Il attend Warren. Il attend. Patient. Il attend de savoir comment il va être mangé. Il attend de savoir s’il avait vraiment tout gâché ou, au contraire, avait réussi à rattraper sa connerie… Fin, connerie … il ne savait même pas si on pouvait appeler ça comme ça. C’était un essai. Il devait essayer. De toute façon, il avait le temps. Il attendrait. Mais combien de temps ? Il ne savait pas vraiment. Il se déplaça à nouveau, entre ici et là-bas… Il ne savait pas quoi faire ce soir … la jeune femme l’avait sauvé de l’ennui MAIS maintenant … et bien … il l’attendait.

Il marchait encore quand le message arriva. Il l’ouvrit. Presque en s’attendant à voir un message lui demandant de ne plus lui adresser la parole. Qu’il était un détraqué sexuel et surtout de ne plus la recontacter. Mais à la place, il avait une photo magnifique de la jeune femme. Il pouvait voir la gêne sur ses joues. Il pouvait voir son sourire, ses yeux, sa poitrine et il laissa même échapper un grognement. Il aurait aimé en voir plus, mais c’était de bonne guerre. Le corps féminin avait deux zones intimes et attirantes pour un homme. La veste lui donnait un petit côté sexy. Vraiment sexy. Vraiment très sexy. Il savait déjà ce qu’il ferait, si la jeune femme était pareillement adossée à son canapé, dans son appartement. Il savait ce qu’il aimerait lui faire. Il ferma les yeux.

Clairement, elle n’avait pas la beauté qu’il suivait normalement, mais cette fille était … différente. Il sourit et reprit son téléphone. Observant encore cette femme sexy qui s’ouvrait à lui ainsi. Il se sentait honoré quelque part de sa confiance. Parce que c’était ça, de la confiance. Il ne la connaissait pas. Il était Warren, certes, mais ça n’aurait pas été la première fois qu’une personnalité publique s’amuse avec ses fans.

« Merci à toi, pour ta confiance. Et tu peux me croire, ça me plait toujours autant »
« Tu es magnifique. »

Vraiment magnifique. Elle était plus proche de la déesse que de l’humaine normale. Elle avait quelque chose, dans tout. Sa taille n’était pas un problème pour lui. Ses musclés n’ont plus. Rien en elle n’était négatif pour lui. Elle était simplement incroyablement … Bon. Elle était incroyable quoi. Il ne savait même pas comment l’expliquer, lui.

« Parle-moi de toi. Dis-moi tout. Pourquoi tu joues au football ? Qu’est-ce qui te ferais accepter de me rencontrer ? (loin des paparazzis, bien sûr, et en tout bien tout honneur aussi). Qu’est-ce que tu aimes chez un homme ? »

Décidément. Voilà une deuxième expérience intéressante que lui avait fait vivre Warren. Prendre ce genre de photo était assez loin d'etre dans les habitudes de Maki puisqu'il fallait … et bien avoir un minimum de confiance en son côté sexy pour pouvoir prendre de telles photos. Et les envoyer.

"Tu es magnifique." Maki rougit jusqu'à la pointe de ses cheveux mais secoue la tête d'un air désabusé qui ne va pas franchement avec son nouveau teint. Bien sûr que ça lui fait plaisir. Bien sûr qu'elle n'a pas envie de le montrer. A qui ? T'es toute seule je te signal.

Merci

Elle referme sa veste de jogging sans rien remettre en dessous. Le frottement du tissu sur la pointe de ses seins non sans lui déclencher un frisson. Surtout que pendant une petite seconde, ce sont bien les mains du capitaine des lightnings qu'elle a vu la caresser à cet endroit. Umph. Elle lui lance un regard de reproches, enfin à son image qui joue toujours au foot sur sa télé. Elle en coupe le son, s'asseoit pour attaquer son plat avec nettement plus d'appétit. Et récupère son téléphone.

Maki rit tendrement devant le déluge de questions de Warren et s'applique à répondre à chacune.

