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Ezvana
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Ezvana
Mar 31 Oct - 23:16

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


L'Animal serre la mâchoire alors que bien malgré un sourire en coin vient étirer sa bouche. La fée était joueuse, il l'avait presque oublié et essai tant bien que mal de ne pas être décontenancé par les images qui fleurissaient derrière ses rétines, des sons doucereux excitant sens et lui hérissant le poil. Il aurait voulu lui susurrer des choses aux creux de l'oreille d'une voix de velours et son cœur rate un battement dans sa large poitrine rien que d'imaginer une telle proximité. Pourtant il se retient, musèle cet esprit rieur qui l'animait que trop rarement. Méléän ne pouvait se permettre de telle dérive au vu de l'environnement, il ne voulait pas ressembler à tous ces clients qui ose la toucher et la faire dériver dans une mer sans repère et la faire basculer peu à peu dans les abysses.
Pourtant il lui était difficile d'être impassible devant la beauté naturelle de cette créature qui le charme de son air mutin et de ses grands yeux dorés. Une longue expiration alors qu'un léger rire résonne dans sa poitrine alors qu'elle recule vers sa porte et le regarde droit dans les yeux, une invitation qui serre sa gorge d'un grognement appréciateur et le fait avancer sans même se soucier de cette barrière franchie que cette chambre qui n'était pas la sienne.
Comme hypnotisé par la fée il passe le seuil et il reprend contenance en inspectant les lieux de ses yeux, de son nez. Il pose le sachet kravt sur l'autel alors que son esprit est attiré par tous les détails qu'il pouvait emmagasiner. C'était comme découvrir un nouveau territoire, une terre inconnue qui pouvait receler mille merveilles. Et surtout c'était le lieu intime de sa nouvelle partenaire de mission et cela ne faisait qu'augmenter la valeur de cet endroit.

Sa tête se tourne de profil quand elle referme la porte derrière lui, un sentiment étrange chatouillant sa colonne vertébrale. Pourtant, soucieux de ne pas être de trop dans cette chambre, il n'affiche rien sur son visage, se contente de toucher l'angle d'un meuble, de faire bouger une lanière de perle qui pendait devant son visage. Comme dans tout le Nymphéa l'endroit était beau, mais factice. Il se rendit bien vite compte que ce n'était pas de vraie plante luxuriante qui dévalant le pan d'un mur, que tout ce qui brillait n'était que de la poudre aux yeux. Curieux, il ne peut s'empêcher de glisser ses doigts sur le lit et là au moins la qualité du tissu était au-rendez-vous. Avec un frisson il se demande si c'était vraiment pour le confort de la fée ou… pour les autres.

Une odeur l'interpelle, quelque chose qu'il n'a jamais senti de sa vie. C'était étrange, comme quelque chose qui flotte dans l'air et chatouille ses sens, se dépose sur sa langue en de petites particules qui pétillent. Il voit Pansy s'affairer à broyer quelque chose dans un mortier quand elle lui annonce que c'est de la poussière de fée.
Un long frisson dérangeant glisse le long de sa colonne vertébrale et le courant froid se loge dans son estomac. Il ne savait ce que c'était réellement, mais au fond de lui une hargne lui mange le cœur et lui donne envie d'attraper un poignet fin pour qu'elle arrête son geste. C'était quelque chose qui ne devait pas se faire, il en était certain. Pourtant il baisse le regard, ravale sa langue et ferme un instant ses yeux pour effacer la souffrance qu'il pouvait imaginer, mais ne pas comprendre.
Pendant un instant il reste silencieux alors qu'elle annonce le piège qu'elle voulait tendre aux intrus. Le Loup comprenait l'envie, comprenait le sens de sa réflexion. Mais les poings se serrent et les ongles courts s'enfoncent dans le creux de la paume. Il fallait qu'il trouve un autre moyen, coûte que coûte.

- Je demanderais la clé de l’établissement à Wraith. Cela pourra déjà empêcher la plupart des personnes de franchir le périmètre.

Passer sous silence qu'il était prêt à faire beaucoup pour la protection de cette créature qu'il voyait méticuleusement ranger la poudre dans un sachet. Il payerait le prix qu'il faudrait si Wraith n'était pas coopératif, quitte à blesser toujours plus sa fierté dans un établissement de plaisir. Un espoir faible était tout de même présent, à se dire qu'il prendrait en compte la sécurité de sa plus précieuse créature.
L'approche de Pansy l'arrache à ses pensées, le délicat touché de sa main contre la sienne le tirant du tourbillon sombre. Ce n'était presque rien, un effleurement, pourtant il sentait la chaleur de sa peau sous la sienne et il lui démange de la serrer pour mieux sentir la vie qui pulsait sous cette peau caramel.
Il hoche la tête et pose doucement le dos de sa main dans la sienne, regarde cet échange comme un lien mystique, un petit trésor qu'il devait chérir. Ne pas voir cette aiguille qu'il sent à peine, ce n'était pas cela qui pouvait émouvoir le cœur de ce grand Loup. Parce qu'en cet instant il voulait retourner sa main et attraper la sienne, la presser de façon tendre. Un geste qu'il n'a pas connu depuis des années, peut-être des décennies. C'était comme un mécanisme que l'on perçoit, que l'on a compris autrefois. De vieux réflexe qui trahissent un désir. C'était si simple et pourtant si beau.

Papillon qui déjà se retire, la douceur se s'efface de ses mains calleuses. Se râcler la gorge, frotter l'arrière de son crâne pour chasser l'émotion qui le rend fébrile et s'asseoir dans un grand pouf moelleux qui accueillit son corps massif en s'enfonçant. Son tee-shirt remonte le long de son ventre et il le tire d'un geste sec alors qu'il essaie de se caler confortablement. Il avait l'impression de s'enfoncer dans un flan fait de coton.

- J'aurais besoin de tout ce que vous pouvez me dire sur Wraith.

Le Loup savait que c'était un sujet sensible, qui pourrait faire peur à Pansy qui pourrait se refermer comme une huitre. Plus tôt dans la journée c'était ce qui s'était passé. Aussi il ne répète pas ses questions, attendant simplement une possible réponse.
Se pencher en avant, se frotter les paumes l'un contre l'autre.

- Je sais que c'est compliqué pour vous, mais chaque information peut être cruciale. Je vais moi-même collecter certaines choses, je pense pouvoir trouver un ou deux informateurs. La seule contribution que je vous demande, c'est de m'aider à verser des pots-de vin.

Cela le dérangeait comme une épine qui s'enfonce dans son égo. Il trouvait cela minable de demander à la fée de payer avec l'argent qu'elle récupère lors de ces nuits privées. Mais il n'avait pas les moyens de payer des personnes fiables et Wraith ne devait pas être mis au courant à cause d'une insuffisance pécuniaire. Une seule mauvaise personne et tout pouvait basculer.

Se frotter la barbe d'une main en un geste de réflexion. Méléän devait aussi voir si Pansy était fiable, la journée avait ébranlé le Loup et avait semé le doute. Il était une chose de vouloir se libérer, il en était une autre de faire des actions pour. Il se souvient que trop bien de ces années au centre d'esclaves, de voir le cœur bouillir de ses camarades, mais aucun n'ayant le courage ou la force de regarder droit dans les yeux leurs bourreaux. Il était si aisé de faire taire la flamme de la liberté, d'étouffer les braises qui ne demandaient qu'à flamber. Lui, il avait soufflé dessus, c'était encrassé les poumons à inspirer le visage si près du sol, avait chuchoté des filaments d'espoir à chaque personne qu'il croisait. Qu'on lui écrase le visage dans la poussière, jamais il ne baisserait les bras.
Un voile passe dans son regard alors que les images, que les sensations, reviennent de façon vivent, comme si tout cela ne c'était déroulé qu'il y quelque jour. Son âme sera marquée à vie, tel des lettres de feux gravé directement sur son cœur. Cela fourmille au bout de ses doigts, fait plier l'arc de ses larges épaules. C'était un poids bien lourd à porter.
Relever le visage, admirer la courbe d'une aile scintillante. Était-il vraiment prêt à faire peser ce poids sur celle de la fée ?

- On n'aura pas le temps aujourd'hui. Mais demain, au réveil, je vous fais sortir prendre l'air.

Ses yeux se raniment d'une flammèche, le chocolat de son regard se posant sur le visage de Pansy. C'était l'appel de la liberté, une promesse de pouvoir sentir pour un petit temps l'électricité parcourir son corps. Ce n'était rien, pas grand-chose et c'était tout ce qu'il pouvait offrir. C'était également le moyen de voir si elle tenait vraiment à aspirer à sa libération. Oserait-elle braver l'interdit ? Il fallait bien commencer quelque part, étape par étape.
Un courant d'air extérieur s'engouffre de la fenêtre, vient glisser dans ses cheveux pour les agiter de doux spasmes.
Son cœur se serre puis tambourine comme s'il voulait se libérer de sa cage d'os. C'était peut-être le début de quelque chose.
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Ven 3 Nov - 13:00

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
PANSY'S POV. Seules quelques perles écarlates, c’était tout ce dont la fée avait besoin. L'extraction se joua avec finesse, une légère pression sur l'épiderme suffit pour que le fluide carmin se répande. Une fois la fiole pleine de ce précieux élixir, Pansy veilla à la refermer avec une précaution méticuleuse, résolue à ne perdre aucune goutte de cet ichor qui, bientôt, se fondrait en osmose avec sa magie.
Dans l’intimité du sanctuaire, la sylphide laissa glisser ses doigts sur les contours de la chair fraîchement percée, comme si ces caresses fugaces pouvaient apaiser d'éventuelles douleurs. Aucune lueur de souffrance ne se reflétait sur son visage, et cela n'échappa pas à ses prunelles scrutatrices, qui s’étaient plongées dans celles abyssales du lycan. Celles-ci ne se contentaient pas de les effleurer avec la même légèreté que ses doigts sur son épiderme meurtri. En effet, ces deux regards fusionnèrent, s'enlacèrent avec une tendresse à peine dissimulée, le sien répandant des éclats d'affection dans cet océan d'obscurité.
Le cœur de la sylphide chancela, sous l'emprise du pouvoir subtil des yeux du lycan, et un fugace sourire effleura les lèvres de la fée. La sensation était à la fois exquise et terrifiante. Une telle vulnérabilité n'avait jamais été souhaitée en ces lieux, pourtant elle s'efforça de ne pas la condamner. Elle désirait qu'il puisse pénétrer les replis de son âme, qu'il puisse percevoir la sincérité de son dessein et la fiabilité de ses intentions.
Puis la fée s'éloigna, se dirigeant vers l'autel où se déroulaient ces rites sombres. Ce fut désormais à elle de prélever quelques gouttes écarlates, mais cette fois-ci, elle le fit avec moins de tendresse. Son corps était dépourvu de toute sensibilité. Ils avaient étouffé la douleur en elle, ou peut-être s'était-elle résolue à la fuir, pour ne plus jamais ressentir cette souffrance insupportable.

