Ils se sont laissés emportés, fébriles, impatients de se découvrir réellement, impatients de réaliser leurs fantames, impatients de savoir ce que cela ferait que d’être entre les bras l’un de l’autre et, se faisant, ils ont oublié une petite chose essentielle. Une chose qu’ils ne réalisent même pas avoir oublié, encore tout à leurs ébats, l’esprit perdu bien au-dessus de toute réalité. Daphné a l’impression de flotter sur un petit nuage et ses jambes ressemblent désormais plus à du coton qu’autre chose, tremblotant encore autour de la taille qu’elles ont enserrée jusqu’alors.

Lorsque ses pieds retrouvent le sol, la jeune femme chancelle un instant et se rattrape au bras de l'homme, le temps de retrouver sa stabilité. Un rire léger lui échappe et elle avance jusqu'au canapé dans lequel elle s'affale, l'observant alors de loin, le regard appréciateur, le sourire qu'elle arbore en disant long sur ses pensées là, tout de suite, à le voir dans le plus simple appareil. D'ici, elle a encore davantage le loisir d'observer son allure, la perfection de sa silhouette.

"- Et maintenant ?" souffle-t-elle après quelques minutes de cette observation silencieuse. "C'est quoi le plan ?"

Elle attrape subrepticement son téléphone ce faisant, envoyant un simple message aux garçons pour qu'ils sachent qu'elle est toujours vivante, qu'ils n'ont pas à s'inquiéter. Toujours vivante. Et elle repose son engin pour regarder l'homme en face d'elle.

"- Je veux dire… quand tu disais c'est pas sans lendemain et c'est pas le mariage non plus… C'est quoi, alors ? Qu'est-ce que tu entends par "passer du temps ensemble" ? Est-ce que ça veut dire se retrouver à l'occasion, chez toi ou chez moi, pour… ce genre de choses seulement ou… tu voulais dire… je ne sais pas… faire des trucs ensemble ?" demande-t-elle sérieusement, cherchant ses mots, sans même faire attention au fait qu'il soit encore à poil devant elle.

Il nous faut un petit moment pour redescendre, pour récupérer suffisamment pour bouger. La tension avait été forte, suffisamment pour en oublier un élément primordial. Cet élément, je ne réalise pas son oublie tant ce que je viens de vivre m’a transporté. Finalement, elle se tortille et je lui fait retoucher terre. Je la soutiens le temps qu’elle déroule ses jambes pour aller s’installer sur le canapé.
Elle rit et je trouve ça amusant qu’elle soit habillée et moi non. Elle ne se prive pas, d’ailleurs, pour m’observer tandis que je vais à la cuisine pour prendre deux bières que je décapsule.

Alors que je reviens, elle me demande la suite. Qu’avais-je en tête en lui parlant d’une relation qui ne serait pas d’un soir sans être une demande en mariage.
Je lui tends une bière tout en m’installant dans le canapé à côté d’elle, souriant.

Pour ce soir, je pensais essentiellement à partager nos fantasmes, je dois l’avouer. Pour la suite, ma foi, je me disais qu’au fur et à mesure que l’on se découvrirait, nos goûts, ce que l’on aime faire, etc, on adapterait les moments que l’on passe ensemble. Que ce soit des sorties, des visites, des balades ou des moments plus tranquilles.

Je bois une gorgée de bière avant de la poser sur la table basse et de me tourner pour me placer au-dessus de ses jambes, un genou de part et d’autre. Je glisse mes mains sur ses cuisses pour passer sous sa robe que je remonte pour m’installer sur sa peau.

Et si je te débarrassais de ça… Soufflais-je à son oreille.

Maintenant qu'ils ont terminé, au moins pour ce premier round, Daphné se pose forcément quelques questions, soucieuses de savoir quelle peut être la suite de tout cela, ce que l'homme pouvait bien vouloir dire par le fait de ne pas avoir une nuit sans lendemain, mais de ne pas promettre le mariage non plus. Est-ce qu'il parlait d'une relation charnelle suivie dans le temps et rien de plus ? Voulait-il au contraire qu'ils se découvrent, qu'ils fassent des sorties ? Est-ce qu'il voulait parler d'exclusivité ou non ? Quelles étaient les limites de sa proposition ? Telles étaient les questions qu'elle se posait assez naturellement et pour lesquelles elle avait besoin de réponses claires, qu'il lui donne en s'installant dans le canapé quand il revient de la cuisine, lui tendant une bière à laquelle elle ne touche que distraitement, la faisant tourner entre ses doigts.