C'est ma petite attaquante qui m'a mise en foot. Elle voulait quelqu'un pour garder ses cages de but. Son frère en avait marre de s'y coller. Du coup je me suis proposée. Et c'est parti de là. Son frère, c'est le troisième nouveau joueur des pirates d'ailleurs. L'autre milieu de terrain avec Stevens.

Stevens, il le connaissait comme adversaire. Cela faisait plusieurs années qu'ils s'affrontaient régulièrement.

Pour ce qui est de te rencontrer … la question est presque plus pratique à vrai dire. Surtout en tout bien tout honneur. Xzion c'est vachement loin. Et mis à part ces trois prochaines semaines, j'ignore de quoi sera fait mon emploi du temps.
Je suppose que c'est pareil de ton côté.

Ouais. Ils s'entraînaient, bien sûr, mais puisque Trixie avait son truc de pub sur le genèse stadium et ensuite son séjour sur Akillian … La mine de Maki s'assombrit légèrement. Elle regarde la dernière question de Warren. La traduit autrement dans sa tête. Pourquoi elle tombe amoureuse ?

La passion, je crois. Une personne qui aime tout ce qu'elle fait. Chaque mouvement. Chaque parole. Qui na pas peur de faire ce qu'elle veut et se lance dans ses idées même si elle va s'écraser. Je peux l'aider à se relever, je suis là pour ça.

Ouais. C'est pour ça qu'elle avait craqué pour Trixie, au début. Et puis tout le reste aussi après. Mais. Elle va peut-être éviter de la décrire. Surtout qu'elle vient de commencer un peu. Erm. Et puis Trix va aller sur Akillian. Et vraiment, elle espère que ça va bien se passer. Enfin. Bref.

J'aime les gens qui font ce qui les rend heureux.

« Avec plaisir »

Fut ce qui fut envoyé à la jeune gardienne de but. Warren vérifia rapidement leur différence d’âge, conscient qu’il aurait dû le faire avant puisque … comme il l’avait pensé plutôt, il avait toujours eu le même physique depuis douze ans. Mais elle avait l’âge pour être draguer, sans subtilité, par un homme qui savait ce qu’il voulait. Elle. Lui. Une douce et quelques jets bien placés. Pas l’idéal de penser à ça alors qu’il était nu dans son appartement … mais comme il l’avait dit plutôt, il était seul. Il reçu tous les messages et attendit avant d’y répondre. Une impression au bout des doigts sans réussir à mettre le doigt dessus. Il relit tout. Tout depuis le début. Repasse devant la photo d’elle et sourit. Son corps chaud à imaginer celui-ci contre lui. Il pouvait presque deviner la forme de ses seins sur ses mains… Mhh. Bon. Répondre. Fantasmer plus tard. Peut-être même se toucher s’il le sentait. On verra. Plus tard.

« Je vois » Et il pensait vraiment voir l’image qui se dessiner derrière tout ça maintenant qu’il avait tout relu depuis le début.
« Elle a eu raison alors. Tu es devenu une bonne joueuse. Elle ramène des bons éléments dans l’équipe, cela va être compliqué de continuer à vous battre alors »
« Alors prévoyons de nous voir dans trois semaines ? Comme ça je me réserve cette honneur »
« Ma vie est malheureusement plus millimétré que la tienne, et je retrouve avec un emploi du temps qui dépasse l’entendement, mais je vais me faire de la place. »

Pour la suite … C’était plus compliqué … mhh… comment dire à une femme qui l’intéresse sexuellement et un peu émotionnellement qu’on était pas DU TOUT ce qu’elle venait de décrire. Même l’opposé. Il ne demandait pas d’amour avec un grand A, mais passer du bon temps, profiter de l’attirance qu’il y a entre eux … et de leur compatibilité parce qu’après la photo, il n’avait plus de doute là-dessus… Cependant… il n’était pas passionné. Il ne l’était plus. Il n’aimait pas la moitié des choses qu’il devait faire. Il ne pouvait pas se permettre de faire ce qu’il voulait, pour tenir sa réputation en ordre.