La voix du loup s'éleva, interrogeant à nouveau la sylphide au sujet de Wraith. Une sensation glaciale parcourut son être, hérissant ses poils, comme si un vent glacial s'était engouffré dans la pièce. Cependant, elle devait réprimer le désir de garder ses lèvres closes si elle souhaitait tracer un nouveau chapitre de son histoire.
Il lui avoua qu'il percevait les conflits internes auxquels elle était confrontée, insinuant que chaque chaîne rompue pourrait être un pas vers la délivrance. Une inspiration lente souleva la poitrine de la captive, tandis qu'elle refermait la fiole qui contenait leur sang mêlé. La liberté tant convoitée semblait à portée de main, et elle se demanda si elle laisserait s'échapper cette opportunité, si elle choisirait de vivre encore des années, voire des siècles, en tant qu'objet de désir pour des étrangers, d’être contrainte de se soumettre à leurs fantasmes. Toutes les terreurs, toutes les douleurs semblaient prêtes à s'atténuer, peut-être même à disparaître à jamais.

Et soudain, il lui fit une offre qu'elle n'aurait jamais osé espérer : la possibilité de s'aventurer au-delà du Nymphéa sans le consentement de Wraith. Sa silhouette, penchée vers l'autel, se figea, submergée par l'émotion. Avant même qu'elle puisse se réjouir à l'idée des potentialités de cette liberté nouvelle, des doutes la rongèrent, sa poitrine était grignotée par la peur, précisément là où la maudite rune avait laissé sa marque.
Wraith lui avait toujours assuré qu'elle ne pourrait sortir sans son accord, mais quels pouvoirs détenait-il réellement ? Lors de sa première rencontre avec l'Ombre, elle n'avait ressenti aucune entrave en sortant des lieux, pas même le moindre frisson. Peut-être que le spectre avait baissé sa garde, convaincu que Pansy n’oserait jamais lui désobéir. Quoi qu'il en soit, les mystères entourant les effets de cette rune demeuraient obscurs. Et si sa décision de les explorer finalement pouvait lui apporter une meilleure connaissance de leur adversaire ? Sans oublier les merveilles qu'elle pourrait enfin découvrir à l'extérieur aux côtés du loup.

— « Et où allez-vous m’emmener ? » questionna-t-elle, retournant lentement sa silhouette en direction du loup pour le contempler, un petit sourire impatient titillant le coin de ses lèvres.

Y avait-il des endroits où il s'égarait pour apaiser son esprit ? Des lieux où des souvenirs doux s'étaient figés dans l'ambre du temps ? Une curiosité naissante éveilla en elle un désir de percer ces mystères, tandis qu'elle cherchait des réponses dans les profondeurs chocolatées des yeux du loup. Se pourrait-il que lui aussi soit sur le point d'entamer un nouveau chapitre de son existence, une renaissance qui s'accorderait à la sienne ? Après tout, elle ignorait tout de l'Ombre, de ce spectre qui aspirait à bouleverser sa réalité. Une étrange similitude la renvoyait à un autre spectre, et Wraith, tout comme lui, l'avait initialement ensorcelée par sa façade bienveillante.
La curiosité qui s'était réveillée en elle ne faisait que s'intensifier. Il était essentiel pour elle de s'assurer qu'elle ne serait pas de nouveau manipulée, de se protéger autant que possible sans ériger de barrières entre eux. Découvrir l'homme-loup, et lui accorder l'opportunité de faire de même, était essentiel pour édifier une confiance mutuelle et inébranlable, une confiance que nulle puissance extérieure ne pourrait fissurer.
D'un pas doux, Pansy se dirigea vers le lieu où le loup était confortablement installé. Elle saisit l'un des coussins qui reposaient sur le lit pour le placer au pied du nuage où il avait pris place. Cette proximité signifiait qu'elle ne cherchait nullement à le repousser, mais plutôt à se rapprocher de lui, là où Wraith et elle se connaissaient à peine. Assise au pied du pouf, elle croisa les bras sur celui-ci, tout en maintenant un contact visuel avec le lycan.

— « Je pense avoir besoin d’en savoir un peu plus sur vous », déclara-t-elle sans détour, ses yeux toujours rivés sur les siens. Aucune hostilité ne se lisait dans son regard, seulement la volonté de dissiper les appréhensions qui la tourmentaient, de laisser les flammes de la révolte l'emporter ne serait-ce que pour renforcer leur confiance. « Par exemple… Pourquoi ressentez-vous un tel désir de me venir en aide ? »

Pourquoi elle, et pas un autre ? Le Nymphéa regorgeait d'âmes égarées, peut-être plus libres que la sienne, mais aucune d'entre elles ne connaissait l'épanouissement en ces lieux, du moins, Pansy en était intimement convaincue.
La fée se percevait comme singulière, mais uniquement en raison de sa rareté. Elle ne croyait pas se distinguer aux yeux des autres par sa douceur, sa beauté, son humour, ou ses compétences. Durant toute sa longue existence, on l'avait convoitée pour la magie qui irriguait ses veines, c'était cela qui la rendait remarquable. Se pouvait-il qu'il en fût de même pour lui ? Elle était convaincue que Wraith n’était pas le seul à la désirer pour ses pouvoirs, pour son espèce. Et c'était cette singularité qui la condamnait à la prudence ici, tout comme à l'extérieur.

— « Et… Vous serez là, pour l’après ? » demanda-t-elle, alors que la crainte planait dans ses yeux, comme une ombre discrète.

La crainte de l'abandon, d'être laissée seule dans l'immensité de l'inconnu, de retomber entre les griffes d'un autre bourreau, la rongeait. Car c'était tout ce qu'elle connaissait, une vérité que Wraith s'était efforcé de lui marteler, afin d'étouffer toute velléité de s'échapper de ce maudit terrier. Il lui avait répété maintes fois qu'en tant que créature unique, elle serait toujours la proie de convoitises, qu’elle serait traquée et exploitée. Il était bien plus simple de se soumettre à un prédateur que d'affronter une meute d'autres sur un territoire inconnu. Ainsi, elle cherchait à s'assurer que leur alliance perdurerait au-delà des portes du Nymphéa. Dehors, elle le désirait à ses côtés, et peut-être pas seulement pour qu’il assure sa protection. Car lorsqu'elle l'observait ainsi, elle pressentait qu’une fois qu’elle plongerait dans ces eaux obscures, elle consentirait à ne faire plus qu’un avec elles.
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Dim 5 Nov - 0:06

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Méléän lut une avidité certaine sur le visage de la fée à l’idée de pouvoir sortir de l’établissement. Il était partagé entre la joie de voir qu’elle semblait aussi enthousiaste que lui à découvrir ce qui se trouvait en dehors de sa prison dorée et entre la peur de la décevoir. Il ne pouvait pas s’éloigner trop loin du Nymphéa pour une première découverte, il ne pouvait que lui montrer des choses anodines du quotidien dont elle était privé. Il aurait voulu la prendre et l’emmener à l’autre bout du continent, lui faire découvrir ce qu’il avait vu de ses propres yeux pour qu’elle puisse avoir des souvenirs gravés dans sa mémoire. Mais à agir ainsi il ne ferait qu’attiser sa peur et il la ferait fuir à coup sûr.

- Cela sera simple, je vous emmènerais prendre le petit-déjeuner dans une boulangerie. C’est la meilleure de la ville. Puis on fera un petit tour afin de digérer et de se dégourdir les jambes. Avez-vous un moyen de camouflé vos ailes ou non ?

Le Loup espéra intérieurement qu’elle arriverait à passer outre ses injonctions dont il devinait sur sa façon de se nourrir. Il ne doute pas qu’une fée mangerait moins que lui, difficile de concurrencer son appétit d’ogre, il suffisait de comparer leurs carrures et leurs espèces. Mais il voulait lui faire découvrir les saveurs simples de la vie, ces petits riens qui accompagnent chaque personne. L’anonymat, c’était ce qu’il pouvait lui offrir.

La suivre du regard alors qu’elle prend un oreiller pour s’installer près de lui, ses bras prêts de ses jambes. Quand elle lui annonce qu’elle veut en savoir plus sur lui, il se crispe, les muscles se tendent sous la peau parcourut de frissons nerveux. Les muscles puissants de sa mâchoire roulent en striures net alors qu’il serre les dents.
Fuir le regard doré de la fée comme si elle pouvait lire en lui tel un livre ouvert. Méléän ne parlait jamais de lui, c'était une règle qu'il s'était imposé dès qu'il a commencé à devenir mercenaire. Dévoiler des pans de sa vie c'était donné des armes contres ceux qui lui voulaient du mal. Bien des fois d'ancien alliés se sont retournées contre lui en prenant les cartes qu'il avait tendues sans réfléchir aux conséquences. Il était l'Ombre, il était celui qu'on ne voit pas. On l'oublie et pourtant il reste toujours dans un coin de pensée, en fond, tel un parfum lointain. On ne devait pas pouvoir l'attraper, l'immobiliser. Tel le vent, il devait être libre. Et cette liberté il l'arracherait de ses crocs d'ivoires s'il le fallait. Il l'avait perdu une fois et plus jamais il ne voulait retomber dans le piège. Ceux qui ont tenté de lui mettre une laisse ont perdu une main. Il pouvait bien baisser les yeux, mettre un genou à terre, s'humilier pour les plaisirs pervers des autres, jamais son cœur ne cesse de chanter la liberté.

Aussi il n'avait rien à dire sur lui. Il n'était pas intéressant et ses propres émois étaient privés. Il ne saurait comment décrire parfaitement ce qu'il pouvait ressentir, plus à l'aise pour grogner que pour articuler. Il était vieux dans l'âme, de celui qui a trop vécut et qui a les épaules basses à force de soulever sa propre douleur, éreinter par la vie comme la pierre par le courant de la rivière. Plus le temps passe, plus il se renferme sur lui-même, s'isolant quitte à souffrir de cette situation, préférant fuir l'opportunité de se faire trahir.
Pourtant, il comprenait la curiosité de Pansy. Il ne pouvait pas lui en vouloir, c'était même saint qu'ils s'échangent des informations pour améliorer leurs liens, le souder de façon durable. Et puis si elle était aussi seule que lui dans cet établissement, elle ne devait pas avoir l'habitude de cohabiter avec d'autres créatures.
Mais quand elle lui pose sa question, il plisse les yeux brillants d'émotions, tourne son visage pour enfin la regarder de face et ne pas se détourner d'elle. Plonger dans ses yeux en fusion en ne voyant que la pureté s'y refléter. Il n'y avait nulle malice, aucun égo ayant besoin d'être flatté. C'était une question sincère qui le touche profondément, bien plus qu'il n'oserait l'admettre.

- Parce que l'injustice me met hors de moi. Parce que dans ce monde, tout le monde n'a pas la chance d'avoir la liberté d'agir. Parce qu'une créature telle que toi ne devrait pas être prisonnière entre ces murs, mais pouvoir s'épanouir là-bas, ou d'autre cœur pourraient résonner en même temps que le tient.

