J'ai 21 ans et je vis à San Fransisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
La clope lui brûlait les poumons. Il sentait que s'il n'arrêtait pas maintenant de la fumer, il allait se brûler les lèvres. Mais comme si une brûlure aussi pitoyable que la fraise d'une cigarette allait le stopper dans sa progression au cancer des poumons. Abel, il n'avait plus envie de se battre, encore moins pour lui-même. Lily n'avait plus de souvenir, et c'était terminé. Le plus gros projet d'Abel, c'était de se barrer loin, son sac à dos sur l'épaule, et faire le tour du monde à pied, quitte à bouffer une baie sauvage qui aurait pu le tuer. Mais il avait vu bien trop de fois Into the wild, et ce film l'obsédait. C'était la seule solution qui venait à lui pour remédier à ce trop plein de sentiment qu'il ne connaissait pas et n'appréhendait pas. C'était l'inconnu, et ça faisait peur à n'importe qui. Mais Lily venait de soulever des choses, elle ouvrait de petites portes dans son cerveau où il avait rangé des souvenirs, des choses qui s'était passé quelques semaines auparavant.
Elle était la seule à l'appeler Abe. La seule qu'il avait autorisé et Abel n'avait jamais rien dit parce qu'il voulait la laisser faire. Elle ne l'avait jamais appelé comme ça auparavant : sauf dans les textos. Sauf dans les messages, c'était les seuls moments où elle avait dit ce surnom. D'autant plus qu'elle savait qu'il lui mentait. Sa mère était au courant des hurlements qu'il avait poussé quand il voulait la voir, quand il se faisait soigner, elle était au courant de la peine qu'il avait eu. Ses parents (et c'était normal) ne voulait que le bien de leur fille, et ce n'était pas avec Abel, un gamin paumé né d'un client qui ne souhaitait pas se protéger, d'une mère prostituée et droguée, qui n'avait pas d'avenir décent à proposer à leur fille. Il fronça les sourcils et se retourna sur elle quand il la vit partir. « Lily... » Et il prononça son nom dans un souffle sourd, comme s'il ne voulait pas être entendu. Et il oubliait un instant pourquoi il avait décidé de se détruire la vie. Pourquoi ? Quel était l'intérêt ? Il soupira fortement, passa sa langue entre ses lèvres et écrasa sa clope sous sa chaussure. Il la laissait partir. Avec lui, elle n'aurait aucun avenir, il en était certain.
Alors il partit en direction de l'arrêt de bus pour rencontrer Tom au parloir, comme tous les samedis. Même sa mère n'était pas venu lui rendre visite.
Une semaine plus tard. Un mois qu'il ne s'était pas présenté à la faculté. Mais aujourd'hui, il savait que Lily devait revenir, il était temps pour elle, et Abel ne voulait pas manquer ça. Il allait redevenir ce petit con emmerdeur d'avant cette parfaite soirée. Il allait faire en sorte qu'elle n'oublie pas sa rentrée. Mais quelque chose avait changé en lui. Il avait décidé de travailler. Pas forcément de manière visible, mais il allait étudier, et cela faisait une semaine, que tous les soirs, il allait à la bibliothèque universitaire, sympathisant même avec la dame de l'accueil. Il était ravi de pouvoir dire qu'il avait lu plus de livre en sept jours que dans toute son existence. Mais aujourd'hui, c'était lundi, il était huit heures trente du matin, Abel était installé sur sa table dans l'amphithéâtre, assis sur le côté, une jambe posé sur la chaise à côté de lui, comme s'il était chez lui. Il donna une tape dans la main de Steve qui s'installa derrière lui. « Tu reviens en cours, toi ? » Il fit un sourire mesquin, un cure dent sur le côté de la bouche qu'il mâchait. Ca compensait la cigarette. « Il n'y a que les petits cons qui ne change pas d'avis, à ton avis, je fais partie de quelles catégories ? » Mais il n'ôta pas son bonnet pour autant, laissant dépasser ses boucles naturelles sur les bords de son chapeau.
