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LE TEMPS D'UN RP

Aux corps et cœurs grands remèdes [ft. DarkStar]

Frida K.
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Crédits : Doll - Kate Blagodatskikh

Univers fétiche : Historique
Préférence de jeu : Les deux
Tournesol
Frida K.
Ven 13 Sep - 21:06
Le contexte du RP
Mise en situation


An de grâce 1557. Au château de Norfolk, le seigneur est gravement malade et aucun médecin n'a su curer son mal. En désespoir de cause, la fille du domaine convoque Hyriel, un mystérieux sorcier vagabond dont elle a entendu vanter les talents de guérisseur. C'est officiellement comme domestique qu'elle le fait admettre en son fief.
Dans l'ombre cependant, l'épouse du seigneur, la sévère confesseure de la famille et le prétendant à la main de la jeune Lady réservent bien des mésaventures au sorcier et à son hôtesse.

Aux corps et cœurs grands remèdes [ft. DarkStar] Grzne_10

DarkStar
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Univers fétiche : Post-apocalyptique, Surnaturels, fantastiques, science-fiction
Préférence de jeu : Femme
Sabrina
DarkStar
Sam 14 Sep - 23:03

Mary Talbot
J'ai 22 ans et je vis à Norfolk, Pays. Dans la vie, je suis une lady et je m'en sors bien puisque j'appartiens à la noblesse. Sinon, grâce à ma malchance, je suis promise à un prétendant et je le vis plutôt mal..

soon
La place de la ville était noire de monde à cette heure. Les marchands itinérants avaient envahi la ville et partageaient les rares places encore disponibles avec les habituels commerçants qui essayaient de garder jalousement le monopole du commerce. Pas question que des étranger viennent leur piquer des clients. C'est entre les étales de poissons, de viandes et de fruits de saison que serpentait Henri Fitzpatrick.

C'était un homme grand, imposant même, mal rasé, à l'air patibulaire, sa joue gauche était barrée d'une vilaine cicatrice, héritée d'un probablement d'un règlement de compte. Il avait tout d'un truand et c'était sans doute pour cela que les gens s'écartaient sur son passage. Mais la réalité était toute autre. Il s'agissait en vérité d'un homme de confiance, envoyé en mission par un membre de la famille qu'il servait et protégeait depuis des années. Il furetait, jetait des regards en biais, voulant s'assurer que personne ne l'avait suivi tout en surveillant que sa "cible" était bien là où on le lui avait indiqué.

Pour sûr, si son informateur lui avait menti, il se chargerait de lui faire passer l'envie de récidiver. Car il était hors de question qu'il échoue dans la mission qu'on lui avait confiée. Le bruit circulait en ville, qu'un vagabond aurait réussi à sauver la vie d'un malade que l'on savait condamné. Bruit qui avait fini par venir aux oreilles de la personne qui venait de l'envoyer dans la plèbe. La famille Talbot vivait en ce moment un véritable enfer. Car la maladie du seigneur ne faisait qu'empirer de mois en mois alors qu'il n'avait pas même cinquante printemps.

Perte d'équilibre, asthénie soudaine, propos confus et hémorragies inexpliquées, symptôme de grippe, tous ces maux sans queue ni tête comme le soulignait le médecin de la famille Talbot, constituaient le quotidien de James qui n'était à présent plus que l'ombre de lui-même. Tisanes, traitements par saignées, prières, jeûnes...rien n'y faisait, l'état du duc déclinait de plus en plus, on murmurait même qu'il ne passerait pas l'année. En désespoir de cause, une personne proche du duc avait décidé de son côté de tenter de trouver une autre solution pour sauver la vie du seigneur. C'est justement sur ordre de ladite personne que Henri Fitzpatrick se trouvait sur la place du marché à la recherche de ce qui pourrait être "la" solution aux problèmes du lord. Un informateur envoyé par le gaillard avait entendu dire que la vie d'un gamin avait été sauvée par une sorte de vagabond alors qu'on le disait condamné.

Quand Fitzpatrick avait su cela, il n'avait pas hésité un instant et en avait informé qui de droit et l'ordre lui avait été donné de ramener ce vagabond. Alors il le cherchait, se basant sur la brève description que l'informateur avait faite à Henri: Un brun, se déplaçant difficilement à l'aide de béquilles. "Ca devait pas courir les rues un traîne-guiboles" c'était dit le type à la cicatrice. Alors pendant une bonne heure, il écuma le moindre recoin du marché, puis de la ville. Il commença à perdre espoir lorsqu'il le vit au loin, en train de faire il ne savait quoi. Enfonçant son couvre-chef sur son crâne, Henri Fitzpatrick s'avança d'un pas décidé vers l'infirme.

"Hé! C'est toi qui a sauvé la vie du gamin malade qu'on disait condamné?"

Le ton de sa voix était bourru mais dénué d'agressivité. Il voulait simplement s'assurer qu'il s'adressait bien à la bonne personne et pas à un traîne savates qui n'avait rien à voir avec ce qui le concernait.