Parce que tu mérites d'être libre.
L'émotion lui noue la gorge et l'empêche de pouvoir prononcer un mot de plus. Les sourcils se froncent, un pli se forme sur son front alors qu'il essaie tant bien que mal d'adoucir les angles de son élan protecteur, ne se rendant même pas compte qu'il était passé au tutoiement dans la dévotion de ses paroles.
Méléän ne connaissait que trop bien ce sentiment de solitude alors que l’on devrait être entouré, un Loup par nature cherche une meute, un lien fort et brut, cherche à s’épanouir pour le bien des autres dans une fraternité douteuse et chamboulé par les aléas du caractère fort des Lycans. Quand la lune est ronde et haute dans le ciel, la peine assombrit son cœur et le chant qui monte de sa gorge et pleins de mélancolie.
Pansy méritait de connaître la vraie joie, celle simple et pure, de pouvoir commettre des erreurs sans que cela influe sur ses mouvements, d’apprendre à vivre comme toutes créatures sur cette terre. Elle était rare et il le savait.
Et dans son cœur, il était persuadé qu’il y en avait d’autre. D’autres fées, peut être pas semblable à celle qui le regardait intensément, d’autres espèces. Mais des sœurs, des cousines telle des Néréides et autres sylphides. La Nature ne se remettrait pas d’une telle perte, il l’aurait senti jusqu’à fond de ses atomes. Peut-être qu’il y en avait qui étaient trop sensibles pour se permettre de fouler le goudron d’une ville, certaines devaient s’épanouir au fond des bois les plus sauvages ou dans des déserts miroitants, dans les grottes au bord de mer ou même dans les montages les plus hautes.
Un bourgeon pousse dans son esprit, quelque chose qui arrive à naître de son esprit torturé, tel un espoir susurré du bout des lèvres.

Après ? … Méléän flanche, battement de cils pour chasser la confusion. Bien évidemment qu'il avait pensé à aider cette fée à s'adapter à son nouvel environnement, à quoi bon la sortir de cette cage pour la plonger dans la gueule d'un autre monstre. Mais la façon dont elle avait dit cela d'une voix douce et inquiète le fait déglutir. Pour une raison qu'il ignore, il craignait que cela arrive. Oh, il la voulait libre, libre de tout, de choisir, de décider, de grandir. Mais cela voulait dire qu'à partir de ce moment-là, il y aurait une deadline, chaque jour qui passerait la rapprocherait du moment où il devra la quitter. Parce qu'il ne doutait pas qu'un jour il lui dira au revoir pour ne plus jamais croiser son chemin, comme tous ceux qui ont eu le malheur d'intégrer sa vie et qui ont disparu depuis, poussière dans le temps.
Pour son bien-être, pour sa survie, il se devait de la laisser partir.

Chasser bien vite ces bulles qui pop dans sa tête, d'images inconvenantes d'un avenir proche avec cette douce créature. C'était bien trop beau et coloré, imaginant son sourire au détour d'une conversation, la nature de son rire qu'il ne pouvait qu'imaginer. La voire fleurir telle la plus belle des fleurs, admirer l'éclat de chaque pétale et ce gaver de son pollen.
Même s'il devait la perdre, il n'était pas asse égoïste pour ne pas essayer de l'affranchir.

- Je t'aiderais du mieux que je le peux pour te guider dans ce nouveau monde. Je te protégerais, je serais là pour te soutenir.

Et tu rencontreras d'autres personnes, ton cœur s'ouvrira et tu partiras avec un naturel déconcertant, emporté par la bise du vent.
Méléän eut un léger sourire, doux et triste à la fois. Le brun de son regard semble fondre alors qu'il ne fuit plus le regard de la fée à ses côtés. Il aurait été plus proche de cette femme, il lui aurait embrassé le front tel une bénédiction invisible.
Une profonde respiration, de celle qui gonfle la poitrine et le ventre, celle qui semble détendre les poumons d'une tension imperceptible. Une main qui vient balayer ce visage pour chasser la mélancolie qui semble se coller à ses pensées telle de la vase.

- Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas.

Repasser au vouvoiement comme si cela pouvait lui permettre de prendre une distance fictive. La tension était retombée, son cœur ne tambourine plus dans sa poitrine. Il lui était pénible de se laisser ainsi contrôlé par ses émotions, vagues dévastatrices qui le laissaient souvent épuisé.

- Et vous ?

Bouger dans ce pouf où il était tassé, remuer doucement pour redresser son dos et ses épaules.

- Que pouvez-vous me dire sur vous ? Votre saveur favorite ? Votre fruit préféré ? Votre odeur favorite ? Une plante que vous aimez ? La couleur préférée ?

La bombardé de question, soudainement enthousiaste à l'idée d'échanger avec quelqu'un. Lui si renfermé s'ouvrait un peu avec un plaisir simple. Il voulait tout savoir d'elle, comme pour la découvrir à nouveau.

- Pour moi c'est le salé, la framboise, l'odeur de la pluie en pleine nuit, les pins au cœur des forêts et en ce moment, je dirais le doré.

Un petit sourire en coin, un brin malicieux, de celui qui fait plisser les yeux d'un air moqueur.
Curieuse scène que ce prédateur avachis dans un tas de coton à discuter avec une fée, tous les deux travaillant dans un lieu de plaisir et rêvant de liberté.
Peinture étrange mais tendre, d'un commencement d'une nouvelle histoire.

Lulu
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Lulu
Lun 6 Nov - 23:39

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
PANSY'S POV. Pensées qui s'épanouirent au gré des méandres de l'imaginaire, chatouillées par les confidences de l'âme qui s'apprêtait à la libérer. Ces douces promesses firent scintiller les prunelles de la muse, ravivées par le même feu ardent qui s'éveillait en son sein, et dans l'ensemble de sa chair. Jamais n'avait-il été plus délicieux d'habiter son corps que lorsqu'elle se délectait de la tendresse que lui prodiguait ce loup. L'étrange brasier passionnel qui la dévorait en cet instant aurait pu la pousser à commettre maintes folies, ne serait-ce qu’en lui témoignant, à sa manière, sa passion ardente. À sa manière, ou plutôt, à l'instar de ceux et celles qui avaient déversé leur fougue sur son corps meurtri lors de ces nuits infernales. Cependant, la sylphide parvint à contenir cet élan fiévreux, résolue à ne pas ternir la douceur de l'instant ni l'intégrité de son gardien.
Faire de mon mieux, pour ne pas les laisser nous empoisonner.
Alors, Pansy dirigea ses pensées vers ce qui lui permettrait de camoufler sa modeste singularité. Elle avait un plan, une solution plutôt simple en réalité : elle devrait s'acquérir des vêtements intacts. Des vêtements qui n'avaient pas été conçus pour épouser la courbe de sa morphologie féerique. Ses ailes risqueraient de se sentir à l'étroit sous ces étoffes, et l'inconfort serait sans doute son lot, mais sa détermination à savourer les délices de la fameuse boulangerie, ainsi qu'à flâner aux côtés de ce loup, l'emporta sur tout. Ainsi, pour répondre à son interlocuteur, la fée acquiesça subtilement de la tête et lui offrit un sourire confiant.

Sourire et passion s'évaporèrent d'un coup, lorsque ses yeux discernèrent les tensions qui crispèrent les muscles du lycan. Elle eut l'impression de le voir se figer pour échapper à son regard scrutateur. L'inquiétude, telle une étreinte cruelle, serra sa poitrine, réalisant que son désir de percer les mystères qui l’entouraient l'avait précipité dans cet abîme silencieux.
Au lieu de le laisser s'enliser dans l'incertitude, Pansy n'hésita pas à élucider ses aspirations en lançant sa première interrogation : pourquoi moi, et pas un autre ? Et soudain, elle put enfin se réapproprier son regard, une réunion qui lui procura une sensation équivalente à celle d'une grande bouffée d’air frais.
Puis, ses oreilles captèrent la réponse la plus douce qui soit, et son cœur fut submergé par l'émotion. C'était comme être enveloppée par des flots tendres et délicats, des flots qui, jusqu'à ce moment, n'avaient jamais pu l’atteindre, et qui la rapprochèrent d'une âme à laquelle elle commençait à se sentir irrémédiablement liée. Elle n'avait jamais croisé le chemin d'un cœur aussi bienveillant, et elle avait depuis longtemps perdu tout espoir de rencontrer une telle âme en ces contrées souillées par la cupidité, la manipulation et la violence. Même si, par un miracle, elle en avait croisé une, pourquoi s'attarderait-elle sur elle ? Elle, créature oubliée depuis des siècles, au cœur aussi meurtri que terrifié, au corps brisé dont elle n'aurait osé imposer les cassures à quiconque.
En ces lieux, il y avait tant d'âmes moins meurtries, moins torturées.
Et si, elle avait enfin rencontré un être aussi abîmé que le sien ? Le seul, qui serait à même de comprendre ses souffrances, peut-être parce que lui-aussi avait traversé l’enfer.
Ainsi, Pansy se hâta de l'interroger sur l'avenir, espérant ne pas être forcée de renoncer à un trésor si précieux, souhaitant être tout aussi chère à ses yeux qu'il l'était aux siens. Le loup lui offrit l'assurance qu'il serait toujours à ses côtés, prêt non seulement à la protéger, mais aussi à la soutenir, tout en reprenant le tutoiement. Cette proximité nouvelle et cette promesse supplémentaire ne purent que faire vibrer son cœur d'une tendresse infinie. La peur s'était évanouie, ne laissant derrière elle qu'une seule et ardente envie : explorer le monde à ses côtés. Et seulement à tes côtés.
La fée observa le doux sourire qui éclairait son visage, mais elle ne manqua pas de détecter cette lueur de tristesse qui l'assaillait. Cependant, elle choisit de taire ses interrogations, peut-être avait-elle mal interprété cette émotion, car il n'y avait aucune raison qu'une telle mélancolie se dessine sur son visage alors qu'ils songeaient ensemble à ce monde qu'ils rêvaient d'explorer main dans la main.

