Le repos n’est pas volé après une telle nuit et Daphné, profitant de la proximité de l’homme, de sa carrure rassurante, de ses bras qui l'enveloppent, se laisse aller aux bras de Morphée, goûtant au repos entre les bras de celui qu’elle désire depuis déjà trop longtemps et dont elle n’aurait jamais pu imaginer qu’il lui offrirait vraiment tout ce qu’il venait de lui faire vivre, tout ce qu’il venait de lui apporter et lui faire découvrir.

la nuit est calme, bercée par le rythme réguliers de leurs respirations, leurs peaux se frôlant l’une l’autre tout au long de la nuit alors que leurs corps ne peuvent se séparer de plus de quelques centimètres, restant toujours proches tout au long de leur sommeil, si bien qu’elle le sent nettement contre son dos lorsque le sommeil, au matin, commence à l’abandonner. Elle esquisse un sourire discret comme, faisant mine de dormir encore, elle peut sentir l’homme déposer un baiser dans son cou, lui arrachant un petit frisson qui trahit son éveil. Son sourire s’élargit et elle se tourne, venant se blottir contre lui, la tête contre son torse.

"- Tu as bien dormi ?" demande-t-elle, la voix encore imprégnée de sommeil, avant d’elle-même hocher la tête. "J’ai dormi comme un bébé." souffle la jeune femme avec un petit sourire.

Elle pourrait définitivement se réveiller comme ça tous les matins. Elle pourrait vraiment se réveiller entre ses bras chaque jours, après une nuit d’amour. Une nuit d’amour dont elle porte encore sur elle les traces. Lui aussi. Elle se souvient vaguement avoir parlé d’une douche qu’elle n’a pas prise, finalement, le sommeil la cueillant avant et… Elle lève un sourcil, d’un coup, essayant de se remémorer les évènements de la veille. Les plus insignifiants, surtout. Pourquoi est-ce qu’elle s’était sentie aussi… sale, au juste ? Probablement parce qu’ils avaient oublié un élément essentiel, tout à leur folie, leur passion.

"- Putain la capote !" elle se redresse dans le lit, paniquée. "On en a pas mit !?" demande-t-elle alors même qu’elle connaît déjà la réponse. Non, ils n’en ont pas mit. Ils ont complètement oublié ce ”détail”, pris par leur désir l’un de l’autre. "Merde, merde, merde !!! Aayden va m’tuer. Faire un arrêt cardiaque. Ou les deux !!!"

La belle étudiante se retourne en souriant, venant se lover contre moi, collant sa tête contre mon torse alors que la présence de ma virilité éveillée ne semble pas l’importuner le moins du monde. Elle me demande si j’ai bien dormi, arborant un sourire radieux, avouant avoir, elle-même, très bien dormi.

J’ai dormi comme un loir ! Avouais-je en la serrant tendrement contre moi, l’esprit encore embrumé des folies de la veille. Je ne serais pas contre me réveiller contre toi chaque matin ! Soufflais-je contre son oreille alors que nos épidermes trahissaient encore nos ébats.
Je repense à la nuit et, non seulement cela n’arrange pas l’état de mon entre-jambe, mais, en plus, cela me fait prendre conscience que je n’ai clairement pas fini de la désirer.

C’est alors qu’elle fait un bond sur le lit, comme brusquement frappée par une évidence macabre, comme rattrapée par une réalité dérangeante.
Elle prononce trois premiers mots, paniqués, qui me réveillent immédiatement. Immédiatement, alors que je me redresse à mon tour, elle s’interroge sur le fait que l’on ait ou non, prit les précautions d’usage, annonçant que quelqu’un allait mal vivre cet oubli.

Merde ! Non, on n’y a pas pensé… Affirmais-je en me mettant à réfléchir. Bon, pas de panique… Euh ! Tu peux passer à la pharmacie pour prendre une pilule d’urgence ? Ou tu veux que j’y aille ?

Clairement, c’était notre faute à tous les deux ou, plutôt, de la faute de notre incroyable désir l’un de l’autre. Nous avions entamé notre relation par un contrat en bonne et due forme par lequel je m’engageais à assumer ma responsabilité dans nos ébats, mais avions complètement oubliés d’aborder ce sujet. Aussi, vu sa réaction, je doutais qu’elle utilise une pilule contraceptive. Aussi, tant que l’on était sur ce sujet, je me permis une question.

