BON. Si elle arrête pas de chialer dans trois minutes, elle s’éclate la tronche contre le sol. Ca devrait la mettre hors service assez longtemps pour chasser loin cette état de merde-là. Les larmes, la morve, les sanglots. Y a un truc dans Zabuza qui hurle de rage à se retrouver dans un état pareil. Elle DETESTE ça. OK, personne n’aime, mais elle, c’est carrément de la haine qui se développe dans ses muscles quand elle s’entend presque supplier Kuro de l’emmener voir Kakashi. Elle déteste. Mais elle a bien plus besoin de lui qu’elle hait cet état de manque. Heureusement que le ninja papillon lui apporte une solution avant qu’elle n’explose.

“Me le faire voir ?”

Elle répète plus par surprise que par incompréhension. Même si elle ne comprend pas vraiment, elle s’en fout de comprendre. Elle est juste surprise que le brun lui fasse une telle proposition. Surprise vite évacuée, Zabuza n’hésite pas avant de prendre la main qu’il lui tend. Poussée aussi bien par l’envie de voir Kakashi (même si lui ne la voit pas) que par son instinct qui lui fait sentir que les ninjas autour d’eux sont contre cette nouvelle escapade quelqu’elle soit. Alors vite, ils s'éclipsent à nouveau.

Vu le nombre de bestioles qui les entourent, elle se doute qu’elle est chez le ninja papillon. Qui fait visiblement dans d’autres types de bestioles que les papillons. Elle regarde le mille-pates et le ninja qui ont l’air d’avoir un … échange. Zab ne sait pas bien ce qu’elle doit foutre, et finit par faire un signe de tête à l’attention de la grosse petite bête quand elle sent son regard sur elle. Meh. Peu importe. Elle suit Kuro dans la bibliothèque et s’étonne de voir autant de livres au même endroit. Elle ne pensait pas qu’il puisse exister autant de livres. Et pas au même endroit, hein. Autant de livres, tout court !! Bref. Elle se promène dans les rayonnages de livres, sans penser à un seul moment à se casser, puisqu'il lui a promis de voir Kakashi. Et c’est pas la même raison qu’elle n’hésite pas une seconde avant de s’enfiler son truc qui pue. Même pas en craignant un poison, parce qu'il n'y a aucun poison qui pue comme ça, ahah. Bref. Elle boit, elle laisse Kuro lui prendre la main, et puis elle voit. Le ciel, l’extérieur, Konoha, et Kakashi. Qui râle.

“Pas le temps, mon cul. C’est si vital que ça de bouquiner …”

Elle bougonne, Zab. Pas contente, nope. Elle devrait être contente, puisqu’elle le voit. Mais elle a eu le temps de voir et d’analyser la scène avant que le papillon ne se pose devant Kakashi et ne lève son attention vers lui. Elle a vu le cimetière. Elle a vu la tombe. Il est au milieu des morts, seul, très certainement triste. Alors ça l’énerve, Zabuza, parce qu’elle ne peut pas faire grand chose d’autre que s’énerver toute seule devant la scène. Ce ne tiendrait qu’à elle, elle irait le tirer de là par la peau du cul, même si ça lui plait pas. Mais elle ne peut rien faire. Alors elle boude. Wala. Qui ici a cru qu’elle avait l’intelligence émotionnelle d’un adulte ? Personne ? Très bien.

La jeune femme suit l’échange entre les deux ninjas en singeant les réponses et l’attitude de Kakashi’(deux ans d’âge mental, au secours), finalement agacée du déni de monsieur à son encontre. OUI ELLE A COMPRIS. Ce qu’a dit Kuro plus tôt; Il se protège, tout ça. Oui. Certes. Même. Ça l'énerve. Qu’il aille pas à la pêche aux infos, c’est une chose, refuser quand elles viennent à lui, elle trouve que c’est pousser mémé dans les orties. Elle finit par soupirer et détourne son attention de ce que lui fait voir Kuro, finalement plus blessée qu’autre chose. Même si elle ne se l’avouera jamais, ok ? (Même s’il se peut qu’elle lui fasse payer à l’avenir, erm.) Mais le ninja papillon rattrape son attention avec sa question. Zabuza pince les lèvres pour éviter de les envoyer se faire foutre tous les deux tout de suite (les vieux réflexes que voulez-vous). Elle réfléchit et finalement lui dit :

“Qu’il réponde à ta question. J’veux la réponse.”

Ouais. Il est sûr, ou bien il a peur ? Ça l'intéresse de le savoir. Pour savoir à quel point elle va lui en vouloir … ou pas. Mouais. Le regard de Zab balaye la bibliothèque autour d’eux et puis sa main serre celle de Kuro, avant qu’elle n’ouvre le bec, annonçant à l’avance qu’elle va dire encore un truc :

“Demande-lui ce qu’il lit. Et c’est quoi son manga préféré ? Si tu les as, je pourrais les lire.”

Lire ce qu’il lit, ou aime lire, ce sera un très très bon moyen de se rapprocher de lui, non. De ce qu’il se passe dans sa petite tête argentée.