J'ai 21 ans et je vis à San Francisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sortais très bien avant mon accident. Sinon, grâce à ma malchance, je suis techniquement en couple sauf que je n'ai pas le moindre souvenir de cette histoire. Informations supplémentaires ici.
"Ma chérie, tu nous envoie un message s'il y a le moindre problème d'accord ? Je passerai immédiatement te récupérer si c'est le cas, et tu rentres à la maison." C'est avec des dizaines et des dizaines de mots comme ça que sa mère l'avait déposée sur le campus aujourd'hui. Elle était prête, Lily. Prête à retrouver son indépendance, à revenir en cours, à se séparer à nouveau de ses parents pour récupérer une vie d'étudiante. D'étudiante qui, certes, quitterait parfois la fac pour aller à l'hôpital, mais toujours d'étudiante. Après un dernier baiser sur la joue de sa mère et un sourire rassurant, Lily a quitté la voiture pour rejoindre Mackenzie, qui l'attendait sur le trottoir, le regard chargé d'émotion à l'idée de revenir en cours avec sa meilleure amie. "Prête à revenir d'entre les morts officiellement ?" Mackenzie donne un léger coup d'épaule à la brune, avant de venir prendre sa main en guise de soutien silencieux. Et alors qu'elles passent les portes de l'université, Lily soupire. « Il faut. » Elle ne peut pas rester dans le noir éternellement.
Quand elle passe les portes de l'amphithéâtre, la plupart des bavardages s'éteignent, et le rose lui monte rapidement aux joues. Elle serre ses livres contre elle, Lily, quand elle descend les marches pour trouver une place où s'installer. Elle salue quelques personnes d'un air timide, passe dans une rangée avec Mackenzie, puis elle remarque ses boucles brunes sous son bonnet, et à partir de là, son regard ne quitte plus ce même point tandis qu'elle laisse sa meilleure amie la pousser jusque sa place. "Allez, Lil, tu fiches quoi ?" Elle baisse les yeux, détourne le regard, et pose ses livres sur une place, située en diagonale de celle d'Abel. « Ici, c'est bien. » Dit-elle simplement en s'asseyant sur le siège, retirant doucement son manteau et son écharpe pour libérer ses boucles brunes. En s'installant, Mack remarque Abel et hausse les sourcils. "Tiens, le revoilà lui." Intriguée, la brune se penche vers elle. « "Le revoilà" ? » Qu'elle demande d'un air intrigué, avant que la jeune fille n'explique "Ouais, Silverstein. Ca fait des semaines qu'il vient plus à la fac. Depuis le jour de ton réveil, si j'y réfléchis bien. A croire qu'il est revenu juste pour te faire chier." Et alors que le professeur arrive et attire l'attention de toute la classe, Lily, elle ne peut pas s'empêcher de regarder derrière elle.
Invité
Ven 14 Sep - 22:23
Abel Silverstein
J'ai 21 ans et je vis à San Fransisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
Abel riait fort avec Steve. D'autant plus qu'il avait été rejoint par Allison, Julia, Josh et Martin. Ils étaient en bande et on les voyait de loin. Les gens ne les craignaient pas, mais ils évitaient de s'en approcher parce qu'ils avaient tendances à vous créer des problèmes alors qu'il n'y en avait pas. « Au fait, Tom, il va croupir en prison toute sa vie. »« Ta gueule. » Et d'un regard noir, il serra les dents vers Julia qui, de son regard de gamine avide de sexe, baissa la tête. Autour de lui, Abel avait bien donné l'ordre qu'il était interdit de parler de Tom sous prétexte de se prendre une raclée monumentale. Son visage était suffisamment couverts de cicatrice, et ses poings avaient toujours ces foutus bandages parce que les blessures s'étaient même infectées. Mais Julia devait penser impressionner Abel en parlant de lui, ce qui fit encore plus monter son mépris envers elle. C'était une jolie fille mais... elle n'avait que ça pour elle. Pathétique.
