Encore une autre danse, dans cette valse sans fin. (+18)
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Telanie
Mar 30 Juil - 20:54
Véra Delijikov
Je suis une vampire de 357 ans, d'origine russe, cela fait des siècles que je parcoure l'Europe. Pour une femme de ma race, je suis plutôt sympathique, mais aux yeux d'un humain, je suis le pire fléau sur terre. En réalité, tout mon monde tourne autour de la cruauté, alors pourquoi ne le serai-je pas moi-même ? Pour faire plaisir à mon infant ? Parfois, si elle est sage. Pour l’heure, je sais qu’elle ferait de même à ma place. Elle en profiterait, et mon petit doigt me dit qu'un jour, elle aussi s'amusera de son infant comme je le fais avec elle et comme mes ancêtres le font encore avec moi. C'est ma façon à moi de l'aimer comme mes ainés m'aiment. Je le sais. La frontière entre l’amour et la haine est si proche, n'est-ce pas ?
Au sein de mon nid, je suis de la troisième génération. De ce fait, je dois une dévotion totale à deux vampires plus anciens que moi. Je me dois de maintenir la coutume et de faire en sorte que mon infant de 127 ans, Eliana poursuive avec moi nos traditions éternelles. La vérité, c'est que je m'ennuie terriblement et que je cherche encore et toujours une existence à mon éternelle danse. Un grand bouleversement va bientôt avoir lieu, le prince de la ville va s’endormir pour laisser place à un autre antédiluvien. C’est toujours un grand moment de stress pour nous autres vampires quand la passation de pouvoir a lieu entre les trois plus vieux ainés. Cela annonce toujours de grands changements. À ce sujet, je ne suis pas rassurée, car je sais que Mirnov Garvinovitch, le vampire qui m'a étreinte, ne s’est jamais très bien entendu avec le prochain prince. Notre nid est probablement en danger. Est-ce que je vais pouvoir me protéger, moi et mon infant, des torts que mon ainé a pu lui causer ?
L’annonce n’a pas été faite, c’est un rituel, une date logique dans notre calendrier vampirique, un peu comme Noël chez les humains. Ce moment n’a lieu qu’une fois tous les siècles, C’est un moment phare dans notre communauté. Comme le veut la coutume, tout le monde doit être présent pour assister au réveil du nouveau prince. Moi et Eliana, nous nous tenons là, droite à gauche de mes deux ainés, dans la salle impériale. Notre lignée se doit d’être présente, même s’il y a des conflits avec le futur nouveau prince. On se doit de courber l’échine, embrassé la nouvelle doctrine et oublier les vieilles lois du précédent dirigent que nous avons suivi pendant cent longues années. Si nous ne faisons pas preuve de servitude et de présence, notre lignée entière pourrait s’éteindre en un claquement de doigt.
Je scrute la pièce et remarque les vieilles familles présentes. Toutes ont tremblé comme nous et sont quand même venues pour implorer sa clémence. Les gorges sont serrées, aucune langue ne fanfaronne, notre sang d’immortel ne semble plus circuler dans notre corps tellement nos veines sont tiraillées du sort qui nous attend.
Je ne l’ai pas vécu moi-même, j’étais encore une nouveau-née en ce temps-là, mais on raconte que lors de son précédent réveil, Le prince Lazarus a décapité un vampire pris au hasard dans sa cour pour se sustenter et renaitre de son long sommeil. Il est rare qu’un vampire ait peur, mais croyez-moi, il faudrait être ignorant ou complétement sot pour ne pas comprendre que dans la prochaine minute qui va suivre, tous les vampires présents risquent leur immortalité. Je l’ai bien expliqué à Eliana, elle sait ce que l’on risque si elle vient à sortir du rang. Je sais pertinemment qu’elle ne me décevra pas, car elle ne m’a jamais déçu. Elle est pour moi ma raison de maintenir mon éternelle danse, même si je me lasse jour après jour de ces jeux de cours royal d’un temps qui n’a plus lieu d’être chez les Hommes. Aujourd’hui, je ne peux plus la protéger, elle a dépassé les cents premières années de son immortelle existence, et si elle vient à fauter, je ne serai plus la seule à subir le lourd prix de son échec. Elle aussi est en danger désormais. Ce soir encore plus que jamais. Pourtant, son seul péché est d'être de notre lignée.
Moi qui ai l’habitude d’être d’une extrême sévérité avec elle, à ce moment précis, je me tiens à coter d’elle et je la tiens par la main, comme le ferait une mère avec son infant. Une femme avec son amant.
La vérité est bien différente de ces deux tableaux, en fait, j'ai peur moi aussi. Ma main me tiraille, je me cadavérise sur mon infant, tellement je ressens la force psychique de mon nouveau prince qui s’abreuve goutte par goutte du sang d’une innocente. Je le sens qui se réveille, tout comme mon cœur néanmoins à l’arrêt. Sa magie embaume la pièce et les ténèbres qu’il dégage de sa simple prestance semblent envahir notre lieu ainsi que nos âmes.
Je plante mes griffes acérées dans la peau d’Eliana, j’ai peur qu’elle bouge, qu’elle se mette à courir. Il ne faut jamais s’enfuir face à la mort. Il faut la regarder droit dans les yeux et lui jurer fidélité. La main impériale sort enfin de son sarcophage et s’agrippe d’une main virile à son lit de pierre. Elle est encore toute desséchée, et cela, malgré la pucelle qu’il lui a été servi en repas. Je jette un œil, curieuse malgré moi, avant de fixer le mur qui me fait face. Je n’ai pas le temps de bien regarder de toute façon que sa main se change en brume. Le voile noir se déverse dans la pièce et nous entoure.
L’assemblée entière se met encore plus à paniquer, mais personne ne bouge d’un cil, cela se joue dans nos tripes, au jeu de la loterie, environs une personne sur cent, car c’est le nombre approximatif que nous sommes. La fumée se matérialise dans mon dos, je ferme les yeux, persuadé que mon heure est venue, mais il n’en ait rien, c’est Mirnov qui est sa cible. Il l’a saisi, et planté ses crocs encore plus vite qu’une balle de révolver. Personne ne l’a vu venir, on le présentait tous, les rumeurs allait de bon train, je ne voulais pas y croire. J’allais perdre celui qui m’avait fait devenir celle que j’étais.
Le premier de notre lignée ne dit rien, il se contenta d’observer la scène, d’accepter sa rancune de perdre son infant. La poussière de sa dépouille s’envola dans les airs avant de parcourir ma chevelure, je ne pouvais crier, je ne devais pas hurler, seulement assister impuissante à cette exécution.
Je sens alors la main de son meurtrier se posait sous mon menton et soulever mon regard pour être ensuite guidé vers le sien. Un geste lent pour que je puisse analyser la détresse qui me parcoure. Je ne l'avais jamais porté dans mon cœur, maintenant, je devais le haïr en silence.
“ J’espère pour toi que son sang n’a pas contaminé tes autres infants, Vladimir.” Nullement, mon seigneur. Véra et Eliana vous seront dévoués à jamais, tout comme moi.
Rétorque sans broncher le premier de notre famille. Le monstre antédiluvien me scrute, m'analyse et ressent tout ce que j'éprouve. Le haïr n'est pas interdit. Le défier par contre l'est beaucoup plus. Alors, je relâche la main de mon Infant que j'ai broyé à son paroxisme et me mets à genoux devant lui. J'ai espoir qu'elle en fasse de même, je réalise que j'aurais dû la traîner de force avec moi sur ce sol en marbre qui a le don de cisailler au sang les genoux. Heureusement que le mien ne coule pas abondamment sinon je tacherai ma belle robe noire.
Il m'analyse longuement et finit par détourner son attention de moi pour poursuivre dans les rangs d'une autre famille, puis une autre après elle.
J'avais l'impression d'avoir tout perdu, que mon cœur avait été arraché. Les heures défilaient sans que je ne bouge de ma révérance, dans cette catatonie, la plus totale. C'est finalement Vladimir qui me réveilla de mes songes, et cela, malgré mon Infant qui avait dû essayer plus d'une fois tout ce temps, mais rien à faire. Il me guida jusqu'à notre limousine, moi et Eliana, il m'ouvrit la porte et me murmura :
“Tu as fait ton devoir ce soir, rentre te reposer, je m'occupe du reste.”
Mise face à mes responsabilités dans cette voiture luxueuse, je fixe mon Infant, mon amie, mon amante. Elle avait à nouveau mon attention, mais je demeurais dans mes pensées. Le prince avait-il coupé d’autre tête ? Je n’avais plus été moi-même tout du long de la soirée, tout me paraissait si flou, si obscure. Avait-elle fait son devoir ? Surement, sinon, elle ne serait pas là avec moi...
Finalement, je brise mon long silence et lui dit sur un ton haineux et rempli de rage. Comme si tout cela était sa faute et qu'il était juste que je m'en prenne à elle pour refouler ma colère de ces événements.
“Tu attends quoi pour me servir un verre ! Il faut tout te dire ma parole ! Allez, bouge-toi et ouvre ce minibar ! ”
Je me renferme dans cette haine viscérale déplacée, j'envisage ma vengeance, je pense au suicide, mais in fine, j’opterais encore pour refouler le tout dans mon infant, à coup de parole vexante, et de châtiment corporel. Combien d'années vais-je lui faire subir mon courroux dont elle n'est en rien responsable pour oublier cette horrible soirée ?
Je l'observe après ma joute verbale, j'ai sans l'ombre d'un doute transpercé d'une lance le peu d'amour qui nous unie, ce n’est pas la première ni la dernière fois que je la traite de la sorte. Il serait légitime qu'elle m'en veuille, mais tout comme moi, elle doit subir ses aînés.
C'est notre malédiction à nous tous… non ?
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Ezvana
Mer 31 Juil - 18:12
Eliana Fernrok
Je suis une jeune Vampire, vivant aux côtés de ma Maîtresse, de mon amante, de celle qui partage mes Nuits depuis plus d'un siècle. Je continue d'apprendre, de vivre une vie d'errance et de folie, plongeant dans la mélancolie ou la frénésie d'une chasse. Le temps est long quand on est immortel et il faut donc parsemer de plaisir cette Nuit sans fin. Un Prince doit s'éveiller, prendre sa place et régner sur nous, ses serviteurs assidus. On plie l'échine, on se soumet, même quand un membre de notre "famille" à commis des erreurs et que le danger rôde.
Tremblement intempestif des flammes des bougies qui inondent la pièce, lumière tamisée qui atténue les arrêtes coupantes des ombres trop grandes. Il y avait un murmure, provenant des souffles heurtés, une peur latente qui hérisse le poil et rend les Vampires nerveux, celle des prédateurs pouvant devenir proies. Personne n’ose bouger, émettre la moindre syllabe, devenue muet et contemplateur de ce réveil tant attendu et tant craint.
