Je ne suis rien de plus qu’un numéro destiné à l’abattoir mais je n’en ai pas réellement conscience, tout ce que je sais, c’est que j’aspire à une meilleure vie que celle que l’on me propose. Tout me semble factuel, faux et sans le moindre intérêt, cela provoque une grande dépression chez moi alors que tout semble vie et joyeux autour de moi. Est-ce moi qui déraille? En tout cas je ne le vit clairement pas bien !
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En dehors du fait qu’elle s’est mise à rire de moi et que je l’ai plutôt mal pris sur le coup, nous nous mettons d’accord pour retrouver huit afin de le voir une fois de plus et ainsi obtenir son témoignage de ce qui nous attend à l’avenir dans cette partie du bâtiment. Treize m’interroge sur les dires de mère mais je lui dis de garder le silence d’un doigt, la privant de ma réponse.
Quand nous sortons finalement de la pièce où nous nous sommes cachés, nous nous rendons compte que les bruits que l’on a entendus, ont attaqué les murs ! Je n’arrive pas à comprendre ce qui a pu provoquer une telle chose mais je ne tarderais pas à le voir de mes propres yeux.
Treize et moi avançons dans le couloir, dissimulé dans la pénombre et dans un silence total, nous suivons un groupe de personnes inconnues mais aussi mère et huit. Tout semble indiquer que huit n’est pas rassuré et pour tout dire, moi non plus. Presque il le pousse à avancer dans une pièce obscure, mais notre camarade ne semble pas d’accord, je le comprends.
Finalement l’effroi tombe avec la vérité, une chose l’attrape et lui arrache le bras puis l'entraîne dans la pièce obscure sous les yeux de mère qui ne réagit pas. Le sang éclabousse la pièce et sa seule réaction est de remettre sa robe en place, comme si cela n’avait pas la moindre importance à ses yeux. Elle l’a donc déjà fait des milliers de fois ! C'est évident !
Moi je suis écœuré, je retiens mon envie de vomir, de foncer l’aider, et aussi de mettre une droite à ma mère. Toutefois je sais aussi que Treize m’en voudrait si je réagis de façon aussi impulsive et irréfléchie, alors à la place, j’encaisse comme un homme la vue de l’impossible, et serre fort mon amie dans mes bras pour la soutenir dans cette épreuve.
Mille questions m'assaillent alors, est ce que toutes les mères font ça à leurs enfants ? Est ce que Treize est destiné à faire de même ? Est ce qu’elle le savait ?
Elle se met à pleurer et me supplie de la sortir de là, je veux bien mais pour aller où… ? Est ce que ces larmes sont réelles ? Elle qui est si gentille avec tout le monde, est ce qu’elle me ment encore comme mère l’a toujours fait avec nous avec cette douceur infinie ? Le doute subsiste, et je crois que je vais devoir aller contre mon cœur, et ne plus lui faire confiance, du moins pas tant que je ne serais pas sûr de moi. On voit bien ce qui arrive à ceux qui font confiance à ces horribles mères.
“Hors de question que je retourne dans le dortoir.” Lui dis-je pour voir sa réaction, il est temps pour moi de fuir cet endroit horrible qui me débecte depuis bien plus longtemps que Treize, maintenant je sais pourquoi au moins.
“Si tu veux sortir avec moi, il va falloir s’engouffrer loin dans ces couloirs afin de trouver où nous cacher. On va devoir éviter ces monstres qui ont tué Huit et tout ça en total silence !” Je la fixe dans les yeux pour voir la moindre de ses réactions, je n’ai plus confiance en elle alors je dois savoir tout ce qui se dit dans son esprit en tournant autour du pot.
“Si tu veux m’accompagner, tu devras suivre toutes mes directives à la lettre. Désormais, finit les mères, finit tout çà, tu les bannis de ton esprit, tu oublies nos amis, les enfants, ton avenir au sein de notre communauté… Tu n’auras plus que moi, rien que moi…On est bien trop exposé pour les aider pour l’instant, si on arrive à partir d’ici, on ne reviendra peut-être jamais, est ce que tout cela te convient Treize ?”
Lui dis-je en la remuant légèrement de colère avec mes mains, c’est ma façon à moi de passer mes nerfs. Et encore, je suis plutôt calme au vue de ce qui vient de se passer.
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Lun 20 Nov - 19:39
Treize
J'ai 23 ans. Je suis née à l’intérieur de ces murs. Dans 6 mois, je serai partie pour la dernière porte à l’Ouest.. Je vis dans l’espoir de succéder un jour à Mère pour ne jamais quitter les miens. Sinon, grâce à mon insouciante légèreté, je suis attachée à mon petit monde et je le vis plutôt bien.
Chanson thème (13)
Il y a trop d’émotions à l’instant qui m’habitent pour démêler tout ce qui vient de se passer. De la trahison, de la peur, de l’incompréhension surtout. Est-ce réellement ça, la fameuse porte toute à l’Ouest qui nous attend tous ? Je n’ai jamais été confronté aussi directement à la mort. Une fois seulement, un nourrisson avait cessé de respirer dans mes bras et je n’ai jamais su pourquoi. Mais aujourd’hui, les choses sont différentes. Notre monde s’écroule et nous ne sommes plus assurés de notre survie.
Je sors tranquillement de ma transe, ramené par Sept qui me secoue avec force pour que je reprenne mes esprits. Lorsque je réalise le sens de ses paroles, un profond dégoût monte en moi pour lui. Je le dévisage, outrée de ce qu’il me suggère. Je le repousse violemment et recule d’un pas. Je reprends le peu de contenance qu’il me reste pour le confronter. — Non. » Je sèche mes larmes d’un revers sec de la main. « Comment peux-tu te soucier si peu des nôtres ? Ils sont encore là-bas à jouer à une stupide partie de cache-cache sans se douter une seule seconde de ce qui les attend ! » Il continue, il persiste. Je réalise qu’il ne s’est jamais senti réellement concerné. Sa famille après tout n’en est pas une. Tout ce qu’il veut, c’est se sauver la peau, idéalement ensemble, les autres peuvent bien crever. Je le trouve laid et égoïste à l’instant. — Je ne partirai pas. Pas sans les autres. Va-t'en si c’est ce que tu veux, je reste. » Mon désarroi à l’idée de le perdre lui aussi est grand, mais pas autant que ma colère. « Tu n’es pas celui que je pensais. » Je lâche avec amertume. Je tourne le dos à Sept et décide de refaire chemin par moi-même. Je suis décidée à trouver une solution pour sauver tout le monde sans exception.