« J’ai de la concurrence » écrit-il finalement avant de continuer sur un autre message une minute complet plus tard. « Je suis plus un amuse-gueule que ce que tu décris, est-ce que cela signifie que tu comptes m’éconduire ? »
« Cela fait longtemps que je n’ai pas fait ce qui me rends heureux. Sauf sur le terrain. Et ce jour-là, au gala, ou j’étais heureux de déstabiliser une femme incroyable ce qui m’a poussé à donner mon numéro de téléphone. »
« Je ne donne pas vraiment mon numéro à n’importe qui… et je n’envoie pas non plus des photos. »

Il posa son téléphone sans relire les messages. Il était parfaitement honnête avec elle. Il n’y avait rien de cacher dans les intentions ou dans ce qu’il était. Un amuse-gueule. Il n’était pas ce qu’il paraissait être. Warren était fatigué d’être un autre. Après douze ans, il espérait être habitué mais ce n’était pas le cas. Et il n'était clairement pas ce qu'elle décrit. Merde. Pourquoi il disait tout ça à une femme dont il n'avait parlé que deux fois, littéralement ...

Ouais, on espère bien vous casser les pieds pendant la cup cette année. Trix est persuadée qu'on va aller en finale. Mais elle est aussi persuadée qu'elle arrivera à me porter un jour, alors …

C'est beau de rêver.

Si dans deux semaines c'est bon pour toi, ça m'arrangerait plutôt
(Oui, je deviens exigeante)

Oui. Pourquoi pas ? Pourquoi pas se jeter à l'eau après tout. Au pire, ce sera juste une bonne soirée de plus. Et Warren ajouté à son "tableau de chasse" ahah. (Oui bon c'est plus lui qui risque de l'ajouter elle en bas de sa liste de conquêtes mais bref.) Et puis. Ce sera la semaine où …

De la concurrence ??

Elle ne comprend pas ce message. Elle a le temps d'y réfléchir avant que les autres massages n'arrivent, mais elle ne comprend pas. Et Maki s'intéresse davantage à la suite et ne peut s'empêcher d'imaginer les émotions de Warren à partir de ce qui transparaît de ses SMS. Elle sent … de la mélancolie ? Ou alors elle se fait un film. Mais. Tous les doutes qu'elle a eu lors de cette conversation ont fini par se confirmer. Alors elle prend le pari de ne pas se tromper cette fois non plus. De toute façon, Maki préfère mille fois se ridiculiser que laisser quelqu'un se morfondre dans la tristesse, les regrets, la peur, ou la mélancolie.

Sur le terrain, je vois ça
Je suis en train de te regarder
Attends

Elle se lève pour vérifier quel match elle est en train de regarder.

C'est la demi-finale d'il y a sept ans
Ça ce voit que tu adores jouer, tu es incroyable
Tu es l'un des joueurs préférés de Trix exactement pour cette raison, d'ailleurs

Mais si ça te fait plaisir de m'envoyer des photos tu peux continuer
Je veux bien faire me forcer à les regarder pour te faire plaisir

Elle le taquine un peu. Se doute que ce n'est pas avec une simple blague qu'elle va lui remonter le moral. Elle hésite un moment. Et puis active la fonction vocale de son téléphone.

"Qu'est-ce qui te rend heureux, Warren ?"

C'est une simple question. Qui ne nécessitait absolument pas un vocal. Elle aurait pu se contenter de le taper. Comme tout le reste de leur conversation. Mais Maki a envie qu'il l'entende. Qu'il entend sa voix et ma sincérité de la question. Qu'elle ne fait pas que poser la question de façon mécanique pour la poursuite de la conversation. Elle veut vraiment savoir ce qui l'a rendu heureux. Savoir ce qu'il a perdu. Et savoir comment lui rendre un peu du bonheur perdu en chemin, aussi. Peut-être.

« Ce n’est pas impossible. Peut-être pas la cup, peut-être pas cette année. Mais les pirates rencontraient des difficultés à gagner à cause des risques avec la technoïd. Maintenant, cela doit être plus léger, et au moins vous pourrez finir vos matchs ».

Il se souvient de chaque match avec les pirates. Et à chaque fois, ils avaient fait des trésors d’ingéniosité pour disparaître et souvent … Avant la fin du match. Parfois une minute complète, parfois quelques secondes, parfois d’un coup, parfois progressivement… Quand en plus de la stratégie pour jouer il fallait penser à la stratégie pour jouer il fallait penser à la stratégie pour disparaître, cela devait faire perdre du temps.