Kuro observe Kakashi avec un sourire de connard sur la bouche. Kakashi peut le voir, et Zabusa aussi puisque sa version de lui, réelle, le fait aussi. Zabusa semblait prête à lui sauter dessus à travers lui…Et Kuro avait toujours adoré les commérages. Il avait toujours aimé savoir avant tout le monde, apprendre, comprendre. C’était son petit plaisir coupable. Il savait des secrets inavouables de Konoha et oeuvrait parfois dans le secret. Le troisième Hokage lui avait donné une mission, qu’il menait encore à bien aujourd’hui. C’était ça, qui lui avait permis d’être hors des renseignements pendant le règne du troisième Hokage. Maintenant, il n’avait plus que les souvenirs et une lettre qu’il gardait dans un endroit secret quand tout viendrait à éclater … Mais donc, il aimait les rumeurs, il aimait grappiller les informations jusqu’à avoir toute l’histoire dans sa petite tête. Et même s’il ne dit rien de personne, savoir était un pouvoir qu’il garder avec joie. Bref.

- Kakashi, reprit Kuro, pourquoi refuses-tu d’avoir des informations sur Zabusa ? Tu es sûre qu’elle va réussir, ou tu l’espère de tout cœur parce que tu as peur pour elle ?

Kuro avait répété mot pour mot sa seconde question. Il eut un long silence. Pendant de longues secondes (parce que des minutes on sait tous qu’une certaine personne aurait hurler) avant que Kakashi ne lâche un soupir. Un simple soupir. Rapide. Sec. Bref. Et il repose son regard sur Kuro.

- Je suis sûr qu’elle va réussir. Elle n’a pas le droit d’échouer, elle est plus forte que ce qu’elle ne le croit. C’est des ninjas de Konoha dont j’ai peur. Qu’ils ne lui laissent pas l’occasion de le prouver. D’ailleurs, qu’est-ce que tu fou là ? Tu ne devrais pas travailler avec Zabusa, justement ?

Il montra la photo qu’il avait reçue sur son téléphone tout en relevant un sourcil caché, mais Kuro avait assez l’habitude des gestes pour communiquer pour comprendre ce qu’il voulait dire. Il fit semblant de ne pas voir le reproche et il continua :

- Oh, mais je travaille.

Du côté de Zabusa, il fait un sourire, il se penche un peu vers elle bien qu’il avait toujours le dos droit de l’autre côté, avoir une double situation, c’était assez compliqué pour la plupart des gens.

- Je le sais ça, souffla-t-il. Mais je vais lui demander pour que tu puisses l’entendre de sa bouche.

Il retourne vers Kakashi et se tourne autour de lui, clairement comme un moustique.

- Réponds aux questions honnêtement et je te laisse tranquille.
- Kuro, menaça-t-il.
- Réponds. C’est quoi ton livre favori ?

Kakashi leva le livre qu’il avait en main et ne répondit pas avec des mots, donc. Kuro laissa ses yeux se poser sur le titre et fit un sourire avant que son autre lui ne dise où le trouvait à Zab pour plus tard.

- Ton manga favori ?
- Ken’en.
- Pourquoi ?
- Je ne répondrais pas.
- Parce que c’était le manga préféré de ton père, et qu’il parle d’une histoire entre un loup mystique et des dieux singes.
- Qu’est-ce que tu fais ici Kuro ?
- Oh. Moi. Je laisse un adorable nouveau membre de notre communauté profiter de mes incroyables capacités pour te voir.

Et disant cela, il redevient un papillon pile au moment où un Anbu arrive devant Kakashi pour prévenir que Kuro avait kidnappé (bien que personne ne se trompe sur le fait qu’elle était consentante) Zabusa. Kakashi soupire à nouveau.

- Dis lui que je l’attends.

Et le papillon disparu alors que Kuro revient complètement auprès de la jeune femme. Il sourit et se déplace dans la bibliothèque pour lui trouver le paradis du batifolage et les premiers tomes de Ken’en. Il ne dit rien. Il la laisse le temps qu’elle accepte les mots qu’il avait utilisé pour elle. Il l’attend. Tout comme elle, elle l’attendait en quelque sorte. Kuro sourit grandement en attrapant le manga. AH. Ce qu’il aimait tout savoir sans que personne ne se doute qu’il savait avant et mieux que tout le monde. C’était vraiment son petit plaisir coupable. Il revient et sourit.

- Bientôt, tu pourras le voir. Je te propose de revenir dans ta chambre. Je reviendrais demain, et après demain et jusqu’à ce qu’ils craquent de voir un Kakashi avec sa tête d’enterrement et de me voir moi les mener en bourrique. Tu as l’ami le plus têtu du monde. Bien que ton futur petit ami soit pas mal dans son genre, non plus.

Zab suit la scène avec attention et sérieux. Ça aurait pu être drôle, de regarder Kuro asticoter le trop sérieux ninja copieur. Ça aurait clairement pu la faire marrer si quelque part, elle n'était pas un peu blessée parce qu'elle entend. Il met de la distance pour se protéger. C'est ce que lui avait dit le roi des papillons. Pas textuellement, mais l'idée est là. Et elle est obligée de le croire si elle ne veut pas être encore plus blessée. Donc, elle ne dit rien. Se concentre sur les livres, le manga préféré de son père. Sur … autre chose que ce qui la chiffonne.