Des yeux sombres balayent la pièce, analyse les expressions crispées. Aucun sourire pour étirer les lèvres, même si la vision de tous ses ainés devenus livide aurait pu l’amuser. La situation était bien trop dramatique pour se permettre le moindre écart, la tension de cette main dans la sienne la rappel à l’ordre avec une vigueur désarmante. C’était un moment important qui se déroule tous les siècles de façon immuable, mais c’était la première fois que la jeune Vampire participe à un tel événement. L’excitation et la peur étaient un cocktail qui faisait dilater ses pupilles dans ses prunelles obscures, une présence écrasante se faisait ressentir, telle une aura suintant qui imprègne l’air et le fait devenir épais. Là, à quelques pas, se tenait le prochain Prince, celui qui dirigera les Vampires présents. Moment glorieux entaché par l’appréhension et la colère, celle de sa Maîtresse qui s’enfonce dans sa chair, par ceux de sa «famille» non loin.
C’était le problème de la colère et des vengeances, quand on était immortelle, elle pouvait durer des décennies, des siècles. Elle pourrissait à l’intérieur des cœurs creux, donnait du venin aux crocs les plus avides et la terreur se glisse dans les veines de ceux qui restent. Et maintenant le danger planait sur elle et Véra à cause de leurs erreurs. Bruit de succion, d’un corps relâché. Là, tout près, l’entité s’agite et se redresse. Serait-il repu de ce maigre butin, une simple vierge ? À peine le temps de battre des cils que déjà la présence est là, tout près, derrière elle. L’ombre plane derrière la Vampire à ses côtés et son corps se raidit imperceptiblement, sans que son regard ne dérive, fixant un point face à elle. Non pas elle. Pas Elle. Le temps d’un souffle, d’une expiration et le bruit mat de crocs perforant la chair se fait entendre. Un long frisson agite la jeune femme, un mélange entre l’appréhension, la peur et le soulagement. La salive emplit la bouche en imaginant les perles vermeilles coulant d’une gorge, acidité sur la langue en sachant que c’était Mirnov. Un lien invisible la relie à ses aînés, quelque chose d’indestructible qui la poursuivra toute sa vie. Et bien que cette chaîne avec Véra la comblait, avec les autres membres, c’était plus complexe. Difficile de cerner de véritables accroches avec des personnes si intrinsèquement différentes. Mais c’était la compassion qui lui noua l’estomac, de savoir que son Aimée venait de perdre à l’instant son tuteur, son parent vampirique. Elle aurait tant aimer la rassurer, lui présenter une parole réconfortante quitte à se faire rabrouer avec violence, lui caresser la main de son pouce.
Mais le danger était là, rôdant autour d’eux telle une maladie pernicieuse, sous-entendant qu’il était prêt à se pencher sur le reste de la lignée. Et alors que son amante s’agenouille les dents serrées, la jeune Vampire fait de même, accompagne le mouvement en baissant la tête, pliant l’échine devant l’évidente supériorité de ce Prince de la Nuit. Elle n’était rien face à lui, rien qu’une poche de sang capable d’être perforée de sa puissante mâchoire.
Le temps passe, défile, mais jamais le visage ne se redresse. Dans une posture soumise, la jeune Vampire attendait que l’orage passe, que le gong sonne et qu’enfin elles soient libérées de leurs contraintes. Ce n’était qu’une question d’heure. Habitué à la douleur, la Sorcière ne dit mot, se contente d’accepter la souffrance comme elle en avait l’habitude. Aucune fierté malsaine pour celle qui accepte l’autorité sans broncher, il n’y avait que son esprit mutin qui était canalisé, fermement maintenu par une volonté de fer. On ne s’amuse pas à titiller le tigre aux crocs dévoilés sans risquer de perdre sa tête. Et jamais elle mettrait la vie de Véra entre les griffes acérées de celui-ci. Plutôt lui sauter à la gorge que de prendre le risque. Enfin le danger s’éloigne, le tonnerre gronde au loin. Délicatement, une main se pose sur l’épaule de sa partenaire, caresse délicatement le tissu pour l’éveiller, la sortir de sa torpeur imposée. Mais le manque de réaction lui fait froncer des sourcils, fait glisser des serpents froids dans le creux de son estomac. L’inquiétude se lit alors à travers son regard, alors qu’elle tente à nouveau de secouer en douceur sa tendre. Figé la Vampire, qui ne lui adresse même pas un regard. Alors, elle attend, patiente comme elle a toujours fait. Que cela lui prenne des heures, elle ne bougera pas de sa place, partageant son affliction. Un instant, son cœur se serre, en imaginant que c’était Elle qui avait pris la place de Mirnov. Comment l’accepter ? Continuer d’errer dans l’éternité alors que sa moitié, celle qui avait fait d’elle une immortelle, n’était plus ? Chasser au loin d’un battement de cils ses angoisses.
Mordre l’intérieur de sa bouche pour que l’hémoglobine recouvre ses papilles. Patienter, encore et encore, jusqu’à en avoir les jambes engourdies. Ce n’était que quand l’ainé intervint qu’enfin Véra s’éveille. Se triturant les doigts, Eliana s’avance sans rien dire, se contente de prendre place dans la voiture sans oser interrompre le silence de sa partenaire. Aussi, quand celle-ci hausse le ton, la Vampire est prise au dépourvue. Regarder le visage crispé, analyser les ridules de son visage, la façon dont la commissure de ses lèvres s’affaisse sous la frustration. Un autre aurait reçu un regard noir, ou tournoierait de nombreuses promesses futures. Mais pas avec elle. Cela serait toujours différent en sa présence.
Docile, elle s’avance, glisse du siège pour ouvrir ce mini-bar ou l’attendait d’innombrables bouteilles aux contenants parfumés. En saisir une, contenant le groupe sanguin favoris de sa Maîtresse, en servir dans une coupe à la verrerie travaillée et l’offrir sans un mot. Pour ne pas aiguiser la colère, elle ne s’offre rien, se contente de refermer la porte et de reprendre place sur le siège en cuir, de lisser les plis de sa robe sombre, de repousser une mèche de cheveux derrière son oreille. Pas un mot de réconfort, par une parole qui glisse de sa bouche. Cela ne ferait que jeter de l’huile sur le feu encore rougeoyant. C’était l’avantage de toutes ces années d’errances, elles se connaissaient suffisamment pour prédire les actions de l’autre. Bien entendu, que Véra savait que son infant était désolé pour elle, de cette perte, autant qu’elle savait que pourtant, elle était distante avec ce genre de lien. De Mirnov, elle n’en savait que peu de chose et il n’y avait que ce lien de famille qui l’avait intéressé. Sinon, il était comme les autres, une autre sangsue courant dans les rues goudronnées de cette ville. Ce qui était terrible, c’était de perdre ainsi son immortalité, d’un claquement de doigts, aussi promptement que l’on brise le cou d’un humain.
Un frisson imperceptible, un sentiment de malaise alors que ses doigts viennent frotter sa nuque négligemment puis se sourire retenue pour ne pas trahir une énième pensée vagabonde. Curieux comme on regrette son errance tout en la préservant à tout prix. Duel éternel des Vampires, des enfants de la Nuit qui tournoient pour charmer la Faucheuse tout en évitant ses doigts trop froids.
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Mer 31 Juil - 23:04
Véra Delijikov
Je suis une vampire de 357 ans, d'origine russe, cela fait des siècles que je parcoure l'Europe. Pour une femme de ma race, je suis plutôt sympathique, mais aux yeux d'un humain, je suis le pire fléau sur terre. En réalité, tout mon monde tourne autour de la cruauté, alors pourquoi ne le serai-je pas moi-même ? Pour faire plaisir à mon infant ? Parfois, si elle est sage. Pour l’heure, je sais qu’elle ferait de même à ma place. Elle en profiterait, et mon petit doigt me dit qu'un jour, elle aussi s'amusera de son infant comme je le fais avec elle et comme mes ancêtres le font encore avec moi. C'est ma façon à moi de l'aimer comme mes ainés m'aiment. Je le sais. La frontière entre l’amour et la haine est si proche, n'est-ce pas ?
Au sein de mon nid, je suis de la troisième génération. De ce fait, je dois une dévotion totale à deux vampires plus anciens que moi. Je me dois de maintenir la coutume et de faire en sorte que mon infant de 127 ans, Eliana poursuive avec moi nos traditions éternelles. La vérité, c'est que je m'ennuie terriblement et que je cherche encore et toujours une existence à mon éternelle danse. Un grand bouleversement va bientôt avoir lieu, le prince de la ville va s’endormir pour laisser place à un autre antédiluvien. C’est toujours un grand moment de stress pour nous autres vampires quand la passation de pouvoir a lieu entre les trois plus vieux ainés. Cela annonce toujours de grands changements. À ce sujet, je ne suis pas rassurée, car je sais que Mirnov Garvinovitch, le vampire qui m'a étreinte, ne s’est jamais très bien entendu avec le prochain prince. Notre nid est probablement en danger. Est-ce que je vais pouvoir me protéger, moi et mon infant, des torts que mon ainé a pu lui causer ?
Ma colère venait de couler comme de l’eau de pluie sur l’épaisse carapace de ma petite protégée. À croire que je pouvais tous lui infliger ce soir. L’idée aurait pu être tentante si j’avais la tête à autre chose que les conséquences de la mort de mon maitre. Ce n’est pas que le deuil, il faut penser également au effet ricocher. Eliana ne s’est jamais réellement intéressée à la politique et aux ramifications de nos alliances avec les autres familles. Moi-même, je ne m’en souciais que vaguement à son âge, vu que mes deux ainés s’en occupaient pour moi. Mais aujourd’hui que je n’ai plus de père, est-ce que je dois m’en mêler ?
Je laisse le verre arrivait dans mes mains, et me saisit de l’autre de la poignée pour baisser la vitre. La limousine est un vieux modèle de 1962, je vous l’accorde c’est une épave, mais le temps passe si vite pour nous autre immortel. J’étais débordée.
- Mon seigneur !
Je l’interpelle pour freiner sa montée des escaliers. Il se tourne vers moi, la colère se lit sur mon visage, alors il s’approche et ne dit aucun mot, attentif à la raison de cette interruption soudaine. Tel une ombre, il glisse sur le carrelage en marbre sans réellement toucher terre pour finir devant notre portière.
- Je me doute de ce que vous allez faire, mais ne pensez-vous pas que l’on devrait contacter la maison Drakoud.