Sa main calleuse redescendit, et cette fois-ci, ses prunelles se précipitèrent sur celle-ci. L'ardent désir de la saisir, d'entrelacer ses doigts aux siens, de la caresser, voire même de l'embrasser, commença à l'envahir. Elle était si proche, à portée de quelques centimètres à peine, et un simple mouvement, aussi fugace que le souffle d'une brise, suffirait pour la capturer... Cependant, elle demeura immobile, son ardeur étouffée par les questionnements et le vouvoiement du loup.
Immédiatement, elle leva les yeux vers lui, et à son tour, elle s'efforça de reprendre son calme. Non pas parce qu'elle n'appréciait pas le tourbillon qu'il déclenchait en elle, mais plutôt pour éviter de le submerger sous les vagues déchaînées là où lui, s’efforçait à maintenir une certaine contenance.
Alors qu'il se réinstallait confortablement, il lui adressa une série de questions qui réussirent à lui arracher un sourire, à la fois tendre et amusé. Lui aussi, désirait en apprendre davantage à son sujet, mais d'une manière plus sereine. Pansy ressentit son être frémir d'impatience à l'idée de se prêter à ce jeu léger, et son enthousiasme grandit encore davantage lorsqu'il accepta de se prêter à l’exercice à son tour, en dévoilant ses préférences. Elle se redressa d'ailleurs, animée par cet exercice et profondément captivée par ses réponses.
Ainsi, le goût salé était sa saveur favorite, un détail à retenir autant que son fruit favori. Car qui sait, entre ces murs, elle pourrait bien réussir à lui faire plaisir. Ses pensées se mirent immédiatement en action, en quête de lieux où elle pourrait dénicher des framboises. Peut-être au bar tenu par Nina... Pansy savait que certains cocktails étaient élaborés à base de framboises, elle pourrait aisément en subtiliser quelques-unes. Après tout, elle lui devait bien ça, à ce lycan. Quant à satisfaire son appétit pour le salé, la tâche serait également aisée. Parfait.
Il affectionnait également l'odeur de la pluie nocturne, peut-être qu'elle lui insufflait une certaine sérénité, voire qu'elle ranimait en lui des souvenirs heureux. Elle aussi, avait un penchant pour la pluie. Dans un environnement qui la privait de la nature, de son essence même, la pluie représentait le seul lien qui la reliait à cette nature perdue. Un lien rare, occasionnel, mais qu'elle accueillait toujours avec une joie sincère dès qu'elle percevait sa mélodie résonner sur les pavés. Quant aux pins, ils firent ressurgir en elle les souvenirs de forêts denses, ces mêmes forêts que le temps effaçait peu à peu de sa mémoire. Elle se demanda si le loup les appréciait parce qu'il aimait s'y fondre ? La fée curieuse ne put s'empêcher de l'imaginer, sous sa forme lupine, errant entre les cimes de ces arbres majestueux. Comme un esprit de la forêt majestueux, serpentant entre les ombres des colosses feuillus. Une douce vision qui lui arracha un sourire rêveur.
Il n’en avait pas terminé. Le doré, avait su récemment conquérir son cœur, et le sourire de la fée se mua en un sourire complice.

— « Le doré, vous dites… Mmh… Pourvu que cette adoration ne tourne pas à l'obsession. J’y tiens, à mes yeux », souffla-t-elle, une lueur espiègle illuminant son regard accroché au lycan. « Surtout depuis qu’ils me permettent d’admirer de très jolies choses. »

Flatteries susurrées par des lèvres à la fois espiègles et sincères. Elle prenait plaisir à le contempler. Il dégageait cette beauté un peu rugueuse, une beauté qui avait évolué au fil du temps, figée le jour où il était devenu un lycan. Une beauté humaine, éternellement capturée dans le temps. Une beauté qui captivait celle qui avait été touchée par la jeunesse immortelle, une beauté qu'elle ne pourrait jamais découvrir sur son propre visage.  
Quelques petites rides se dessinaient au coin de ses yeux, et la fée espérait qu'elles étaient les traces de mille sourires, d’une humanité bénie par la joie. D'autres rides demeuraient près de ses lèvres, peut-être en hommage à de nombreux éclats de rire passés. Il possédait le précieux privilège de détenir une mine qui chantait une ode à la vie et au temps. Un trésor qu'aucun immortel ne pourrait s'offrir, à moins d'en avoir été béni avant son éveil surnaturel.
Puis venaient ses prunelles chocolatées, dans lesquelles elle adorait se perdre pour dénicher quelques éclats d'émotion, une vulnérabilité qu'il s'efforçait parfois de dissimuler. Elles n'en étaient pas moins envoûtantes lorsqu'elles se paraient de nuances plus ambrées, lorsque le loup se révélait. Elles devenaient alors des portails ouverts sur la nature précieuse dont elle avait été arrachée. En ce qui concernait son corps, Pansy n'avait pas encore osé admirer ses courbes, bien qu'elle les imaginait somptueuses.
Et vous ? Question ressurgit dès que son admiration se calma, résonnant comme un écho dans sa poitrine, qui demeurait vide de toutes préférences. Pansy avait toujours ajusté son être aux préférences des autres, se transformant en une multitude de versions factices et fantasmées d'elle-même. À tel point qu'elle était incapable de déterminer sa couleur préférée. On l'avait réduite au néant, entravant tout épanouissement en elle pour mieux la manipuler.
Pourtant, les pensées tourbillonnèrent dans son esprit, se heurtant les unes aux autres, sans jamais parvenir à dénicher une réponse. Elle demeurait dans l'ignorance de ses propres préférences, et pour les rares fragments qui se glissaient dans sa conscience, elle les tenait pour incertains. Ses yeux baissèrent, et ses mains se rejoignirent, affichant un air penaud.
Elle ignorait tout de Pansy, car elle n’avait jamais vraiment vécu.

— « Je… Ne suis pas certaine de savoir ce que j’aime », la honte lui collait aux lèvres.

Pourtant, elle aspirait à être découverte par lui en retour. Elle brûlait d'envie de lui ouvrir les portes de son cœur, mais éprouvait ce désagréable sentiment de n'avoir rien à lui offrir. À part un organe creux et meurtri.

— « Mais… » protestation d’un cœur, qui commençait doucement à s’éveiller grâce au chant du loup. « Je pense peut-être pouvoir le découvrir à vos côtés. Aussi étrange que cela puisse paraître », concéda-t-elle, ses lèvres effleurant un sourire timide, presque embêté.

La vulnérabilité qu'elle ressentait s'envola en un souffle, et elle la chassa promptement en se repliant dans l'unique attitude qui lui permettait de retrouver son équilibre, la seule stratégie qu'elle maîtrisait parfaitement, celle que le Nymphéa lui avait inculquée.

— « Oh, rassurez-vous… Je ne voulais pas suggérer ce type de découverte », elle fit une légère pause, son regard voilé d'espièglerie s’intensifia puis elle ajouta d'une voix mielleuse, « Mais qui sait, peut-être qu'une exploration plus... audacieuse pourrait être envisagée, si vous le désirez. Je serais ravie de m'y prêter. »

Elle retourna à ses racines, ou plutôt à l'unique personnalité qu'elle connaissait. Un vestige tenace d'une métamorphose plus implacable que les autres, celle-là même qui lui avait été inculquée alors que son visage avait encore la rondeur d'un bébé. Un parasite qui n'avait jamais cessé d'envahir son esprit, de corrompre son comportement, la persuadant qu'elle n'avait que cela à découvrir, que cela à partager avec une autre âme, à savoir sa propre chair meurtrie et maudite à maintes reprises. Une offrande vulgaire qui lui permettait de détourner son attention de ce vide palpitant, de la médiocrité de sa réponse, et qui lui conférait, à ses yeux, un soupçon d'intérêt.
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Ezvana
Mar 7 Nov - 22:25

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


La flatterie l'amuse, fait plisser sa bouche d'une moue espiègle. Et alors qu'elle le regarde d'une manière si particulière, son ventre se creuse alors qu'il peine à retrouver sa respiration. Les muscles se tendent à être dévoré ainsi d'un regard perçant, frémissant le Lycan qui ne peut qu'avoir des images folles en tête. Tel un cheval qui rue, sa conscience battait de l'aile, troublé par ce charme si unique de la fée. Il était après tout un homme capable d'être touché par n'importe quel type de beauté, un cœur qui se laisse aller pour que l'esprit divague et penche vers la luxure.
Pourtant, avec une maîtrise presque rigide, Méléän tente tant bien que mal de museler le désir qui veut fleurir dans le creux de ses reins, cette chaleur diffuse qui s'insinue dans son bassin. Il n'était pas l'un de ces immondes raclures qui prétendent avoir des pulsions, il était Loup et pourtant il ne voulait pas plonger dans des spectres de violence et de possession. Pendant les chaleurs de ses compères, il préférait partir et s'éloigner pour ne pas à tomber dans les plus bas instincts de sa race. Il était doué de conscience et donc de responsabilité.

Alors, il se contente de sourire, de contrôler une respiration profonde pour expulser le moindre miasme de désir. Un doigt vient frotter ses lèvres alors que discrètement il se mord l'intérieur d'une joue. Et malgré ses turbulences internet il voit Pansy réfléchir, être un peu mal à l'aise alors qu'elle baisse son regard et que comme à son habitude dans ce genre de situation elle joint ses mains. C'était comme si elle prenait appuie sur elle-même pour avoir le courage de répondre.

Ce qu'elle lui répond le touche et l'attriste. Cela trahissait un isolement prolongé et quand on était immortelle, cela pouvait être très long. Douce créature incapable de se connaître et qui ne connait rien à la vie. Lui-même était libre d'aimer ou de détester, Pansy n'en avait pas l'occasion.
La colère est là, courant d'air chargé de sable qui griffe sa conscience mais c'était la peine qui prenait le dessus. Il aurait voulu lui promettre un avenir rayonnant, de découverte et de nouveautés, qu'elle découvrirait ce qui pouvait la faire vibrer intérieurement. Ce qui pouvait la mettre en joie, la peiner, l'intriguer. Il lui ferait découvrir le souffle du vent dans les cheveux dans une promenade en forêt, les caresses du soleil sur la peau en milieu d'après-midi en été, la douceur d'un fruit sur la langue qui tapisse toutes les papilles. Peut-être qu'elle trouverait de la beauté dans les rues de la ville, dans ses haut et vieux bâtiments délicatement ouvragés par les plus talentueux des maçons.
Mais les promesses pouvaient être un espoir qui nécrose à l'intérieur de soi et pouvait pourrir et ronger l'âme.

Puis elle change de ton. Avenante, tentatrice. Une voix de miel, des yeux qui se braquent dans les siens pour le harponner. Même la posture de son corps se modifie, elle penche en avant pour découvrir la naissance de sa poitrine, l'arc de son cou se tend pour offrir une veine palpitante, la bouche s'entrouvre pour laisser apercevoir le reflet humide de sa langue.
Succube qui laisse tomber le masque pour dévoiler un pan de luxure inavoué.

Méléän l'observe, penche la tête sur le côté alors qu'il détaille les courbes de cette créature, laisse son regard dériver comme s'il était en train de saliver sur l'idée de se jeter sur ce morceau de choix. Pourtant il n'y avait aucune lueur dans le brun de son regard, rien qu'un détachement froid.
Elle était belle, mais d'une beauté neutre.
Aucune odeur ne se dégageait de son corps, aucune réelle envie ne transpirait par les pores de sa peau. Il était un Loup, son odorat ne pouvait le tromper et les Lycans avaient une grande capacité à lire le mensonge. Pansy se voulait espiègle, mais il n'y avait rien dans ses beaux yeux d'habitudes si pétillant.