Dis lui que je l'attends. Elle frissonne. Elle le prend … pas très bien. Pas forcément mal. Mais. Elle sait pas. En tout cas, Zabuza grogne et fronce les sourcils alors que l'étrange connexion s'interrompt. Kuro la lâche et elle l'ignore alors qu'il va vers un tour pour lui trouver les livres évoqués. Zab recule jusqu'à trouver n'importe quelle surface contre laquelle se recroqueviller. Elle passe ses bras autour de ses genoux et réfléchit. Se repasse en tête ce que Kakashi vient de dire à son sujet. Qu'elle serait plus forte qu'elle le croit. Qu'elle n'a pas le droit d'échouer. Et … et il l'attend. Il l'attend. C'est … tout. Elle ne peut pas s'empêcher de penser ça. “C'est tout.” Elle en a rien à foutre d'être forte. Elle va réussir, parce qu'elle n'a pas le choix. Et lui. Il attend. Au moins, c'est elle qu'il attend. Mais. C'est tout. Et Zabuza doit s'autopersuader qu'il n'a juste rien voulu dire à Kuro. Et qu'il y a plus que ça dans sa petite tête argentée. Il doit y avoir plus que ça. Sinon. Bah sinon elle en a rien à foutre de réussir ou pas. Il l'attend. Ça veut rien dire. Ou ça veut tout dire. Elle sait pas Zab. Et c'est pas Kakashi qui risque d'éclairer sa lanterne.

Kuro … essaye de le faire. Elle ne le regarde pas, mais elle sent que le ninja est revenu à ses côtés. Elle l'écoute parler. Hoche la tête quand il lui dit qu'il va revenir la voir. Le roi des papillons est étrangement à la fois le type me plus casse-pieds et le moins casse-pieds qu'elle a croisé depuis son arrivée à Konoha. Un relou qui insiste pour lui causer et aller creuser dans ses failles pour qu'elle s'ouvre un minima à lui. Mais … Bah c'est pas si désagréable de le faire avec lui. Au contraire. Donc. Ça lui va qu'il revienne la voir. Ce sera toujours mieux qu'un autre. Quand à la remarque de Kuro à propos de Kakashi … elle hausse les épaules, et soupire. Ouais. Têtu. Elle a remarqué. Mutique surtout.

“J'le déteste …”

Qu'elle bougonne finalement. Elle ne regarde absolument rien pendant quelques secondes, même si elle est encore là. Pas partie au fond de son cerveau. Pas besoin ici. Faut avouer que c'est plutôt psychologiquement confortable ici. Enfin. C'est pas là qu'elle est censée rester. Alors Zabuza se relève, s'approche de Kuro d'un air neutre et lui prend les livres des mains sans la moindre délicatesse. Brutus et Brutos sont sont un bateau, ils balancent tout le monde à l'eau …

Elle retourne chaque livre dans tous les sens. Clairement pas habituée à avoir ce genre de trucs dans les mains. Elle les feuillette aussi tous rapidement avant de les empiler et de les caser sous son bras. Et puis elle relève la tête vers Kuro, l'air grave et les sourcils légèrement froncés.

“Merci. Pour aujourd'hui. Je suppose que … que tu m'as aidée.”

A quoi faire, ça, elle ne sait pas trop par contre. Vu que l'autre nouille, il attend. Il attend quoi ? Son poing dans sa gueule ? OUAIS ELLE EST ÉNERVÉE Y A QUOI ?! ELLE A ENVIE D'ENCASTRER UNE TÊTE DANS UN MUR. Mais elle n'a que Kuro sous la main, et force est de constater qu'il ne le mérite pas.

“Ramène moi, maintenant. Faut que je … dorme.”

As know as, s'enfermer dans sa petite tête et aller tabasser mentalement Kakashi quelques types, à défaut de pouvoir le faire en vrai. Zabuza s'avance dans la pièce, prend la direction des escaliers et juste avant de monter, elle s'arrête et se tourne vers Kuro.

“Dis-moi un truc. C'est qui Obito Uchiha ?”

- Il y a plus que ça dans sa petite tête d’argenté, confirma Kuro sans même regarder Zabusa, la laissant dans cette espèce de moment de dépression profonde.

Parfois, il faut quelqu’un avec soi. Parfois, il faut personne. Parfois, il faut qu’on se sente soutenue et parfois il vaut mieux laisser la solitude faire le reste. Ainsi va la vie. Et Kuro le savait, c’était pour ça qu’il laissait la jeune femme dans ses larmes ou ses prises de tête. Il connaissait assez bien les gens. C’était aussi pour ça que Monsieur Kuro n’était pas réellement le genre de personne que l’on blesse, ou qui est blessé. Il arrivait à comprendre les gens et leurs réactions et il pouvait leur pardonner facilement. Quand elle sort un mensonge, Kuro relève les yeux vers elle et la regarde avec le plus grand sérieux du monde.

- C’est un mensonge.

Et il retourne à ses affaires. Parce qu’il n’avait pas besoin d’en dire plus. Il voulait simplement lui expliquer que les sentiments qu’elle n’arrive pas à comprendre, lui peut les comprendre. Et surtout qu’il sait qu’elle ne veut pas dire ce qu’elle veut dire. La haine. Kuro l’avait déjà ressenti, comme tout le monde, mais jamais comme quelque chose qui reste. Il n’avait pas de haine comme pouvait en avoir Sasuke pour son frère, ou Shota contre la racine, ou … Qu’importe les haines qui existent, il n’en avait pas. S’il n’aimait pas Orochimaru, logique, il ne le haïssait pas réellement. Il avait plus pitié de lui qu’autre chose, s’il devait tout avouer. Il lui tend les livres, sourit à imaginer Shino et Torune voir la jeune femme malmené des livres ainsi. Puis, hausse les épaules.