Tu…Tu penses passer à la pilule ? J’imagine qu’après cette nuit, cela pourrait être pertinent, non ? Enfin, ce n’est qu’une suggestion…

Demandais-je donc. Quelle que soit sa réponse, je m’en accommoderai, même si j’espérais bien qu’elle envisage la chose. Ayant passé la nuit avec elle sans que l’on s’encombre d’un bout de plastique, je serais déçu de devoir y recourir maintenant. C’est inconfortable et la perte de sensation est affreuse.

Le matin est doux, tendre, et la demoiselle a plaisir à s’éveiller auprès de lui, à le retrouver contre elle au sortir de la nuit. Un plaisir qu’il partage puisque, affirmant avoir dormi comme un loir, il poursuit en affirmant qu’il ne serait pas contre l’idée de se réveiller contre elle chaque matin. Daphné a un petit rire. Chaque matin, peut-être pas, mais c’est sans aucun doute une expérience qu’ils peuvent renouveler régulièrement. Si elle venait ici chaque nuit, elle n’est pas sûre qu’elle réussirait son année. Surtout pas sûre qu’elle travaillerait ni ne dormirait beaucoup, quand bien-même ses études ne lui tiennent pas tant que ça à cœur. Elle ne peut tout de même pas se permettre de passer toutes ses nuits ici, parce qu’ils risqueraient de s’étouffer l’un l’autre, aussi, à aller trop vite. C’est un risque qu’elle pourrait redouter, en tout cas. Et pourtant, elle ne peut prétendre qu’elle n’aurait pas plaisir à se réveiller dans ces mêmes conditions tous les jours.

"- Je crois que j’adorerais ça aussi." souffle-t-elle. "Mais j’aurais peur que tu finisses par ne plus me supporter si on allait trop vite…"

Rapidement, pourtant, ça devient exactement le genre de matin qu’elle ne veut PAS revivre tous les jours. Au moment où elle réalise qu’ils ont oublié quelque chose d’essentiel, la veille, la jeune femme panique. Elle pose la question, mais elle sait très bien que non, sa tête n’est pas en train de lui jouer un tour. Ils ont bel et bien oublié la capote. Bel et bien oublié de se protéger, tout à leur passion, alors même que ses meilleurs amis lui en ont parlé. Alors même qu’ils lui ont dit de prendre de quoi.

Non, on y a pas pensé, il le confirme, mais lui demande rapidement de ne pas paniquer, demandant si elle veut passer à la pharmacie pour prendre une pilule du lendemain. Ouai, elle va y aller. Plus vite elle la prend, mieux ce sera. Donc vaut peut-être mieux qu’elle y aille elle, même s’il est gentil de se proposer d’aller lui en chercher une.

"- Non je… j’vais y aller, comme ça j’la prends de suite."

Elle se lève, regarde autour d’elle, cherche sa robe en sachant pertinemment qu’elle n’est pas là puisqu’ils l’ont abandonné quelque part dans le salon, et glisse un regard dans sa direction, finalement, comme il reprend la parole après quelques secondes, demandant si elle pensait passer à la pilule, le suggérant. Parce que ça pourrait être pertinent. Elle fait une petite moue.

"- J’la prenais mais… Comme j’avais plus d’partenaire régulier et qu’ça arrivait juste de temps en temps…"

Elle s’était dit que ce n'était pas la peine de bouffer des hormones, perturbateurs endocriniens et toutes ces autres merdes qui traînent dans les contraceptifs féminins plus que ça, si c’était pour s’envoyer en l’air une ou deux fois par mois. Depuis, elle n’en avait plus. Forcément, il remet pas mal en perspective cette décision.

"- Faudra qu’je vois quand l’gynéco peut m’recevoir mais…" sa petite moue s’accentue. "Si j’suis capable d’oublier une capote, j’imagine qu’une pilule…" elle pousse un soupir. "Faudrait que je me renseigne pour un stérilet, un implant ou j’sais pas trop…"

Un truc qui lui nique pas le corps, ça serait bien.

Je pense qu’il faut qu’on prenne notre temps, oui ! Affirmais-je en venant frôler son oreille. Même si je te dévorerai bien de nouveau… Soufflais-je juste avant qu’elle ne fasse un bond pour aborder une question très épineuse.