-Leur ainé s’est fait décapiter comme Mirnov pendant que tu étais lymphatique. Je présume que tu n’as pas vu pour les Kuartz ni les Lavanas. Maintenant, si tu as fini de me retarder, je dois aller parler au prince pour maintenir notre maison à flot.
Son ton est bien moins ferme que le mien avec Eliana. S’il y a bien une chose que Vladimir n’a pas enseignée à son Infant ni à moi, c’est sa tempérance et son tact diplomatique, mais tous comme le prince, on doit se méfier de l’eau qui dort. Je comprends immédiatement que je dois me taire prestement. Pourtant, je suis convaincu que même mort, on devrait contacter les Drakoud. Alors quand celui-ci s’éloigne, je me précipite sur mon portable et appelle une vieille connaissance à moi. Eliana la connait bien, il s’agit d’une vieille amie. Elle et moi avons à peu près le même âge et nous allons régulièrement chasser ensemble.
C’est d’ailleurs grâce à cette chipie de Maria Drakoud que j’ai fait la connaissance d'Eliana quand elle était encore humaine. Alors oui, tout ce beau monde se fréquente comme une nuée de fourmis dans une fourmilière.
- Maria ? J’ai appris, oui…
La raison de mon appel n’était pas pour des lamentations, un vampire ne pleure pas, il ne se console pas auprès d’autrui, il encaisse. Ainsi, j’enchaine sans la moindre émotion, elle en ferait de même de toute façon.
- Tu veux faire quoi pour… ? Tu sais, ce que ton seigneur à laisser en suisse.
Eliana ne sait rien pour l’heure, je ne l’ai pas encore mise dans la confidence, je ne crois pas qu’il soit sage de lui donner que des brides, mais l’heure est à l’action et non aux explications. Cela ne peut attendre.
- Si tu envisages de lui remettre, laisse-moi t’accompagner afin que…
Mon regard se voile, elle venait de me raccrocher au nez. Après tant de siècle d’amitié, elle venait de faire son choix. Je n’avais même pas eu le temps de lui dire ce qu’elle avait très bien compris. Cela n’annonce qu’une chose, ma main en tremble, et mon combiné tombe sur le sol de la limousine qui commence sa route. Comment avait-elle pu oser me faire ça ?
Je me retourne, fracasse la vitre qui nous sépare du conducteur pour l’attraper par la nuque et je me mets à lui hurler dessus comme une diablesse sans la moindre âme.
- Fait demi-tour immédiatement !
Le véhicule n’a que peu avancer, mais le temps de faire l’angle de la rue pour faire marche arrière. Il était déjà trop tard. Vladimir tombe du haut des escaliers avec sur lui le prince qui le roue de coup. Notre seigneur est assez âgé pour se battre face à lui, mais le combat est perdu d’avance, je le sais, tout le monde le sait. Eliana et moi nous assistons impuissante à la confrontation qui se joue à cinquante mêtre devant notre véhicule. Le conducteur hésite à nous faire avancer, je ne sais plus si je dois lui dire de continuer moi même ou si je dois le stopper net. Dans mon esprit tous est clair, Maria nous a, belle et bien, trahie pour protéger ses intérêts. Je venais d’en perdre un, et je voyais déjà l’avenir s’obscurcir à l’horizon.
Mon seigneur fait preuve de combativité, il y a même un instant où je le vois griffer le visage du prince, mais sans effort, celui-ci lui rend la monnaie de sa pièce, le taillade puis finalement, lui arrache le cœur de la poitrine. Heureusement que le quartier entier nous appartient et que rien ne sort de ces ruelles. Je casse la nuque de notre chauffeur qui a arrêté sa course, cet humain en sait déjà trop. Malgré la gravité de la situation pour notre lignée, je continue à préserver la mascarade avant tout.
Je me tourne vers Eliana et lui dit avec bravoure sans réfléchir :
- Quoi qu’il m’arrive, ne sort pas de ce véhicule et embrasse ses chaussures si je meurs et qu’il vient te trouver !
Vladimir venait de voler en éclat tout comme ma famille, je devenais l’ainée, la doyenne, celle qui devait parler et diriger. En brisant l’organe principal de mon seigneur, il venait de diviser par deux nos privilèges. Car oui, seul l’âge compte pour avoir le droit de parler. Je ne pouvais plus que quémander les miettes, le droit d’exister.
Vladimir savait les manigances de Mirnov, moi également, et on l’avait tous les deux laissé faire. Je me dirige donc avec une certaine grandeur en direction de l’échafaud qui m’attend. Prête à accepter mon sort à mon tour. J’ai bien assez vécu, bien plus qu’une humaine. Je m’en veux de ne pas avoir essayé de l’arrêter à temps, et prie que mon Infant ne subisse pas le même sort que nous.
Je m’approche et me jette à genoux face au prince. J’entrouvre le bouton du haut de ma tunique pour laisser ma nuque à sa disposition, j’incline la tête pour qu’il puisse me boire sans peine jusqu’à mon trépas.
J’attends mon heure… Il se relève, s’approche de moi et caresse mon visage avec la poussière de mon maitre qui glisse entre ses phalanges crochues. Chacun de ses mouvements griffe ma peau délicate. Je grince des dents de douleur, mais ne fait rien de plus qu'attendre. Finalement, il recule sa main et déclare impérialement.
- Je n’ai aucun grief envers toi mon Infant, continue à me servir, et tente si tu le peux un jour de redorer le blason de ta maisonnée.
Le voilà qu’il s’éloigne et me laisse dans le déshonneur de ce caniveau. Je ressens le regard de Maria sur moi au travers d’une fenêtre. Je sais qu’elle a joué un rôle dans la mort de Vladimir. J’ai envie de continuer ce bain de sang jusqu’à la destruction totale de l’une de nos deux familles. Ma rage est totale, ma rancœur légitime. Pourtant, malgré moi, je me tourne et croise la frimousse d’Eliana qui est resté dans la limousine. C’est tellement rare, que je me dois de le souligner. Elle m’attendrit pour la premiere fois depuis une bonne dizaine d’année, comme lors de notre excursion ensemble à venise.
Ma vengeance devra attendre face à se rappel. Je dois m’occuper d’elle. C’est moi désormais qui dirige notre maison, je me dois de la protéger avant que ma vendetta ne démarre. Je me relève et la rejoins. En arrivant, je tire le cadavre de notre chauffeur sur le sol. La ruelle sera nettoyée par la garde royale. J’ouvre la porte arrière où se trouve Eliana et lui dit sur un ton plus doux que tantôt, comme si l’âme de Vladimir m’avait envahi.
- Conduit. Trouve-nous une destination sûre avant que le jour se lève, loin de notre nid. On est en danger ici. Je dois encore gérer des choses par téléphone. Je te laisse décider, ils vont tenter de nous retrouver ou de nous pourchasser. Je ne peux décider, car ils connaissent ma façon de penser, mais pas la tienne. Allez, ne traine pas…
Le prince pouvait bien évidemment changer d’avis, mais ce n’est pas de lui que je parle. Mon inquiétude se tourne sur les autres maisons qui auront des envies de grandeur et d’augmentation de territoire. Peut-être que maria sera la première à vouloir nos têtes désormais dans ce jeu d’échec géant.
Mon devoir, dorénavant, était de consolider nos positions et assurer un avenir à mon amante que de toute évidence, j’aime à ma manière bien plus que je ne lui avouerais jamais.
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Eliana Fernrok
Je suis une jeune Vampire, vivant aux côtés de ma Maîtresse, de mon amante, de celle qui partage mes Nuits depuis plus d'un siècle. Je continue d'apprendre, de vivre une vie d'errance et de folie, plongeant dans la mélancolie ou la frénésie d'une chasse. Le temps est long quand on est immortel et il faut donc parsemer de plaisir cette Nuit sans fin. Un Prince doit s'éveiller, prendre sa place et régner sur nous, ses serviteurs assidus. On plie l'échine, on se soumet, même quand un membre de notre "famille" à commis des erreurs et que le danger rôde.
Naïvement, la Sorcière avait cru que le plus gros de l'intempérie était passé, là au chaud dans la vieille limousine. Reprendre contenance en replaçant une mèche de cheveux sombres derrière l'oreille, en tendant discrètement l'oreille sur ce qui pouvait les entourer. Et pourtant, quand la Vampire face à elle dégaine son téléphone, un sentiment de malaise la saisit, lui broie la gorge telle une main furieuse qui enserre son cou. Ce nom qui revient, celui de Maria. Un dégoût profond lui donne la nausée, mais c'était la peur qui prenait le dessus en voyant l'expression de Véra changer du tout au tout. Ce n'était pas dans les habitudes de sa maîtresse de laisser de tels indices sur ses sentiments et cela inquiète profondément la femme dont le visage blanchit encore un peu plus.
Elle lui avait caché quelque chose. La pointe effilée du poignard s'enfonce dans sa poitrine. Oh, depuis de nombreuses décennies, elle a appris où déjouer les mensonges de sa partenaire qui trop souvent préférait lui cacher des vérités, parce qu'elle a réussi à dénouer les fils ou parce qu'elle s'était lassée et lui avait dévoiler ses raisons. Comme si elle n'était pas digne de confiance. Comme si elle était trop faible. L'envie de découvrir les crocs, de laisser libre cours à sa colère. Mais pas maintenant, pas alors que la tension était palpable, pas ce soir ou un membre de sa famille venait de tomber en poussière.
Les yeux s’écarquillent quand elle voit la Vampire bondir à ses côtés, briser la vitre pour intimer au chauffeur de faire demi-tour. Entre les débris de verre, Eliana tente de reprendre son souffle, de comprendre la situation. Mais tout allait trop vite. Le bruit sourd de corps percutant le sol et une vision de l’enfer prend place au milieu de la rue, de Vladimir qui combat le Prince. Figé la Sorcière qui observe le combat, qui ne prête pas attention à ce cou brisé. C’était démentielle, inadmissible, incroyable. Les yeux dans le vide, elle voit sa partenaire lui donner des ordres avant de partir affronter le Prince. Réaliser les mots entendus, ses prunelles qui s’écarquillent, la main qui tape la vitre de panique, mais aucun son ne sort de ses lèvres pleines. Instinct de survie, de se faire discrète, de ne pas dévoiler ses émois à cette créature plus que centenaire qui s’approchait près, trop près de Véra. Esprit de combativité qui la fait froncer des sourcils en la voyant plier l’échine, offrir son cou comme une offrande. C’était insupportable. Ses membres tremblent de bondir, de s’interposer. De faire riper ses canines contre celui qui oserait s’approcher de l’être aimé. Pourtant, elle savait au fond d’elle, qu’elle ne pouvait rien faire. Et même s’il elle voulait tordre certaines règles, elles étaient immuables.
