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LE TEMPS D'UN RP

Cor ignis et venis rubicundus

Nara
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Univers fétiche : un peu de tout, en ce moment préférence pour le fantasy/magique
Préférence de jeu : Les deux
Valise
Nara
Dim 8 Sep - 22:30
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
France, frontière italienne, époque actuelle.
Lola Raibauda, 25 ans, ingénieure informatique, a toujours tout rationalisé. Passionnée par les légendes en tout genre, elle ne croit pourtant absolument pas au surnaturel, et prend donc un malin plaisir à aller se promener dans les lieux supposément hantés.

Jusqu'à ce qu'elle se rende compte que la magie n'existe pas seulement dans la fiction.

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Nara
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Nara
Dim 8 Sep - 22:33

Lola
Raibauda

J'ai 25 ans et je vis dans la périphérie de la ville de Gap, France. Dans la vie, je suis ingénieure informatique et je m'en sors pas trop mal.

Tête brûlée. ♦ Ne croit pas au surnaturel. ♦ Sa curiosité la perdra.
Lola avait toujours été fascinée par les contes, les légendes, et les croyances en tout genre qui composaient l’Histoire de l’humanité. Avoir grandi entre une mère ingénieure mécanique et un père neurologue, dans une famille qui privilégiait toujours la science, les preuves, avait été un terrain propice pour développer sa curiosité qui, à l’âge de 25 ans, était comme une soif inextinguible.

L’un de ses passe-temps était d’explorer les lieux abandonnés. L’urbex l’avait attirée depuis très jeune, depuis que ses cousins, plus âgés qu’elle de cinq ans, l’avaient amenée avec eux lors d’un repas de famille, pour visiter la ferme abandonnée du village, un soir. Elle n’avait que dix ans, et ses cousins avaient pris le soin de la terrifier… Mais pas pour longtemps. Suite à cet événement, la jeune fille s’était naturellement plongée dans toutes les émissions de paranormal, toutes les lectures de fiction horrifique qu’elle pouvait, puis, avec la démocratisation et l’évolution d’internet, dans les creepypastas - qui avaient son coeur.

En grandissant, elle avait pris l’habitude de rationaliser, de comprendre toutes les origines des choses qu’on pensait paranormales. Elle avait toujours été la tête brûlée de son groupe d’amis, celle qu’on envoyait vérifier dès qu’il y avait un bruit étrange, celle qui avait fait tous les challenges stupides et enfantins comme essayer d’appeler la Dame Blanche, ou les démons, et elle avait même déjà joué avec une table ouija, pour un défi lors d’une soirée.

La flèche avait bougé, d’ailleurs. Mais elle était certaine d’avoir poussé la flèche par inadvertance. Après tout, l’alcool n’aidait pas dans ce genre de cas.

Quoi qu’il en était, Lola avait décidé d’aller explorer une vieille abbaye. Oscar, l’un de ses trois meilleurs amis, avait dégoté des coordonnées, et lui avait proposé d’aller y faire un tour. Naturellement, Chloé, et Alexandre n’avaient pas voulu les accompagner, terrifiés par ce qu’ils pourraient trouver et surtout, terrifiés par l’ambiance d’une ancienne abbaye, perdue dans la forêt. Elle se situait quelque part, dans les Alpes, éloignée de tout. Le petit groupe était habitué du camping, alors prendre un week-end pour y aller n’était pas un problème pour eux, quitte à prendre deux jours pour marcher et revenir.

Cela dit, le matin du départ, Oscar dut décommander. Lola ne voulait pas repousser l’expédition, et elle profita du Soleil pour y aller malgré tout. Comme d’habitude, lorsqu’ils partaient pour un lieu comme celui-ci, elle prit du matériel pour faire un petit vlog pour leurs amis. C’était un petit rituel, et d’une certaine manière, ça leur permettait de les accompagner.

Le lieu était immense. Des centaines de mètres carrés, qui avaient visiblement déjà été explorés. Des murs gigantesques, des pierres anciennes, des vitraux encore en bon état pour certains, et la nature qui reprenait ses droits par-ci, par-là.

« Ok, Oscar, tu as eu une idée incroyable, faudra qu’on revienne, » lança-t-elle à la caméra. « C’est super grand, et faudrait tellement que vous puissiez sentir les vibes de l’endroit !! Maintenant qu’on a fait un tour de la zone ouverte, j’ai trouvé un passage pour descendre. Je sais pas encore si c’est des tombeaux, des caves ou des sous-terrains, mais y’a définitivement un sous-sol. »
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Basalte
Lun 9 Sep - 0:07

Abbaye abandonnée
L'Abbaye, de mémoire d'Homme, s'était toujours dressée là. Perchée au coeur des montagnes, entre les pins & les cyprès, les genévriers & les chanterelles que l'automne faisait poindre en marées de feu, l'on disait l'endroit posséder un air particulièrement pur. Prompt à la contemplation, au recueillement. Les cieux d'un guède à faire l'orgueil des provençaux, intouché - quand le mistral s'en venait essuyer le front des travailleurs, passants, et pieuses âmes aux pieds du Divin amassées, récompensant les marcheurs pour leur prouesses. Celles de leurs mollets échauffés, et celles de leurs coeurs avivés. Chassant les nuages, promettant un soleil de plomb, que les immenses arbres & la fraîcheur ambiante caressaient en un si doux compromis. Un endroit hors du temps, de la civilisation à bien des égards que trop fausse. Trop bruyante, trop rapide...

