La situation Inspiré du Grishaverse (Shadow and Bone)
Serafim et Katerina étaient tous les deux Grisha dans la Seconde Armée. Ils vivaient leur idylle paisiblement jusqu'à ce que l'expansion du Fold les sépare brusquement. Ignorant entièrement le sort qui a été réservé à l'autre, chacun se débrouille au mieux dans ce nouveau monde, jusqu'à ce que leur chemin se croise de nouveau et qu'ils réalisent qu'ils sont désormais mutuellement ennemis.
J'ai 21 ans et je vis au Spinning Wheel, Ravka. Dans la vie, je suis Grisha, Healer de l'ordre des Corporalki et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je me suis retrouvée séparée de celui que j'aime et je le vis plutôt mal.
"- Poliznaya", maugréa Katerina en dépliant un ordre de mission qui lui avait été adressé.
Anja lui lança un regard irrité, son propre ordre de mission dans une main.
- C'est à côté, tu ne vas pas te plaindre non plus ! Moi on m'envoie à Chernast.
- Tant qu'à faire ils auraient pu m'envoyer à Balakirev."
Au moins, aurait-elle pu allier l'utile à l'agréable. Elle n'avait pas revu ses parents depuis l'expansion du Fold, et si elle savait grâce aux courriers qu'ils s'échangeaient qu'ils étaient encore sains et saufs dans leur village natal, la jeune fille craignait qu'ils ne s'exposent à de trop grands dangers en restant isolés parmi les Otkazat'sya. Elle voulait les convaincre de la rejoindre ici, au Spinning Wheel, sous la protection de la couronne et de l'Invocatrice de Lumière. De fait, un long argumentaire écrit ne valait pas une visite spontanée pour les convaincre de vive voix. Tant pis pour cette fois, elle devrait donc se contenter de l'argumentaire écrit.
La petite blonde détailla le papier de plus près. Ils n'étaient que deux affectés à cette routinière mission de reconnaissance : elle et un dénommé Alexei, un Heartrender qu'elle connaissait mal. Le trajet, bien que court, promettait d'être particulièrement ennuyant.
"- Je vais mourir de froid là-bas, grogna Anja de plus belle.
Katerina jeta un bref coup d'oeil à l'ordre de mission de la Tidemaker.
- Au moins ça te fera une excuse pour te coller contre Mikhaïl", répliqua t-elle sans quitter le papier des yeux.
L'ombre d'un sourire moqueur passa sur ses lèvres tandis que son amie bredouillait en démentant l'accusation sous-jacente. Pourtant, il était évident qu'Anja en pinçait pour le jeune homme. Dès qu'il était dans les parages, le pouls de la petite brune se mettait à s'accélérer, ses joues prenaient des teintes cramoisies, et ses pupilles se dilataient excessivement. C'était factuel, et en tant que Healer, Katerina ne pouvait que constater les symptômes pour en déduire la cause.
"- Bon c'est pas tout mais c'est écrit départ immédiat ici, reprit la Corporalki en pointant du doigt une phrase sur son ordre de mission. Je vais chercher Alexeï."
Elle enlaça brièvement son amie et s'éloigna à grandes enjambées direction la salle commune. Ils y avaient rendez-vous pour préparer le départ et les quelques vivres qu'ils devraient emporter avec eux. Ils n'en auraient pas pour longtemps, quatre jours tout au plus. Les missions de reconnaissance étaient surtout utiles pour repérer d'éventuels mouvements de l'armée du Darkling, ou des foyers de rébellion contre les Grishas. Généralement, il s'agissait d'une besogne plutôt tranquille qui ne donnait pas grand-chose d'intéressant.
Alexeï se faisant désirer, Katerina se mit à rassembler de son côté quelques morceaux de viande séchée, du pain noir, et des fruits frais. Elle vérifia instinctivement la présence de ses deux revolvers de part et d'autre de ses hanches. Précaution inutile puisqu'elle ne s'en séparait jamais, mais leur présence était toujours rassurante.
"- Kat ! l'interpella soudain une voix dans son dos.
- Irina.
- Alexeï s'est blessé à l'entraînement ce matin, lui annonça sa soeur d'arme, on va le garder à l'infirmerie quelques jours encore. Le tsarevich a ordonné que tu mènes la mission seule, mais il te prête un cheval et surtout, il te somme de ne prendre aucun risque inutile.
Katerina ne put s'empêcher de froncer les sourcils. A l'infirmerie ? Mais pourquoi n'avait-elle donc pas été prévenue de l'arrivée d'un nouveau blessé ? Elle était de relâche ce matin certes, mais la Healer n'aimait pas l'idée de ne pas avoir eu l'information plus tôt. Elle aurait au moins pu aller prêter main-forte à ses camarades. Néanmoins, en bonne soldate, la Grisha se contenta de hocher brièvement de la tête, prête à obéir aux ordres de son souverain.
- Très bien, répondit-elle. Merci de m'en avoir informée Irina."
Et sans demander son reste, elle referma la sacoche de vivres qu'elle passa à son épaule avant de se rendre aux écuries, où l'attendait déjà une monture harnachée, prête au départ. En l'enfourchant, la petite blonde soupira d'aise. A cheval, elle irait bien plus vite et elle pourrait certainement cueillir quelques herbes médicinales qui lui manquaient sur le chemin du retour. Et le malheur des uns faisant le bonheur des autres, elle n'aurait pas à faire inutilement la conversation sur la durée de sa mission. C'était de bon augure.
Comme avant chaque début de mission, Katerina vérifia la présence de ses deux revolvers - mieux valait deux fois plutôt qu'une -, et passa les doigts sur la petite chaîne à son cou. Au bout de celle-ci pendait un médaillon qui était soigneusement dissimulé sous son kefta. Ce même médaillon qui renfermait une feuille de carnet repliée sur elle-même de nombreuses fois, sur laquelle il lui avait écrit son premier poème. Serafim. A son souvenir, le coeur de la jeune fille se serra. Il lui manquait, chaque jour et chaque instant depuis maintenant plus de trois mois.
Avant de replonger dans de douloureux souvenirs et se laisser happer par la mélancolie, Katerina mit sa monture en avant d'une brève pression de mollets. Direction Poliznaya.
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winter
Ven 23 Juin - 4:24
Serafim Kovalyov
J'ai 22 ans et je vis en Ravka. Dans la vie, je suis grisha, précisément un Tidemaker et je m'en sors. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je ne le vis pas très bien, car je ne sais pas si ma bien-aimée est en vie.