Alors le souffle coupé, elle observe la scène, sent sa bouche devenir sèche, ses doigts frémir contre la vitre. Mais le couperet ne tombe pas, elle ne voit pas des canines se planter dans la gorge. Non, elle revient même vers la voiture et lui intime de partir. Détermination qui se lit sur le visage émacié, alors que la Vampire sort de la voiture sans dire un mot et qu’elle prend place côté conducteur. Une fois assuré que Véra soit bien à l’arrière, elle démarre en écrasant l’accélérateur, part le plus vite possible de cet endroit maudit. Avec une assurance froide, elle se fond dans la nuit, dirige le long véhicule sans difficulté. Trouver l’équilibre entre la fuite et être raisonnable, car se faire arrêter par la police ne leur serait pas profitable. Mais la ville sera leur refuge, elles deviendront de simples femmes parmi tant d’autres.
Tourner à une rue, se retrouver dans un hangar ou elle gare le véhicule rapidement avant de se précipiter vers l’extérieur et d’ouvrir la portière pour faire sortir sa compagne. Sans un mot, elle lui saisit la main et la tire à l’extérieur. À ce moment, c’était à elle de diriger, de prendre des initiatives. Aussi, elle n’attendait aucun refus de Véra. Il était question de leurs sécurités.
L’air extérieur est frais, suffisamment pour rougir les pommettes, le nez qui se glace. Marcher vite pour se fondre dans la pénombre, mais en ayant un but bien précis. Se repérer avec facilité dans le dédale de béton, comme un territoire longtemps parcouru de long en large. Et au détour d’une ruelle, elle s’approche d’un bâtiment d’une simplicité déroutante. Gris, comme tout ceux qui l’entoure, une tour un peu excentrée de quartier. Un lieu tout en discrétion ou les gens ne posent pas de question. Taper le code à l’entrée et prendre l’ascenseur jusqu’au troisième étage. Une hauteur suffisante pour qu’aucun Vampire ne saute sur le balcon tout en laissant la possibilité de descendre très vite si le danger se faisait ressentir. À être au dernier étage, c’était le meilleur moyen d’être bloqué et de se retrouver sur le toit. Un trousseau de clé qui ne la quitte jamais, retirer d’une poche avant d’entrer dans l’appartement. Vite, refermer, vérifier que tous les volets électriques étaient bien baissés comme à leurs habitudes. On était bien loin du faste de certaines familles qui aimait se complaire dans la richesse pour égayer leurs éternités trop longues, c’était sobre et sommaire, le confort moyen que l’on retrouve un peu partout chez les Humains. Mais Eliana savait ce qu’elle faisait. Il leur fallait un terrain neutre, ou personne ne cherchera. Elle en avait l’habitude, elle qui partait parfois dans des vies secondaires ou elle devenait quelqu’un d’autre. Devenir une énième fourmi dans la fourmilière, rien de plus qu’un couple dans un quartier de bas étage. Le luxueux n’avait pas sa place dans la survie.
Guider Véra vers un canapé d'une main douce, s'asseoir à ses côtés. Et attendre. Attendre silencieusement qu'elle reprenne ses esprits, qu'elle s'adapte à ce nouvel environnement. Oh elle pouvait bien montrer les crocs et faire la fière, mais même en étant un Vampire on avait des émotions. Et si Eliana les embrassait avec parfois trop de passion, sa partenaire était plus raide à ce sujet. Aussi, elle prend patience, devient cette ombre discrète, mais présente pour la soutenir. Derrière ses billes sombres, se cachait une inquiétude sincère. On lui avait menti, on lui avait caché des choses. Deux membres de sa famille viennent de mourir devant ses yeux. Véra devenait ainsi la doyenne, celle qui prend les responsabilités. C'était beaucoup, beaucoup trop en si peu de temps. D'ordinaire, tout s'étalait sur des années, des décennies. Mais même une personne qui s'adapte facilement comme elle se retrouvait la corde autour du cou. Alors, pour sa compagne, elle n'osait l'imaginer.
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Telanie
Lun 5 Aoû - 20:50
Véra Delijikov
Je suis une vampire de 357 ans, d'origine russe, cela fait des siècles que je parcoure l'Europe. Pour une femme de ma race, je suis plutôt sympathique, mais aux yeux d'un humain, je suis le pire fléau sur terre. En réalité, tout mon monde tourne autour de la cruauté, alors pourquoi ne le serai-je pas moi-même ? Pour faire plaisir à mon infant ? Parfois, si elle est sage. Pour l’heure, je sais qu’elle ferait de même à ma place. Elle en profiterait, et mon petit doigt me dit qu'un jour, elle aussi s'amusera de son infant comme je le fais avec elle et comme mes ancêtres le font encore avec moi. C'est ma façon à moi de l'aimer comme mes ainés m'aiment. Je le sais. La frontière entre l’amour et la haine est si proche, n'est-ce pas ?
Au sein de mon nid, je suis de la troisième génération. De ce fait, je dois une dévotion totale à deux vampires plus anciens que moi. Je me dois de maintenir la coutume et de faire en sorte que mon infant de 127 ans, Eliana poursuive avec moi nos traditions éternelles. La vérité, c'est que je m'ennuie terriblement et que je cherche encore et toujours une existence à mon éternelle danse. Un grand bouleversement va bientôt avoir lieu, le prince de la ville va s’endormir pour laisser place à un autre antédiluvien. C’est toujours un grand moment de stress pour nous autres vampires quand la passation de pouvoir a lieu entre les trois plus vieux ainés. Cela annonce toujours de grands changements. À ce sujet, je ne suis pas rassurée, car je sais que Mirnov Garvinovitch, le vampire qui m'a étreinte, ne s’est jamais très bien entendu avec le prochain prince. Notre nid est probablement en danger. Est-ce que je vais pouvoir me protéger, moi et mon infant, des torts que mon ainé a pu lui causer ?
Elle n’a pas prononcé le moindre mot à mes directives, elle s’est contenté de suivre mes désirs. D’abord, elle prend le volant puis l’initiative de me conduire là où je ne suis pas censée être retrouvée. Je lui fais une confiance aveugle, c’est souvent une erreur quand on en a des Infants, un couteau dans le dos est si vite arrivé, mais c’est ainsi.
Tout du long de notre parcours, j’exécute mes propres paroles et tente d’appeler mes contacts au téléphone. D’abord un premier, la sonnerie, puis la messagerie. Je ne laisse aucun message. Je compose un autre numéro, idem. Puis un autre, encore un vent. Finalement, je réalise que l’on peut tracer ma position avec mon portable, et un mélange de colère et de frustration agrémenter à cette raison me guide à balancer mon téléphone par la fenêtre.
Je devais raccrocher avec le monde de la nuit pour quelque temps. Bien malin celui qui a dit un jour, il faut être proche de ses amis et encore plus proche de ses ennemies. Pas dans ce cas-là. La vérité, c’est que j’avais bon nombre de choses à gérer, mais cela causerait notre perte. Je devais faire disparaitre les projecteurs sur ma famille, et le seul moyen que je trouvais en l’état, s’était de ne plus apparaitre. Vivre au côté de celle que j’aime à ma façon, loin des ombres et des complots. Le prince venait de se réveiller, nous avions donc une vie humaine avant de devoir réapparaitre pour s’agenouiller face à un autre. Certains diraient que cela n’est pas suffisant, pour moi, je dirais que c’est une éternité. Je n’aime pas être une bête que l’on traque qui doit se cacher pour survivre. Je suis une vampire, ce n’est pas ma position naturelle que de devoir fuir. Le silence dans notre véhicule est long, personne ne le brise et quand finalement, on arrive à destination, je continue à penser que ce n’est pas ce que je voulais pour Eliana. Un amer regret m’envahit. Celui de lui avoir caché des secrets, mais quel vampire n’en a pas pour ses infants ?
À mon grand étonnement, je n’étais pas la seule à en avoir pour l’autre. Je suis tiré par la main de ma douce et tendre dans un lieu qui m’est totalement inconnu, un bâtiment grisâtre des plus rudimentaires. Surement une planque.
Le code en bas me confirme que tout cela lui appartient, d’une façon ou d’une autre. Est-ce qu’elle l’a simplement volée à l’une de ces anciennes victimes ? Je ne saurai dire. Un lieu des plus spartiates pour un vampire de la haute société tel que moi, voilà ce qui m’attendait dans cet endroit que je considérai au premier coup d’œil comme incompatible avec mes habitudes.
Pas un mot ne sortie de ma bouche, j’avais ce que je voulais, c’est certain que ici personne ne nous trouvera.
Une fois de plus, je suis guidé par cette main prise, mais douce. Je finis dans un canapé dont le ressort se colle naturellement entre mes fesses. Je pourrais grimacer, maudire la terre entière, la maudire, elle.
À la place, je me décale un brin pour retirer cette résistance de mon postérieur et fixe Eliana dans le blanc des yeux. Elle me laisse son long silence habituel, à croire qu’elle ne veut plus me parler pour ne pas me mettre en colère. À moins que cela ne soit autre chose ?
Seulement voilà, j’ai bien conscience que de nous deux, ce n'est pas elle qui a le plus péché ce soir. Je fermerais donc, à jamais les yeux, sur ce bâtiment dont je n’avais aucune connaissance, même si elle sait que j’aime tous savoir sur le moindre de ses faits et geste. Il faut que je reconnaisse que c’est grâce à cette cachoterie que nous sommes désormais à l'abri du soleil. Pour être honnête, je pensais finir dans les égouts, la destinée se serait bien moquée de moi. À la place, j’ai droit à son affection malgré mes vices cachés.
Je finis par briser la glace et mes défenses. Il est temps qu’un peu d’émotion traverse ma vieille carcasse. Est-ce à cause de tous ces bouleversements vécus lors de cette nuit, en tout cas Eliana pouvait clairement en tomber de sa chaise tellement ce que je m’apprête à dire n’était pas dans mes habitudes.
Pas une fois en cent ans, je ne les avais prononcés, pourtant cela aurait pu être le cas à de nombreuse reprise.
- Je suis vraiment désolée, Eliana.... Il y a des choses que l’on m’a intimement données l’ordre de ne pas te dire. Des secrets de famille. Ceux qui peuvent déchirer, détruire. L’un d’eux nous a éclaté à la figure ce soir. Je me doute que tu aurais préféré que je te prévienne, mais crois-moi que si j’avais eu le moindre doute qu’une chose aussi grave aurait pu arriver, j’aurais tout fait pour l’éviter. Maria nous a trahis… On va devoir vivre comme des parias quelques années, disparaitre, avoir de nouveau allié pour que notre famille puisse renaitre un jour. Cela ne sera pas aussi rose que ce que nous avons vécus… mes comptes sont surement gelés maintenant.