Elle n'avait jamais été de celles, pourtant, dans toute sa beauté, que les cathares en leur temps auraient réprouvée. Nul faste ; nul commérage à son propos, aussi loin que l'on s'en souvienne, nulle même histoire fantasque que le secret d'ordinaire suscite, à laisser l'imaginaire divaguer. L'on se souvenait seulement, ou du moins pouvait-on encore en voir les stigmates, d'un incendie qui avait fait s'effondrer la chapelle - ne laissant que des ruines au calcaire marqué par la suie & aux tuiles presque réduites à l'état d'ocre.


Mais les anciens racontaient à qui écoutait encore. Ils racontaient, à ceux-là, comme un devoir de mémoire, leurs jeux enfantins en leur temps. Comment à la lueur de leur candeur & de leur liberté débordante ils grimpaient les kilomètres à travers la forêt dense. Comment, leurs genoux écorchés parfois, les mains endolories par les aiguilles de pins glissantes, ils pouvaient encore goûter au fruit de la vie ; à ces bonheurs si uniques. Des habitudes de vivre que les Hommes, dans leurs imperfections, avaient laissés s'étioler. Disparaître ; couler comme la craie que l'on détrempe sur un tableau d'école, ou comme le sang des guerres Napoléoniennes ayant abreuvé le sol.

C'était là leur malédiction. L'oubli progressif de ce qui avait été, quand pourtant même la plupart d'entre eux s'accrochaient au passé comme au fanal d'une barque perdue en haute mer. Jurant que tout était mieux avant, et que la génération qui s'en venait avait été dépossédée de valeurs essentielles. Génération après génération ; moeurs évolutives après moeurs évolutives. Ils ne savaient rien ; ils imaginaient seulement. Transmettaient leurs croyances, leurs rêves et leurs fantasmes à ceux qui étaient venus après, jusqu'à ce le véritable sens des Premiers mots soit perdu, et que la vie des éphémères ne se cristallise en contes, en légendes...

Les humains ne changeraient pas. Resteraient immuables...

Tout comme l'Abbaye demeurait immuable, stoïque. Gardienne d'histoires que seules les pierres racontaient encore, à voix basse... Dans le secret des traces de burins que les artisans avaient laissées, les sentiers de jadis creusés par l'habitude, et que la nature avait revendiqué de sa main éternelle. Et l'on aurait presque pu entendre, en évoluant dans les couloirs aux dalles conquises par la mousse & les herbes folles, les paroles des religieux qui devaient vivre ici. Imaginer les vêpres être psalmodiées. Deviner, rêver d'immenses potagers & des plantes médicinales à foison, au coeur du cloitre, aujourd'hui d'un chaos de verdure sans nome. Entre les ronces aux mûres sauvages & le lierre rampant. Les fenêtres gothiques, d'un beige chaud, délavé, effritées par endroits, courues d'épaisses et vigoureuses vignes.

Le réfectoire où tables & chaises étaient encore là, à décrépir magnifiquement. Comme un rappel et une preuve supplémentaire du côté temporaire de la vie, mais éternelle de la pierre. Fière, un vaisseau d'à travers les âges...

Et les âges changent... Ils évoluent, bougent... Les ruisseaux se forment sur des siècles. Les forêts poussent dans la quiétude de ce qu'il s'y joue sur des décennies.

Mais la terre, elle, est capricieuse, et craque parfois sous le poids de sa propre existence au hasard de la vie, et peut en une nuit seulement faire s'écrouler ce qui mille ans durant avait existé comme si cela n'avait jamais été.

Peut, en une nuit seulement, provoquer une glissement de terrain et mettre au jour ce qui jusqu'à lors avait été soustrait aux regards. Emportant avec lui les tuiles, les pierres, la poussière et les crucifix anciens plus loin dans la vallée.

La jeune femme avait-elle seulement idée de ce qu'il s'était déroulé ici ? Avait-elle dans sa fougue seulement conscience de sa découverte ?

Devant elle une partie des ruines de l'ancienne chapelle avaient ruisselé entre les pins jusqu'en contrebas, provoquant un nouvel écroulement de la bâtisse. Ce qui fut un autrefois un terrain plat s'était transformé en une sorte de combe ; la charpente absolument pourrie, vermoulue, s'était effondrée de façon hasardeuse et la pierre, par le plus grand des miracles, était venue consolider l'assemblage plus que précaire. La ruine était impraticable, mais Lola pouvait y discerner d'anciens escaliers relativement accessibles, au-dessus du toit de fortune qui menaçait à tout moment de tomber et d'en bloquer l'accès. Combien de temps cela tiendrait-il ? Était-elle sûre de pouvoir seulement revenir ? Qui l'aiderait à déblayer, et à qui irait la gloire de la découverte ? Dans combien de temps ? Et ce lieu si unique, si isolé, magnifique et un paradis pour les urbexeurs, ne deviendrait-il pas une attraction populaire ? Ne perdrait-il pas toute son âme, et ce qui fait l'essence de l'exploration... ?