"Y'a quelqu'un qui veut te voir."
Frida K.
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Tournesol
Frida K.
Dim 15 Sep - 10:10

Hyriel
Radgery

J'ai 30 ans et je vagabonde entre villages et forêts, en Angleterre. Pour subsister, je maîtrise l'art de guérir et d'empoisonner, d'accoucher et d'avorter et je survis plus ou moins bien selon les aléas. Du fait de ma condition itinérante, je suis célibataire et de nature solitaire. Mes compétences médicinales et mon infirmité des jambes me valent d'être qualifié de sorcier et pris en chasse par les autorités seigneuriales et inquisitoriales.

Indépendant. Forte capacité d'adaptation et de duplicité. Joueur.
Érudit en termes de médecine, curieux, obstiné.
Persuasif et charmeur, fier, caustique, peu encombré de scrupules.
Sait être théâtral et jouer avec les superstitions pour parvenir à ses fins.
Sensible à la misère et prompt à aider les plus pauvres, ainsi que les marginaux comme lui. Il lui arrive de soigner gratuitement des miséreux. En revanche, il n'a pas de scrupules à faire payer plein pot de riches personnes s'il les sent arrogantes ou viennent lui demander des superficialités du type filtre d'amour ou des poudres pour leurs complots.

Hyriel a déjà aimé des hommes comme des femmes, peu encombré qu'il est de bonne morale religieuse, et déjà persuadé de sa damnation. S'attacher lui est difficile, puisqu'il passe sa vie sur les routes. Il n'est cependant pas impossible que la bonne personne sache éveiller en lui des sentiments durables.

Lorsqu'il a quinze ans, en 1542, une horde de routiers déferle sur son village pour le piller. L'incendie n'épargne ni la famille d'Hyriel, ni la cabane de sa professoresse. Livré à lui-même, il part en carriole de village en village et doit bien trouver comment survivre. Hyriel nourrit du reste une certaine froideur vis-à-vis des seigneurs et de la haute société, qui se font la guerre par bandes de routiers interposés ; guerres dont les pauvres paient les conséquences.

En 1557, Hyriel a dû fuir en urgence la dernière ferme où il avait été accueilli, accusé par les superstitieux du coin d'avoir empoisonné leurs troupeaux depuis que les bêtes en question étaient tombées malades. Hyriel a échappé de peu aux prévôts et gens d'armes, friands d'arrestations des prétendus serviteurs du Diable. Le règne de Marie la Sanglante est en effet particulièrement propice aux bûchers et chasses aux hérétiques de toutes trempes.
Chaque jour de marché était un bourdonnement de vie. Aux quatre coins des rues s’entremêlaient les éclats de voix, les appels des vendeurs à la criée, les bêlements des troupeaux menés par des bergères aux chansons colorées. Ici, l’arracheur de dents ; là, les commerces de fruits ou légumes… L’écho décuplait le tintement des pièces sur les étals. Les tissus qui abritaient les échoppes rivalisaient de clarté ; du blanc, du jaune… Le ciel semblait rapiécé avec tous ces carrés d’étoffe que le vent gonflait comme des voiles.
Hyriel aimait se fondre à ce décor. Au milieu de la mer de corps et des montreurs d'ours, les badauds prêtaient un peu moins attention à ses béquilles, ses jambes maigres harnachées dans de lourdes attelles de métal, ses yeux d’un bleu intense.
Assis sur un banc entre un drapier et un épicier, le vagabond terminait d’écrire une lettre sous la dictée d’une grand-mère. Lorsque cette dernière eut terminé de donner de ses nouvelle et de demander celles des petits-enfants, elle paya l’écrivain public d’une luisante petite pièce. Alors qu’Hyriel l’empochait et saluait sa cliente qui s’éloigna, des cris dans son dos attirèrent son attention.

« Fiche le camp, sorcier ! Va porter ton mauvais-œil ailleurs ! »

C’était Mark, le maréchal-ferrant qui ouvrait sa boutique un peu plus loin. Un trio de marmots intrigués suivait la scène ; le plus jeune ouvrit la bouche de peur quand le solide artisan ramassa une pierre, déjà prêt à la lancer sur l’homme aux jambières de fer.
Hyriel se retint de lui adresser un sifflement de serpent. Ses sourcils froncés au-dessus de ses prunelles plus coupantes que les deux crocs du reptile, cela suffisait à répondre… Déjà, il se pressait de remballer son pupitre, son balluchon, puis de se redresser sur ses béquilles afin de vider les lieux. Il clopina jusqu’à se trouver une nouveau poste de travail, sous un marronnier. Décidément, sa profession de prête-plume était bien plus chrétienne que l’autre qu’il pratiquait sous cape… Mais malgré ce double-jeu, les injures à base de « démon », de « serpent » et de « serviteur du Malin » le suivaient partout, accrochées à ses semelles.
Il rajusta son pupitre sur ses genoux. En se redressant, Hyriel eut la surprise de voir que les trois gamins l’avaient suivi. Leurs yeux toujours aussi curieux semblaient le dévorer. La plus hardie du groupe, une fillette aux longues tresses, osa la première avancer.