C'était certainement un système de protection, une façon d'agir pour se protéger. Certains se voulaient tentateur pour ne plus être la proie mais le prédateur pour faire tomber dans ses filets celui qui voulait lui faire du mal. Cela l'écœure, lui fait mal à la poitrine. Il aurait pu à la rejeter, se relever et ne pas lui adresser un regard à ainsi le considérer comme un animal. N'était-il qu'un morceau de chair sur lequel se jeter ?
Les yeux se plissent alors qu'il imagine parfaitement le même trait de pensée s'insinuer dans l'esprit de la fée.

Tendre une main, caresser une joue avec lenteur, passer son pouce sur cette bouche tendue. Pourtant jamais il ne lâche ses yeux comme s'il avait fini de jouer le jeu.

- Si un jour cela devait arriver, cela ne sera pas dans le mensonge, mais dans le consentement. Et alors je vous ferais découvrir une nouvelle réalité.

Entre râle et soupir.
Retirer cette main, s'éloigner de tout contact pour ne plus alimenter ce brasier fictif qui ne l'intéressait pas. Méléän voulait la vraie fée, celle qui ne se connait pas encore, celle qui est certes espiègle mais aussi curieuse et maladroite, plein de bonne volonté. Celle qui tremble parfois d'une volonté de fer qui fait vibrer ses ailes iridescentes.

- Je vous aiderais à savoir qui vous êtes réellement. Je vous guiderais pour que vous trouviez votre propre chemin, celui que vous devez arpenter jusqu'au bout. Je sais ce que c'est de se perdre en route mais ne vous en faite pas, peu importe le temps déjà passé, on trouve toujours le bon trajet si on est épaulé. Vous avez tellement mieux à offrir, je vous l'assure.

Il ne lavait pas quitter du regard pour bien lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas. Il n'était pas dégouté par elle, n'était pas repoussé par son comportement. Elle pourrait recommencer, il serait là prêt à la soutenir malgré les écarts. Patience de l'homme plusieurs fois centenaires qui connait les dérives des émotions. Quand elle basculera, il sera la main tendue pour la relever.

- Si vous ne savez pas ou si vous ne voulez pas parler de vous, posez-moi des questions. Peut-être que cela vous révèlera certaines choses.

Un sourire bienveillant.

- Je vous promets que dès demain vous découvrirez certaine chose sur vous-même. N'ayez pas peur, mais embrasser l'inconnu.

Il aurait voulu l'attraper et la soulever pour la mettre contre lui, qu'elle se blottisse contre son torse pour qu'elle s'imprègne de son feu intérieur et qu'elle soit réconfortée par sa chaleur corporelle. Menue comme elle était, il pourrait largement supporter son corps contre le sien. C'était ainsi qu'agissait les Loups, se blottissant les un contre les autres pour se soutenir, pour témoigner de sa tendresse. Mais il devinait bien que ce n'était pas la bonne manière d'agir. Pas maintenant en tout cas.

S'agiter sur son siège, relever son bassin en l'air pour chercher dans sa poche arrière son éternel paquet de cigarette et son zippo. Glisser la tige dans sa bouche, l'allumer d'un mouvement sec, en proposer une à sa nouvelle partenaire avec un clin d'œil.
Ici, le lieu de tout les secrets.

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Mer 8 Nov - 22:37

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
PANSY'S POV. Son mensonge odieux fut enfin exposé, révélé non pas à la lumière du jour, mais à la conscience de celui qui luttait pour la déterrer des tréfonds de sa déchéance. Le seul qui avait bien voulu lui tendre une main secourable se trouvait là, et pourtant, dans un moment de fragilité, elle avait failli le souiller. Il aurait eu toutes les raisons de s'échapper, de s'éloigner en claquant bruyamment la porte derrière lui pour signifier son mécontentement. Il en avait le droit, mais il demeurait là, à ses côtés. Il ne l’abandonna pas, même après avoir frôlé la facette la plus répugnante de son être, une facette grouillante de vices et dépourvue d'émotions. Une vulgaire marionnette, que Wraith avait soigneusement façonnée au fil des siècles.
Pansy ne l'avait pas convoquée, cette sombre partie d'elle-même s'était imposée, comme à son habitude. Elle était le seul fragment d'elle-même qu'elle connaissait véritablement. Il avait demandé à la connaître, et c'était tout ce qu'elle pouvait lui offrir, du moins le croyait-elle. Mais le loup se révéla bien plus perspicace que les autres, et il venait de lui prouver qu'il ne s'était pas contenté de l'approcher pour s'adonner à une danse horizontale. Car, aussi repoussante que puisse être cette facette, elle était également précieuse, un atout pour démasquer les véritables intentions de ceux et celles qui tentaient de s'approcher d'elle. Bien sûr, il n'était pas le premier à se prendre d'affection pour elle, mais, à la différence des autres, il avait su lui prouver la sincérité de ses intentions.

Il évoqua le thème du consentement, ainsi que cette nouvelle réalité qu'elle n'avait pas encore sondée, et qui piqua sa curiosité. Deux contrées s'offraient à elle, dont l'une, plus sombre et sinistre que l'autre, puisqu’elle requérait une réconciliation avec elle-même, de tisser une confiance avec elle-même. Elle doutait de sa capacité à lutter contre ces instincts odieux, que Wraith et bien des étrangers avaient semés en son être. Tout comme de réussir à lutter contre l'asservissement, la dépersonnalisation, et ces automatismes engendrés par les échanges charnels. Cela signifiait retourner dans son propre corps, redécouvrir les sensations qui le traversaient, explorer ses recoins les plus secrets et les plus abîmés. Une tâche en apparence simple, mais que Pansy percevait comme une épreuve herculéenne,  compte tenu des années passées à être exploitée. Et tout cela, alors qu'elle évoluait encore dans un territoire hostile, qui ne l'encourageait pas à établir ses propres frontières. Mais le loup serait là, et avec lui, il amènerait l'espoir.
Lui, et son empathie admirable. Lui, et son flair implacable. Lui, et sa patience inestimable. Elle se demandait encore comment avait-elle pu réussir à attirer une âme aussi charitable.

— « Merci infiniment », souffla-t-elle, plongeant ses prunelles dans les siennes.

L'interroger lui apparut comme une opportunité pour mieux le cerner, tout autant qu'une occasion de mettre la main sur les contours de son identité à la dérive. La quête de ces petits détails désuets l’enchantait, celle de découvrir ce qui tapissait le pied des colonnes sur lesquelles reposait son identité.
La fée nourrissait également la conviction que le loup dissimulait de précieux trésors : des récits, des connaissances, des préférences qui lui offriraient un éclairage sur le vaste monde qui les entourait.
Et peut-être même qu’ils offriraient un aperçu de ce qu'était l'humanité. Ces êtres demeuraient bien plus énigmatiques que n'importe quel immortel, car rares étaient ceux qui s’aventuraient sur le domaine du Nymphéa. Peut-être car ils avaient été décimés pendant cette grande guerre... En réalité, elle ignorait tout d'eux, si ce n'est qu'ils ne résistaient pas aux affres du temps.
Son sourire bienveillant réchauffa son cœur, dissipant la mine à la fois penaude et désolée qui avait assombri son visage. Il parvint même à faire naître une légère courbure sur les coins de ses lèvres, un sourire reflétant la même bienveillance. Quant à ses prunelles, elles s'animèrent d'une admiration qui hantait son regard à chaque instant où elle le contemplait.
À nouveau, il se dressait comme une figure inspirante pour celle qui entreprenait ses premiers pas dans cette nouvelle réalité. Des pas souvent maladroits, mais les erreurs n'étaient-elles pas inévitables lorsqu'on se lançait à l’assaut de l'inconnu ? Quand bien même, on l’embrassait avec la plus grande des prudences ?

— « J’ai l’impression d’en découvrir déjà quelques-unes, là maintenant », confia-t-elle, son sourire se muant en une expression complice.

La fée trouvait déjà une grande satisfaction dans la compagnie du lycan. Elle l'admirait profondément, non seulement pour sa beauté qui irradiait à travers ses traits façonnés par son humanité passée, mais aussi pour cette force intérieure qui le rendait indomptable, imperturbable. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que sa lycanthropie semblait mettre en lumière, voire exacerber ces caractéristiques admirables.
Elle l’appréciait, lui. C’était un élément dont elle était certaine.
D'un œil curieux, elle l'observa se mouvoir avec une certaine nonchalance. Il saisit son Zippo et une cigarette, qu'il alluma devant elle. Avec courtoisie, il lui en proposa une, et pour la première fois, elle hésita. Appréciait-elle véritablement la cigarette, ou bien la consommait-elle pour d'autres motifs ? Pour apaiser sa faim, pour calmer ses nerfs, par imitation, par pure politesse... En réalité, elle n'éprouvait aucun plaisir à embrasser cette tige.
Alors, ses doigts délicats se glissèrent contre ceux du lycan, et elle lui offrit un léger sourire pour décliner son offre... Cependant, curieusement, la fée se redressa légèrement pour saisir la cigarette qui se consumait entre les lèvres du loup. Une dernière bouffée, non pas pour en savourer les effets. Sans jamais quitter son regard, la sylphide glissa la cigarette entre les siennes, prit une légère inspiration qu'elle expira sur le côté, bien loin du visage du loup. Puis, elle mit fin à ce rite étrange avec une infinie douceur. Ses doigts effleurèrent les lèvres du gardien, restituant à sa bouche la cigarette qu'elle lui avait momentanément subtilisée.

— « Je pense avoir trouvé mon goût préféré », déclara-t-elle, un sourire à la fois espiègle et séducteur dansant sur ses lèvres charnues.

Une manière différente d'embrasser l'inconnu, de découvrir ce qui la faisait vibrer. Cette fois, aucune tromperie n'avait animé sa langue, seule l'attraction l'avait guidée dans cette danse. Ses doigts se détachèrent de cette bouche, résistant à la tentation de découvrir la rugosité de cette barbe poivre-et-sel. Une découverte à la fois, afin de ne pas le brusquer. Car la petite fée pressentait que cet homme occuperait une place privilégiée parmi ses préférences.
Sa silhouette s'agenouilla de nouveau sur le coussin, la partie supérieure de son buste trouvant refuge sur les coins libres du pouf. Dans cette posture, elle évoquait étrangement ses cousines nymphes. Celles dont l'humanité avait su capturer la grâce nonchalante, la douceur espiègle, souvent immortalisées dans des tableaux décrivant des scènes aux issues parfois sinistres.

— « Dites-moi… Quelle est votre musique favorite ? »

Pansy fit preuve de retenue, réfrénant une vague de questions qui trahissait sa brûlante curiosité à son égard. Peut-être qu'une autre suivrait, une seconde interrogation qui, si elle trouvait réponse, pourrait la guider plus profondément dans les méandres de l’identité du loup. Pansy ignorait s’il consentirait à lui ouvrir la porte de son intimité, si elle ne risquerait pas de perturber son équilibre en s'interrogeant de la sorte. Cependant, n'était-ce pas lui-même qui l'avait encouragée à explorer ces territoires inconnus sans crainte ?

