Une fois encore, Lucious était parvenu à trouver les mots pour apaiser les craintes de Kate. Il aimait avoir le pouvoir de faire taire toutes ses peurs en quelques mots ou en un baiser. Comme elle parvenait à le faire lorsque les rôles étaient inversés. Et parce qu'il savait qu'elle avait compris ce qu'il tentait de lui dire, il sourit devant son besoin de plaisanter face à une telle conversation « Un tout petit peu plus tôt » tout en laissant un léger espace entre son pouce et son index. Pour clore cette conversation, il se laissa tomber sur l'un des lits et l'embrassa « Bon, eh bien on ne mettra pas de rideau » puis il parla de la commode et savoura son rire. Qu’est-ce qu'il l'aimait ! Ils finirent le tour en repérant de quoi finir de meubler la maison avant de rentrer chez lui…

Se replonger dans ses souvenirs n’était pas chose aisée pour le millionnaire qui se retrouvait face à son passé, repensant à des anecdotes. Comme lorsqu'il se disputait avec Rachel et qu'elle entrait dans son bureau, passait derrière son bureau et passait ses bras autour de son cou. Il resta un instant interdit devant une de ses photos qu'elle aimait prendre à ses dépens. Elle n'avait aucun talent dans la photographie et souvent, ils en avaient ris en voyant le résultat. Même lui se mit à rire, seul dans son bureau, face à l'une d'elles. Le cœur lourd, il referma l'un des cartons où il inscrit « grenier » dessus avant de tenter de le refermer lorsqu'il entendit la voix de Kate et lui répondit « Dans le bureau » et ajouta « Oui, un café s'il te plaît » alors qu'il terminait de scotcher le carton. Lucious releva ses yeux clairs sur elle, souriant et s’approcha de cette dernière, une main sur sa hanche et déposant un rapide baiser sur ses lèvres « Mon amour… J’aime beaucoup » et ajouta « Et bonjour toi » en l'embrassant de nouveau, puis posa son regard sur le carton « Match nul pour le moment » alors qu'il retira un morceau de scotch de son pull « peut-être 3 – 2 ». Il retourna vers le carton qu'il poussa dans un coin « Ce sont les affaires de Rachel et moi. Elles iront dans le grenier » puis s'approcha du bureau, se saisit d'une photo de lui, avec sa sœur et ses parents alors qu'il n’avait pas plus de seize ans « Pour que tu puisses mettre un visage sur mes parents » et posa son doigt sur une femme a l’arrière « C'est ma nourrice, celle qui m'a appris à dire que c’était chaud » puis il en tendit une seconde « Et voici Rachel. C’était deux ans avant sa disparition » il sourit à Kate « J'ai aussi des photos compromettantes de ma personne, mais tu attendras que l'on déballe les cartons très chère" et embrassa sa joue avant d’aller chercher sa tasse de café, puis revient vers elle, glissant sa main dans son dos qu'il caressa « Je te manquais ? » demandant ainsi, implicitement, les raisons de sa venue.

Dans le bureau… C’était plutôt une bonne réponse. Il était sans doute occupé à finaliser ses cartons. Tant qu’elle ne le trouvait pas en PLS entre train de pleurer sur une photo de Rachel… Kate avait hâte que ça soit fait, qu’ils aient posé tout les meuble et qu’ils puissent passer à autre chose et enfin commencer à vivre ensemble. Là c’était comme brasser la vase du fond de la mare. Elle n’aimait pas ça. Pourtant elle était venue lui prêter main forte. C’était pour ça qu’elle était là, qu’elle avait débarqué sans le prévenir. Surprise surprise ! Posant son épaule contre le montant de la porte, elle l’observa quelques instants sans rien dire. « -c’est sorti comme ça… donc j’aime bien aussi. » répondit la jeune femme avec un joli sourire. Lorsqu’il évoqua le contenu du carton, elle hocha la tête et souffla un simple : « -d’accord... » il avait pris sa décision seul, et elle préférait ça. C’était sans doute compliqué pour lui, elle le savait, et c’est pour ça qu’elle trouvait important qu’il fasse cette démarche seul. Le bouquin de la bibliothèque, elle pouvait les mettre en cartons, mais les souvenirs personnels cachés au fond d’un tiroir, ça n’était pas elle de faire ça.