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Il y avait quelque chose d'irréel à résider au Little Palace, après tout ce qui s'était passé. Depuis trois mois, la routine que suivait Serafim ressemblait à celle qu'il avait suivi lors de ses années de formation : réveil dans les dortoirs, moments fixes des repas, heures de travail. Pourtant, pour ces similarités dans la forme, le fond était entièrement différent. Serafim se sentait perdu. Pendant des années, il pensait avoir trouvé sa place au sein de la Seconde Armée, à servir la Couronne. L'expansion du Fold et la trahison de la Première Armée avaient remis les pendules à l'heure.
– Kovalyov!
À l’appel de son nom, Serafim sursauta et releva la tête de son assiette. Le grisha responsable de l’assignation des tâches se dirigeait vers lui. Il n’était pas inhabituel de recevoir une mission aux heures des repas, quand tout le monde était réuni et par conséquent facile à trouver.
– C’est ton tour de faire le voyage à Poliznaya. Va chercher Ignatiev, vous partez dans une heure. – Est-ce que ça doit vraiment être moi? grommela Serafim.
Le responsable lui envoya un regard sévère, manifestement pas d’humeur.
– Je n’ai rien dit, je n’ai rien dit, rajouta Serafim avec un mouvement de recul.
Lorsque le responsable s'éloigna pour trouver le sujet de sa prochaine assignation, Serafim leva les yeux au ciel. Entendant un court éclat de rire à sa droite, il se tourna vers Ludmila.
– J’espère que tu ne réagirais pas comme ça si c’était le général qui te donnait un ordre, dit celle-ci, amusée. – Je ne promets rien, répondit-il en se levant pour aller chercher Ignatiev.
Avec le général Kirigan, il arriverait à retenir sa langue. Probablement. Il espérait.
Le voyage à Poliznaya était fait par un duo de grishas différents à chaque deux semaines environ, pour aller chercher les ressources qu’ils ne recevaient pas dans leurs livraisons provenant de Ryeovost ou Balakirev. Mais là où ces livraisons étaient effectuées par des marchands qui avaient de la famille parmi leurs rangs ou qui se souciaient davantage de leurs profits que des conflits en cours, leur relation d’affaires à Poliznaya était différente. Les marchands là-bas n’avaient aucune idée qu’ils étaient grishas et pensaient qu’ils n’étaient que des travailleurs de Balakirev. Ainsi, si leurs contacts de Ryevost ou Balakirev cessaient soudainement de les approvisionner, une avenue de commerce demeurerait ouverte.
Malheureusement, ce stratagème nécessitait qu’ils ne revêtent pas leur kefta, trop reconnaissable. Serafim, montant à l’avant du chariot tiré par deux chevaux dans lequel il se rendrait à Poliznaya, grimaça légèrement et ajusta son collet pour une énième fois. Il adorait devoir s’avancer en terrain pouvant se révéler hostile sans protection contre les balles, vraiment.
Une fois Serafim et son partenaire engagés sur la route, la première partie du voyage se fit dans le silence; Ignatiev n’était pas particulièrement bavard. À mi-chemin, étant au tour de l'Inferni de diriger, Serafim lui passa les rênes, puis sa main alla à son bras, où une douleur s’était réveillée.
– Encore blessé? remarqua Ignatiev. – Juste une écorchure.
La dernière fois qu’il avait fait partie d’une opération pour sauver des grishas captifs, il avait prêté son kefta à l’un deux et dans la bataille qui avait suivi, une balle l’avait effleuré. Un peu de sang, de douleur, mais rien qui l’empêchait d’utiliser ses dons de Tidemaker, alors son tour de passer aux Healers viendrait plus tard; certains des derniers grishas ramenés au Little Palace étaient encore dans un état critique.
Acceptant sa réponse, Ignatiev le laissa tranquille. Le paysage défilait devant ses yeux et, après un moment, Serafim plongea la main dans sa poche. Il en ressortit son carnet et le bout de crayon qu’il gardait sur lui. Il avait ce livret en particulier depuis la période d’Avant, mais en trois mois il n’avait pas écrit un seul mot. Il tenta de mettre le crayon à la page, de se laisser inspirer par ses environs, mais c’était peine perdue. Ce n’était d’ailleurs pas la seule chose qui avait perdu son attrait.
Avant, il n’aurait pas été surprenant de le retrouver enfreignant le couvre-feu, réfugié à la bibliothèque pour finir un roman à la lueur de la lune; de le voir oublier de s’entraîner à dévier un courant, comme demandé par les professeurs, parce qu’il étudiait plutôt comment transformer l’eau en glace; de l’apercevoir tenter gentiment de distraire la belle blonde en tête de classe, dont la détermination avait éveillé sa curiosité. Mais maintenant, après que tant de choses avaient perdu leur sens, il semblait parfois que tout ce qui lui restait c’était la Petite Science. Son intérêt à s’exercer et devenir un meilleur Tidemaker était sa seule constante.
Avec une pointe d’humour, il se dit que si Katerina était là, peut-être que ça serait elle, pour une fois, qui aurait tenté de l’éloigner de son entraînement de grisha, au lieu de l’inverse. Il mit fin à cette pensée rapidement. Il était naïf de croire qu'il allait la revoir, trop de grishas étaient morts déjà dans ces conflits. La naïveté, l'idéalisme, il avait donné. Il ne se laisserait pas espérer juste pour perdre pied de nouveau s’il recevait un jour la confirmation qu’elle était décédée. Brusquement, il referma son carnet et le rangea.
Lorsque lui et son partenaire arrivèrent à Poliznaya, ils se séparèrent les tâches. Tandis qu’Ignatiev se dirigeait vers les entrepôts avec le chariot pour y récupérer des caisses, Serafim se dirigeait vers le marché pour se procurer certains objets et ingrédients en petite quantité, dont on lui avait fourni la liste avant de partir. Après quelques minutes sur sa route, Serafim aperçut du coin de l’œil, devant lui, une blonde de la taille de Katerina et son cœur rata un battement.
C’était loin d’être un événement isolé. Le cœur de Serafim vacillait à chaque fois qu’il remarquait une blonde du gabarit de Katerina, qu’il la voie dans une allée ou parmi un groupe de nouveaux arrivants au Little Palace. Bien sûr, ce n’était jamais vraiment elle. Discrètement, il observa le sosie de cette fois-ci, pour trouver les détails qui confirmeraient que ce n’était pas elle et continuer son chemin. Ses cheveux étaient longs, sûrement à la même longueur qu’auraient atteinte ceux de Katerina, après trois mois sans la voir. La jeune femme marchait avec une démarche très similaire à Katerina. Son manteau était rouge vif, et Serafim reconnaissait le tissu, c’était… C’était un kefta? Avec les broderies grises indiquant les talents de Healer?
Kat?
Le cœur dans la gorge, Serafim s’approcha lentement de la jeune femme. Il ne voulait pas non plus terroriser une inconnue s’il se trompait, si elle s’avérait être une autre Healer juste trop similaire à Katerina. Mais chaque pas qui le rapprochait d’elle ne faisait qu’ajouter des détails qui donnaient plus de preuves que c’était elle. Sa posture. La forme de son nez. La teinte exacte de ses cheveux.