Lorsque je finis par retrouver mon chemin jusqu’à la porte qui sépare l’aile Ouest de l’aile Est, je m’aperçois que la porte est grande ouverte et qu’une silhouette se trouve dans l’encadrement. Je réalise en m’approchant que c’est Mère, qui m’accueille avec froideur. Elle ne semble toujours pas avoir remarqué le sparadrap dans le verrou. — Il faut qu’on parle. Viens dans mon bureau. Voyant que je reste pétrifié et n’ose m’avancer vers elle, elle insiste avec un sourire faussement sympathique, je le sens, qui ressemble néanmoins à son humeur habituelle. Maintenant que je sais, ce sourire en est d’autant plus terrifiant. Elle finit par perdre patience, se penche et me glisse tout bas : « Je ne te le répéterai pas une deuxième fois. » J’abdique et accepte de la suivre jusqu’à la bibliothèque sous la menace tacite. Sur le chemin, je croise Dix et les enfants qui doivent avoir fini leur partie de cache-cache depuis belle lurette. Ils me saluent tous et Dix me glisse : — Tu diras à Sept que c’est bon maintenant. Il peut sortir de sa cachette, le jeu est terminé depuis 20 bonnes minutes ! Je ne réponds rien, me contente de lui lancer un sourire et de contenir mes larmes pour ne pas craquer devant eux. Dans le bureau, Mère m’incite à m’asseoir. Je m’exécute. — Comment as-tu passé l’aile Ouest, Treize ? Je réfléchis un instant, mais je sens dans la froideur qui l’habite qu’elle ne sera pas dupe. Je préfère aller droit au but et mêler mensonge et vérité dans le récit que je m’apprête à lui servir. — J’ai mis un morceau de sparadrap dans la porte. — Et pourquoi donc ? — J’avais envie de voir Huit, une dernière fois. — Et… tu l’as vu ? » qu’elle me demande en plongeant son regard dans le mien. Je me retiens de trembler aux souvenirs de ses membres arrachés et de ses hurlements de terreur. — Non… Je me suis perdu dans les couloirs et à cause de la pénombre j’ai décidé de faire demi-tour. Je suis désolé d’avoir enfreint la règle ! — Ne me mens pas, Treize. — Je ne mens pas… — Et où est Sept, dis-moi ? — Il se cache sans doute quelque part dans l’aile Est. J’ai profité de la partie de cache-cache pour m’éclipser. Seule. » J’insiste sur ce dernier mot. Elle prend un temps pour me sonder, je me contiens comme je peux pour ne pas céder. La tension retombe. — Je voulais te dire que ton départ est programmé en même temps que Dix. Tu seras Mère à ton tour bientôt. Pas ici. Après tout, je suis encore bien capable de me démener à la tâche, mais ils ont besoin d’une jeune femme tout aussi dévouée que toi dans un autre établissement comme celui-ci. Un autre établissement que celui-ci ? Je ne comprends pas tout de ce qu’elle vient de me dire. Tout ce que je comprend, c’est que je ne resterais pas ici et que je vais perdre tous ceux que j’aime quoi que je fasse. « Au moins, cela t’évitera de mourir… comme Huit. » ajoute-t-elle comme si elle avait lu dans mes pensées. Je me fige, comprenant dans cette phrase glissé comme de rien, qu’elle sait tout. Elle me congédie de son bureau et je me dirige vidé de cet entretient aux cuisines. Les cris de joie des enfants qui m’accueillent autour de moi me renvoient aux cris d’agonie de Huit. — Tout va bien ? » Me demande inquiète Dix. Quelques enfants me dévisagent aussi curieux. Je chasse tout ça de ma tête et leur offre mon sourire le plus tendre. Je vais trouver le moyen de les sortir de là, quoi qu’il m’en coûte. — Tout va super ! Qui a faim ?
Le dernier acte est sanglant
quelque belle que soit la comédie en tout le reste: on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais. - B.P.
Je ne suis rien de plus qu’un numéro destiné à l’abattoir mais je n’en ai pas réellement conscience, tout ce que je sais, c’est que j’aspire à une meilleure vie que celle que l’on me propose. Tout me semble factuel, faux et sans le moindre intérêt, cela provoque une grande dépression chez moi alors que tout semble vie et joyeux autour de moi. Est-ce moi qui déraille? En tout cas je ne le vit clairement pas bien !
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Treize ne pouvait pas plus échouer à mon test qu'en l’état ! D’abord elle refuse en bloc ma proposition que je prenne désormais les rênes et que l’on ne reviendra peut être plus jamais ici. Ce qui me révulse au plus profond de mon être. Ensuite elle m’accuse de ne pas me soucier des autres, et pourtant, ce n’est pas du tout le cas, bien au contraire, mais contrairement à elle, je pense avant tout à ne pas me faire couper en deux ! Si je pouvais un jour revenir et sauver tout le monde je le ferais. Et quand on y pense, le temps on en a car il faudra encore du temps avant que d'autres passent à la casserole… À part dix.. merde dix…
Je baisse le regard en me rendant compte qu’il risque d’y passer lui aussi, mais je reviens pas sur mes paroles, je pense qu’il faut fuir et ne pas se retourner, c’est la meilleure chose à faire. Je n’ai plus le temps de revenir sur mes dires où de réagir qu’elle me plante sur place et retourne à notre dortoir… Elle est soit de mèche soit totalement inconsciente ! Finalement elle m’accuse de ne pas être celui qu’elle pensait que je sois, pourtant j’ai toujours exprimé mon désir de fuir cet endroit à ma façon, et cela bien avant que l’on voit Huit finir sur les murs. Elle aussi a exprimé ses désirs à plusieurs reprises, elle veut être mère… elle veut conduire nos amis dans les griffes de cette chose ?