« Tu es un chevalier ? » demanda-t-elle en pointant les curieuses armures de métal que l’infirme portait, sanglées autour de ses jambes, et qui l’aidaient à se soutenir.

Hyriel ne put retenir un rire chaleureux. Il posa un regard pétillant sur la petiote : il arrivait au moins que les enfants, pleins d’imagination, disent de gentilles choses de son corps atypique.

« Mais non, banane ! rétorquait le plus grand des gamins, moqueur. T’as entendu l’vieux Mark. C’est un sor-cier !
— Et pourquoi je ne pourrais pas être les deux ? feignit de s’offusquer le vagabond, avec un demi-sourire espiègle.
— Ah, tu vois ! reprit la petite fille, toute fière.
— N’importe quoi, d’abord ! Un chevalier, ça a un cheval !
— J’ai une monture, un peu plus loin, chuchota Hyriel comme s’il disait un secret ; et il avait en effet Esculape, la jument qui tirait sa roulotte.
— Un chevalier, ça sauve des gens, renchérit le garçon.
— Eh bien ce chevalier-là, intervint enfin le dernier de la bande, il a sauvé Thomas, le fils du laboureur ! Tout l’monde se voyait déjà l’enterrer avant la fin de la semaine, mais il est guéri ! »

Hyriel souffla un rire attendri. La fillette reprit en triturant son pouce dans sa bouche :

« Mais alors… t’es pas un sorcier ?
— Je travaille avec des plantes. C’est la façon dont les gens utilisent ce que la nature donne, qui fait d’eux des anges ou des démons. Mais quand les grands sont ignorants, ils ont peur.
— Les grandes personnes peuvent avoir peur ? hoqueta le plus jeune.
— Oh oui ! Même encore plus que vous ! La preuve : vous êtes là avec moi, vous n’avez pas peur. »

Le vagabond termina ses mots sur un clin d’œil. Il s’amusa de voir les trois bambins bomber le torse, si fiers de la vaillance qu’ils se sentirent attribuer.

« Mais vous devriez rejoindre vos parents. Je ne voudrais pas que vous vous fassiez disputer.
— C’est vrai ! Au revoir chevalier ! »

Hyriel écarta un bras et ploya le torse dans une révérence joueuse, au milieu des signes de mains des enfants. Une fois à nouveau seul, il guetta quelques temps les clients mais on ne venait point. Aussi remballa-t-il ses affaires et, béquilles calées sous ses aisselles, reprit-il son chemin au milieu des vendeurs ambulants.
Il s’arrêta en s’entendant héler par une voix plus massive qu’un vieux chêne. Sauvé le gamin malade ? Le sorcier se retourna, découvrant un puissant gaillard qui le dépassait d’au moins une tête. Quelle allure, quelles mains ! Celui-là pourrait lui écraser la tête comme une orange s’il voulait… Pourvu que cet homme ne lui veuille que du bien.

« C’est ce qu’on dit. » répondit-il, non sans un petit hochement du chef.

L’infirme haussa un sourcil à la précision qui vint ensuite. Ce quelqu’un était-il du genre recommandable ? Hyriel ne se sera pas une seconde effrayé de son interlocuteur à l’allure de cimetière, avec cette mine grise telle une pierre tombale sabrée d'une fissure. Lui-même ne savait que trop ce que cela faisait, d’être décortiqué par des yeux impolis à cause d’une particularité physique…
Du reste, le vagabond était davantage occupé à peser la situation. Et si on lui tendait un piège ? Hm… pour l’instant, il valait mieux ne pas suivre ce gaillard à l’écart. Avoir du monde autour de soi demeurait plus prudent, au cas où quelque chose devait dégénérer. Hyriel resta donc en face de lui et s’enquit :

« Qui me fait cet honneur ? »
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Dim 15 Sep - 18:06

Mary Talbot
J'ai 22 ans et je vis à Norfolk, Pays. Dans la vie, je suis une lady et je m'en sors bien puisque j'appartiens à la noblesse. Sinon, grâce à ma malchance, je suis promise à un prétendant et je le vis plutôt mal..

soon
Bon Dieu de Bon Dieu pensait Henri en regardant le pauvre bougre se tourner tant bien que mal sur ses jambes enfermées dans un curieux assemblage de métal. Dans quoi est-ce qu'il venait de fourrer son nez. Parfois, Henri regrettait d'être si fidèle à la famille Talbot. Cela le mettait dans des situations peu confortables pour lui. Mais il était comme ça Fitzpatrick...d'une loyauté à toute épreuve, surtout lorsqu'il avait des dettes de sang. Et au-delà de sa propre petite personne, Henri s'inquiétait pour la personne qui l'avait missionnée. Après tout, ce "perdreau" se traînait une vilaine réputation de sorcier. Outre le fait qu'il avait sauvé la vie d'un garçonnet, il ne fallait pas oublier ce...détail qui pesait sur lui.

