due à la similitude entre la couleur de l’eau et la couleur de la peau du lightning. Juste ça. Quoi d’autre?

Maki pouffe doucement quand Warren lui rappelle qu’il est, quand même, sur son propre bateau. Oui. Certes. Ca serait plutôt étrange qu’il se casse de son bateau de son propre chef en la laissant plantée là.

“C’est vrai. Et puis un bon capitaine n'abandonne jamais son navire.”

La jeune femme rit de bon coeur à la discussion entre Warren et son IA personnelle. C’est vrai que d’un point de vue purement pratique les disparitions … ne le sont justement pas. Pratiques. Et puis se faire appeler “ma déesse” par la voix artificielle, ça l’amuse beaucoup aussi.

“C’est vrai que si elle a la science infuse … qui suis-je pour protester ?”

Une déesse. Techniquement. Mais. Tant pis. Ça la fait rire et perler le reste de ses larmes au coin de ses yeux. Elle les essuie d’un revers de main.  Elle récupère son téléphone des mains de Warren avec une grande douceur, et Maki fouille dans son téléphone pour voir l’application que Warren y a ajoutée. Elle se demande si … si elle devrait supprimer celle qui localise Trixie. Et puis se dit qu’elle va la garder le temps que … qu’elles continuent de graviter dans la même orbite. Même si ce n’est plus l’une autour de l’autre. Tant qu’elles seront dans la même équipe, et que Trixie continuera à être … Trixie, mieux vaut garder l’application. Pour aller la tirer des mauvais pas dans lesquels elle se collera. Quand elle est dans le coin au moins. Bref. Elle la garde. Elle garde les deux pour l’instant, et puis … Plus tard. Voilà. Maki glisse son téléphone dans sa poche et rit doucement à la “plaisanterie” de Warren, qui heureusement, n’en est pas vraiment une.

“J’espère bien. J’aime bien tes photos … Et puis quelque chose me dit que je risque d’en avoir une certaine utilité.”

La jeune femme se hisse sur la pointe des pieds et dépose un baiser chaste en contraste à ses sous-entendus graveleux. En vérité, elle n’aurait qu’à fermer les yeux pour raviver les souvenirs de la veille … mais les photos, c’est bien aussi.

Et puis Eyes reprend la parole. Annonçant l’arrivée d’un message de la part de Gordon (ce connard de Gordon), lui-même annonçant que Warren doit un rendez-vous aux journalistes. Enfin pas aux journalistes directement. Mais. Celui de la vente aux enchères. Maki ouvre grand les yeux en se rendant compte de euh … bah que il va devoir aller en rendez-vous avec une autre femme, très très bientôt. La pirate a un mouvement de recul pour se défaire de Warren et fait mine de faire quelques pas, avec un petit rire nerveux qu’elle noie dans une gorgée de rhum.

“C’est vrai que tu as participé toi aussi. J’aurais pensé que tu l’avais déjà fait. Ce rendez-vous. Je suppose qu’elle doit avoir hâte de t’avoir pour une journée.”

Maki essaye de masquer son désarroi, et sans doute qu’elle y serait arrivée en temps normal. Mais là tout de suite, après ce qu’il vient déjà de lui tomber sur le coin du nez … Elle n’y parvient pas vraiment.

Warren respire doucement. Il la câline. Il essaie de comprendre les mots qu’elle ne dit pas. Ou au contraire, les mots qu’elle utilise mais sans le remarquer exactement. Il l’écoute, son cœur. Il la sent, l’odeur de ses cheveux, la douce sensation de sa peau contre la sienne. Il veut l’aider. Il veut être là pour elle et lui venir en aide. Il sourit.

- Je ne laisserais pas Eyes au milieu de l’océan, fit-il avec un sourire alors que l’intelligence artificielle se mit à réfléchir si on lui parler ou non.

Elle resta silencieuse alors qu’il sourit de leur discussion. Il aimait bien parler avec Eyes. Il parlait très souvent avec l’intelligence artificielle. Parce qu’elle pouvait le comprendre, l’aider, elle donnait des indications sur ce qu’il devait faire, ce qu’il pouvait faire. L’IA l’aidait pour plein de chose dans sa vie de tous les jours et il était original de voir que sa seule véritable amie avant Maki c’était une personne qui n’existe pas. Il sourit, la regarde faire, la regarde réfléchir de ses yeux humides d’émotion qu’il ne peut pas comprendre. Il a envie de lui caresser les yeux jusqu’à ce que tout le malheur disparaisse définitivement.