« C’est bon pour moi »

Il nota que dans deux semaines, il annule tous ses rendez-vous du soir pour quelques jours, pour être large et n’en reprendra pas. Il remarque aussi un message rouge sur son planner. De la part du gala de bienfaisance … Qui lui rappelle que le grand Warren attend de ses nouvelles pour son rendez-vous, puis qu’il s’était lui-même acheté. Il eut un rire. Bon, ça c’était fait.

« De la concurrence, pour me décrire moi quand je te parle de ce que tu cherches dans l’amour »
« Tu vois ça ? »
« Oh. Une photo n’était donc pas suffisante ? Il faut une vidéo en plus ? »

Bien sûr il rigolait … mais il ne pensait pas que la jeune femme puisse être en train de le regarder, lui, dans les rares moments où il se sentait bien. Il avait plusieurs fois un sourire ironique sur le visage pendant les matchs, cela depuis le début. Un sourire qui veut dire « je suis là, maintenant, place ». Parce que c’était ce qu’il pensait au début. Il était là. Il donnerait de l’argent à sa famille. Il l’aiderait et deviendrait célèbre pour eux. Warren se leva et sorti un sac, un sac qui ne le quittait jamais. Ouvrant l’album photo, il regarda les quelques images qu’il avait de sa famille. Il avait fait tout ça pour eux. Toujours. A jamais. Et il avait remplit sa vie de luxe, d’élégance, de réputation, pour eux. Mais il sentait le manque dans son cœur.

« Tu la remercieras alors. »
« Je note que je dois te donner envie de me regarder maintenant… intéressant ».

OUI. Il préfère largement essayer de dragouiller que de penser à sa famille ou à son manque de passion dans la vie. Même peindre … Il ne le faisait plus depuis longtemps et n’avait plus la foi. Ouvrant le vocal, il se surprit à se fondre dans le canapé pour l’écouter. La question était compliquée. Il n’en savait rien. Vraiment rien. Mué par une pulsion, la même que celle de la jeune femme pour le vocal, il fit la couche au-dessus. Elle le regardait bien en vidéo, pourquoi pas lui donner plus de ressource. Il s’assit en tailleur sur le canapé, mit un oreiller sur sa partie génitale et alluma une vidéo qu’il envoya pour lui répondre.

- Ce qui me rends heureux ? dit-il à l’écran, voilà une question bien personnelle et compliquée. Je suis heureux de gagner, de pouvoir aider les gens que j’aime et de pouvoir sourire. Je ne sais pas ce que tu connais de ma vie « officielle » mais ce n’était pas une enfance aussi rose que la suite de ma vie. Ma mère m’a appris à être heureux juste en faisant naître un sourire sur le visage d’un autre. Et quand je joue au foot, je fais sourire, je fais crier, je fais sauter les gens sur leur siège alors que leur cœur bat plus vite que le mien. Le foot me rend heureux. Mais pour le reste … Je ne suis pas quelqu’un de bien passionnant.

Il arrêta la vidéo avec un sourire à peine triste vers elle. Et renvoya un :

« à toi, qu’est-ce qui te rend heureuse ? »

Quand Warren lui dit de remercier Trixie de sa part, Maki pense sincèrement à le faire. Et puis elle réalise que dans ce cas là, il faudrait sans doute expliquer comment elle peut être en mesure de rapporter les paroles de Warren. Et donc d’admettre qu’ils ont bel et bien discuté. Et Enox serait capable de la saouler pendant les trente-cinq années à venir en lui disant “tu vois, j’avais raison !”, ce petit fumier. D’ailleurs, en parlant d’Enox … Maki télécharge la photo de Warren avant de la supprimer de la conversation, et l’enregistre dans un dossier dans lequel même Enox ne pourrait pas fouiner. C’est lui qui lui a certifié. Et elle prend le risque de lui faire confiance sur ce coup-ci. Alors que ça se trouve c’est un lien direct vers un cloud à lui … Mais nnoooooonnnnnnnn …