Je n’en ai pas encore le cœur net mais si c'était le cas, elle s’y prendrait ainsi, à la fois pour me faire culpabiliser mais aussi pour garder sa couverture. Alors je ne dis rien et reste en retrait alors qu’elle me crible de son amertume ses mots blessants sur ma personne.
Finalement elle m’abandonne, et retourne là bas, par instinct, je la suis de loin tout en gardant le silence, je crois pas qu’elle m’a vue, je reste tapis dans l’ombre. Je veux continuer à la voir, à l’observer, à obtenir des réponses sur sa potentielle implication !
Elle croise le chemin de mère et j’entend toute leur conversation quand elle l’amène dans son bureau. Elle lui ment sur ma présence ici, elle me défend malgré tout ce qu’elle vient de dire. D’abord elle s’accuse d’avoir mis elle-même un bout de sparadrap, puis elle l’informe qu’elle voulait voir huit et qu’elle ne l’a pas vu…
Quand mère lui annonce qu’elle partira en même temps que dix, j’entend “tu subiras le même sort que lui mais je ne vais pas te le dire ouvertement ! Je vais te laisser l’illusion de demeurer mère !”
Finalement le masque de mère tombe avec cette phrase terrible : “Au moins cela t’évitera de mourir comme huit”... comment elle peut encore croire une chose pareille ! Elle est de mèche c’est évident !
Je continue à la suivre, ce n’est pas aisé car la pièce principale est bien plus éclairée mais je demeure quand même assez discret pour retourner moi aussi dans la cuisine sans qu’elle ne se rende compte de ma présence. J’ai même esquivé mère. Quelle chance !
Finalement j’entend Treize dire à l'assemblée que tout va bien, et demande qui a faim… comment elle peut avoir faim en l’état de ce que l’on a vu ? Comment peut-elle dire à Dix que tout va bien alors qu’il va se faire couper en deux dans une semaine.
Mon sang se glace dans mes veines, elle est des leurs, et elle ne s’attendait pas à ce que j’entende tout çà ! Je suis horriblement dégouté, elle n’est clairement pas la fille que j’apprécie tant, et dont j’avais le désir d’étreindre jusqu’à ce que nos corps fusionnent.
Je fixe alors mon regard sur dix qui ne se doute de rien. Finalement je suis censé être ici et avoir jouer à cache cache ! Mère ne me tiendra pas rigueur d’être ici présent, bien au contraire ! Mais il faut que j’agisse vite.
Je m’approche de la table où se trouvent Treize, dix et les enfants. Je ne regarde plus Treize, elle me débecte clairement, et je me retiens même de causer un meurtre dans la cafétéria, c’est dire !
“Dix ! Suis moi, faut que l’on parle, cela presse, et c’est très important ! Ne discute même pas et lâche tout ce que tu fais, même si tu as la dalle !”
Je prend la main de mon amie et l’éloigne de Treize et des enfants, je n’ai plus confiance en personne ici, sinon à ceux que je sais condamné. Je veux la sauver, et partir avec elle, au risque d'abandonner les autres, car oui, faut savoir reculer pour éviter de sauter.
Dix est bien plus terre à terre que Treize, je suis persuadé que la raison l’emportera quand je lui aurais exposé la situation !
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Mar 21 Nov - 15:41
Treize
J'ai 23 ans. Je suis née à l’intérieur de ces murs. Dans 6 mois, je serai partie pour la dernière porte à l’Ouest.. Je vis dans l’espoir de succéder un jour à Mère pour ne jamais quitter les miens. Sinon, grâce à mon insouciante légèreté, je suis attachée à mon petit monde et je le vis plutôt bien.
Chanson thème (13)
Le reste de la journée s'est déroulé comme d'habitude. Je cachais ma peur profonde et ma soudaine morosité aux autres à coup de sourires forcés. Incapable de manger quoi que ce soit, de peur de régurgiter mon déjeuner aux pieds de nos amis. À ma grande surprise, je croise Sept dans l'après-midi. Je suis rassuré de le voir là, croyant qu'il a décidé de revenir plutôt que de fuir, et donc de ne pas nous avoir abandonnés finalement. Cependant, il ne m'adresse pas la parole de la journée, et à la froideur qu'il semble tenir à mon égard, je crois comprendre qu'il m'en veut toujours pour mes paroles cinglantes de tout à l'heure.
Je décide donc de profiter de la nuit pour m'entretenir avec lui, mettre certaines choses au clair et surtout élaborer un plan pour que nous quittions tous ces lieux avant le départ de Dix dans quelques jours. Quant à moi, il est hors de question de devenir comme Mère pour répéter ces atrocités ailleurs et à d'autres. Je me suis faufilé plus tôt dans le dortoir des garçons et y ai laissé sous l'oreiller de Sept un petit bout de papier avec la simple indication « Bibliothèque » pour qu'il m'y retrouve. Cela fait 5 minutes que j'y suis, comptant sur la pénombre pour la discrétion.
Je perçois finalement une silhouette entrer dans la bibliothèque, et reconnaissant la corpulence de Sept, je sors de ma cachette pour me montrer à lui. — Tu es revenu… » Je lui dis tout bas. « Je pensais que tu nous aurais abandonnés. » Un temps. « Je ne pense pas que Mère soit au courant que tu étais dans l'aile ouest… On pourra jouer sur cette carte. Viens. Il faut trouver un moyen de sortir d'ici, avec tout le monde. Je le tire par la manche de son gilet au fond de la bibliothèque. Là, entre deux rayons, nous pourrons parler plus ouvertement.