Il entendit la voix de Lily. Il ne tourna pas la tête pour la regarder rentrer, mais c'était ses yeux qui bougeaient. Juste ses yeux. Il la scruta de la tête aux pieds, et son regard la suivait jusqu'à sa place, chaque seconde. N'importe qui aurait pu être mal à l'aise mais Lily semblait soutenir son regard plus qu'autre chose. Elle rentrait dans son jeu et Abel ne savait pas s'il devait rire sarcastiquement ou pleurer de désespoir. Il avait besoin de retrouver cette position qu'il avait eu autrefois, de connard pas fini. Elle devait rester sur cette image et le détester. Et sans quitter son regard, Abel attira Allison vers lui, pour lui dire quelque chose dans l'oreille, ce qui la fait glousser comme une adolescente en chaleur. « Oh, Abel ! Prends toi une chambre, mais fais pas ça avant le cours de litté, merde ! » Et ils rirent tous en chœur. Tous, sauf Abel. Son visage était froid, mais le regard qu'il portait sur Lily était rempli de chaleur mais c'était plus fort que lui. Il repoussa légèrement Alli pour qu'elle reprenne sa place.
Lily était plus belle que jamais. Ses longs cheveux qui lui caressaient le visage la rendait rayonnante, et malgré les séquelles qu'elle portait sur son nez ou ses joues, Abel ne pouvait pas nier qu'elle avait ce charme naturelle. Si belle, si belle... « Abel, regarde, ta meilleure amie vient de s'asseoir... » et d'un coup de menton, Josh montra Lily. Il prit une grande respiration pour ne pas sauter à la gorge de son collègue (ami n'était pas le bon terme pour ce genre d'individu) et il se contenta de répondre, haut et fort. « Y'as que les morts-vivants pour revenir en cours après s'être fait rouler dessus. » Et il fit rouler son cure-dent de l'autre côté de sa bouche.
J'ai 21 ans et je vis à San Francisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sortais très bien avant mon accident. Sinon, grâce à ma malchance, je suis techniquement en couple sauf que je n'ai pas le moindre souvenir de cette histoire. Informations supplémentaires ici.
"T'es sûre que tu veux pas aller plus devant ?" Lily, elle sait très bien pourquoi Mackenzie lui dit ça. Toute la bande d'éléments "perturbateurs" de la classe se trouvait derrière elles. Ils parlaient fort, riaient, et pire encore, Abel semblait chuchoter des choses salaces dans l'oreille d'Allison, faisant détourner le regard de la brune promptement pour ne pas avoir à assister à ça. Merci mais non merci. « T'en fais pas Mack. Si je laisse pas passer dès le début, j'y arriverais jamais. » Elle se fiche des critiques, Lily. Ou du moins, elle fait en sorte de laisser couler sur elle les regards qui pèsent sur elle, comme si un zombie venait de franchir les portes de l'amphithéâtre. Et comme s'il lisait dans ses pensées, Abel prit la parole pour glisser une de ses éternelles remarques théâtrales, attirant les rires de la plupart de ses camarades. Mackenzie se préparait déjà à lui dire de la fermer, Lily le voyait à son expression. Mais elle pose sa main par dessus celle de son amie. « Je suis sûre que je t'ai manqué, Silverstein. Autrement pourquoi tu te pointerais aujourd'hui en cours ? » Elle tourne la tête pour croiser son regard interloqué, sous les "oooh!" du reste de la classe qui n'a pas l'habitude d'entendre Lily répliquer avec tant d'aisance. D'habitude elle s'empourpre et se cache. Cette fois, elle l'observe. Peut-être un peu trop lourdement, avant de retourner ses yeux vers son livre et vers sa meilleure amie qui, clairement, la fixait bouche bée avant de se ressaisir. "On va prendre un café après les cours pour fêter ton retour sur le campus ?" Lily lui fait un sourire et secoue gentiment la tête de gauche à droite avant de dire d'un air raisonnable. « Demain si tu veux ? Après les cours ce soir je vais à la bibliothèque. J'ai beaucoup... beaucoup de choses à rattraper. » Aussi organisée puisse-t-elle être, Lily, elle allait passer des semaines à retrouver son rythme.