Avant d'entrer plus en contact avec sa "cible", Henri cracha trois fois sur le sol comme pour conjurer un mauvais sort. Les superstitions avaient la vie dure, mais on n'était selon lui, jamais trop prudent. S'il s'écoulait, guérisseur ou pas, il aurait pris les devants en jetant ce freluquet dans une geôle et jeté la clef ensuite. Le monde s'en porterait mieux et l'infirme lui, n'aurait plus se soucier de se traîner où que ce soit. N'était-ce pas quelque part, un acte de charité ? De quoi acheter sa propre place au paradis? Car le bretteur n'était pas blanc comme neige, il traînait quelques casseroles dont il se serait bien passé. Lorsque l'infirme confirma qu'il s'adressait a la bonne personne, Fitzpatrick s'en retrouva rassuré. Il en avait assez de traîner ses guêtres à travers la ville.

"Tu sauras bien assez tôt de qui il s'agit, mais pour l'instant la personne qui souhaite te voir préfère restée discrète."


Rompu à la castagne et ancien mercenaire, Henri savait sentir la peur et la méfiance lorsqu'il la voyait. Il est vrai que sa manière d'aborder le bougre n'était pas conventionnelle. Et c'était de bonne guerre que l'infirme se montre prudent. Il devinait que les escarmouches ne devaient pas être rares surtout lorsqu'on vivait sur les routes. Alors Henri essaya de faire taire sa brusquerie et pensait aux enjeux qu'il y avait derrière cette rencontre.

"Si ça peut te rassurer, je cherche pas à te tendre un piège où à t'entourlouper. T'as rendez-vous avec quelqu'un dans un lieu public, à la taverne du Vieux Grison. T'en as certainement entendu parler. On a besoin de tes... compétences en matière de guérisseur, mais je peux pas t'en dire plus."


On lui avait formellement interdit de révéler l'identité de la personne qui l'avait envoyé a sa rencontre et il comptait bien tenir sa langue. Il tenait trop à la personne qui lui avait confié cette tâche...ainsi qu'à sa vie.

"Si t'as un peu d'instinct vu ce qu'on dit de ce que tu es, tu devrais sentir que j'suis d'bonne foi avec toi. Et je peux te garantir tu seras payé...rondement payé même. Plus de pièces d'or que t'en auras jamais vu."

Henri pensait qu'appuyer sur les cordons de la bourse pourrait influencer le freluquet aux jambes de faon. Quand on était vagabond, on ne roulait pas sur l'or. Lui-même lorsqu'il était mercenaire, avait souffert de la précarité. Alors un gamin comme lui...

Pour en revenir au sorcier, Henri lui laissait officiellement le choix, mais officieusement, il serait tout à fait prêt à l'assommer et le traîner par la peau des fesses si nécessaire. On lui avait dit de ne pas user de violence, mais la situation était de pire en pire et l'heure n'était plus aux...ronds de jambes s'il pouvait se permettre cette expression.

Henri Fitzpatrick était de bonne foi. Car dans ladite auberge, une petite silhouette encapuchonnée attendait fébrilement la venue de ce sorcier-guerisseur. Personne ne pouvait voir son petit minois dissimulé sous une longue cape de très bonne facture. Par soucis de sécurité, l'auberge avait été "nettoyée" momentanément de ses habitués et la porte fermée de l'intérieur, seul l'aubergiste demeurait présent, mais on l'avait grassement payé pour qu'il "oublie" ce qui se passait ici. Dans la pièce principale où flottait des odeurs rance de transpiration mêlées au vin et a la bière, l'endroit était tout de même sécurisé par des soldats.

La petite silhouette toujours encapuchonnée arrivait à supporter d'être ici malgré les fortes odeurs et la saleté des lieux. Elle se tenait à une des fenêtres guettant l'arrivée de Henri accompagné par ce mystérieux sorcier. Seules ses mains aux doigts fortement entrelacés trahissaient son anxiété. Cette rencontre était capitale pour l'avenir de sa famille.
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Lun 16 Sep - 22:37

Hyriel
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J'ai 30 ans et je vagabonde entre villages et forêts, en Angleterre. Pour subsister, je maîtrise l'art de guérir et d'empoisonner, d'accoucher et d'avorter et je survis plus ou moins bien selon les aléas. Du fait de ma condition itinérante, je suis célibataire et de nature solitaire. Mes compétences médicinales et mon infirmité des jambes me valent d'être qualifié de sorcier et pris en chasse par les autorités seigneuriales et inquisitoriales.

