Ethan reformule sa phrase pour tenter de rassurer son frère, mais on ne peut pas dire que l’effet soit très concluant... Léo serre les dents et ne répond rien. Mieux vaut laisser passer, pour cette fois...

Lorsque les filles arrivent, Ethan est aussi perturbé que son jumeau. Lydia et lui “échangent” quelques mots (le jumeau s’adresse à Malia en ignorant expressément la rousse... qui ajoute quand même.).

- Malia n’a encore pris aucuns congés soldés. Il était temps de lui imposer un peu de repos !

La brune affiche un petit sourire gêné.  

Léo, lui, s’efforce de garder les yeux détournés des filles. Mais Lydia, pas calmée pour un sou par rapport à la veille..., fini par le rejoindre et s’accroche à son bras en prenant soin de la caler entre ses seins. Ignorant totalement sa crispation, elle l’embrasse sur la joue et indique qu’elle est là pour soutenir la leçon et non pour déconcentrer.

”Mon cul oui...”

Léo concentre son attention sur la frite qu’il tient dans son autre main. Elle joue avec le feu...  

Léo n’est pas du genre à se laisser facilement distraire par les filles. Il a déjà l’expérience de la gent féminine, il a déjà vu des femmes nues, mais la rousse sait que leur aventure avortée de la veille à laisser le garçon sous-tension, malgré la suite de la soirée et les préoccupations concernant la drogue... Et elle chercher clairement a se brûler les ailes en jouant ainsi avec lui...

Au moment où elle l’embrasse, Ethan vient lui donner une claque derrière la tête, ce qui appuie un peu plus ses lèvres sur sa joue. Lui non plus, il n’aide pas...

Léo n’a pas prononcé un mot depuis que les filles sont là. Malia les rejoint, trébuchant et se rattrapant à Léo dont le cœur manque un battement. C’est un complot ou quoi ?

Il prend une profonde inspiration alors que la brune demande pour participer à la leçon. Le garçon se pince l’arête du nez de sa main libre. Il n’a vraiment pas envie que les filles le voient en train d’apprendre à nager, même si Malia apprend aussi... Mais Lydia l’entraine avec elle, et les voilà tous les quatre à barboter dans la piscine avec Ethan jouant les maitres-nageurs.

Lydia abandonne rapidement la partie. En même temps, elle sait déjà nager, elle. Malia est une élève modèle. Léo, lui, s’intéresse plus à Malia qu’à la leçon, évitant délibérément de regarder Lydia sur son transat. Il l’a prévenue... et si elle continuer de jouer malgré tout, il fera de son mieux pour éviter de craquer...

Une fois la leçon terminée, la rousse aide les deux apprenants à sortir. Léo reste assis au bord et Lydia s’installe à côté de lui, le collant délibérément. Il reste stoïque, fixant son jumeau en silence alors que ce dernier se préparer à une petite démonstration.  

Lorsqu’il termine, Malia fait un commentaire auquel la rousse réagit en glissant un regard vers Léo. Celui-ci n’a pas bougé et ne réagit pas. Lundi... tout sera réglé lundi...

Ethan les rejoint et les trois lui font un high five souriant, même si le sourire de son jumeau est crispé.  

”Bien joué. T’es impressionnant, il faut bien l’admettre.”

Et il aura sa place aux JO...

La cuisinière arrive avec de quoi manger. Léo en profite pour tirer Lydia dans un coin alors qu’Ethan est déjà prêt de l’immense plateau et que Malia se sèche. L’air sérieux, le garçon fusille la rousse du regard.

”Je t’ai prévenu Lydia... ça a déjà failli déraper hier soir, mais continues comme ça et tu s'ras réellement blessée...”  

Son cœur bat trop vite dans sa poitrine alors qu’il peine à ne pas baisser les yeux sur sa poitrine. Elle est parfaite... et intelligente...  

Si sa préférence va vers Malia, plus naturelle et plus de son monde, Lydia n’en reste pas moins attirante et intéressante... et si elle le cherche, elle le trouvera...

Il se penche alors à son oreille et lui murmure avec un désire peu contenu.

”Je n’aurai plus le scrupule de t'repousser un seconde fois, alors fait gaffe à toi...”

Il s’en retourne alors vers les deux autres, les mains moites et la gorge sèche. Malia le regarde revenir avec curiosité, mais il s’adresse à son jumeau.

”T'es un Hobbit en fait... tu fais 8 repas par jours...”  

Lui est calé jusqu’au diné là...

Ethan regarde son frère et affiche un regard simple. Il essaie de comprendre. Pour son bien mental, heureusement qu’il ne voit pas ce qu’il doit voir. Heureusement qu’il ne réalise pas que son frère est réellement attaché à Malia et Lydia. Ethan ne supporte pas les gens qui disent aimer deux personnes. Pour lui, si un homme (ou une femme) dit être amoureux de deux personnes, alors il n’en aime aucune de des deux… mais comme il ne remarque rien, il ne peut pas mettre le hola. Lydia, elle, remarque tout ça. Elle a conscience que le jeune homme voit son corps. Tous les hommes remarquent en premier son corps, et personne ne prends jamais le temps de voir son cœur. Elle en a parfaite conscience, donc.

Mais pour une fois, elle se dit que donner son corps à un homme qui se fiche de son cœur, mais pour qui le sien bats, ça peut être une idée. Oui. L’idée qu’elle puisse s’ouvrir à un corps qui l’apprécierait… même si jamais autant. Elle tourne la tête vers Malia. Elle n’est pas aussi douce, naturelle et bienveillante. Elle ne sera jamais assez bien.

Malia observe aussi le manège entre les différentes personnes présentes. Elle ne remarque pas le regard coulant de désir de Léo sur Lydia, ni le regard pensif d’Ethan… elle ne remarque même pas l’intérêt que lui porte le premier. Si elle voit fugacement de la tristesse passer dans les yeux de Lydia, elle disparait rapidement. Léo le félicite et le sourire d’Ethan se fait immense. Le repas arrive et Ethan s’en approche. Lydia reste un peu en retrait. Quand Léo parle, elle sourit.