Elle se redressa et fit deux pas pour prendre la photo qu’il lui tendait. « -oh cette petite tête de bébé imberbe… » elle le regarda et ajouta en souriant : « -tu avais déjà beaucoup de charme. Et ta sœur de caractère… » le regard de Rebecca parlait pour elle. Elle regarda à nouveau la photo en se disant qu’il avait raison de faire ça. « -elle je l’aime beaucoup... » ajouta Kate avec son sourire taquin sur les lèvres. La photo suivante, elle la saisit avec douceur, comme si elle avait peur de l’abîmer. Rachel… Kate resta quelques secondes à l’observer. Elle était belle. Beaucoup de charme. Une sorte de classe ou de grâce. Intérieurement Kate se dit qu’elles se seraient sûrement bien entendu… Étrange comme pensée. Mais elle n’en dit rien. Notant pour elle même qu’il avait dit disparition et qu’elle détestait ce genre de tournure de phrase. Rachel était décédée. Elle ne s’était pas volatilisée par magie. Mais ça n’était pas du tout le sujet de la conversation donc elle ne dit rien. « -quoi ?! Comment ça je vais devoir attendre ? » s’amusa la jeune femme alors qu’il sortait de la pièce.

A nouveau elle regarda la photo de Rachel. Ils n’en avaient jamais vraiment parlé. Avec la même douceur elle posa la photo sur le bureau, avant de la fixer encore quelques secondes. Puis elle leva le visage vers Lucious et lui répondit : « -je voulais savoir si tu avais besoin d’aide... » elle se mordit la lèvre inférieur avant de dire en regardant à nouveau la photo. « -une malle ou un coffre ça serait mieux non ? Plutôt qu’un carton avec du scotch ? » elle regarda à Lucious et ajouta pour qu’il comprenne : « -pour... » elle pointa du doigt le carton qu’il lui avait présenté à son arrivé. Ça n’était peut être rien, mais elle trouvait ça un peu plus respectueux. Puis elle dit : « -je reviens... » et elle se dirigea jusque dans la cuisine pour prendre une bouteille d’eau dans le frigo.

Lorsqu’elle revint, elle prit une gorgée d’eau, posa sa bouteille près de la porte avant d’avancer la la bibliothèque. « -tu veux que je les classe par genre, par ordre alphabétique par couleur ? » demanda Kate en posant ses mains sur ses hanches, cherchant par où commencer. Elle prit le premier venu, puis le second, avant de regarder sa couverture et de dire : « -parles moi d’elle... » avant de relever son regard sur Lucious.

En rangeant les affaires de feu son épouse dans les cartons, ainsi que celles qui étaient liées à leur vie à deux, Lucious s’était laissé prendre au jeu en se demandant ce qui serait devenu d’eux si elle ne s’était jamais faite agressée dans cette ruelle. Seraient-ils toujours mariés ? Ou après presque trente ans de vie commune, ils auraient fini par divorcer ? Est-ce qu’elle aurait souhaité adopter ou avoir des enfants malgré le fait que lui n’en voulait pas ? Des questions peut-être sans intérêt, mais que Lucious se posait malgré tout alors qu’il continuait de vider son antre, rangeant tout cela dans de simples cartons. Puis Kate était arrivée et toutes ces interrogations s’étaient envolées. Parfois, Lucious avait l’impression que Rachel lui avait envoyé la jeune femme pour qu’il ne finisse pas sa vie seule, pour qu’il connaisse l’amour une nouvelle fois et qu’il soit heureux pour la vie qu’il lui restait sur Terre. Ce n’était pas une pensée rassurante, mais l’idée le séduisait, tout comme le surnom qu’elle lui donna. Mon amour. Cela voulait tout dire. Et en posant son regard sur Kate, le millionnaire se dit que peu importe qui l’avait dressé sur sa route, il lui en serait éternellement reconnaissant…