Je m'accote contre l'une des étagères et prends un moment pour réfléchir. Comment s'y prendre pour convaincre nos amis de passer par l'aile ouest, même si elle est interdite ? Un jeu, peut-être ? — On ne peut rien dire aux plus petits. » Je lance à Sept. « Ils seraient traumatisés de comprendre ce qui se passe ici. Je pense en revanche que nous devrions informer ceux de notre âge. On trouvera une façon d'inciter les plus jeunes à nous suivre avec un jeu. Et les nourrissons… J'ai bien peur que l'on doive revenir les chercher.
Je prends le temps de souffler, pour me redonner du courage. Voir les choses comme elles s'annoncent me tord les tripes. Nous ne sommes pas du tout assurés de réussir à sortir d'ici, car enfin… Existe-t-il vraiment autre chose au-delà du monde tel qu’on le connait ? C'est un pari à prendre. — Ensuite, reste à trouver une diversion pour que Mère ne nous prenne pas sur le fait comme tout à l'heure, et surtout… comment éviter ces créatures.
J’attends une réaction de Sept et finis par m’approcher un peu timidement de lui. — Aussi, je voulais m’excuser pour les propos que j’ai tenu plus tôt. Visiblement, je me suis trompé. » je lui dit doucement.
Le dernier acte est sanglant
quelque belle que soit la comédie en tout le reste: on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais. - B.P.
Je ne suis rien de plus qu’un numéro destiné à l’abattoir mais je n’en ai pas réellement conscience, tout ce que je sais, c’est que j’aspire à une meilleure vie que celle que l’on me propose. Tout me semble factuel, faux et sans le moindre intérêt, cela provoque une grande dépression chez moi alors que tout semble vie et joyeux autour de moi. Est-ce moi qui déraille? En tout cas je ne le vit clairement pas bien !
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J’ai prévenu dix en secret, elle a eu du mal à me croire sur le coup, mais quand je lui ai montré la porte avec le sparadrap et le fait que je pouvais encore ouvrir l'accès vers l’extérieur, elle m'a crue sur parole. La panique a monté dans son regard, je l’ai vu clairement, elle n’était au courant de rien. Elle me demande alors de partir d’ici immédiatement, une réaction des plus normales, et je suis bien d’accord avec elle, elle a toujours été aussi sensé que moi. Je lui explique que l’on doit se prendre des affaires avant de filer, et pour dire la vérité, je ne comptais emmener personne d’autre, pas même Treize.
“il nous faut de la bouffe et des vêtements, un sac, et le strict minimum, je vais essayer de trouver un couteau pour nous défendre. Je vais vite au dortoir, on se retrouve rapidement ici d’accord ?”
Dix acquiesce à mes dires, elle que je ne regardais jadis pas comme je regardais treize, commençait à me plaire. On avait bien plus de points communs que ce que je pensais.
Quand j’arrive dans le dortoir, un mot est posé sur le lit, Treize me demande de venir la retrouver dans la bibliothèque. J’ai alors une énorme hésitation, je n’ai clairement plus confiance en elle du tout. Elle a dit pour le sparadrap à mère et par chance, elle semble ne pas avoir tilté sur le moment, sinon on serait tous enfermé ici. Une erreur des plus grossières selon moi et qui dénote de sa possible implication ! Je retourne voir Dix et la préviens que je dois aller rejoindre Treize à la bibliothèque, que je lui dois cette dernière chance de retrouver la raison, mais je n’y crois pas beaucoup au fond de moi.
J’arrive donc dans ce sanctuaire d’apprentissage où nous sommes tenus de garder le silence, c’est donc ce que je fais, je me tais et écoute tout ce qu’elle a à me dire. D’abord elle me dit qu’elle pensait que je l’avais abandonné. Alors que clairement, c’est elle qui l’a fait dans ce couloir sordide. Puis elle me tire la manche encore une fois sans m’informer où elle compte aller, n’a t elle donc pas compris que nous sommes dans un lieu où la seule issue, c’est celle dont elle s’est privé plus tôt. Finalement elle s’arrête totalement déboussolée et commence à parler des enfants qu’il ne faut pas traumatiser et ceux de notre âge qu’il faut prévenir. Je me dis alors à moi même que à part Dix, il n’y a personne qui est censé partir avant moi, ce qui nous laisse une bonne année pour trouver des solutions sur le long terme, et partir en exploration dans ce monde inconnue sans les enfants me semblent bien plus avisé que de demeurer ici et prendre le risque d’être repérer par mère à comploter dans son dos dans le but de mener une expédition géante !
Puis elle me dit qu’il faut que l’on trouve ensemble une solution pour faire diversion de mère et de ses créatures et conclu en s’excusant de ses propos antérieurs. Seulement voilà, la goutte d’eau a débordé, je n’ai toujours pas confiance en elle.
“Tu t’es pas trompé, et je suis pas revenu pour les plus jeunes, je suis revenu pour sauver dix et uniquement dix. Tu es totalement à côté de la plaque Treize si tu crois que l’on passera inaperçu dans ces couloirs étroits avec tous les adolescents de notre communauté. Après dix, c’est toi et moi les plus anciens, et moi j’étais pas censé partir avant l’année prochaine. Tu m’accuses de t’abandonner et d’abandonner les autres, pensent ce que tu veux de moi, ton avis ne compte plus à mes yeux, j’ai compris que tu avais choisis ton camp, celui de demeurer une mère…”
Dis-je alors sur un ton rempli de haine et d’accusation.
“Si tu veux vraiment les sauver, ce n’est pas en emmenant tout le monde que tu y parviendras mais en partant en exploration en comité réduit ! Voilà ce que je voulais te dire quand tu m’a lâchement abandonné dans ce tunnel sombre… C’est toi la lâcheuse, c’est toi qui voulait être à l’image de notre mère ! Maintenant soit tu viens avec moi et dix maintenant dans l’espoir qu’un jour on puisse tous les sauver, soit tu demeures ici et tu prend le risque de finir découpé en mille morceaux. Mais peut être que tu crois encore les balivernes de notre mère et que tu vivras joyeusement parmis d’autre enfant la bouche en coeur, avant qu’il ne finisse tous déchiqueter ! Oh et oublie pas de remettre en place ta robe quand tu assisteras à çà, il faudrait pas qu’elle soit froisser hein !”