- Tu peux en faire tout ce que tu veux, tant que ça reste que pour toi, et il relève un sourcil puis un autre.

Il n’était pas du tout en train de sous entendre que la jeune femme les mettrait en ligne, mais plutôt pour appuyer que la jeune femme puisse faire absolument tout ce qu’elle voulait avec, puisque les photos n’étaient que pour elle. Warren n’avait jamais fait ça. S’il avait déjà fait des photos un peu sexy, c’était pour des magazines ou pour une interview… pas pour une femme parfaite. Il écoute le message de Eyes et regarde la réaction de la jeune femme. Malgré lui, il laissa son sourire se dessiner sur son visage alors qu’il voit son trouble. Cela lui fait plaisir, c’était mal ? Il aimait voir qu’elle n’était clairement pas tout à fait honnête face à la situation.

- J’imagine qu’elle pourrait avoir très hâte en effet …, fit-il en baissant la voix, si seulement elle exister réellement.

Il attendit que la jeune femme se retourne pour voir son visage avant de rire un peu pour se mettre contre la rambarde du bateau.

- J’ai mandaté une personne pour m’acheter, dans l’espoir de passer à la trappe. Malheureuse Gordon a promis des photos et l’exclusivité à un magasin people. Je me retrouve à devoir trouver une femme acceptant de se faire passer pour mon acheteuse pour un date devant les caméras … Tu ne connaitrais pas quelqu’un toi ? Une personne mignonne, magnifique, qui impose le respect … De préférence avec qui j’aurais déjà eu une séance de baise intense et avec qui je me sens bien ?

Il se glissa à côté de la jeune femme pour prendre ses mains, lui faire faire un tour sur elle-même avant de la prendre dans ses bras avant de rire encore.

- Je me demande à qui je pourrais demander ce genre de service…

Non. Ce rendez-vous. Elle n’aime pas. Mais elle n’a pas vraiment le choix. Et elle fronce doucement les sourcils en regardant l’océan, alors que Warren commence à parler de l’autre f-.

“Hein ?”

Maki se retourne avec un regard un peu sombre. Les sourcils un peu froncés. Mais c’est plus de l’incompréhension dans son regard que de l’énervement. Ok, ok, imaginer trente secondes que Warren doive aller à un rendez-vous avec une autre femme l’a un peu agacée. Et être agacée par ça, l’a d’autant plus agacée. De où elle avait le droit d’être jalouse des femmes qu’il pourrait voir alors qu’elle venait de lui expliquer pour Trixie. Ce serait clairement se foutre de la gueule du monde. De la galaxie. De l’univers.

Mais le lightning rit (ce qui agace un tout petit plus MAki à vrai dire), avant de lui donner une explication. Qui la détend nettement plus. Mais la jeune femme lâche un petit rire un peu coincé et un regard en biais un peu revanchard à Warren. Avant d’être bien obligée de lui sourire un peu plus quand il lui prend les mains et la fait tourner avant de la garder contre lui. Elle se déteste presque d’être aussi faible.

“T’es bête.”

Qu’elle râle quand même pour la forme. Avant de soupirer doucement, quand même rassurée, et de bouger un peu pour s’installer plus confortablement dans les bras du lightning.

“Tu es sûr que ça serait une bonne idée ? J’veux dire … j’ai ma réputation. Enfin je suis pas en train de dire que tu vas avoir une quelconque incidence sur ma rép- enfin si certainement, mais je m’en cogne. Mais je suis une pirate, et ça, ça risque d’en avoir une sur la tienne. Pirate et membre de l’équipe adverse.”

Maki se retourne pour faire face à Warren. Elle glisse ses mains derrière sa nuque et ses doigts derrière son crâne qu’elle caresse doucement.

“Je peux tout à fait te rendre ce genre de service Warren. Surtout que ça devrait faire très très chier Gordon et c’est encore plus motivant … Mais j’veux pas qu’on dise des bêtises sur toi. Comme il y a eu des bêtises de racontées sur Trixie et Ahito dans les journaux. Tu ferais peut-être bien d’inviter une belle actrice de cinéma, non ?”

La jeune femme ne peut s’empêcher de grimacer en faisant cette suggestion. C’est du bon sens. Mais ça ne lui plait pas des masses. Et ça … réveille quelques instincts combatifs … Maki approche doucement son visage de celui de Warren et continue :

“Et si elle n’est pas intéressante, tu pourras m'envoyer des textos discrètement … Et si tu t'ennuies, on se fera une partie de billard quand tu rentreras … Et si elle te touche et que tu aimes ça, je saurais te rappeler oh combien tu préfères quand c’est moi qui te prends.”