Invité
Sam 15 Sep - 9:27
Abel Silverstein
J'ai 21 ans et je vis à San Fransisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
Mais quelle répartie elle avait ! Il fallait qu'elle revienne du Royaume des Morts pour avoir du répondant, c'était nouveau. C'était sexy, surtout. Abel ouvrit la bouche pour répondre quelque chose de cinglant à balancer dans la tête de Lily, mais rien ne lui vint ; alors, pendant une seconde, il resta l'air con, la bouche ouverte, et la referma rapidement. Tous ses amis se mirent à le pousser, à lui frotter la tête, en faisant des "ouuuuh" parce qu'il venait d'être clashé par la fille la plus prude que la Terre n'est jamais porté. Et aujourd'hui, c'était lui qui était humilié. Mais une part de lui avait envie qu'elle continue sur cette lancée là, car c'était ce qu'il parlait quand il disait vouloir qu'elle se libère. Il fit rouler son cure-dent entre ses dents et se mit à sourire sans la lâcher du regard. Lily. Sa perfection au féminin, tout et son contraire. Son opposé total mais irrémédiablement fou d'elle. Mais il ne fallait pas oublier : ne pas retomber, ne pas retomber, ne pas retomber. Il fallait se blinder pour ne plus souffrir autant. « Laisse tomber. » dit-il à Josh qui ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas répondu.
Il suivit le cours assidûment, prenant des notes, parfois même posant une ou deux questions. Abel tenta tant bien que mal d'oublier Lily dans son champ de vision mais ses yeux étaient toujours là pour l'avoir dans le coin de l'oeil. Evidemment, il ne pouvait pas la sortir de sa tête, mais le cours était étrangement intéressant.
Le soir même...
Après avoir fait un tour chez lui et ranger tant bien que mal la maison qu'il habitait avec sa mère, il était suffisamment tard pour ne croiser personne à la bibliothèque universitaire. Alors il enfila son sac, un manteau, une clope au bec, il marcha rapidement vers le lieu qu'il recherchait. Arrivé devant, il écrasa sa cigarette sous sa ranger et poussa les portes du lieu. Il salua la bibliothécaire qui ne devait jamais dormir, car il avait l'impression de la voir tout le temps à la même place. Il lui tendit un tic-tac, comme tous les soirs et il était heureux de voir l'endroit vide. Il s'installa sur sa table, dans un coin, un casque sur les oreilles, du Papa Roach à fond dans le crâne et il se mit à travailler ses cours de la journée.
J'ai 21 ans et je vis à San Francisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sortais très bien avant mon accident. Sinon, grâce à ma malchance, je suis techniquement en couple sauf que je n'ai pas le moindre souvenir de cette histoire. Informations supplémentaires ici.
Elle pouvait pas retenir ce vague sourire victorieux sur ses lèvres fines, tandis qu'elle entendait le silence par lequel lui répondait Abel. Quelque chose avait changé depuis l'accident. Elle le savait, ça l'habitait jusqu'aux os sans qu'elle ne sache précisément quoi. Et ça lui plaisait, à Lily. Mais elle ne dit rien. Se contente d'écouter le cours, et de s'étonner d'entendre Abel participer. Parfois, elle hésite à se retourner. A le regarder en espérant croiser son regard pour y déceler une réponse quelconque. Au lieu de quoi elle se concentre sur ses notes, et laisse la journée s'écouler tranquillement, sans encombres.
