Elle ne me repousse pas lorsque je l’enlace, et ce, malgré la situation un brin anxiogène dans laquelle nous nous sommes tous les deux foutus. J’évite de le montrer, mais cela me travaille pas mal moi aussi. Je n’ai pas spécialement prévu d’être père et, encore moins, avec une de mes élèves.
“Il fallait y penser avant !” que vous allez me dire… Ouai, et vous auriez entièrement raison.

Elle sourit doucement à ma question, se retournant dans mes bras pour m’embrasser. Non, elle n’a pas envie de me fuir, même si la situation présente est un peu anti-désir. Aussi, je la libère tendrement, tandis qu’elle confirme que je peux l’attendre. Elle plaisante même en réclamant des viennoiseries avant que l’on aille vers le salon.
Là, appuyé contre le chambranle de la porte, toujours nu, je l’observe ramasser ses affaires éparpillées pour les enfiler.

A son retour, elle me trouvera en jogging, des croissants chauds sur la table avec du café fumant.
J’espérais qu’elle obtienne ce qu’il lui fallait sans difficulté et que, une fois la chose en sa possession, elle retrouve un peu son sourire.

La pharmacie n’étant pas très loin, Daphné ne met que quelques minutes pour l’atteindre en même temps qu’elle discute avec les garçons dans leur conversation de groupe ou, plutôt, tandis qu’elle parle avec Andy, comme Aayden est un peu sur les nerfs depuis qu’il a lu le premier message de la demoiselle, redoutant un problème pour elle. Dès qu’il s’agit de Daphné, il ne pense plus correctement, s’inquiétant toujours pour elle, de toute façon, quand tout le monde sait qu’il est capable lui-même des pires conneries, des pires oublies.

En arrivant dans la pharmacie, comme il y a un peu de monde, elle attend tout en continuant d’envoyer des messages à ses meilleurs amis, essayant d’oublier le stress qui ne cesse de s’accroître depuis le matin, depuis sa réalisation de l’oublie qui est le sien, de l’erreur qu’elle a faite. Comment cela se pouvait-il ? Comment pouvait-elle avoir oublié quelque chose d’aussi important ? Comment pouvait-elle, alors qu’Andy le lui avait pourtant rappelé un peu avant qu’elle ne parte, quand elle leur avait parlé du mot de son professeur ? Il faut dire que les évènements de la soirée, l’enchaînement de la discussion, des choses, et la passion, ne l’avaient pas vraiment aidées à raisonner correctement. Mais quand-même.

Enfin, après de longues minutes d’attente, une pharmacienne la salue et la jeune femme explique son problème, demandant donc une pilule du lendemain. Moins de cinq minutes plus tard elle ressort, son paquet entre les mains, faisant le chemin retour, se hâtant d’atteindre l’appartement de son professeur, toquant à la porte de ce dernier avant d’entrer pour le trouver dans un simple jogging au milieu du salon, ayant disposé quelques viennoiseries sur la table. Elle esquisse un sourire, alors, et laisse échapper un petit rire.

"- C'est beau, un homme qui obéit !" taquine-t-elle avant de demander un verre pour se servir un peu d'eau et prendre enfin sa pilule, n'ayant pas pu la prendre directement à la pharmacie, faute d'avoir de quoi la prendre.

Une fois la belle de retour, je lui sors un verre pour qu’elle avale son comprimé après qu’elle a plaisanté sur ce petit-déjeuner pleinement comme demandé.

Il faut bien un peu, de temps en temps, pour donner l’impression d’avoir un peu de pouvoir ! Raillais-je à mon tour.
Tout n’était pas réglé, il y avait toujours un risque que la pilule ne fonctionne pas, mais, de la même manière, peut-être avions-nous “dérapé” en dehors de la période… dangereuse. Bref, avec ce médicament avalé, je sentais un peu de poids en moins sur mes épaules.
Je lui servais alors un café avant de pousser les croissants vers elle.

Après, qui sait, peut-être que cela me plairait de devoir t’obéir toute la journée… Lançais-je avec un sourire aguicheur. Mais avant cela, petit-dèj ! Après, je te lave et je prends soin de toi et ensuite, on verra. Dis-je en saisissant une viennoiserie pour mordre dedans.
Je resterais sage, mais je te promets un moment délicieux, agréable et reposant ! Affirmais-je avec un regard plein de douceur et d’entrain.
J’avais clairement une idée derrière la tête et, j’espérais que ce que je lui prévoyais lui plairait.

"- J’ai tout pouvoir…" souffle la demoiselle avec assurance, le fixant comme il plaisante. "Imagine un peu ce qui se passerait si je ne prenais pas cette petite chose…" remarque-t-elle en montrant le petit comprimé qu’elle s’apprête à prendre, sourire en coin. "Dix-huit ans de pension alimentaire à verser. Je suis sûre que ça vaut bien d’obéir à la demande d’un petit déjeuner."