Indépendant. Forte capacité d'adaptation et de duplicité. Joueur.
Érudit en termes de médecine, curieux, obstiné.
Persuasif et charmeur, fier, caustique, peu encombré de scrupules.
Sait être théâtral et jouer avec les superstitions pour parvenir à ses fins.
Sensible à la misère et prompt à aider les plus pauvres, ainsi que les marginaux comme lui. Il lui arrive de soigner gratuitement des miséreux. En revanche, il n'a pas de scrupules à faire payer plein pot de riches personnes s'il les sent arrogantes ou viennent lui demander des superficialités du type filtre d'amour ou des poudres pour leurs complots.

Hyriel a déjà aimé des hommes comme des femmes, peu encombré qu'il est de bonne morale religieuse, et déjà persuadé de sa damnation. S'attacher lui est difficile, puisqu'il passe sa vie sur les routes. Il n'est cependant pas impossible que la bonne personne sache éveiller en lui des sentiments durables.

Lorsqu'il a quinze ans, en 1542, une horde de routiers déferle sur son village pour le piller. L'incendie n'épargne ni la famille d'Hyriel, ni la cabane de sa professoresse. Livré à lui-même, il part en carriole de village en village et doit bien trouver comment survivre. Hyriel nourrit du reste une certaine froideur vis-à-vis des seigneurs et de la haute société, qui se font la guerre par bandes de routiers interposés ; guerres dont les pauvres paient les conséquences.

En 1557, Hyriel a dû fuir en urgence la dernière ferme où il avait été accueilli, accusé par les superstitieux du coin d'avoir empoisonné leurs troupeaux depuis que les bêtes en question étaient tombées malades. Hyriel a échappé de peu aux prévôts et gens d'armes, friands d'arrestations des prétendus serviteurs du Diable. Le règne de Marie la Sanglante est en effet particulièrement propice aux bûchers et chasses aux hérétiques de toutes trempes.
Si Hyriel ressentait toujours un étrange mélange d’amusement et de lassitude lorsque des badauds crachaient devant lui, il n’en montrait rien. Et ce, quand bien même il savait la signification de ce geste prétendument protecteur. L’infirme, pour toute réaction, étira un sourire de nonchalance, presque de malice : vous voyez, je ne m’écroule pas en convulsions, je ne prends pas non plus feu devant vous.
Il n’eut d’autre choix que d’acquiescer à la réponse fuyante de son vis-à-vis. Rester discrète. Soit. Là non plus, ce n’était pas si étonnant que cela. Un instant, le sorcier pensa néanmoins à la petite lame empoisonnée qu’il portait toujours, au cas où, dissimulée sous l’une des plaques de métal sanglées à ses jambes.

Mais voici que l’inconnu le rassurait. Un lieu public pour la rencontre, en effet cela entretenait une apparence propre. Plus propres encore, et même luisantes, seraient les pièces d’or que le sieur lui promettait en échange de ses compétences médicinales. On le demandait comme guérisseur.
Bien. Hyriel préférait toujours ce genre de commandes, plutôt que des sollicitations de ses talents d’empoisonneur. Il était plus gratifiant d’aider à soigner et à vivre, plutôt qu’à tuer avec quelque poison à boire ou encore par des bougies toxiques à respirer.

« C’est entendu. Je te suis. » finit-il donc par dire.

Et sitôt affirmé, Hyriel emboîta le pas au solide gaillard. Il n’eut heureusement pas à béquiller fort longtemps, ni à trop s’éloigner de l’endroit où il avait laissé sa roulotte et sa jument Esculape, pour rejoindre la taverne du Vieux Grison.

Chose étrange, nota le sorcier en approchant de l’établissement : c’était d'un calme suspect. Pas le moindre écho de l’habituel vacarme que faisaient, même de loin, les buveurs, les chanteurs paillards et les autres joyeux joueurs. La porte de l’établissement était même verrouillée. Très curieux. Tout se présentait comme si le tenancier roulait dans la combine… Décidément, Hyriel avait affaire à des gens sans doute fortunés, capables de graisser des pattes, se dit-il en avançant dans le sillage de la grande ombre qui lui servait de guide.
Un vent étrange sifflait aux alentours. L’on n’entendait que le grincement de l’enseigne au bout des chaînes rouillées au dessus de l’entrée.

Les grands yeux très bleus du vagabond bifurquèrent vers la fenêtre. Il ne devinait pour le moment qu’une silhouette encapuchonnée. Cependant, la belle coupe de ce manteau confirmait son intuition : un commanditaire riche. Peut-être même noble.

