[TW : sexualité]  

/!\ 18+:

Glissant sa main dans celle de la jeune femme, il cherche son regard. En cet instant, le monde n’existe plus. Comme à l’époque... il n’y a qu’eux dans l’univers entier...

"Je t’aime tellement..."

Et tant pis s’il doit en mourir...

La jeune femme n’avait jamais éprouvé un tel plaisir, un désir aussi dévorant qu’en cet instant, sans même en être pleinement consciente à cause des souvenirs qui lui échappent. Il y avait bien eu Alec, mais le lien qui l’unit à Lucas dépasse tout le reste, écrasant dans son sillage toute trace du passé.

Le rythme s’accélère. Le bassin du jeune homme heurte le sien avec une vigueur surprenante. Comment peut-il posséder une telle énergie, lui qui porte encore les stigmates d’Azkaban ? Apollonia, quant à elle, se laisse submerger, à bout de souffle sous l'assaut de ses mouvements. C’est si bon… Elle voudrait que cela ne cesse jamais, même si, à l’aube, ils ne seront probablement que deux ombres flétries. Lui, un corps marqué par la captivité, et elle, une peau ornée de cicatrices dont elle a perdu jusqu’au moindre souvenir l'origine.

/+18\:

Échevelée, les cheveux collés à ses tempes, les joues rosies par l’effort, haletante, cela ne l’empêche pas de se lover contre lui. La jeune femme se blottit contre sa peau rendue luisante d’une fine pellicule de sueur. Leurs mains s’enlacent, et elle pose sa tête essoufflée sur son torse, ses yeux sombres se perdant dans les siens. Les mots qu’il murmure la font frémir, résonnant dans la pièce comme une promesse. Apollonia se redresse doucement pour enrouler ses bras autour de son cou et presser ses lèvres contre les siennes avec une passion intarissable.
— Et moi donc… » susurre Apollonia à l'oreille du jeune homme.
Elle lui exprime son amour en une série de baisers, empreints d’une langueur et d’une douceur presque fragile. Elle le couvre de toute sa tendresse jusqu’à ce que la fatigue ne prenne le dessus, et qu’elle ne finisse par laisser choir sa tête contre son torse, son souffle se tranquillisant lorsqu'elle s'endort enfin.

Le corps humide d’avoir fourni un tel effort, Lucas accueille la jeune femme dans ses bras lorsqu’elle se blottit contre lui. Lorsqu’il lui dit l’aimer, elle revient à la charge, le couvrant de baisés et lui retournant ses mots. Lucas sourit et se laisse bercer par les baisers de son aimée, son souffle se calmant peu à peu. Il finit par s’endormir, le poids rassurant d’Apollonia sur son torse.

Il ne s’éveille plus avant l’aube. La lumière d’un soleil timide vient lui chatouiller le visage. Vidé de toute énergie, il reste immobile, les yeux ouverts, une main caressant doucement le dos d’Apollonia toujours lovée sur lui. Son sommeil a été profond, sans rêves ni cauchemars. Les images de la nuit effacent encore tout le reste dans son esprit. Il refuse la réalité.  

Pourtant, ils ne pourront pas rester allonger éternellement dans ce lit sans draps...  

La gorge du jeune homme se serre à nouveau. Il referme les yeux, comme si cela allait tout effacer.  

"Juste encore un peu..."

Les premiers rayons du soleil peinent à réveiller Apollonia, qui repose paisiblement contre le corps de Lucas. Ce n’est que lorsque celui-ci glisse une main le long de son dos qu’elle s’éveille doucement, sa peau contre la sienne.

Reprenant peu à peu ses esprits, les souvenirs du tumulte des derniers jours refont surface. Elle lève la tête avec lenteur, et la simple vue du visage de son aimé suffit à dessiner un tendre sourire sur les lèvres d’Apollonia. Ce n’est peut-être pas la solution à tous leurs tourments, mais savoir qu’il est là, près d’elle, emplit la sorcière d’une détermination nouvelle pour affronter ce qui les attend.

Sans un mot, Apollonia se redresse avec précaution, contourne le corps de son amant pour se lever du lit, un léger sourire aux lèvres. Elle enfile les vêtements de la veille, raides et inconfortables à cause du sel qui les imprègne. Elle arrange rapidement ses cheveux, se fiant au reflet que lui renvoie l’une des fenêtres de la chambre. Une fois prête, elle retourne auprès de Lucas, s’asseyant tout près de lui pour déposer un baiser furtif sur ses lèvres avant de se redresser complètement.
— Je vais nous chercher à manger. Je crois qu’il y a un village moldu sur l’une des îles voisines. Je ne me ferai pas longue. » pormet-t-elle. « Tu survivras à mon absence d’ici là ? » ajout-elle en un sourire malicieux pour le taquiner.