Profiter, ce soir, de partager leurs fantasmes. Et puis par la suite pourquoi pas apprendre à se connaître, se découvrir et, alors, éventuellement sortir, faire des visites, des balades et des promenades culturelles. Elle acquiesce. Il ne lui laisse pas le temps d'y réfléchir d'avantage comme il vient passer un genou de chaque côté de ses jambes, la surplombant tout en proposant de la débarrasser de sa robe, sous le tissus de laquelle il vient justement de passer ses doigts. Elle opine de la tête.

"- Je trouve que c'est une bonne idée oui..." confirme-t-elle dans un souffle. "Je trouve particulièrement injuste d'être toujours vêtue devant un homme qui ne l'est plus..." glousse-t-elle en passant ses doigts sur son buste en même temps, en parcourant ces détails qu'elle ne connait pas encore par cœur et s'emploie à imprimer encore et encore dans sa mémoire, jusqu'à ne plus pouvoir les oublier, ni rien avoir à en découvrir.

Je tente de répondre à ses questions qui, la première ardeur passée, sont légitimes. Il est normal de vouloir savoir dans quel type de relation on se lance avant d’aller plus en avant.
Je me montre donc tout à fait transparent quant à ce que j’avais en tête.

Pour ce premier soir, essentiellement des découvertes charnelles, ce qui n’empêchait pas de ponctuer cela de quelques instants de conversation.
Pour la suite, apprendre à se connaitre, à connaître nos goûts, ce qui nous plaît pour, ensuite, envisager d’autres activités.
Afin de préciser mes idées, je m’installe sur elle, relevant un peu sa robe pour que ma peau rencontre la sienne.

Elle confirme trouver que la délester de sa robe est une bonne idée, avouant ne pas trouver juste d’être habillée lorsque je ne le suis pas. Je lui souris alors qu’elle caresse mon torse de ses doigts fins.

C’est vrai, il faut palier à cela. Riais-je tandis que je soulevais sa robe. Une fois après l’avoir libérée, je lance le vêtement plus loin, avec le reste, venant chercher ses lèvres alors que je la soulage également de son dernier sous-vêtement afin de pouvoir découvrir sa poitrine. Une fois totalement mise à nu, je prends un peu de recule pour l’observer.

Il faut pallier à cette injustice au plus vite, alors qu’elle est encore vêtue, son corps dissimulé à la vue de son partenaire par la robe fleurie qu’elle a choisis pour leur rendez-vous, quand il ne l’est plus, sa chemise en lin comme son pantalon et son caleçon ayant depuis longtemps étés retirés par la demoiselle qui n’a pas eu tant de patience que lui pour découvrir toutes les merveilles de son corps et les délices de celui-ci. Au vu du corps en question, il eut été dommage de le laisser couvert, toutefois. Elle ne regrettait donc pas de l’avoir débarrassé bien vite de tout ça, cela avait été au contraire pour son plus grand plaisir.

"- Mh oui, je compte sur vous pour rétablir un peu de justice dans cette affaire…" murmure-t-elle à son oreille, donnant à ces mots une portée aussi scabreuse que possible.

Il n’y a pas vraiment de sous-entendu, ils ont conscience tous deux que le sous-texte est parfaitement clair, que ce n’est pas leur verve qu’ils exercent ce soir mais leurs corps, leur passion, leur désir, rien qui ne leur laisse vraiment l’opportunité d’être autre chose que spontanés et probablement aussi un peu impulsifs, comme leur oublie tendait à le prouver.

Sa robe à fleurs et son soutien-gorge propulsés quelque part dans la pièce, je prends un peu de temps pour l’observer. Je déguste son corps des yeux, appréciant sans fausse pudeur tout ce que je vois. Je finis par lui annoncer que j’étais à des lieux d’imaginer suffisamment bien ce qu’elle avait à offrir.
Cela paraissait lui plaire comme compliment.