Je la fixe dans les yeux depuis tous à l’heure, ma bouche s’ouvre une nouvelle fois pour finir sur une autre vérité désarmente.
- Nous ne sommes plus que toutes les deux désormais, mais je suis persuadée que cela nous suffira. N'est-ce pas ?
Je lui avais offert cent ans à mes côtés, dans la richesse la plus totale. On devait repartir à zéros. Mon cœur aussi sombre que le charbon venait de revivre, des braises étaient perceptibles. Un doute m’habité, même si je connais très bien Eliana, je ne pouvais m’empêcher de penser, et si je n’étais plus assez bien pour elle, maintenant que j’avais perdu tout notre patrimoine ? Regrettera-t-elle nos voyages en première classe dans mon jet privé ? Nos bains à remous en duo dans ces hôtels luxueux ?
Quand on a l’âme noire comme moi, on s’attend toujours au pire, cela évite d’être déçu. Je ne le dirais jamais assez, mais elle ne m'a jamais déçu... Alors pourquoi est-ce que je continue à croire au pire de sa part ? Comment fait-elle pour m'aimer... Je m'interroge souvent à ce propos.
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Ezvana
Dim 25 Aoû - 16:29
Eliana Fernrok
Je suis une jeune Vampire, vivant aux côtés de ma Maîtresse, de mon amante, de celle qui partage mes Nuits depuis plus d'un siècle. Je continue d'apprendre, de vivre une vie d'errance et de folie, plongeant dans la mélancolie ou la frénésie d'une chasse. Le temps est long quand on est immortel et il faut donc parsemer de plaisir cette Nuit sans fin. Un Prince doit s'éveiller, prendre sa place et régner sur nous, ses serviteurs assidus. On plie l'échine, on se soumet, même quand un membre de notre "famille" à commis des erreurs et que le danger rôde.
Le silence qui c’était installé était curieux, un mélange de douceur et d’accusations, un lien ténu qui frémit et se tend entre les deux femmes côtes à côtes. Avec toute la patience du monde, la Sorcière attend que son aimée s’ouvre un peu à elle. Comme on attend qu’une Fleur de Lune s’épanouisse lentement sous les rayons argentés, on prend son mal en patience et on observe. Le cœur s’apaise, tambourine moins contre la cage thoracique. Pourtant la douleur était là, glissant derrière le palpitant pour l’enrober de sa sombre étreinte, lui rappelant à chaque battement qu’encore une fois, on l'a repousser. Véra devait avoir ses raisons, c’était une évidence. Pourtant c’était quand même difficile à accepter. Elle n’était plus la jeune Vampire assoiffée qui était prête à égorger le moindre passant. Elle avait grandi, apprit à se canaliser. Elle était toujours un trublion dans la sphère noble du monde Vampirique, un peu trop fantasque, électron libre qui n’aime pas se convertir à des règles idiotes. Curieux de voir comme elle se complaisait dans certains ordres dans l’intimité. Mais jamais elle n’a trahi sa partenaire. Jamais elle n’a attenté la moindre action pour prendre sa place, la supplanter dans cette famille macabre. Que l’on puisse douter de sa sincérité, que Véra puisse hésiter, cela la blesse profondément. Devait-elle mieux se plier à ses directives ?
L’hésitation qui la fait froncer des sourcils. Se mettre à genoux face à sa maîtresse, paume vers le haut, humble alors qu’elle regarde le sol en attendant la moindre demande ? Ce n’était pas une bonne idée. Si Véra n’est pas d’humeur, elle flirterait avec ses limites et elle n’était pas prête à encaisser une telle épreuve. Que faire ?
Puis les mots glissent à ses oreilles. Immobile la Vampire, pétrifiée en une statue blanche et noire, incapable d'émettre le moindre son, de même ouvrir la bouche pour mieux respirer. Sa main devient rigide dans celle de sa partenaire, alors qu'elle tente d'emmagasiner l'importance des mots délivrés.
Encore des secrets, des non-dits. Elle faisait partie de la famille, mais on ne la considérait pas comme asse importante pour endosser certaines responsabilités. Encore des ordres, encore des règles. Encore des accords tacites qui les entraves. La mâchoire se serre, les dents grincent. Un instant, ses yeux sombres sont trop profonds, tel un puit de ténèbres qui avale la moindre émotion. Presque le globe oculaire qui se grise, à devenir des billes abyssales terrifiantes. Prunelles qui trahissent en émoi intérieur, cette bataille infernale qui ne faisait aucun bruit. Une autre aurait pu rugir de rage ou bien griffer ce visage face au sien d'un revers d'ongles aiguisés. Eliana se contente de respirer lentement, d'avaler cette boule amère qui manque de l'étouffer.
Pourtant, sa main devient plus douce dans celle de son amante, malgré la noirceur de ses yeux, le tremblement est maîtrisé. Féline, qui fait patte de velours dans un contrôle d'elle presque effrayant. Parce qu'un jour le tempête se libérera, dévastant tout dans une cruauté froide.
- J’espère que tu pourras mieux m’expliquer tout ceci, je n’aime guère les manigances qui se retournent contre notre famille et manquent de nous plonger la tête la première dans le fleuve. Quant à Maria, nous auront notre vengeance. Cette salope finira égorgée. Il aurait été puéril de dire, « je te l’avais bien dit ». Jamais elle n’avait porté cette femme dans son cœur, comme un instinct qui lui hurlait de se méfier, même si dans cette Nuit sans fin, être cruel et retord était une banalité. Jamais elle n’a oublié que c’était à cause d’elle que son errance avant commencée, comme une rancœur qui n’a jamais quitté le cœur de la Vampire écœuré. Pour elle, pour Véra, elle traquera cette vermine et plongera ses crocs dans sa carotide.
- Pour notre fuite, nous y arriverons. Il existe d’autres lieux comme celui-ci, certains plus cossus que d’autres. J’ai également de l’argent de côté, du … liquide que j’ai emmagasiné à divers endroits.
Un bref moment de gêne, elle s’agite sur le canapé, lisse une pliure sur sa robe comme pour chasser une poussière. C’était des activités qu’elle avait gardées secrètes, pour ne pas troubler sa partenaire qui n’aurait peut-être pas apprécié un tel comportement. Son passé la rattrape toujours, ses souvenirs d’une vie ancienne ou elle n’était rien, rien qu’une Humaine traqué par la faim et l’épuisement, à vivre une vie de misère loin des regards compatissants. À crever de faim, on acquiert des habitudes qui restent ancrées. C’était une honte qui la rendait nerveuse, tel un aveu proférer d’un murmure au creux d’une oreille. Véra connaissait bien ses craintes, cette envie de continuer à se sauver malgré les décennies. Traquer par un passé qui la ronge même après tout ce temps. Jamais totalement apaisé, toujours dans l’inquiétude. Un jour, tout s’écroulera. Et ce jour est arrivé.
- Je sais que tu n’aimes pas que je te cache ce genre de chose. Mais tu me connais, je suis prévoyante. Nous ne vivrons pas dans le faste, je ne pourrais pas t’apporter ce confort que tu mérites. Mais au moins nous vivront confortablement, sans craindre les rayons du soleil ou de devoir dormir par terre.
Ce pousse qui caresse cette main dans la sienne, d'un geste rassurant et affectueux. Elle sentait la vibration inquiète de Véra et cela l'atteint en plein cœur. Elle est émue, au-delà de toute ce qu'elle aurait pu imaginer. Alors elle tend la main, replace une mèche qui c'était échappé de la coiffure de sa tendre, effleure cette joue de la pulpe de ses doigts.
- Ensemble. À jamais.
S'avancer, pour déposer un léger baiser du bout des lèvres, une promesse sceller à nouveau, ces fameux mots qu'elles se prononcent depuis si longtemps. Peut importe les aléas de la vie, jamais elle ne s'éloignera de sa partenaire, que le ciel s'effondre, que les Chasseurs les traquent, que les anciens veulent leurs morts, que le monde se rebelle contre leurs existences : fidèle comme la mort, jamais elle ne lâchera son amante.
Se redresser et se diriger vers la cuisine, ou l'attendait sagement des bouteilles d'alcools dans un placard. Parfois l'alcool arrivait à dissiper la Soif terrible et ardente, le temps de quelques heures. Servir deux verres, l'alcool favori de Véra, comme si elle était toujours là, même dans ses planques secrètes. Pensé à elle, peu importe l'endroit. Revenir et servir le remontant. Elles en avaient bien besoin. Trinquer avant de boire une lampée. La sensation de chaleur envahit sa gorge et roule dans son estomac.
- Pour ce qui est des alliés, j’ai peut-être une personne en tête. Elle pourrait nous aider à nous venger.
Un soupir, rejeter la tête en arrière sur le dossier du canapé. Elle aurait préféré garder ce nom sous le coude, de faire avancer son histoire avant de devoir jeter la carte sur la table. C’était encore fragile, verre soufflé à peine formé. Une ébauche, une plume dans le vent.
- Je te préviens, tu risques de ne pas apprécier.
Nouveau soupir. Une grimace alors qu’elle retire ses talons rapidement, retirant la lanière enserrant ses chevilles fines avant de balancer ses chaussures un peu plus loin d’un air négligent. Replier ses pieds sous elle, bien loin des manières guindées qu’elle devait tenir lors des entrevues avec des personnes de son espèce. Faire tournoyer le liquide dans son verre, cherchant comment s’exprimer.
- Disons que j’ai une proie de choix dans mon collimateur depuis quelque temps. C’est un homme. Gabriele Rizzo. Il pense que je me suis entiché.
Boire une nouvelle gorgée. Il était dans ses habitudes de charmer ses victimes avant de les tuer, comme on s’amuse à arracher les ailes d’une mouche avant de l’écraser, juste histoire de voir comment elle va réagir. L’éternité, c’était long, aussi, elle avait trouvé un passe-temps pour égayer un peu plus son errance. Modifier sa façon de chasser était une lubie tout à fait appréciable. Être froide et distante. Être charnel et passionné. Devenir l’écoute attentive, être la reine inatteignable. Être la candide jeune femme éperdue d’amour, la femme fatale qui les fait tous tomber sous son talon. La Sorcière s’amuse à être Hécate et ses multiples visages. Aussi, elle cachait parfois ses proies à Véra, en ayant peur que celle-ci n’apprécie pas le fait de la voir aussi proche et sensuelle d’autre personne qu’elle. Et puis, la peur qu’Eliana trouve son propre infant plane toujours, comme une présence détestable.
- Et il sait que je suis une Vampire. C’est un Chasseur.