- Les amis sont là pour ça. Un jour, tu me rendras un service équivalent, pas parce que tu le dois, mais parce que tu voudras le faire pour moi. Je n’ai aucun doute là-dessus.

Il la laisse partir. Il se doutait qu’elle ne se laisserait pas dormir comme un civil tout de suite … mais il continue de douter que la prison des renseignements soit une bonne idée. Quand la question tombe, il sourit doucement mais d’une manière un peu triste. Il cherche une réponse qui ne dépasse pas les bornes du secret et de l’intimité de chacun avant de soupirer.

- C’était un ancien coéquipier de Kakashi. Longue histoire et triste de surcroît. C’est la raison finale à ce caractère qu’il possède. Chaque fois qu’il s’est rapproché de quelqu’un, la personne a disparu, est morte ou l’a trahi.

Sasuke avait rajouté cette dernière possibilité, si ce n’était pas mignoooooooon. Non. Bon. Revenons à nos moutons au lieu de frapper sur un handicapé.

- Il l’a perdu pendant une mission et lui a offert son sharingan avant de mourir. Ce n’était pas à proprement parlé un ami, ils se chamaillaient et n’étaient pas proches, mais c’est une personne qui a changé sa vision du monde et la blessé encore plus profondément. Mais moi je crois qu’avec toi, ça pourrait aller mieux.

Ouais… il y croit vraiment. Tout comme il croit que Shota arrivera un jour à trouver une femme pour qui se lever le matin, qu’il croit que Saki et Torune sont des âmes sœurs ou qu’il était lui-même le meilleur choix possible pour Kinoe (puisqu’il comptait l’aimer et la chérir avec bien plus de maitrise que Kakashi ne pourra jamais le faire), il croit que Zabusa pourrait changer le monde de Kakashi. Et inversement. Il mit un pied pour donner l’impulsion et sortir de la maison alors que les insectes se déplaçaient sur les murs. Une araignée vient même se placer sur son nez pour faire une minuscule et douce protection entre lui et la jeune femme.

- Et toi alors… C’est qui Kakashi pour toi ? Je me doute que tu vas aller le tabasser dans tes rêves, mais je me demande juste comment exprimeras-tu certain déni de ton esprit. Je me moque pas, ne crois pas ça, le déni est quelque chose que j’ai appris plus puissant que la logique.

COMMENT ÇA, UN MENSONGE ? TA SOEUR LE MENSONGE ? IL VEUT UN COUP DE BOULE CE PETIT FUMIER OU BIEN ?! Trop de tristesse flemme pour avoir le courage de s’énerver après le roi des papillons. Alors elle rétorque essentiellement dans sa tête, et se contente d’un grognement à l’oral. Honnêtement … pas sûr que ce soit un mensonge. ok, c’est peut-être pas lui qu’elle déteste. Mais elle déteste son mutisme. Elle déteste qu’il soit loin d’elle. Elle déteste qu’il l’attende. Elle déteste qu’il soit plus là, ni en vrai, ni par messages, ni .. rien. Il attend. Elle va le casser en deux. Plus tard. Bref.

Au lieu de s’énerver contre Kuro, elle le remercie plutôt pour l’après-midi, et l’aide qu’il lui a apportée. Ouais. Faut bien le reconnaître. Lui a l’air persuadé qu’elle lui retournera le coup de pouce. Bah, s’il a besoin qu’elle assassine quelqu’un, ce sera sans problème. Mais en dehors de ça, elle ne voit pas bien comment quelqu’un comme elle pourrait aider un type comme lui. Surtout dans le nouveau joyeux royaume des bisounours qu’est Konoha; M’enfin. S’il le dit. Elle va dire qu’elle le croit. Zabuza hausse les épaules, et go. Avant que sa curiosité ne prenne le pas sur sa morosité. Obito Uchiha. Elle écoute avec attention les réponses de Kuro. Pour la première partie, elle l’avait plus ou moins déduite comme une grande fille. Il fallait une raison aux ombres autour de lui. Le voir devant une tombe était une réponse. Mais la jeune femme voulait des détails, qui arrivent juste après. C’est donc bien de lui que vient son sharingan. L’oeil d’un coéquipier. C’ets le genre de truc qui aurait été normal dans la brume sanglante. Ils se piquaient bien leur armes, alors leurs yeux, s’ils en avaient à piquer, ils l’auraient sans doute fait, oui. Mais. Elle comprend. Elle ne ressent pas, mais elle comprend. Et si elle veut ressentir un peu, il suffit qu’elle projette Haku et elle à la place, et elle comprend nettement mieux. Ouais. Elle a envie d’aller câliner Kakashi. (Après lkui avoir collé un coup de tête quand même.)

Zab hoche la tête pour signifier qu’elle a compris, avant que la dernière phrase du ninja ne la fasse sursauter. Elle regarde Kuro d’un drôle d’air. Se demandant sérieusement si elle avait la capacité d’aider Kakashi à aller mieux. Elle en doute. Mais si elle le peut. Elle fera TOUT, pour lui. Absolument tout. Alors quand le roi des papillons lui demande qui est Kakashi pour elle, la réponse vient tout simplement.