Un vidéo apparaît dans leur conversation, et en voyant un Warren pas très habillé sur la miniature, elle se dit qu’elle va devoir faire pareil avec la vidéo, erm. Mais elle la regarde quand même avant. Maki se surprend à sourire tendrement face à l’image de Warren se confiant à elle. C’est. Dingue. Ce qu’elle reconnaît dans ce qu’il dit. Dans l’émotion de sa voix aussi et dans son regard. Elle croit; Ils n’ont pas vraiment les mêmes yeux mais … il lui semble bien comprendre. Et son sourire à la fin de la vidéo. Celui de quelqu’un qui a perdu quelque chose qu’il aime. Ou quelqu’un. Elle a les mêmes depuis quelques jours. Elle reste songeuse un instant, avec cette envie un peu déplacée certainement de lui faire un câlin pour le réconforter. Elle repasse la vidéo quand un nouveau message apparaît.

Ce qui la rend heureuse elle ? Maki quitte la conversation pour se retrouver sur la page d’accueil de son téléphone. Et son fond d’écran. Sans réfléchir, elle en fait une capture qu’elle envoie à Warren. La photo date un peu, mais on peut l’y voir relevant un bras vers le ciel, auquel est suspendue une Trixie qui ne touche plus le sol, visiblement hilare. Maki se demande parfois si elle est la seule à avoir remarqué son regard et son sourire vers Trixie sur cette photo. Mais bon. Personne ne lui en a jamais parlé, alors elle se dit que non. La vérité, c’est que tout le monde les a vu. Et pas que sur cette photo.

Maki prend une grande inspiration et se laisse tomber sur le dos, dans son lit. Et repasse en vocal pour répondre à la question de Warren.

“Ca nous fait là un drôle de point commun, Warren. C’est pas le foot que j’utilise pour faire sourire les autres mais … oui. J’aime entendre les autres rire. Surtout mes parents. Surtout ma mère, en fait. Elle est tellement impassible.”

Maki se marre, hachant un peu ses mots.

“Pour te donner une idée, maintenant qu’elle a arrêté de … d’emprunter des choses à la technoïd, elle s’occupe de filtrer tout le porno qui passe entre nos mains. Pour vérifier qu’il n’y ait rien de dégueulasse ou glauque. Et elle fait ça en fumant un cigare et en jouant aux cartes. Elle est folle.”

Maki s’arrête de parler, pour prendre le temps de rire. Ça la fume tellement. Presque à chaque fois qu’elle entre chez ses parents, y a du porno à la télé et eux qui font leur petite vie normalement de pirates retraités à côté.

“Mes parents sont fous. Enfin bref. Mais oui. Je comprends … Sinon, il y a les raves pirates que j’aime beeaaauuuucoup. Surtout la partie à la fin quand ça tourne en confidences aux aurores. En tenant les cheveux de celui ou celle qui tient le moins bien l’alcool … En fait, je crois que c’est partager des choses avec les autres qui me rend heureuse. Tout simplement.”

Warren, lui, n’avait pas de dossier spécial. S’il l’enregistra c’était juste pour « au cas où » (C EST-CE QU’ON DIT). Parce qu’elle était belle. Et qu’il avait envie de la regarder encore. Il reçu la photo et comprit tout de suite, avec certitude, ce qu’il savait déjà. Toujours en tailleur, il pencha la tête. Si Maki avait eu une chance avec la rose, elle ne serait pas en train de parler avec lui, n’est-ce pas ? ll observa son regard. Non. Cette femme était le genre loyale et fidèle. Elle n’était clairement pas comme son ex. Alisson n’était pas une personne loyale et fidèle. La jeune femme était vraiment … Parfaite. Il enregistra la photo aussi, mais compter bien la couper plus tard. Aucune envie que les gens pensent qu’il s’intéresse à une petite fille… Oui parce que Trixie, elle doit avoir huit ans dans sa tête.

