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LE TEMPS D'UN RP

Respecter la Forêt [Snardat & Aël - Léolyne ] (- 18+)

Snardat
Messages : 9
Date d'inscription : 20/05/2024
Crédits : Inconnu, un Gobelin trouvé sur Pinterest

Univers fétiche : Seigneur des Anneaux, Everworld, et Thriller / Lovecraftien
Préférence de jeu : Homme
Valise
https://www.letempsdunrp.com/t6556-vermines-rage#137480
Snardat
Dim 2 Juin - 16:42
[ !18+! Ce RP inclue des scènes de violence pouvant heurter la sensibilité des lecteurs.]

Nous sommes une armée d'Orques en guerre. La forêt n’a rien de sacré à nos yeux. Nous avons franchi les frontières fluviales de ce pays, trois mille Orques en armes, accompagnés de Trolls et de Wargs. Nous venons brûler, dominer, saccager. Vengeance & Justice. Nos cris de ralliement, nos cris de guerre portent la mémoire de la rancune. Ils rappellent comment les rois et chevaliers de ce royaume ont chassé nos congénères des clans comme du gibier. Ils rappellent que dans le nord-ouest lointain, les brigands à cheval de ce pays s'allient aux Nains pour assiéger nos cousins dans nos bastions montagneux.
Ma Légion apporte les représailles. Des représailles incendiaires. Dans les combats et les chasses aux paysans en fuite, nos bras portent déjà le feu au cœur de la forêt. Tous les villages de la région ne sont plus que des ruines calcinées, jonchées de cadavres, et la forêt s'embrase sur plusieurs centaines d'hectares. Les pillards de Timurz et les clans qui ont rallié nos bannières n'ont aucune pitié pour ce peuple aux armées d'oppresseurs. Là où ils chevauchent à dos de Loups, la terre de la lande, de la forêt, se gorge du sang des Hommes et s'embrase de la rancune des Orques.
Quant à nous autres, la piétaille dans leur sillage, nous transformons le panorama de ce pays en une chaîne de tranchées et de redoutes fortifiées. La grande forêt qui borde notre avancée en ce royaume, ondulant sur notre flanc, n'est rien pour nous. Les plus pragmatiques des nôtres voient en elle une source abondante de bois pour bâtir nos camps et forger nos armes. Et ceux de nos Uruk-Haï qui ont des cœurs superstitieux, ou plutôt... la "mémoire du passé", la perçoivent avec crainte, en appelant au Grand Karess de tenir loin de nos forces les racines voraces et les Arbres-marcheurs tapis en cette folie végétale. Tous, en nos esprits militaires, nous gardons la forêt à l'oeil en évaluant les risques d'embuscades, d'attaques surprises sur notre flanc.
Lorsque les Hommes mobilisent leurs troupes pour nous affronter et nous chasser de leurs terres, ils ne montrent pas plus de respect pour les arbres séculaires.
Aucun de nos deux camps ne respecte la forêt.