Flirter avec le danger était aussi un mauvais passe-temps qu’elle réfréner comme elle pouvait. Lever rapidement une main en l’air pour stopper la vague qui menaçait de la surplomber et de l’engloutir.
- Je sais que c’est une bêtise, mais il est jeune et manipulable. Je me disais que c’était une proie idéale, qui m’amuserait et qui pourrait me donner des informations utiles. Et pour le moment tout semble aller dans mon sens, il est sous mon emprise.
Se pincer l’arête du nez avant de reboire une gorgée pour se donner de la force.
- Je ne pensais juste pas que j’aurais besoin de lui aussi tôt.
Cette main qui vient se poser sur la joue alors que le coude s’appuie sur le dossier du canapé. Regarder la Vampire sans vraiment craindre des représailles, le plus important n’était pas ses habitudes déraisonnables, mais l’utilité du pion récupérer. Au pire, elle serait puni plus tard. La saveur de la revanche était plus douce sur la langue.
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Telanie
Mar 27 Aoû - 9:19
Véra Delijikov
Je suis une vampire de 357 ans, d'origine russe, cela fait des siècles que je parcoure l'Europe. Pour une femme de ma race, je suis plutôt sympathique, mais aux yeux d'un humain, je suis le pire fléau sur terre. En réalité, tout mon monde tourne autour de la cruauté, alors pourquoi ne le serai-je pas moi-même ? Pour faire plaisir à mon infant ? Parfois, si elle est sage. Pour l’heure, je sais qu’elle ferait de même à ma place. Elle en profiterait, et mon petit doigt me dit qu'un jour, elle aussi s'amusera de son infant comme je le fais avec elle et comme mes ancêtres le font encore avec moi. C'est ma façon à moi de l'aimer comme mes ainés m'aiment. Je le sais. La frontière entre l’amour et la haine est si proche, n'est-ce pas ?
Au sein de mon nid, je suis de la troisième génération. De ce fait, je dois une dévotion totale à deux vampires plus anciens que moi. Je me dois de maintenir la coutume et de faire en sorte que mon infant de 127 ans, Eliana poursuive avec moi nos traditions éternelles. La vérité, c'est que je m'ennuie terriblement et que je cherche encore et toujours une existence à mon éternelle danse. Un grand bouleversement va bientôt avoir lieu, le prince de la ville va s’endormir pour laisser place à un autre antédiluvien. C’est toujours un grand moment de stress pour nous autres vampires quand la passation de pouvoir a lieu entre les trois plus vieux ainés. Cela annonce toujours de grands changements. À ce sujet, je ne suis pas rassurée, car je sais que Mirnov Garvinovitch, le vampire qui m'a étreinte, ne s’est jamais très bien entendu avec le prochain prince. Notre nid est probablement en danger. Est-ce que je vais pouvoir me protéger, moi et mon infant, des torts que mon ainé a pu lui causer ?
Voilà ce qui arrive quand on laisse la corde se détendre. D’abord, l’être aimé vérifie que ses entraves ne sont plus aussi serrées que d’habitude, et petit à petit, elle tire sur ses libertés, en profite et en abuse...
J’avais accordé bien trop de temps libre à ma petite protégée. Cela pour profiter moi-même de ces moments loin d’elle pour entrainer ma famille là où elle en est aujourd’hui. Au contraire de moi, elle l’avait utilisé à bon escient pour s’octroyer patrimoine, argent liquide et proie à porter de main qu'aucun de nos ennemies ne pouvait même envisager. Une vraie petite fourmis tandis que moi, sa cigale, je m’étais contenté de chanter tout l’été. Maintenant que la brise de l'hiver est arrivé, je dois bien reconnaitre sa perspicacité et son ingéniosité.
Cette douceur dans sa main qui se glisse sur la mienne, cette gentillesse permanente à me servir un verre, cette grâce féminine et ce secret faisait un cocktail des plus explosifs dans mes neurones de vampire dominante. Tout dans ma nature de vampire voulait l’engueuler de ne rien m’avoir dit, surtout au sujet de ce chasseur, mais je ne pouvais qu'abdiquer ma position de leader pour le coup, simplement, car j’étais en l’état sous son charme. Elle avait l’art et la manière de me faire avaler cette énorme pilule…
Même dans la négligence qu’elle dégage en retirant ses chaussures, je reste admirative du moindre de ses faits et gestes experte dans l’art de la manipulation de mes sens. Je profite encore dans ma tête de ces lèvres qui sont venues m’effleurer comme une douce fraicheur sur ma carcasse encore plus glaciale.
“Tu as bien fait.”
Dis-je finalement après le long monologue de ma chère et tendre sans finalement préciser de quoi je parle. Est-ce sa prudence pécuniaire ? Son manquement de me tenir informer ? Ou au sujet de ce chasseur qu’elle tient dans son viseur ?
Pour dire la vérité, je remarque enfin que mon infant a suffisamment grandi pour survivre seule à la nuit. Elle est indépendante depuis bien plus longtemps que ce que je voulais me l’avouer à moi-même, mais j’en prends conscience aujourd’hui quand elle m’informe de toutes ses choses.
Est-ce une trahison dans mon esprit ? Certainement pas, c’est juste un moment difficile pour une ainée envers son infant. C’est un moment charnière de nos éternelles existences. Soit, je la châtie et notre complicité s’envolera comme un fétu de paille, soit je la félicite et son indépendance grandira encore et encore jusqu’à ce qu’un jour, elle n’est plus besoin de moi...
Je baisse le regard devant cette évidence… Je n’étais pas préparée à ce que cela arrive si vite entre nous, mais tous les signes avant-coureurs sont là. Elle est prête à voler de ses propres ailes, je n’ai plus grand-chose à lui apprendre sinon les secrets dont je dispose sous ma manche.
Mon cœur de pierre se réveille et s’active pour laisser paraitre des sentiments… Des sourires se délient de mes lèvres, ses caresses sur mes mains me font frémir. Elle me séduit comme elle a séduit ce chasseur… ? Cela fonctionne, je suis prête à tout laisser couler ce soir, même ses manquements envers moi.
“Tu as bien fait” dis-je à nouveau sans toujours préciser de quoi je parle.
Finalement, je l’étreins dans mes bras, la colle sur moi comme un aimant que l’on ne peut retirer. Je ne veux plus la lâcher, comme une mère qui ne veut pas voir son enfant loin de son foyer ou une femme qui verrait son mari partir pour la guerre et qui refuse l’évidence de ne plus jamais pouvoir l’avoir pour elle.
Je suis alors persuadée d’être en train de la perdre, que tout ceci n’est rien de plus qu’une prémisse annonciatrice de rupture entre nous. Je lui tiens la tête avec ma main la plus virile et la force à rester dans le creux de mon épaule.
Elle doit m’appartenir encore un instant, rien qu’un petit instant… Cet moment durera un battement de cil, mais aussi important qu’une page d’un livre d’histoire, il restera à jamais graver en moi.
Puis vient le grand changement, le bouleversement de la logique et de la fin de l’expression de mon amour. Balayé d’un trait par ma nature profonde de dominante qui ne doit en aucun cas perdre le contrôle.
Je la rejette de mes bras et la repousse vigoureusement dans le fond du canapé comme si elle n’était rien à mes yeux. Mon but n’est pas de lui faire mal, mais juste lui faire comprendre que le quart d’heure émotion était bel et bien fini.
“Je veux sa tête sur une pique. Apporte-la-moi. Je veux pouvoir l’admirer tout le long de notre exode.”
Un ordre d’une froideur sans nom qui ne remet en rien en cause tout ce que je pense de mon infant. Toutefois, par cet ordre des plus abjects, je m’octroie également le luxe de lui imposer de détruire un potentiel infant en devenir. Est-ce que je le fais par jalousie ou simplement pour la tester pour voir à quel point elle a grandi… ?
Est-ce qu’elle est déjà assez âgée pour me refuser ce caprice ou bien luttera-t-elle pour maintenir sa proie vivante ? Je m’allonge sur elle, frotte mon nez sur le sien, la foudroie d’un regard de désir de mort mélangé avec celui d’une amante. Macabre à souhait, j’entrouvre ma bouche et en sort mes crocs comme si je voulais la mordre au moindre de ses refus.
“Une fois que ce sera fait, toi et moi, on ira très loin d’ici, que dirais-tu de l’inde ? Alors, je te raconterai tout ce que tu désires… Tu auras carte blanche pour me poser toutes les questions que tu veux me poser et tu as ma parole, j’y répondrai sans la moindre résistance.“
La vengeance auprès de Maria pouvait attendre, d'abord, il fallait consolider ma position des plus précaires avec ma seule et unique Infant...
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Ezvana
Jeu 19 Sep - 20:19
Eliana Fernrok
Je suis une jeune Vampire, vivant aux côtés de ma Maîtresse, de mon amante, de celle qui partage mes Nuits depuis plus d'un siècle. Je continue d'apprendre, de vivre une vie d'errance et de folie, plongeant dans la mélancolie ou la frénésie d'une chasse. Le temps est long quand on est immortel et il faut donc parsemer de plaisir cette Nuit sans fin. Un Prince doit s'éveiller, prendre sa place et régner sur nous, ses serviteurs assidus. On plie l'échine, on se soumet, même quand un membre de notre "famille" à commis des erreurs et que le danger rôde.
Dans l’attente que le couperet tombe, que le visage face à elle se déforme sous une colère tellement froide qu’elle lui brûlerait les ailes, d’un revers acide d’une langue vipérine. Pourtant, rien ne vient, aucun vent sifflant annonçant que le bourreau s’affole. Les yeux observent le visage de la Vampire, détaillent les ridules d’expression pour en capter chaque note. Elle savait combien son attitude pouvait blesser Véra, comme une éraflure dans son ego, de sentir ainsi son Infant s’échapper peu à peu à son emprise. Mais aucune suffisance dans les actions de la jeune Vampire, rien qu’un besoin irrationnel d’évasion, de tâter les confins des obligations pour mieux tordre la corde à son cou. Liberté illusoire qu’elle cherche, qu’elle traque chaque nuit, un besoin irrépressible d’occuper son errance éternelle pour ne pas se pencher sur des questions existentielles qui nuiraient à sa santé mentale. S’élancer à corps perdu dans des expériences qui parfois pouvaient être gratifiantes.