— « Vous êtes libre de ne pas me répondre », lui offrir une porte de sortie, au cas où il se sentirait acculé. « L’Ombre… Pourquoi existe-t-elle ? »

D'où venait ce surnom, cette identité à la fois redoutable et secrète qui semblait faire partie intégrante de lui ? Qu'était-ce qui l'avait motivé à l'adopter ? À choisir ce chemin ? Ses paroles s'engagèrent furtivement sur ce terrain, exprimant sa curiosité avec une extrême prudence, par crainte de le voir s'évanouir dans l'air, ou de faire surgir cette facette à laquelle elle n’avait pas l’impression d’être confrontée en cet instant.
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Jeu 9 Nov - 21:41

Méléän Hastros
Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Un battement de cil appuyé pour balayer ses remerciements. Il les acceptait, mais elle n'avait pas besoin de les énoncer. Il ne lui en tiendrait pas rigueur à l'avenir, comprenant très bien cette façon d'agir. Lui-même a eu des périodes sombres ou vendre son corps était sa seule option et jouer avec les sens des autres était son seul moyen de survivre. Il était grand, il était solide. Mais dans ce monde peuplé d'être surnaturelle, il ne l'était pas plus que tout le monde. Et surtout la puissance n'était pas seulement physique. Quand on était immortelle on pouvait instaurer un empire florissant sur plusieurs générations.

Pansy le détourne de ses pensées en attrapant sa cigarette, tirer dessus en gonflant ses poumons, la lui rend avec une phrase qui lui arrache un sourire et une exclamation, un souffle qui sort par le nez. Bien joué. Un point pour elle.
Elle était douée à ce jeu-là, mais il se devait de garder la tête froide. Lui aussi avait quelque point et il aimait bien gagner. Il ne voulait pas le décontenancer, juste la troubler. Et peut être qu'un jour, il le verrait frémir.

Pour étouffer cette vision délicieuse il vient tirer sur sa cigarette, enroule ses lèvres autour de la tige cancérigène là ou elle avait déposé sa bouche, comme s'il pouvait goûter la saveur de ses lippes. Exhaler une fumée qui monte vers le plafond, la modeler de sa langue en réfléchissant à la question de la fée.

- Je n'ai pas de chanson favorite, je fonctionne par obsession. J'ai une chanson en tête qui reste incrusté dans mon crâne pendant un certain temps et je n'écoute qu'elle jusqu'à l'écœurement. Puis je change. La dernière en date ? Seven Nation Army de The White Stripes.

Un sourire en coin. Un message puissant qui allait bien avec son esprit revêche. Il était convaincu que ce que l'on pouvait écouter était le reflet d'un émoi intérieur, une envie du moment, une façon de penser. Il n'était pas quelqu'un qui regardait beaucoup de film, ni n'écoutait beaucoup de musiques. Quand il était humain il avait eu le temps de s'accorder ce genre de bien être et surtout, il n'était pas seul à cette époque. Aujourd'hui il avait du mal à aller au cinéma en solitaire et n'avoir personne avec qui parler et débriefer de ce qu'il venait de voir. L'échange était un manque sa vie.
Peut-être qu'il devait retrouver le temps de s'accorder ce genre de plaisir.

La deuxième question, il s'y était attendu. C'était évident qu'elle arriverait un jour sur le bout des lèvres de la fée. Quand on portait un surnom, tout le monde voulait savoir, d'une curiosité parfois malsaine. Pourtant cela n'empêche pas de le bousculer de l'intérieur. Il tire à nouveau sur sa cigarette pour trouver quelques secondes supplémentaires pour chasser cette mâchoire qui se serre bien malgré lui.

- Elle existe pour ma survie.

Un sourire sans joie alors qu'à nouveau un nuage de fumée s'échappe d'entre ses canines. Il aurait pu s'arrêter là, garder pour lui les raisons évidentes d'un pseudonyme. Faire l'homme mystérieux qui cache un coffre au trésor vide.

- Quand tu ne possèdes rien, ton identité est la seule chose qui te reste. On a tué mon partenaire de vie, on a pillé ma ville, on a détruit mon estime de moi, on a volé mon nom, on m'a dépossédé de mon humanité. Pour survire, j'ai dû tout faire, des choses qui resteront gravé dans ma mémoire pour quelques décennies encore si ce n'est à jamais. On m'a humilié, on m'a rabaissé. On a possédé mon corps. J'avais des surnoms pour que l'on me vole ma conscience.


Une pause alors qu'il détourne le regard. Jamais encore il n'avait dévoilé des pans de sa vie si intime, pas même à ses lointaines liaisons avec quelques âmes perdues. C'était une failure, une brèche dans son cœur qui ne c'était jamais refermé et qui lui colle à la peau, à chaque pas qu'il faisait, cette peau qu'il avait enfilée depuis des centaines d'années. Il se devait d'être distant, c'était une obligation. Peut-être qu'il faisait une erreur à se confier à Pansy, mais peut-être que elle, pouvait comprendre une partie de son histoire.
Des images, des souvenirs qui affluent. Laissent un goût amer sur sa langue.

- Alors j'ai pris le pseudonyme d'Ombre. Parce que je dois être discret et partout. Parce que je ne suis rien aux yeux des autres et que cela me permet d'agir en secret.

Un rire résonne dans sa poitrine, un peu sec, de celui qui essai d'alléger un moment un trop pesant.

- Je ne devrais pas m'en plaindre. J'ai survécu jusque-là et cela me sera utile contre Wraith.

Un haussement d'épaule un marmonnement sur le fait d'essayer de voir le côté positif des choses. Puis il s'étire en arrière, fait plier tout son corps d'un arc pour le faire craquer, pour délier les muscles noués de son dos et de ses épaules, ce tee-shirt bien qui remonte le long de son ventre et dévoile un ventre musculeux et la fin d'une ligne de poil grisonnant. Tirer sur sa cigarette avec force et attraper un petit récipient vide qui lui sert de cendrier avant de reprendre position, de tirer sur ce tee-shirt décidément trop glissant.
Faudrait vraiment qu'il arrête la cigarette, c'était de l'argent perdu pour un plaisir éphémère.
Mais quand on était un Loup dans la dérive, chaque plaisir était compté.

Il esquive la question sur la naissance des cicatrices qui marquaient sa chair et qui était visibles sur le haut de ses bras, sur ses hanches dévoilées par son mouvement. C'était un sujet sensible, qui pouvait le toucher profondément et il n'était pas prêt à en parler à la fée.

Son regard se pose à nouveau sur Pansy, alors qu'il tire une dernière fois sur sa cigarette. Il aurait aimé lui poser des questions en retour, ne voulant pas qu'elle le pense trop éloigner pour s'intéresser à elle. Mais il ne voulait pas la brusquer et lui rappeler ce qui lui manquait au fond d'elle-même. Poser sa joue sur son poing fermé pour tenir sa tête.

- Je suis certain que le violet vous irait à ravir.

Un murmure, un effleurement soyeux de cette voix grave, un aveu lâché sans y penser. Ses yeux brillent d'un éclat particulier, le brun de son regard devenant aussi velouté que du chocolat fondu. Drapé de soie couleur d'améthyste elle serait une fleur qui s'ouvrirait au monde.
Cette image lui arrache un léger sourire.
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Ven 10 Nov - 16:14

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
PANSY'S POV. Des consonances qui étaient étrangères à la fée lui caressèrent les oreilles, et elle s’efforça de les capturer pour les retenir dans un recoin de sa tête. Le jour où elle aurait accès à un artefact électronique, elle s’empresserait de découvrir cette musique.
Dans l’espoir de ressentir les mêmes émotions et frissons que lui lors de son écoute.
En quête d'une évidente proximité avec le lycan, la fée explorait les méandres de ce désir, découvrant qu'il pouvait se manifester de multiples façons. Ici, c'était à travers la musique qu'elle cherchait à tisser ce lien indicible. Une mélodie qui se voulait éloignée de celle qui résonnait depuis quelques décennies au Nymphéa, une symphonie qui, loin de la captiver, plongeait son âme dans l'angoisse.
Il s’agissait de tonalités à la fois ténébreuses, profondes et électroniques, majoritairement calmes, mais dangereusement hypnotiques. C’était précisément pour cet effet qu'elle les répudiait. Comme si, en laissant ces harmonies envoûter son esprit, elle risquerait de perdre le contrôle, particulièrement sur son corps. Elle n'aspirait nullement à s'échouer entre les mains voraces d'étrangers, qui la réduiraient à un vulgaire bout de chair.

— « J’essaierai de trouver un moyen pour l’écouter », déclara-t-elle, lui adressant un sourire complice.

Ce dernier commença à s'évaporer lentement, emporté par les flots d'une conversation qui dérivait irréversiblement vers des eaux plus délicates, et qui résonnaient étrangement avec son propre récit.
Il avait été dépouillé de ses terres dévastées par les pillages. Il avait été amputé de son cœur, emporté avec son compagnon de vie. On lui avait dérobé sa nature, son essence même, en lui imposant un sang étranger au sien. Son corps lui avait été arraché et réduit à une vulgaire marionnette muée par les caprices d'autrui.
Il avait été contraint de devenir l'ombre de lui-même, un spectre lié à une silhouette vidée de toute conscience. Le seul lien persistant était cette identité, ce prénom que même les vautours n'avaient pas réussi à lui ravir.
Ce prénom subsistait dans un recoin de sa conscience, cousu maladroitement sur une couverture qui l'avait maintes fois réconforté dans son enfance. Une identité dont elle ignorait tout, mais dont l'exploration promettait d'embellir son cœur de joie.
Car, de même qu'il n'était pas l'Ombre, elle n'était pas non plus cette Pansy Doe.
Et curieux comme le chant du loup réussissait à l’invoquer elle, à la pousser à sortir ne serait-ce que le bout de son nez de la tanière dans laquelle elle s'était réfugiée. En était-il de même pour lui ? La danse de la fée, saurait-elle l'attirer hors de son antre ? En cet instant, elle avait l'impression d'entrevoir cette possibilité.
Il avait eu le courage de se confier à elle, dévoilant son âme sans réserve, et pour cela, elle lui vouait une gratitude profonde.

— « J’espère qu’un jour on saura trouver un refuge qui nous permettra de nous épanouir », souffla-t-elle, révélant pour la première fois un sourire empreint d'espoir. « Et j’ai la curieuse impression, du moins en ce qui me concerne, qu'il est déjà en train de se construire », avoua-t-elle avec une pointe de timidité, orientant ses prunelles vers lui.

Se confier à son tour, sans crainte, sans dévier sous l'influence d'un venin quelconque, afin de ne pas le laisser seul à dévoiler une facette plus vulnérable. Un moyen de l'accompagner, de lui offrir un fragment d'elle-même pour témoigner de sa sincérité. Tout comme pour partager son désir de le voir, lui aussi, s'épanouir un jour, que ce soit à travers le lien qu'ils tissaient ou grâce à d'autres forces bienveillantes.