La décision lui revenait.
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Lun 9 Sep - 16:07

Lola
Raibauda

J'ai 25 ans et je vis dans la périphérie de la ville de Gap, France. Dans la vie, je suis ingénieure informatique et je m'en sors pas trop mal.

Tête brûlée. ♦ Ne croit pas au surnaturel. ♦ Sa curiosité la perdra.
Les escaliers escarpés que Lola emprunta la conduisit dans un couloir de pierres bas et étroit. Lampe torche allumée, l’endroit était humide, froid, et elle croisa la route d’un bon nombre d’insectes et de rats, avant de voir la lumière extérieure. Le tunnel donnait en réalité sur une ruine, qui lui permit de ressortir sur un flanc du bâtiment principal.

Mais un peu plus loin, près d’une pente, elle remarqua un bout de terrain accidenté. Naturellement, elle s’y dirigea, sous les cris des oiseaux et les bruits environnants de la forêt qui vivait tandis que le Soleil déclinait lentement à l’horizon. Si Lola était du genre à n’avoir peur de rien, ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle agissait de façon inconsciente. Au contraire : elle savait mesurer les risques.

Autant elle n’avait pas la moindre crainte quant à l’existence potentielle d’un fantôme qui pourrait lui vouloir du mal dans ces ruines, autant l’idée d’entrer dans un lieu qui pourrait s’écrouler sur elle à n’importe quel moment alors qu’elle était seule et isolée était clairement quelque chose à ne pas prendre à la légère.

« Je suis pas sûre que tout ça soit super stable… Ca a l’air de s’être cassé la gueule il y a pas très longtemps. Mais je crois que je vois une porte, par-là. »

La bâtisse à moitié écroulée cachait effectivement une porte qui semblait mener vers les profondeurs, encore une fois. Cependant, les pierres ici n’avaient pas l’air d’être exactement les mêmes. Cette partie semblait plus récente que l’abbaye, probablement pas du même siècle. L’avantage d’avoir une doctorante en archéologie dans leur petit groupe d’amis, c’était que Lola avait appris plein de choses, notamment sur la façon d’analyser les lieux. Elle le faisait toujours de façon très grossière, mais c’était mieux que rien.

Après un petit tour autour des ruines, le regard de la rouquine s’illumina. Elle se précipita vers un bout de pierre sur lequel elle venait de découvrir un bout d’inscription.

« Ok les gars. C’est une crypte. Je sais pas de qui, de quoi, mais croyez-moi bien que je vais trouver un moyen d’y descendre. Je pense que si je dégage un peu un chemin, ça devrait aller. »

Elle posa la caméra sur un point stratégique pour avoir les mains libres et enfila des gants. Elle restait méthodique et prudente tandis qu’elle s’approchait de la porte condamnée, déblayant ce qu’elle pouvait. Une fois devant la porte, elle s’immobilisa. Sourcils froncés, elle se tourna vers la caméra, l’air visiblement interrogatif, et partit la récupérer.

« Je sais que vous pouvez pas le sentir, mais c’est trop marrant, il y a comme un courant d’air qui vient de la porte. C’est bizarre, c’est un lieu fermé pourtant. Il doit y avoir une autre ouverture ailleurs, un soupirail ou un truc comme ça je pense. Je pense que j’ai réussi à débloquer la porte, mais de toute manière le bois est tout bouffé. Un coup de pied et elle n’existe plus. »

Caméra dans une main, lampe frontale allumée, elle tenta de faire bouger la porte… Et les gonds lâchèrent tout bonnement trop abîmé par la rouille. Lola agissait doucement, et regarda autour d’elle. Rien ne semblait bouger, elle pouvait s’enfoncer dans le couloir qui ne descendait pas autant que ce qu’elle pensait.

Cependant, autour d’elle, la jeune femme remarqua un tas d’artefact anciens, des effigies, des symboles qu’elle ne connaissait pas gravés sur les murs. Elle filma avec attention, curieuse, et elle avait surtout hâte d’avoir les retours de Chloé.

Malheureusement, Lola était tellement concentrée sur les décors probablement rituels sur les murs qu’elle ne vit pas une irrégularité au sol, et trébucha. Elle se rattrapa de justesse contre un mur, mais sa main glissa contre un coin tranchant d’une pierre. Elle jura, observa ses doigts qui devinrent rapidement rouges, et soupira.

« Tout va bien, je me suis un peu coupé la main. C’est ça de pas faire gaffe, les enfants, » plaisanta-t-elle en posant sa caméra.

Elle laissa rapidement son sac glisser de ses épaules pour en tirer sa trousse de secours et désinfecter sa blessure, avant de faire un bandage rapide. Une fois sa main sécurisée, elle se remit en route. Le caveau semblait plus grand que ce qu’elle avait imaginé, et surtout, plus profond. Elle tomba sur une nouvelle porte, plusieurs mètres plus loin. Une porte barrée de l’extérieur.