J’avais craché mon venin, il le fallait. Je ne pouvais demeurer avec cette colère à son propos sans lui dire le fond de ma pensée. Tant pis si cela crée à jamais une fissure entre nous. Pour moi, elle avait déjà tout cassé en m’abandonnant dans ce couloir. Il fallait un coup de pied géant pour qu’elle comprenne le mal qu’elle venait de me faire, et surtout qu’elle reprenne enfin ses esprits…
“On ne peut pas sauver tout le monde dans l’immédiat, c’est impossible, on ne sait même pas où conduit ce passage, tu feras quoi si notre groupe se trouve nez à nez avec un de ces monstre hein ? . C’est une question de logique, et dix est de toute évidence d’accord avec moi, on doit d’abord partir et explorer, un jour on reviendra, je t’en fais la promesse mais pas aujourd’hui !“
Je lui tend une dernière fois la main, ce sera sa dernière chance avec moi, elle n’en aura pas d’autre, à elle de voir si elle veut la saisir, ou persister dans sa folie.
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Mar 21 Nov - 17:56
Treize
J'ai 23 ans. Je suis née à l’intérieur de ces murs. Dans 6 mois, je serai partie pour la dernière porte à l’Ouest.. Je vis dans l’espoir de succéder un jour à Mère pour ne jamais quitter les miens. Sinon, grâce à mon insouciante légèreté, je suis attachée à mon petit monde et je le vis plutôt bien.
Chanson thème (13)
Sept ne tarde pas à me rejoindre au lieu de rendez-vous. Il ne se départit pas de cette posture froide à mon égard, même après lui avoir concédé mes plus plates excuses. Il semble vouloir tenir rancune pour une raison qui m’échappe. Il me précise avec une avanie que s’il est revenu, c’est uniquement pour Dix, pas pour moi, ni pour les autres. Mon cœur se brise et je n'y comprends plus rien dans cette histoire. Ces dernières paroles me blessent davantage. Sa dernière phrase a le don de me mettre hors de moi cependant.
— Tu penses sincèrement qu’après tout ce qu’on vient de voir, je veux devenir Mère à mon tour ? Et c’est de ça que me vaut toute ta hargne ? Tu dérailles ! Il est complètement hors propos. Je comprends toutefois de ses dires qu’il me déteste parce que je voulais devenir Mère moi aussi. Mais comment pouvais-je savoir que le rôle était tout autre que celui pour lequel je m’étais préparé ? Croit-il sincèrement que je souhaite devenir Mère après tout ça ? Pour envoyer à la mort ceux que j’aime le plus ? Je ne comprends pas qu’il puisse croire à ce point que je sois mauvaise et mal intentionnée et finis par comprendre qu’il n’y aura pas de dénouement heureux ici. Pour Sept, c’est partir maintenant ou jamais. Pour moi… Je chasse les larmes qui m'étaient montées plus tôt face à la violence de ses propos et j'accepte la main de Sept, mais pas pour partir avec lui. Je me contente de la secouer. Un adieu en quelque sorte. Je me résigne à le perdre.
— Je tente ma chance. Elle pourra peut-être sauver plus que ma propre personne. Sinon, je préfère crever d’avoir essayé. » Je lâche tout simplement. « Je ne pourrais jamais me pardonner, Sept, d’avoir laissé les miens derrière moi. Je ne partirai pas avec toi et Dix, mais je vous souhaite sincèrement d’y arriver. » Aucune animosité dans le ton de ma voix, je suis lessivé et résigné. Je n’ai pas l’énergie de me battre contre l’un des miens. Tout ce que je souhaite, c’est aller me coucher pour finir par me réveiller de ce cauchemar. En espérant que c’en soit un afin qu’il prenne fin.
Le dernier acte est sanglant
quelque belle que soit la comédie en tout le reste: on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais. - B.P.
Je ne suis rien de plus qu’un numéro destiné à l’abattoir mais je n’en ai pas réellement conscience, tout ce que je sais, c’est que j’aspire à une meilleure vie que celle que l’on me propose. Tout me semble factuel, faux et sans le moindre intérêt, cela provoque une grande dépression chez moi alors que tout semble vie et joyeux autour de moi. Est-ce moi qui déraille? En tout cas je ne le vit clairement pas bien !
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Je me mets alors à dérailler, vu que selon elle c’est le cas, autant que je craque pour de bon. Au moins cela lui donnera une véritable raison de me détester.
“A oui ? vraiment ? Je déraille ? Alors explique moi pourquoi mère t’a laissé retourné auprès de tout le monde après avoir annoncé que huit était mort dans son bureau ! Elle a sacrément confiance en toi pour dire un truc comme çà si tu n’es pas au courant. tu pourrais très bien aller le crier sur tous les toits ensuite, ce serait une réaction des plus normales ! D’ailleurs on sait toi et moi qu’elle a été ta première réaction à tout cela, tu es allé dans la cafétéria, et tu as rien dit à personne pas même à dix qui va bientôt être la suivante. Tout va super, qui a faim ? ce sont tes mots…Comment peux tu avoir faim après ce que l’on a vu ! Tu es aussi effacé que mère, tu es effectivement la parfaite candidate. Tu me dégoutes Treize !”
Elle me serre la main en guise d’adieu, je suis en colère contre elle, et ne la garde pas longtemps entre mes doigts. Je la rejette en bloc ainsi que ses explications.
“Sors un peu de ta bulle Treize ! le monde que tu connais n’existe pas !”
Je l’abandonne sur place, la colère en moi est sans appel, c’est le souci quand on aime autant quelqu’un, quand il nous déçoit au plus profond de notre âme, la frontière avec la haine est faible. La réaction que j’ai en réalité, c’est de l’amour et de la déception.