___________
Il aura fallu deux heures à Lily pour ranger à nouveau ses affaires dans sa petite chambre d'étudiante sur le campus de l'université. Si d'habitude elle aurait pris soin de tout organiser dans les moindres détails, ce soir, elle se contente d'organiser deux trois choses, et de laisser deux cartons dans un coin pour les ranger plus tard. Elle s'était promis d'aller étudier à la bibliothèque, et comptait bien s'y tenir. En arrivant sur place, la bibliothécaire fut ravie de la revoir, et la salua chaleureusement, hésitant même à prendre Lily dans ses bras, ce qu'elle laissa faire avec un sourire timide. Et juste avant qu'elle ne rejoigne les tables, elle l'interpella. "Je n'ai rien dit encore, mais tu diras à ton ami de ne pas trop traîner pour me rendre ce livre qu'il avait emprunté" Lily fronce les sourcils, confuse, et penche la tête sur le côté. « Quel livre ? Et quel ami ? »
Elle arrive près des tables avec précaution, après être passée dans les rangées de livres pour en récupérer quelques uns. Voilà une vue qu'elle n'aurait jamais cru avoir : celle d'Abel, installé dans la bibliothèque, à travailler. Il était dans son refuge à elle, et si on lui avait dit qu'un jour elle y croiserait le jeune homme, elle aurait éclaté de rire. En silence, elle dépose les livres devant elle, à l'autre bout de la table où se trouve le brun. Les dix premières minutes, elle ne dit rien, Lily. Fait mine d'être plongée dans sa lecture et ses notes, qu'elle griffonne rapidement de son écriture cursive. Par moment, elle jette des regards furtifs en direction d'Abel. Et parfois, elle a l'impression de sentir son regard peser sur elle. Plus les jours passent, plus il la trouble. Ses "rêves" - pouvait-elle appeler ça des rêves ? plutôt une sensation étrange - ne la quittaient pas ces dernières nuits. Sans oublier tous ces détails incohérents sur lui, sur elle, sur eux. Elle ne sait pas combien de temps s'est écoulé depuis qu'elle s'est installée là, mais quand Abel retire son casque, elle n'attend pas une seconde pour parler, discrètement. « La bibliothécaire attend son livre. » Elle suspend son geste, alors qu'elle s'apprêtait à tourner une page de son livre, et lève les yeux vers les siens. Clairs. Captivants. « Celui sur les légendes et le mysticisme. » Elle laisse couler un bref silence, au cours duquel son regard lance mille questions, puis elle finit par dire « Celui que tu as emprunté avec ma carte. »
Invité
Sam 15 Sep - 10:52
Abel Silverstein
J'ai 21 ans et je vis à San Fransisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
Chaque fois qu'il regardait autour de lui, il espérait voir la brune débarquer mais ça n'arriva pas. Il prit donc sur lui tout son temps pour étudier ce livre dans un anglais ancien qu'il avait du mal à déchiffrer. C'était le moment pour lui de se préparer un vrai avenir. Il avait besoin de s'installer quelque part, seul, loin de sa mère et de toute la noirceur de son domicile. Et le seul moyen d'y arriver, c'était d'étudier correctement. Il griffonnait, écrivait, raturait, pestait contre son cours mais essayait quand même. il était fatigué, il voulait rentrer chez lui, mais chez lui, c'était un baisodrome alors il était préférable de rester ici. Il avait des crampes dans les doigts, il avait faim, il avait soif, il tremblait toujours malgré le manteau qu'il portait. Il était maigre, c'était son problème.