Lucious se mit à rire tout en observant brièvement la photo de famille parfaite « J’étais joli garçon. Rebecca a grandi trop vite, je pense » et c’était presque normal, malheureusement. Enfant ainée d’une famille dont les parents n’étaient présents que pour poser sur la photo annuelle avant de disparaitre, cela laissait des séquelles chez des héritiers éduqués par du personnel de maison. Un sourire et lui tendit la photo de Rachel pour qu’elle puisse mettre un visage sur le nom de son premier amour. Il n’attendait pas le moindre commentaire sur cette dernière. Ce fut pour cela qu’il évoqua les autres cartons, riant devant sa réaction alors qu’il s’éloignait pour chercher son café « Je veux être sûr que tu ne puisses pas faire marche-arrière et prendre tes jambes à ton cou » alors qu’il revenait jusqu’à elle, commentant la température du café juste pour lui.

Un sourire alors qu’il caressa son dos avec douceur, non sans un regard sur la photographie de feu son épouse « Je veux bien si ça ne te dérange pas… » tout en observant les alentours. Il était bien loin d’avoir fini et surtout, la savoir à ses côtés allait rendre cela moins difficile. Une gorgée de café avant de poser la tasse sur le bureau, puis fronça légèrement les sourcils en tentant de comprendre ce qu’elle voulait dire, et ses yeux suivirent son doigt. Le carton. Elle n’avait pas idée à quel point cette remarque avait de l’importance pour lui. Un sourire et embrassa sa tempe, lui murmurant un « Merci d’être toi… » avec sincérité « Une malle serait plus appropriée » et la laissa quitter la pièce alors que son regard était rivé sur le carton. Une malle. Ça serait une manière de la maintenir encore avec lui, à l’abri, tel un trésor.

Pendant la brève absence de Kate, il se remit au travail, en commençant par les tiroirs de son bureau avant de rire légèrement « Cela n’a que peu d’importance. Je les classerai en arrivant à la maison » et reprit le tris, s’arrêtant soudainement son geste en entendant la demande de la jeune femme. Après un petit moment, il releva les yeux sur elle avec lenteur, comme s’il n’était pas sûr d’avoir bien compris sa demande, puis se lança en posant son regard sur la photo posée sur le bureau « Rachel était… » Il s’appuya contre le bureau, la photo entre ses mains, se replongeant ainsi dans son passé « Rachel était resplendissante en toutes circonstances. Elle était cette femme qui illuminait une pièce par sa seule présence. Même dans les pires moments, alors que les pires malheurs t’accablaient, il suffisait d’un sourire ou de quelques paroles, et alors tout disparaissait comme par magie… » Il sourit avec douceur et ajouta « Elle savait aussi me mettre dans des situations inconfortables, et tout particulièrement avec de riches investisseurs. Elle avait un franc-parler désarçonnant et un humour à froid. Pourtant, alors que je pensais que son interlocuteur allait hausser le ton ou la réprimander, elle se mettait à rire de ce rire cristallin qui les séduisait tous, et alors, ils mettaient cela sur le compte de l’humour et acceptait, bien souvent, d’investir dans les projets de la société ». Il observa la photo en silence un court instant, puis ajouta « Te dire qu’elle ne me manque pas, serait te mentir… Il y a des jours difficiles, même après cinq ans… A notre anniversaire de mariage, le jour de sa disparition… » Il prit un instant et ajouta « Parfois, je me demande si elle ne t’a pas envoyé à moi ce fameux soir de gala, pour que je réapprenne à aimer, à être heureux sans elle » et posa son regard sur Kate « Mais sans se douter que je serais capable de t’aimer tout autant qu’elle, si ce n’est plus » tout en déposant la photo à côté de lui, glissant ses mains dans les poches « Pourquoi as-tu voulu parler de Rachel ? » demanda-t-il par simple curiosité.