Les bâtiments et les quelques passants aux alentours s’effacèrent. Il ne restait que Katerina dans son champ de vision.
Il était assez proche qu’elle devait maintenant l’avoir aperçu, ou peut-être qu’elle avait détecté son cœur qui battait la chamade. Il ne pouvait pas être sûr qu’elle l’avait reconnu, sans le bleu habituel de son kefta. Il lui restait juste assez de présence d’esprit pour savoir qu’il ne voulait pas avoir cette conversation à la vue de tous, même s’ils ne se trouvaient pas encore dans une partie très dense de Poliznaya. Finissant son approche à grands pas, il attrapa son bras et la tira fermement dans une ruelle déserte, la relâchant dès qu’ils furent à l’abri des regards.
– Katerina? dit-il, s’étranglant presque sur son nom.
Espoir, incrédulité, supplication; il voulait que ce soit elle.
Il scruta son visage. C’était elle. C’était elle. C’était impossible que ce ne soit pas Katerina. Il voulait l’attirer dans ses bras et l’étreindre, il voulait qu’elle lui dise où elle avait été ces derniers mois, il voulait qu’elle lui assure qu’elle avait été hors de danger, il voulait prendre sa main dans les siennes, il voulait…
– Tu es en vie, rajouta-t-il avec une voix encore fragile et un soulagement immense.
Pendant des semaines, il n’avait pas voulu rêver qu’elle était saine et sauve, jugeant ce souhait naïf. Mais il réalisa que ce qui avait été naïf, c’était de croire que juste parce qu’il s’était empêché d’y penser, il n’avait pas espéré – désespérément espéré – qu’elle était en vie, et qu’il allait la revoir.
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Jen
Ven 23 Juin - 20:53
Katerina Pokrovsky
J'ai 21 ans et je vis au Spinning Wheel, Ravka. Dans la vie, je suis Grisha, Healer de l'ordre des Corporalki et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je me suis retrouvée séparée de celui que j'aime et je le vis plutôt mal.
A l'approche de la ville, Katerina mit pied à terre. Si son kefta de Grisha lui valait quelques regards de travers, être à cheval parmi les piétons n'aidait en rien son cas. Le tsarevich avait mis ses troupes en garde : depuis la rébellion, le vent tournait pour les Grishas et ils devaient se montrer d'autant plus prudent parmi les Otkazat'sya.
La jeune fille se savait relativement en sécurité à Poliznaya, cette ville qu'elle connaissait bien, et dont la plupart des habitants n'étaient pas hostiles aux Grishas - du moins pas encore. Et la petite blonde devait bien se l'avouer, elle était Grisha et fière de l'être : il lui était impensable de courber l'échine et de se cacher pour des accusations infondées envers ceux qui pratiquaient la Petite Science. Elle arborait son kefta rouge fièrement, faisant étalage sans ambigüité de son identité aux yeux de tous. C'était ainsi qu'elle servait sa nation, et elle n'estimait n'avoir rien à cacher.
Fatiguée d'être le sujet d'une attention constante, Katerina finit tout de même par confier sa monture à une taverne au bord de la route et finit le reste du chemin à pied. En écoutant les bribes de conversations des passants, elle avait compris qu'un grand marché se tenait non loin d'ici. Le lieu idéal pour commencer à chiner les dernières rumeurs. Elle en avait fait son premier arrêt stratégique de sa courte mission de reconnaissance.
Bientôt, des fumets de grillade parvinrent à ses narines, tandis que s'élevait le brouhaha d'une foule qui se bousculait. Au loin, les premiers stands de marchands commençaient à se dessiner. La Healer accéléra le pas. Elle était toute proche. Aucune information, même la plus insignifiante, ne lui échapperait. Elle remplirait sa mission avec brio, comme à son habitude, et qu'elle soit seule à l'accomplir n'y changeait absolument rien.
Déterminée, Katerina réajusta le col de son kefta quand elle entendit soudain des pas précipités dans son dos. Qui semblaient se diriger droit sur elle. Son sang ne fit qu'un tour et tous ses sens se mirent en alerte. S'était-elle montrée trop imprudente ? Prête à se défendre, la jeune fille se retourna d'un mouvement vif, la main à sa hanche prête à dégainer son revolver.
Puis elle se figea.
Son coeur manqua un battement, puis un deuxième.
Elle devait halluciner. C'était impossible. Et pourtant, il était bien réel là, face à elle. Sa poigne sembla elle aussi bien réelle, lorsqu'il l'attrapa pour la tirer dans une ruelle adjacente. Sa voix, sa voix, si réelle lorsqu'il prononça son nom. Et son visage qui avait hanté ses rêves et ses cauchemars, était là sous ses yeux. Bien réel. Katerina mit encore une seconde à enregistrer l'information avant que son corps ne l'autorise à réagir.
"- Serafim", souffla t-elle sans oser y croire.
Il était en vie. Et apparemment bien entier. Il allait bien. Il était là. Une vague de soulagement sans commune mesure déferla alors sur la petite blonde. Elle se sentit sur le point de défaillir. Mille et une expressions contraires passèrent sur son visage, avant qu'elle ne fasse un pas en avant pour l'enserrer avec force dans ses bras. Son corps était tangible sous ses mains. Il était donc réellement là.
"- Où étais-tu passé ?" s'enquit-elle alors en lui agrippant le bras avec force, comme pour l'empêcher de repartir loin d'elle.
A la grimace qu'eut le jeune homme, elle relâcha aussitôt son emprise.
"- Tu es blessé ? Montre-moi," ordonna t-elle, les instincts de Healer reprenant le dessus.
C'est alors qu'elle réalisa. Il ne portait pas son kefta bleu habituel, mais une simple tenue de paysan. De qui devait-il se cacher ? Pourquoi craignait-il de dévoiler sa véritable nature ? Katerina sentit son coeur se serrer. Il avait dû être si seul, isolé des Grishas ces longs derniers mois. Il avait dû se perdre. Coupé des siens. La Healer serra la mâchoire, retenant difficilement le flot d'émotions qui la submergeait. Elle ne permettrait pas qu'il souffre une minute de plus. Elle ne permettrait plus qu'il souffre, plus jamais.
"- Viens avec nous, reprit-elle alors plus doucement. Tu n'auras plus à te cacher, tu seras en sécurité auprès de l'Invocatrice de Lumière. La Seconde Armée subsiste encore. Avec nous tous."
Avec Anja, Irina, Mikhaïl, et tous les autres. Et avec elle. Surtout avec elle, pensa t-elle égoïstement. Elle avait besoin de lui à ses côtés. Sans lui, elle n'avait été plus que l'ombre d'elle-même.