- L’homme mauvais prévient, encore et encore et n’agit pas, souffle-t-elle en passant à côté de lui. Tu m’as repoussé plus de trois fois. Tu es un homme bien. Et tu ne me blesseras pas. J’ai compris que tu ne m’aimeras jamais. Je ne peux pas souffrir ou être blessé de se laisser faire en pleine conscience, n'est pas ?

Si. Mais elle préfère ne pas y penser.

- Lydia, appelle son meilleur ami, arrête de le tourmenter c’est l’heure de manger.

Il a déjà donné de la nourriture à Malia, rougissant jusqu’aux oreilles alors que la brune le remercie d’un petit sourire. Malia lance un regard vers Léo. Ouais. Ethan aussi sentit la souffrance d’être invisible pour la personne qui nous plait, que cela soit vrai ou non. Il secoue la tête, conscient que sinon ça sera remarquer sur son faciès. Lydia est déjà là, proche de lui et lui prends son en-cas.

- Hé ! C’est à moi.

Le commentaire de son frère tombe pile quand il arrive à attraper la nourriture pour l’engouffre dans sa bouche. Il rigole.

- Mange, frérot. Si tu ne veux pas avoir des crampes il faut bien manger.
- C’est boire qu’il faut faire, que Lydia précise.

Il la pousse avant de rigoler. Ethan finit même par revenir vers son frère pour lui tendre plus de la nourriture.

- Je te laisserais plus tomber malade, mais j’ai aucune idée de la quantité des gens normaux… et si tu veux tout savoir, tu es bon en nage.

Ouais, on dirait pas comme ça, parce qu’il est resté là où il avait pied en se tendant un peu, mais ce n’est pas ce qui compte. La distance avec le sol ne compte pas dans l’eau. Ce qui compte s’est de réussir à garder le visage hors de l’eau. Ethan tape l’épaule de son frère.

- Tu vas y arriver. Et si tu as besoin de moi pour autre chose, n’hésite pas. Tant qu’avoir été humilié parce que tu as lu ma lettre de gamin, je peux au moins faire ça pour toi.

Est-ce qu’Ethan est en colère là ? Non. Il est plutôt calme. Il est même serein. Il observe Malia et quand la jeune femme tourne sa tête pour leur sourire, aux frères, Ethan sourit à son tour. Ouais. Dans cette incertitude, il se sentait plus à l’aise… Il n’a pas besoin de se poser de question plus loin.

Lydia s’obstine. Elle semble refuser d’écouter les avertissements de Léo. Et bien tant pis, s’ils doivent conclure, il cèdera, cette fois, même si en effet il ne l’aimera jamais, tout comme il n’aimera jamais Malia... Pour lui, l’amour est un concept abstrait, et cela semble, pour une fois, échapper à la rousse...

Ethan les interpelle et Léo doit prendre une grande inspiration avant de rejoindre le groupe. Cette fois encore, son jumeau veut le gaver. Léo prend ce qu’il lui tend, mais ne mange rien.

”J’ai déjà déjeuné, pour rappel, y a presque deux heures de ça...”

Et là il n’a clairement pas faim. Il digère encore le shake...

Alors que son frère lui promet de ne plus le laisser tomber malade, il ajoute également qu’il est bon en nage, comme ça, sortit de nulle part. Léo le fixe un instant, se crispant légèrement lorsqu’il lui tape l’épaule mais ne reculant pas pour autant. Il fronce les sourcilles à la suite de ses paroles, ne comprenant pas en quoi son jumeau lui est redevable... Il ne lui doit rien, justement, c’est plutôt le contraire...  

Silencieux, il s’oblige à mordre une bouchée du pain au chocolat que son frère lui a donné, s’évitant ainsi de devoir répondre quoi que ce soit.  

La matinée passe ainsi au bord de la piscine, Lydia et Ethan se disputant comme un vieux couple et Malia s’amusant de la situation. Léo, lui, à la tête ailleurs. Au moment du dîner, le garçon s’oblige à manger au moins la soupe avec un morceau de pain beurré. Lydia propose alors une soirée pyjama, donnant pour argument l’absence des parents des jumeaux. Léo fait à envie de la fusiller sur place, mais il se contente de secouer la tête en ne levant pas les yeux de sa soupe.

”J'dois travailler la guitare ce soir...”

Ce qu’il n’a finalement pas fait la veille...

Il glisse un regard à son frère en repensant à la lettre. Il n’y a rien d’humiliant dans cette lettre, au contraire... Mais jamais Léo ne pourra verbaliser cette pensée...

Lydia se redresse sur sa chaise, un grand sourire aux lèvres.

- On pourra t’écouter ? Tu ne vas quand même pas travailler toute l’après-midi et soirée, si ?

Le garçon avale de travers et manque de s’étouffer avec sa soupe à ces questions. Toussant, il n’arrive pas refuser tout de suite, et Malia surenchéris en disant qu’elle serait ravie de l’entendre jouer également. Léo tousse de plus bel et lance un regard d’au secours à son frère. Hors de question qu’il joue devant eux...

”Vous aurez qu’à regarder un film pendant qu’je répète... mais y a rien à écouter...”

Entre la soirée pyjama et le concert improvisé, il choisit la soirée...

Lydia observe Léo. Son cœur se serre et elle finit par regarder obstinément son ami. Ethan ne réagit pas quand elle se colle à lui pour le prendre dans ses bras. Il n’y a pas l’ambigüité qui existe avec Léo. Ethan est comme son frère, une personne qui marque son existence et qui pourrait lui permettre de mieux appréhender ses désirs. Ou pas. Les deux sont dans le même cas. Ils n’ont jamais eu de relations sexuelles. Parfois, elle se dit qu’elle devrait le faire avec Ethan pour essayer, avant de se souvenir qu’elle ne veut pas perdre sa virginité pour un essai. Elle veut qu’on l’aime… Elle remarque la proximité de Malia et Léo. Cela n’arriverait pas, mais elle désire cet espèce de trou du cul pour une raison qui la dépasse, alors pourquoi pas ?