— « Wraith ignore encore tout de la tempête qui va bientôt l’emporter », ajouta-t-elle d'un ton plus léger, ponctuant ses paroles d'un sourire mutin à son intention.

S'appuyant sur les paroles qu'il avait prononcées concernant Wraith, elle lui assura qu'elle serait là pour l'accompagner dans son projet de conduire le spectre vers sa déchéance. Ses doutes s'étaient dissipés, et rien ne pourrait la détourner de cette voie empreinte d'espoir que le loup traçait pour elle.
Il était infiniment agréable de révéler sa véritable identité avec lui, et elle désirait ardemment explorer de nombreux sentiers à ses côtés. Et pour se faire, elle devait se battre pour obtenir la liberté.

Une parcelle de la peau du lycan se dévoila, fugacement, discrètement. Bien évidemment, ce détail n'avait pas échappé aux prunelles de la fée, toujours teintées de curiosité lorsqu'elles se posaient sur lui. Cette curiosité n'était pas muée par une quelconque intention malsaine, mais plutôt d'un désir authentique de le connaître davantage, lui qui éveillait sans cesse son intérêt. Comme un sujet passionnant, elle aspirait à tout découvrir de lui.
Ainsi, elle découvrit un fragment de son ventre musculeux, et l'idée d'effleurer cette peau du bout des doigts titilla sa curiosité, avide de découvrir l'éventuelle sensibilité qui s'y cachait.
De nouveau, la chaleur enveloppa le cœur de la fée, menaçant de s'étendre plus bas. Elle se remémorait l'avoir ressentie pour la première fois lorsqu'il avait dirigé toute sa bienveillance vers elle. Une sensation étrange mais délicieusement plaisante. Une émotion et une myriade de sensations dont elle pensait n'avoir effleuré que la surface, tant les profondeurs semblaient infinies. D’ailleurs, en signe de son léger trouble, ses ailes frémirent discrètement, sans qu'elle n'en ait conscience.

Les lèvres du loup attirèrent de nouveau son attention par une remarque empreinte de légèreté, et un sourire amusé naquit sur les siennes. Ils avaient tout le temps pour le découvrir.

— « Et si on vérifiait ça ? » lui demanda-t-elle, lui adressant un clin d'œil complice.

La fée redressa sa silhouette, se hâtant vers la commode où reposaient ses vêtements. Bien que le terme "habits" ne soit peut-être pas tout à fait approprié, car Pansy ne possédait que des tenues légères. Wraith ne voyait aucun intérêt à ce qu'elle porte des vêtements plus décents, étant donné qu'elle ne sortait que très rarement. Pansy n'avait même pas de pantalon.
Pourtant, elle rêvait de pouvoir s'habiller avec élégance, découvrir son propre style, sublimer des tenues comme le faisaient certaines femmes dans la rue qu'elle admirait ou ses collègues, avant qu'elles ne se changent aux vestiaires.
Ses doigts attrapèrent quelques nuisettes légères, certaines en soie, d'autres non, toutes avaient été baignées dans des nuances violettes. Tenant ses trouvailles, elle referma le tiroir d'un mouvement gracieux de reins, puis s'approcha du loup, butin en main.

— « Choisissez-en une, et je la porterai ce soir », annonça-t-elle en lui tendant la petite pile, un sourire aux lèvres.

Choisir sa tenue avait toujours été un fardeau. Non pas parce qu'elle manquait d'inspiration, mais plutôt parce qu'elle n'avait aucune envie de s'appliquer pour plaire à qui que ce soit. Cependant, cette fois-ci était différente. Ce soir, la fée danserait véritablement pour attirer l'attention de quelqu'un. Peut-être découvrirait-elle en même temps une couleur qui deviendrait sa préférée.

— « Aussi, c’est assez drôle que vous mentionnez cette couleur… Wraith m’a toujours dit qu'elle ne m'allait pas au teint », confia-t-elle, non sans une pointe de malice.

Une occasion, peut-être, de lancer ce soir une pique subtile à leur ennemi commun.
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Ven 10 Nov - 20:45

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Je suis un loup-garou, vivant entre la ville et les forêts. Je n'ai pas d'attache, plus de famille, pas d'amis, pas de meute. Je suis un solitaire mais cette situation me pèse. Aucun loup ne choisit d'être un solitaire. C'est juste qu'il n'a pas trouver de compagnon, ou de meute pour l’accueillir. Un renégat. Moi, j'ai du me sacrifier pour pouvoir vivre. Je suis un mercenaire et je survis au jour le jour.

Après des années d'errance, je cherche une âme, une présence. Mais la vie me contraint à vivre de contrat tous plus dégradant les uns que les autres. Mais un jour une mission me met sur la voie de quelqu'un. Elle.


Écraser sa cigarette dans le cendrier en se disant qu'il allait chercher un téléphone portable qu'il payerait avec son premier salaire. Il y mettrait des chansons de tous horizons et il ferait découvrir à cette fée captive le plaisir simple d'une musique pulsant dans les oreilles avec des paroles qui vous font vibrer de l'intérieur. Elle pourrait aussi prendre des photos, aller sur internet pour découvrir le monde d'une autre manière. Si elle le désire, il lui donnerait son numéro pour qu'elle puisse le contacter à n'importe quel moment. Ce serait un petit pas vers la liberté, un secret supplémentaire.

Un tendre sourire étire les lèvres boudeuses du Loup alors que sa nouvelle partenaire se confit sur son sentiment d'avancement. Il ne savait pas s'il pouvait en dire autant, jamais encore il n'eu ce sentiment de sécurité.
Peut-être, il y a longtemps alors qu'il n'était qu'un Humain sortant avec un homme. Mais même à cette époque, la guerre rongeait la Terre.
C'était ce qu'il recherchait depuis toujours en se sabotant avec minutie. Son cœur désire ardemment trouver une meute, une personne avec qui échanger, arpenter cette vie bien trop longue pour éveiller un peu ses sens engourdis par les années. Pourtant, la raison est là, détruit chaque relation avec l'aisance de l'habitude. Fuir, toujours fuir, la langue pendante et les coussinets en feu. Comment faire peser sur les épaules de quelqu'un son propre vécut ? Et plus les années passent, pire c'était. Le problème de l'immortalité c'était qu'il n'y avait pas de fin et la douleur s'accumulent.
Seulement lui n'avait pas trouvé le moyen de s'en séparer.

Son regard balaye Pansy alors qu'elle semble éprise d'une soudaine pulsion et d'une excitation nouvelle, observe les mimiques de son visage et la façon dont elle pouvait se mouvoir. Était-il prêt à partager quelque chose de plus avec elle ? Autre chose que juste le plan initial de se débarrasser de Wraith. Il aurait aimé dire oui avec certitude. Pour une fois il voulait se laisser tenter, il voulait pouvoir rêver un peu.
Son cœur rate un battement, le sang bouillonne dans ses veines.
Non, il ne le pouvait pas. Il ne pouvait pas rendre prisonnière une nouvelle fois la fée qui ne demande qu'à s'envoler vers d'autre horizons.

Quand elle s'approche de lui avec ses tenues il est décontenancé. Jamais encore on ne lui avait demandé de choisir une tenue et surtout pas une aussi légère. Il n'a jamais été très friperie et ses propres vêtements n'étaient là que pour être utile et confortable. Surtout que ce qu'il devait choisir serait le vêtement qu'elle porterait pour parader et attirer les abeilles vers son nectar. C'était dérangeant d'imaginer choisir dans quelle nuisette elle allait se faire dévorer. Méléän ne voulait pas sélectionner celle où il la trouverait désirable, imaginant parfaitement clairement les pensées des autres qui voudront s'approprier cette beauté, choisir dans quelle mesure elle pourrait souffrir.
Méléän ne laisse pas le doute se refléter sur son visage, garde un calme apparent bien qu'il met du temps à répondre.

Il tend une main et choisit celle qui était dans les nuances de mauve, celle qui attire son regard en premier lieu, chassant de ses pensées des images de Pansy dans cette tenue qui la mettrait en valeur. Il ne voulait pas céder à la facilité. Elle était bien plus qu'un corps.

- Wraith ne serait pas capable de voir une évidence devant ses yeux. N'oubliez pas que tout ce qu'il dit n'est que mensonge et manipulation.

Croiser ses longues jambes, faire de petits ronds de la pointe du pied. Un sourcil se hausse alors que soudainement une question lui passe par la tête.

- Et pour moi, vous voyez quoi comme tenue ? La tenue d'Adam cela ne compte pas.

Un sourire en coin, un air rieur qui pétille dans son regard. Un point de plus. C'était pour la déstabiliser, lui faire miroiter cette image comme elle avait fait trembler son imagination. Mais c'était aussi une vraie question. Il n'a jamais travaillé dans un tel lieu, avec cette ambiance, cette démarcation. Passer la porte du Nymphéa c'était un peu comme plonger dans un monde parallèle. Devait-il porter quelque chose en particulier ? Une couleur peut être ?
Jamais il ne poserait la question à Wraith. Celui-ci lui dirait un collier, un torse nu et peut être même un string fait de voilage. Tout d'abord c'était inconfortable au possible et il ne souhaitait pas que l'on puisse apercevoir la peau de son dos. Et puis pour cacher une arme, une ficelle n'était pas efficace.

Son téléphone vibre dans sa poche et il se contorsionne pour le sortir rapidement. C'était son alarme, dans peu de temps, les premiers collègues de travail arriveront. Un échange de regard avec Pansy pour lui faire comprendre que bientôt, la bulle protectrice qui s'était instauré allait devoir éclater.

- Il nous reste encore un peu de temps.

Infinis douceur dans le timbre de sa voix. Se vouloir rassurant, désormais, il était là. Il serait là pour la soutenir, il serait l'Ombre de cet établissement. Qu'elle demande le cocktail, qu'elle fasse le signe détresse, qu'elle se débâte.
Qu'elle regarde dans les yeux et le Loup dépliera les crocs.
Tendre une main pour attraper la sienne, enrouler délicatement ses doigts autour de sa paume et la presser doucement.

- Vous ne serez plus seul. Un signe de votre part et je serais là.

Un hochement de tête et libérer cette main alors qu'il s'affaisse à nouveau dans le pouf. Il réfléchit un instant, ses doigts pianotant sur le tissu de coton.

- Que pouvez-vous me dire sur les autres travailleurs de cet établissement ? J'ai besoin de savoir si je peux compter sur eux ou non, connaître leurs failles pour mieux les protéger.

Parfois certains tenaient tête par fierté et refusaient d'être secourut quitte à souffrir, d'autre se brisaient entre les doigts des clients. Il ne doutait pas un instant que Silas aurait un égo surdimensionné et qu'agir pour lui serait compliqué par exemple. Mais les apparences pouvaient aussi être trompeuses et il ne voulait pas se fourvoyer. Pansy devait connaître certaines choses qui pourraient l'aider dans son travail.
Lentement mais surement, le Loup s'approprie un nouveau territoire.