C’est un fait, tout à notre ivresse du plaisir, nous avions complètement oublié un menu détail. Immédiatement, je suggère la contraception d’urgence, proposant d’aller la chercher, mais elle affirme qu’elle va s’en occuper afin de pouvoir faire le nécessaire dans la foulée.
Alors, elle se lève comme si elle cherchait quelque chose, m’offrant la vue délicieuse de son corps nu, expliquant qu’avant, elle prenait une contraception quotidienne. N’ayant plus de partenaire régulier depuis un moment, elle avait cessé de prendre cela.
Contrairement à ce que beaucoup de femmes peuvent croire, je comprennais parfaitement. Il est inutile de se pourrir la santé lorsque ce n’est pas nécessaire et, pour aller plus loin, je considère qu’il y a mieux que cela.

Je comprends, il est inutile de se déglinguer le corps pour rien… Dis-je avant qu’elle n’aborde le fait de peut-être revoir son docteur. Assez naturellement, sans que je ne parle plus que cela du sujet, elle vient elle-même réfléchir à une solution moins merdique et tout aussi sûre.

A mon tour, je me lève, tout aussi nu qu’elle, pour venir dans son dos, la prendre dans mes bras, croissant les mains sur son ventre et me collant à elle sans pudeur pour approcher de son oreille.

Quelle que soit la solution que tu choisis, je te suivrai. Soufflais-je. J’espère que cela ne t’as pas coupé tout désir… Murmurais-je avant de lui indiquer une pharmacie située à trois-cent mètres sur la gauche de l’immeuble.

J’attends ton retour ? Demandais-je finalement en relâchant ma prise sans la lâcher tout à fait cependant.

Prendre leur temps, alors même qu’il vient frôler son oreille et qu’il affirme qu’il la dévorerait volontiers une nouvelle fois… C’est une chose difficile et cet aveux lui arrache un petit frisson, un petit sourire. C’est qu’elle se laisserait presque tenter. Presque. C’est sans compter la réalisation qui est la sienne soudainement, sur leurs erreurs de la nuit passée. Non pas que la jeune femme regrette leurs ébats, loin de là, c’était parfait, mais elle réalise, là, d’un coup, qu’ils ont oublié un élément essentiel. Qu’ils ont oublié de se protéger. Pourtant, ce n’est pas faute pour ses meilleurs amis de lui avoir dit de prendre une boîte. Qu’elle a, en plus, dans son sac à main.

Elle panique, se levant à la recherche de ses affaires tout en sachant pourtant très bien qu’elles ne sont pas dans la chambre, puisqu’il l’a déshabillé bien avant ça. Elle a besoin de filer rapidement à la pharmacie. Et besoin de prévenir Aayden et Andy, aussi. Leur confier sa connerie. Obtenir leur soutien. Leurs conseils, aussi. Elle pourra faire ça pendant qu’elle ira acheter ce dont elle a besoin.

"- Ouai…"

Inutile de se déglinguer le corps pour rien quand on en a pas besoin, c’est vrai, mais dans le cas présent… Elle regrette d’avoir pris cette décision. Elle serait beaucoup plus sereine si elle n’avait pas fait ça. Elle se saurait protégée d’une éventuelle grossesse et ce serait déjà une épine de moins dans le pied. Elle n’aurait plus qu’à s’inquiéter des IST et MST, même si elle ne croit pas qu’ils en soient atteint, l’un ou l’autre, consciemment ou inconsciemment.

Il se lève, l’enlace, sans se soucier le moins du monde de sa nudité ou de la sienne et se contente de la prendre dans ses bras, affirmant qu’il la soutiendrai peu importe sa décision, tout en espérant que cette contrariété ne lui aura pas coupé toute envie. Elle doit bien dire que là, pour le moment… Hé bien, non, ce n’est plus vraiment ce à quoi elle pense. Elle n’est plus vraiment en conditions, dans l’immédiat. Trop inquiète. Mais elle répond d’un sourire et d’un baiser.

Il la libère en demandant s’il attend son retour et elle acquiesce d’un mouvement de tête, essayant de faire un peu d’humour en affirmant qu’il avait intérêt de l’accueillir avec des croissants quand elle reviendrait et elle sort de la pièce, récupérant ses affaires dans le salon pour les enfiler sur son corps nu avant de sortir rapidement, textotant pour les deux vacanciers jeunes mariés en même temps que, de l’autre main, elle arrange son sac sur son épaule.