“L’homme de ma vie.”

Il faut savoir que Zabuza n’a jamais ni vu, ni lu, ni entendu, cette expression dans un contexte romantique. Quel foutu contexte romantique ?? Y avait pas de soirées filles à Kiri (ou alors pas ce genre de soirées filles là …). Personne pour commenter des séries teenager. Et l’histoire de triangle amoureux de ses morts entre un vampire, une lycéenne et un loup-garou, n’avait jamais franchi les murailles du village caché de la brume. Alors ça ne veut absolument pas dire ce que ça veut dire dans cet autre contexte. A moins que ce soit cet autre contexte qui a oublié le vrai sens de cette foutue expression.

“La personne qui a sauvé la seule personne que j’ai aimé. Celui qui m’a fait changer une fois, et qui me donne envie de changer une seconde fois. Celui qui me protège de mes cauchemars. Une raison de faire autre chose qu’attendre de crever dans le caniveau. Un type contre qui j’ai encore envie de me battre, parce que … parce que c’était bien de me battre contre lui. C’est bien d’être contre lui tout court.”

Ouais. C’était vraiment bien d’être contre lui. Même emballée dans une couette. Ou avec l’une de ses nattes autour du cou, ahah. Vraiment très très bien. La jeune femme sourit un peu, se perd dans ses pensées dont le souvenir très vivace dans son esprit la fait frissonner. Fort. Elle en gémit même doucement, avec aucune putain de pudeur. Elle s’en bat le cocotier, Zab. Et puis elle soupire et reprend, plus sérieuse.

“J’étais prête à mourir pour Kisame. Haku m’a donné la force de survivre. Et Kakashi …”

Elle croit bien qu’elle pourrait avoir envie de vivre. Genre. Vraiment. Si c’est avec lui. Faire tous les trucs cons que les gens normaux font. Faire des projets. Faire … elle sait pas trop quoi. Mais des efforts, pour faire bien, et vivre bien. Ouais. Seule, elle n’en voyait pas l’intérêt. Mais avec le ninja copieur. Elle pourrait bien avoir envie d’être quelqu’un de bien. Ou juste … de pas trop mauvaise. Faut pas rêver, ahahah. Zab soupire, sans terminer sa phrase. Est-ce que c’était franchement utile ? Non. Y avait pas besoin d’être fin psychologue pour comprendre où elle voulait en venir. Et Kuro lui semble être loin d’être un imbécile alors, non, elle ne finit pas sa phrase. Elle se tait, et suit docilement le roi des papillons jusqu’à son tout petit chez elle.

Kuro ne dit rien. Il ne rajoute même pas son petit sourire entendu alors qu’il capte la subtilité de sa réponse. Il sait qu’elle ne le dit pas dans un cadre romantique … mais il n’y avait pas milles manières d’être l’homme de la vie d’une autre personne. C’était un enfant, un meilleur ami presque frère ou bien un petit ami-âme sœur…. Et comme Kakashi n’était pas le fils, ou le frère de cœur, de Zabusa, il ne restait qu’une solution. Alors, il évite le sourire qui voulait pourtant retrousser ses lèvres et il regarde ailleurs. Le reste de l’explication arrive et Kuro la regarde en biais avec une lueur rassurante.

- Cela tombe bien. Tu es la femme qui a réussi à lui rappeler que l’on pouvait aimer et changer, sans que cela ne soit dramatique. Tu es celle qui lui fait croire en la rédemption et à un meilleur des mondes. Un type qui t’a déjà eu contre lui, d’ailleurs.

Il énonce ça comme s’il faisait une liste de course. Ouais, il balance sans race les secrets de Kakashi … mais si ça pouvait lui faire réaliser certaines choses… Alors il ne voyait pas de raison de lui cacher. Surtout qu’il connaissait la finalité de cette histoire… Kinoe en sera blessé non ? Certainement. Il allait devoir aider Kakashi, aider Zabusa et la protéger… C’était le seul but de sa vie, à l’heure actuelle en tout cas. Il finit par la ramener chez elle, l’aidant à porter parce qu’il était une bonne personne. Il l’aide en rentrant à l’intérieur, sentant les regards des autres autour de lui. Il sent qu’il va passer un sale quart d’heure. Mais en une fois, il avait plus avancé que tous les autres. DONC. Il avait raison.

Les jours suivants, il revient tous les jours. Il lui parlait. Il lui parlait de Kakashi, mais aussi du village. Il lui parlait des choses qu’elle pouvait faire. Parfois, elle était bien, parfois moins. Mais il ne se formaliser de rien et laisser le temps passer. Une fois, une semaine et demi plus tard, et autant de dispute avec les ninjas du renseignement qui en avaient marre que Kuro fasse sa vie, il finit par repartir… avant de se figer. Il se demande s’il faisait bien de partir ainsi. Il la regarde. De longues secondes en silence. Il se rapproche, comme s’il allait lui faire un câlin, il lui dépose un téléphone dans ses mains.

- Moi aussi j’ai confiance en toi.

Et il partit. Le téléphone était un nouveau téléphone. Il n’y avait que deux numéros de téléphone à l’intérieur. Il y avait « Kuro » avec trois cœurs de différentes couleurs. Et il y avait « Kakashi » avec une aubergine et des gouttes. Ouais, ça l’amuse toujours autant de nommer les gens. Il lui laisse tout ça avant de sourire.