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Sam 11 Nov - 22:59

Pansy
Doe

Sylphide aux ailes diaphanes se confronte aux années d'une manière bien singulière, échappant à la course effrénée du temps, elle irradie d'une jeunesse éternelle. Son cœur de verre, avide de tendresse, ne demande qu'à vibrer au rythme des mélodies romantiques, mais une pesante solitude le condamne à les savourer à travers le vécu des autres. Derrière le voile de ce nom aux sonorités florales, Pansy dissimule sa véritable identité, étranglée par les années qui passent. Prisonnière d’un cycle infernal : à chaque tombée du jour, elle se dévêt de ses pétales, cédant sa chair aux guêpes insatiables, puis renaît à l'approche de l'aube, revêtant une splendeur éphémère, pour à nouveau se dénuder à la chute nocturne. Elle est le fantôme à l’agonie du Nymphéa, les murs et les planchers, portent les cicatrices de ses griffes et sont imprégnés de sa fragrance étourdissante.

Après des années à survivre seule dans cet enfer, mes rêves semblaient évanouis. Chaque performance me volait un peu plus ma dignité et mon identité. Je pensais devoir les abandonner pour toujours, jusqu'à ce que qu'une histoire de vengeance me mette sur la voie de quelqu'un. Lui.
PANSY'S POV. Les doigts du loup caressèrent l'une des étoffes, révélant par ce simple contact que son choix avait été fait. Un sourire subtil se dessina sur les lèvres de la fée, qui s'éloigna de la silhouette lupine pour méticuleusement ranger les autres lambeaux parmi leurs semblables. Ce jeu éphémère, auquel ils s'étaient adonnés, planerait assurément dans les recoins de son esprit tout au long de la soirée, en particulier lorsque des mains indésirables exploreraient chaque parcelle de son être. Ce serait une bulle où elle se réfugierait, illuminée par les échanges qu'ils avaient eus tout au long de cette après-midi. Une bulle destinée à colmater le vide auquel elle s'était résignée, car jusqu'à présent, Pansy avait toujours été privée de toute distraction qui lui permettrait de s’échapper. Ou du moins, elle avait perdu le goût d’en trouver, d’en imaginer.
Tandis qu'elle pliait avec minutie les robes, la remarque du loup au sujet de Wraith ne passa pas inaperçue. Se défaire des liens de la sainte parole, qui avaient rythmé son quotidien pendant une éternité, aurait pu s'avérer ardu… Si seulement elle y croyait encore. Malheureusement, toute ferveur s'était évaporée, dévorée par les années passées en captivité, où elle avait maintes fois constaté que sa condition demeurait inchangée depuis les premiers jours. Ce, malgré les nombreuses promesses de cette sainte parole.
Sans compter que sa conviction s'était irrémédiablement dissipée le jour où il avait inscrit cette rune sur son thorax. Un geste visant à l'emprisonner, car désormais, il savait qu'elle ne se laissait plus bercer par ses mensonges.

— « Je ne l’oublie pas, ne vous en faites pas », déclara-t-elle en refermant le tiroir de sa commode, un sourire léger flottant sur ses lèvres.

Par moments, elle ne pouvait s'empêcher de penser avec une pointe de nostalgie à la Pansy d'autrefois, à cette ingénue qui se nourrissait du venin de Wraith. Heureux étaient les candides, ceux qui n'avaient pas été happés par l’horrible réalité.
Puis, sa question l’interpella autant qu'elle l'amusa. D'un geste vif, la fée pivota vers le loup, qui arborait un sourire malicieux. Cette vision lui provoqua un frisson délicieux, l'espièglerie lui allant à ravir. D'autres images menacèrent de s'abattre dans son esprit, et la jeune sylphide les laissa l'envahir. Inévitablement, ses ailes s'agitèrent brièvement, avec la cadence d'une abeille. Il n'avait nul besoin d'être vêtu comme un Adam, comme il le prétendait, pour la faire frémir... Mais peut-être n'était-ce pas son intention première. De toute évidence, il lui plairait dans n'importe quelle tenue. Alors, elle décida de se conformer aux goûts du Nymphéa, ou plutôt, aux exigences de son propriétaire.

— « Un costume noir, complètement noir », répondit-elle, conservant son air affable tandis que ses pas la conduisaient plus près du loup.

Ainsi revêtu, il pourrait se dissoudre dans les ombres du temple des soupirs et des râles, surgir tel un spectre dans le dos de ses proies.
Une vibration déroba son attention, tout comme celle de son interlocuteur. Ses prunelles se dirigèrent vers le téléphone, mystérieux messager d'informations qu'elle ne maîtrisait guère. La fée était démunie en matière de connaissances électroniques, et d'ailleurs, c'était pour communiquer avec le loup qu'elle avait utilisé un téléphone pour la première fois... Sous la supervision de Wraith. Bien évidemment.

Dès qu'il saisit sa main, toute son attention se recentra sur lui, et son cœur manqua un battement. Ce contact lui arracha un frisson délicieux, et elle répondit en serrant sa main avec une délicatesse extrême, comme si elle redoutait de briser la tendresse de cet instant.
Il lui annonça qu'ils disposaient encore d'un peu de temps, et ses épaules se relâchèrent. Ils n'avaient pas encore l'obligation de quitter cette petite bulle de douceur et de protection.
Peut-être avait-il discerné la fugace inquiétude qui avait crispé ses muscles, car il lui assura qu'il veillerait sur elle, même d'en bas. Un simple signe suffirait. Pansy hocha la tête, détournant brièvement son regard de cette silhouette rassurante. Une pointe d'anxiété venait d'embraser son cœur. Parviendrait-elle à demander de l'aide ? Elle, qui avait passé toute son existence à endurer, à être pétrifiée de terreur. Serait-elle capable de discerner l'acceptable de l'inacceptable ? Ne risquait-elle pas de pousser son corps jusqu'à ses ultimes retranchements, sans en avoir conscience ? Aujourd'hui encore, la fée naviguait dans le flou quant à ses propres limites, et elle n'était pas certaine que ses clients allaient l'aider à les découvrir.

— « Entendu », murmura-t-elle, replaçant son regard sur lui.

Elle n'osait pas lui confier ses inquiétudes, bien que celles-ci apparurent dans le reflet de ses prunelles. Ce soir, elle ferait de son mieux, même si un pressentiment obscur lui murmurait que cela ne serait pas suffisant.
Car elle n'avait jamais ressenti la plénitude de réussir dans quelque chose que ce soit.
Il l'interrogea ensuite sur ses confrères, elle qui les avait tous accompagnés, sans exception, depuis leurs premiers pas, depuis ses propres débuts. Ainsi, elle avait pu déceler les vulnérabilités de certains, esquisser un modeste portrait de quelques personnalités. Néanmoins, pour les plus anciens, elle ignorait leur évolution potentielle, n'entretenant plus aucune proximité avec eux. Toutefois, elle aspirait à apporter à l’Ombre son aide, aussi modeste soit-elle.

— « Vous finirez par les connaître mieux que moi », lui assura-t-elle, un faible sourire aux lèvres, mêlant satisfaction à une pointe de tristesse. « J’imagine que vous avez déjà cerné un peu Nina, et de toute évidence, elle ne devrait pas monopoliser votre attention. Elle sait gérer ses clients, probablement mieux que la plupart des danseurs », elle marqua une pause, réfléchissant avant de continuer. « Mmh... Commençons par la doyenne... Enfin, façon de parler. Personne ne perdure ici plus que quelques mois. Amaryllis possède du caractère, assurément autant que Nina. Cependant, elle est moins encline à la susceptibilité, elle est plus accessible. J'irais même jusqu'à dire qu'elle est celle qui a le plus de confiance en elle. Elle sait établir des limites... Et en matière de confiance, Moon se situe probablement au même niveau. Il a l’art de la séduction dans la peau, et j'ai même l'intuition qu'il est l'un des rares à réellement apprécier ce travail. »

Ne pas en être entièrement certaine, car elle n'avait jamais eu l'opportunité de les connaître pleinement. Même les âmes moins malléables, comme Moon et Amaryllis, ne s’étaient pas éternisées à ses côtés. Peut-être avaient-ils compris qu'il était préférable, pour leur propre survie, de ne pas s'approcher trop de la possession de Wraith.

— « Ces deux-là n'hésiteront sûrement pas à vous solliciter en cas de pépin… », déclara-t-elle en inclinant légèrement la tête. « À l'inverse d'Emi ou même de Silas. Ils sont plutôt du genre fier, peu enclins à prêter l'oreille aux conseils… Pourtant, j'ai la sensation qu'ils sont parmi les plus fragiles de la troupe. Ils regorgent d'insécurités, détestant que d'autres perçoivent leurs failles. Vous devriez les surveiller de près, car ce sont eux que les clients les plus redoutables choisissent comme proies. Ces clients savent qu'ils ne demanderont jamais d'aide et qu'ils sont prêts à tout, même à se mettre en danger, pour gagner l'estime de Wraith. » Ils n'étaient pas si différents, sauf qu'elle n'avait pas leur sale caractère.

Pansy marqua un temps d'arrêt, reprenant la liste des travailleurs en service. Elle n'avait pas encore évoqué tous les membres du personnel. En effet, il y avait d'autres barmans et barmaids, mais ils étaient rarement exposés aux dangers, et elle ne les connaissait que de vue.

— « Ah, et il y a Almos » elle se demanda comment elle avait pu l'omettre. « Un triton, doté d'un charisme et d'une assurance considérables. Je ne saurais dire s'il possède des failles, il reste particulièrement mystérieux. Son aura est aussi secrète qu'envoûtante... Et je sais que Wraith commence à l'apprécier de plus en plus. Les autres semblent également l'estimer » conclut-elle.

Elle se remémora qu'elle n'avait même pas eu besoin de le former à son arrivée, comme s'il était déjà familier avec le métier. La fée ne savait pas trop comment le cerner, tant il émanait d'énigmes... Cependant, elle aurait tendance à dire qu'elle se méfiait de lui. Elle reprit :

— « Il y a aussi quelques danseurs qui viennent dépanner de temps à autre, moins réguliers que les cinq principaux. Je les connais donc un peu moins, mais aucun d'entre eux n'a jamais causé de problème. Ils sont généralement ponctuels et évitent souvent de se mêler à la troupe initiale », des danseurs parfois prêtés par d'autres établissements, des individus ayant besoin de renflouer les caisses en fin de mois. « Il faut également noter qu'il n'y a aucun humain, ni sorcier, qui travaille au Nymphéa. Il n'y a que des créatures. Un héritage des enseignements daevas, j'imagine. »

Pansy était à peu près certaine de lui avoir révélé tout ce qu'elle savait sur ses collègues. Ce serait sans doute un bon point de départ pour lui, avant qu'il ne se familiarise davantage avec son territoire.

— « D’autres questions ? » lui demanda-t-elle, penchant légèrement la tête sur le côté.
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