Délicatement, Katerina posa sa main sur la joue de Serafim et la caressa du bout du pouce. Elle leva sur lui un regard empli de soulagement et d'affection. Il lui avait tant manqué. Il avait dû tant souffrir. Mais c'était de l'histoire ancienne désormais. Elle le ramènerait à bon port. Il ne serait plus jamais seul, et elle non plus.
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Ven 23 Juin - 23:14
Serafim Kovalyov
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Serafim entendit son nom sur les lèvres de Katerina. Il aurait pu écrire poème après poème sur le ton et la couleur de sa voix, sur son regard posé sur lui, les émotions qui déferlaient sur son visage. Lorsqu'elle l'attira dans ses bras, quelque chose en lui, que la disparition de Kat avait brisé, se répara. Il la serra contre lui aussi fort qu’il pouvait. Fermant les yeux, il déposa un premier baiser sur sa tempe et un deuxième dans ses cheveux.
Katerina recula et lui demanda où il avait été. Il voulait s'empresser d’y répondre, lui dire exactement où il avait été, pour qu’ils puissent y repartir ensemble. Une fois qu'elle serait avec lui au Little Palace, elle serait en sécurité. Avec Katerina à ses côtés, et lui aux côtés de Katerina, ce n'est pas comme si tout rentrerait magiquement dans l'ordre. Mais presque. Il pourrait la protéger, comme elle veillerait sur lui, et peu importe ce que le futur leur réservait, ils l'affronteraient ensemble.
Même si Serafim lui avait fait à peu près la même chose il y avait deux minutes, il ne s'attendait pas à ce qu’en posant sa question, Katerina lui attrape le bras soudainement. Autant avait-il tenté de minimiser sa blessure pour Ignatiev, il fut impossible de retenir une grimace à la poigne de Katerina. Elle n'était peut-être pas une guerrière, mais elle était loin d'être faible pour autant, et elle était tout autant observatrice qu’elle ne manqua pas sa réaction.
Malgré la douleur qui s’était exacerbée sous sa prise, il ne put s’empêcher de sourire, attendri, lorsqu’elle demanda à voir sa plaie. C’était bien là la Katerina qu’il connaissait, toujours prompte à réagir et prendre l’initiative, résolue et travaillante. Ce ne serait pas la première fois qu’elle guérirait l’une de ses blessures. Le plus souvent, s’il s’était blessé à l’entraînement et qu’il la croisait en se dirigeant vers les Healers, elle le soignait avant qu’il ne puisse finir son chemin. C’était pour se pratiquer, avait-elle d’abord déclaré, mais après la cinquième fois elle avait cessé de prétendre que c'était la seule raison.
Tu pourrais admettre que je suis ton patient préféré, tu sais, lui avait-il un jour dit avec humour et affection. Tu es certainement ma Healer préférée. Ce n’était pas si longtemps avant qu’ils se mettent officiellement en couple.
Même lorsque leur formation s'était achevée et qu'ils avaient officiellement rejoint la Seconde Armée, Serafim avait encore l'habitude d'aller directement vers Katerina lorsqu'il devait visiter les Healers après un combat, si elle n'était pas déjà occupée à soigner quelqu'un d'autre. Ça, c'était quand Katerina ne l'avait pas précédé, se dirigeant droit vers lui en s'apercevant qu'il était blessé lorsqu'ils étaient assignés au même champ de bataille.
Avant qu'il ne puisse répondre ou commencer à déboutonner sa chemise (sous laquelle il portait un chandail sans manches) pour lui montrer sa blessure, Katerina continua sur sa lancée. Elle voulait qu'il revienne avec elle, qu'il soit en sécurité, et ça lui faisait chaud au cœur. Ça semblait la preuve qu'il lui avait autant manqué qu'elle lui avait manqué. Mais il était confus par une partie de ce qu'elle disait.
– À me cacher? répéta-t-il, fronçant les sourcils.
Ah, il était compréhensible qu’elle ait cette impression, considérant ce qu’il portait présentement. Il relaxa, son expression s'éclaircissant. Fermant brièvement les yeux, il savoura le toucher de sa main sur sa joue, sa propre main allant tenir le poignet de Katerina pour avoir un point de contact de plus, pour s’assurer qu’elle ne s’éloignerait pas.
Et puis il comprit le reste de sa phrase et fut rempli d’horreur. Il rouvrit brusquement les yeux. Il était sûr qu’elle pouvait lire l’émotion sur son visage – après tout, il n’avait jamais pu cacher comment il se sentait. Savait-elle à quoi il réagissait précisément? Probablement pas. Comment pourrait-elle?
L’Invocatrice de Lumière. Alina Starkov. Katerina faisait partie du camp d’Alina Starkov, le camp qui voulait arrêter le général Kirigan, dont Serafim suivait loyalement les ordres.
Le monde avait été bouleversé, mais Katerina n’avait pas changé. L’instant d’avant, Serafim avait cru cela rassurant. Mais il semblait que Katerina n’avait pas perdu de son patriotisme. Elle avait mentionné la Seconde Armée comme si celle-ci voulait encore dire quelque chose. Peut-être n’avait-elle pas eu le choix. Serafim préférait certainement l’imaginer parmi les rangs de l’Invocatrice de Lumière, qu’isolée sans alliés parmi les Otkazat'sya, avec ses pistolets comme seule protection – aussi précise sa visée soit-elle.
Il était temps de répondre à sa première question. Il avait eu si hâte de pouvoir lui dire où il était ces derniers mois, mais il le redoutait désormais. Il aurait pu tenter de mentir, lui soutirer l’emplacement du refuge de l’Invocatrice de Lumière avant de révéler sa propre allégeance. Cependant, non seulement aurait-elle vu à travers son jeu, mais aussi, elle méritait mieux que ça. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il commencerait à mentir.
– J’étais au Little Palace.
Une si petite phrase, dite presque sans inflexion. Peut-être que si les circonstances de leur conversation étaient différentes, il l’aurait exposé autrement. Il lui aurait parlé de ses avancées dans son entraînement avec enthousiasme, et des changements et ressemblances au Little Palace où ils avaient tous deux grandi. Il aurait mentionné le courage de ses camarades avec fierté et aurait parlé des grishas qu’ils avaient retirés des griffes de ceux qui les voyaient comme des monstres.
Les implications de « J’étais au Little Palace » faisaient leur chemin, il le voyait dans son visage. Ce n’était pas seulement le lieu. Si Serafim et ses camarades ne savaient pas où l’Invocatrice et ses grishas se cachaient, il était au courant que l’emplacement de leur propre quartier général n’avait pas pu être gardé secret.
– Alors, tu veux toujours me soigner? ne put-il pas s’empêcher de demander, peiné, avec un léger sourire amer.