« Regardez, c’est marrant. Normalement on met des verrous à l’intérieur des pièces, pour empêcher des gens d’entrer. Là, c’est plutôt fait pour empêcher de sortir. Sauf que c’est un tombeau. C’est génial. J’pense que la personne qui a été enterrée, ou emmurée ici avait été prise pour une créature, un truc comme ça. J’serais pas surprise de trouver des pièges à l’intérieur, » rit-elle.

Cela dit, c’était bien la première fois qu’elle tombait là-dessus. Et malgré le fait qu’elle n’avait pas peur du surnaturel, l’idée que l’endroit avait peut-être été une sorte de prison lui traversa l’esprit.

Mais ça ne l’empêcha pas d’enlever la barre de sécurité qui maintenait la porte fermée.
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Lun 9 Sep - 19:04

Crypte abandonnée
« Lum-n rubet cum intrav-ris urb-m mortu-rum », gravé dans la roche de l'encadrement, comme un avertissement.

Il faudrait à la jeune aventurière bien des efforts pour dégager la voie, chaque pierre brisée, chaque morceau de mortier agrégé pesant son poids ; maculant ses fines mains gantées d'une poussière qui l'était tout autant. Le vent paisible du plein de l'été apportant à ses narines le parfum des résineux, de la terre, et celui de ses poumons commençant peut-être à brûler - l'atmosphère chaude et sèche. De son propre sang peut-être, vague touche métallique de ses sinus irrités.

L'un après l'autre, les blocs seraient déplacés, cognant les uns contre les autres, claquant de sons lourds & denses lorsque elle les déposerait sur le côté. Frémissant d'un toucher rugueux, quand ils glisseraient jusqu'à s'immobiliser finalement. Les bras de la rouquine échauffés & le coeur à pulser de vie, de bien-être. Fallait-il davantage que de ces bonheurs simples ? Ceux de faire, de vivre libre - d'écouter ses propres envies.

La porte, quant à elle, n'opposerait aucune résistance. Tout au plus une vilaine surprise, lorsque Lola se retrouverait à l'avoir dans les mains et aurait, à la soupeser, autant d'informations sensorielles instantanées lui indiquant l'état des lieux. Le bois creux, léger, sonnant presque comme le corps d'une vieille guitare mouillée. Un coin inférieur tomberait en morceau sitôt posée, et un autre, supérieur, craquerait sous le choc, en révélant toutes les fibres bouffées par les insectes et les intempéries.

Elle pénètrerait ainsi au coeur des ruines enfouies, l'odeur de renfermé curieusement peu si prégnante. L'atmosphère plus humide, fraîche. Un pan de champignons ayant point d'entre les pierres que le mycélium avait bouffé, quand à une paroi semblant avoir été creusée du salpêtre s'était développé. Le sol jonché de saleté, de racines courant entre les dalles et s'épanouissant du chaos, dans un ordre qui pourtant était celui de la nature. S'enfonçaient, pour surgir plus loin et soulever d'autres dalles comme une main sortant de terre. Il y aurait également tout un tas de vieilleries, de bougeoirs & leurs bougies presque calcifiées par le temps, grises de poussière, en passant par ce qui avait sûrement été des livres à la couverture de cuir. Des Bible ou autre recueils, dont seule subsistait, pour certains, une sainte croix d'argent noirci.

Ici, des supports pour torches. Là, des tentures dont il ne restait plus que les couleurs & les fils d'or. Le tissu tout bonnement mité, dévoré, qu'un seul touché aurait pu faire se décomposer en un instant. Et tout au long des murs, d'anciennes inscriptions mêlant un langage aux caractères inconnus & du latin. Des symboles alchimiques pour certains, reconnaissables des profanes, eurent-ils été curieux. D'autres inédits, rêve des linguistes. Des croix...

« Quantus tremor est futurus- ... -quando Judex est venturus », « Pro salute omnium, pretio vitae nostrae, officium », « Cor ignis daemonium quod inextinguibile »

Un miroir, brisé, sulfuré, gisant dans un coin de la pièce. D'autres encore, moins visibles, dans les décombres & la végétation. Un lourd pot, qui si Lola s'aventurerait à l'ouvrir révèlerait quelque matière noire solidifiée, comme du poix fossilisé, et qui bien vite lui apparaîtrait avoir coulé sur le sol. Figé à jamais.

A mesure qu'elle progresserait, l'ambiance se ferait de plus en plus froide, et elle le sentirait jusque dans sa chair lorsque sa main s'ouvrirait à l'apex d'une roche tranchante - s'ensuivant directement après l'intense pincement une sensation de brûlure caractéristique. Sa paume comme ses doigts se maculant de sang, et quelque gouttes commençant d'ores et déjà à perler, abreuvant la pierre à ses pieds.

Ploc... ploc... ploc...

Ploc, ploc, ploc...

Le son humide des gouttes s'écrasant s'ajoutant au son de sa respiration, de son coeur battant dans ses tympans d'avoir eu si peur de trébucher, dans ce tombeau isolé où l'acoustique était parfaite. Celui de ses pas résonnant parfaitement. Un endroit de recueillement, de tranquillité, si seulement tout ici ne respirait pas un mysticisme inquiétant.