Non pas qu’elle pourrait faire pression de la sorte sur un homme, que ce soit lui ou un autre, ce n’est vraiment pas son genre. Mais là, maintenant, alors qu’elle s'apprête à régler la question, elle se sent un peu plus détendue. Un peu plus tranquille. Plus à son aise. Évidemment, ce n’était pas une solution miracle et il était toujours possible que ça ne fasse pas effet, mais les cas étaient rares et ce ne serait vraiment pas de chance. Un sacré concours de circonstances.

Comme elle attrape un croissant et entend son commentaire, son sourire s’élargit. Il ne faudrait pas qu’il le lui dise trop souvent, elle pourrait le prendre au pied de la lettre… Non pas qu’il aurait beaucoup à redouter d’elle si tel était le cas, cependant.

"- Si tu commence à dire ce genre de choses avec cette tête là, je risque d’exiger très régulièrement de la voir entre mes cuisses, tu sais…" lance-t-elle en comprenant très bien le sous-entendu, l’attrapant à vol pour le retourner à l’envoyeur, alors même qu’il propose déjà un programme plus calme, plus doux, plus délicate, après la nuit assez intense qu’ils avaient passés. "Mhhh… Tu en as trop dit ou pas assez…" poursuit la blonde comme il affirme qu’il sera sage mais a en tête un programme des plus appréciables.

Une petite journée douce, calme, en contraste avec la nuit précédente, pour se rapprocher, apprendre à se connaître, se découvrir, était une bonne idée, du reste, alors qu'ils ne savaient encore pas grand chose l'un de l'autre. Envoyant un SMS à Andy et Den de nouveau, pour prévenir qu'elle risquait de passer toute la journée avec son professeur, encore, elle verrouilla ensuite l'écran pour mordre dans son croissant.

Ca, c’est du chantage ! Titre XVIII du Code, tu en aurais pour un an de séchoir ! Lui renvoyais-je en lui tirant la langue.
Il n’y avait strictement rien de sérieux là-dedans. Elle comme moi jouions juste, évacuant un peu la pression de ce début de journée…riche en émotions.

Le comprimé avalé, nous prenons place à table alors que j’émets l’hypothèse que, peut-être, me mettre à ses ordres le temps d’une journée pourrait me plaire. A cela, elle répond qu’elle risque fort de m’imposer de venir placer ma tête entre ses jambes pour masquer ce petit sourire coquin que j’arbore.
Sans un mot et, pour toute répartie, je me lèche ostensiblement les lèvres avant de lui dévoiler ce que je propose pour après le petit déjeuner.

Je n’en ai pas dit assez, mais cela gâcherait la surprise ! Soufflais-je tandis qu’elle s’attaquait à un croissant. Le reste du repas fut silencieux, mais, en même temps, il ne fut pas très long. Ma viennoiserie et mon café terminés, je lui indiquais de me rejoindre dans la salle de bain une fois qu’elle aurait terminé.

Elle trouverait alors une pièce à la température idéale, baignant dans des senteurs de jasmin et d’olivier. Une simple serviette autour de la taille, la lumière indirecte de la pièce était tamisée par la présence de quelques bougies. La grande douche à l’italienne n’attendait plus qu’elle tandis qu’un panier, contenant éponge de bain, produits et savons, gants et accessoires, attendaient de la rencontrer.

"- Oui, et ?" souffle la demoiselle comme l’homme affirme que ce qu’elle fait n’est ni plus ni moins que du chantage, ce qu’elle ne nie pas le moins du monde. "Un an de séchoir contre dix-huit ans de pension, peut-être que ça vaut l’coup de dormir un peu à l’ombre… M’enfin, les rayures ne vont pas à mon teint !" affirme-t-elle avec tout l’humour dont elle est capable.

Ils continuent de parler, l’homme tendant une perche plus grosse que lui et, quand elle commente, la mine qu’il arbore alors, en léchant sa lèvre, est si troublante qu’elle presse ses cuisses l’une contre l’autre. OK. Ne pas le provoquer. Elle comprend immédiatement que c’est un petit jeu qu’elle ne risque pas vraiment de gagner, au contraire. S’il commence comme ça… Elle se concentre donc sur son croissant, mordant dans celui-ci comme pour ne pas penser à tout ça, ne pas le revoir se lécher la lèvre. Parce que cette image ne manquera pas d’agrémenter ses rêves les plus érotiques.

"- C’est vrai, je t’accorde ce point."