Malia, elle, est plus innocence face à tout ce qui se trame autour d’elle. Elle n’a jamais réalisé qu’Ethan est attiré par elle, alors même qu’Ethan est un livre ouvert, alors elle ne pourrait pas le remarquer pour Léo. Elle rigole avec eux et s’amuse de cette nouvelle amitié qui nait entre eux. Elle n’a jamais réalisé les soucis qui tourmentent Lydia pour être son amie. Elle n’a jamais réalisé que c’est pour la protéger que les deux meilleurs amis l’ignorent ainsi à l’école.

Ethan, lui, conscient de tout ou presque, lance un regard à son jumeau… Il fronce les sourcils et on peut lire un « tu es sérieux ? » quand il lui parle d’avoir manger deux heures plus tôt.

- Tu as à peine mangé il y a deux heures, et en plus tu as fait de l’exercice, qu’il le réprimande mais avec douceur. Plus on fera de l’exercice, plus tu auras faim et ton corps en a besoin. Vois ça comme de la modification, la bouffe devient du gras si tu n’en fais rien, et de l’énergie si tu le reprends en effort. Et tu as pas fini de suer avec moi.

Il lui tire la langue avant de donner de la nourriture à Malia, en rigolant de son regard quand il lui fait la même réprimande. Puis, il laisse Lydia manger comme un moineau. Après tout, elle n’a pas fait beaucoup de sport elle. Elle a juste montré son corps de top modèle trop jeune. Ils finissent par faire une bonne journée ensemble, sans avoir de pompon girl ou même de Gordon. C’est la paix.

Quand la journée continue, il devient évident qu’aucun n’a envie de sortir de la pièce. Ils vont rester ensemble, et sans pression. Si Lydia embête plusieurs fois Léo pour le plaisir de le frustrer, il n’eut aucune situation compliqué. Quand Lydia propose une pyjama parti, elle sourit. Léo a lui-même annoncé sa fin.

- On va aller chez moi chez moi, pour prendre des pyjamas…. On ne va pas rester en maillot de bain toute la journée et soirée, tu as donc le temps de choisir ce que tu comptes nous faire écouter.

Elle se rapproche et sourit de sa manière si mignonne, celle qui a déjà tout prévu.

- On sait déjà que tu es un génie, alors laisse nous faire partie de cette partie de ta vie, qui pourrait te rapporter gros en plus.
- J’ai bien envie de t’écouter aussi, et on pourra regarder un film ensuite quand tu te seras entrainé ! reprit Malia avec un sourire.

Quand son frère regarda Ethan, il haussa les épaules.

- J’ai bien envie de t’entendre aussi. Tu ne trouveras pas t’aide de ma part.
- Alors, c’est acté, tu t’entraines le temps qu’on aille chercher des affaires avec Malia.

Elle prit la main de Malia pour la lever et la pousser. Elle n’a pas prévu de partir aussi longtemps de chez elle, mais on ne dit pas non à Lydia.

Plusieurs heures plus tard, ils se retrouvèrent habillés simplement. Jogging et pyjama simple. Lydia a apporté le même pyjama à elle et Malia, un pilou pilou pour les mettre à l’aise, d’un rose tout doux. Les garçons ont les mêmes mais en bleu. Mais pour le moment, ils ne les avaient pas mis. Lydia sait qu’elle pourra avoir ses deux jumeaux habillés pareil si elle est aidé par Malia. Elle est une amie parfaite pour embêter son monde.

Ils ont apportés encore de la nourriture, une table complète de victuaille qu’Ethan commence à manger avant même que tout le monde soit prêt.

- On commence par le concert alors ? demande-t-il avant que les deux filles tapent dans leur main pour rejoindre la salle de musique.

Ethan et Léo restèrent seuls. Ethan rigole.

- Tu es prêt ? On sait déjà que tu es très doué alors ne te met pas la pression. C’est comme nager, une fois que tu connais, tu impressionneras tout le monde.

Il entend un échange de rire entre les deux filles et un sourire se fit sur le visage d’Ethan.

- Tu es tellement dans la merde, mon frère. Tu en as conscience ?

Lorsque Léo fait remarquer qu’il a déjà petit-déjeuner, Ethan le rabroue en rétorquant qu’il à peine mangé, et qu’en plus il a fait de l’exercice. Barbotter dans la piscine... le garçon n’appelle pas vraiment ça “faire de l’exercice”...  

A la remarque sur le fait que son jumeau compte le faire suer, Léo se fait la réflexion amère qu’il bouche son temps désormais libre en voulant “l’éduquer”. S'il joue bien son coup, Ethan retrouvera rapidement son petit train-train habituel, et lui ne sera pas obligé de se mettre au sport, quel qu'il soit. Déjà que c’est un miracle qu’il ne se soit pas encore fait viré de la boxe...

Il se force malgré tout à manger un pain au chocolat, constatant que Lydia ne mange pas grand-chose non plus et qu’Ethan ne lui dit rien, à elle... Par contre, il semble plus à l’aise avec Malia depuis quelques temps. Il est plus... naturel...  

Léo les observe discrètement. Peut-être son frère finira-t-il par se décider un jour ? Si Léo lui avait “promis” de lui passer devant si ce n’était pas le cas, il a appris à connaitre à apprécier la brune, et tout comme la rousse, il n’a pas l’intention de la blesser. Il est donc désormais hors de question qu’il sorte avec, même s’il doit admettre que, à l’instar de Lydia, elle ne le laisse pas indifférent.  

Cette dernière passe d’ailleurs son temps à le provoquer, terminant en beauté avec sa demande de concert. Elle revient sur le fait qu’il soit un génie, tout ça. Léo serre les poings mais s’efforce de respirer avant de répondre, ne voulant pas sauter à la gorge de Malia dans la foulée de celle de Lydia...