Lucas somnole jusqu’à ce qu’Apollonia s’écarte de lui. Il frisonne alors que la chaleur de sa peau disparait sur la sienne. Sans bouger, il ouvre les yeux et la regarde s’apprêter. Lorsqu’elle se retourne vers lui, il referme les yeux, comme s’il dormait encore. Elle s’assied à côté de lui et l’embrasse, d’un baiser léger et furtif.  Il veut alors l’attraper pour la tirer a lui, mais ses gestes sont trop lents, trop raides. Elle lui dit qu’elle va chercher à manger dans un village moldus d’une ville voisine. Sa pique taquine et son sourire arrache un petit sourire à Lucas qui se redresse sur ses coudes en secouant la tête.

"Je viens avec toi."

Sa voix est rauque. Il est hors de question qu’elle parte seule.

Sans attendre, le jeune homme se lève, vacille une seconde, puis cherche ses vêtements. Il tient à peine debout, mais il s’efforce de ne rien montrer. Il ne veut plus l’inquiéter...

Sa plaisanterie s’avère d’une vérité déconcertante. Le jeune homme n’a aucune intention de la laisser partir seule. Sitôt dit, il se redresse avec détermination. Apollonia l’observe en silence. Elle veut bien, Apollonia, qu’ils ne se séparent pas, mais Lucas a-t-il seulement la force de la suivre ?

S’approchant lentement de lui, elle encadre son visage de ses doigts fins, usant de ses charmes pour l’attirer doucement de nouveau vers le lit.
— Tu es trop faible, Lucas… Laisse-moi prendre soin de toi, murmure-t-elle avec une tendresse qui dissimule une légère pointe de désir.

Ses lèvres effleurent son cou, mêlant une caresse subtile à une affection sincère, alors qu’elle le guide habilement vers le lit. Pourtant, elle ne s’abandonne pas dans ses bras et finit plutôt de boutonner le col de sa chemise, le regard brillant, avant de resserrer son corset. « Comme je te l’ai dit… Je ne serai pas longue. » lui assure-t-elle avec un sourire qui contraste avec la fermeté de son visage.

L’instant d’après, Apollonia se métamorphose en corneille, disparaissant dans la cheminée pour s’échapper de leur nid. Elle franchit la barrière de protection de la demeure et prend son envol, s’élevant dans les hauteurs pour surveiller les environs à la recherche de la moindre menace.

Une fois les alentours scrutés par son œil acéré, la jeune femme survole l’archipel à la recherche du premier village. Elle distingue bientôt quelques agglomérations de bâtiments et des rues animées, grouillant de vie. Elle pique vers une ruelle sombre, retrouvant forme humaine avant de se mêler discrètement aux moldus.

Se fondre dans la foule ravive Apollonia, lui insufflant une énergie nouvelle. Il lui semble qu’une éternité s’est écoulée depuis la dernière fois où elle s’est mêlée à la société… Elle entre dans une boutique de vêtements, choisissant quelques habits moldus pour se fondre encore mieux dans la masse. Pour Lucas, quelques pairs de jeans et des chemises aux couleurs de la mer. Pour elle, une chemisette bleu ciel en autre chose, une jupe longue, et un cardigan rayé. Elle s’inspire des mannequins dans la vitrine, ses connaissances de la mode moldue étant moindre…

Apollonia se perd ensuite dans les marchés guidés par les odeurs des étals, remplissant un petit sac ensorcelé d’une quantité improbable d’aliments : œufs, poissons, légumes, pain, beurre… Un vieux marin, témoin de la scène, fronce les sourcils, perplexe devant cet étrange prodige.

Finalement, la jeune femme s’éloigne pour regagner la ruelle où elle avait atterri plus tôt. Avec tous ces effets à la main, elle se prépare à transplaner. Elle se concentre sur leur refuge temporaire qui se dessine dans son esprit et, en un clin d’œil, se retrouve de retour dans la maison noire en tourelle, située en bord de mer de leur île paisible.

En regagnant le pas de la porte, Apollonia se laisse bercer par l’idée que cet endroit pourrait devenir leur foyer définitif… Personne ne les retrouverait ici. Cet endroit pourrait être leur chez-soi. Ils seraient libre de s’aimer, libre de vivre comme ils l'entendent...