Il écouta le vocal avec intérêt, se désolant qu’il ne puisse pas voir son visage un peu mais utiliser les données qu’il avait pour se figurer de son sourire. Oui, ils avaient eu une conversation un peu osée, mais son sourire était facile à se figurer mentalement. Il l’écoute et sourit. Il aimerait pouvoir parler de sa mère ainsi. Au présent. Il sentit son cœur se serrer. Officiellement, il était orphelin. Officiellement… il l’était… Il n’avait plus de mère. Et en soit, c’était le cas. Il n’avait plus de mère depuis douze ans. Il était seul. Sa famille lui manquait tellement. Il ressentit une pointe de jalousie alors qu’il reprit une vidéo pour elle. Il ne remarquait pas que ses yeux étaient un peu embrumés… ni que son sourire passait plus simplement pour de la tristesse que pour quelque chose d’heureux. Il avait toujours de quoi se cacher au cas où, bien que la vidéo ne puisse pas être dérangeante. On ne voyait que son buste et on pouvait deviner sa position.

- C’est un super travail que fait ta mère. Si elle pouvait enlever toutes les vidéos de « moi » au passage, fait par une IA, cela m’arrangerait grandement. Il va de soi que je n’ai jamais fait de films pornographiques, quel qu’il soit, il fit un soupir, encore moins quand c’est complètement dérangeant.

Une vidéo qui a été supprimé était une « Attraper par le patron en train de me masturber »… Il n’était pas sûr de sa réaction s’il attraper un de ses femmes de ménage en train de se faire du bien en regardant un match sur sa télévision … Ce qui était SÛR c’était qu’il ne la toucherait pas. Il serait plutôt désespéré qu’autre chose. Il lui demanderait de repartir loin… Mais si c’était Maki. OH. Il allait oublier ça.

- Tes parents semblent vraiment funs, dit-il avec cette pointe d’envie qu’il cacha en tournant la tête de chaque côté, et les pirates aussi. Mon équipe on ne se permet pas trop les débordements. Notre sponsor tient à notre réputation. Pour lui, c’est une des rare chose qui compte.

Pas de relevage de cheveux pour lui. Déjà, il n’en a pas … et puis aucun lighning ne le ferait … Ils savaient tous ce qu’ils risquaient à ne pas faire ce que le sponsor voulait. Il préféra sourire. C’était son sponsor qui interdisait tout lien entre lui et sa famille. Pour le bien de sa famille.

Je lui demanderai de me les envoyer
Et je les effacerai personnellement

Elle le charrie bien sûr. Mais encore une fois, elle a la sensation que ça ne va clairement pas suffir. Elle hésite sur la marche à suivre, parce que. Déjà elle ne le connaît pas. Ce n’est son rôle, ni sa place de … que quoi ? De chercher à savoir ce qui ne va pas, ou juste de lui offrir une épaule pour reposer ses peines un moment … Mais en plus, elle a un peu l’impression d’avoir aggravé le problème tout à l’heure. En lui demandant ce qui le rend heureux. Alors bon, elle n’a vraiment pas envie d’en rajouter une couche.

Mais Maki, s’inquiéter pour les autres, c’est son damn rôle dans l’univers. Alors c’est assez impossible pour elle de se résoudre à ignorer, ou en tout cas faire semblant d’ignorer, le mal-être qu’elle a vu dans ses yeux et son sourire. Et entendu dans sa voix. Elle grommèle. Regarde autour d’elle les murs couverts de photos de ses amis et connaissances plus ou moins lointaines, pour choisir un angle où on n’en voit pas trop. Elle vire les vêtements qui traînent sur son lit et vérifie sa tronche dans le retour caméra de son téléphone. Ok. Bon.

Elle s'assoit en tailleur sur son lit, hésite encore une seconde. Elle se rend seulement compte que son coeur bat vachement fort, mais fait abstraction. Ça doit être normal de ressentir ça quand on est sur le point de téléphoner au capitaine des lightning, haha. Ptn non mais pour qui elle se prend ?? Il va la prendre pour une tarée. Ouais, elle est soudain persuadée de ça Maki, presque sûre qu’il ne va pas décrocher. Tant pis. Elle lance quand même l’appel en visio. Désarçonnée de le voir quasi illico apparaître sur son écran. Ce qui la fait un peu rougir d’ailleurs. Mais. C’est le sujet.