- Pour ce que ça vaut, tu es la femme de sa vie, aussi. Sois pas trop dur.

Zabuza avait ruminé plusieurs fois ses discussions avec Kuro. Celle qu’elle avait eu le jour de leur rencontre, et puis les autres après. Elle pensait beaucoup. Se projetait beaucoup. Elle pouvait s'imaginer faire … un peu n'importe quoi comme job (mais pas encore ninja) la journée puis rentrer à la maison et s'occuper du chien. Elle avait appris dans ses discussions avec le roi des papillons que Kakashi a un faible pour les fidèles compagnons à quatre pattes. Et l'idée d'avoir un chien, qu'ils aient un chien, ne la dérange pas. Encore moins un chien qui peut se transformer en homme sexy comme dans son manga là, haha /pan, on se calme. Bref. Il y a de plus en plus de trucs qu'elle arrivait à visualiser grâce à Kuro et … et à vrai dire ça lui faisait plus peur qu'autre chose. Pas que ça se réalise. Mais au contraire, que ça ne se réalise pas. Mh. Alors oui, elle faisait ce qu'elle avait à faire pour sa “réhabilitation” avec cette peur grandissante en elle qu'au final. Bah Kalashi ne veuille pas vraiment d'elle à ses côtés. Malgré ce qu'avait pu dire Kuro. C'est une idée qui restait fixe dans son esprit, et s'y développait de la même façon qu'un cancer. Métastasant dans les moindres recoins de son esprit. Ouais. Elle avait peur et le silence/l'absence du ninja copieur n'aimait en rien. Silence soudain “brisé” par le roi des papillons et le téléphone qu'il met entre ses mains.

Si son cerveau préfère ne pas accrocher la première phrase, dans un réflexe de survie, elle bloque sur la seconde. Soit pas trop dure … Zabuza regarde Kuro partir sans rien dire, puis regarde le téléphone entre ses mains. Soit pas trop dure. Ok. Donc évitons de le démonter d’entrée de jeu. Par quoi on commence une conversation par messages ? Quand il n’y a pas une question con pour lancer la conversation ? Mmmh. On commence par dire bonjour peut-être ? Ouais.

Salut

Mais encore ?? Il va recevoir un “salut” d’un numéro inconnu, et il sera pas  bien avancé, tiens. Zab sait très bien qu’elle même ne répondrait très certainement pas à ce genre de message sans savoir de qui il vient. Alors elle rajoute :

C'est moi

C’EST TOI QUI, DEBILOSSE ?! Zabuza grogne, lève les yeux au ciel et se renverse sur le dos, sur son lit. Ça y est, c’était son heure, pour la grande épéiste de Kiri, de vivre les tracas amoureux d’une adolescente qui envoie des textos à son crush. Comme quoi tu arrives un jour, haha. Elle fronce les sourcils. Regarde le téléphone, et commence à taper son prénom, avant de se raviser pour écrire autre chose.

La femme de ta vie

Vooiiiiiiiiiiiilà. Héhé. Ca, ça la fait marrer, un peu. Ca lui fera les pieds à ce petit malin. Le roi de la patience, wesh. Trou du cul. Meh. Elle grogne encore, même si elle a un petit sourire en coin. Elle attend quelques secondes. Se demande s’il a déjà vu les messages où s’il est occupé. S’il est content de la voir lui écrire, ou … pas. Et puis elle se demande tout à coup si lui-même ne va pas s’inquiéter de la voir lui envoyer un sms, ce qu’elle n’est pas censée pouvoir faire. Alors elle tape à nouveau :

Le roi des papillons m'a filé un tel. C'est un petit malin, lui, dans le genre. Mais je l'aime bien

Mmmmh. Les quatre derniers mots, ça aussi c’est pour l’emmerder. Enfin elle espère que c’est l’emmerde. Ne serait-ce qu’un tout petit peu. Déjà que monsieur “attend” … AAAAAAAAAAAAAHH !!!! Elle a vraiment envie de lui coller une mandale. Maintenant encore ouais, c’est resté en travers de sa gorge. Et puis deux pensées terrifiantes la traversent tout à coup. La première étant que peut-être que non, qu’elle aime bien Kuro ne lui fait ni chaud ni froid. La deuxième étant que … qu’il va peut-être attendre. Bien sagement. Qu’elle soit officiellement autorisée à communiquer avec lui pour lui répondre. Et donc. Ne rien lui renvoyer maintenant. La laisser avec ses messages sans réponses, et resté muré dans le silence. Ces pensées la font trembler de peur comme rarement elle a eu peur dans sa vie. Peur de ne pas avoir de réponses ? Non. Peur de se faire briser le cœur, là tout de suite, même si elle ne l’a pas vraiment compris. Tout ce qu’elle a compris, c’est que la menace, là tout de suite, ce qui risque de lui faire du mal, c’est Kakashi. Alors elle tape encore.

Si tu ne me réponds pas avant demain. Je les tues tous, c’est clair ?

Et elle avec. Même si ça, elle ne le rajoute pas. C'est évident qu’elle sera abattue compte un chien qui a la rage si elle s’en prend aux ninjas qui la garde. Mais. Elle le fera quand même. L’euthanasie, c’est toujours moins douloureux que le silence obstiné du ninja copieur.