*

J'ai jeté un dernier regard innocent à ces grands arbres, témoins silencieux de nos tueries, nous autres espèces de chair et de sang. Immortalisant en ma mémoire le vert froid de leurs feuilles en cette aube bleuâtre, au-travers des fentes de mon casque.
Avant de revenir au dos de Krell Yari, mon frère Uruk. Reprendre conscience de ma respiration saccadée, du ton métallique de mes grognements à l'intérieur de mon casque. Toute l'armée autour de moi produit de tels sons, mi-bêtes, mi-machines industrielles. C'est comme être les relents d'un gigantesque fourneau, ou d'un broyeur. Une armée d'Orques, quand c'est en rangs, casquée et en armes, avec l'adrénaline qui monte, c'est bruyant. Et quand nos chefs commencent à vociférer leurs ultimes instructions, que ces instructions deviennent des exhortations à rugir et à chanter, là, au cœur de cette machine de mort, on est le fragment d'un infernal et titanesque vacarme.
Une haie de lances et de bannières vient occulter mon champ de vision sur la forêt et ses couleurs immortalisées en mes yeux. Vieux Yetch, notre Lieutenant, nous aboie nos consignes d'engagement, relayant les ordres de nos chefs.
Me voilà sourd et aveugle. Enfermé aux côtés de mes frères et sœurs d'armes de la Meute en un monde fait de cohortes de guerriers cuirassés en rangs. Les seules couleurs de ce monde sont le fer noirci, et l'ocre-rouge des uniformes des compagnies lourdes Uruk-Haï. Et les manteaux noirs des autres Uruk-Haï, ceux du Bras Disciplinaire. Quant à mes amis et moi-même, peut-on parler de couleur pour caractériser nos habits de ténèbres et nos protections de cuir ?
Ma perception du monde se limite désormais aux rangs tonitruants de mes congénères, Gobelins et Uruk-Haï, Trolls et Loups, qui m'encagent. Les percussions puissantes des tambours comme celui de Tirstig font vibrer mes tripes.
Soyons honnête : si Snardat a le regret de ne pas pouvoir partir découvrir, explorer cette inconnue, cette altérité qu'est la forêt en cette heure, être ici, à son poste dans le rang, Rat Blanc aime ça.
J'ai cette conscience qu'une armée d'Hommes est déployée en force face à nous. La rumeur qui s'est répandue dans les rangs, malgré les aboiements secs des Bras-D qui nous ordonnent de la fermer dés qu'ils entendent de telles informations circuler, est que cette armée est plus nombreuse que nous, d'un bon millier d'Hommes. Et je sais que dans quelques battements de cœur, l'ambiance en lisière de la forêt sera de fureur et de sang. Bloc contre bloc. Hommes arrogants et Chevaux-esclaves contre Rats affamés et Loups enragés.
Mon seul contact intelligent avec le monde extérieur désormais, ce sont les ordres, les vociférations de mes Chefs. Leurs instructions.

*

« Qu'est-ce qu'on en a à foutre, qu'ils soient un millier ou même dix-mille de plus que nous ? A grogné le Commandant Mugorim. Ils ont des putains de Trolls en armures avec des putains de gros marteaux, en face ?
– Non, Commandant !
– Leurs Chevaux-esclaves, ce sont des Loups comme nos Wargs, ou des herbivores ?
– Des herbivores, Commandant !
– Et les Hommes, et leurs chefaillons, ils ont des crocs acérés et saillants, ou de risibles dents de ruminants ?
– Des dents de ruminants, Commandant !
– Bien ! Donc qu'est-ce qu'on en a à foutre, qu'ils soient quatre-mille, six-mille, ou même dix-mille en face de nous ? Qu'est-ce qu'on va en faire, de cette armée d'herbivores, quand on les aura chopé ?
Demande-t-il en faisant claquer et écumer ses mâchoires.
– On va les bouffer, Commandant ! On va les bouffer ! »
Toutes nos mâchoires qui claquent et écument comme la sienne... Et des ricanements de Gobelins qui émanent, lentement, dans les lignes, nous invitant à rugir :
« VERMINES & RAGE ! VERMINES & RAGE ! Rats Affamés ! Loups Enragés ! »

*

« Nous sommes la seconde ligne ! tonne Yetch à notre Section. Renfort et Soutien, ce sont nos mots d'ordre ! Suivez les cuirassés. Calquez-vous sur leurs pas ! S'ils chargent, vous les suivez ! S'ils reculent, on recule. Si une brèche s'ouvre, vous foncez et vous me colmatez cette brèche ! On Protège leurs flancs à tout prix.
– Et égorgez-nous tous les Hommes qu'ils auront mis à terre dans leur sillage,
rajoute Togreh sèchement.
– Pas de prisonniers, Bras-D ? demande confirmation Mange-Warg en levant la main au cœur de notre rang.
– Pas de prisonniers, confirme la grande Uruk noire au visage balafré en rabattant sa crinière blanche en arrière. Qu'ils soient troupiers ou seigneurs, garçons ou filles travesties en soldats, vous leur ouvrez la gorge. Ils n'ont rien à nous apprendre, ce pays grouille de nos espions, on sait déjà tout sur eux. »