Mais il sentit une frisson lui parcourir l'échine, et il leva la tête pour apercevoir Lily qui entrait dans la bibliothèque. Il se terra comme il put dans sa chaise afin de ne pas être vu, mais l'éclair qui passaient entre leurs yeux cramait déjà sa couverture. Elle s'assit à l'autre bout de la table. Abel regardait autour de lui. Toutes les tables étaient vides... il fallait qu'elle s'assoit en face de lui. Il soupira un peu fortement, et coupa le son de son téléphone portable qui balançait dans ses oreilles. Mais c'était surtout pour lui rappeler qu'il avait prit un livre. Un livre sur les morts. Ces sms... ce n'était pas un rêve, ce n'était pas de la folie, c'était la pure réalité. Tout était vrai, et ce que lui avait dit Lily aussi. TOUT ETAIT VRAI. Il prit sur lui pour ne pas bondir de joie quand il se rappela quelque chose : elle avait tout oublié, et les sms avaient tous disparus. Alors il redescendit sur Terre en quelques secondes et se tassa sur lui-même. « Pas de soucis, je lui amènerais demain. » c'est ce qu'Abel lui avait dit tous les soirs depuis qu'il venait mais il ne l'avait jamais fais. Il voulait le garder parce que ce livre le raccrochait à une réalité qu'il avait tenté d'oublier. Lily ne lâchait pas Abel du regard, et il en ressentit un certain malaise. Elle le mettait à nu émotionnellement, il savait qu'elle avait des questions et qu'il était le seul à pouvoir y répondre. Et ce soir, il aurait du mal à y échapper. « Merci de m'avoir donné l'astuce. » et il prit un nouveau cure-dent qu'il cala dans le coin de ses lèvres. « Mais je ne vais pas le rendre, il est intéressant. »
J'ai 21 ans et je vis à San Francisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sortais très bien avant mon accident. Sinon, grâce à ma malchance, je suis techniquement en couple sauf que je n'ai pas le moindre souvenir de cette histoire. Informations supplémentaires ici.
Il aurait pu se créer un abonnement, rester ici pour lire, n'importe quoi, mais non, il l'avait emprunté avec sa carte, son compte, en son nom. Un livre sur les morts, qu'il avait emprunté au nom d'une fille en plein milieu de son coma. Est-ce que son imagination lui jouait des tours, ou tout ça lui semblait vraiment louche ? Alors Lily elle n'hésite pas. N'attend pas qu'il s'en aille pour lui faire la remarque. Faire comprendre qu'elle a besoin de réponses, et que son subconscient lui souffle qu'Abel est le seul à pouvoir les lui apporter. Il dit qu'il va le rendre. Puis il se ravise. Et Lily elle le fixe sans comprendre, sans savoir à quoi il joue avec elle cette fois. « L'astuce ? » qu'elle répète sans trop comprendre, refermant son livre qui finalement, ne l'intéresse plus tant que ça. « Dans ce cas, fais toi un abonnement et emprunte le à nouveau ? » Il ne voit pas combien ça la trouble ? Combien elle est perturbée chaque fois qu'il la regarde, chaque fois qu'elle pense à lui, chaque fois qu'elle remarque un nouveau lien entre eux deux ? Finalement, elle se redresse. Traverse la table pour tirer la chaise juste en face de lui, et s'y installer. Et Lily, elle en peut plus. Elle en peut plus d'avoir l'impression qu'on la conserve dans un cocon de confort, sans lui dire la plupart des choses. Son père, sa mère, Abel. « Il y a des choses que tu ne me dis pas. » Elle laisse tomber l'information à voix basse, les yeux rivés sur ses ongles appuyés contre le bois de la table. Puis elle relève à nouveau ses yeux noisette pour le regarder. « Et je sais pas pourquoi tu me mens, Abel. Je sais pas pourquoi vous me mentez tous depuis que je suis sortie de ce fichu coma. Mais je finirai par savoir de quoi il en retourne. » Elle mord l'intérieur de sa joue, la gorge nouée, puis elle récupère ses livres et ses notes pour se redresser, et aller les emprunter. Elle étudiera dans sa chambre, finalement.
Invité
Dim 16 Sep - 9:40
Abel Silverstein
J'ai 21 ans et je vis à San Fransisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sors mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.