Ce sale petit enfoiré. Kuro était un sale petit enfoiré de merde. Bien sûr, il ne dit rien à voix haute. Bien sûr, il ne donnait pas son avis complètement. Bien sûr, il ne le dirait pas à l’intéressé… mais l’intéressé le savait. Surtout que ce sale petit con était venu le voir tous les jours avec un clone papillon pour lui donner des nouvelles. Ce n’était pas un petit con, ça ? Il fallait qu’il le tabasse. Debout devant la stèle, le livre ouvert sur la même page depuis des jours, il pense à la jeune femme. Il ne pense qu’à elle. Il ne pense qu’à elle, tous les jours, toutes les nuits, tous les putains de moment. Il ne pense qu’à elle comme une litanie qui se répète en boucle dans son esprit. Il sent son téléphone vibrer, mais il n’y fait pas gaffe. Quand ce n’était pas l’Hokage, il s’en fichait. Surtout que la jeune femme qu’il attendait ne pouvait pas lui envoyer de message. Alors, il s’en fou. Il laisse les messages défiler. Au bout du troisième, il se dit qu’il devrait arrêter de ne pas bouger et regarder tout de même. Il ferme son livre au quatrième. Il sort son téléphone au cinquième. Il voit alors les cinq messages en même temps. Il sursaute à peine. Il penche la tête. Kuro était réellement un sale petit con. Il allait le faire bouffer par Pakkun. Il regarde le dernier message et alors même qu’il devrait tout simplement ne rien dire, il sourit. Un jolie sourire. Seul, il n’avait pas peur de se faire chopper. Et ses chiens, qui promener autour de lui, bouffer les papillons qui trainaient. Faut ce qu’il faut pour se débarrasser d’un petit con. Il se met à répondre. Il commence par faire une réponse très courte. Un « Salut », qu’il efface. Ouais. Il ne sait même pas quoi dire. Il réfléchit à ce que Kuro lui avait dit pendant la semaine. Comme quoi il devrait essayer d’être plus honnête envers Zabusa. Ouais. Il a raison. Alors il réfléchit, laisse ses doigts passer par-dessus le clavier et revenir vers l’entrée. Mhhh…

« Je suis content de te lire ».

Disait le premier message, très simple, très succinct, très … Kakashi. Mais c’était vrai. Même si elle n’était pas encore sorti de l’auberge, après Kuro elle avait la seconde némesis de son histoire. Eri Yamanaka. Eri ne l’aimait pas. Il ne sait pas pourquoi. Kakashi l’accepte, on ne peut pas être aimé par tout le monde. Mais il savait donc que Zabusa allait devoir la voir, elle aussi. Il était content de lire que la jeune femme allait bien. Parce qu’elle allait bien, pour pouvoir lui parler, non ? Il réfléchit à nouveau à ses mots… Il passe ses doigts à nouveau sur son clavier sans en toucher aucun. Il réfléchit. Il ne savait même pas comment écrire un message. Et il maudit Kuro pour ça. Oui, bouc émissaire et il s’en tape.

« J’espérais avoir des nouvelles de toi ».

Ouais… Il était en train de dire la même chose… Juste différemment. Bon. Il ne sait pas quoi faire de plus. Il ne sait pas ce qu’il doit faire. Il réfléchit comme il peut et remarque que Ûhei est en train de faire son fou. Il prend une vidéo et l’envoie. Sur la vidéo, le chien avec les pansements était en train d’essayer de remonter l’arbre le cul en premier. C’était rigolo. Il lui envoie en espérant la faire sourire. Ce qu’il aimerait la voir sourire. Et cette pensée le paralyse.

Ouais. Maintenant qu'elle a posé son téléphone sur son cœur en attendant qu'il vibre, Zabuza se rend compte avec horreur à quel point elle a peur. A quelle point elle a mal à cette idée d'avoir un silence au bout du téléphone. Elle se rend bien compte qu'il peut avoir des putains de milliards de raisons qui empêcherait un ninja de pouvoir répondre à un SMS pendant des jours et des jours. Mais. Son cerveau n'arrive pas à rationaliser. Ses nerfs s'affolent et vibrent comme des dingues sous sa peau qui semble se tendre. Ça ne va pas. Du. Tout. Et puis c'est au téléphone de vibrer. La jeune femme prend une brusque inspiration douloureuse qui la secoue et attend quelques secondes avant d'avoir le courage de relever l'écran devant ses yeux.

« Je suis content de te lire ». Je suis content de te lire. Zabuza vérifie l'expéditeur, avant que sa vue ne se brouille totalement. Elle sent les larmes dévaler le lond de ses temps avant de comprendre qu'elle pleure. Et quand elle le comprend, elle pousse une longue plainte douloureuse, déchirante, mais de soulagement. Cri qui fait frémir ses gardiens qui viennent jusqu'à sa porte vérifier comment elle va. Ils la trouvent recroquevillée sur son lit, à sangloter. Et ils se demandent quoi faire, mais.le temps de la réflexion, Zab se calme. Renifle. Se redresse. Et leur lance un regard interrogateur. Genre “qu'est-ce qu'il y a ?” Alors qu'elle a des mèches de cheveux collées à son visage par ses.larmes et sa morve. Elle rit et sanglote en.meme temps, s'essuie le visage avec des manches et les regarde repartir avant de récupérer son téléphone. Un autre message est apparu. Une vidéo aussi.