Alors, quand sa compagne l’enserre d’une étreinte puissante, la Sorcière se fige un instant, reste les bras levés et crispés dans une position inconfortable, faisant attention à ne pas renverser le contenu de son verre. Les élans de tendresse pouvaient être rares par moment, comme de l’eau distillée à un assoiffé, même si dans l’intimité, il était plus aisé pour la jeune Vampire de percevoir la tendresse de son Ainée. Battre des cils sans comprendre avant de sentir son cœur flancher, cette chaleur douce et agréable qui remonte le long de ses jambes et se love dans son cœur. Lentement, elle entoure ce corps contre le sien, glisse ses mains sur le dos de Véra, avec une douceur déconcertante comme si le moment allait s’évanouir d’un claquement de doigts. Venir nicher son nez dans le creux de son cou, pour sentir la fraîcheur de sa peau devenir plus chaude à son contact, humer son odeur tel un souvenir qui à jamais restait gravé dans sa mémoire. Un instant suspendu, gravé dans la pierre avec délicatesse. Pendant un temps, elles ne sont plus qu’une seule personne, deux âmes liées d’un amour indicible. Frotter le bout de son nez contre cette peau teinté de cannelle, embrasser du bout des lèvres cette artère qui pulse doucement. Elle pouvait presque entendre ce sang qui coulait dans ses veines, telle une mélopée audacieuse et envoûtante.
Elle l’aimait, Dieu qu’elle l’aimait. Avec son mauvais caractère, cette façon d’être cruelle à son encontre, ses gestes d’affections cachés lors de leurs sessions de jeu, son impétuosité, son ego doublé d’une fierté ancienne qui relevait sa beauté naturelle. Elle était son repère, sa raison de continuer son errance sans fin. Rien n’avait de valeur sur cette Terre, hormis cette présence à ses côtés et elle défendrait corps et âme cette union nocturne.
Puis plus rien. Soudainement elle est repoussée au loin dans le canapé, elle manque de renverser son verre qu’elle pose immédiatement sur la table basse. Replacer une mèche sombre qui c’était envolé devant la puissance refoulée de Vera. Aucune surprise ne se lit sur les traits de la Sorcière, bien trop habitué aux penchants de sa partenaire pour ne pas prévoir un tel rejet. Elle était incapable de disposer de l’affection sans rejeter derrière, comme si elle avait une peur de l’abandon qui la rongeait de l’intérieur. Eliana avait accepté son sort très vite, sachant pertinemment qu’elle ne trouverait pas une relation classique avec elle. Cela existait chez les Vampires, mais Véra était trop ancrée à des valeurs archaïques, à des pulsions infernales qui jamais ne lui laissent le repos. Peut-être parce que c’était plus facile d’être cruel que d’être attentionné.
Pourtant, le regard ne dérive pas de ce visage, est presque effronté alors qu'il se plisse sous des vagues d'émotion à peine contrôlée. Elle-même avait un brin de fierté et elle tenait tête plus facilement à son Ainée. Et surtout des questions qui traversent son esprit. Quelle tête voulait-elle ? Celle de Gabriele ou de Maria ? Le Chasseur restera en vie, pour un temps. C'était sa proie, son jouet. Personne n'avait le droit de le lui arracher des griffes, elle la féline qui avait réussi à potentiellement amadouer un ennemi. De plus, il lui sera utile pour l'avenir. Presque un feulement qu'elle réprime à l'idée de se sentir envahi.
Puis les yeux se braquent sur ses crocs qui semblent la menacer et elle devient alors fébrile. Un pli qui se forme sur son front, cette façon dont l'obsidienne de ses iris semble s'illuminer de l'intérieur. Bouche entrouverte qui laisse un lourd soupire s'extirper, la poitrine se soulève à cause de la respiration devenue heurté. Instinctivement, ses canines s'allongent, deviennent deux dagues qui reflètent la lumière de l'ampoule au plafond. À deux doigts de se laisser aller, de perdre raison et devenir cette servante assoiffée qui quémande toujours plus de sensation. L'envie de tendre son cou dégagé de sa longue chevelure, juste pour sentir la douce morsure électriser ses sens.
- Gabriele restera en vie le temps qu'il m'est utile, jusqu'à ce que Maria soit morte. Ensuite, je t'offrirais leurs deux têtes comme tu le désires. Tout pour te satisfaire.
Voix langoureuse, qui caresse les tympans avec une sensualité désarmante. Un charme naturel de ce corps en ébullition, de cet esprit façonné par les envies brutales d'une Vampire en demande qui tente tout de même garder une raison. Il était si facile de libre cours à ses envies, mais elle n'en démordrait pas. La vie de sa proie est entre ses mains et celui qui le touchera subira son courroux. Elle recule, s'adosse au canapé, pour mieux s'offrir. Cette façon dont la pointe de sa langue humide caresse ses canines avec envie, cette gorge pâle presque offerte sur un plateau de marbre. Cette main qui remonte le pli de la robe et dévoile des bas dont la dentelle orne une cuisse. Peau laiteuse qui promet une perforation facile, qui ravira les canines sensibles de sa partenaire. Agneau aux dents trop longues qui se laisse amadouer.
- Et je te suivrais où tu voudras, sur terre ou en enfer, Véra Delijikov.
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Telanie
Ven 20 Sep - 13:12
Véra Delijikov
Je suis une vampire de 357 ans, d'origine russe, cela fait des siècles que je parcoure l'Europe. Pour une femme de ma race, je suis plutôt sympathique, mais aux yeux d'un humain, je suis le pire fléau sur terre. En réalité, tout mon monde tourne autour de la cruauté, alors pourquoi ne le serai-je pas moi-même ? Pour faire plaisir à mon infant ? Parfois, si elle est sage. Pour l’heure, je sais qu’elle ferait de même à ma place. Elle en profiterait, et mon petit doigt me dit qu'un jour, elle aussi s'amusera de son infant comme je le fais avec elle et comme mes ancêtres le font encore avec moi. C'est ma façon à moi de l'aimer comme mes ainés m'aiment. Je le sais. La frontière entre l’amour et la haine est si proche, n'est-ce pas ?
Au sein de mon nid, je suis de la troisième génération. De ce fait, je dois une dévotion totale à deux vampires plus anciens que moi. Je me dois de maintenir la coutume et de faire en sorte que mon infant de 127 ans, Eliana poursuive avec moi nos traditions éternelles. La vérité, c'est que je m'ennuie terriblement et que je cherche encore et toujours une existence à mon éternelle danse. Un grand bouleversement va bientôt avoir lieu, le prince de la ville va s’endormir pour laisser place à un autre antédiluvien. C’est toujours un grand moment de stress pour nous autres vampires quand la passation de pouvoir a lieu entre les trois plus vieux ainés. Cela annonce toujours de grands changements. À ce sujet, je ne suis pas rassurée, car je sais que Mirnov Garvinovitch, le vampire qui m'a étreinte, ne s’est jamais très bien entendu avec le prochain prince. Notre nid est probablement en danger. Est-ce que je vais pouvoir me protéger, moi et mon infant, des torts que mon ainé a pu lui causer ?
Les ainés ont tous les droits sur leurs infants. Seulement voilà, cette vérité s’arrête quand celui-ci grandit, et qu’il est en mesure de se rebeller. Cela demande bon nombre de contacts, bon nombre de raisons valable et un sacré courage qui peut prendre plusieurs centaines d’années. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, c’est pas à pas, privilège après privilège. Il est bien évident que la loyauté est un bien meilleur moyen d’obtenir de son ainée des passes droits que celui de la trahison. Dans notre monde dans lequel les têtes tombent comme les feuilles lors d’une douce journée d’automne, il faut savoir abdiquer pour obtenir, cela au prix de nombreuses années de service rendu.
J’avais fait exprès d’être imprécise sur ma demande de mise à mort. Pourtant, il est clair que ma petite protégée n’a absolument pas les ressources pour venir à bout d’un être aussi puissant que ma vieille amie devenue ennemie jurée. Je parlais donc bien de Gabriele mais c’est là le jeu des masques et des faux semblants. Une microscopique erreur est ma belle et tendre s’engouffre dedans pour affirmer sa position et garder précieusement ses acquis fièrement obtenus à la sueur de son front comme si s’était son droit divin.
Afin de le protéger de moi, elle s’octroie un délai d’immortel, probablement le temps de la vie de cet homme avant que la tête de ma concurrente ne tombe. Je reconnais bien là l’ingéniosité de mon aimé qui ne me refuse rien, mais qui ne me donne pas non plus ce que je souhaite.
Toutefois, j’avais été clair sur le fait que je voulais l’admirer le long de mon exode. Si elle l’a oublié, ce n’est pas mon cas. La menace de mes crocs sont perceptibles par ma précieuse alliée qui devient toute fébrile. Pense-t-elle avoir dépassé mes limites pour le coup de son impertinence pourtant finement jouer ? Sa nature l’emporte, elle sort, elle aussi, ses armes de guerre au cas où je viendrais à déverser ma colère sur ses veines si finement accessible.
Je te connais Eliana, tu aimes quand je te mords au sang. Mais ce soir, ce ne serait pas le bon message que de te donner du plaisir, alors que tu t’octroies déjà des droits que je n’ai pas encore pleinement validés. Je ne vais pas en plus te récompenser pour ton toupet.
Sans avoir conscience qu’elle voulait elle-même le faire, je me mets à feuler moi-même sur sa nuque et sur son oreille. Pour bien lui faire comprendre qu’elle a dépassé les bornes alors qu’elle essaie de me faire passer la pilule avec ses manigances de femme fatale.
Grand diable, ce qu’elle est belle. Comment ne pas craquer quand elle s’adosse au canapé pour se donner à moi ?
-Tss
Dis-je finalement dans un sentiment de défaite envers mon infant. Il n’en suffisait pas plus pour qu’elle comprenne que je venais d’accepter d’attendre le temps qu’il faudra pour que cette tête vienne un jour à moi. Je glisse alors mes crocs acérés sur la nuque de ma chère et tendre pour provoquer le frémissement de ses nerfs coupables de petite trahison.
-Tu vas commencer par me suivre dans mon bain, Eliana Fernrok.
Cette ivresse qui se déverse entre deux corps. Elle me la doit. Comme un verre que l’on accorde à une inconnue dans un bar pour lui faire oublier sa mauvaise journée qu’elle vient de passer. J’avais besoin d’un grand cru, et si j’avais fait d’Eliana ma seule et unique, c'était dans le but de pouvoir la déboucher à ma guise comme un nectar sortit d’une corne d’abondance.
Tout en elle me donnait goût à mon éternelle existence. Alors, je lui saisis la main pour l'entraîner une fois de plus dans mon monde aride dont elle est ma seule source de breuvage. Instinctivement, sans être déjà venu, je la guide avec moi vers la salle de bain. Bien décidé à partager avec elle, ce moment de plaisir que j’ose croire réciproque. J’ai envie d’elle comme jamais, ma colère est bien trop présente ce soir dans mes veines pour que je ne trouve pas un moyen de l’évacuer efficacement.