Pourtant malgré tout ce que j’ai pu dire ou faire, je dois bien me l’avouer, j’aime encore cette femme, je voudrais tellement qu’elle vienne avec moi et renonce à tout çà. Pour moi elle a été endoctrinée par un système des plus séduisants, elle a une promesse d’avenir tandis que nous nous sommes tous condamnés. Voilà comment je vois les choses et le fait qu’elle insiste à vouloir rester me conforte dans cette idée.
En partant, je me saisis d’un énorme couteau de cuisine et je rejoins Dix qui doit commencer à s'inquiéter. Lorsque j’arpente les couloirs, couteau à la main, je repense à Treize, à sa beauté, à son charisme. A cette chaleur humaine qu’elle a toujours dégagé auprès des autres. Tout comme mère. Cette beauté n’est rien de plus qu’une illusion, je dois me résigner, elle et mère sont des monstres. Voilà comment mon esprit fait le tri de tout çà, mais cela ne durera pas longtemps.
En arrivant auprès de dix, je lui annonce que Treize ne nous accompagnera pas, et elle me dit que cela ne l’étonne pas. Je ne saisis pas ses mots le doute m'envahit alors, pour moi c’est totalement illogique sa réaction, mais pour que dix le pense, je me mets à m’interroger car je la sais également très intelligente.
“Pourquoi dis-tu ça ? Car elle aime vraiment tout le monde ici, elle préférait mourir que de les abandonner à cet horrible sort.. Mais on ne les abandonne pas, on va explorer les tunnels pour trouver un endroit où se réfugier de tout çà ! Elle ne le voit pas ainsi, elle se dit sûrement que si on part, on n'aura pas la chance de revenir elle est trop protectrice, elle ne se résigne jamais à aider les autres, elle est ainsi. Elle préfère se sacrifier.”
Je me mets alors à douter aux propos de dix, est ce réellement la raison pour laquelle Treize ne veut pas partir ? Cela concorde avec ce qu'elle a tenté de me dire alors que je ne l'écoutais pas vraiment. Je me met alors à accepter vaguement cette possibilité dans ma tête, même si je ne suis clairement pas d'accord.
“Je dois faire une dernière chose dans ce cas.” -d’accord mais ne tarde pas trop, on va finir par se faire attraper ! -Je vais laisser une chance à Treize de s’en sortir…Je lui dois au moins çà... Je reviens..”
Dix réfléchit alors à mes propos et quand elle réalisera ce que je m'apprête à faire, il sera trop tard pour m’en empêcher. Treize ne changera pas d’avis, alors la seule solution pour l’aider, c’est de faire une chose que personne n’aurait jamais envisagé de faire auparavant. Toutefois, c’est la seule solution pour que les enfants, treize et les autres adolescents disposent du temps de vie qui leur était attribué à la base. Ce temps, on en a besoin pour trouver un endroit où vivre et amener tout le monde. Ainsi je me rend alors dans la chambre de mère, armé de mon couteau je ne réfléchis pas plus d’une seconde, je le fais pour ma communauté, je le fais pour l’avenir de tous, et surtout de la femme que j’aime jusque dans mes tripes. Elle aura ainsi l’opportunité de la remplacer et de protéger ces enfants le temps que je revienne la chercher…
“Pardonne moi, Treize…”
Mon arme se plante alors dans le torse de notre mère, puis une deuxième fois, une troisième fois… puis j’arrête de compter tellement je la mitraille de ma colère. Je la déverse sur la dépouille de cette femme qui nous a tous trahis depuis notre naissance. Dix arrive finalement et m’attrape le bras pour que j’arrête de m’acharner sur sa dépouille. Je pleure de rage, je tremble de toute mon âme et finit par lâcher le couteau.
Me voilà devenu un .. un héros ? un sauveur ?... non… je suis juste un meurtrier…
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Mer 22 Nov - 21:21
Treize
J'ai 23 ans. Je suis née à l’intérieur de ces murs. Dans 6 mois, je serai partie pour la dernière porte à l’Ouest.. Je vis dans l’espoir de succéder un jour à Mère pour ne jamais quitter les miens. Sinon, grâce à mon insouciante légèreté, je suis attachée à mon petit monde et je le vis plutôt bien.
Chanson thème (13)
— Et en quoi le crier sur tous les toits nous avancerait-il ? On provoquerait une panique générale ! Cela, bien sûr, si l’on est cru par les autres. Sans oublier que Mère n'agit certainement pas seule. Évidemment, parce que j’aspire à faire les choses bien et rester avec les autres, cela fait nécessairement de moi sa complice ! La sentence tombe. Je le dégoûte. Quoi que je dise, il s’est mis en tête de me détester. Que puis-je changer à cela ? Il repart comme il était venu, irascible et consumé par une colère que je ne lui connais pas. Cela dit, je n’ai pas la force de lui courir après et préfère retourner aux dortoirs.
Je n’ai pas même le temps de poser ma tête sur l’oreiller que par l’imperméabilité des couloirs, j’entends l’écho d’un hurlement. Je me redresse aussitôt. Quelques enfants émergent aussi de leur sommeil, je leur fais signe de rester où ils sont et me précipite sur les lieux d’où provenait toute cette agitation. Je suis horrifié de découvrir Sept au-dessus du corps ensanglanté de notre Mère. Dix est là, elle aussi. Un tas d’émotions similaires à celles que j’ai ressenties en voyant la créature emporter Huit me traversent. C’est nouveau, je ne saisis pas bien la scène, mais je réalise que Mère est plongée dans cet état inerte, comme le nourrisson qui avait tout simplement cessé de respirer dans mes bras quelques années plus tôt. Néanmoins, quelque chose au fond de moi me fait réaliser la gravité de la situation, qu’il s’agit là d’un acte sordide. Pour cause, de nouveau ce haut-le-cœur me prend à la gorge. Je porte ma main à ma bouche pour ne pas vomir. Je ne peux m’empêcher de dévisager Sept et Dix, épouvanté par un tel acte. Je décide finalement de rebrousser chemin, direction les dortoirs. Sortir de là. Sortir de là pour de bon, c’est tout ce que j’ai en tête.