« -pff n’importe quoi ! » avait répondu Kate alors qu’il quittait la pièce pour aller chercher le café qu’elle lui avait fait coulé. Comme si elle avait envi de faire marche arrière ou de partir loin de lui. Au contraire, elle avait vraiment hâte de pouvoir emménager et d’enfin commencer cette nouvelle vie à deux. Puis elle avait sourit et répondu un « -d’accord... » elle allait l’aider, elle était venue pour ça. Parce qu’elle avait comprit que c’était important pour lui. Enfin elle proposa l’idée qui lui avait traversé l’esprit quelques secondes plus tôt en regardant la photo de Rachel. Un carton c’était un peu comme la mettre au placard, l’entreposé avec des vieux trucs qui ne servaient plus. Or Kate savait que Rachel ferait toujours partie de Lucious, de sa vie, de sa mémoire. Alors elle trouvait ça bien plus respectueux pour ses souvenirs précieux qu’ils soient rangés convenablement, bien au chaud, à l’abri de la poussière. « -très bien. » avait elle répondu avec un sourire tendre, avant de quitter à son tour le bureau, heureuse qu’il aime l’idée.

Elle décida de ranger les livres, la question qu’elle posa n’avait en réalité aucune espèce d’importance. C’était pour faire quelque peu diversion, et trouver un brun de courage pour énoncer sa vraie demande. Elle esquissa un doux sourire à l’homme qu’elle aimait, afin de l’encourager quelque peu à lui répondre. Avec lenteur, elle rangea quelques livres alors qu’il parlait. Kate l’écoutait d’une oreille attentive. Elle le couva du regard à distance en le voyant sourire à mesure que les souvenirs affluaient. C’était étrange parce qu’à sa façon de la décrire, Kate réalisait qu’elle s’était à peu près fait cette image d’elle. A nouveau elle se dit qu’elles auraient sans doute pu être amies. La journaliste passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille, avant de sourire en baissant les yeux. « -c’est une belle façon de penser... » répondit la jeune femme en le regardant à nouveau.

Un pincement de lèvres à sa question, avant de qu’elle n’approche pour venir s’installer juste à côté de lui. « -parce qu’elle a fait et fera toujours partie de ta vie. Et que je trouve ça important de la connaître un peu. » réponse en tout sincérité, qui pouvait paraître simple voir même un peu bateau. Mais c’était la vérité. « -je ne te demande pas de l’oublier. Je sais que c’est impossible. Elle a été ton grand amour, tu ne pourra jamais l’oublier. » elle alla chercher la main de Lucious la plus proche dans sa poche pour entrelacer ses doigts aux siens avant d’ajouter en regardant leurs mains : « -et je sais qu’il y aura des jours où elle te manquera plus que d’autres. C’est normal. » une légère pause et elle reprit toujours sur ce ton posé et tendre : « -je ne veux pas chercher à la remplacer, je n’y arriverais pas de toute façon. Mais je pense que c’est important qu’on en parle. Parce qu’elle fait partie de ton histoire, parce qu’elle a contribué à l’homme que tu es. » un petit sourire avant qu’elle ne regarde à nouveau leurs mains. « -tu l’as aimé au premier regard ? » demanda t elle curieuse, ayant toujours aimé les histoires d’amour. Elle ne se doutait pas une seule seconde qu’elle avait dit pratiquement la même chose, et posée la même question dans l’univers parallèle de Lucious.