Entre deux claquements de ses cannes contre la pierre du perron, Hyriel songeait. Que des gens "de la haute" fassent appel à lui, plutôt qu’à ces médecins officiels de la Faculté, voilà qui avait de quoi surprendre… La demande pour laquelle on le sollicitait promettait d’être atypique.
Il se retint juste à temps de souffler de rire, en repensant à quelques commandes farfelues que des aristocrates, souvent arrogants, lui avaient passées. Philtres d’amour auxquels des sieurs et ladies croyaient ; pas lui, mais il profitait de leur crédulité car cela nourrissait son homme ! Potions utiles à débarrasser Untel de son ennemi juré : Hyriel s’arrangeait alors avec sa conscience en se disait que s’il ne fournissait pas la chose, les Grands iraient bien voir un autre complice pour arriver au même résultat ; qu’il ne les empêcherait pas de s’entre-tuer pour des histoires d’ego et de pouvoir ! Élixirs aptes à maintenir jeunes…
Autant de superstitions dont Hyriel s’accommodait. Et à chaque fois, en jouant le personnage adéquat. Tantôt, il se mettait des bigots dans la poche en se prétendant « signe du ciel », dont l’infirmité était d’ailleurs une marque, car Jésus avait dit à propos de l’aveugle qu’il était invalide « afin que les œuvres de Dieu se manifestent en lui ». Tantôt, il charmait les esprits les plus friands de bizarreries en racontant qu’il était le fruit d’accouplements entre une devineresse et divers animaux auxquels faisaient penser ses jambes maigres… Lorsque le sorcier avait en face de lui des nobles aussi riches que prétentieux, il n’avait nul scrupule à leur faire du théâtre... et payer plein pot.
En revanche, il ne plaisantait jamais avec les gens gravement malades, avec les femmes en détresse après qu’elles aient été abusées et laissées enceintes, avec les pauvres ou les marginaux qu’il soignait même parfois gratuitement. Il pouvait se le permettre, grâce aux menues piécettes que lui rapportaient ses travaux d’écrivain public. Sans oublier les riches et pédants clients du "sorcier".

Ainsi donc, Hyriel se demandait à quelle sauce il serait mangé par la personne de la haute société qui l’attendait. Serait-elle de nature arrogante et comploteuse ? Ou respectueuse et véritablement en besoin d’un médecin ? Superstitieuse ou raisonnable ?
Il aurait très vite ses réponses, puisque son guide allait l’introduire d’un instant à l’autre dans la pénombre du Vieux Grison.
DarkStar
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Hier à 18:32

Mary Talbot
J'ai 22 ans et je vis à Norfolk, Pays. Dans la vie, je suis une lady et je m'en sors bien puisque j'appartiens à la noblesse. Sinon, grâce à ma malchance, je suis promise à un prétendant et je le vis plutôt mal..

soon
@Frida K.
Henri laissa échapper un petit soupir de soulagement lorsqu'il entendit le freluquet accepter de le suivre. Comme dit plus haut, cela lui aurait fait "mal" de devoir en venir à la violence pour le faire venir auprès de la personne qui avait organisé tout cela. Sans plus de cérémonie et de palabres, Fitzpatrick le ménage jusqu'au Vieux Grison. Comme prévu, l'endroit avait été privatisé le temps qu'ils clôturent cette affaire.

Sans un mot, les hommes qui gardaient la porte se poussèrent pour laisser passer les deux hommes non sans jeter un regard mauvais au sorcier. Ils ne semblaient pas ravis de voir ce qu'il se tramait mais ils n'étaient que des "troufions de base" alors leur avis, on s'en fichait pas mal. Leur mission était de sécuriser les lieux, pas de donner leur opinion. Quoi qu'il en soit, on les laissa passer.

"Nous sommes là..." Maugréa Henri de son habituel air bourru, il s'inclina cependant respectueusement devant la petite silhouette. "Et toi sorcier, un mot de travers et je te raccourcis d'une tête." menaçait à l'encontre de Hyriel.

Non loin d'eux, la petite silhouette encapuchonnée se détourna de la fenêtre qu'elle n'avait pas quittée puis décroisa enfin ses petites mains dont les jointures restaient encore blanchies d'avoir été tant pressées l'une contre l'autre.

"Allons Henri, inutile d'employer ce genre de menaces."
Réprima une douce voix qui s'échappait de sous la cape. "Je vous en prie, installez-vous."

Cette fois-ci, la voix somme toute féminine, s'adressait au guérisseur, présentant de la main une place à la table devant laquelle elle avait décidé de s'asseoir. La silhouette profita de la couverture qu'apportait sa cape pour observer le nouveau venu. Alors les rumeurs disaient vraies? On le disait frappé d'infirmité, comme si Dieu lui-même l'avait puni dans le ventre de sa mère, d'être...ce qu'il était. Elle le voyait se déplacer avec difficulté, claudiquant maladroitement à l'aide de ses béquilles les jambes cerclées dans de sortes d'attelles de fer. Peut-être était-ce son fardeau pour être ce qu'il était? Un sorcier mais aussi quelqu'un capable de défier la mort? Quoi qu'il en soit, elle resta parfaitement silencieuse et stoïque face à l'infirmité de son invité. Après tout, elle-même possédait une...particularité qui la stigmatisait également. Finalement, la jeune femme se décida à enlever  sa capuche ou apparaître a visage découvert.

"Ma Dame! Il ne faut..." Intervient Henri avant de se faire couper la parole par la mystérieuse personne encapuchonnée.