Et, au-dessus de la porte barrée, à nouveau... « Lumen rubet cum intraveris urbem mortuorum »

Mais la nature de la rouquine était ce qu'elle était, ainsi retirerait-elle la lourde barre d'acier corrodé, ouvrirait la porte aidée par l'idée d'un appel d'air...

Et découvrirait là une immense salle baignée dans les ténèbres, d'un noir absolu dans les coins les plus éloignés donnant une impression de vide, à l'exception d'un faisceau de lumière tranchant l'épaisse atmosphère souterraine, provenant d'un trou creusé dans la roche, à sa gauche. Elle y devinerait rapidement, et plus encore au passage de sa lampe, des miroirs salis & sulfurés - noircis par le temps et le climat, mais permettant encore à la lumière de la surface de s'acheminer jusque là. Jetant sur un autre miroir plus poussiéreux, terne et opaque, sa pâleur chaude. Et de là un autre, que la saleté et l'état ne permettaient pas de refléter à son tour la faveur du Soleil. Elle pourrait en voir d'autres encore, une dizaine d'entre eux, aussi sales, noirs & aux cadres d'acier rongés par le temps les uns que les autres. Immobiles, gardiens orientés, tous, vers le centre de la pièce - où au plafond un énième miroir, intact, était dirigé vers ce qu'il semblait être une lourde, lourde table de pierre juste en-dessous.

Des centaines de bougies pétrifiées, en partie fondues, leur cire ayant trouvé un chemin au creux des sillons intentionnellement gravés dans le sol, en ce qui était de grands cercles & figures géométriques, des runes, des sigils, avec pour centre ce qui apparaissait avec le temps de plus en plus comme un sarcophage scellé.

Le miroir au plafond reflétant quasiment parfaitement, exit ces même taches noires que le soufre naturel de l'air avait provoquées, la lumière ambiante au-dessus. Révélant les inscriptions marquées, burinées à la main, et coulées d'argent noirci. Une grande croix sainte ornée de symboles ésotériques inconnus pour certains, reconnaissables pour d'autres. Et un épitaphe mêlant latin & cette langue oubliée aux caractères indéchiffrables.

« Rex tremendae majestatis
Qui salvandos salvas gratis
Salve nos fons pietatis

Rex tremendae majestatis
Qui salvandos salvas gratis
Salve nos fons pietatis
Salve nos fons piatatis

🜛

Damnata
invisus
ubique
ab omnibus
ad infinitum »


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Mar 10 Sep - 20:20

Lola
Raibauda

J'ai 25 ans et je vis dans la périphérie de la ville de Gap, France. Dans la vie, je suis ingénieure informatique et je m'en sors pas trop mal.

Tête brûlée. ♦ Ne croit pas au surnaturel. ♦ Sa curiosité la perdra.
Lola ne pensait pas réussir à ouvrir la porte. Pourtant, la lourde barre n’était pas attaquée par la rouille, et n’était pas grippée non plus. Elle glissa relativement bien, permettant à la rouquine de la retirer malgré sa main endolorie. Elle contrôla les murs encore une fois, leva le regard vers le plafond pour s’assurer que ses gestes ou l’ouverture de la porte ne fragilisait rien.

Puis elle finit par tirer la porte. Elle peina un peu à cause de son âge et de l’humidité des sous-terrains, mais elle s’ouvrit malgré tout suffisamment pour que Lola puisse s’immiscer dans l’interstice. Son coeur rata un battement lorsque le faisceau de sa lampe fut reflété par un miroir sale, auquel elle ne s’attendait pas. Elle poussa un petit rire et tourna la caméra vers son visage.

« J’ai eu peur de mon reflet. Enfin du reflet de ma lampe. Y’a plein de miroir ici, je me demande pourquoi, Chloé si jamais t’as une explication, je prends. Des fois que le mort voudrait se refaire une beauté, je suppose. Ou alors c’était au cas où il se réveille, il aurait vu son reflet dans un miroir, ça lui aurait fait peur, et il serait re-mort. »

La laisser seule, c’était aussi laisser libre court à son esprit pour divaguer et imaginer des choses insensées. Quoique, finalement. Elle éteignit sa lampe pour comprendre d’où venait l’autre source de lumière. Elle avait beau ne pas être inquiétée par les fantômes, le lieu avait quand même une aura inquiétante, et le jour déclinait de plus en plus. D’ici deux heures, elle ne verrait plus rien et serait obligée d’installer son bivouac.

Rallumant sa lampe après avoir remarqué le trou, elle prit soin de bien filmer toute la zone.

« L’autre raison que je vois pour les miroirs, c’est peut-être pour apporter un point de lumière. Si celle qui vient de ce trou se reflète dans un miroir, orienté correctement, elle se reflètera encore, et ainsi de suite. »

Mais ce qui l’intéressait, c’était ce qui semblait être le tombeau, au centre. Tout en pierre, majestueux, une longue épitaphe en latin qu’elle ne comprenait pas… Elle se sentait irrémédiablement attirée par la pierre - sa curiosité, sans aucun doute.