*

Les Hommes vont de carnage en carnage.
Sept-cents des leurs et des dizaines de Chevaux viennent tapisser la lande de leur sang, de leurs entrailles  répandues dans la boue, et de leurs carcasses brisées.
Et quand ils s'efforcent de battre en retraite, la bataille devient chasse. Féroce et Implacable Chasse.
Les Uruk-Haï et nos frères vétérans sont inépuisables. Ils combattent jours et nuits. Thurgix et ses brigadiers, le Corps des Piquiers de Cassork, les guerriers de Kruzri et de Mugorim, et le sympathique Thakthak même, ils se droguent au pellucide pour puiser en leurs forces jusqu'en leurs ultimes retranchements pour passer outre l'insomnie et la fatigue et continuer de massacrer les Hommes, maintenir la pression.
Les Hommes de cette armée meurent en pleurant. Les survivants qui parviennent à s'enfuir rapportent qu'une armée de démons est sortie des enfers pour consumer le pays et dévorer leurs chairs. Peut-être bien qu'ils ne sont pas vraiment "parvenus à s'enfuir", mais que ce sont nos chefs qui les ont laissé partir. S'agit que se propage notre réputation.

*

Les Hommes sont moins de deux mille encore en vie pour l'heure, terrés dans leur retranchement où nous faisons pleuvoir les flèches et le feu jour et nuit. Les autres ce sont retirés. Retirés de ce monde, passés au fil de nos épées, ou en fuite comme des lâches. Désertant ce panorama de corps morts et de hameaux carbonisés. Laissant les survivants à leur sort.
Kassad Sang-de-Glace et son bataillon, rares Uruk-Haï à être restés frais de corps et d'esprits, en retrait des combats, sont maintenant sont maintenant à la tête des opérations. Maintiennent toujours toujours la pression, le siège.
Nos Uruk-Haï ont finalement opéré le reflux dans nos camps retranchés. Retombée massive des effets dopant du pellucide et de la fatigue. Pour l'heure, ce ne sont plus que des bêtes lessivées, comatant, voûtées, assises en tailleur ou vautrées par terre dans les camp.
« Regardez-moi ça. De vrais zombies, siffle Jarrax entre ses dents.
En plus, le Soleil règne tyrannique dans le ciel en ce jour. Lui, nous ne l'avons pas encore vaincu dans ce pays. Tout le monde porte les casques pour se protéger de son éclat cruel.
Des grands gaillards vomissent des fois, nauséeux. Boivent abondamment pour évacuer le pellucide de leur organisme.
Avec les Meutes, on vient à la rencontre de Thakthak et de ses guerriers :
– Et on fait quoi si on s'fait à nouveau attaquer, là maintenant, pendant qu'vous êtes dans les vapes ?
Demande ironiquement Volg.
– Vous tenez les murailles, souffle Thakthak, exténué.
– Ben ouais, se moque Volg. Juste nous autres, les jeunes et les Gobelins... Avant on faisait déjà tourner toute la maison. On creusait les tranchées, on érigeait les remparts et les défenses, on vous dressait vos tentes, et après on entretenait les lieux, on renforçait les défenses... Maintenant en plus, faut vous servir d'aides-soignants ? Bande de gros lourdauds va.
– Un peu d'respect pour ton Lieutenant, gronde mollement Skûm aux côtés de Thakthak. On est p'têtre dans le vague, mais on peut encore se lever et venir vous coller une torgnole gantée de fer si vous nous cherchez...
Ça fait rire plus d'un dans les deux troupes, y compris Volg, Skûm et le Lieutenant Thakthak...
– Et Crocs Blancs, il est où ? demande Madhar.
– Le Capitaine ? Tseuh ! Lui tu l'trouveras pas à comater dans quelque camp que ce soit. Skulaï n'a pas reculé. Il est toujours là-bas, en chasse, en maraude avec la Meute Noire. Il traque des survivants de l'Ennemi qui se planquent dans les bois... »