J’ai décidé de réunir tout notre petit groupe dans la salle commune et de vider mon sac, en censurant certains détails concernant comment cela s’est terminé pour Huit afin de ne pas traumatiser les plus jeunes. La plupart sont restés longuement dubitatifs. J’ai alors simplement lâché : — Demandez à Sept. Il confirmera ce que je viens de dire. Lorsque plus personne ne chercha à en démentir avec la terrible vérité, certains se mirent à vomir ou bien pleurer. Nous avons conclu avec les plus grands qu’il nous fallait partir d’ici au plus vite. Lorsqu’on me demanda où se trouvait Mère, j’ai préféré ne rien répondre, interdisant seulement l’accès à sa chambre. Quand tout notre petit monde fut prêt à partir, je leur souhaitai bonne chance, les serrant fort et bourré d’affection, tour à tour dans mes bras. Dix s’indigna. — Tu ne viens pas avec nous ? — Qui s’occupera des nourrissons ? Vous n’iriez pas bien loin avec eux… » Je lâche, défaite. Je me retiens pour ne pas pleurer, me force à sourire pour les armer de courage. Quelques gamins se mettent alors à pleurer à chaudes larmes. Mince. Ce n’était pas mon intention. Mais voilà que Six, une fille de mon âge, s’avance vers moi. — Je resterai. Les petits n’écouteront pas et n’en feront qu’à leur tête de toutes façons si tu n’es pas là pour les guider. » Elle me prend dans ses bras. « Je ne suis pas très rapide… Et puis, vous reviendrez nous chercher, pas vrai ? » Pour le coup, c’est à mon tour de pleurer. Je secoue tranquillement ma tête sensiblement ébouriffée pour acquiescer à ses propos. — Promis. » Je lui dis, touchée de sa générosité.
Le dernier acte est sanglant
quelque belle que soit la comédie en tout le reste: on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais. - B.P.
Je ne suis rien de plus qu’un numéro destiné à l’abattoir mais je n’en ai pas réellement conscience, tout ce que je sais, c’est que j’aspire à une meilleure vie que celle que l’on me propose. Tout me semble factuel, faux et sans le moindre intérêt, cela provoque une grande dépression chez moi alors que tout semble vie et joyeux autour de moi. Est-ce moi qui déraille? En tout cas je ne le vit clairement pas bien !
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Je venais de causer un meurtre de sang froid, j’avais tué notre mère. Mon arme tremble de ma main affectée par mon geste. Tout en moi s’écroule, tel un jeu de domino. Ai-je bien fait ? Est ce que je n’aurais pas mieux fait de partir avec dix ? Est ce que je vais pouvoir assumer ce geste que j’ai fais uniquement pour aider Treize à s’en sortir… Je sais que je dois avaler, supporter la pression et les regards que l’on va désormais me porter. Je sais que le sang qui se trouve sur ma tenue n’est pas le mien et que plus je vais le regarder plus je vais devenir étrange et bizarre. Je viens de causer la mort d’un être humain.
Non ! Il s’agissait d’un monstre et moi, je ne suis que justice. Puis-je seulement raisonner ainsi ? Est-ce une vision valable après ce que je viens de faire ? Dix est là à me soutenir, elle tente de me prendre l’arme des mains. Je ne la lâche pas, et pourtant tout mon corps frissonne. Ça va aller, dit-elle, tu peux lâcher ton couteau maintenant. Elle veut vraiment m’aider, je la fixe dans les yeux et me met à pleurer. Le choc est bien trop dur.
A ce moment-là Treize débarque et regarde la scène sordide dans laquelle je me trouve. Elle ne dit rien et s’en va dégouter, horrifier. Je fais un pas vers elle, mais il est trop tard. Dix me tient et continue à vouloir mon arme. Je réalise que je pourrais blesser quelqu’un encore, peut-être Treize, alors je lui donne. Dix m’enlace ensuite pour me calmer après avoir jeté l’arme sur le cadavre… Elle aussi enfreint les règles, elle est comme moi et me ressemble beaucoup. Pourquoi je ne l’ai jamais vu avant… J’étais bien trop aveuglé par la beauté de Treize, dix est plus masculine, moins fine de trait, moins fragile. Je commence à croire que je m’entendrais bien mieux avec elle. J’ai confiance en elle..
Combien de temps sommes nous resté ainsi sans qu’elle ne me juge, à me réconforter à sa façon dans un silence intense mais pourtant si apaisant. Je ne saurais le dire. En tout cas, de son côté Treize prépare le départ du plus grand nombre sans nous consulter. La scission entre nos deux groupes semble désormais évidente, pourtant un nouvel élément va venir perturber notre communauté. Peut être quelque chose qui va enfin nous réunir sous une seule et même bannière et nous faire oublier nos rancœurs. LA BETE !
Attiré comme un moustique avide de sang, le cadavre de mère avait provoqué une forte odeur dans les tunnels du complexe. Elle avait senti l’odeur de la chair fraîche, elle avait senti mère. Comment avait-elle pu passer les portes, cela n’était pas bien difficile à comprendre, elle les avait simplement éventré de leur griffe. Le métal de celle de la porte ouest se déchira soudainement avec une force surhumaine. Trois jeunes étaient pas loin du passage et se mirent à hurler dans les couloirs d’un cri d'effroi.
Je quitte alors ma torpeur, il était temps de devenir ce héros que j'espère encore pouvoir être. Je me ressaisis d’une main ferme du couteau et fonce dans les couloirs.
A mon arrivée il était trop tard, la créature avait coupé en deux un adolescent, et avait commencé à pourchasser les deux autres qui courraient en direction de la salle commune.
Treize et les autres sont là bas ! C’est alors une évidence pour moi et Dix, on se met à courir à votre rescousse et quand on arrive la créature est rentrée ! Les enfants hurlent, les jeunes femmes telles que Treize sont en panique et tentent d’aider les enfants.