En réalité, elle n’avait pas remarqué un nom, gravé dans la pierre. Elle ne savait pas que plusieurs siècles auparavant, l’église avait mandaté une femme pour diriger les travaux de ce caveau. Une femme qui, par ailleurs, avait été noyée, peu de temps après, déclarée coupable de sorcellerie par un tribunal officieux.

Si Lola avait observée attentivement la base du tombeau, elle aurait peut-être remarqué, à moitié dissimulé par un peu de mousse et beaucoup de poussière, des lettres gravées. Des lettres qu’elle avait pourtant tellement l’habitude de tracer, étant donné que c’était son nom de famille.

Mais tout ce qu’elle constata, alors qu’elle caressa légèrement la pierre, ce fut une douleur fulgurante, comme si quelque chose aspirait sa main, l’attirait irrémédiablement vers l’intérieur du sarcophage toujours fermé. Le coeur battant la chamade, elle retira précipitamment sa main dans une grimace, lâchant la caméra par inadvertance.

« Ah bordel ! »

La sensation de brûlure mordait sa main violemment, et lorsque la lumière de sa lampe frontale éclaira sa main blessée, Lola constata avec stupéfaction que son bandage blanc prenait une teinte pourpre. Loin de la terreur que beaucoup auraient ressenti à ce moment, elle était surtout en pleine interrogation quant à ce qui pouvait provoquer ce phénomène. Une sorte de matière aimantée qui attirait le fer de son sang ? Non, c’était tiré par les cheveux. La rouquine replaça une mèche qui s’était échappée de son chignon serré derrière son oreille et de ses deux mains se mit à pousser le couvercle de la tombe. Elle ne resterait pas sans réponse.

Pourtant, il était fort probable qu’elle n’encaisse pas la réalité, qui pour elle n’en était pas une. Le seul moyen pour ouvrir un tombeau comme celui-ci n’était autre que le pouvoir du sang - surtout un sang comme le sien. Et en poussant de ses deux mains, un peu du sien s’étala sur la pierre, tandis que la sensation d’attirance s’amplifiait dans sa main, la douleur s’intensifiant aussi.

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Mar 10 Sep - 23:26

Crypte abandonnée
Et lorsque la main de la rousse touchait la pierre, la lumière semblait s'épaissir encore ; se faire plus ténue - comme si un nuage particulièrement dense passait au-dessus du trou donnant à la surface. Ou comme si, dans son exploration, le temps avait filé plus vite qu'elle ne s'en était rendu compte, jusqu'à ce que le soleil, sur le déclin, ne passe derrière les immenses pins & les montagnes de ce paysage sauvage, jetant sur la crypte un voile de noirceur pudique. Car après tout, chaque chose s'expliquait.

Car après tout, la science avait chassé les zones d'ombres de l'Histoire, et démontré que l'esprit critique pointait toujours, toujours, en direction du rationnel. Jamais, depuis que l'Humanité existait, les Hommes n'avaient été plus près de la vérité qu'ils ne l'étaient aujourd'hui, car ils étaient parvenus à dompter les mystères, occire les superstitions comme ils avaient, en leur temps, pourfendu les dragons de leurs peurs. Le pensaient-ils...

La température avait chuté de quelques timides degrés, alors que de sa main blessée comme de l'autre Lola poussait le lourd couvercle, sa plaie brûlant de plus en plus d'être sollicitée ainsi alors que la chair n'avait pu se refermer, et que les nerfs étaient encore à vif, son sang suintant au travers du bandage. Sa peau serait parcourue d'un long frisson, en suite de quoi, alors que la jeune femme poursuivrait ses efforts. De par la douleur, sans doute, penserait-elle, quand ce qu'elle nommerait adrénaline lui donnerait à sentir la chape de pierre gravée bouger de quelques incroyables centimètres, dans un raclement grave et irrégulier résonnant contre les parois du tombeau. Quelques sons secs de terre, peut-être, s’effritant s'y adjoignant subtilement. Peut-être s'en ferait-elle tomber sur les pieds, et avec celle-là une certaine quantité de poussière. Encore quelques efforts et elle le savait, elle parviendrait à ouvrir suffisamment l'étrange sarcophage pour y glisser un oeil.

Plus elle poussait et plus la sensation de brûlure dans sa main s'intensifiait, durant de difficiles, interminables secondes...

Jusqu''à ce qu'elle disparaisse, d'elle-même, en un battement de cil. Ne subsistant plus que la douleur de la blessure elle-même, au moment où Lola parviendra enfin à déplacer ce couvercle d'une centaine de kilos par Dieu seul savait quel miracle. Sa lampe frontale éclairant où son regard se posait, sans doute extatique, excitée. Elle remarquera aussitôt une épaisse fumée noire, lourde, lentement se dégager de l'intérieur. Non point volatile, car elle demeurait cohérente, langoureuse - presque liquide, à l'image d'une goutte d'encre pure, empruntée aux Ténèbres, qui se propagerait en un panache élégant dans la plus limpide des eaux. Coulant jusqu'à ses pieds, soufflée par le discret appel d'air provenant de l'ouverture jusque derrière elle. L'atmosphère se chargeant d'un indescriptible sentiment, alors que l'air se réchauffait curieusement.