*

« Ainsi la décision est prise, siffle Quguug entre ses dents, de réunion dans la tente du Général. On poursuit les hostilités. On prend et on tient le terrain alors... On va s'aiguiser les dents, voir si on ne pourrait pas les planter directement dans l'une des cités de l'Ennemi. Mais faut avoir conscience d'un point : ça ne va pas se jouer à la loyale encore longtemps. Quand on va prendre du terrain - car on va le prendre, ça on n'en doute pas ! - ça va commencer à partir en escarmouches. Ça commence déjà d'ailleurs, en certaines parties du front.
Cette tente de commandement, j'ai personnellement contribué a dressé, avec les miens !
Quant à Quguug le Colosse de Cendres est un des plus vieux commandants de la Légion. Quand il était dans la vigueur de sa jeunesse, des Rôdeurs l'ont capturé et lui ont amputé les lèvres. Quguug a  une élocution désastreuse et un faciès terrifiant avec sa dentition à nue. Et malgré cela, c'est un bavard.
– Ils ont été fous de venir nous affronter comme ça, frontalement, opine Mugorim. En bloc contre bloc, l'Uruk-Haï et le Troll sont inarrêtables, et en plus, nous avions le luxe de nous battre en plaine bien plate. Mais ce bois... Tu devrais y poster Crocs-Blancs et sa Meute Noire en présence permanente pour nous sécuriser le flanc avant qu'on se mange une attaque surprise, Général.
– Non, rejette le Borgne. Points forts contre points faibles. C'est comme ça que l'on gagne nos guerres. Une nouvelle armée d'Hommes est déjà en marche. La lande et les collines vont à nouveau fourmiller de têtes à trancher pour Crocs-Blancs. Je ne vais pas envoyer mon Champion chasser des fantômes.
– Mh. Ça aurait son utilité pourtant, objecte Mefarzi, l'aide de camp et porte-bannière de la Garde Noire du Borgne... Cette forêt sur notre flanc, ça rend les bataillons nerveux tu sais, Général... Certains de nos gars disent y entrevoir des fantômes, ou des monstres.
– Aux yeux de ce monde, c'est nous les monstres,
dit le Borgne.
– Peut-être. Mais ce que les gars disent voir tapis dans les arbres, ça n'a rien à voir avec des silhouettes d'Hommes, d'après leurs récits... Enfin, pour être honnête, ça empeste la superstition. Les histoires de forêt et le sort qu'elles réservent aux armées d'Uruk-Haï qui s'en approchent d'un peu trop près, sont toujours vives en notre mémoire collective... Par contre, si des Rôdeurs viennent taper l'incruste dans notre guerre, tu sais, eux et les forêts...
– Oui, ça risque de donner un second souffle plus authentique à ces rumeurs,
reprend Quguug. On sait que notre force à nous, ce sont de bonnes grosses batailles rangées, des combats bien massifs et brutaux. Et c'est comme ça qu'on la gagnera cette guerre, en imposant nos termes à l'Ennemi. Mais, pour cela, mieux vaut ne pas négliger complètement les termes de l'Ennemi, la guérilla...
– Surtout qu'à défaut d'y envoyer gambader Crocs-Blancs, on a bien d'autres gars pour s'acquitter du job, non ?
demande Kruzri, une robuste commandante à la peau et aux cheveux pâles. Vieux Yetch, Thiamarch, Vorel... Gurgâsha...
– Pas très gratifiant pour nos plus fidèles Meutes de vétérans de les envoyer crever comme des unités tampon de seconde zone dans des embuscades en forêt,
siffle Quguug. Par contre, y a les petits de Crocs-Blancs. Mange-Warg et sa jeune clique, ils ont encore leur réputation à se tailler. Les rapports de mes Bras-D disent que leur Meute compte pas mal de p'tits gars qui ont un don pour la furtivité. Et la Compagnie de Crocs Blancs a déjà investi beaucoup de temps à les former à ce genre de manœuvres quand nous étions au pays. Il pourrait être relativement rapide de les rendre opérationnels en tant qu'anges gardiens du flanc forestier de la force armée...
– Nos ennemis Rôdeurs élus des puissances elfiques contre une bande de gamins qui prennent encore leurs marques... Points forts contre points faibles, comme tu le souhaites, Général ! »
ricane Mugorim.
Des anges gardiens... Le Borgne médite. Sonde son intuition intérieure...