Elle avait raison Lily. Elle était perturbée parce que tout le monde la pensait en sucre, Abel le premier. Il n’avait pas envie non plus de lui offrir un avenir miteux en lui dévoilant ce qu’il s’était passé, et d’autant plus qu’il passerait pour un fou alors qu’il comprenait de plus en plus que ces sms étaient la réalité. Il était à l’affût d’une pointe de souvenir dans le regard de Lily mais rien ne venait. Abel était déçu, un peu, pas beaucoup, mais un peu, qu’elle ne se souvienne de rien et c’est ce qui le frustré au plus haut point. Alors il écoutait Lily l’engueuler sans rien dire, humilié parce qu’il savait. Elle était au courant des mensonges et il n’était pas le seul à le faire : ses parents aussi. Ca devait être dur pour elle de voir tous les gens qui la côtoyer lui mentir. « Je sais Lily, je sais. » Il ne savait pas quoi faire pour la rassurer.
Il se demandait s’il devait la rattraper ou pas, lui attraper le poignet comme ce soir là, à cette soirée. Il prit les devants et poussa sa chaise en arrière, il serra les dents et se dirigea vers Lily, il lui attrape le poignet. Et de la toucher… son corps se mit à trembler. Il l’aimait bien trop mon dieu, c’était dévastateur. Il avait envie qu’elle se retourne et qu’elle l’embrasse, il voulait lui parler. « Lily, je... » Abel fronçait les sourcils. Devait-il franchir ce pas et lui avouer la vérité ? Ou la laisser dans l’ignorance pour la protéger de ce qu’il était et de la noirceur qu’il dégageait à longueur de journée ? Pourquoi ne pouvait-il pas rester à sa place et juste à la limite… se barrer ? Changer d’état, de pays, de continent ? Partir en Amérique du sud, faire quelque chose d’autre ? C’était une solution définitive, et Lily n’aurait plus à subir les divagations futiles de ce gamin de vingt et un ans. Il serra légèrement ses doigts autour de son poignet, comme pour ressentir une dernière fois la peau de Lily. « Lily, ne pose plus de questions et reste le plus éloigné de moi possible, est-ce que tu en ais capable ? » Et voilà, il recommençait. Il repoussait toute positivité de sa vie pour la protéger. Il lâcha son poignet à contre-coeur, comme s’il avait cassé le lien le plus puissant de la Terre et il se dirigea vers le comptoir. Il devait y arriver, il devait fuir loin de Lily. Il fallait se détacher de tout ce qui la possédait. Il se pencha vers la bibliothécaire. « Daisy, je te ramènerais le livre demain matin, à la première heure. Je suis désolé de l’avoir gardé si longtemps. » Il passa les portiques de la BU et se dirigea vers sa voiture, en courant légèrement. Il s’arrêta mi-chemin, pour allumer une cigarette. Il prit une belle bouffée de pétrole dans les poumons et la souffla dans les airs. Demain, il allait se barrer loin. C’était un devoir.
J'ai 21 ans et je vis à San Francisco, Californie. Dans la vie, je suis étudiante et je m'en sortais très bien avant mon accident. Sinon, grâce à ma malchance, je suis techniquement en couple sauf que je n'ai pas le moindre souvenir de cette histoire. Informations supplémentaires ici.