Une façon de prendre le pouls. Si l’univers était de son côté, celui-ci ne lui aurait pas rendu Katerina juste pour lui soutirer de nouveau. Peut-être que Katerina avait suivi l’Invocatrice de Lumière faute de meilleure option, faute de pouvoir braver le chemin jusqu’au Little Palace, et il pourrait la convaincre de revenir avec lui.
Mais quelles étaient vraiment les chances que l’univers soit de son côté?
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Jen
Sam 24 Juin - 20:51
Katerina Pokrovsky
J'ai 21 ans et je vis au Spinning Wheel, Ravka. Dans la vie, je suis Grisha, Healer de l'ordre des Corporalki et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je me suis retrouvée séparée de celui que j'aime et je le vis plutôt mal.
Serafim ferma les paupières au contact de ses doigts et Katerina sentit son coeur se gonfler de bonheur. Son rythme cardiaque ralentit, apaisé. Elle prit tout le temps d'apprécier cet instant hors du temps, hors de tout, où ils n'étaient plus que tous les deux, réunis après tant de mois passés éloignés l'un de l'autre. Cela n'arriverait plus jamais, elle se le jura.
Puis il rouvrit brutalement les yeux. Et ce qu'elle y lit alerta tous ses sens.
"- Serafim ?" laissa t-elle échapper. Serafim, que se passe t-il ?
Il était horrifié. Pourquoi ? Qu'avait-elle fait ? Ou qu'avait-il vu ? Elle n'eut pas le temps de tergiverser bien longtemps. La réponse tomba comme un coup de massue.
- Le Little..."
Le reste de sa phrase mourut dans sa gorge tandis qu'elle s'étranglait en réalisant l'horreur de ce qu'impliquaient ces trois mots.
Un traître. Voilà ce qu'il était devenu. Lui qui était si doux, si bienveillant, si bon. Un traître. Katerina sentit un poignard la transpercer de part et d'autre de la poitrine. La lame glaciale de la réalité, impitoyable.
Serafim reprit la parole avant qu'elle ne puisse former une seule parole cohérente. Si elle voulait toujours le soigner ? La Healer se sentit vaciller. Oui, voulut hurler son coeur. Il était tout pour elle, et elle ne le laisserait pas tomber. Non, répondit sa conscience. Chaque instant qu'elle passait auprès de lui la rendait un peu plus traîtresse à la couronne et à son pays. En avait-elle déjà trop dit ? Etait-elle en danger désormais auprès de celui qu'elle aimait ?
Elle secoua la tête, horrifiée, et détailla les traits du Tidemaker, comme si elle le voyait pour la toute première fois. Son coeur refusait de comprendre ce que son cerveau lui, avait déjà bien enregistré. Il ne pouvait pas avoir fait ça. Pas lui. Et pourtant...
Serafim avait toujours été un idéaliste. Elle le savait et malgré tout, c'était ainsi qu'elle l'avait aimé. Pour son côté rêveur, poète, pour sa sensibilité. Tout ce qui faisait son charme, voilà qui se retournait contre lui. Et contre elle par la même occasion. Elle avait fini par comprendre - ou croire tout du moins - qu'être idéaliste ne signifiait pas nécessairement être stupide. C'était simplement une autre manière, peut-être un peu moins rationnelle mais parfois bien plus plaisante, de voir les choses.
Mais là, la révélation de Serafim dépassait son entendement. Croyait-il en les mensonges de Kirigan ? Ou pire, était-il convaincu que Kirigan était le bon choix ? Elle devait le raisonner. Non, elle ne pouvait pas le raisonner. Elle devait fuir d'ici. Sur le champ. Elle risquait d'aggraver son cas de seconde en seconde. Elle ne devait pas nourrir l'espoir de le raisonner. Mais peut-être tout de même, devrait-elle essayer... Avec les bons arguments la couronne lui accorderait peut-être le pardon pour s'être égaré ? Ou peut-être pas, et dans ce cas, elle perdait son temps à essayer de le convaincre. Si la couronne ne se montrait pas clémente, il était condamné. En réalité, il était condamné dans tous les cas. Même avec un pardon royal, il resterait un traître. A jamais. Cette réalisation lui déchira les entrailles.
Katerina réalisa soudain qu'elle n'avait pas relâché son étreinte. Elle repoussa brusquement le jeune homme. Comme si d'un seul coup, le simple fait de poser sa main sur lui la rendait coupable de haute trahison. Et quelque part, c'était peut-être vraiment le cas.
Incapable de choisir entre la fuite et la confrontation, la petite blonde jeta un regard alarmé aux alentours. Que cherchait-elle exactement ? Une porte de sortie de ce guet-apens ? Ou vérifiait-elle simplement l'absence de témoin à leur altercation ? La ruelle était toujours déserte. Loin du passage et de la foule. Alors elle trouva le courage d'affronter le regard du Tidemaker, douloureusement.
"- Le Darkling... murmura t-elle, les yeux remplis d'incompréhension. Mais pourquoi ? Pourquoi trahir Ravka ? Pourquoi nous avoir trahi Serafim ?"
Pourquoi m'avoir trahie, moi ?
Pourquoi ne l'avait-il pas supplié de le soutirer des griffes de Kirigan à la seconde même où elle avait dévoilé sa situation ? Pourquoi ce ton amère dans sa voix ? Pourquoi ne souhaitait-il pas la rejoindre auprès de l'Invocatrice de Lumière ? De la couronne ? Du bon côté ?
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winter
Lun 26 Juin - 3:19
Serafim Kovalyov
J'ai 22 ans et je vis en Ravka. Dans la vie, je suis grisha, précisément un Tidemaker et je m'en sors. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je ne le vis pas très bien, car je ne sais pas si ma bien-aimée est en vie.
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Serafim n’avait pas reculé. Tout pour voler un moment, une seconde, une milliseconde de plus de Katerina qui le touchait tendrement. Juste au cas où c’était la dernière fois. Elle secoua la tête, horrifiée, et la façon dont elle le regardait… Pendant tout le temps qu’il l’avait connu, il ne s’était jamais complètement habitué à être le sujet de son attention. Son cœur chavirait tel un navire en mer turbulente quand Katerina posait ses yeux sur lui après qu’il l’ait fait rire, après qu’il l’ait embrassée ou après qu’il lui ait donné un poème, lorsque son affection devenait presque tangible.
Ce regard-ci n’était pas un qu’il avait connu. Il n’était pas pour autant plus facile à supporter. Cette mer n’était pas turbulente, mais orageuse, apocalyptique. Elle le repoussa brusquement et il perdit presque pied dans son recul. Les yeux écarquillés, il la regarda, abasourdi, pour un instant. Blessé. Elle aurait utilisé un de ses pistolets, que ça aurait fait moins mal. Ça répondait à sa question, certainement.