La jeune femme soupire, pleure encore un peu mais en silence, en relisant encore encore et encore ses deux messages. Imaginant la voix de Kakashi les prononcer. Ele se remet doucement de cette espèce de crise d'angoisse inversée. Ça lui prend.plusieurs minutes avant de finalement taper un clair et sincère “Tu me manques.” Qu'elle effacer. Non. Non. Elle peut pas écrire ça.

C'est long

Ouais. Voilà. Dans les deux cas, le temps passe lentement. Et dans les deux cas. Elle est loin de lui. Alors ça revient au même. Non ? Sans faire pauvre meuf qui attend désespérément de revoir son mec. Tseuh. C'est nul. Zab roule ses yeux encore humides vers le plafond, avec un soupire qui la secoue comme un sanglot. Et puis elle ouvre finalement la vidéo qu'il lui a envoyé. Elle sourit en coin, avec un bref rire. Elle se demande bien ce que peut foutre ce clébard, mais ce n'est pas ce qu'elle demande à Kakashi.

C'est ton chien ? Le roi des papillons dit que t'aimes les chiens. J'aime bien les chiens aussi

Zabuza fronce les sourcils. Elle n'est pas très sûre ni de la forme, ni du fond de son message. Ça sonne … puéril un peu. Et est-ce quelle aime vraiment les chiens ? Elle en sait rien. Ouais, si. Sûrement. Puisqu'elle n'a jamais repoussé un chien l'ayant approché. Elle a même déjà filé des morceaux de sa bouffe à des chiens errants. Et il se peut même qu'elle en ait gratouillé un, dans un moment de faiblesse. Un truc comme ça. Ouais. Bref. Peu importe. Elle essaye de faire le truc de Kuro, là. Se projeter. Avec Kakashi donc. Et un chien. Cela là, peut-être, du coup.

Et puis elle pense à autre chose qu'elle sait du ninja copieur. Elle remonte ses yeux vers la pile de livre apportée par Kuro. Elle a bien avancé, puisqu'elle à un peu que ça à foutre, autant des les histoires de fesses ĺà, que dans le manga avec le chien. Alors elle revient sur son téléphone et tape :

Je savais pas que tu lisais des bouquins de cul. J'espère que ça t'inspire. Le manga avec le clébard un peu vicieux, j'aime nettement plus

« Je t’avais prévenu, il faut du temps. Mais une fois que tout sera mis en place, ça sera moins long ».

Ouais, c’était ce qu’il se disait aussi. L’incertitude allait le tuer… mais ne pas savoir lui permettait de garder un espoir total. Il espérait que tout finisse bien. Il espérait que tout aille bien. Il espérait que les autres de Konoha aiderait Zabusa. Parce que ce n’était qu’une victime, après tout. Une autre victime qui s’était fait avoir par le système d’un autre siècle. Qu’aurait-il pu faire pour empêcher ça ? Il était un enfant quand ça à commencer, il n’était même pas né, il n’était rien. Alors, il ne pouvait pas pleurer sur les actions des adultes de l’époque, simplement être un meilleur adulte, maintenant. Sauf que pour ça, il devait faire confiance aux autres, et c’était réellement plus compliqué. Alors qu’il voit la réponse de la jeune femme, il se fige, sur son chien. Il regarde d’un œil tous ses chiens et blanchit alors même que Pakkun s’approche mais se recule devant le regard noir de son maître.

Il venait d’envoyer à Zabusa une vidéo d’un chien qui l’avait mordu et détruit ses deux épaules, à l’époque… hahaha. Il n’y avait pas pensé une seule putain de seconde quand il lui avait envoyé la première … Il n’y avait pas pensé une seconde, et maintenant il se demande ce qu’il doit faire de ça. Il doit lui dire ? Que c’est un chien qui l’avait mordu ? Cela n’allait pas réveiller à nouveau un traumatisme … et il ne serait même pas là pour la prendre dans ses bras. Il se fige, réfléchit réellement en utilisant le peu de neurone que la panique arrive à lui laisser. Il regarde la question.

« J’aime les chiens ».

Elle aime les chiens aussi, donc ça n’a pas du la traumatisé plus que ça ? Ou alors le fait de tuer son « fils de cœur » (ou frère, il a jamais demandé Kakashi) avait eu de quoi la trauma bien plus que quelques clébards qui lui mordent le corps… Il se demande s’il doit effacer la vidéo, et la laisse. Il regarde la suite et sourit à peine, ce qui fait sursauter un autre des chiens à proximité. Il se pose des questions sur ses lectures. Kuro… Il détourne la tête.

« C’est tout ce qu’il y autour que j’aime. L’idée que peut-être que la personne ne peut pas être avec et couche avec d’autres pendant un temps, mais ils se retrouvent. L’idée que le sexe peut aller seul, mais peut aussi aller avec l’amour. Et pour Ken’en, je tuerais Kuro mais ouais, j’aime bien ce manga. Mon père me le faisait lire quand j’étais petit. Je trouvais ça un peu stupide, mais ça reste une série à laquelle je tiens. Même si peu de personne le sait. »

Peu. Genre. Lui. Kuro parce que c’est un sale petit con. Et elle. Et peut-être la libraire puisqu’elle sait que Kakashi a toutes les œuvres de l’auteur et donc certainement celle là aussi.