Ils ne seraient pas seuls à monter la garde, sois-en sûr. "M'Sieur l'Uruk Général".


*

Les Uruk-Haï se sont remis sur pied à temps pour la reprise des hostilités. Une nouvelle armée ennemie s'est pointée, ralliant les survivants de la première vague. Cette armée est plus prudente, plus consciente de ce qu'il ne faut pas faire contre une Légion d'Orques (foncer frontalement sur les Cohortes Uruk-Haï et venir fracasser ses propres rangs contre les marteaux des Trolls, j'entends). Et surtout, ils semblent redouter comme il se doit la présente meurtrière de Crocs Blancs.
Les combats promettent de redoubler d'intensité.
Chaque jour, les grands frères repartent à la manœuvre et à la castagne. Et chaque jour, Vieux Yetch, Thiamarch, Vorel, Gurgâsha, ces vieux Loups de la Légion et leurs Meutes de vétérans, nous emmènent à l'opposé des combats. Dans le sillage des conscrits snagas que la Légion envoie trimer à la coupe du bois. Yetch nous briefe pendant que les snagas abattent des arbres. Un étrange sentiment de malaise me gagne en les voyant faire. Comme si nous provoquions des forces qui nous dépassent, nous plaçant dans un rôle de profanateurs.
Je ne suis pas le seul. Le gros Krell Yari aussi est mal à l'aise.
« Arrêtez de faire ces gueules ! C'est que des putains d'arbres, les gars, ça n'est même pas vivant ! glousse Ghik.
– On écoute les louveteaux ! aboie Virag, l'un des archers vétérans du Vieux Yetch.
– On sait c'que vous vous dîtes les p'tits gars, énonce le vieux Lieutenant : vous n'avez rien à faire là maintenant. Vous devriez être en train de marcher dans le rang serré de la Cohorte, en train d'appuyer vos chefs et vos aînés à la bataille.
Comme pour appuyer ses propos, des cris de guerre rauque et les échos de la reprise des hostilités se font entendre au loin.
– Nous autres, on pense comme vous. Mais les Patrons n'ont pas cette perspective. Ils disent qu'il faut contrôler cette forêt, l'avoir sous bonne garde. Si le commandement estime que cette forêt représente une menace, qu'est-ce que vous devez faire ?
– Avoir la forêt sous bonne garde, Lieutenant !
– Bien. Regardez vos pieds. On vous a refilé de nouvelles godasses, adéquates pour vos patrouilles...