Pourquoi faut-il que tout le monde lui mente ? Pourquoi est-ce qu'il l'observe, mais n'ose pas soutenir son regard quand elle le dévisage en retour ? Pourquoi est-ce que quand elle lui parle, elle a cette impression qu'il souffre ? Lily, elle a trop de questions, beaucoup trop de questions, trop peu de réponses. Et alors qu'elle se redresse pour quitter la bibliothèque et emprunter ses livres d'études, elle sent la chaleur d'Abel s'enrouler autour de son poignet pour l'arrêter. Et c'est comme une décharge électrique. Elle l'imagine qui s'approche d'elle. Il fait nuit. Elle a froid, mais son souffle est chaud contre elle quand il la défie de l'embrasser. Et Lily, elle arrête de respirer, le fixe d'un air ahuri. Elle l'entend à peine lui parler, jusqu'à ce qu'elle comprenne ce qu'il raconte. Rester éloignée. Ne plus poser de questions. Et Lily elle est là, plus confuse que jamais, plus perdue qu'elle ne l'a jamais été, et quand elle murmure les lèvres sèches « Je n'en suis pas sûre... » Abel il a déjà lâché son poignet pour partir avant elle. Qu'est-ce que c'était que ça ? Qu'est-ce que c'était ? Elle secoue la tête avant d'à son tour, venir à l'accueil pour poser sa pile de livre avec un sourire maladroit, encore un peu perdue. Au bout d'un silence, elle croise les bras, et demande finalement « Dites, Daisy.. Le livre qu'il a emprunté... Il en existe d'autres exemplaires dans la bibliothèque ? »
__________________
Il est vingt-trois heures. Lily, elle est assise sur son lit, sa lampe de chevet allumée, le gros bouquin ouvert devant elle, tandis qu'elle tourne les pages d'une main, l'ongle de pouce de son autre coincé entre ses dents. Ses sourcils froncés balaient les lignent, parcourent les mythes. Pourquoi est-ce qu'Abel a emprunté ce livre ? Pourquoi est-ce qu'il s'intéresse à ces légendes. Pourquoi est-ce qu'elle s'intéresse à ce qui l'intéresse tant ? Elle a l'impression de tenir un élément clé, Lily. Sans trop savoir pourquoi. Son regard s'arrête particulièrement sur une légende paienne. Un frisson lui parcoure l'échine, et elle reste longtemps figée sur cette page, comme si elle attendait que celle-ci lui réponde, lui donne un indice, n'importe quoi. Finalement, la brune glisse un marque page, et referme l'ouvrage. Elle glisse sous ses draps, et coupe la lumière. Doucement, elle passe ses doigts de la main gauche contre son poignet droit. Comme si elle pouvait encore sentir la pression des doigts d'Abel autour des siens...
_____________________
« ABE. » Elle se redresse en sueur, le corps tremblant, les mains crispées autour de ses draps. Elle se sentait partir. Elle se sentait partir et elle l'appelait. Elle était terrifiée, Lily. Et elle sait qu'elle ne voulait pas partir sans qu'il lui dise quelque chose. Qu'est-ce que c'était que ce rêve ? Elle réalise rapidement que ce qu'elle a pris pour de la sueur, sont en réalité des larmes. Elle pleurait dans son sommeil, Lily. Elle pleure toujours, alors qu'elle se demande de plus en plus si ses songes ne font pas partie de sa réalité oubliée. Elle passe une main tremblante dans ses cheveux, alors qu'elle voit l'heure. Trois heures du matin. Et elle tend la main tremblante vers son téléphone, pour composer un numéro. "Lily ? Mais qu'est-ce que.." - « Abel. elle la coupe en pleine phrase, le souffle court, le coeur battant. est-ce que t'as son numéro, Mack ? » Elle laisse courir un silence, avant que sa meilleure amie ne demande "Pourquoi est-ce que tu.." - « Je t'en prie, réponds moi juste. Tu l'as ou non ? » Elle attend, Lily. Et elle a l'impression de ne jamais avoir tant attendu quelque chose sur cette Terre. "...Non." dit sa meilleure amie, et ses poumons se vident de tout l'air qu'elle retenait jusqu'à présent, prête à fondre à nouveau en larmes sans qu'elle ne sache pourquoi. "... mais je peux m'arranger pour te l'avoir."
_______________
Il est quatre heures du matin. Lily, elle n'a plus fermé l'oeil de la nuit. Et quand enfin elle reçoit le message de Mackenzie, qui lui affirme qu'elle lui doit une invitation au restaurant pour l'avoir réveillée en pleine nuit pour ça, elle se jure de l'emmener au japonais qu'elle adore, avant de composer le numéro sans réfléchir, et l'appeler.