Lucious aurait pensé que parler de feu son épouse serait un exercice plus difficile que cela. Au contraire, il se plaisait à décrire la femme qui avait partagé sa vie durant plus de vingt ans, et de qui, il ne gardait que de doux souvenirs. La décrivant avec toujours cet amour qu'il lui portait même si elle n’était plus de ce monde. Il se plaisait même à penser que c’était elle qui avait dressé Katelyn sur sa route ce fameux soir de gala de charité, liant ainsi leurs vies, il l’espérait, jusqu’à leur dernier soupir. Un sourire à l’attention de Kate qui aimait aussi cette manière de penser. Il la suivit du regard alors qu'il lui demandait pourquoi elle voulait qu'il lui parle de cette femme qui avait tant compté pour lui.
Le millionnaire baissa les yeux sur le sol, sans se départir de son sourire, tout en acquiesçant. Elle avait raison, Rachel ferait toujours partie de sa vie « Merci de lui laisser de la place, je sais que ça ne doit pas être facile pour toi » tout en lui donnant un léger coup d’épaule en esquissant un sourire tendre. Puis il fronça les sourcils en rétorquant « Je n'ai pas dis que c’était l'amour de ma vie, Kate. J'ai dis que c’était mon premier amour. Tu es le second, et j’espère, mon dernier amour ». Parce qu'il l'aimait tout autant qu'il avait aimé Rachel, s'interrogeant même parfois, comme en cet instant, en se demandant s’il ne l'aimait pas davantage… Il baissa son regard sur leurs mains, entrelaçant ses doigts aux siens. Il hocha lentement de la tête sans relever la tête, continuant de fixer leurs mains jointes. Il releva les yeux à la suite « Je ne veux pas que tu la remplaces , je veux que tu es ta propre place dans ma vie, qu'on est notre propre histoire » puis ajouta « De son premier sourire à son décès, elle a forgé ma personnalité… » C’était pour cela qu'il avait peur parfois , lorsqu’un homme tel que Caleb se montrait trop entreprenant. Peur de la perdre lorsqu’elle rentrait seule le soir, l'obligeant à savourer chaque instant avec elle parce que la vie était cruelle.
Lucious resta complètement interdit devant sa question. Il eut besoin d'un moment pour reprendre contenance et souffla un « Kate… » et ajouta « Cette question… Dans mon coma, la Katelyn de mon subconscient… Elle m'a posé la même question ». Finalement, les deux femmes maintenaient des similitudes. Caressant le dos de sa main avec son pouce, il ajouta « Oui. J'ai su qu'elle deviendrait ma femme et la mère de nos enfants. Mais ce n’était pas une évidence pour Rachel, qui m'a accepté comme cavalier au bal des débutantes par dépit » et releva ses yeux sur Kate « Comme j'ai su en te bousculant dans le couloir ce fameux soir, que tu ferais partie de ma vie » et porta sa main à ses lèvres, puis après un bref regard sur la photo de Rachel sur le bureau, ajouta « Je ne sais pas si c’est la réponse que tu attendais » parce que ça ne devait pas être facile d'entendre son homme expliquer qu'il avait aimé sa première fois en un regard.

« -aujourd’hui ça l’est… » souffla Kate en lui rendant son petit coup d’épaule. « -peut être que certain jour je serais moins… tolérante. Enfin c’est pas vraiment le mot… » ajouta la jeune femme avec un sourire en coin. Sourire qui s’étira un peu plus en l’écoutant. « -je ferais tout pour... » oui, elle avait vraiment cette envie de finir ses jours avec lui, cette sensation qu’il était celui qui était fait pour elle depuis le début. Un regard, encore un sourire et elle conclue : « -alors c’est parfait... » oui ils étaient ainsi à nouveau sur la même longueur d’onde. Une nouvelle histoire. Rien qu’à eux.

« -oui ? » demanda t elle en tournant le visage vers lui, avant de froncer les sourcils. « -étrange quand même... » répondit elle avec un petit rire nerveux jamais vraiment totalement à l’aise avec ce que le cerveau de Lucious avait pu imaginer. « -mais promis j’avais pas vu le film avant ! » ajouta elle avec humour comme si elle connaissait déjà l’intrigue et la fin de la conversation. Elle regarda à nouveau leurs mains en l’écoutant, souriant pour elle même alors qu’elle imaginait très bien la scène. « -en même temps si tu manquais déjà de tact à l’époque, je peux comprendre qu’elle n’était très tentée... » voilà Kate mettait à nouveau de la légèreté dans cette échange, ne voulant pas que le souvenir de Rachel soit quelque chose de douloureux pour Lucious ou une sorte de fossé entre eux. « -quoi ? » demanda alors la journaliste en le regardant. « -comment ça ? Tu as trouvé ça charmant la serveuse qui à mal aux pieds ? » un petit rire sortie de ses lèvres. Décidément, il était unique. « -je n’attendais rien du tout. Je voulais simplement savoir. » elle embrassa sa joue avant de se relever pour aller chercher sa bouteille d’eau, d’en prendre une gorgée et de dire d’un ton très neutre : « -je suis presque sur qu’on aurait pu être de bonne copine. Avant que je ne la jalouse sans doute pour son mari idéal. » un sourire en coin avant de prendre un nouveau livre pour le ranger. Elle nota dans un coin de sa tête qu’il faudrait qu’elle lui demande les dates… Histoire de ne pas faire de grosses boulettes à la Kate ce jour là !