”Déjà, d’où tu sors que j’suis un génie ? Ensuite... j’en suis qu’aux tablatures à la guitare, je n’sais vraiment rien jouer...”

Ce qui n’est pas le cas à la batterie, mais bon...  

Ethan surenchéri en refusant d’aider son jumeau et Lydia emmène Malia chez elle pour prendre de quoi passer la soirée et “lui laisser de s’entrainer”. Furieux, Léo fusille son frère du regard et monte se changer. Non contente de le frustrer et d’essayer de le pousser à bout, Lydia l’oblige à jouer devant eux alors qu’il n’en a aucune envie.  

Il fume une clope à la fenêtre tout en écrivant dans son carnet avant de redescendre et de s’installer à la batterie pour passer un coup ses nerfs. Il ne travaillera encore pas la guitare cette fois, n’ayant réellement rien à faire écouter à part des gammes... A la place, il met une chanson sur son tel, écoute attentivement la partie de la batterie et tente de la reproduire. C’est assez répétitif, mais malgré tout plus compliqué que ça en a l’air niveau rythme. D’autant que sur les versions spéciales batterie, ça peut varier.

Il trouve des tutos, travaille le morceau en allant du plus simple au plus compliqué, se prenant même à chantonner en même temps que le chanteur. Lorsque les filles reviennent, il gère plutôt bien.

Les deux demoiselles sont habillées d’un pyjama assorti, et Léo ne peut s’empêcher de se demander si Lydia ne les a pas achetés exprès pour l’occasion... Est-ce qu’elles sont allées faire du shopping en attendant ? Vu qu’elle a rapporté la version masculine du machin, cela confirme sa pensée...

Si elle croit qu’il va porter ça, elle rêve... Et là, même Malia ne pourra pas le convaincre...

Le salon a été aménagé en parfaite salle de pyjama party. Ethan est déjà en train de piocher dans la bouffe, mais cela ne l’empêche pas de rappeler aux filles le petit concert tant attendu.  

Le garçon tire clairement la tronche alors que les filles et son frère s’amusent de la situation. Il n’a qu’une envie, c’est de les planter là et de se tirer. C’est samedi soir après tout, il pourrait facilement se trouver une soirée. Mais Ethan tente de le rassurer, d’une certaine façon...

Léo lui lance un regard noir.

”Etouffe toi avec une chips, tu veux...”

Il n’en pense pas un mot, mais il ne va pas leur faire le plaisir d’y mettre du sien, non plus...

Il rejoint les filles déjà installées dans la pièce de musique, branche son téléphone à l’enceinte et s’installe à la batterie.

”J'vous préviens, pensez c’que vous voulez mais je commence à peine... si vous vous attendez à un solo retentissant, vous allez être déçus...”

Sans leur laisser le temps de répondre, il lance le morceau, une version sans batterie, et commence à jouer. L’avantage de la musique, c’est que ça le calme. Quand il joue, il est dans son monde, dans sa bulle. Voilà pourquoi jouer devant eux le dérange, parce que c’est son univers où il peut désormais se retrancher quand ça ne va pas. Bien sûr, il compte jouer dans un groupe un jour, peut-être... mais là... il est toujours en apprentissage... et devoir partager ça... c’est gênant...

Pourtant, après seulement quelques notes, il se laisse emporter par le morceau, osant même des improvisations par rapport à ce qu’il avait travaillé. Sans la chanson, cela n’aurait rien donné, mais avec... ça fait toute la différence.

LEXIS
- Je suis un génie, avait-elle répondu, je sais en reconnaître un autre quand je le vois. Et tu l’es.

C’était une phrase qui avait claqué dans l’air avant qu’elle ne parte pour tout préparer. Parce qu’elle était ainsi. Elle faisait toujours les choses en grand. C’est pour ça qu’elle prépare une pyjama parti. Comme si on pouvait lui dire non, quand elle avait une idée en tête. Et là, son idée est simple. Elle veut créer un moment hors du temps. Elle veut que l’on oublie le monde extérieur pour n’être plus qu’eux, dans ce monde étrange qui ne leur appartienne qu’à eux. Une fois tout mit en place, Ethan relève les épaules de la menace de son frère.

- Je ne suis pas un génie, moi, qu’il se défend avant que Lydia le regarde.
- Si mais dans une autre zone de prédilection.

Ethan sourit. Ah. Pour nager, il sait nager. C’est la seule chose qu’il peut faire. Il devait déjà avoir des brassards quand il était dans le ventre de sa mère. C’est sûr. Enfin, à ce moment là c’est étrange que son frère n’aime pas autant l’eau, mais ils pourront en reparler plus tard. Il s’assoit entre les filles et tape dans ses mains pour lui donner un spectateur. Malia l’encourage en disant de ne pas s’en faire alors que Lydia relève un sourcil dubitatif.

- Le manque de confiance en soi, c’est génétique, bon à savoir. Il va falloir que j’en parle à des médecins pour que je puisse passer à la prospérité.

Elle reçoit un coup d’Ethan qui lui fait un chut sur la bouche. Même s’il ne l’a pas voulu, ça l’amuse de torturer son frère… et il est curieux. Vraiment curieux. Léo l’a regardé nagé alors même qu’il n’aime pas l’eau. Alors Ethan va l’entendre jouer, alors même que la batterie n’est pas un instrument qu’il aime d’ordinaire. Il laisse son frère faire, assis à même le sol, il profite de voir la passion s’allumait dans un regard. Malia est conquise. Cela emmerde un peu Ethan, mais tant pis. Lydia elle jubile d’avoir raison. Et quand il termine, c’est trois fangirls.boys qui applaudissent à s’en faire mal aux paumes.

- C’était très bien ! encourage Malia avant de faire un geste du pouce pour lui faire un bravo.
- J’adore avoir raison, reprend la rousse alors qu’elle fait un sourire sincère à Léo.
- Et moi je pense que j’ai faim.

Lydia le frappe.