La créature faite en partie d’ombre et de chair déverse dans la pièce une sensation de brouillard épais noir et glacial. Tout le monde est terrifié, moi le premier mais je ne sais pas pourquoi, les paroles de Treize raisonne dans ma tête. J’ai l’impression que je lui dois un truc, afin d’obtenir son pardon. Je me rend compte de mes erreurs, et j’ai même l’impression que ma vie défile sous mes yeux. Pourtant je continue à courir tout du long et je saute en avant le couteau bien épais afin planté ma lame dans son dos. Touché !
La créature se redresse en hurlant puis se tourne vigoureusement en criant de rage et de douleur, le son est strident et la plupart des gens se bouchent les oreilles pour ne pas subir l’effet indésirable dans nos tympans.
Moi je tiens l’arme vigoureusement, mais la chose en se tournant m'envoie dans le décor. Je finis sur une table, je roule puis finis sur le sol. L’arme reste plantée dans sa carcasse. Elle n’a clairement pas apprécié et sort de la salle commune en direction de l’aile l’ouest.
Je suis au sol, totalement sonné, mais j’ai réussi mon coup, j’ai sauvé tout le monde. Dix se précipitent pour m’aider mais je ne bouge pas de ma place, je n’arrive pas à reprendre mes esprits.
On entend la créature hurler en s’éloignant, on a repoussé la première attaque de ces trucs, mais si elles sont nombreuses, elles ne tarderont pas à revenir.
Les enfants savent désormais…et il paraît évident que les nourrissons ne sont plus en sécurité…
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Jeu 23 Nov - 17:11
Treize
J'ai 23 ans. Je suis née à l’intérieur de ces murs. Dans 6 mois, je serai partie pour la dernière porte à l’Ouest.. Je vis dans l’espoir de succéder un jour à Mère pour ne jamais quitter les miens. Sinon, grâce à mon insouciante légèreté, je suis attachée à mon petit monde et je le vis plutôt bien.
Chanson thème (13)
A peine étions-nous préparés à sortir qu’un hurlement sinistre retentit dans les couloirs, ainsi que celui d’un des enfants. Mon sang se glace, et nous restons tous comme pétrifiés dans cette salle. C’est là que la créature de l’aile ouest apparaît dans la salle commune où nous nous trouvons tous. Je retiens mon souffle, nous sommes acculés, elle barre l’entrée. Pourtant, elle se met alors à pousser un cri assourdissant avant de projeter une masse dans le décor. Je réalise qu’il s’agit de Sept qui paie la tentative d’en finir avec la chose et qui retombe lourdement à terre. — Sept !! La créature, quant à elle, disparaît dans les couloirs. J’essaie de me précipiter vers Sept, morte d’inquiétude, mais les plus petits autour de moi m’en empêchent en m’agrippant de leurs petits bras, les yeux ruisselants de larmes. J’essaie de les rassurer au mieux, même si je manque de force pour me rassurer moi-même. — Treiiize, j’ai peeeuur… — Moi aussi… je veux Mère…. — Ça va aller, tout ira bien, je vous le promets. Je finis par réussir à me frayer un chemin parmi les plus jeunes jusqu’à Sept, mais voyant déjà Dix au chevet de notre héros suicidaire, je m’arrête dans mon geste. À quel moment sont-ils devenus si proches, ces deux-là ? En glissant mes yeux sur lui, je réalise tortueusement que je n’arrive plus à le regarder comme avant. Je ne serai dire exactement pourquoi, si c’est tout ce qui s’est passé entre nous, ce qu’il a fait à Mère, la haine dont il me couvre… Quand bien même je tiens à lui, je sens que quelque chose s’est brisé et que rien ne sera plus comme avant. Et puis, je n’ai pas la tête à tout ça pour l’instant. Ma priorité étant de sortir tout le monde de là. Je décide de les laisser entre eux, ils semblent s’être bien trouvés, et de calmer plutôt les esprits encore terrifiés des événements. Maintenant, laisser quiconque derrière n’est plus une option. Quoi qu’il en soit, la menace rôde et aucun d’entre nous ne peut rester. C’est une question de vie ou de mort.
Ayant témoigné de la prouesse de Sept pour blesser la créature plus tôt, je décide de m’armer à mon tour d’un couteau de cuisine et j'incite ceux de mon âge à en faire autant. J’interdis cependant aux plus petits de le faire, craignant qu'ils ne risquent davantage de se blesser. Je leur remets plutôt des casseroles pour leur donner de quoi s’armer de courage et avoir l’impression de nous aider.
Avec Six et Seize, un garçon de notre âge, nous allons à la nurserie préparer le nécessaire pour emmener les nourrissons avec nous. Nous nous entendons pour les porter à tour de rôle. Ce ne sera pas une tâche aisée de se promener dans les couloirs avec trois bébés en bas âge, mais nous n’avons pas le choix. Notre temps nous est compté.
Nous nous rencontrons tous à la porte de l’aile ouest pour le grand départ. Enfin, porte… Il n’y en a plus. Simplement un trou béant dans lequel nous parvient ce même courant d’air. Mon instinct me crie que c’est celui-ci qu’il faudra suivre si l’on veut trouver la sortie. Je remarque le bain de sang au sol qui s’étire sur ceux de l’aile ouest. Le corps d’un des nôtres semble avoir été tiré par la créature lorsqu’elle est repartie. Moi, Sept et Dix à la tête du groupe, nous convenons d’avancer avec précaution, les plus jeunes au centre et les plus âgés derrière pour couvrir nos arrières. — Restez bien groupés, ne faites pas de bruit. Avec Sept, nous allons vous sortir de là, je vous le promets. Tout ira bien tant que l’on reste ensemble. » Je lance à notre petite assemblée pour les rassurer du mieux que je peux. « Allons-y !»
Le dernier acte est sanglant
quelque belle que soit la comédie en tout le reste: on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais. - B.P.