Son coeur s'agitant...
Nara
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Valise
Nara
Mer 11 Sep - 11:14

Lola
Raibauda

J'ai 25 ans et je vis dans la périphérie de la ville de Gap, France. Dans la vie, je suis ingénieure informatique et je m'en sors pas trop mal.

Tête brûlée. ♦ Ne croit pas au surnaturel. ♦ Sa curiosité la perdra.
Le fait que la pierre bougea de quelques millimètres au départ suffit à encourager la rouquine pour qu’elle y mette toute sa force. Le bruit du couvercle qui glissait difficilement ajouta une dimension d’autant plus inquiétante au lieu, Mais ça ne sembla pas perturber la jeune femme.

Le souffle court, tant dû à l’effort qu’à la douleur qui rendait sa respiration erratique, elle resta un instant coite, sa poitrine montant et redescendant à un rythme rapide, le regard fixé sur le tombeau ouvert. Elle ne s’attendait à rien d’autre qu’un corps, et peut-être des objets qui auraient expliqué l’intensité de sa douleur, mais elle se trouva seulement troublée.

Elle chercha rapidement sa caméra, et la ramassa pour vérifier qu’elle fonctionnait toujours, avant de la pointer vers l’intérieur du sarcophage, qui semblait pouvoir l’avaler.

« J’ai ouvert la tombe. Je sais, ça se fait pas, profanation, tout ça, mais je sais pas, quand je l’ai touché ça m’a fait super mal, et je voulais voir s’il n’y avait pas… Quelque chose dedans qui expliquerait ça. Et tout ce que je vois, c’est… »

A l’image, on voyait sa main ensanglantée faire des gestes d’incompréhension tandis qu’elle cherchait des mots pour décrire l’obscurité pure. On aurait dit une obscurité qui aurait gagné en densité au fur et à mesure du temps enfermé dans cet endroit, un condensé de noirceur pure, un morceau de la nuit recelée.

« C’est fascinant, » murmura-t-elle.

Bien sûr, même les coeurs les plus braves, face à un événement si peu habituel, s’emballaient. Et celui de Lola ne faisait pas exception. Elle n’était pas terrifiée, mais elle commençait à être mal à l’aise. Le Soleil semblait être tombé, par la petite ouverture elle distinguait la nuit, qui se faisait de plus en plus sombre, presque comme si elle l’avait invoquée.

« Ca me fait penser à l’azote liquide. Mais en noir. »

Et elle avait beau être téméraire, il n’était pas question de la toucher. Son sang commençait déjà à goutter, il fallait qu’elle refasse son bandage.

Basalte
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Valise
Basalte
Mer 11 Sep - 21:23

Lucrezia
Je suis une vampire millénaire et j'ai été libérée par Lola. J'aspire à l'hédonisme, la vengeance & à la domination des mortels et j'aurai ce qui m'est dû. Sinon, grâce à ma chance infernale, je possède une docile humaine au sang grisant & pleine de savoir et je le vis parrrrticulièrement bien.

🜚 Avatar par Ellaenys
« Roi d'une immense majesté
Qui sauve ceux qui en sont dignes
Sauve-nous, source de piété
Sauve-nous, source de piété... »


Si la jeune femme avait été de nature plus prudente, aurait-elle malgré tout pris le risque de pousser la chape de pierre, ultime linceul de quoi qu'il puisse se trouver à l'intérieur ?

Si elle avait seulement été de ces naïfs croyant aux anciennes histoires et au folklore, et qui redoutaient comme fantasmaient qu'en ce monde des forces qui dépassent la compréhension de la science, des phénomènes connus, puissent exister - aurait-elle prêté aux antiques & omineuses écritures quelque maigre considération ? Aurait-elle attendu la sagesse de Chloé, avant de laisser son impulsivité guider sa main ?

Se serait-elle douté du sacrifice volontaire d'âmes pieuses, bonnes, à dessein de sceller pour toujours ce caveau enfoui à des dizaines de mètres sous terre, et avec lui les souvenirs qui gravitaient autour. Aurait-elle brisé ce damnatio memoriae, en passant ses doigts à son propre nom figé dans la roche, et pris conscience de toute la gravité de la situation.

L'épaisse & aqueuse marée d'encre continuait de se déverser en-dehors de ce qui fut sa prison, rejoignant les ombres qui l'appelait, soufflée par la subtile brise derrière l'aventureuse rouquine - y disparaissant, là où la faveur du jour faiblissant reculait. Se regroupant, alors qu'apparaissait au fond du sarcophage les objets qu'il renfermait... Quelques pièces d'un noir profond, comme faites de charbon. Un crucifix de la même matière, sur un lit de parchemins où figuraient de cryptiques inscriptions, remarquablement bien conservés. Trop bien conservés. Un poignard lui aussi d'un noir pur.

Roi d'une immense majesté
Qui sauve ceux qui en sont dignes
Sauve-nous, source de piété
Sauve-nous, source de piété...

Il n'y avait nul roi ici. Nul seigneur, nul sauveur et nulle lumière... A l'exception de ce feu ; ce feu qui brûlait entre ces murs, emprisonné des époques oubliées durant, comme échappé de l'Empyrée, d'une rage & d'une excellence éblouissante. Un éclat déchu tombé du ciel, magnifique, parfait ; rubis divin libéré de ses entraves...