Comme à mon habitude maladive, je ne suis pas docile, et ne lui demande pas son avis, tellement je la tire avec moi, aussi bien hors de ce canapé que dans les couloirs qui mènent à mon but. Intrinsèquement, j’avais déjà son aval pour qu’elle me suive où je voulais aller, mais ne lui laisse pas vraiment le temps de se lever complétement.
Une fois la porte de ma destination franchie, je plaque ma délicieuse bouteille contre un mur en prenant garde de ne pas lui causer la moindre fissure. D’une main, je glisse le long de ses hanches et de ses formes pour chercher la fameuse étiquette qui glorifie l’âge de son existence. Je finis par abandonner cette quête, car je risque de me perdre à jamais dans ses yeux tant je la dévore du regard. Finalement, je la retourne contre le carrelage mural avec ma brutalité légendaire, et écrase son visage dessus. Je pose ensuite mon nez sur elle et l’appuie tendrement.
-Douche ou bain moussant ?
Lui dis-je en lui laissant le choix de comment je vais la manger. Le temps de sa réponse, j’enfonce mes ongles acérés dans sa peau pour la maintenir et la faire mienne. Ma proie, ma soumise, ma beauté assiégée. Combien de fois l’ai-je déjà attaché ? Je ne les compte plus.
À défaut d’avoir remporté la précédente bataille entre nous deux, je compte bien lui rappeler, dans les prochaines secondes, qui domine dans notre couple et qui va subir sous peu ma passion dévorante.
C’est alors qu’un son intempestif vient gâcher mon plaisir, probablement la sonnerie de la porte d’entrée. Qui ose venir nous déranger à une heure aussi tardive ?
-Tu attends quelqu’un ?
Dis-je pourtant persuader de ne pas avoir été suivi. Toutefois, soudainement anxieuse que nos ennemies soient bien plus futées que ce que je n’espérais d’eux, je me résigne à la relâcher pour qu’elle aille voir de quoi il s’agit. Peut-être devrons-nous prochainement fuir ce lieu sans en avoir goûté ses fruits…
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Ezvana
Sam 28 Sep - 3:51
Eliana Fernrok
Je suis une jeune Vampire, vivant aux côtés de ma Maîtresse, de mon amante, de celle qui partage mes Nuits depuis plus d'un siècle. Je continue d'apprendre, de vivre une vie d'errance et de folie, plongeant dans la mélancolie ou la frénésie d'une chasse. Le temps est long quand on est immortel et il faut donc parsemer de plaisir cette Nuit sans fin. Un Prince doit s'éveiller, prendre sa place et régner sur nous, ses serviteurs assidus. On plie l'échine, on se soumet, même quand un membre de notre "famille" à commis des erreurs et que le danger rôde.
Soupir dangereux à son oreille, ce souffle qui caresse sa peau, la pointe de canines effleurant sa peau d’albâtre. Difficile de ne pas se mordre la lèvre jusqu’au sang pour réprimer le frémissement alors que son corps se tend, se prépare à l’impact de cette morsure tant désiré sur l’instant. Tout son corps l’appelle, phéromones perturbatrices qui lui font fermer les eux un instant pour mieux savourer l’adrénaline dans ses veines. Elle avait tenu tête et voilà que la vipère s’apprêter à se lancer à sa gorge pour lui infuser un poison délétère qui lui ravira les sens.
Mais voilà qu’on la prive de cette prison venimeuse, on lui saisit un poignet et on la tire sans ménagement vers la salle de bain. Cette poigne à son poignet qui est douloureux, sa peau pâle se colorant déjà de rose sous l’emprise. Mais un sourire discret se dessine sur les lèvres de la Sorcière, ravie de cet enlèvement. Comment ne pas être impatiente quand celle qui la séquestre n’est autre que son fantasme vivant ? Une femme puissante, maladroite et impétueuse, cruelle et pourtant un cœur passionné, qui bat pour toutes ses émotions qu’elle étouffait tant bien que mal. Sa beauté altière, son port de tête qui ferait rougir les lignées les plus nobles, cette autorité sèche comme un coup de trique. La façon dont ses lèvres se colorent de rouge à chacune de leurs sessions, ce bruit humide d’une gorgée avalé, ce regard qui vire et devient plus profond, les veines qui parcourent des mains quand elles s’enroulent autour de son cou, de ses membres.
Un râle qui trahit son émoi alors qu'elle est plaquée froidement contre le mur carrelé, qu'une main vagabonde vient parcourir son corps comme pour en dessiner toutes les courbes. La féline se fait ondoyante, ondule sous la caresse. Un rire lui échappe alors qu'elle est retournée brutalement, que sa joue est appuyée contre le mur, l'excitation grimpant en flèche et réchauffant son corps en manque.
- Douche.
Un soupir, presque une supplique. Elle voulait continuer à être ainsi plaqué contre un mur, sentir le corps de Véra contre le sien, sentir sa poitrine s'écraser dans son dos, ses ongles telles des griffes qui laisseront des sillions sur sa peau, pour graver dans sa chair son appartenance. Elle est son Infant, sa partenaire, sa confidente et deviendra l'objet de tous ses désirs. Tant de promesses qui défilent dans les prunelles sombres telle une trame qui jamais ne se défile. Se liquéfier de l'intérieur, le cœur qui tambourine, le désir flambant dans son bassin. Puis une sonnerie retentit.
S'immobiliser, retenir son souffle, comme pour vérifier que ce n'était pas son imagination débordante qui lui faisait un mauvais tour. Mais non, on frappe ensuite à la porte, de façon rapide et sèche. La colère vient flamber dans son corps menu, envenime cette passion dévorante qui venait subitement d'être interrompue. Et la Sorcière n'aimait guère que des bâtons la fasse trébucher.
Mouvement sec alors qu'elle se dégage de la présence de sa tendre, marcher d'un pas vif mais discret vers cette porte d'entrée. Jeter un œil dans le judas en entendant son palpitant résonner à ses tempes. Avaient-elles été suivis ? Avait-elle failli à son rôle et avait entraîné son Ainé dans une chute inarrêtable ? Un visage qui apparaît, une chevelure blonde. Les contours d'une femme qui semble agité et qui frappe à nouveau à la porte dans un air impérieux. Soupirer en collant son front contre la porte, la main sur la poignée. Attendre quelques secondes alors qu'elle reconnaît l'intruse et que la tension retombe d'un cran. Elle aurait pu égorger n'importe qui sur une impulsion.
Ouvrir la porte avec une mine sombre, de quoi décourager les plus téméraires. Pourtant la jeune femme sourie nerveusement en voyant Eliana, se frottant le bras avec trop d’insistance.
- Anna, je t’avais pourtant dit de ne pas venir de ton propre chef.
Le ton était sec, autoritaire. Chassé au loin la douceur et la candeur, elle était dorénavant une femme inflexible. Une main sur la hanche vient appuyer son changement de personnalité.
- Je sais Eliana, mais j’étais dans le coin et je m’étais dit que je pourrais passer en coup de vent tu vois.
Les yeux sombres se plissent, détaille ce visage ou le mascara avait coulé et où les pommettes étaient bien trop rouge. Il était évident qu’elle avait pleuré et qu’elle semblait désorientée, un peu hagarde. Mais le besoin terrible de trouver la Vampire devait être impérieux pour se mettre dans un tel état.
- Tu veux dire que tu m’as cherché dans les autres appartements avant de venir n’est-ce pas ?
La blonde qui se mord la lèvre, prise en flagrant délit, avant de hocher la tête trop sèchement, comme si une punition terrible allait s’abattre. Elle ne connaissait que trois antres, plus serait dangereux. Elle n’était qu’un tas de veine ambulant qui ne méritait pas plus de considération. Autrement, elle aurait pu devenir une gêne. Saisir cet avant-bras avec vélocité, la faire rentrer dans l’appartement le plus vite possible et sans ménagement, quitte à la blesser dans le geste.
Celle-ci trébuche, mais se ressaisit aussitôt en voyant Véra approcher. Pétrifier comme si elle voyait une lionne défendre son territoire, elle qui n’était qu’un chaton aux griffes épointées.
- Assis.
Le ton était sec et sans appel. L'habitude de se faire obéir avec cette Humaine qui s'exécute en tenant son petit sac à main contre elle. La Sorcière elle, se retient de ne pas exploser et de s'acharner sur le corps de cette femme qui venait interrompre une scène tant attendue. La douche serait pour plus tard.
- Anna fait partie de ses Humains qui se sont vendus au Vampires. C'est un objet qui se laisse vidé par ceux de notre espèce juste pour avoir du venin dans les veines qui les dopes ou les shoots. Certains le font contre de l'argent. Mais ce n'est pas son cas.
Sourire mauvais qui laisse apercevoir l'émail des dents blanches, les yeux noirs parcourant les avant-bras parsemés de petites cicatrices rondes, vainement camouflé par les grattements intempestifs de l'humaine. Aucune compassion, aucune chaleur dans les paroles de la Vampire qui ne considère cette personne que comme une poche de sang ambulante, ne s'embarrasse pas de manière quitte à écorcher les oreilles et l'esprit de la junkie. Ils étaient pratiques ses Humains, quand on se laisse déborder par ses errances nocturnes et que l'on était en manque, ils étaient toujours prêts à offrir une veine. C'était plus discret, plus facile d'accès.
S'approcher du canapé, faire le tour tel un prédateur qui tourne autour d'une biche avide et tétanisée. Se pencher en avant alors qu'elle se retrouve dans le dos de Anna, repousser une mèche de cheveux pour dégager l'arc du cou. Relever son regard vers Véra et hausser un sourcil sombre.
- C’est un imprévu, certes. Mais on peut aussi s’en servir et s’amuser un peu. Au pire, elle ne repartira pas d’ici. On peut la punir de nous avoir interrompus, aussi.
L’humaine sursaute, mais une main ferme appuie sur son épaule avant de caresser la peau offerte, claquement de langue pour la tenir en laisse. L’Humaine soupire, la langue balayant sa lèvre inférieure en tremblant, comme si un arc électrique la maintenant en vie et lui faisait perdre raison. Après tout, elle pouvait bien mourir pour sentir des crocs s’enfoncer dans sa chair, pour percevoir le venin qui fouette ses veines et la ronge de l’intérieur alors qu’elle plane en surfant sur une vague d’orgasmes à répétition. Inconsciente drogué qui ne prenait pas en compte les risques de deux Vampires dans la même pièce, capable de juste lui tordre le cou pour ne qu’elle ne puisse jamais dévoiler leurs présences.
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Encore une autre danse, dans cette valse sans fin. (+18)