"Votre sollicitude me touche Henri, mais il me semble plus respectueux pour notre invité de communiquer à visage découvert non? Et puis...il est difficile d'offrir une oreille attentive à quelqu'un qui se cache n'est-ce pas?"

La longue capuche épaisse laissa apparaître une jeune femme d'une vingtaine d'années. Elle n'était guère grande mais quelque chose se dégageait d'elle, la rendait imposante, une sorte d'aura un peu écrasante malgré sa frêle stature. L'éclat dur de ses yeux tranchait avec son apparence juvénile et son petit nez retroussé, trahissant que la vie n'avait pas été des plus clémentes avec elle.

Cette curieuse petite créature appartenait à la noblesse, trahit par sa posture et son port de tête altier propre aux gens de cette classe. Elle avait beau porter des atours simples et neutres, elle ne pouvait cacher sa nature. Sur elle, il n'y avait pas de bijoux ostentatoires, pas de perles, pas de pierres précieuses...seulement un crucifix en or et une bague discrète. N'arborant pas les couleurs de sa maison ni sa bannière, la jeune femme était relativement discrète si l'on excluait la privatisation des lieux et les combattants qui montaient la garde. On aurait pu la prendre pour une fille de riche famille souhaitant faire escale quelque part.

Enfin...jusqu'à ce qu'elle hôte sa cape. Une fois qu'on la voyait sans, il n'y avait plus aucun doute possible sur son identité. Car il n'y avait pas deux demoiselles à Norfolk, comme elle. En effet, elle possédait une particularité rare: la couleur de ses cheveux ainsi que des sourcils et ses cils...ces derniers étaient blancs. Pas blonds, pas gris, blancs comme le pelage d'un renard des neiges Mary Talbot. Née avec cette "tare" Lady Mary Talbot était reconnaissable entre toutes.

"Bien, trêve de cérémonie, nous ne sommes pas là pour ça et le temps nous manque malheureusement. Je suis lady Mary Talbot, la fille du duc James Talbot. Je suis désolée pour tous ces mystères mais je ne pouvais me permettre d'oeuvrer à visage découvert. Si je vous ai fait venir à moi c'est pour une affaire de la plus haute importance, qui requiert vos talents de guérisseurs et...je...prenez-place, je vous en prie monsieur?"


Frida K.
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Frida K.
Aujourd'hui à 11:25

Hyriel
Radgery

J'ai 30 ans et je vagabonde entre villages et forêts, en Angleterre. Pour subsister, je maîtrise l'art de guérir et d'empoisonner, d'accoucher et d'avorter et je survis plus ou moins bien selon les aléas. Du fait de ma condition itinérante, je suis célibataire et de nature solitaire. Mes compétences médicinales et mon infirmité des jambes me valent d'être qualifié de sorcier et pris en chasse par les autorités seigneuriales et inquisitoriales.

Indépendant. Forte capacité d'adaptation et de duplicité. Joueur.
Érudit en termes de médecine, curieux, obstiné.
Persuasif et charmeur, fier, caustique, peu encombré de scrupules.
Sait être théâtral et jouer avec les superstitions pour parvenir à ses fins.
Sensible à la misère et prompt à aider les plus pauvres, ainsi que les marginaux comme lui. Il lui arrive de soigner gratuitement des miséreux. En revanche, il n'a pas de scrupules à faire payer plein pot de riches personnes s'il les sent arrogantes ou viennent lui demander des superficialités du type filtre d'amour ou des poudres pour leurs complots.

Hyriel a déjà aimé des hommes comme des femmes, peu encombré qu'il est de bonne morale religieuse, et déjà persuadé de sa damnation. S'attacher lui est difficile, puisqu'il passe sa vie sur les routes. Il n'est cependant pas impossible que la bonne personne sache éveiller en lui des sentiments durables.

Lorsqu'il a quinze ans, en 1542, une horde de routiers déferle sur son village pour le piller. L'incendie n'épargne ni la famille d'Hyriel, ni la cabane de sa professoresse. Livré à lui-même, il part en carriole de village en village et doit bien trouver comment survivre. Hyriel nourrit du reste une certaine froideur vis-à-vis des seigneurs et de la haute société, qui se font la guerre par bandes de routiers interposés ; guerres dont les pauvres paient les conséquences.