Le jeune homme trouve sa chemise, mais alors qu’il l’enfile Apollonia s’approche de lui, prend délicatement son visage entre ses mains et le pousse lentement vers le lit en l’aguichant. Lucas se laisse faire, attrapant la taille de la jeune femme au passage. Il tente à nouveau de secouer la tête, tout sourire disparu. Il resserre un peu son étreinte lorsqu’elle vient effleurer son cou de son souffle chaud. Sauf qu’au lieu de se laisser aller, elle termine de s'habiller puis le fait asseoir dans le lit, s’écartant aussitôt. Elle est souriante. Lucas, lui, est pantois. Il n’a pas le temps de se relever qu’elle se métamorphose pour prendre son envol par la cheminée. A moitié habillé, il reste immobile un instant, fixant la cheminée avec inquiétude. Il la sait prudente, mais cela ne l’empêche pas d’avoir peur... L’anxiété le gagne rapidement et il finit par se lever, enfiler son caleçon et son pantalon puis descendre en laissant sa baguette là. Il ne veut plus de magie...  

Tant bien que mal et avec les moyens du bord, il tente de ranger un peu la maison, faisant le lit en utilisant les couvertures et des coussins du salon qu’il secoue dehors. Il remet les meubles en place, mais sans magie cela pompe le peu d’énergie que les quelques heures de sommeil lui ont donnés et doit finalement s’asseoir pour ne pas s’évanouir, le souffle saccadé comme s’il avait couru un marathon. Il ne sait pas combien de temps est passé depuis le départ d’Apollonia, mais le fait d’être inactif fait remonter son stress et sa peur. Il scrute la porte, attendant avec impatience son retour et imaginant les pires scénarios si jamais elle ne revenait pas...

Mais elle revient. Et Lucas se précipite sur elle, voyant des étoiles au passage du fait de s’être levé trop vite du fauteuil, pour la serrer dans ses bras. Il a l’impression qu’elle est partie durant une éternité...

"Si tu veux prendre soin de moi, ne part plus seule... S’il devait t’arriver quelque chose..."

Il ne répondrait plus de rien...

Il l’embrasse puis prend les sacs d’une main tremblante.

"Ca a été ? Il n’y pas eu de soucis ? Où as-tu trouvé de l’argent moldus pour payer tout ça... ?"  

Parce qu’il doute fortement qu’elle aurait pu les voler...

Apollonia pénètre dans la demeure. À peine le seuil franchi, Lucas l'enveloppe de ses bras, son étreinte pleine d'une intensité qui la surprend. Elle lève un sourcils, puis se souvenant de la situation dans laquelle ils se trouvent, elle réalise qu’elle tout à fait proportionnelle. Leurs lèvres se rencontrent, et elle répond à son baiser avec une ferveur maîtrisée qui lui arrache un sourire ingénu.

Lucas, fébrile, s'empare de son petit sac, ses doigts tremblants trahissant son agitation.
— C’est promis. »  souffle-t-elle en réponse à ses paroles, puis en approchant sa main de sa mâchoire crispée lorsqu’il l’assaillent de questions.
Son pouce effleure sa peau rugueuse, une caresse fugace mais chargée de douceur. Apollonia incline la tête, un sourire espiègle jouant sur ses lèvres. « Humm... J’ai peut-être joué un peu de mes charmes. » avoue-t-elle, sa voix teintée d'une malice qui lui est propre, sachant qu'il comprendra l'allusion à la magie et assumant ouvertement ses actions.

Elle se dégage doucement de son étreinte, laissant derrière elle un Lucas déconcerté, et avance dans la pièce. Son regard scrute les moindres détails, et elle réalise que l'atmosphère a changé. Ce qui était autrefois un espace austère et désolé semble désormais habitable, presque accueillant. Le décor, bien que modeste, porte les marques d'un travail acharné, créant une illusion de normalité. La fatigue qu'elle lit sur les traits de Lucas prend soudain tout son sens.

Elle revient vers lui et croise son regard avec une tendresse qu'elle ne réserve qu'à lui. Ses doigts s'entrelacent avec les siens, et elle sent son cœur battre plus fort sous l'effet de cette proximité.
— Lucas… » commence-t-elle doucement. « Je pense… qu’on pourrait s’installer ici. J’ai parcouru l’île à tire d’aile, et il n’y a aucune autre habitation à la ronde, ni même dans les archipels voisines. » Un sourire effleure ses lèvres alors qu'elle se tourne pour contempler la pièce, les yeux brillants d'une lueur nouvelle. « Et puis, ça a son charme ici, tu ne trouves pas ? Rien que toi et moi. Ensemble. » Elle se retourne pour croiser son regard, cherchant dans ses yeux une quelconque approbation, une réponse qui scellerait ce moment suspendu. « Qu’en dis-tu… ? »

Apollonia semble bien aller. Elle sourit toujours, comme à son départ. Elle lui promet ne plus partir seule. Il ferme brièvement les yeux contacte de ses doigts sur son visage, mais les rouvre rapidement lorsqu’elle répond à sa question sur l’argent. Il ouvre la bouche pour parler, se ravive et la laisse quitter ses bras sans un mot... Elle a donc bien volé ces gens...