En parlant, elle a continué de se rapprocher, jusqu'à se retrouver contre Warren, les lèvres toutes proches de son oreille. Et puis elle s’écarte, récupère son verre qu’elle termine avant de se diriger naturellement vers le bar. Comme à la maison.

“Eyes ? Je suppose que tu as de la musique en stock ? Tu peux me mettre ce que Warren écoute d’habitude ?”

Il aime le petit effet de surprise qu’il lit dans ses yeux. Cela l’amuse, pour dire la vérité. Warren aimait bien la taquinait. Cela pourrait même être une activité favorite maintenant, en plus du foot et de la peinture. Le fait de mener en bateau sa délicieuse et incroyable … déesse. Il aurait voulu dire amie, mais ça ne collait pas. Elle était d’abord une déesse avant d’être son amie. La déesse que tout le monde devrait aimer, adore, vénérer. Il sourit alors avec la lueur de la taquinerie dans son regard. Il était bête ? Ouais. Avec plaisir. Il était content d’être bête si c’était pour embêter la déesse.

- C’est une bonne idée, fit-il doucement alors qu’il la regarde, il regarde son doux visage, ses yeux incroyables, il voit sa chevelure qui l’entoure comme l’auréole divine qui lui sied.

Il était si fasciné par cette femme. Qu’importe la quantité de fois où son regard se pose sur elle, il ne la voit que comme la plus belle femme de l’univers et du monde. Il la voit comme la seule être capable de combler son cœur. Il la voit comme … Comme elle était. Il ne mentait pas dans son regard. Il sait ses défauts, il sait ce qu’elle n’aime pas. Il sait que son cœur est déjà pris. Mais ça reste la femme la plus incroyable qu’il eut vu. Alors.

- C’est toi que je veux.

Et c’était la pure vérité. Elle était la seule personne avec qui il se voyait faire cette putain de corvée. Il n’avait aucune envie de se trouver une autre femme, encore moins une belle actrice de cinéma… parce qu’elle était la plus belle, et elle pourrait le lire dans ses yeux. Dans les yeux de Warren, elle pouvait lire qu’il la trouvait belle. Ce n’était plus à dire, de toute façon. Il lui disait depuis le premier jour, et ça ne changerait pas. Même si elle finissait avec quelqu’un d’autres. Il la laisse partir. A peine. Il fait un pas pour rester assez proche d’elle, tout de même. Il ne serait jamais assez proche selon son point de vue.

- Je mets la playist habituelle de Warren, dit Eyes avant que la musique de Citizen Soldier se fasse entendre.

Le groupe de rock envoie des décibels dans le bateau alors qu’il sourit pour attraper la jeune femme par la taille. Il écoutait sa musique pour peindre à l'époque.

- Eyes, envoie une réponse à Gordon. « Ce soir, tu auras ton rencard. Blue Red Fox, à 20 heures ».
- La réponse a été envoyé, dois-je remettre de la musique ?
- Oui.

Et la musique reprit alors qu’il se penche vers la jeune femme pour lui toucher la joue d’une caresse de son nez. Il aimait son odeur aussi, pendant, après, avant le sexe. Il aimait sa voix, de la même manière. Il croit qu’il l’aime bien en plus.

- Si tu veux, on peut utiliser l’holographe pour faire en sorte de faire nos courses, pour avoir notre rencard ensemble, être raccord, je trouve l’idée mignonne, tu en penses quoi ?

C’est elle qu’il veut. Tant mieux. Très bien. Parfait. C’est effroyablement égoÏste, elle en a conscience jusque dans le petit frisson de gêne qui vient hérisser sa nuque, mais crotte. Elle en est bien contente, Maki. Elle a même un sourire qui s’approche de celui de la victoire, au coin des lèvres. Pas qu’elle ait vraiment gagné quoique ce soit. Mais en tout cas, ce genre de déclaration, c’est (encore) une preuve qu’elle ne va pas le perdre. Et là tout de suite, c’est tout ce dont elle a besoin. Ça et ses grandes mains sur ses hanches. Aussi égoïste que ce soit.

“Je valide la musique.”