Aaah ! Alors c'était pour ça, les nouvelles godasses !
Je n'ai pas pu résister à l'envie de me faire les dents dessus.
Avec les griffes dont sont loties mes pieds, rien ne vaut la vie pieds nus...
Le regard lourd du Lieutenant me fait éprouver des remords... C'était nerveux, je n'y pouvais rien !
– Et on vous a chargé de paquetages légers, reprend-il. Votre équipement est allégé. Pas besoin de vous cuirasser de la tête aux pieds si c'est pour finir crevés et empêtrés dans la boue pendant que des embusqués vous lardent tranquillement de flèches. Et n'allez pas enfiler vos casques malgré le jour. Ils ne feraient qu'occulter votre champ de vision.
Un autre arbre s'effondre. Fracas bruyant qui a quelque chose de funeste.
– Sauf contre-ordre, on prend dix jours à vous entraîner à manoeuvrer dans cette forêt. A la fin de ce délai, le Borgne et notre état-major vous veulent pleinement opérationnels dans cet environnement. Dans dix jours, vous serez quoi ?
– Pleinement opérationnels, Lieutenant !

Les vétérans ricanent autour de nous, tendrement... Se retrouvent en nous...
Quant au Lieutenant, Vieux Yetch s'adoucit :
– Franchement, les p'tits gars, vous ne le serez pas. Dix jours pour faire de vous des experts forestiers ? A d'autres. On va surtout patrouiller ensemble pendant ces dix jours. Vous nous observez, vous apprenez de nous, mais surtout, vous observez et vous mémorisez les lieux. Les Chefs soupçonnent que des Rôdeurs ou des corps ennemis cherchent à entreprendre des attaques surprises depuis la forêt tôt ou tard, et c'est un risque non-négligeable. Il faut faire en sorte de connaître le terrain autour du camp et de la lande, que vous soyez capables de ne pas paniquer et d'avoir un plan de défense pour tenir la zone face à des intrus, le temps que des renforts rappliquent et prennent le relais. Compris ?
– Oui Lieutenant.
opine-t-on, plus intimement.
– Pour le reste, c'est comme pour tout le reste. Tant que vous avez la solidarité et l'esprit de Meute et que vous savez rester alerte, tout ira bien. Allez, à la manœuvre. En milieu de peloton. Arcs et arbalètes en mains, et vous ouvrez bien les yeux. »

*

Soixante arcs et arbalètes partent en patrouille dans la forêt, nos boucliers dans nos dos.
Aller en ces pentes boisées, dans les collines escarpées, mains sur l'épaule du compagnon de devant dans les pentes. Mains tendues et courtes-échelles aux copains pour les aider à se hisser, gravir le terrain et les obstacles.
Être une Meute. Aller en Meute. Agir en Meute.
Troork, Krell, Urktul et moi apprenons à rendre notre pas aussi discret que possible. A "respecter la forêt", si l'on peut dire ainsi. Voulait-elle seulement de nous ?
Nous gardons les yeux ouverts, communiquons sans un mot, langage des signes et codes, comme à l'entraînement dans les marais et les cols de par chez nous.
Les maîtres mots, nous disent les vétérans, sont Mobilité, Discrétion & Vigilance.
La nuit, nous explorons assimilons le terrain plus en profondeur. Connaître les abords de la lande, pas seulement ceux du camp. Avec nos yeux nyctalopes, un Homme serait fou suicidaire de chercher à nous défier en patrouille, même ici.
Cela a duré ainsi, sur les dix jours prévus. Dix jours de sécurité et de relative monotonie, hormis les gars qu'on voyait rapatriés du champ de bataille, blessés. Une part de nous avait honte. Nous avions l'impression d'être une bande de planqués, de déserteurs. De laisser déguster nos frères.
Et puis, on reçoit cet ordre : s'enfoncer plus profondément dans la forêt. Mission de Reconnaissance et de Contrôle du terrain.
« Restez sur le qui-vive les gars, a grondé Yetch. Les Chefs disent que les Têtes-de-Paille préparent quelque chose dans la forêt. Soyez prêts au combat si on leur tombe dessus. »

Les Chefs disent ce que j'ai dis Moi. Et ce que j'ai dis, je l'ai vu. Les Hommes préparent quelque chose dans la forêt. Donc oui, soyez prêts au combat.
Respecter la Forêt [Snardat & Aël - Léolyne ] (- 18+)
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