Puis tout en rangeant elle ajouta toujours avec se ton détaché, sans même le regarder : « -mais je comprends qu’elle soit pas tomber sous ton charme du premier coup. Moi non plus. Je crois qu’il faut apprendre un peu à te connaître avant de devenir accro. Vous avez fait un grand mariage ? » elle était curieuse, prenant de la distance comme si elle parlait à un ami. Le regard qu’elle posa sur lui voulait dire en pensée : tu dis stop quand tu veux… Ne te force pas. Aucun souci. Elle savait qu’il comprendrait sans qu’elle ait besoin de le dire. « -oh mon dieu ! » gémit alors Kate en tentant de déplacer le carton qu’elle avait rempli de moitié. « -non mais il va falloir répartir sinon impossible de les bouger… » elle fit signe à Lucious d’approcher : « -viens essayer. » mais avant qu’il ne le fasse elle entoura son visage de ses mains et l’embrassa avec douceur. « -c’était pour te donner un peu de force ! » se justifier Kate en souriant.

Un sourire tout en continuant de fixer leurs mains jointes « Il y a des jours où ça sera plus dur, et c’est normal. » trouvant déjà cela courageux de la part de Kate d’accepter un veuf à ses cotés. Ce n’était pas simple d'aimer un homme avec un passé comme le sien, mais pour elle, il ferait en sorte que cela soit plus léger, plus facile. Lucious releva ses yeux sur elle, lui souriant avec douceur. Il était heureux d'entendre ces quelques mots. Apparemment, Lucious avait su trouver les mots pour la rassurer, pour lui faire comprendre qu'il l'aimait et qu'il comptait faire de la place pour leur histoire à tous les deux.
Puis elle posa cette question, lui donnant une impression de déjà vu déstabilisante « Je ne sais pas si c’est le terme adéquat. Je dirais davantage effrayant » en esquissant un petit sourire en coin, et se mit finalement à rire en entendant Kate « Je n'ai jamais changé là-dessus » puis fronça les sourcils « Je pensais que ça faisait mon charme » rétorqua-t-il amusé. Il se mit à rire de nouveau « Très ! Et ta manière aussi de te revenir de m'envoyer promener » en ajoutant « Tu savais, malgré toi, que tu allais tomber amoureuse de cet homme sans tact » la taquina-t-il.
Il craignait que toutes ses révélations soient lourdes ou douloureuses, mais Katelyn su le rassurer, souriant lorsqu’elle embrassa sa joue. C’était ce dont il avait besoin. Parler de Rachel sans la crainte de lui faire mal. Il la suivit du regard alors qu'il rangea ses mains dans les poches de son jean, puis émit un petit rire en entendant la fin de sa phrase « Je pense aussi que vous seriez devenues de bonnes amies. Et en ce qui me concerne, je me serai sacrifié pour vos beaux yeux. Je me serai partagé entre vous deux » rétorqua-t-il juste pour la taquiner, poursuivant dans cette légèreté.
Lucious imita Kate et poursuivit le rangement de son bureau. Un nouveau rire « Ce sont les amours les plus solides » et sourit à son regard « Oui. Nous étions 150 invités entre nos familles, nos amis et nos relations d'affaires. Rachel n’était pas particulièrement ravie, et moi non plus, mais nos parents avaient insisté, et finalement, ça a été un magnifique mariage » puis chercha du regard un des cartons « Notre album photo du mariage se trouve dans l’un des cartons ».
Devant la demande de Kate, le millionnaire s’approcha d’elle « On peut faire plusieurs cartons tu sais » et se laissa surprendre par les mains de sa petite-amie sur son visage et répondit à son baiser « Je vais avoir besoin de davantage de force » en l'embrassant de nouveau, puis murmura « C'est bien mieux » et souleva le carton non sans mal et le reposa « On va en mettre dans un autre carton » tout en se saisissant d’un carton vide et commença à transverser les livres « Merci… Je veux dire, d'avoir voulu que je parle de Rachel » en se penchant pour l’embrasser de nouveau « Et au fait, le 15 juin pour notre mariage et le 23 août pour son décès » tout en la regardant en coin, non sans un sourire, comme s'il avait deviné qu'elle allait lui poser la question.