Katerina observa alors les alentours, et il se figea, alarmé. Allait-elle partir? Lui tourner le dos pour de bon? Il connaissait sa détermination, sa capacité à aller de l’avant, mais est-ce qu’il s’était mépris de son importance pour elle à ce point? Qu’elle pourrait l’abandonner sans plus entendre d’explications et sans avoir de regrets? Et puis elle affronta son regard de nouveau, et malgré son angoisse, il se détendit légèrement. Tout n’était pas perdu si elle était encore prête à l’écouter.
Il avait repris une partie de son calme – au moins assez pour faire face à cette conversation – lorsque Katerina demanda pourquoi il les avait trahis. Il pencha la tête sur le côté pensivement, un brin confus. Trahir Ravka? Il ne l’avait jamais vu ainsi. Il supposa que d’où elle se tenait, avec son attachement à sa patrie et au statu quo, se ranger du côté du général Kirigan pouvait ressembler à ça.
– Est-ce de la trahison, si on trahit quelqu’un qui nous a trahis en premier? demanda-t-il, d’un calme glacial.
Parce que s’il y avait une trahison qui l’avait taraudé ces derniers mois, ce n’était pas une qu’il aurait commise, mais celle qu’il avait subie. Il se rappelait la crainte et le dégoût avec lesquels les soldats de la Première Armée l’avaient traité. La Première Armée était la Couronne qui était Ravka, et Ravka l'avait trahi en premier.
Ses geôliers n'auraient pas dû avoir le droit de le toiser avec peur; c’était eux qui l’avaient mis en cage comme un chien, pas l’inverse. Qui lui avaient attaché les mains, gardant ses poignets écartés, pour s’assurer de le dépouiller de ses dons de Tidemaker. Qui l’auraient sans doute tué, sans l’intervention du général Kirigan.
– La Première Armée est avec vous, non? Peut-être que tu devrais regarder tes alliés avant de questionner les miens, affirma-t-il, irrité.
Comment Katerina voulait-elle qu’il dépende de la protection de l’Invocatrice de Lumière alors que la Couronne tenait sa laisse, et qu’elle était retournée à leurs côtés à la première occasion? Les grishas avaient besoin de quelqu’un qui allait les défendre impitoyablement, les considérer comme une priorité et pas juste comme une arme à pointer contre les ennemis de la nation. Le général Kirigan était ce quelqu’un.
Il pouvait encore sentir les entraves à ses poignets, sur sa peau, comme si c'était hier.
– Comment peux-tu leur faire confiance? implora-t-il. Après ce qu’ils… ce qu’ils nous ont fait.
Nous, parce que Katerina était grisha, comme lui, comme tous les confrères et consœurs pour lesquels Kirigan allait créer une meilleure Ravka. Se doutant que sa hantise paraissait sur son visage clair comme jour, il se passa une main dans les cheveux, dissimulant son expression pour un moment. Sa main tremblait, s’aperçut-il; il avait un pied dans la réalité et un autre dans le cauchemar qu’il avait vécu il y a trois mois. Il laissa son bras retomber et serra le poing pour tenter de reprendre le contrôle et de revenir au moment présent.
Et dire que Katerina partageait un refuge avec les soldats de la Première Armée. Qu’elle parcourait les couloirs et les pièces de leur repaire et les croisait, les soignait, se liait d’amitié à eux sans rien en penser. Lorsque la Première Armée trouverait l’occasion de se retourner contre les grishas de nouveau, elle ne le verrait jamais venir. La pensée de la retrouver enfermée dans une cage, comme il l'avait été, comme l'avaient été trop de grishas que lui et ses camarades avaient sauvés, allait le rendre malade.
– Katerina, tu n'es pas en sécurité là-bas! s'exclama-t-il, frustré et inquiet, s'approchant d'elle d'un pas.
Bien sûr, le Little Palace n’était pas complètement hors de danger non plus. Mais il préférait certainement la menace d’un attaquant extérieur, d’un ennemi évident, que d’un camarade qui pouvait soudainement planter un couteau dans son dos sans qu’il le voie venir. Il savait ce que ça lui avait coûté la première fois. Plus jamais.
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Jen
Lun 26 Juin - 11:51
Katerina Pokrovsky
J'ai 21 ans et je vis au Spinning Wheel, Ravka. Dans la vie, je suis Grisha, Healer de l'ordre des Corporalki et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je me suis retrouvée séparée de celui que j'aime et je le vis plutôt mal.
Le ton glacial de Serafim la tétanisa. Il n’était plus celui qu’elle avait connu. Il n’était plus celui qu’elle avait éperdument aimé, qui lui écrivait de jolis poèmes et veillait avec elle le soir à bibliothèque pour le seul plaisir de lui tenir compagnie dans le silence de la nuit. Il était devenu un traître, un ennemi de la Ravka. Qui travaillait jour après jour à la destruction de tout ce que les siens avaient construit. Il s’était allié au Darkling, l’incarnation même du mal, et ne se remettait même pas en question. Pire, il se justifiait. Encore pire, il retournait ses propres accusations contre elle. Comme si c’était elle qui avait trahi la cause.
Mais la jeune fille avait une foi aveugle en ses alliés. Contrairement aux dires du Tidemaker, la couronne ne les avait jamais trahi et elle le savait, ne les trahirait jamais. Ceux de la première armée qui s’étaient retournés contre les Grishas avaient été poussés par la peur, cette même peur que le Darkling persistait à semer, cultiver, et faire grandir. L’Invocatrice de Lumière était celle qui pouvait rétablir la paix. Se battre à ses côtés était la seule bonne option envisageable. Katerina leur faisait confiance, à tous, car ils se battaient pour une cause commune : éliminer la menace que représentait le Darkling pour l’équilibre de Ravka.
Ce même Darkling que Serafim servait désormais loyalement et aveuglément.
Elle voulut répliquer. Lui dire que c’était lui qui faisait confiance aux mauvaises personnes. Lui exposer au visage que la couronne n’était pas celle dont le Darkling manipulait l’image auprès de ses suiveurs. Elle ouvrit la bouche puis la referma aussitôt. Non. Chaque mot qu’elle prononcerait en plus pouvait émietter de précieuses informations pour le camp adversaire. Plus elle parlerait, plus elle se rendait coupable de trahison elle aussi.
Aimer Serafim, croire qu’il y avait encore un espoir, ferait d’elle une traîtresse.
Alors Katerina sentit son cœur se fissurer d’un seul coup, avant d’exploser en une myriade de minuscules éclats. Irrécupérable, irréparable. A peine retrouvé, elle devait se résoudre à se détourner de lui. Peut-être, aurait-il été plus doux de ne jamais l’avoir retrouvé. Était-il plus enviable de ne pas savoir ce qu’il était advenu de lui, ou de le savoir nourri par la main de l’ennemi ? La Healer aurait voulu hurler. Pleurer. Exploser. Disparaître. Tout en même temps. Mais son esprit s’était annihilé, et son corps refusait de coopérer. Elle dévisagea le jeune homme, abattue. Si c’était ainsi que leur histoire devait se terminer, elle aurait préféré qu’elle ne commence jamais.