Il a envie de lui dire que c’est mal, que ces gens n’ont rien demandé et ne méritent pas ça... Malheureusement ni elle ni lui n’ont d’argent moldus pour régler ce problème... Sa carte de banque moldue se trouve quelque part au ministère, avec le reste de ses affaires, et il ne peut pas risquer de retourner chez ses parents chercher de l’argent, et encore moins à son appartement...

Epuisé, il garde ses pensées pour lui en se promettant de trouver une solution à ce problème. Il refuse de voler pour vivre... et certainement pas des Moldus sous contrainte magique...

Apollonia revient vers lui après avoir balayé la pièce des yeux. Son regard est empli de tendresse. Lucas, lui, a le visage grave, mais il s’adoucis un peu lorsqu’elle vient lier leurs doigts et reprend la parole. S’installer ici, ensemble... cela semble bien trop beau pour être possible...

Comment feront-ils pour subvenir à leurs besoins sans argent ? Et lui qui ne veut plus avoir recourt à la magie...  

Pourtant, lorsqu’elle lui demande ce qu’il pense de l’idée, il sourit, d’un sourire triste et fatigué, avant de la serrer contre lui.

"Quelle merveilleuse idée."

Tant qu’ils restent ensemble, c’est tout ce qui lui importe. Il trouvera des solutions pour qu’ils puissent rester ici, si c’est qu’elle souhaite. Mais il va d’abord falloir qu’il récupère un peu de force...

Entre leur nuit partagée et les efforts fourni, il peine à tenir debout. Il s’efforce pourtant de ne rien montrer. Il s’écarte légèrement de la jeune femme, son sourire un peu plus assuré par sa détermination à lui offrir la meilleure vie possible au vu de la situation.

"Et si nous mangions ? Ce sac pèse une tonne, tu as dû trouver un tas de bonnes choses, non ?"  

Trouver... pas voler...

Le jeune homme acquiesce à sa suggestion, un léger sourire faible éclairant son visage alors qu’il la ramène doucement contre lui.
— Alors c’est entendu. » Dit-elle le regard brillant.
Apollonia frissonne sous cette étreinte, sentant un mélange d’émotions l’envahir. L'idée de s'installer ici, bien qu'un peu irréaliste, lui apporte une lueur de bonheur à laquelle elle peut s’accrocher. Comme si elle comblait le désir d’une adolescente, longtemps enfoui sous le poids des responsabilités et des années.

Les tremblements de Lucas ne lui échappent pas. Elle perçoit la fragilité sous-jacente dans ses gestes. Avec une douceur ferme, elle le soutient et le guide jusqu’au fauteuil de la pièce. L’inquiétude commence à la gagner alors qu’elle l'observe s’affaisser, épuisé. Cette faiblesse qui persiste la trouble profondément. Est-ce uniquement physique, ou son esprit est-il tout autant malmené, empêchant son corps de retrouver sa vigueur ?

— Lucas… tu ne vas pas bien... » dit-elle, sa voix lourde de gravité. « Il faudrait peut-être que je te concocte une potion pour t’aider à te remettre… »
Elle réfléchit un instant, le regard légèrement dans le vide, puis soudain, une étincelle illumine ses yeux. Elle se rappelle que le manoir Black possède une pièce dédiée à l’alchimie, regorgeant d'ingrédients rares et précieux. Elle pourrait y trouver tout ce dont elle a besoin pour préparer un élixir revitalisant, ainsi qu’une potion de sommeil violet pour l'aider à se reposer.

Prenant une profonde inspiration, Apollonia serre les poings sur ses hanches, sa détermination renouvelée. « Bien. Je vais te préparer… à manger… » Elle marque une pause, un brin d'hésitation dans la voix, consciente que la cuisine n’est pas vraiment son domaine de prédilection. « … Et ensuite, j'irai—» elle se reprend aussitôt. «—Nous irons au manoir Black pour chercher les ingrédients nécessaires. Une potion ne te ferait pas de mal. En attendant, repose-toi. Je m’occupe de tout. »

Se retournant avec résolution, elle se met à s'affairer aux fourneaux. Les aliments sortent en file de son sac et se mettent à flotter autour d’elle, entièrement concentré à ne pas brûler leur premier repas ensemble.