La pirate se permet le commentaire, parce que dans la culture pirate (bien sûr que oui il y a une culture pirate) la musique, c’est important. En même temps, la musique a toujours été une forme d’art usée et abusée par les protestataires. Dont eux. Alors pour Maki, c’est un peu important que les goûts musicaux de Warren lui convienne pour … pour quoi ? Erm. Enfin disons que la musique écoutée (ou non) par quelqu’un en dit pas mal sur lui quoi. Wala. C’est tout. Erm.

Le lightning confirme avec son (connard) de manager le rencard pour ce soir, ce qui n’est pas sans déclencher une étrange sensation d’appréhension chez la jeune femme. Keep calm, ma vieille. C’est juste un truc qu’il doit à Gordon et vous vous entendez bien, c’est tout. C’est pas un vrai date, on se détend.

“Tu veux qu’on s’habille en Zozo et Zezette ?”

Maki arque un sourcil moqueur à l’attention de Warren avant de sourire plus tendrement et de se tourner complètement vers lui pour lui faire face.

“C’est une expression de ma mère. Quand elle voit un couple habillé aux mêmes couleurs. Elle trouve ça niais. Mais moi je trouve ça très mignon. Enfin j’dis pas qu’on est un couple, mais … puisqu’on a visiblement rencard, ça reste dans la même idée.”

La jeune femme laisse à peine glisser le bout de son nez contre celui de Warren, dans un geste pour l’embrasser, ce qu’elle ne fait cependant pas. Mais le geste est là, tendre, complice, pour signifier qu’elle n’a rien contre l’idée du rencard. Que c’est loin d’être une corvée. Qu’elle est bien contente qu’il ne lui préfère pas une actrice filiforme. Bref. Qu’elle est bien avec lui, peu importe la situation. Et puis Maki s’écarte un peu du lightning, réfléchissant à ce qu’elle pourrait bien se trouver à se mettre pour ce soir.

“Tellement de robes achetées en si peu de temps !!! Bon ok, deux en plus d’un mois c’est peut-être pas beaucoup pour certaines mais c’est bof dans mes habitudes. Ils ont un dress code particulier à ton Blue Red Fox ? J’espère que c’est pas bleu et rouge, parce que c’est moche. Je suis pas une fashionista, mais ça, j’ai remarqué …”

Oui non clairement en terme d’association de couleur, ça pique les yeux des fois. Enfin Warren doit être au courant vu sa couleur de peau. Mais clairement non, Maki n'est pas une grande habituée du shopping, pour des raisons … diverses et variées. Dont pas mal qui seraient démenties par le lightning. Toujours est-il qu'elle n'est pas habituée à se choisir des robes pour des dates, fictifs ou non. Elle fronce le nez en réfléchissant à la question.

“T’as qu’à choisir en preums je verrai bien ce que Eyes aura à me proposer.”

- Contente que mes choix musicaux te plaisent, j’aurais été dévasté que cela ne soit pas le cas, fit-il dans un sourire.

Il lui arrivait aussi d’écouter de la musique classique, sans parole… mais pour le reste du temps c’était du rock. Toujours et toujours. Il avait besoin de ce son dans ses oreilles pour se concentrer. Il en avait besoin pour survivre. Parce que la musique était sa troisième activité préférée. Après le football et la peinture. C’était ce qu’il lui fallait. Il sourit, écarte ses lèvres et montre ses dents blanches… Elle était adorable.

- Je veux qu’on s’habille en Zozo et Zezette, si cela te convient et te tente. J’aime l’idée d’être un peu cliché et complètement romantique avec ma déesse. Tant que toi tu trouves ça mignon.

Il fit un clin d’œil avant de sourire pour se décaler pour profiter de la douceur du contact avec cette femme. Il n’aimait pas l’idée de ne pas être « en couple » avec elle. Mais il savait qu’ils ne pouvaient pas l’être. Pourquoi ? Parce qu’elle aimait une autre personne, et qu’elle avait bien fait comprendre qu’elle appréciait la baise avec lui. Et lui comme un ami. Preuve, elle venait de remettre de la distance possible entre eux. Mais en contrario, elle lui faisait des caresses qui le faisaient douter. Il poserait bien la question, mais il ne s’en sentait pas le courage. Pas encore. Il la regarde. Et sourit.

- Si tu n’as pas envie de mettre de robe, je suis sûr que l’on peut trouver un accoutrement que tu apprécies et dans lequel tu te sens belle.