Ce feu dont on avait oublié jusqu'au nom, à l'existence même.

Ce feu, que le sang de la jeune femme avait sorti de sa profonde torpeur, alors que son odeur l'affolait, l'excitait d'une exaltation presque animale, enivrante, et que ses gouttes d'un vermeil délicieux de répandaient dans les ténèbres du sarcophage.

Ce feu que Lola, dans son audace, venait d'éveiller, et qui se ravivait comme un incendie nourri d'oxygène - l'air se chargeant d'une aura toujours plus pesante, comme si l'atmosphère s'emparait de la rouquine, alors

Roi d'une immense majesté
Qui sauve ceux qui en sont dignes
Sauve-nous, source de piété
Sauve-nous, source de piété !


Ce feu, fait de chair pâle et immaculée, parfaite, à la splendeur du plus pur des marbres, dont la main froide se glissait sensuellement à la gorge de la jeune femme de derrière elle, en une prise lente et langoureuse - avec la volonté de pencher sa tête en arrière tout en couvrant sa gorge de sa pleine paume. Ses doigts grimpant d'une même lenteur pour épouser l'angle de sa mâchoire, en appliquant une très légère pression à sa jugulaire paniquée. Une capture totale et terrifiante, dont elle sentait toute la force qu'elle pouvait déployée sous son gant de velours, et qu'une voix plus terrible encore suivra, alors peut-être que la pauvrette tentera de se dégager. Profonde, ronde, toute aussi sensuelle & suave ; d'un timbre grave et féminin promettant la damnation, et pour qui l'on abjurerait ses serments, pour la promesse d'une seule chance de pouvoir en boire les notes, s'en délecter. De ces voix liquoreuses et pareilles au miel, qui commandent, et font des esprits leur féaux.

« Qu'avons-nous lààà... » d'un accent rappelant l'Italien, presque chantant, marqué, suivi d'un petit rire tout aussi terrible - si clair, si brûlant. Si suave & liquide - de ceux dont les succubes même se font pantelantes. Malfaisant, joueur et atrocement lascif. Un rire d'obsidienne aqueuse & de rubis, aux présages sombres & pourtant, pourtant, malgré la terreur pure qu'il pouvait susciter, immanquablement attirant...
Nara
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Valise
Nara
Jeu 12 Sep - 14:09

Lola
Raibauda

J'ai 25 ans et je vis dans la périphérie de la ville de Gap, France. Dans la vie, je suis ingénieure informatique et je m'en sors pas trop mal.

Tête brûlée. ♦ Ne croit pas au surnaturel. ♦ Sa curiosité la perdra.
Si au début, Lola avait été légèrement inquiète que l’azote noire puisse tacher ses vêtements, elle s’était rendu compte que cette matière n’était rien d’autre que quelque chose de volatile – en espérant qu’elle ne venait pas de libérer un gaz toxique qui la tuerait d’ici quelques heures ou quelques jours.

Peut-être que c’était pour cette raison que des gens en faisaient leur métier… Pour que des imbéciles comme elle ne s’aventurent pas dans ce genre de lieu en profanant des tombes qui auraient pu être piégées, pour des raisons diverses et variées.

Presque hypnotisée par le chemin de la fumée, elle ne se rendit pas compte que quelque chose, que quelqu’un, se matérialisait derrière elle. Elle ne capta pas la présence supplémentaire, jusqu’à ce qu’elle sentit sur sa gorge une main fine, douce, et qu’elle entende une voix suave, tout près de son oreille.

Le sol sembla se dérober sous ses pieds, et son coeur lui donna l’impression de chercher à s’échapper de sa poitrine. Elle ne hurla pas pour autant, parce que tout l’air de ses poumons y semblait emprisonné, et en vitesse, son cerveau tenta – en vain – d’identifier la voix qu’elle entendait.

Son corps accepta finalement les ordres, et d’un geste sec et précipité, elle repoussa la présence derrière elle pour faire volte-face et poser son regard déterminé sur l’intru.

« T’es qui ? »

Sa voix, sèche et forte, sembla absorbée par les pierres. Malgré son assurance habituelle, sa posture avait l’air agressive, et il était dès lors évident qu’elle était prête à se défendre. Son regard balaya la pièce, et elle leva les yeux au ciel avant de croiser ses bras en se détendant un peu.

« C’est un coup d’Oscar, c’est ça ? Bravo, c’est vrai que j’étais sûre d’être seule, tu m’as vraiment foutu la trouille, très bonne actrice, très flippante. Oscar, espèce d’enflure, montre-moi ! »

Elle dépassa la jeune femme qui l’avait prise au dépourvu pour aller jeter un oeil dans le couloir du caveau, mais il n’y avait définitivement personne. Elle supposa donc que le but était d’avoir une preuve vidéo de sa trouille grâce à son vlog, donc elle tourna sa caméra, comme si elle interviewait l’intrus.

« Comment vous avez fait pour la fumée noire, là ? Impressionnant, vraiment. »

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