- D’accord, d’accord. C’était cool, mais vous imaginez, il a déjà deux superbes femmes pour lui dire que c’était génial, je suis sûr qu’il s’en fiche de l’opinion de son jumeau casse-couille.

Lydia n’est pas sûr de ça. Malia non plus. Les deux échangèrent un regard. Elles ont eu le temps de parler en allant faire les courses… et très clairement, ni l’une ni l’autre ne pensent que les frères sachent l’attachement qui les poussent l’un vers l’autre. Ils n’ont pas le même caractère, ni la même vision du monde, mais il est évident pour les deux jeunes femme que c’est ainsi qu’ils sont le mieux : ensemble.

- Et si on allait manger ? propose Ethan.
- Encore ? s’étonne Malia, mais où tu mets tout ça ?
- Dans la piscine.

Ethan fait un grand oui de la tête et fait un pas pour aller prendre une collation qui a mystérieusement apparu. Il la mange sans en proposer. Il sait qu’il est dans un « entre deux » repas… Ils finissent dans la salle de projection. Après un long débat sur le film à regarder, leur choix se porte sur la simplicité : un film d’action. Ethan n’en demande pas moins… même s’il s’endort à un moment et que sa tête finit très clairement sur l’épaule de son frère. De l’autre, Malia observe les frères en rigolant avec Lydia. Elle croit qu’elle a trouvé une meilleure amie. Ils finissent par regarder tout le film et Ethan se réveille à la fin.

- J’ai vue tout le film, qu’il dit.
- Faux, tu as dormis, rigole Malia avant de l’aider à se lever.

Ils rejoignent la chambre d’amis pour la pyjama party. C’est plus neutre et le lit est king size, y a la place. Alors que le temps commence à tourner autour de banalité, Malia commence à proposer un action ou vérité.

- Oh, dear lord, souffle Ethan avant qu’un rire sadique ne sorte des lèvres pulpeuses de la rousse.
- Ethan, c’est ta maison, tu commences. Action ou vérité ?
- Action, souffle-t-il en levant les yeux au ciel.

Conscient qu’il ne faut JAMAIS dire vérité avec Lydia… parce qu’elle ne sait que trop bien les vérités que l’on cache.

- Tu dois embrasser quelqu’un, qu’elle sort avec sa tête de démon.

Ethan se retourne vers Léo et lui attrape la tête pour lui faire un bisou sur la joue. Il fait claquer le bisou avant que Lydia n’eut le temps de finir sa phrase.

- Sur la bouche !
- Tu n’as pas précisé, trop tard.
- La prochaine fois c’est sur la bouche.

Ethan se tourne vers son frère.

- Attends toi à ce que je te smack alors mon frère.
- On est si repoussante que ça ? fait Lydia avec une auréole tenu par des cornes.

Ethan fait un regard à Malia avant de rougir.

- Au suivant, toi chut !

A la fin du morceau, les trois applaudissent et félicitent Léo. Il lève les yeux au ciel à la remarque de Lydia et affiche un bref sourire sarcastique à celle de son frère.

”Tu ne penses vraiment qu’à bouffer...”

Au moins, ça évite qu’ils ne s'attardent sur la performance du garçon. S’il ne dit rien, il est content d’être ainsi congratulé. Ça doit être la première fois qu’il est valorisé pour quelque chose... en dehors de ses réflexes hors du communs...

Après une nouvelle collation pour Ethan, les quatre jeune choisissent un film, non sans débattre pendant bien une heure... Heureusement, Léo échappe à la comédie-romantique des filles pour un film d’action. Mais il ne faut pas longtemps pour que son frère s’endorme malgré tout, la tête tombant sur l’épaule du garçon. Durant une seconde, Léo hésite à le secouer pour le réveiller, mais quelque chose le retient. La culpabilité peut-être...

Le jumeau ne se réveille qu’à la fin, faisant mine d’avoir tout vu. Malia le détrompe alors que Léo vérifie qu’il n’a pas une tâche de bave sur son t-shirt.

”T’as même ronflé...”

Léo affiche un petit sourire moqueur, mais pas méchant. Il doit admettre apprécier ce moment. Il a déjà fait des soirée cinéma, généralement en s’introduisant en douce dans les salles sans payer, mais il y avait toujours le stress de se faire prendre. Ici, il n’y a pas de stress, pas de danger... Le garçon n’a pas besoin d’être en alerte constante... S’il n’est pas très bavard, il ne profite pas moins de l’instant.  

Une fois qu’Ethan a mangé, ils rejoignent la chambre d’ami où ils discutent de tout et de rien, jusqu’à ce que Lydia propose un “Action ou vérité”. A l’instar de son frère, Léo soupire.

”Sérieusement...”

Il devait avoir dix ans la dernière fois qu’il a joué à ce jeu... et les actions étaient plutôt du style “pas cap de piquer un truc dans ce magasin”. Plus tard, ça a tourné en jeu à boire : soit tu réponds la vérité, soit tu bois... Ici, pas de boissons ou de bêtises à faire...  

La rousse semble jubiler. Elle commence par Ethan qui choisit une action. Avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, Léo se prend un smack sur la joue de la part de son frère, qui le prévient que la prochaine ça risque d’être sur la bouche aux dire de Lydia.

”Alors là tu rêves !”

Léo a appris à contrôler ses réflexes avec son jumeau, mais il n’a pas intérêt à pousser les choses trop loin s’il ne veut pas s’en prendre une sortie de nulle part...

Ethan passe la main. Appuyé contre le lit, Léo bascule la tête en arrière, signifiant ainsi qu’il ne compte pas passer maintenant. Malia lève alors discrètement la main et cite timidement son nom.

- Léo, action ou vérité ?

Le garçon répond dans un soupire.

”Vérité.”  

Il n’a pas envie de bouger...

Malia semble hésiter un instant avant de reprendre.

- D’où viennent toutes tes cicatrices ?