Kate ne su pas vraiment si c'était de l'humour, mais elle ressentit beaucoup de tendresse lorsqu'il lui dit avoir été charmé par ses chaussures à la main et son franc parlé. Si elle avait su ce soir là qu'il allait changer sa vie. D'ailleurs heureusement qu'elle avait finit par dire oui ! « c'était bien bien caché à l'intérieur ! » parce que ça ne lui avait effleurer l'esprit ce soir là. « -non je me serais volontairement éloigné pour ne pas succombé à l'attirance que j'aurai pu avoir pour toi, me contentant de mes rêves. » non jamais elle ne se serait immiscer entre eux. Surtout qu'il semblait former les couples de l'année. Et puis la vérité qui faisait moins sourire, c'était qu'il ne l'aurait jamais remarqué si Rachel était encore là. Mais elle préféra se taire sur se point.

« -150 ! C'est énorme. Tu me le montrera un jour ? » pas aujourd'hui parce que ça faisait sans doute trop d'un coup à digérer. Mais un jour… un de ces fameux jours où il aurait le moral en berne, la nostalgie des jours passés. Elle l'appela au secours, et profita de l'occasion pour l'embrasser, parce que ça faisait trop longtemps. Il la remercia et elle répondit avec un sourire après lui avoir rendu son baiser : « -moi aussi je t'aime… » parce que ce qu'il venait de dire sonnait un peu ainsi à ses oreilles. Puis elle enregistra les dates dans sa mémoire et hocha la tête : « -d'accord… » même si elle restait consciente qu'il n'avait pas besoin de date pour penser à Rachel.

Au bout de 2h, tout ce que contenait le bureau était enfin en carton ou à la poubelle. Ils avaient travailler tout en discutant encore un peu de Rachel, puis de certains livres qu'elle rangeait peu à peu. Finalement, les deux mains sur les hanches, Kate déclara : « -je meurs de faim ! On commande un truc pour ce soir ? » en même temps la plus part de la cuisine était vide. « -roh j'ai tellement hâte d’être dans notre maison ! » elle sautillait de joie sur place.

Le weekend suivant, le camion de déménagement venait de partir et ils se retrouvaient enfin chez eux.

Un petit rire parce qu’elle avait raison. Le soir de leur rencontre, même Lucious n’aurait pas pensé que leur relation tourne de la sorte, voyant en la serveuse du gala de charité, qu’une amie. Il fallait croire que la vie réservait bien des surprises, et parfois de belles surprises « Enfoui profondément en toi » et sourit de nouveau « Alors, d’une certaine manière, on peut dire que la vie est bien faite, parce que je n’aurais pas voulu passer à côté de tout ça avec toi ». Maintenant qu’il savait ce que c’était que d’aimer Katelyn, il n’imaginait pas sa vie autrement, et cela même s’il avait fallu passer par un moment tragique pour qu’ils parviennent à être réunis.

Un nouveau rire lorsqu’il répondit à la question de sa petite-amie « Oui, mais je ne souhaite pas refaire un mariage aussi important. J’aspire à quelque chose de plus intimiste maintenant » et il savait que si la mariée était, comme il l’espérait, la jolie brune, cette dernière ne supporterait sûrement pas d’être au milieu d’autant de convives « Oui, si tu le souhaites » tout en souriant avec douceur concernant l’album de son mariage. Le millionnaire était touché par l’effort de Katelyn de vouloir en savoir davantage sur son passé avec Rachel.
Un tendre sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle lui répondit qu’elle l’aimait tout en continuant de basculer une partie des livres dans un autre carton. Il aimait lorsqu’ils parvenaient à se comprendre ainsi, sans dire directement les choses, ou même les dires tout simplement. Un peu comme il le fit à son tour en lui donnant les dates qui lui faisaient penser inévitablement à Rachel, et cela sans qu’elle n’ait besoin de lui demander.