Mais cela la rend curieuse et elle a hâte de savoir ce qu’il prépare, ce qu’il mijote. Hâte de savoir ce qui peut bien se tramer dans son esprit et qui pourrait encore la surprendre. Un questionnement qui reste tout à fait relatif, comme il a disséminé quelques indices en parlant de la laver et de s’occuper d’elle aujourd’hui. Cela ne laisse que peu de doute sur la nature de ses préparatifs mais, tout de même, suffisamment pour qu’elle se demande ce qu’il a préparé exactement et qu’elle ne tardera pas à découvrir comme ils expédient le petit déjeuner assez vite.

Quand elle entre dans la salle de bain, elle est saisie tant par la température que les bougies et les senteurs, l’homme ayant préparé la pièce pour une douche qui s’annonce royale et pour laquelle il est déjà prêt, une simple serviette nouée autour de la taille, à l’attendre. Un petit sourire sur ses lèvres, elle jette un regard à sa silhouette, en apprécie le contour, les détails, avant de le fixer.

"- Déshabille-moi." lance-t-elle, alors, se rappelant qu’il avait émis l’hypothèse de lui obéir.

Et ? Je vais finir par croire que tu fais autre chose que m’écouter durant mes cours ! Lançais-je avec un clin d’oeil. Si tu es en rayures, tu ne peux pas avoir la garde… Elle revient au parent libre. La pension, ce n’est pas moi qui la devrais ! Concluais-je. Mais tu l’as dit, les rayures ne t’iront probablement pas, alors laissons cela pour d’autres.

Plus tard, lorsqu’elle passe la porte de la salle de bain, je l’accueille avec un sourire joyeux et très légèrement coquin. Ma petite serviette autour de la taille masque le nécessaire tandis que je lui laisse le loisir de découvrir le lieu, d’en appréhender la décoration et les différentes touches synonymes de bien-être que j’y ai disposé.
Lorsqu’elle m’observe, j’écarte un peu les bras avant de faire un tour sur moi-même pour lui offrir de voir ce qu’elle désir.

Si elle fait autre chose que de l'écouter pendant les cours ? Mhhh il se pourrait bien que son esprit s'égare de temps en temps, à l'occasion, et il semble parfaitement le savoir, au vu du clin d'œil qu'il lui adresse pour appuyer ses mots. Effectivement, par moments, elle se laisse distraire des leçons qu'il dispense, se concentrant sur le mouvement de ses lèvres en se demandant ce qu’elle pourrait leur faire dire de plus agréables, ce qu’elles pourraient faire de bien plus appréciables qu’un cours. Mais il le sait déjà, il le sait et le clin d'œil qu’il lui envoie le confirme. Il le sait d’autant plus qu’il a bien vu comme ça s’est passé la veille, quand ils se sont perdus dans les bras l’un de l'autre, cherchant à accomplir tous leurs fantasmes, toutes ces choses dont ils avaient rêvés.

"- Je plaiderai bien non coupable monsieur, mais vous savez déjà très bien que je me perd à imaginer toutes les façons dont vous pourriez vous… occuper de moi et c’est une distraction qui prend… pas mal de temps." affirme-t-elle, le sourire mutin.

La vérité, aussi, c’est qu’elle suit ce cursus universitaire davantage pour faire plaisir à ses parents que pour se faire plaisir à elle-même. Elle ne sait pas trop ce qu’elle aurait fait d’autre si elle avait eu le choix mais… Son enseignant est sans conteste le point le plus positif au cursus qu’elle suit. Sans lui… Que l’année serait donc morne et longue !

"- C’est un point sur lequel nous sommes d’accord, alors j’irai dans ton sens !"

Elle rejoint la salle de bain, se perdant à admirer tout ce qu’il a préparé, se perdant à l’admirer lui, surtout, et elle se mord la lèvre inférieure se faisant, l’homme tournant sur lui-même pour lui permettre de ne pas louper une seule miette de son anatomie plus que parfaite. Elle se mord la lèvre, appréciant le spectacle, avant de donner ses directives, laissant l’homme la déshabiller progressivement, alors, lui enlevant d’abord sa robe puis son soutien-gorge et, finalement, la petite pièce de lingerie qui couvre le bas de son corps et qu’il place avec l’autre dans un coin, sur une chaise.

Ses mains dans son dos lui arrachent un frisson comme il la caresse, donnant l’impression qu’il s'apprête à la masser, avant de finalement s’arrêter pour lui présenter la douche et l’inviter à entrer sous l’eau qu’il a allumé pour elle, pour eux, et dont il vérifie la température avant de retirer sa propre serviette pour la rejoindre, l’enjoignant à se détendre et profiter de l’instant, affirmant être à sa disposition pour son service. Elle lève un sourcil.

"- Dans ce cas je peux te demander un massage ?" demande-t-elle en même temps qu’il se saisit d’une bouteille de gel douche pour en prélever une noisette, dont elle suppose qu’il va la laver avec, faire courir ses mains, ses doigts, sur son corps nu et trempé.