Léo redresse la tête d’un mouvement vif, surpris par cette question à laquelle il ne s’attendait absolument pas. Malia rougit et baisse les yeux alors qu’il regarde un instant. Il semblerait que cette question la taraude depuis un moment...  

Le garçon laisse échapper un petit rire avant de répondre, désignant d’abord son visage.

”Ethan et ce connard de Gordon...”

Il montre ensuite ses bras puis le reste de son corps d’un mouvement large.

”Des bagarres, mon père, des chutes de parcours...”

Coupures, brûlures, fractures ouvertes... et on en passe...

”Le parcours c’est grave dangereux...  J’n’en ai pas fait beaucoup parc’que j’suis nul et les rare fois où j’en ai fait ça ma valut quelques blessures de guerres supplémentaires...”

Il rit, s’attardent exprès sur les blessures de parcours pour éclipser le reste... Il se tourne alors vers Ethan pour ramener l’attention sur son jumeau.

”On est des créatures de Frankenstein.”

Ses pensées se tournent vers leur génitrice en disant ça. Vu les conditions de leur naissance, il y un peu du vrai dans cette remarque...

Ne voulant pas s’attarder plus sur le sujet (il n’a pas l’intention de se faire psychanalyser ce soir...) il tourne ensuite son attention vers Malia et enchaine sans transition.

”Action ou vérité ?”

La brune semble un peu perturbée, mais elle répond un petit “action” sans insister plus sur sa question. Léo affiche un petit sourire en se tournant vers son frère. C’est ce qu’il espérait.

”Tu dois embrasser Ethan sur la bouche.”

Lydia sourit à son tour. Cette fois, son frère n’y échappera pas...

Ethan ne ronfle pas. Il le sait. En tout cas, de toutes les nuits de sommeil qu’il a eu, il n’a jamais été déranger par le moindre son qui sorte de l’ordinaire alors… Prout. Il se demande alors si c’est une bonne idée d’aller tous dormir dans la même chambre, alors même qu’il a une chambre rien qu’à lui qui lui tends les bras. Il n’a pas besoin de faire un regard vers Lydia pour savoir qu’elle lui interdirait en bloc. Il surprend un regard qu’elle lance à Léo, et ça l’étonne vraiment. Peut-être qu’elle veut qu’il reste dans la même chambre pour éviter de faire des bêtises ? Cela serait tout de suite plus logique !

Le jeu commence, et c’est Léo qui est la première victime… Et Ethan compte bien le smacker lui s’il a encore la stupidité de dire « action » à Lydia… bien que les vérités peuvent être pire… C’était de Charybe en Scylla cette histoire. Il fait une grimace à Lydia avant de faire une autre à Léo. Il laisse le jeu reprendre. Quand la question sur les cicatrices sort, il fait un regard plein de gratitude vers Malia pour avoir oser poser la question. Il sait que pour elle, ça n’a pas été simple de le dire et il est curieux lui aussi. Quand il commence par lui, il émit un petit « Hé ! ça laissera pas de cicatrice ! » pour rappeler qu’il n’est pas si violent. Le reste, ça l’étonne. Surtout le « son père ». Et quand il le traite de créature de Frankenstein, ça le fait frissonner.

- Vous saviez que Victor Frankenstein n’a jamais accepté sa créature, il voulait la tuer. Et la créature était la méchante de l’histoire à tuer toute sa famille et ses amis, précise Lydia qui a le droit à un regard interrogateur de la part d’Ethan, je dis jusqu’à la fin, c’est la créature qui gagne pour moi.

Bon, elle préfère mettre fin à sa vie pour ne pas vivre dans un monde sans son créateur, mais ce n’est pas par amitié ou attachement, mais parce qu’elle ne savait pas quoi faire d’autre… donc. Ethan lui envoie un coussin dessus pour lui dire d’arrêter de ramener sa science et le jeu reprend. Malia doit choisir. Ethan a toujours été nul pour ce jeu, surtout pour trouver une action ou une vérité qui ne soient pas totalement pourri. Que Malia choisisse une action le fait sourire. Sauf qu’il le perd quand Léo annonce son action.

- Mais ça ne va pas la tête ! qu’il réponds tout de suite. Tu ne vas pas lui faire ça, c’est pas cool !
- Cela signifie que si elle veut bien t’embrasser ça ne te dérange pas ? essaie de préciser Lydia.
- Oui, non, quoi ? il rougit fortement. Si elle veut m’embrasser elle le peut, mais elle ne doit pas se sentir obliger de le faire pour un jeu stupide.
- Mais si elle veut le faire ? insiste Lydia.
- Tu m’écoutes quand je te parle ?
- Je veux le faire ! coupe Malia en laissant planer un silence. Je veux le faire.

Elle se lève et s’approche. Elle est rouge. Elle se met en face d’Ethan qui a clairement les yeux exorbités et les lèvres tremblantes.

- Je ne vais pas te faire mal, qu’elle chuchote mais tout le monde peut l’entendre.
- J’ai peur que cela soit toi qui te fasse mal, à embrasser sans aimer, qu’il répond tout aussi bas alors que la rougeur de sa peau n’a pas diminuer.
- Ferme les yeux.

Il le fait, mais ça le dérange de ne pas pouvoir ouvrir les yeux. Malia s’approche doucement et pose ses lèvres sur celle d’Ethan. C’est tout doux. Elle ne fait entrer en contact que leur lèvre, mais elle bouge la tête pour repasser plusieurs fois sur cette douceur avant de se reculer, tout aussi rouge.

- Voilà.
- Tu appelles ça un baiser ? Je vais te montrer moi.

Lydia attaque Ethan. Elle fait une bouche pour embrasser alors qu’il se défend avec tout ce qu’il a pour ne pas qu’un contact se fasse entre eux. Il met même sa jambe au milieu dans une position étrange pour éviter son attaque !  

- C’est dégeulasse, me touche pas ! Fille de Satan !
- Laisse-moi-t’embrasser.
- C’est mort ! J’aurais l’impression d’embrasser ma mère, ne m’approche pas.