Serafim se passa une main dans les cheveux, et Katerina se prit alors à détailler ses traits qui lui avaient été si familiers. La couleur jais de ses cheveux. La profondeur de son regard. Sa mâchoire bien dessinée, qu’elle effleurait du bout des doigts un bref instant auparavant. Qu’elle n’effleurerait plus jamais. Une dernière fois, elle grava son doux visage dans son esprit. Une toute dernière fois. Car elle le savait, elle n’arriverait jamais à l’oublier. Ni lui, ni l’horrible trahison qu’il avait commise.
Il fit un pas en avant qui la tira brusquement de sa contemplation. Elle eut un mouvement de recul.
« - C’est ici et maintenant que je ne suis pas en sécurité, Serafim, » lâcha t-elle en retour.
Elle était face à l’ennemi. A cause de lui, et de ses choix incompréhensibles. De sa naïveté. Elle se retrouvait simultanément face à l’ennemi et face à celui qu’elle avait tant aimé.
A cette réalisation, une colère sourde s’empara de la jeune fille. Serafim l’avait laissé l’aimer, de tout son être. Il l’avait laissé s’attacher à lui, au-delà du raisonnable. Il avait disparu pendant des mois, la laissant brisée en son absence. De sa disparition supposée. Tout ça pour se retourner contre elle, tout ça pour la trahir et rejoindre les rangs de l’ennemi.
Un ennemi. Elle était donc désormais définitivement face à un ennemi. Son regard se fit soudain plus dur, impitoyable. La soldate reprit le dessus sur la jeune fille détruite. Elle aurait tout le temps de vider toutes les larmes de son corps plus tard. Elle s’effondrerait plus tard. Sa main se posa sur l’un des revolvers à sa hanche. Prête à se défendre, comme face à n’importe quel ennemi. Il s’agissait simplement d’un ennemi au visage douloureusement familier. Et que son cœur continuait à réclamer farouchement. Mais céder reviendrait à trahir. Céder signerait sa fin. Et il ne l’entraînerait pas dans sa chute. Katerina se le jura.
« - Va t’en, gronda t-elle la mâchoire serrée. Je ne dirai pas aux autres ce que tu as fait, prend ça comme un cadeau d’adieu. Mieux vaut qu’ils continuent à te croire mort plutôt que de connaître la vérité. »
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winter
Lun 26 Juin - 19:00
Serafim Kovalyov
J'ai 22 ans et je vis en Ravka. Dans la vie, je suis grisha, précisément un Tidemaker et je m'en sors. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je ne le vis pas très bien, car je ne sais pas si ma bien-aimée est en vie.
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Avec un mouvement de recul, Katerina déclara que c’était ici et maintenant qu’elle n’était pas en sécurité. C’est seulement à ce moment qu’il se rendit compte qu’elle parlait de lui. Malgré la révulsion et l’incompréhension qu’elle avait exprimées jusqu’à maintenant, ce fut seulement là qu’il comprit qu’à cause du camp qu’il avait rejoint, Serafim était devenu l’ennemi. Désespéré, chagriné… Comment lui montrer que peu importe comme elle le regardait, il ne pourrait jamais la considérer comme son ennemie?
– Tu ne seras jamais en danger avec moi, tenta-t-il de faire valoir, mais c’était peine perdue.
De plus, ce n’était pas tout à fait vrai. Avec lui, elle pouvait être en danger. Mais le danger ne viendrait pas de lui, était ce qu’il tentait de lui faire comprendre.
Et puis Katerina mit la main sur l’une des armes à sa hanche et il blanchit, reculant de deux pas en levant les mains en l’air. Elle... Elle s'attaquerait à lui? Mais il tenta d'écarter sa désolation pour évaluer comment s'en sortir. Si elle tirait, serait-il capable d’invoquer une barrière d’eau ou de glace? Il doutait être assez rapide, et même s'il était, cela ralentirait la balle s'il était chanceux, mais ça ne l'arrêterait pas. C’était habituellement à quoi servait son kefta : à le défendre, pour qu’il puisse attaquer. Il avait eu raison de se lamenter de devoir voyager sans. Il n’aurait juste jamais pensé que l’hostilité à laquelle il ferait face viendrait de sa bien-aimée perdue.
Katerina lui somma alors de s’en aller, promettant qu’elle ne révèlerait pas ce qu’il était advenu de lui, et Serafim fut au moins rassuré qu’elle n’allait, semble-t-il, pas tirer. Mais les mots cadeau d’adieu résonnèrent. C’était un adieu alors. Final. Définitif. Il se rendit compte qu’une fois que leurs chemins se sépareraient ici, c’était tout. Il ne la reverrait plus, sauf… sauf peut-être de l’autre côté d’un champ de bataille. Pendant un instant, il voulut tout renier. S’agenouiller à ses pieds et la supplier de le ramener avec lui. Il n’avait plus été le même depuis qu’il l’avait perdue, il avait besoin d’elle, il ne pouvait pas revenir à la vie vide de sens qu’il avait menée lorsqu’il la croyait morte.
Mais il reprit alors ses esprits. Il s’imagina dans leur repaire, à partager son espace et son temps avec la Première Armée et les grishas qui étaient prêts à les côtoyer, à leur pardonner, à leur faire confiance, et il sut que c’était impossible, qu’il perdrait la tête s’il devait vivre là-bas. Il avait pensé qu’il serait prêt à tout faire pour elle, mais pas ça. Ce n’était pas comme si elle l’aurait juste laissé la suivre de toute façon. Non, pensa-t-il amèrement, il était désormais l’ennemi pour elle.
– Ne peux-tu pas écouter… commença-t-il à demander, une dernière tentative, mais il s’arrêta.
Écouter quoi? Ce qui lui était arrivé? Ses arguments en faveur du général Kirigan? Quel bien cela ferait-il? Katerina pourrait chanter les louanges de l’Invocatrice de Lumière pendant des heures qu’il ne serait pas convaincu que cette dernière était le bon choix. Serafim n’allait pas réussir à la persuader de la nécessité du général Kirigan non plus.
Il tenta de refouler les larmes qui lui montaient aux yeux.
– Ok, dit-il doucement. Je m’en vais.
Il acquiesçait pour la rassurer, et pour tenter de sortir d’ici sans recevoir de balle. Une boule dans la gorge, il avala difficilement et recula d’un autre pas, pour mettre plus de distance entre eux. Mais Serafim n'avait jamais été capable de se taire quand il le devait, même quand ça lui causait des problèmes. Ni avec ses supérieurs, ni avec ses amis, et encore moins avec celle qu'il aimait.