Et Warren ne comptait pas lui dire l’argent que lui coutera cet accoutrement en question. C’était un cadeau. Il avait besoin de la couvrir d’or et de luxe. Il avait besoin de le faire, et l’envie, et le devoir. Il fallait absolument qu’il lui fasse plaisir. Il avance pour demander à Eyes de lui sortir « la boutique shopping ». Des hologrammes se mirent autour de lui et permettent de montrer des propositions de vêtement, selon des marques, des couleurs, et autres choses.

- Il n’y a pas de dress code à proprement parler. Mais il faut avoir un certain niveau d’élégance, sinon on peut être viré. Mais puisqu’on vient à « mon nom » tu pourrais être habillé de sac poubelle qu’ils n’oseront rien te dire.

Il fait défiler les costumes, ceux qu’il possède déjà, avant de se dire qu’il avait envie d’avoir un costume rien que pour la jeune femme. Rien que pour elle. Toujours que pour elle. Il fait défilé plusieurs costard, s’arrête sur un qui semble pareil que les trois autres précédemment montrer, et il hausse un sourcil pour voir si la jeune femme ne peut pas lui venir en aide, avant de prendre le costume dans l’hologramme et de l’envoyer sur la jeune femme. L’hologramme fit mettre un costume sur elle et il siffla.

- Même en costume, tu es superbe, tout le monde va vouloir te prendre de mes bras.

"Nan mais robe c'est un vaste mot. Y a tellement de modèles que je devrais bien trouver un truc qui me convient. J'avais bien trouvé pour le gala."

La jeune femme vient se placer aux côtés de Warren pour observer Eyes faire. Vraiment pratique ce truc. Pas besoin de vider son placard à chaque fois pour trouver un truc à se mettre. Maki s'amuse toute seule dans son coin du nombre de costumes en la possession de monsieur Galactik Fiotball. Forcément. Entre son image à entretenir et les marques qui doivent lui envoyer des fringues justement pour y associer leur propre image. Mais ça l'amuse. Elle qui a trois jupes, deux robes et une cargaison de joggings ou de fringues techniques.

Mais zéro costume non. Le lightning la fait rire en lui suggérant d'en mettre un. C'est une idée, certes, mais elle est incertaine du résultat malgré les compléments de Warren.

"Ahah t'es mignon, mais je suis pas sûre que …"

Maki s'interrompt en se tournant vers un miroir pour voir à elle ressemble avant que ses ses yeux ne s'agrandissent et qu'elle éclate de rire.

"Mon dieu on dirait mon père sur ses photos de mariage !! Bon avec une perruque et des prothèses mammaires mais l'idée est là."

La jeune femme secoue la tête en riant, constatant une fois de plus combien elle a pris du padre. Sa mère aurait pu être un peu plus généreuse au niveau génétique quand même … Maki retire l'hologramme d'elle en se disant que c'est vachement pratique d'être riche. Même pas besoin d'avoir à essayer les trucs pour voir si ça lui va … Enfin bref. Déjà trouver un costume pour Warren. La pirate fait à nouveau défiler les costumes de Warren avant de retourner vers la boutique.

"C'est moi où t'as que des costumes bleus, noirs, ou gris ? Tu sais quelle couleur tirait vachement bien. Et à moi aussi d'ailleurs, ça tombe bien. C'est un pourpre rouge foncé."

Pas fashionista, mais avec les couleurs, elle s'en sort à peu près. Alors Maki prend un peu les choses en main et demande à Eyes les différents modèles de costumes et de robes qu'elle peut trouver dans cette couleur là. Ouais, non, pas de costume pour la jeune femme, elle n'a pas envie de ressembler à son daron avec Warren. Même si c'est pas un vrai rendez-vous … Un panel de choix s'affiche autour d'eux, et cette fois, la jeune femme ne sait plus trop quoi faire. N'arrivant pas vraiment à s'imaginer dans aucune de ses robes. Elle veut pas avoir l'air d'un mec, mais elle est pas très convaincu par elle féminine non plus. Mais elle connaît quelqu'un qui en est tout à fait convaincu. Warren. Alors elle se tourne vers lui avec un petit sourire.

"Eh bien maintenant faut choisir. Tu veux voir quoi ? Mes jambes ? Une épaule ? deux épaules ? Mon dos ? Mon décolleté ? Choisi pas tout d'un coup, sinon faudra aller fouiller dans la catégorie maillot de bain. Et puis tout le monde aura loisir de mater. "

Elle tente la pique, en se rapprochant subtilement de lui. Et Maki glisse un regard amusé vers le lightning en se demandant bien ce qu'il va choisir.