Elle abdique et se recule alors qu’Ethan utilise toujours ses pieds pour mettre une distance entre eux. Elle secoue la tête. Ethan fait même le signe de l’exorcisme pour pouvoir se protéger, et se retrouve derrière Malia, en essayant de ne pas repenser à ce doux baiser échangé. Au moins, s’il se cache derrière elle, elle ne pourra pas voir qu’il désirait plus.

- C’est ton tour Lydia. Action ou vérité ?
- Action !
- Hummmm, fait Ethan avant de regarder vers son jumeau… il faut bien qu’il se venge. Montre nous comment on embrasse avec Léo.

Lydia met les deux mains sur ses hanches avant de sourire d’un « trop facile ». Elle se tourne vers Léo et lui fait un geste de la main pour qu’il s’approche de son plein gré. Une fois la distance, très courte de toute façon, qui les séparer combler, elle passe ses bras autour de son cou, elle plaque sa poitrine contre le torse du garçon, elle caresse ses cheveux et elle approche son visage du sien. Et elle l’embrasse. Pas comme un smack. Loin de là. Elle l’embrasse en jouant avec la langue et les lèvres du garçon jusqu’à ce qu’elle gémisse de leur contact. Ethan et Malia les regardent avant qu’elle ne se sépare de Léo, triomphante.

- Voilà ! Là, c’est un baiser.
- Je n’aurais jamais fais ça.
- Je préfère tes baisers de toute façon.
- Pourquoi ?
- Moins dangereux, murmure Ethan qui n’a pas réellement envie de réfléchir à la réaction de son corps si Malia lui faisait ce genre de baiser là.
- On continue ?

HRP – Je ne sais pas si tu veux réagir particulièrement sur ça, mais si jamais n’hésite pas à dire que les s’endorment après avoir jouer encore un peu mais moins… sexy (les vérités font toujours moins peur que les actions xD)  

A l’évocation de la créature de Frankenstein, Lydia ne peut s’empêcher de faire un petit cours de littérature en précisant que le Docteur n’a jamais accepté sa créature, voulant même la tuer. Léo pince les lèvres en pensant que sa génitrice à voulut faire pareil avec lui, mais il se garde bien de verbaliser sa pensé...

Heureusement, personne ne demande de détails concernant sa réponse, et le jeu reprend. Et à l’action que le garçon donne à Malia, Ethan s’insurge. Lydia en rajoute une couche, pour le plus grand amusement de Léo, mais lorsque la brune précise qu’elle veut embrasser son jumeau, son sourire se fige légèrement. C’est bref, invisible, mais bien là. Difficile de savoir si c’est parce qu’il est content pour son frère ou parce que ça le touche plus qu’il ne voudrait l’admettre...

Leur baisé est tout doux et... très chaste... Les deux rivalisent de couleur lorsqu’ils se séparent, et une fois encore c’est Lydia qui intervient pour détendre l’atmosphère. Léo laisse échapper un petit rire alors que son jumeau se défend corps et âme face à Lydia, pour finir par lui lancer la question et lui donner un gage. Le garçon lui fait alors les yeux ronds. N’est-ce pas lui qui l’a mis en garde concernant son comportement avec la rousse ? Et voilà qu’il leur demande de s’embrasser...réellement...

Très bien... ils l’auront cherché. Il a assez prévenu Lydia, et là c’est son frère qui le demande, donc bon...

Léo s’approche de la jeune femme, un sourire au coin des lèvres, et lui rend le baisé qu’elle lui donne. S’ils avaient été seuls... Mais ils ne le sont pas !

Lydia se sépare de lui et le garçon doit serrer les poings pour contenir sa frustration. A la remarque d’Ethan, il ne peut s’empêcher de rire. Les baisés de Lydia sont dangereux, oui... surtout quand on sait ce qu’elle a derrière la tête...

Durant le reste du jeu, Léo peine à rester concentrer. La nervosité l’empêche de s’endormir alors que les actions plus légères et les vérités s’enchainent. Ethan sombre en premier, suivi de près par Malia. Lorsqu’il entend sa respiration régulière, Léo se lève en s’étirant et se dirige vers la porte.  

- Où tu vas ?

”J'ai besoin d'une clope...”

Voir même d’un joins...

Sans attendre, Lydia se lève à son tour pour le suivre dans sa chambre. Léo déverrouille la porte et va s’installer à la fenêtre en la laissant ouverte. Il commence déjà à s’afférer avec la boite en fer lorsque la rousse le rejoins et referme la porte derrière elle.

- Ce n’est pas bon de fumer...

Léo relève brièvement les yeux sur elle avant de reprendre ses préparatifs.

”Et ?”

Lydia grimace et s’approche pour prendre la boite d’où s’échappe une odeur d’herbe.

Léo soupire.

”N’essaie pas d’me changer, Lydia, tu s’ra vite déçue...”

La jeune femme dépose la boite sur la table du petit-déjeuner et revient vers lui, le regard brûlant.

- Tu as déjà changé, et ce n’est pas de mon fait...

Le garçon lève les yeux ciel et soupire de nouveau.

Il termine de rouler (il avait déjà ce qu’il lui fallait) et allume le joins pour tirer un grand coup dessus, laissant ensuite la fumée s’échapper doucement de ses poumons. Lydia grimace mais s’assied pourtant en face de lui, ne le lâchant pas des yeux.

- Action ou vérité ?

Léo soutient un instant son regard mais fini par détourner les yeux vers la nuit noire de l’autre côté de la fenêtre ouverte. Il ne fait pas très chaud ce soir-là, mais le garçon à l’habitude et Lydia porte un pyjama chaud... Il tire une nouvelle taff avant de répondre, revenant sur elle.

”Action.”

Lydia sourit. Pas l’un de ses sourire de démon qui prépare un mauvais coup, non... un sourire charmeur, empli d’envie, qui en dit long sur ce qu’elle a en tête...  

- Fait moi l’amour...