– Est-ce que c'est ce que tu ressens aussi? demanda-t-il finalement, troublé. Que ce serait mieux si j'étais mort?
Tant pis si ça lui faisait engager le combat, ou même si elle refusait de répondre. Il devait au moins poser la question. Tenter de savoir.
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Jen
Mer 28 Juin - 16:29
Katerina Pokrovsky
J'ai 21 ans et je vis au Spinning Wheel, Ravka. Dans la vie, je suis Grisha, Healer de l'ordre des Corporalki et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je me suis retrouvée séparée de celui que j'aime et je le vis plutôt mal.
La réaction immédiate de Serafim lui brisa ce qu’il restait encore de son cœur. Deux pas en arrière, les mains en l’air. Il avait réagi comme il l’aurait fait face à n’importe quel ennemi qui menaçait de dégainer son arme. Et en même temps, elle aussi avait réagi comme elle l’aurait fait face à n’importe quel ennemi en portant la main à ses revolvers. Comme s’il n’y avait jamais rien eu entre eux, comme s’ils devaient désormais craindre leurs réactions mutuelles.
Une part d’elle-même refusait encore d’y croire. Mais une autre part, bien plus froide et plus rationnelle, lui intimait que c’était désormais là, la dure réalité. Serafim était devenu un ennemi comme un autre. Sa réaction avait été la bonne. Elle ne poussa pas la réflexion jusqu’à se demander si elle aurait pu tirer ou pas. Elle ne voulait pas connaître la réponse.
Tu ne seras jamais en danger avec moi, lui avait-il promit. Ce n’était pas tant lui, le danger. C’était tout ce qu’il représentait désormais. Tout ce qu’elle s’était efforcée de combattre avec acharnement ces derniers mois. Toute la menace que son camp représentait pour Ravka. Son camp et par extension, lui. Non, en réalité c’était également lui-même, le danger. Elle ne pouvait pas le nier. Il était un ennemi de la Ravka, au même titre que le Darkling l'était.
Katerina lui renvoya alors un regard empli à la fois de dureté et de désespoir. Face à elle, Serafim était entrain de capituler. Mais tandis qu’elle pensait enfin l’avoir fait fuir pour de bon, quelque chose dans le regard du Tidemaker changea. Katerina serra des poings, tendue. Serafim ne savait jamais se taire lorsqu’il le fallait, jamais. Il disait toujours la phrase de trop, celle qui le menait systématiquement au problème. Et en cet instant précis, il avait le regard de ces moments-là. La Healer en aurait mis sa main à couper. Dans l'expectative, elle retira la main de ses armes et se contenta de rester alerte.
Et il lui donna entièrement raison. Elle le connaissait si bien que ça en était douloureux. La question qu’il lui posa fut tout aussi douloureuse à encaisser. Mais le pire, ce fut la violence de la réponse qui s’imposa immédiatement à elle.
« - Peut être bien », asséna t-elle, intransigeante.
Elle n’avait même pas hésité. Par bravade, pour l’éloigner d’elle définitivement, ou par pure honnêteté ? Elle n’eut pas le temps de tergiverser. Un bruit de pas l’interpella sur sa gauche.
« - Kovalyov, tout va bien ? » fit une voix qu’elle ne reconnut pas.
Katerina tourna la tête et se figea. Un grand blond à peine plus âgé qu’eux se tenait dans l’ouverture de la ruelle. Katerina était incapable de se souvenir du jeune homme, mais le silex qu'il tenait fermement dans la main lui donna la seule information dont elle avait besoin. Un inferni. Ses revolvers ne lui seraient donc d'aucune utilité. L'étincelle qu'elle produirait en tirant se retournerait immédiatement contre elle. Alors quoi ? Son cerveau se mit à réfléchir à toute allure. Si elle ne faisait rien, l'Inferni allait rapidement comprendre que quelque chose clochait. Il ne fallait surtout pas lui en laisser le temps. Et il fallait devancer Serafim aussi, piètre menteur qu'il était.
Alors la petite blonde empoigna la chemise de celui qu'elle avait tant aimé, et se mit à la déboutonner sans ménagement.
« - Allez ça suffit Kovalyov, tu ne vas pas m'obliger à te menacer pour te laisser soigner non plus , lâcha t-elle d'une voix autoritaire. Le Général me tuerait s'il apprenait que j'ai croisé des camarades en chemin et que je les ai laissé repartir blessés. Alors donne-moi ce bras et laisse-moi faire mon travail.»
Coup de poker. Si elle n'avait pas reconnu l'intrus, peut-être avec un peu de chance, lui non plus ne l'aurait pas reconnue. Et serait moins enclin à poser des questions fâcheuses.
Ces quelques mots lui arrachèrent la bouche, mais Katerina n'en laissa rien paraître. Le Général. Comme si elle-même était tout simplement l'une des leurs. Comme si elle mettait ses dons de Healer au service du mal absolu. Comme si elle avait trahi, elle aussi. Mais son visage restait fermé, concentré dans sa tâche. Elle lui arracha la chemise et lui attrapa le bras.
La Grisha était volontairement rude dans ses mouvements. Pour la première fois, elle ne voulait pas ménager la douleur. Elle apposa brutalement sa main sur la blessure à peine cicatrisée et tourna la tête pour jeter un regard noir à l'Inferni qui n'avait pas bougé d'un pouce. Il continuait à la dévisager d'un air suspect, le silex à la main.
« - Toi aussi t'es blessé ou tu vas juste rester là à nous regarder ? » vociféra t-elle.
Peut-être convaincu par son kefta rouge ou par le ton cinglant de sa voix, l'Inferni finit par ranger son silex et bredouilla quelque chose à mi-chemin entre des excuses et des insultes avant de tourner les talons, non sans un mot pour son camarade.
« - Je t'attends au chariot, alors bouge toi Kovalyov » maugréa t-il en s'éloignant.
Katerina suivit la silhouette blonde du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse. Elle aurait alors voulu avoir la force de relâcher le bras de Serafim, et de lui cracher de s'en aller à son tour.
Mais son instinct de Healer, ou peut-être les restes de l'affection qu'elle lui avait porté, l'en empêchèrent. Elle garda son bras en place et fit passer sa main sur la blessure jusqu'à ce qu'elle disparaisse entièrement. Sans un mot. Sans lever le regard sur lui une seule fois. Une fois sa tâche accomplie, elle lui renvoya sa chemise d'un geste sec et recula pour remettre de la distance entre eux.
Elle n'eut pas le courage d'affronter son regard une dernière fois.
« - Cette fois-ci va t'en pour de bon. Je ne veux plus jamais te revoir Serafim. »