Tout en continuant de parler de son passé, le jeune couple s’afférait au rangement et l’emballage des affaires personnelles de Lucious jusqu’à parvenir à vider entièrement la pièce « Oui, je ne suis pas contre l’idée de manger une pizza » tout en observant la pièce vidée de ses effets personnels et se mit à sourire alors que Kate était plus qu’enthousiaste à l’idée d’emménager « Bientôt, bientôt ».

Les déménageurs avaient déposé les meubles à l’emplacement qu’il le leur avait donné, puis ils avaient laissé les cartons au centre des pièces. Il attendit que ces derniers ne quittent leur maison pour s’approcher de Kate, glissant ses bras autour de sa taille, posant son menton contre son épaule « Nous sommes enfin chez nous mademoiselle Thomas » et embrassa sa peau « Il ne nous reste plus qu’à tout déballer » ce qu’ils firent non sans rire. En rangeant les affaires d’un carton prit au hasard, Lucious tomba sur une photo de Kate enfant et sourit avec douceur, la rejoignant dans la pièce voisine avec la photo entre les doigts « Tu étais craquante ! » et ajouta « Je crois que je suis tombée sur un carton à toi ». Il lui saisit donc la main pour la conduire jusqu’au salon « Attends-moi ici » et Lucious s’éclipsa un instant avant de revenir avec deux verres et une bouteille de vin, puis s’installa près du carton « On a tout le temps pour emménager, j’ai envie de prendre mon temps » et commença à fouiller de nouveau dans le carton, regardant une à une les photos de sa petite-amie, puis siffla sur l’une d’elle, quelques années auparavant, en maillot de bain, et lui montra « Très sexy ! Tu l’es toujours autant soit dit en passant » en la déshabillant du regard, et reporta son attention sur les photos, non sans prendre une gorgée de vin « Ce sont tes parents ? » en lui montrant la photo « J’ai aussi envie de connaitre tous ces pans-là de ta vie ».

« -on ne pas parler de ça maintenant, tu as dis que ça n'était pas pour demain. » elle regarda la couverture d'un livre et marmonna : « -de tout façon c'est hors de question de faire un mariage grandiose… » non vraiment, si elle prenait quelques minutes pour y penser, elle ne se voyait pas du tout avec un mariage hors de prix et des tonnes d'invités. Parce que ça n'était pas dans sa façon d’être. Et puis elle allait inviter qui ? Mise à part ses amis, elle n'avait personne. Enfin en levant les yeux sur Lucious elle se dit que lui non plus en fait, il n'avait pas grand monde à inviter. De vraies personnes qui compte.

Une semaine, et voilà que les cartons devaient maintenant être défait. Kate avait posé ses mains sur celle de Lucious, un sourire rayonnant sur les lèvres. « -on va être tellement bien ici ! » commenta la jeune femme. Un carton par un carton, peu à peu la maison prenait vie. Kate regarda la photo : « -je devais avoir dans les cinq ou six ans… » un sourire et elle le suivit. « -ah oui… c'est un peu le carton four tout… » cria la journaliste pour qu'il l'entende de là où il était. Lorsqu'il revint elle l'embrassa en récupérant le verre, prenant place en tailleur à côté de lui. Aucun souci pour elle pour qu'il fouille là dedans. Un froncement de sourcils en se demandant quelle photo le faisait siffler. « -ah ! Vacances avec Sara. Aux Caraïbes. Il y a 4 ans. Cocktails et soirées à gogo ! » peut être les meilleurs vacances de sa vie. Puis elle avala une gorgée de vin, avant de hocher la tête. « - exact. » un sourire et elle ajouta : « - mon père était commerciale, souvent en déplacement à l'international. Mais quand il était à la maison c'était exclusivement famille. Ma mère était couturière. Elle travaillait à la maison. » elle sourit avec tendresse en regardant la photo.