“Ah. Euh-salut … Excuse mon intrusion mais … Tu vas bien ?”

Warren se demandait vraiment pourquoi… Peut-être que la lassitude face à la rencontre de cette femme avait donné une onde de choc ? Incapable de mentir. Il n’arrivait même pas à faire semblant que tout allait bien dans une vidéo. Il soupira… La photo de sa famille toujours ouverte sur son écran d’album. Il avait envie de pleurer. C’était la première fois en … dix ans ? Parce que les deux premières années, il avait failli arrêter, tous les jours, dire ciao à son sponsor et retourner dans sa famille.

Mais il ne l’avait pas fait. Il avait pleuré, il avait subi, et maintenant il était simplement comme ça. Il n’arrivait plus à changer. Il n’en avait pas le droit. Si on apprenait qu’il avait menti sur sa famille, alors il pourrait y avoir des soucis. La réputation qu’il a, les entreprises, tout ça partirait en valo et il n’aurait plus rien à offrir à sa famille. Quand l’appel vision fut proposé, il n’hésita pas.

Il aurait pu le faire pour une autre personne, surtout vue son accoutrement, mais il suffisait de garder son téléphone assez haut pour qu’elle ne puisse pas voir … ou alors le faire tomber sans le vouloir ? Mhhh. Non. Il savait très bien pourquoi il l’avait appelé et éclipsé la tristesse par le sexe ne marcherait pas… quoi que … la jeune femme pourrait lui faire oublier son nom, il en était persuadé, si elle le voulait vraiment.

- Ne t’excuse pas, fit-il alors que son sourire se fit nettement plus heureux, je suis ravi de pouvoir te voir. Un peu plus.

Il se mordit la lèvre doucement pour ne pas dire « dommage que tu te sois changé ». On a dit pas parler de cul monsieur. En plus, ce n’était pas comme s’il ne pouvait pas aller prendre une femme n’importe où qui serait ravi de lui faire l’amour … Juste … il voulait elle et pour le moment ce n’était pas le moment alors on se calme Martine !

- Merci, reprit-il alors en se posant un peu plus contre son canapé, et elle pouvait voir l’appartement vide de vie qu’il possédait, je vais …bien.

Mais c’était un grave mensonge. Il le sentait et ça se voyait sur son visage.

- Tu m’as juste rappelé des êtres que j’ai perdu et … je me suis senti un peu seul. Mais maintenant que l’on est en appel, ce n’est plus le cas, alors tout va bien.  

Elle a été un peu prise de court par le fait que Warren décroche. Aussi vite qui plus est. Elle le laisse parler. En tentant d’apaiser les battements de son cœur et le rouge sur ses pommettes. C’est bon Maki. T’as plus quinze ans. Même si c’est fucking Warren en face. Et tes pas en train de le draguer.

“Ooh. Je suis désolée …”

Ouais, non, ce n’était définitivement pas son attention que de lui faire de la peine d’une façon ou d’une autre.

“C’est marrant comme évoquer ce qui nous rend heureux peut nous rendre triste.”

Ça lui a échappé. Maki secoue la tête et sa chevelure en même temps. Elle n’a pas envie de remuer le couteau dans la plaie. Même si elle ne sait pas trop quoi dire d’autre. Come au gala, ou elle avait fait fonctionner son cerveau comme une folle pour trouver un truc à lui dire qui soit un minimum intéressant. Elle avait été tellement impressionnée.

Maki se perd un peu dans la contemplation du visage de Warren qui lui fait, presque, face. Il est … il est. Vraiment. Il dégage un truc, une présence indéniable. Elle soupire tout doucement, et un petit sourire vient étirer le coin de ses lèvres.

“Tu sais, tu es aussi impressionnant torse nu au téléphone, qu’en vrai et en costume. Ou nu sur un terrain de foot.”

Elle a osé !! Maki pince ses lèvres pour s'empêcher de rire et prie pour que ses joues ne se colorent pas. C’est une blague, certes, sans doute un petit flirt aussi. Elle sait draguer Maki quand il s’agit de coller quelqu’un dans son lit. Mais là, c’est tout à fait différent.