Le garçon se tend légèrement. Il aspire un dernier coup, dépose le joins dans le cendrier sur l’appui de fenêtre extérieur et se lève pour aller se laver les mains. Lydia le suit, attendant sa réponse. Lorsqu’il revient dans la chambre, elle vient l’embrasser alors même qu’il n’a toujours pas prononcé un mot. Son baisé est aussi passionné que la démonstration qu’ils ont faite un peu plus tôt. Elle le cherche, le provoque...

Mais il l’a prévenue, il ne se retiendra pas cette fois...

Léo rend le baisé à la rousse, glissant une main dans son dos pour l’attirer vers le lit. Il se sépare brièvement d’elle pour lui glisser quelques mots à l’oreille.

”Je t’ai prévenue, cette fois je ne me retiendrais pas.”  

Sur ces mots, il allonge Lydia sur le lit, l’embrassant fougueusement alors qu’il parcourt son corps d’une main, glissant sous son pyjama avec plus de douceur qu’il n’a l’habitude. Malgré ses dires, il reste aux aguets du moindre mouvement de recul de la jeune femme. Il veut qu’elle se rétracte, qu’elle l’arrête... avant qu’il ne soit trop tard pour elle...

Lydia sent son cœur battre la chamade. Dans les idées un peu à la con qu’elle a eu au cours de sa vie, celle-ci doit être dans le top 3. Elle a voulu jouer avec Léo. Elle l’a embrassé. Elle l’a allumé… et elle n’est clairement pas le genre de personne à faire ce genre de chose. Elle le sait… elle… Mais peut-être que Léo allait finir par la voir comme une espèce de Marie-couche-toi-là qui ne se respecte pas. Qu’y pouvait-elle si elle est attirée par Léo comme un moustique par du sang sucré ? Elle veut qu’il la touche, qu’il la caresse. Elle veut qu’il l’aime. Et elle sait pourtant que ce n’est pas possible. Elle sait déjà que Léo va s’amuser à lui écraser le cœur sans même sans rendre compte.

Mais elle a pris sa décision. Il va lui faire beaucoup de mal, surtout quand il comprendra qu’il est intéressé pour une relation avec Malia, mais elle fera comme si de rien n’était. Elle peut le faire. Elle arrive à faire semblant. C’est comme ça que la politique fonctionne. Elle arrive même à avoir une bonne relation avec le père Maguire sans lui cracher à la gueule… alors il sera simplement de voir Léo et Malia amoureux sans qu’elle ne pleure.

C’est aussi pour ça qu’elle est venue le défier. Parce qu’elle sait qu’elle ne peut l’avoir autrement rien que pour lui. Elle ne l’aura jamais rien que pour lui. Il ne l’aimerait jamais. S’il est attiré par elle, comme tous les garçons du monde, c’est pour son physique. Le sex appeal qui émane d’elle attire les hommes. C’est juste la première fois qu’elle accepte de faire plus qu’un petit baiser. Elle le défi. Elle ne veut pas le changer, elle veut qu’il évolue. Qu’il apprenne ce qu’elle voit, et même si pour ça il faut qu’il grappille son corps et la découpe. Même s’il doit lui faire du mal. Parce qu’elle sait ce qu’il peut être. Comme elle sait ce que peut être son meilleur ami. Elle le regarde. Elle joue avec lui. Elle le provoque. Et sans surprise, il répond à ses provocations, jusqu’au moment fatidique :

- Fais-moi l’amour, avait-elle demandé.

Elle le suit, cherche à comprendre ce qu’il se passe dans sa tête. Il cherche à la fuir ? Il ne voulait pas ? Elle a besoin de lui donner plus de provocation encore. Elle approche et l’embrasse. Elle est toujours dans son pyjama tout doux et elle sent déjà qu’il apprécie leur contact. Elle frissonne quand il la menace. Elle sourit en embrassant son cou et remontant jusqu’à ses oreilles.

- Je te veux, Léo.

Même si elle ne peut pas réellement l’avoir. Elle se laisse porter jusqu’au lit. Elle répond à chaque baiser. Elle profite de cette fougue qu’il lui impose. Elle ressent la tendresse avec laquelle il parcoure son corps. Elle sent qu’il va lentement, qu’il est délicat. Elle se sent apprécié, même si c’est pour son corps. Léo n’est pas pervers. Il ne veut pas l’utiliser ou lui faire du mal. Il ne veut pas la posséder. Elle remonte ses mains dans ses cheveux.

- Action, souffle-t-elle, déshabille-moi.

Elle l’embrasse alors qu’elle touche le col de son haut pour le tirer. Elle veut sentir sa peau contre la sienne. Elle se déplace pour l’aider à cet effeuillage sensuel. Elle a une brassière en dessous, de dentelles accordées à sa culotte. D’un blanc immaculé. Elle l’embrasse encore. Elle passe encore sa main dans ses cheveux. Elle veut qu’il la touche.

- Action, ne me repousse pas. Je t’en supplie. Ne me repousse pas.

Elle plante son regard dans le sien. Elle a beaucoup de désir, d’envie, de besoin, mais elle est surtout effrayé qu’il n’arrête. Qu’il l’abandonne ici, pantelante et excitée. Qu’elle ne soit pas assez jolie pour lui. Pas assez bien. Elle n’est pas assez bien pour être aimé ? Que cela ne tienne, elle sait déjà que son corps peut lui faire oublier qu’il ne l’aime pas. Elle caresse sa peau.

- Léo...., susurra-t-elle, ne te retiens pas mais... enfin, tu sais que je suis vierge alors ne m'en veut pas si je ne suis pas... bonne.

Elle se mord la lèvre inférieure et le regarde avec un peu d'appréhension. Pas de la peur, juste de la crainte qu'elle ne sache pas trop quoi faire. Elle connait des films X, mais elle ne sait pas du tout si c'est comme la réalité. Elle ne sait pas du tout... Elle descend sa main vers le caleçon du garçon pour jouer avec l'élastique en rougissant.