En 1557, Hyriel a dû fuir en urgence la dernière ferme où il avait été accueilli, accusé par les superstitieux du coin d'avoir empoisonné leurs troupeaux depuis que les bêtes en question étaient tombées malades. Hyriel a échappé de peu aux prévôts et gens d'armes, friands d'arrestations des prétendus serviteurs du Diable. Le règne de Marie la Sanglante est en effet particulièrement propice aux bûchers et chasses aux hérétiques de toutes trempes.
Dans le sillage du guide, Hyriel passa le seuil de la taverne sous le regard fermé de deux molosses postés en gardes à la porte. Sacré comité d’accueil ! L’intérieur de l’établissement fut aussi désert que le laissait présager l’inhabituel silence des extérieurs. Pas tout à fait désert en vérité : le guérisseur béquilla jusqu’à la table qu’on lui indiquait, et où se tenait la personne encapuchonnée repérée à la fenêtre.
Quand tomba la menace, l’estropié demeura neutre, ne baissant surtout pas les yeux mais signifiant par sa gravité avoir parfaitement entendu. Me raccourcir ? Oh, moi qui ne suis déjà pas bien grand, songea-t-il pour décompresser… mais après tout ce gaillard faisait son travail protecteur. Et déjà une nouvelle voix s’élevait. Une voix claire, calme, d’une douceur certaine et où, cependant, l’assurance trahissait l’habitude de l’autorité. Cette jeune femme était donc la commanditaire.

À l’invitation qui lui était faite, Hyriel salua sa vis-à-vis en inclinant le haut du buste. Il cala ses béquilles contre le mur puis s’assit tant bien que mal, traînant ses lourdes jambes attelées jusque sous la table. Enfin correctement installé, le vagabond nota du coin de l’œil la pâleur des mains de cette personne sous sa cape. Elle avait les doigts de l’anxiété, aux os saillants que l’on devinait pressurisés.
Hyriel entrevoyait sans mal les raisons de telles angoisses ; les mêmes raisons à sa présence ici. Une personne chère au cœur de cette jeune femme et qu’il s’agirait de soigner. Pour l’heure, elle recevait l'invalide avec beaucoup de courtoisie. Sans nulle remarque à l’endroit de son infirmité, sans excès d’autorité non plus. Aussi les yeux clairs du sorcier perdirent un peu de leur froideur et les traits de son visage fin se détendirent, déjà reconnaissant pour ce bon accueil. Un sourire pudique fleurit à ses lèvres.

Enfin, sa vis-à-vis se découvrait tout en prenant soin au passage de rassurer son homme de main. Assurément oui, ce geste fut pour Hyriel une marque d’honnêteté. Il apprécia cette franchise et souligna la chose :

« Merci pour votre confiance, my Lady. »

À peine achevait-il ses mots qu’il fut saisi par la singularité du visage qui se révélait, esquissé à tâtons par les minces touches de clarté au milieu de toute la ténèbre de cette taverne. La délicatesse de ces traits, presque poupins dans leurs rondeurs mariées à un nez retroussé, contrastait avec la fermeté des prunelles d’eau fixées sur lui. De l’assurance, de la pondération ; le regard océan d’un caractère que la vie n’avait pas dû ménager, malgré les privilèges d'un rang noble.
Et pour cause, le sorcier pouvait sans mal deviner les quolibets et les questions déplacées que la demoiselle avait eus à essuyer, en raison de cette chevelure si particulière qui se révélait à lui. D’une étonnante blancheur, comme celle que généraient ces maladies ôtant toute pigmentation à la peau et aux tignasses. Toison d'hermine en plein hiver. Les yeux d'Hyriel se seront légèrement agrandis sous le coup de la surprise, mais presque aussitôt il n’en fit plus le moindre cas, déjà à nouveau focalisé sur la force tranquille qui émanait de sa vis-à-vis. Il y eut de la déférence, dans le regard avec lequel il considéra à présent sa commanditaire.

« Honoré de vous rencontrer, Lady Talbot. » souffla Hyriel après qu’elle se fût présentée.

Cela lui fit drôle, dut-il bien admettre, de poser un visage, une voix, une présence si proche de lui en cet instant, sur le nom prestigieux de cette famille ducale. C’étaient d’ordinaire de ces noms et titres honorifiques que le vagabond ne faisait qu’entendre, sans qu'ils n'eussent aucune espèce de réalité : l’univers de l’aristocratie demeurait si loin de lui !

« Je comprends. » dit-il comme elle se désolait de tout le mystère qui enrobait leur rencontre. « Je sais quelle réputation l’on me fait. Et j’imagine les enjeux qui pèsent sur votre lignage… »

Elle lui demandait son nom. Cela lui fit un étrange effet de s’entendre ainsi respecté et appeler « Monsieur », lui que l’on tutoyait, que l’on appelait « le rebouteux », « le sorcier », « l'éclopé »… Un éclat charmé traversa donc le bleu regard du guérisseur. Un discret sourire ourla ses lèvres.

« Hyriel, my Lady. »

Il avait certes un nom de famille, mais ne le donnait pratiquement jamais. S’il venait à avoir des ennuis, si par de mauvais hasards il se retrouvait capturé, en procès, calomnié, brûlé… le vagabond refusait que la mémoire de ses parents fût souillée.
Dans un bref plissement de paupières, il renvoya dans la brume de ses souvenirs les ombres de son village, de sa défunte famille, pour se recentrer sur l’instant présent. Et sur les motifs qui amenaient cette jeune femme noble à solliciter les services d’un guérisseur itinérant.

« Je ferai de mon mieux. Que se passe-t-il ? En quoi je peux vous aider ? »
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